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- trompettemarineMonarque
Voici le titre entier : Blanquer et les neurosciences, une pédagogie magique pour une école malade
https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/neurosciences-a-lecole-une-pedagogie-magique-pour-une-ecole-malade
Le site est en accès restreint. Peut-être sera-t-il ouvert à tous jeudi.
Voici la présentation accessible à tous :
Céline Alvarez et Agir pour l'école sont disséqués et remis à leur place (entrisme des grandes entreprises).
https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/neurosciences-a-lecole-une-pedagogie-magique-pour-une-ecole-malade
Le site est en accès restreint. Peut-être sera-t-il ouvert à tous jeudi.
Voici la présentation accessible à tous :
A.S.I. a écrit:La connaissance intime des mécanismes du cerveau peut-elle aider les élèves à mieux apprendre ? Depuis l'arrivée au ministère de l'Education nationale de Jean-Michel Blanquer, les neurosciences sont à la mode. Pour l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, des langues, pour les apprentissages en général, les neurosciences sont-elles utiles, nuisibles ou simplement sans aucun effet ? Débat en cette semaine de rentrée avec Gurvan Le Guellec, journaliste éducation à l'Obs ; Laurence de Cock, historienne spécialiste des sciences de l'éducation ; et Philippe Champy, ancien éditeur et auteur de "Vers une une nouvelle guerre scolaire. Quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Education nationale".
"La lecture, dans la bouche du ministre, c'est du déchiffrage"
Jean-Michel Blanquer évoque volontiers les neurosciences. Comme le président de son Conseil scientifique de l'Education nationale, Stanislas Dehaene : pour eux, nombre de manuels scolaires pour l'apprentissage de la lecture sont jugés "scientifiquement" inadaptés -notamment s'ils sont trop illustrés. Est-ce vraiment démontré scientifiquement ? ""Le manuel n'est qu'un élément dans un ensemble beaucoup plus complexe"", prévient Philippe Champy (s'appuyant sur les recherches de Roland Goigoux, régulièrement interviewé sur la question). ""L'obsession de Jean-Michel Blanquer, c'est qu'il faut travailler sur les méthodes de lecture, parce que selon lui, on n'apprend pas correctement""...
Céline Alvarez et Agir pour l'école sont disséqués et remis à leur place (entrisme des grandes entreprises).
- TardisNiveau 9
L'an dernier on a eu deux jours de 'formation' sur les neurosciences, dispensés par deux profs de SVT qui n'y connaissaient pas grand chose et qui étaient visiblement mal à l'aise... Les neurosciences sont intéressantes mais, comme toujours, personne ne sait nous former correctement et donc on devient vite dégouté.
- *Ombre*Grand sage
Qu'est-ce qu'on met exactement derrière cette expression ? De ma modeste expérience, je constate simplement que le fait de mettre en oeuvre quelques principes tirés de Make it tick, soit, concrètement, d'utiliser systématiquement, depuis quelques années, des flashcards pour le vocabulaire et des quiz pour les leçons aide beaucoup mes élèves. Ils apprennent bien mieux et de façon plus durable. Est-ce que je donne dans les neurosciences sans le savoir ?
- beaverforeverNeoprof expérimenté
La première confusion c'est que 90% des gens qui parlent de neuroscience ou de neuroéducation dans le débat public, parlent, en fait, de sciences cognitives (comme Make it stick).
Les neurosciences, c'est très bien, mais cela se fait généralement dans un IRM sur quelques individus. Les résultats sont très rarement directement applicables en classe (mais peuvent donner des pistes).
Les sciences cognitives mènent des expériences assez proches de la situation de classe et sont plus transférables dans une pratique professionnelle.
À noter que Blanquer a bien parlé de neuroscience et a bien créé un conseil scientifique très marqué par l'approche neuroscientifique, mais il n'utilise pas les connaissances des neurosciences et des sciences cognitives pour mener ses réformes. Par exemple, la première épreuve de contrôle continu en première portera sur les enseignements des deux premiers trimestres et la seconde sur ceux du troisième. Cela incite les élèves à oublier ce qu'ils ont appris en début d'année. Dans ce sens la réforme maximise l'oubli des élèves. Or, les publications abondent en sciences cognitives pour prouver le rôle des réactivations dans un apprentissage approfondi à long terme, ce que Blanquer ou son cabinet ignore.
Les neurosciences, c'est très bien, mais cela se fait généralement dans un IRM sur quelques individus. Les résultats sont très rarement directement applicables en classe (mais peuvent donner des pistes).
Les sciences cognitives mènent des expériences assez proches de la situation de classe et sont plus transférables dans une pratique professionnelle.
À noter que Blanquer a bien parlé de neuroscience et a bien créé un conseil scientifique très marqué par l'approche neuroscientifique, mais il n'utilise pas les connaissances des neurosciences et des sciences cognitives pour mener ses réformes. Par exemple, la première épreuve de contrôle continu en première portera sur les enseignements des deux premiers trimestres et la seconde sur ceux du troisième. Cela incite les élèves à oublier ce qu'ils ont appris en début d'année. Dans ce sens la réforme maximise l'oubli des élèves. Or, les publications abondent en sciences cognitives pour prouver le rôle des réactivations dans un apprentissage approfondi à long terme, ce que Blanquer ou son cabinet ignore.
- RendashBon génie
(s'appuyant sur les recherches de Roland Goigoux, régulièrement interviewé sur la question)
Déjà, ça commence mal.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- PrezboGrand Maître
Rendash a écrit:(s'appuyant sur les recherches de Roland Goigoux, régulièrement interviewé sur la question)
Déjà, ça commence mal.
Quand tu organises un débat avec trois "spécialistes" a peu près ignorants du sujet dont ils parlent, et à ce point marqués par leurs a-priori idéologiques, il ne faut pas attendre autre chose qu'une conclusion déjà écrite.
Cela dit, la vogue "neurosciences" ne se présente pas non plus sous les meilleures auspices :
Tardis a écrit:L'an dernier on a eu deux jours de 'formation' sur les neurosciences, dispensés par deux profs de SVT qui n'y connaissaient pas grand chose et qui étaient visiblement mal à l'aise... Les neurosciences sont intéressantes mais, comme toujours, personne ne sait nous former correctement et donc on devient vite dégouté.
J'imagine ce que témoignage donnerait, appliqué à d'autres champs disciplinaires.
L'an dernier on a eu deux jours de 'formation' sur les sciences naturelles, dispensés par deux profs de SPC qui n'y connaissaient pas grand chose et qui étaient visiblement mal à l'aise... Les sciences naturelles sont intéressantes mais, comme toujours, personne ne sait nous former correctement
L'an dernier on a eu deux jours de 'formation' sur la programmation informatique, dispensés par deux profs de maths qui n'y connaissaient pas grand chose et qui étaient visiblement mal à l'aise... La programmation est intéressante mais, comme toujours, personne ne sait nous former correctement
L'an dernier on a eu deux jours de 'formation' sur le latin, dispensés par deux profs de lettres modernes qui n'y connaissaient pas grand chose et qui étaient visiblement mal à l'aise... Le latin est intéressant mais, comme toujours, personne ne sait nous former correctement
Entre les gourous des sciences de l'éducation bloqués dans des impasses idéologiques historiques et ceux qui ont vu la lumière après avoir visionné une conférence de Dehaene sur youtube et senti qu'il y avait un effet de mode sur lequel surfer, je ne sais pas qui sont les plus fatiguants et les plus nuisibles, finalement.
- ZagaraGuide spirituel
J'espère que ça restera à l'état de blabla insipide et maladroit, tel que c'est maintenant.
Parce que le vrai risque du mésusage des neurosciences en pédagogie serait de ressusciter une forme relookée de phrénologie. C'est-à-dire un fatalisme scientiste qui amènerait à trier les enfants, ou avoir des ambitions différenciées d'éducation, selon leur supposée capacité cérébrale. On peut imaginer une école dystopique assez crade autour du mésusage des neurosciences.
Mais je crois que c'est juste une mode de blabla, comme le MEN en connaît une nouvelles tous les 3 ou 4 ans. Y'a 5 ans, c’était les tablettes ; avant y'a eu les milliers d'ordinateurs achetés... le MEN spasme au rythme des lubies de ses dirigeants.
Parce que le vrai risque du mésusage des neurosciences en pédagogie serait de ressusciter une forme relookée de phrénologie. C'est-à-dire un fatalisme scientiste qui amènerait à trier les enfants, ou avoir des ambitions différenciées d'éducation, selon leur supposée capacité cérébrale. On peut imaginer une école dystopique assez crade autour du mésusage des neurosciences.
Mais je crois que c'est juste une mode de blabla, comme le MEN en connaît une nouvelles tous les 3 ou 4 ans. Y'a 5 ans, c’était les tablettes ; avant y'a eu les milliers d'ordinateurs achetés... le MEN spasme au rythme des lubies de ses dirigeants.
- trompettemarineMonarque
Pour tout dire de cet entretien qui n'est pas l'un des plus riches d'ASI (Daniel Schneiderman m'a paru agacé par la faiblesse de certaines réponses, mais ce n'est peut-être qu'une fausse impression), il a finalement été relativement peu question des neurosciences, faute d'experts. La question de la définition des neurosciences a cependant été soulevée. La communication du ministre, l'entrisme du patronat par l'association que j'ai citée dans le premier post et par l'entremise de Céline Alvarez ont occupé les deux tiers de cette '' conversation''. Cette dernière a été rhabillée pour l' hiver par Laurence De Cock.
- *Ombre*Grand sage
Merci pour ta réponse Beaverforever. Je comprends mieux la différence entre ce que je pratique et ce que prône Un Dehaene, ainsi que les conséquences. Je dis cela en ayant confiance en le travail de Dehaene sur la lecture, pour constater le nombre effarant d'élèves frappés de paralexie et avoir constaté avec ma propre fille à quel point l'entraînement à la reconnaissance de mots à l'aide d'étiquettes favorise de tels troubles. Mais effectivement, les conséquences logiques sur la liberté pédagogiques peuvent être telles qu'on n'a pas intérêt à jouer les apprentis sorciers.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Stanislas Dehaene prend la question pédagogique par les sciences cognitives, même s'il est lui-même neuroscientifique. Il a pu penser que les neurosciences suffisait pour déterminer la meilleure méthode de lecture, je ne suis pas certain qu'il le pense encore.
Dans son dernier livre Apprendre, ces treize propositions me semble assez consensuelles et de bon sens. Elles ne sont pas de nature à remettre en cause la liberté pédagogique.
Dans son dernier livre Apprendre, ces treize propositions me semble assez consensuelles et de bon sens. Elles ne sont pas de nature à remettre en cause la liberté pédagogique.
- treize propositions de Dehaene:
- Ne sous-estimons pas les enfants : ils ont des capacités intellectuelles dès la naissance qui leur permettent de se connecter au savoir.
Profitons des périodes sensibles : l’enfance est la période optimale de l’apprentissage.
Enrichissons l’environnement : Donnons aux enfants des défis intellectuels, parlons leur sérieusement, répondons à leurs questions.
Ne croyons pas que les enfants sont tous différents : les mécanismes d’apprentissages sont universels et appellent à des pratiques pédagogiques relativement universelles, cependant, certains enfants ont une plus faible mémoire de travail et un contrôle exécutif plus difficile à mobiliser et plus lent.
Faisons attention à l’attention : Captivons l’attention des élèves et orientons les vers l’objet à apprendre. Évitons de les distraire.
Rendons l’élève actif, curieux, engagé et autonome. Organisons l’apprentissage de façon à ce que l’élève ait quelque chose de son niveau à apprendre.
Faisons de chaque jour d’école un plaisir : utilisons les circuits de la récompense de l’apprentissage pour rendre agréable chaque heure de cours, en récompensant chaque effort, en appréciant les élèves et surtout leurs progrès.
Encourageons les efforts : L’effort doit être encouragé car il est indispensable au progrès et donc au plaisir de l’école.
Aidons les élèves à approfondir leur pensée : plus les élèves approfondissent leur apprentissage, meilleur est l’apprentissage.
Fixons des objectifs clairs à l’apprentissage : fixons un but pour focaliser l’attention et les retours sur erreur afin de favoriser l’engagement des élèves.
Acceptons et corrigeons les erreurs : l’erreur est une condition de l’apprentissage, donnons un retour sur erreur détaillé.
Révisons, encore et encore : en révisant, on favorise la consolidation et donc la progression.
Laissons les enfants dormir.
- JacqGuide spirituel
J'ai assisté à une conférence de "je ne sais plus qui" sur les supposées neurosciences. On m'a appris que si on relisait son cours le soir le cerveau enregistrait l'information (pour résumer) mieux que si on révisait deux semaines après... Heureusement qu'il y a les neurosciences. En fait j'ai surtout constaté lors de cette conférence que les neurosciences entérinaient ce que les enseignants demandaient à leurs élèves depuis le début sans même savoir que les neurosciences existaient et qu'on ne demande plus puisque les exigences sont ce qu'elles sont maintenant, à savoir : RIEN !
Donc Blanquer peut continuer à enfiler des perles et à faire de la communication pseudo scientifique, la seule chose qui restera c'est la justification de la baisse des moyens sous prétexte d'une approche pseudo scientifique. De la communication et des experts qui, je l'espère, sont bien payés pendant que l'on s'apprête à supprimer des postes d'enseignants et des heures pour les élèves !
La campagne publicitaire de [Blanquer] se poursuit ce soir à 19h00 sur CNEWS. Éléments de langage 100% garantis, mensonges à la clef, école de la défiance, mensonges sur les chiffres, mensonges sur l'orientation... Le technocrate dans toute sa splendeur fait sa pub ce soir.... Changez de canal pour ceux qui regardent encore les TV macronistes !
Donc Blanquer peut continuer à enfiler des perles et à faire de la communication pseudo scientifique, la seule chose qui restera c'est la justification de la baisse des moyens sous prétexte d'une approche pseudo scientifique. De la communication et des experts qui, je l'espère, sont bien payés pendant que l'on s'apprête à supprimer des postes d'enseignants et des heures pour les élèves !
La campagne publicitaire de [Blanquer] se poursuit ce soir à 19h00 sur CNEWS. Éléments de langage 100% garantis, mensonges à la clef, école de la défiance, mensonges sur les chiffres, mensonges sur l'orientation... Le technocrate dans toute sa splendeur fait sa pub ce soir.... Changez de canal pour ceux qui regardent encore les TV macronistes !
- ZagaraGuide spirituel
@Jacq : Ou alors, ce sont moins les neurosciences qui entérinent ce que les enseignants savent déjà, que les enseignants(-formateurs) qui utilisent le mot "neuroscience" à tort et à travers pour relégitimer des pratiques qu'ils utilisent déjà. Bref c'est du branding.
- RendashBon génie
Zagara a écrit:@Jacq : Ou alors, ce sont moins les neurosciences qui entérinent ce que les enseignants savent déjà, que les enseignants(-formateurs) qui utilisent le mot "neuroscience" à tort et à travers pour relégitimer des pratiques qu'ils utilisent déjà. Bref c'est du branding.
Et même du branlding intellectuel, trop souvent
- JacqGuide spirituel
Rendash a écrit:Zagara a écrit:@Jacq : Ou alors, ce sont moins les neurosciences qui entérinent ce que les enseignants savent déjà, que les enseignants(-formateurs) qui utilisent le mot "neuroscience" à tort et à travers pour relégitimer des pratiques qu'ils utilisent déjà. Bref c'est du branding.
Et même du branlding intellectuel, trop souvent
C'est tout à fait ce que je pense.
Bran"l"ding c'est joli...
Personnellement je préfère : branlette !
- beaverforeverNeoprof expérimenté
C'est très curieux. Les travaux des spécialistes de la mémorisation (Cepeda, Pashler ou Roediger) montrent qu'il ne faut pas relire ses leçons et qu'il s'agit d'une pratique très répandue qui réduit la mémorisation des élèves. L'enseignant doit conseiller aux élèves de réciter sa leçon mentalement ou à un humain, puis d'en vérifier l'exactitude avec son cahier : se tester plutôt que relire.Jacq a écrit:J'ai assisté à une conférence de "je ne sais plus qui" sur les supposées neurosciences. On m'a appris que si on relisait son cours le soir le cerveau enregistrait l'information (pour résumer) mieux que si on révisait deux semaines après...
Sur l'espacement des apprentissages, réviser le soir même n'est intéressant que pour se souvenir de la nouvelle information dans cinq à dix jours. Pour un apprentissage à plus long terme, réviser au bout de quinze jours permet de maximiser son apprentissage à 150 voir 300 jours.
C'est un exemple où la pratique dominante des élèves et des enseignants n'est pas cohérente avec ce qui est mesuré par les universitaires. (En sciences cognitives, parce que là on ne parle pas de neuroscience.)
Article de Cepeda sur le sujet
Alors bien sûr, dans de nombreux cas, les mesures des universitaires confirment la pratique enseignante dominante, mais pas toujours.
- JacqGuide spirituel
beaverforever a écrit:C'est très curieux. Les travaux des spécialistes de la mémorisation (Cepeda, Pashler ou Roediger) montrent qu'il ne faut pas relire ses leçons et qu'il s'agit d'une pratique très répandue qui réduit la mémorisation des élèves. L'enseignant doit conseiller aux élèves de réciter sa leçon mentalement ou à un humain, puis d'en vérifier l'exactitude avec son cahier : se tester plutôt que relire.Jacq a écrit:J'ai assisté à une conférence de "je ne sais plus qui" sur les supposées neurosciences. On m'a appris que si on relisait son cours le soir le cerveau enregistrait l'information (pour résumer) mieux que si on révisait deux semaines après...
Sur l'espacement des apprentissages, réviser le soir même n'est intéressant que pour se souvenir de la nouvelle information dans cinq à dix jours. Pour un apprentissage à plus long terme, réviser au bout de quinze jours permet de maximiser son apprentissage à 150 voir 300 jours.
C'est un exemple où la pratique dominante des élèves et des enseignants n'est pas cohérente avec ce qui est mesuré par les universitaires. (En sciences cognitives, parce que là on ne parle pas de neuroscience.)
Article de Cepeda sur le sujet
Alors bien sûr, dans de nombreux cas, les mesures des universitaires confirment la pratique enseignante dominante, mais pas toujours.
Oui oui, c'est exactement ce qui a été indiqué.... Pardon, je n'ai pas détaillé, question de temps. Mais oui, c'est exactement ce qui nous a été indiqué, j'ai juste résumé en "réviser".
- *Ombre*Grand sage
Cela dit, je reconnais que moi-même, j'ai longtemps conseillé à mes élèves de relire leurs leçons pour les apprendre. Et je ne devais pas être la seule à donner ce mauvais conseil, puisque, quand je les interrogeais sur leurs techniques pour apprendre, c'est presque toujours ce qu'ils répondaient (ce qu'ils répondent encore aujourd'hui, d'ailleurs). J'obtiens de bien meilleurs résultats depuis que je donne de meilleurs conseils à mes élèves, mais aussi des outils pour s'auto-interroger. Il m'a fallu presque vingt ans de carrière pour parvenir à ces bonnes pratiques. C'est un peu dommage.
Que le gouvernement actuel, et Blanquer en particulier, soit dans une posture de communication, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais cela ne délégitime pas pour autant la diffusion de pratiques performantes, d'autant que, d'après ce dont je peux juger depuis ma place (qui vaut ce qu'elle vaut), celles-ci sont loin d'être répandues. Mais je retiens qu'il s'agit de résultats de recherches en sciences cognitives et non en "neurosciences".
Que le gouvernement actuel, et Blanquer en particulier, soit dans une posture de communication, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais cela ne délégitime pas pour autant la diffusion de pratiques performantes, d'autant que, d'après ce dont je peux juger depuis ma place (qui vaut ce qu'elle vaut), celles-ci sont loin d'être répandues. Mais je retiens qu'il s'agit de résultats de recherches en sciences cognitives et non en "neurosciences".
- RendashBon génie
Ombre et beaverforever, mais vous plaisantez, ou quoi ? Relire son cours le soir serait un "mauvais conseil" ? il ne faudrait tout de même pas exagérer. Si déjà l'élève ouvre son cahier le soir après chaque cours, c'est un progrès par rapport à ce que font beaucoup, qui l'ouvrent seulement en classe ou à la rigueur la veille du devoir
OK, ce n'est peut-être pas ce qui se fait de plus efficace, et ça n'est absolument pas suffisant ; mais de là à dire que c'est un mauvais conseil, il y a tout de même une marge.
Alors, je ne connais pas les travaux de Cepeda et consorts, et je n'ai ni l'expérience, ni l'inestimable savoir pédagogique d'Ombre (aucune ironie dans mes propos, je suis tout à fait sincère) ; mais je ne dois pas être trop trop mauvais sur la question, puisque lors de chacun des premiers contacts avec une classe cette semaine, en expliquant mes méthodes de travail, 100% des élèves que j'avais déjà eus l'an dernier étaient capables de restituer sans aucune erreur des définitions vues l'an dernier, en particulier la toute première de l'année.
100%. Grosso merdo 10 à 15 élèves dans chaque classe. En REP+, avec des élèves tout à faits lambda. Voilà pour les "mauvais conseils" ( )
Je pense que si déjà, on parvient à leur inculquer des habitudes de travail, fussent-elles mauvaises ( ), on a réussi quelque chose.
OK, ce n'est peut-être pas ce qui se fait de plus efficace, et ça n'est absolument pas suffisant ; mais de là à dire que c'est un mauvais conseil, il y a tout de même une marge.
Alors, je ne connais pas les travaux de Cepeda et consorts, et je n'ai ni l'expérience, ni l'inestimable savoir pédagogique d'Ombre (aucune ironie dans mes propos, je suis tout à fait sincère) ; mais je ne dois pas être trop trop mauvais sur la question, puisque lors de chacun des premiers contacts avec une classe cette semaine, en expliquant mes méthodes de travail, 100% des élèves que j'avais déjà eus l'an dernier étaient capables de restituer sans aucune erreur des définitions vues l'an dernier, en particulier la toute première de l'année.
100%. Grosso merdo 10 à 15 élèves dans chaque classe. En REP+, avec des élèves tout à faits lambda. Voilà pour les "mauvais conseils" ( )
Je pense que si déjà, on parvient à leur inculquer des habitudes de travail, fussent-elles mauvaises ( ), on a réussi quelque chose.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- *Ombre*Grand sage
"Mauvais conseils" est sans doute excessif de ma part. Et les meilleures méthodes ne peuvent rien face à des élèves qui refusent de travailler. Mais j'a aussi beaucoup d'élèves qui veulent bien faire et s'y prennent mal. Ils pensent apprendre, y passent un certain temps (sans doute pas suffisant, mais cela fait partie des choses dont ils n'ont pas conscience), lisent et relisent et pensent savoir parce qu'ils peuvent alors restituer le cours en faisant appel à leur mémoire immédiate. Évidemment, deux jours après, il ne reste rien. Pour eux, apprendre à apprendre (purée, voilà que je parle comme Mérieu :lol: ) efficacement, se doter des bons outils, savoir organiser ses révisions de façon répétée fait une grosse différence.
Honnêtement, j'ai vraiment appris des trucs utiles, avec Make it stick. Rien de révolutionnaire, c'est vrai, mais de petites choses pratiques (la découverte d'outils, la rupture avec le fait de corriger longtemps après l'évaluation, une attention plus précise apporté au retour sur les erreurs) qui me permettent de mieux aider les élèves.
Cela dit, nous sommes de plus en plus nombreux, je crois, à faire répéter énormément l'essentiel du cours en classe, et rien que ça, en termes de répétitions espacées et fixation en mémoire, ça fait beaucoup, sans chercher midi à quatorze heures.
Honnêtement, j'ai vraiment appris des trucs utiles, avec Make it stick. Rien de révolutionnaire, c'est vrai, mais de petites choses pratiques (la découverte d'outils, la rupture avec le fait de corriger longtemps après l'évaluation, une attention plus précise apporté au retour sur les erreurs) qui me permettent de mieux aider les élèves.
Cela dit, nous sommes de plus en plus nombreux, je crois, à faire répéter énormément l'essentiel du cours en classe, et rien que ça, en termes de répétitions espacées et fixation en mémoire, ça fait beaucoup, sans chercher midi à quatorze heures.
- KimberliteExpert
Il me semble qu'on jette parfois rapidement bébé avec l'eau du bain...
Un truc important à noter dans le changement des méthodes d'apprentissage est qu'on ne leur donne plus beaucoup d'exercices à faire, et que l'on évite la répétition des types d'exercices... et je n'ai entendu encore aucun "spécialiste" prôner le retour des devoir à la maison et des exercices d'application (manquerait plus qu'ils se mettent à parler de grammaire...).
Quand je pense à mes facilités d'apprentissage (oui, j'ai toujours appris quasiment exclusivement en lisant...), je réalise que j'ai appris à anticiper les exercices d'application qu'on pouvait me demander. C'est ça qui rend la relecture d'un cours efficace: on se projette déjà dans ce qui peut être demandé. Et, à mon époque, il était aussi plus facile de suivre un cours, donc la relecture était une seconde couche (et pas une première...) dans la mémorisation.
Moi-même, lors de mes premiers cours, j'ai demandé aux élèves comment ils apprenaient. Je pense d'ailleurs essayer de réserver au moins une séance à la réalisation de cartes flash (je pense aussi que ça peut réellement aider certains élèves). Mais certains m'ont dit apprendre en relisant, et s'en sortent bien. Si l'on considère la rapport coût-bénéfice par rapport aux cartes flash, je ne peux pas leur donner tort, si leurs résultats sont bons: la relecture, si on est bon lecteur, ne prend pas tellement de temps.
Il faut se méfier des modes et des trucs facilement donnés pour "prouvés scientifiquement": je me laisse encore aller à conseiller aux élèves d'utiliser le type de mémoire qu'ils semblent favoriser dans la vie (truc d'ailleurs aussi entendu en "formation neurosciences" il y a deux ans). Hier, je suis tombée sur ce blog: https://cervenargo.hypotheses.org/2799 et je me suis sentie un peu con. D'un côté, je me dis que ça ne peut pas faire de mal d'encourager les élèves à varier la façon dont ils apprennent, mais je serai plus prudente sur la façon dont je présente les choses.
En tout cas, il est bien clair pour moi que notre ministre aime bien le son d'un instrument...
Un truc important à noter dans le changement des méthodes d'apprentissage est qu'on ne leur donne plus beaucoup d'exercices à faire, et que l'on évite la répétition des types d'exercices... et je n'ai entendu encore aucun "spécialiste" prôner le retour des devoir à la maison et des exercices d'application (manquerait plus qu'ils se mettent à parler de grammaire...).
Quand je pense à mes facilités d'apprentissage (oui, j'ai toujours appris quasiment exclusivement en lisant...), je réalise que j'ai appris à anticiper les exercices d'application qu'on pouvait me demander. C'est ça qui rend la relecture d'un cours efficace: on se projette déjà dans ce qui peut être demandé. Et, à mon époque, il était aussi plus facile de suivre un cours, donc la relecture était une seconde couche (et pas une première...) dans la mémorisation.
Moi-même, lors de mes premiers cours, j'ai demandé aux élèves comment ils apprenaient. Je pense d'ailleurs essayer de réserver au moins une séance à la réalisation de cartes flash (je pense aussi que ça peut réellement aider certains élèves). Mais certains m'ont dit apprendre en relisant, et s'en sortent bien. Si l'on considère la rapport coût-bénéfice par rapport aux cartes flash, je ne peux pas leur donner tort, si leurs résultats sont bons: la relecture, si on est bon lecteur, ne prend pas tellement de temps.
Il faut se méfier des modes et des trucs facilement donnés pour "prouvés scientifiquement": je me laisse encore aller à conseiller aux élèves d'utiliser le type de mémoire qu'ils semblent favoriser dans la vie (truc d'ailleurs aussi entendu en "formation neurosciences" il y a deux ans). Hier, je suis tombée sur ce blog: https://cervenargo.hypotheses.org/2799 et je me suis sentie un peu con. D'un côté, je me dis que ça ne peut pas faire de mal d'encourager les élèves à varier la façon dont ils apprennent, mais je serai plus prudente sur la façon dont je présente les choses.
En tout cas, il est bien clair pour moi que notre ministre aime bien le son d'un instrument...
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- Spoiler:
- PrezboGrand Maître
Zagara a écrit:@Jacq : Ou alors, ce sont moins les neurosciences qui entérinent ce que les enseignants savent déjà, que les enseignants(-formateurs) qui utilisent le mot "neuroscience" à tort et à travers pour relégitimer des pratiques qu'ils utilisent déjà. Bref c'est du branding.
C'est évident.
J'ai déjà dit que lors de la dernière formation qui m'a été imposée, les formatrices ont dit que leur approche était "validée par les neurosciences" après une journée à parler de différenciation, capsules vidéos, travail de groupe et autres gadgets ?
Rendash a écrit:Ombre et beaverforever, mais vous plaisantez, ou quoi ? Relire son cours le soir serait un "mauvais conseil" ? il ne faudrait tout de même pas exagérer. Si déjà l'élève ouvre son cahier le soir après chaque cours, c'est un progrès par rapport à ce que font beaucoup, qui l'ouvrent seulement en classe ou à la rigueur la veille du devoir
OK, ce n'est peut-être pas ce qui se fait de plus efficace, et ça n'est absolument pas suffisant ; mais de là à dire que c'est un mauvais conseil, il y a tout de même une marge.
Alors, je ne connais pas les travaux de Cepeda et consorts, et je n'ai ni l'expérience, ni l'inestimable savoir pédagogique d'Ombre (aucune ironie dans mes propos, je suis tout à fait sincère) ; mais je ne dois pas être trop trop mauvais sur la question, puisque lors de chacun des premiers contacts avec une classe cette semaine, en expliquant mes méthodes de travail, 100% des élèves que j'avais déjà eus l'an dernier étaient capables de restituer sans aucune erreur des définitions vues l'an dernier, en particulier la toute première de l'année.
100%. Grosso merdo 10 à 15 élèves dans chaque classe. En REP+, avec des élèves tout à faits lambda. Voilà pour les "mauvais conseils" ( )
Je pense que si déjà, on parvient à leur inculquer des habitudes de travail, fussent-elles mauvaises ( ), on a réussi quelque chose.
C'est un des problèmes que j'ai avec les approches pédagogiques fondées sur les apports des neurosciences. Les meilleures méthodes du monde échoueront toujours dans un cadre qui ne permet pas de les appliquer. Si une bonne partie des élèves n'ouvre jamais son cartable le soir et passe de classe en classe jusqu'au lycée général, savoir s'il faut mieux réviser son cours le soir même ou dix jours après pour favoriser la mémorisation à long terme me semble une question un peu vaine.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Dehaene et le consensus en psychologie cognitive préconisent d'utiliser des exercices difficiles, répétés et espacés pour maximiser l'apprentissage. Ce qui semble peu efficace c'est un seul apprentissage sur une matière, typiquement la veille du contrôle. Là, l'oubli est maximisé. Il faut répéter le même type d'exercices, espacés dans le temps, idéalement en plaçant la séance de révision au point de la courbe de l'oubli où la perte de connaissances est maximale. Les exercices à la maison sont utiles si l'élève a un retour d'information, s'il sait où il s'est trompé et, idéalement, pourquoi il s'est trompé.Kimberlite a écrit:Un truc important à noter dans le changement des méthodes d'apprentissage est qu'on ne leur donne plus beaucoup d'exercices à faire, et que l'on évite la répétition des types d'exercices... et je n'ai entendu encore aucun "spécialiste" prôner le retour des devoir à la maison et des exercices d'application (manquerait plus qu'ils se mettent à parler de grammaire...).
Le mot d'ordre des auteurs en psychologie cognitive serait : plus de tests, répartis intelligemment.
Tu ne relisais pas vraiment ton cours, tu élaborais ta compréhension du cours dans ta tête. Conseiller aux élèves de commencer par se raconter ou d'expliquer leur leçon à quelqu'un les "oblige" à faire cet effort.Kimberlite a écrit:Quand je pense à mes facilités d'apprentissage (oui, j'ai toujours appris quasiment exclusivement en lisant...), je réalise que j'ai appris à anticiper les exercices d'application qu'on pouvait me demander. C'est ça qui rend la relecture d'un cours efficace: on se projette déjà dans ce qui peut être demandé. Et, à mon époque, il était aussi plus facile de suivre un cours, donc la relecture était une seconde couche (et pas une première...) dans la mémorisation.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je suis d'accord avec le fait que que tout ce que préconise Dehaene est loin d'être démagogique et stupide. C'est lui aussi qui montre que les neurosciences sont du côté de l'apprentissage syllabique de la lecture.
Que Blanquer surfe sur un effet de mode est un fait mais tout n'est pas à jeter dans les sciences cognitives, loin de là.
Que Blanquer surfe sur un effet de mode est un fait mais tout n'est pas à jeter dans les sciences cognitives, loin de là.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- JacqGuide spirituel
Précision : réviser oui, simplement le mieux est de réactiver le soir ce qui a été enseigné dans la journée PUIS d'ouvrir son cahier pour vérifier ce que l'on a retenu ou non de la journée, et donc de réviser. Ce qui revient à réactiver son cerveau deux fois sur ce qui a été effectué durant la journée. Maintenant prétendre que l'on va révolutionner l'éducation avec cela, qui tient en fait du simple bon sens, c'est du pipeau magique.
Il y avait des éléments intéressants dans la conférence mais la plupart du temps c'était juste une confirmation de ce que nous demandons à l'élève de faire (ce que mes prof me demandaient de faire, et que je ne faisais jamais d'ailleurs) et il n'y avait rien de neuf.
Il y avait des éléments intéressants dans la conférence mais la plupart du temps c'était juste une confirmation de ce que nous demandons à l'élève de faire (ce que mes prof me demandaient de faire, et que je ne faisais jamais d'ailleurs) et il n'y avait rien de neuf.
- ElyasEsprit sacré
Dire "relire la leçon" est un vrai souci. En effet, de nombreux élèves ne comprennent pas le sous-entendu implicite de ce qui est signifié par "relire la leçon". Il ne font que la lire et c'est fini.
De nombreux élèves, eux, au contraire, vont comprendre.
C'est la base des observations sociologiques sur la pratique du langage par les élèves depuis des décennies. Lahire l'écrit encore dans son dernier livre. Cela fait presque 60 ans que c'est dit, ça ne passe toujours pas.
Ce qui est demandé en classe est de récupérer dans sa mémoire ce qui est demandé. Il faut donc dire aux élèves la procédure qui sous-tend le fameux "relire" ou "réviser". Il faut aussi l'expliquer aux parents.
En faisant cela, on permet à plus d'élèves sérieux de réussir.
De nombreux élèves, eux, au contraire, vont comprendre.
C'est la base des observations sociologiques sur la pratique du langage par les élèves depuis des décennies. Lahire l'écrit encore dans son dernier livre. Cela fait presque 60 ans que c'est dit, ça ne passe toujours pas.
Ce qui est demandé en classe est de récupérer dans sa mémoire ce qui est demandé. Il faut donc dire aux élèves la procédure qui sous-tend le fameux "relire" ou "réviser". Il faut aussi l'expliquer aux parents.
En faisant cela, on permet à plus d'élèves sérieux de réussir.
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