- VoltaireNiveau 10
A l'école puis plus tard au collège, j'avais des cours de couture, cuisine, techno (un peu de mécanique, un peu d'électricité). Et dessin (d'abord figuratif puis d'imagination), musique. Et plus tard, quand j'étais élève maitresse à l'Ecole Normale d'Institutrices (ce n'était pas encore mixte) dont la disparition a signé le début de la fin, j'ai aussi appris à enseigner ces disciplines (et pour la musique, j'aime autant vous dire que ça a été très compliqué pour moi). Et aussi EPS, ce qui fait que les instits, considérés comme "service actif", partaient à la retraite à 55 ans (contrairement aux facteurs, pourtant cyclistes assidus). Actuellement, mes élèves de lycée (général, dans une ville très bobo) ne savent pas ce qu'est une prise mâle ou femelle, mais ne connaissent pas non plus les différents types d'usb (ce qui donne des tentatives parfois destructrices au moment des branchements). Et quand je parle de recettes de cuisine (les pourcentages ...) les ingrédients et les méthodes les plus élémentaires leur sont inconnus. Ne parlons pas de la vie des animaux de ferme, des abeilles, ou même des animaux de compagnie. Alors bien sûr ils sont censés être meilleurs sur les lois de la génétique (et la gestation du chat, c'est combien ?) ou tout un tas d'autres sujets bien abstraits. Nous vivons une époque moderne.
- Isis39Enchanteur
henriette a écrit:Je garde un excellent souvenir de ces cours d'EMT, mixte en effet : cuisine, couture, mais aussi usinage de pièces métalliques, un peu d'électronique, travail du bois, et des choses très utiles comme poser du papier peint et du carrelage, changer une vitre.Isis39 a écrit:Ruthven a écrit:Tiens, ils redécouvrent l'EMT :
https://www.neoprofs.org/t64479p25-luc-ferry-l-enseignement-de-la-technologie-en-college-est-une-veritable-catastrophe
(Cela ne me rajeunit pas, mais j'ai eu des cours de cuisine, couture, travail du bois et électricité au collège (version mixte)).
Apparemment on fait partie des vieux du forum quand on a connu l'EMT au collège au lieu de la techno. C'était bien les cours de cuisine !
Quand je vois ce que mes enfanrs font en cours de technologie (genre un trimestre à parler de façon purement théorique de la trotinette sans jamais en étudier une en vrai...), je regrette vraiment que les activités manuelles n'aient plus de place au collège. Cela permettait pourtant de les mettre en valeur.
Je regrette aussi l'absence de ces travaux manuels. Pour certains mômes c'était l'occasion de briller et s'épanouir, pour d'autres, d'apprendre un peu à se débrouiller. Quand on voit les problèmes d'alimentation dans beaucoup de familles (avec les maladies qui vont avec), on peut se dire que des cours pour apprendre à cuisiner et à équilibrer un repas seraient très utiles.
- AsarteLilithBon génie
D'un autre côté, ça reste aussi de la transmission familiale et on demande a l'école de tout faire
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- IphigénieProphète
Il y a beaucoup de choses dans la vie courante qui sont utiles: savoir cuisiner, ouvrir une boîte de conserve, laver ou changer une vitre, coudre un bouton, mettre un piège à taupe, faire pousser des carottes ou soigner des bobos: demander à l’école de tout faire c’est assurer que ce sera mal fait et au détriment de la mission propre de l’école: c’est comme la poste depuis qu’elle s’occupe des vieux et vend des mobiles et qui perd de plus en plus souvent courrier et colis : y a un moment ou moderne et dérégulation font un excellent mélange d’incompétences.
Il me semble que la mission de l’école c’est d’apprendre les savoirs fondamentaux: avec eux il n’est pas si difficile de trouver comment cuisiner sur internet. Sans eux, on n’aura pas forcément beaucoup de loisirs pour bricoler et cuisiner, de toute façon...
Il me semble que la mission de l’école c’est d’apprendre les savoirs fondamentaux: avec eux il n’est pas si difficile de trouver comment cuisiner sur internet. Sans eux, on n’aura pas forcément beaucoup de loisirs pour bricoler et cuisiner, de toute façon...
- Isis39Enchanteur
AsarteLilith a écrit:D'un autre côté, ça reste aussi de la transmission familiale et on demande a l'école de tout faire
Cela se faisait et on l'a supprimé. Cette transmission familiale ne se fait pas dans certains milieux. Donc sans l'école...
C'est pourtant simple si l'on reprend les horaires de techno.
- mafalda16Modérateur
Isis39 a écrit:henriette a écrit:Je garde un excellent souvenir de ces cours d'EMT, mixte en effet : cuisine, couture, mais aussi usinage de pièces métalliques, un peu d'électronique, travail du bois, et des choses très utiles comme poser du papier peint et du carrelage, changer une vitre.Isis39 a écrit:Ruthven a écrit:Tiens, ils redécouvrent l'EMT :
https://www.neoprofs.org/t64479p25-luc-ferry-l-enseignement-de-la-technologie-en-college-est-une-veritable-catastrophe
(Cela ne me rajeunit pas, mais j'ai eu des cours de cuisine, couture, travail du bois et électricité au collège (version mixte)).
Apparemment on fait partie des vieux du forum quand on a connu l'EMT au collège au lieu de la techno. C'était bien les cours de cuisine !
Quand je vois ce que mes enfanrs font en cours de technologie (genre un trimestre à parler de façon purement théorique de la trotinette sans jamais en étudier une en vrai...), je regrette vraiment que les activités manuelles n'aient plus de place au collège. Cela permettait pourtant de les mettre en valeur.
Je regrette aussi l'absence de ces travaux manuels. Pour certains mômes c'était l'occasion de briller et s'épanouir, pour d'autres, d'apprendre un peu à se débrouiller. Quand on voit les problèmes d'alimentation dans beaucoup de familles (avec les maladies qui vont avec), on peut se dire que des cours pour apprendre à cuisiner et à équilibrer un repas seraient très utiles.
C'est grâce à ça qu'un de mes oncles, pas bien fortiche dans les domaines purement scolaires, s'est découvert un talent pour la cuisine et en a fait son métier.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- XIIINeoprof expérimenté
Si la transmission familiale existe toujours ! Elle a juste changé...Mc Do, Burger King...
- Isis39Enchanteur
Iphigénie a écrit:Il y a beaucoup de choses dans la vie courante qui sont utiles: savoir cuisiner, ouvrir une boîte de conserve, laver ou changer une vitre, coudre un bouton, mettre un piège à taupe, faire pousser des carottes ou soigner des bobos: demander à l’école de tout faire c’est assurer que ce sera mal fait et au détriment de la mission propre de l’école: c’est comme la poste depuis qu’elle s’occupe des vieux et vend des mobiles et qui perd de plus en plus souvent courrier et colis : y a un moment ou moderne et dérégulation font un excellent mélange d’incompétences.
Il me semble que la mission de l’école c’est d’apprendre les savoirs fondamentaux: avec eux il n’est pas si difficile de trouver comment cuisiner sur internet. Sans eux, on n’aura pas forcément beaucoup de loisirs pour bricoler et cuisiner, de toute façon...
Les cours d'EMT étaient pourtant bien faits. Avec des enseignants formés pour.
- IphigénieProphète
Ça se faisait c’était sans doute quelquefois formidables mais quand même bien souvent foireux, en réalité . Je me souviens de fiches techniques sur l’inclinaison optimale du ramasse poussière: oui, bon...Isis39 a écrit:AsarteLilith a écrit:D'un autre côté, ça reste aussi de la transmission familiale et on demande a l'école de tout faire
Cela se faisait et on l'a supprimé. Cette transmission familiale ne se fait pas dans certains milieux. Donc sans l'école...
C'est pourtant simple si l'on reprend les horaires de techno.
Formés pour, je ne sais pas vraiment: formés pour se recycler par contrainte plus souvent: de couture à cuisine( ou CDE, j’en ai connu plusieurs :lol: ), de cours agricoles en cours généraux etc.
- CarabasVénérable
J'ai déjà parlé de mon élève de 15 ans qui ignorait ce qu'était un sabot de cheval?Voltaire a écrit: Ne parlons pas de la vie des animaux de ferme, des abeilles, ou même des animaux de compagnie. Alors bien sûr ils sont censés être meilleurs sur les lois de la génétique (et la gestation du chat, c'est combien ?) ou tout un tas d'autres sujets bien abstraits. Nous vivons une époque moderne.
Et en effet, quand je promène le chien, j'hallucine en voyant l'attitude des enfants (et des parents!) face à un chien. "Oh mon Dieu, il me regarde, je pars en courant et en hurlant!"
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- IphigénieProphète
Faisons un cours pour croiser les chiens
Ça montre surtout l’inculture et une école qui s’étouffe...
Ça montre surtout l’inculture et une école qui s’étouffe...
- CarabasVénérable
Ben... c'est presque ce que je fais. Je fais de la "prévention" dans la résidence. J'explique aux enfants qui veulent câliner le chien comment il faut s'y prendre pour ne pas gêner le chien, etc. Une fois, c'est même des parents qui me posaient des questions.Iphigénie a écrit:Faisons un cours pour croiser les chiens
Parfois, je me dis qu'il faudrait faire venir un chien à l'école primaire avec un spécialiste pour expliquer tout ça aux enfants et éviter des comportements qui les mettraient en danger. Mais je reviens à la conclusion mentionnée plus haut : l'école ne peut pas tout prendre en charge.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- IphigénieProphète
Carabas a écrit:Ben... c'est presque ce que je fais. Je fais de la "prévention" dans la résidence. J'explique aux enfants qui veulent câliner le chien comment il faut s'y prendre pour ne pas gêner le chien, etc. Une fois, c'est même des parents qui me posaient des questions.Iphigénie a écrit:Faisons un cours pour croiser les chiens
Parfois, je me dis qu'il faudrait faire venir un chien à l'école primaire avec un spécialiste pour expliquer tout ça aux enfants et éviter des comportements qui les mettraient en danger. Mais je reviens à la conclusion mentionnée plus haut : l'école ne peut pas tout prendre en charge.
On est bien d'accord: l'école autrefois faisait tout ça incidemment dans le cadre des cours: aujourd'hui tout est sectionné, compartimenté, contrôlé et chronométré, si bien que finalement, on en fait moins qu'avant et beaucoup moins bien: le rôle du maître d'école incluait cette éducation à la vie quotidienne. Aujourd'hui on charge tellement la barque en obligations qu'on n'a plus de marge de manœuvre et surtout de temps...
Mais bon, dans mon souvenir et ma pratique, on idéalise beaucoup les cours de travaux manuels d'antan: c'était quand même un truc assez mal défini et qui a toujours été un brin foireux, et qui a servi à recycler des enseignants titulaires dont on avait eu un besoin ponctuel en leur trouvant un autre besoin ponctuel (dans la grande valse des PEGC, par exemple, bi,tri-ou omni-valents...)
- nicole 86Expert spécialisé
Devant le constat que la transmission familiale ne se fait plus (pas ?) il serait (peut-être ) souhaitable de se poser la question d'allonger les horaires de présence et d'enseignement. Les inégalités qui existaient dans les années cinquante perdurent mais de manière sans doute différente.
En ce qui me concerne, avant 1965, dans un collège de filles dédié à l'enseignement court , je n'ai fait que de la couture, le summum fut la réalisation d'une brassière en taille trois mois ; parfois (souvent) le professeur (PEGC ou institutrice ou vacataire) choisissait de faire à la place des maths ou tout autre chose. Les règles d'hygiène alimentaire figuraient dans mon livre de sciences naturelles de CM2, j'ai le souvenir de les avoir lues pendant que je m'ennuyais à la maison mais pas de les avoir étudiées en classe . Non, on ne finissait pas le programme !
En ce qui me concerne, avant 1965, dans un collège de filles dédié à l'enseignement court , je n'ai fait que de la couture, le summum fut la réalisation d'une brassière en taille trois mois ; parfois (souvent) le professeur (PEGC ou institutrice ou vacataire) choisissait de faire à la place des maths ou tout autre chose. Les règles d'hygiène alimentaire figuraient dans mon livre de sciences naturelles de CM2, j'ai le souvenir de les avoir lues pendant que je m'ennuyais à la maison mais pas de les avoir étudiées en classe . Non, on ne finissait pas le programme !
- BoubouleDoyen
Sans blague ?
Ce qu'elle veut, ce sont des TPs où on réalise un gâteau, une blanquette, etc. et à la fin de l'année, on demande de réaliser une des recettes du programme tirée au sort dans une banque nationale d'exercices ?
On pourrait l'appeler ECE (épreuvede capacité culinaire expérimentale) et la noter par compétences :
Sont Seraient ainsi identifiés six domaines de compétences intervenant lors des activités expérimentales menées en sciences physiques et chimiques cuisine :
- s'approprier,
- réaliser,
- analyser,
- valider,
- communiquer,
- être autonome, faire preuve d'initiative.
Cela pourrait faire office (suivant le niveau où l'évaluation serait menée) d'EPI ou de TPE (ah non c'est fini) ou de grand oral transdisciplinaire puisqu'il me semble qu'on voit toutes les notions théoriques développées dans l'article dans les différents cours.
Et effectivement, faudrait penser à introduire tout le reste...
Ce qu'elle veut, ce sont des TPs où on réalise un gâteau, une blanquette, etc. et à la fin de l'année, on demande de réaliser une des recettes du programme tirée au sort dans une banque nationale d'exercices ?
On pourrait l'appeler ECE (épreuve
- s'approprier,
- réaliser,
- analyser,
- valider,
- communiquer,
- être autonome, faire preuve d'initiative.
Cela pourrait faire office (suivant le niveau où l'évaluation serait menée) d'EPI ou de TPE (ah non c'est fini) ou de grand oral transdisciplinaire puisqu'il me semble qu'on voit toutes les notions théoriques développées dans l'article dans les différents cours.
Et effectivement, faudrait penser à introduire tout le reste...
- CathEnchanteur
mafalda16 a écrit:Isis39 a écrit:henriette a écrit:Je garde un excellent souvenir de ces cours d'EMT, mixte en effet : cuisine, couture, mais aussi usinage de pièces métalliques, un peu d'électronique, travail du bois, et des choses très utiles comme poser du papier peint et du carrelage, changer une vitre.Isis39 a écrit:
Apparemment on fait partie des vieux du forum quand on a connu l'EMT au collège au lieu de la techno. C'était bien les cours de cuisine !
Quand je vois ce que mes enfanrs font en cours de technologie (genre un trimestre à parler de façon purement théorique de la trotinette sans jamais en étudier une en vrai...), je regrette vraiment que les activités manuelles n'aient plus de place au collège. Cela permettait pourtant de les mettre en valeur.
Je regrette aussi l'absence de ces travaux manuels. Pour certains mômes c'était l'occasion de briller et s'épanouir, pour d'autres, d'apprendre un peu à se débrouiller. Quand on voit les problèmes d'alimentation dans beaucoup de familles (avec les maladies qui vont avec), on peut se dire que des cours pour apprendre à cuisiner et à équilibrer un repas seraient très utiles.
C'est grâce à ça qu'un de mes oncles, pas bien fortiche dans les domaines purement scolaires, s'est découvert un talent pour la cuisine et en a fait son métier.
C'est grâce à ça que, constatant ma nullité dans tout ce qui était manuel, je me suis dis qu'il valait mieux que je fasse des études...
- egometDoyen
AsarteLilith a écrit:Mademoizelle a écrit:J’ai quelques chevaux de bataille dans la vie, quelques sujets qui me tiennent à cœur et que je défends autant que possible, comme le revenu universel.
Parmi ces piliers : les cours de « vraie vie » à l’école. À savoir : l’administratif, un peu de bricolage, des choses de base comme la lessive et le ménage… ou la cuisine !
L’actualité me donne l’occasion de t’en parler plus en profondeur.
Pour lire la suite : https://www.madmoizelle.com/cours-cuisine-ecole-1016624
Voici le début d'un article parlant d'installer des cours de cuisine à l'école. Si je trouve l'article et certains commentaires intéressants, je reste très dubitative quant à cette idée. Qu'en pensez-vous ?
Déjà, c'est le genre de choses qu'il faut faire bien ou pas du tout. Le budget est un point crucial, ainsi que les horaires et surtout l'ambition. Il faut tenir compte du fait que ces cours pratiques coûtent plus cher que les cours ordinaires, à cause des équipements, des consommables et de la présence des adulte qui n'est pas forcément la même. Ca peut mériter l'investissement, à condition qu'on ait une ambition sérieuse.
Je pense que l'école française propose une éducation très incomplète. On a besoin de ce genres de compétences pour être équilibré. Mais ces savoir-faire peuvent aussi s'acquérir par d'autres biais que l'école.
AsarteLilith a écrit:C'est bien ce qui me laisse dubitative: je trouve que de plus en plus, certains savoirs, certaines compétences sont transférées des familles (ou de cadres particuliers, comme l'ASSR) à l'école, au nom du fait qu'on apprend pas toujours correctement dans les familles. Je me souviens avoir vu, dans les projets de programmes EMC, à l'époque des consultations, l'hygiène personnelle.
Si je crois que l'éducation sexuelle doit être abordée à l'école, du fait du côté tabou qu'elle peut avoir dans des familles, de la gêne éventuelle des parents, des informations liées aux SVT qu'elle véhicule, ce n'est pas la même chose pour la cuisine, qui relève il me semble de quelque chose de non scolaire.
C'est une objection sérieuse, que l'on peut assez aisément lever.
Vous savez que je suis un chaud partisan du choix de l'école. Ces savoirs font typiquement partie de ce que les familles devraient pouvoir choisir. Ils devraient être intégrés dans des projets d'écoles, librement proposés et librement choisis. J'y mettrais bien volontiers la musique, le dessin, le théâtre et d'une manière générale les arts. Personnellement, je préférerais que tous les enfants ne fassent pas de musique, mais que ceux qui en font ne sortent pas de 4 ans de collège en disant "Je ne sais pas chanter". Au-delà des activités d'éveil et de graphie des tout-petits, je voudrais que les jeunes apprennent vraiment des techniques graphiques ou évitent de perdre leur temps. Si on doit monter un spectacle scolaire, que ce soit un spectacle où les parents ne viennent pas seulement par obligation. Cela implique d'y passer du temps et d'être ambitieux.
Bref, pas de saupoudrage d'un peu tout, mais des options prises au sérieux.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- frimoussette77Guide spirituel
Et les cours étaient sûrement plus utiles que certains cours dispensés actuellement …Isis39 a écrit:Iphigénie a écrit:Il y a beaucoup de choses dans la vie courante qui sont utiles: savoir cuisiner, ouvrir une boîte de conserve, laver ou changer une vitre, coudre un bouton, mettre un piège à taupe, faire pousser des carottes ou soigner des bobos: demander à l’école de tout faire c’est assurer que ce sera mal fait et au détriment de la mission propre de l’école: c’est comme la poste depuis qu’elle s’occupe des vieux et vend des mobiles et qui perd de plus en plus souvent courrier et colis : y a un moment ou moderne et dérégulation font un excellent mélange d’incompétences.
Il me semble que la mission de l’école c’est d’apprendre les savoirs fondamentaux: avec eux il n’est pas si difficile de trouver comment cuisiner sur internet. Sans eux, on n’aura pas forcément beaucoup de loisirs pour bricoler et cuisiner, de toute façon...
Les cours d'EMT étaient pourtant bien faits. Avec des enseignants formés pour.
- mistinguetteFidèle du forum
Pour moi, cuisine, démonter une prise et autre....me semble presque plus fondamentale que l'assr. Les points positifs que je vois
- Un bagage commun si on considère que la cuisine fait partie de la culture
-une mise en situation concrète et pratique parfois valorisante et pouvant faciliter l'orientation en filière pro pour ceux qui y prennennt gout
-on évite de lacher dans la nature des gamin(es) qui vont se retrouver maman avant 18 ans avec comme idéale alimentaire coca/macdo
et qui achète des fringues par ce qu'elles sont "pas chères"
(on va penser que je caricature mais en 15 ans de zep, j'ai vu pas mal de chose et même hors zep, j'ai eu l'exemple d'un gamin, seul à midi avec des pates à faire cuir et un copain venait l'aider parce qu'il ne savait "pas faire" et que maman avait pas dit.....).
je pense qu'avec cette base là, le cours sur l'alimentation en SVT, l'électricité, la combustion en SPC ferait dejà plus de sens
Par contre, c'est une vrai discipline, pas le truc plaqué genre la semaine de la presse, du goût, des médias, de l'immobilier, des dalmatiens.....qui pourraient effectivement sortir de l'école
- Un bagage commun si on considère que la cuisine fait partie de la culture
-une mise en situation concrète et pratique parfois valorisante et pouvant faciliter l'orientation en filière pro pour ceux qui y prennennt gout
-on évite de lacher dans la nature des gamin(es) qui vont se retrouver maman avant 18 ans avec comme idéale alimentaire coca/macdo
et qui achète des fringues par ce qu'elles sont "pas chères"
(on va penser que je caricature mais en 15 ans de zep, j'ai vu pas mal de chose et même hors zep, j'ai eu l'exemple d'un gamin, seul à midi avec des pates à faire cuir et un copain venait l'aider parce qu'il ne savait "pas faire" et que maman avait pas dit.....).
je pense qu'avec cette base là, le cours sur l'alimentation en SVT, l'électricité, la combustion en SPC ferait dejà plus de sens
Par contre, c'est une vrai discipline, pas le truc plaqué genre la semaine de la presse, du goût, des médias, de l'immobilier, des dalmatiens.....qui pourraient effectivement sortir de l'école
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.'..Texte sur les l'oies' commentaires du prof hg que j’adorais sur ma copie de 6e : loi/ l'oie Vous en êtes une!. J'ai évolué depuis mais mon complexe orthographique m'accompagnera toujours. Il semble qu'aujourd’hui on parle de dyslexie pour l'étourdie éternelle que j'étais...alors si c'est la science des ânes, merci de pas charger la mule.
- pseudo-intelloSage
egomet a écrit:Ces savoirs font typiquement partie de ce que les familles devraient pouvoir choisir. Ils devraient être intégrés dans des projets d'écoles, librement proposés et librement choisis.
Je ne suis pas d'accord.
En tant que prof de latin, je remarque que bien souvent, on ne fait qu'accroître des inégalités socio-culturelles (surtout culturelles, d'ailleurs) qui ne sont déjà que trop prégnantes.
Moi-même, si on avait pris en compte mes desiderata pour le latin, et qu'en fin de 5e, on m'avait posé la question de l'option, j'aurais répondu "bon, je sais pas ce que c'est, non". Mes parents m'auraient sans doute laissée faire, si leur longue expérience de parents qui filent des coups de main à l'école (boulot qui aurait normalement dû échoir aux employés communaux, mais bon là n'est pas la question) ne les avait pas amené à copiner avec certains instits, et si les instits en question n'étaient pas intervenus pour dire qu’il fallait s'inscrire. Par bonheur, également, mes parents avaient le respect du prof, et si les profs avaient dit "c'est important de s'inscrire qu cours de tamoul", ils m'auraient inscrite de gré ou de force.
A posteriori, j'ai d'ailleurs eu matière à regretter qu'ils ne m'aient pas obligée à m'inscrire en grec dans la foulée. Les connaissant, eussent-ils été profs, j'aurais été inscrite helléniste d'office :lol: , parce qu'ils étaient plutôt du genre à nous pousser. Mais voilà : on avait le choix. Et pour moi, comme pour mes parents qui n'avaient fait de latin ni l'un ni l'autre, faire du latin, c'était "déjà pas mal".
Tais-toi, si quelqu'un au ministère nous lit, tu vas lui donner des idées.mistinguette a écrit:semaine [...] des dalmatiens
- PrezboGrand Maître
Iphigénie a écrit:
Mais bon, dans mon souvenir et ma pratique, on idéalise beaucoup les cours de travaux manuels d'antan: c'était quand même un truc assez mal défini et qui a toujours été un brin foireux, et qui a servi à recycler des enseignants titulaires dont on avait eu un besoin ponctuel en leur trouvant un autre besoin ponctuel (dans la grande valse des PEGC, par exemple, bi,tri-ou omni-valents...)
+1.
Dans mon souvenir, l'EMT, c'était quand même beaucoup de projets type boite en carton/sac en tissus/machin electronique avec des diodes qui clignotent, avec des réalisations plus ou moins heureuses. Et une ambiance de cours qui montrait que la matière n'était pas prise très au sérieux par les élèves.
L'EMT, même Vincent Delerm (et Dieu sait que c'est pas un punk) s'en moque aujourd'hui. Deuxième couplet, à partir de 1mn02s.
Si la matière a disparu, c'est probablement parce qu'elle n'a pas trouvé sa place. Je suis perplexe sur ces tentations de recréer un passé largement idéalisé, alors que dans le même temps la société et le monde professionnel ont évolué, ce qui rend sans doute encore plus "daté" ce qu'on faisait à l'époque.
Si on veut recréer un enseignement de ce type, plutôt que de se tenir à des arguments du type s'était bien parce que ça permettait à des élèves peu scolaires de s'épanouir (ce qui encore une fois n'était pas toujours vrai dans mon souvenir)/j'aimais bien/ça serait plus utile que tous ces machins abstraits, il serait bon de s'interroger, sur le pourquoi et le comment.
Questions en vrac : est-ce qu'on veut créer une enseignement familial ou technique ? (Les deux notions ne se recouvrent pas exactement.)
Si on veut créer un enseignement familial, qu'est-ce qu'on considère comme faisant partie du nécessaire aujourd'hui ? La couture était il y a quelques décennies une des fondements de l'éducation des jeunes filles. Aujourd'hui c'est essentiellement une activité de loisir. On peut le regretter vu l'impact écologique, mais qui reprise encore des chaussettes quand que les fringues chinoises (ou autres) à bas prix envahissent les Auchan, Décathlon et autres Halles au Vêtements ?
Si on veut créer un enseignement technique, est-ce qu'on pense à un enseignement manuel et concret, au risque d'une obsolescence rapide (j'ai appris à utiliser un fer à souder en EMT, aujourd'hui plus aucune technicien ne ressoude un appareil electronique pour le réparer), ou est-ce qu'on pense à une formation plus générale, au risque d'arriver au remplissage bavard de certaines parties du programme de techno actuel ?
Une fois répondu à cela, il restera le problème des locaux, du matériel, du taux d'encadrement, et de l'articulation avec le temps scolaire...Parce que si c'est pour faire du saupoudrage comme je l'ai connu, un trimestre avec un heure/semaine de couture, un avec une heure de cuisine, un avec une heure de travail du carton, on restera d'expérience surtout au stade du gadget. De ce point de vue, l'idée des options ou des ateliers en plus du temps d'école obligatoire est peut-être intéressante, plutôt qu'utiliser le périsco pour faire du découpage ou du ballon prisonnier.
Cath a écrit:
C'est grâce à ça que, constatant ma nullité dans tout ce qui était manuel, je me suis dis qu'il valait mieux que je fasse des études...
Ah bon toi aussi ? (Moi, c'était aussi à force de me faire engueuler par mon père à chaque fois qu'on bricolait ensemble.)
- DaphnéDemi-dieu
Zagara a écrit:Oui ça a l'air mieux que de faire des petits bonhommes en bois. C’était sympa les ptits bonhommes, mais j'aurais préféré qu'on m'apprenne à changer une vitre ou à faire un bœuf bourguignon, deux exploits que je ne suis pas capable de faire.
Oui enfin faire un bœuf bourguignon - ou toute autre recette de cuisine de grand-mère - n'a rien d'un exploit, faut pas pousser quand même
Tu sais lire ? Alors si ça t'intéresse tu prends un livre de cuisine et tu fais ce qu'on te dit. Simple, facile, à la portée d'une intelligence tout à fait ordinaire disons normale.
Il y a des recettes un peu plus sophistiquées et d'autres franchement plus délicates, c'est autre chose.
- henrietteMédiateur
Vous trouvez sincèrement que l'enseignement actuel de technologie est mieux que l'EMT ?
Même mes collègues de techno regrettent le temps où ils faisaient travailler le bois, etc. à leurs élèves et essayent par la bande de redonner du concret à tout ces séries de notions théoriques qui sont dans leurs programmes.
Même mes collègues de techno regrettent le temps où ils faisaient travailler le bois, etc. à leurs élèves et essayent par la bande de redonner du concret à tout ces séries de notions théoriques qui sont dans leurs programmes.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PrezboGrand Maître
henriette a écrit:Vous trouvez sincèrement que l'enseignement actuel de technologie est mieux que l'EMT ?
Même mes collègues de techno regrettent le temps où ils faisaient travailler le bois, etc. à leurs élèves et essayent par la bande de redonner du concret à tout ces séries de notions théoriques qui sont dans leurs programmes.
Mieux ou moins bien n'a pas vraiment de sens puisque ce sont des matières différentes avec des objectifs différents. A vrai dire, je pense que les deux n'ont pas réellement réussi à stabiliser leurs contenus et trouver leur place.
Pour le reste, je crois surtout que beaucoup d'ex profs d'EMT ont été recyclés à la va-vite en profs de technos (j'ai un oncle dans ce cas) sans forcément se sentir compétents, ce qui les incite d'autant plus à rester collés aux réferentiels qu'on leur a fourni et à distribuer du poly à la pelle...
Un article intéressant sur la diversité historique des profils des profs d'EMT, et leurs positionnements différents face à la réforme :
https://www.persee.fr/doc/refor_0988-1824_1997_num_25_1_1422
On peut noter que l'EMT des quadras n'a existé sous ce nom que pendant la période 1977-1985, et que sa création était déjà une évolution des anciens TME (Travaux Manuels Educatifs) vers une approche plus moderne et technique à l'époque.
- frimoussette77Guide spirituel
Je n'osais pas le dire, Henriette ! Quand je vois ce qu'on fait mes fils cette année en techno :pleurs: et quand j'entends certains de mes élèves me dire qu'ils préfèrent aller en cours de maths ou en cours de français plutôt que d'aller en techno, ça me surprend.henriette a écrit:Vous trouvez sincèrement que l'enseignement actuel de technologie est mieux que l'EMT ?
Même mes collègues de techno regrettent le temps où ils faisaient travailler le bois, etc. à leurs élèves et essayent par la bande de redonner du concret à tout ces séries de notions théoriques qui sont dans leurs programmes.
- ElyasEsprit sacré
J'ai fait de l'EMT. C'était juste du découpage de papier et des constructions en papier. La partie cuisine/couture/menuiserie, ça n'était pas le trip de ma professeur de l'époque que j'abhorrais (en plus, 2h de suite le vendredi après-midi... j'étais en internat et il fallait passer par cette souffrance avant de pouvoir revoir ma famille).
- Olivia Grégoire préconise des cours de cuisine à l'école
- Marianne : un long article sur les cours de récréation.
- Les étudiants préfèrent les cours à l'ancienne >> article du Figaro Etudiant
- Article du HuffingtonPost : La cession du cours de son professeur est-elle une pratique légale?
- L'indispensable article de Ouest-France sur le portable : les enseignants ont des conversations téléphoniques privées durant leurs cours.
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