- ElyasEsprit sacré
J'ai fait de l'EMT. C'était juste du découpage de papier et des constructions en papier. La partie cuisine/couture/menuiserie, ça n'était pas le trip de ma professeur de l'époque que j'abhorrais (en plus, 2h de suite le vendredi après-midi... j'étais en internat et il fallait passer par cette souffrance avant de pouvoir revoir ma famille).
- henrietteMédiateur
A ce compte, j'ai eu une année un prof d'histoire lamentable, et je détestais ce cours. Pour autant cela prouve-t-il que l'Hist-géo c'est naze ?Elyas a écrit:J'ai fait de l'EMT. C'était juste du découpage de papier et des constructions en papier. La partie cuisine/couture/menuiserie, ça n'était pas le trip de ma professeur de l'époque que j'abhorrais (en plus, 2h de suite le vendredi après-midi... j'étais en internat et il fallait passer par cette souffrance avant de pouvoir revoir ma famille).
Ce n'est pas parce que l'un ou l'autre a eu une mauvaise expérience avec tel prof qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
Ni l'inverse note bien....
Je pense que Prezbo a assez précisément donné l'historique: avant Macron vous vous souvenez de Giscard et Lionel Stoleru? Redonner sa noblesse au travail manuel qu'ils disaient.
Nihil novi
Je pense que Prezbo a assez précisément donné l'historique: avant Macron vous vous souvenez de Giscard et Lionel Stoleru? Redonner sa noblesse au travail manuel qu'ils disaient.
Nihil novi
- AsarteLilithBon génie
J'ai fait les cours de techno plus "pratiques" (fabrication d'objets) et j'en ai tiré un très petit intérêt. Ca fait belle lurette que je ne soude, ni ne plie quelque chose. Le seul avantage ? Connaître les différents types de pince et parfois, essayer de bricoler deux trois choses assez simples (rien que je n'ai pu apprendre par mon père : mettre une cheville pour accrocher un tableau, frapper un clou, mettre un petit lustre simple en place).
J'ai dû gérer mon argent et mon budget en devenant stagiaire, pour vivre. Pareil avec la cuisine, le ménage (que j'ai appris en devenant responsable de ma chambre entre 10 et 15 ans). Les cours de traitement de texte ? Je n'ai retenu que des choses très basiques, j'ai appris le reste plus ou moins seule, même si mon compagnon regrette quant à lui de ne pas en avoir eu (il n'aime pas se servir des ordinateurs).
Donc au final, l'intérêt de ces cours me semble ambivalent. En revanche, je trouve les différentes interventions ici très intéressantes à lire.
J'ai dû gérer mon argent et mon budget en devenant stagiaire, pour vivre. Pareil avec la cuisine, le ménage (que j'ai appris en devenant responsable de ma chambre entre 10 et 15 ans). Les cours de traitement de texte ? Je n'ai retenu que des choses très basiques, j'ai appris le reste plus ou moins seule, même si mon compagnon regrette quant à lui de ne pas en avoir eu (il n'aime pas se servir des ordinateurs).
Donc au final, l'intérêt de ces cours me semble ambivalent. En revanche, je trouve les différentes interventions ici très intéressantes à lire.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Isis39Enchanteur
AsarteLilith a écrit:J'ai fait les cours de techno plus "pratiques" (fabrication d'objets) et j'en ai tiré un très petit intérêt. Ca fait belle lurette que je ne soude, ni ne plie quelque chose. Le seul avantage ? Connaître les différents types de pince et parfois, essayer de bricoler deux trois choses assez simples (rien que je n'ai pu apprendre par mon père : mettre une cheville pour accrocher un tableau, frapper un clou, mettre un petit lustre simple en place).
J'ai dû gérer mon argent et mon budget en devenant stagiaire, pour vivre. Pareil avec la cuisine, le ménage (que j'ai appris en devenant responsable de ma chambre entre 10 et 15 ans). Les cours de traitement de texte ? Je n'ai retenu que des choses très basiques, j'ai appris le reste plus ou moins seule, même si mon compagnon regrette quant à lui de ne pas en avoir eu (il n'aime pas se servir des ordinateurs).
Donc au final, l'intérêt de ces cours me semble ambivalent. En revanche, je trouve les différentes interventions ici très intéressantes à lire.
Tu n'as donc pas connu l'EMT. Tu es jeune !
- ErgoDevin
La notion d'intérêt (ou d'utilité ?) des cours est elle-même ambivalente. Je crois que c'est pour ça que ces idées de cours « de vraie vie », comme le dit l'article, posent problème.
En tout cas moi, ça m'en pose: c'est ce qui domine les râleries de gens prétendant être incapables de se débrouiller dans un pays étranger (alors qu'est-ce qu'on apprend en cours de langue pendant 7/10/12 ans ?), ce qui s'invite ensuite dans les méthodes pédagogiques ou les programmes -- ou les arguments contre tout ce qui « ne sert à rien » à l'école.
En tout cas moi, ça m'en pose: c'est ce qui domine les râleries de gens prétendant être incapables de se débrouiller dans un pays étranger (alors qu'est-ce qu'on apprend en cours de langue pendant 7/10/12 ans ?), ce qui s'invite ensuite dans les méthodes pédagogiques ou les programmes -- ou les arguments contre tout ce qui « ne sert à rien » à l'école.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AsarteLilithBon génie
Isis39 a écrit:AsarteLilith a écrit:J'ai fait les cours de techno plus "pratiques" (fabrication d'objets) et j'en ai tiré un très petit intérêt. Ca fait belle lurette que je ne soude, ni ne plie quelque chose. Le seul avantage ? Connaître les différents types de pince et parfois, essayer de bricoler deux trois choses assez simples (rien que je n'ai pu apprendre par mon père : mettre une cheville pour accrocher un tableau, frapper un clou, mettre un petit lustre simple en place).
J'ai dû gérer mon argent et mon budget en devenant stagiaire, pour vivre. Pareil avec la cuisine, le ménage (que j'ai appris en devenant responsable de ma chambre entre 10 et 15 ans). Les cours de traitement de texte ? Je n'ai retenu que des choses très basiques, j'ai appris le reste plus ou moins seule, même si mon compagnon regrette quant à lui de ne pas en avoir eu (il n'aime pas se servir des ordinateurs).
Donc au final, l'intérêt de ces cours me semble ambivalent. En revanche, je trouve les différentes interventions ici très intéressantes à lire.
Tu n'as donc pas connu l'EMT. Tu es jeune !
Non en effet pour l'EMT ( c'est quoi ?) mais je ne sais pas si je peux être catégorisée de jeune (en même temps à force de dire à mes élèves que j'ai un paquet de siècles d'âge mental ou les entendre dire qu'ils me donnent 54 ans....)
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Panta RheiExpert
Bonsoir, j'ai survolé les interventions des uns et des autres. J'ai connu l'EMT au collège (cuisine, petits travaux manuels). A l'époque, début des années 80, je trouvais ça cool (et pourtant, dans mon collège limite REP, j'étais un gros intello "ALD - AGL - Latin"...
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, aux artisans et cela passe par une valorisation de ces parcours au collège.
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, aux artisans et cela passe par une valorisation de ces parcours au collège.
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- henrietteMédiateur
Tout à fait d'accord avec toi.Panta Rhei a écrit:Bonsoir, j'ai survolé les interventions des uns et des autres. J'ai connu l'EMT au collège (cuisine, petits travaux manuels). A l'époque, début des années 80, je trouvais ça cool (et pourtant, dans mon collège limite REP, j'étais un gros intello "ALD - AGL - Latin"...
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
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- MathadorEmpereur
Et les perspectives sur la matière ne sont pas favorables dans la mesure où le recrutement (ou plutôt, ce qu'il en reste) des nouveaux enseignants titulaires de technologie se fait désormais par le CAPET de SII. Je n'ai rien contre les cours de SII que j'ai eus en prépa (même si j'ai pris l'option info ) mais ce n'est pas ainsi que l'on reviendra vers feu l'EMT.Panta Rhei a écrit:Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- mafalda16Modérateur
henriette a écrit:Tout à fait d'accord avec toi.Panta Rhei a écrit:Bonsoir, j'ai survolé les interventions des uns et des autres. J'ai connu l'EMT au collège (cuisine, petits travaux manuels). A l'époque, début des années 80, je trouvais ça cool (et pourtant, dans mon collège limite REP, j'étais un gros intello "ALD - AGL - Latin"...
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, aux artisans et cela passe par une valorisation de ces parcours au collège.
Moi aussi. Ça serait vraiment une bonne chose pour les élèves et pour les profs.
- VoltaireNiveau 10
Allez, encore une petite séquence nostalgie : en cours de couture, nous avions au collège un vrai prof de couture, qui n'enseignait que ça. J'y ai appris beaucoup de choses, plus ou moins utiles, moi j'aime coudre et j'ai bien rentabilisé cet enseignement. On a appris à poser un biais, à broder (petit tablier à mettre autour du col d'une bouteille), à faire des jours de tous types (un bavoir), à poser de la dentelle, à doubler un vêtement (un bonnet de poupée), à suivre un patron (un pyjama pour nous mêmes), à repriser, à poser une pièce sur un trou (un coussin genre patchwork), à coudre des boutons et des boutonnières, à faire des ourlets, des coutures "parisiennes", tous types de points de couture ou de broderie, à repasser, à piquer à la machine ... on faisait aussi un peu de cartonnage (ma mère a toujours la boite à courrier que j'avais faite, doublée tissu, et très pratique). Comme vous voyez, ça m'a marquée (je suis à la veille de prendre ma retraite). Bien sûr le collège n'était pas encore mixte, et tout était assez orienté "fille", mais j'ai à peu près tout réutilisé ensuite "pour le plaisir" ou dans un souci d'économie (c'était encore l'époque où ça coûtait moins cher de tricoter ses pulls que de les acheter - et même, on tricotait plusieurs fois la même (pure) laine). Moi j'y allais avec enthousiasme (et pourtant le prof était un vrai dragon), et aucune de mes camarades ne semblait dégoutée ! Même si chez moi on tricotait, crochetait, cousait et cuisinait (et en tant qu'enfant j'étais très impliquée dans ces divers travaux), à l'école s'y ajoutait une dimension artistique et une bien meilleure technicité (dans le même genre, à la télé rappelez vous le succès des émissions culinaires des Oliver père et fils, ou ABAM de Robuchon, où on voyait de vrais tours de main et pas seulement des candidats pleins de stress).
- DeliaEsprit éclairé
En ces temps, il existait une agrégation de couture.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- VoltaireNiveau 10
Point d'agrégation, il existait seulement un CAPES "travaux manuels éducatifs-enseignement ménager". Avant la réforme de 1975 et l'introduction de l'EMT ...
- DeliaEsprit éclairé
Au lycée de jeunes filles dont j'étais élève, point d'enseignement ménager ni de travaux manuels éducatifs : musique, dessin, couture, EPS.
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...
Parallèlement, il existait des écoles ménagères.
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...
Parallèlement, il existait des écoles ménagères.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- dandelionVénérable
En Suisse, ou en tout cas dans le canton de Vaud, il y a un enseignement mixte d'un semestre de couture et d'un semestre de bricolage, si je me souviens bien à partir du cp jusqu'au collège qui commence une année plus tard qu'en France. Ma fille aînée a suivi quatre années d'enseignement jusqu'à ce que nous partions aux Etats-Unis, soit la fin de l'enseignement bricolage et couture, et elle sait très bien coudre, y compris à la machine.
En dehors du côté pratique, qui est bien réel, de la valorisation des capacités de l'enfant, qui dans un monde normal devrait être une des priorités du système éducatif, je trouve que l'enseignement manuel participe au développement de l'intelligence. La disparition de la manipulation a, pour moi, des conséquences très dommageables sur les capacités mathématiques notamment. La cuisine, la couture ou le bricolage permettent aussi d'appliquer ou d'apprendre l'arithmétique, la géométrie, ou la compréhension du français. Quand on voit à quel point l'obsession du 'concret' régit l'enseignement aujourd'hui, il est tout de même aberrant de constater que l'accès au concret passe uniquement par l'abstrait.
Deux petites anecdotes:
- un article du New York Times dénonçait récemment la difficulté croissante à trouver des médecins capables de devenir de bons chirurgiens: chirurgien, rappelait l'article, c'est un métier manuel, et la motricité fine y revêt une importance capitale. Et oui, avoir fait de la couture, en l'occurrence, ça aide.
- un jour où je m'étonnais du peu de choix de systèmes offerts par les artisans américains locaux, une amie, professeur à la retraite, m'a expliqué que notre état avait renoncé à la formation professionnelle au cours des années 70, et que s'il n'y avait souvent qu'un système proposé à l'installation, c'est que c'était plus simple de former les employés à maîtriser un système que plusieurs.
Mais bon, tant qu'on reste sur la position que la musique, les arts, et les métiers manuels ne sont pas des matières 'sérieuses', il sera bien difficile pour les professeurs de ces matières d'enseigner.
En dehors du côté pratique, qui est bien réel, de la valorisation des capacités de l'enfant, qui dans un monde normal devrait être une des priorités du système éducatif, je trouve que l'enseignement manuel participe au développement de l'intelligence. La disparition de la manipulation a, pour moi, des conséquences très dommageables sur les capacités mathématiques notamment. La cuisine, la couture ou le bricolage permettent aussi d'appliquer ou d'apprendre l'arithmétique, la géométrie, ou la compréhension du français. Quand on voit à quel point l'obsession du 'concret' régit l'enseignement aujourd'hui, il est tout de même aberrant de constater que l'accès au concret passe uniquement par l'abstrait.
Deux petites anecdotes:
- un article du New York Times dénonçait récemment la difficulté croissante à trouver des médecins capables de devenir de bons chirurgiens: chirurgien, rappelait l'article, c'est un métier manuel, et la motricité fine y revêt une importance capitale. Et oui, avoir fait de la couture, en l'occurrence, ça aide.
- un jour où je m'étonnais du peu de choix de systèmes offerts par les artisans américains locaux, une amie, professeur à la retraite, m'a expliqué que notre état avait renoncé à la formation professionnelle au cours des années 70, et que s'il n'y avait souvent qu'un système proposé à l'installation, c'est que c'était plus simple de former les employés à maîtriser un système que plusieurs.
Mais bon, tant qu'on reste sur la position que la musique, les arts, et les métiers manuels ne sont pas des matières 'sérieuses', il sera bien difficile pour les professeurs de ces matières d'enseigner.
- JEMSGrand Maître
mafalda16 a écrit:henriette a écrit:Tout à fait d'accord avec toi.Panta Rhei a écrit:Bonsoir, j'ai survolé les interventions des uns et des autres. J'ai connu l'EMT au collège (cuisine, petits travaux manuels). A l'époque, début des années 80, je trouvais ça cool (et pourtant, dans mon collège limite REP, j'étais un gros intello "ALD - AGL - Latin"...
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, aux artisans et cela passe par une valorisation de ces parcours au collège.
Moi aussi. Ça serait vraiment une bonne chose pour les élèves et pour les profs.
Je plussoie à tous ces propos. En filière industrielle, chez les électriciens ou techniciens de maintenance par exemple, ça ferait des excellents pré-requis.
- JennyMédiateur
Moi aussi, je trouverais ça très bien.
- roxanneOracle
Ce ne serait pas le truc le plus bête à faire. Après, dans quelles conditions, par qui? J'ai aussi connu l'EMT, j'étais nulle mais je garde un tablier (ainsi qu'un boulier fait en CM2). Et ça valorisait d'autres enfants.
- Ramanujan974Érudit
Panta Rhei a écrit:Bonsoir, j'ai survolé les interventions des uns et des autres. J'ai connu l'EMT au collège (cuisine, petits travaux manuels). A l'époque, début des années 80, je trouvais ça cool (et pourtant, dans mon collège limite REP, j'étais un gros intello "ALD - AGL - Latin"...
Que la Technologie soit enseignée au collège est une bonne chose. Mais de l'avis même de mes collègues, ils détestent leurs programmes. De la théorie, de l'abstrait, des savoirs.
Quand je vois les 5 pauvres gamins par classe qui n'apprennent RIEN entre la 5ème et la 3ème, je serais à fond pour ouvrir quelque chose comme un vrai cours de technologie (pratique et théorique) avec un horaire lourd comme une sorte de propédeutique à la poursuite d'études en filière PRO.
Ce serait une manière de leur redonner confiance en eux, de renouer avec les apprentissages, d'utiliser des "trucs" comme la proportionnalité, la lecture de consignes, l'écriture...
Nous avons les professeurs, les heures. Pourquoi forcer 100% d'une classe à subir des cours de Technologie dont ils ne veulent pas et ne pas offrir des groupes à des élèves aux profils moins académiques?
Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse aux métiers manuels, aux artisans et cela passe par une valorisation de ces parcours au collège.
Ça s'appellait CPPN.
Mais c'est mal, l'orientation en fin de 5e, il paraît.
- IphigénieProphète
Bis repetita.Iphigénie a écrit:
Je pense que Prezbo a assez précisément donné l'historique: avant Macron vous vous souvenez de Giscard et Lionel Stoleru? Redonner sa noblesse au travail manuel qu'ils disaient (j’ajoute: entre polytechniciens)
Nihil novi
Et puis surtout: est ce bien l’urgence du moment?
Enfin, ça occupe.
PS: les CPPN tout le monde se battait pour ne pas les avoir, pour mémoire.
- sookieGrand sage
J’ai fait une semaine d’observation dans un collège anglais il y a trois ans. (Collège-lycée en fait)
Les élèves avaient des cours de cuisine, d’abord obligatoire puis en option à partir de l’équivalent 4e (tout comme musique, arts plastiques, danse, théâtre)
On a assisté à une séance d’un niveau 4e ou 3e, les élèves devaient faire un dessert assez élaboré avec un thème précis mais ils ne faisaient pas tous pareil. On a vu passer les 6e venir chercher leur plat du matin , le même pour tous (des lasagnes)
Groupe d’une vingtaine d’élèves avec une seule prof, dans une grande salle hyper bien équipée (plusieurs fours, plaques de cuisson, grands plans de travail, beaucoup de matériel)
Ils en avaient deux heures par semaine.
Certains élèves appréciaient beaucoup, d’autres moins. Certains étaient très sérieux, d’autres moins, une s’est fait exclure pour insolence et est sortie en claquant la porte, bref tout pareil que les nôtres dans un cours « classique »
Je n’ai pas de souvenir qu’il y avait des cours orientés « bricolage » .
Moi aussi j’ai connu l’Emt, cuisine-couture- atelier bois, dans les salles des classes CPPN assez bien équipées, notamment avec de grosses machines pour le bois. Nous ne pouvions être à la machine qu’un par un pendant que les autres regardaient. Qu’est ce que j’ai pu m’y ennuyer et le prof , déjà très sévère et qui me faisait peur , m’avait traumatisé avec des histoires d’élèves ayant eu la main coupée car ils n’avaient pas respecté les consignes de sécurité.
Je me souviens avoir appris à faire de la pâte à choux et commencé un étui à lunettes en tissu mais jamais fini. On était en groupes qui tournaient et avec les dispos des salles et je suppose, comme aujourd’hui, les jours fériés et diverses formations des profs, on allait en fait très peu dans ces ateliers (peut-être deux fois dans le trimestre)
Les élèves avaient des cours de cuisine, d’abord obligatoire puis en option à partir de l’équivalent 4e (tout comme musique, arts plastiques, danse, théâtre)
On a assisté à une séance d’un niveau 4e ou 3e, les élèves devaient faire un dessert assez élaboré avec un thème précis mais ils ne faisaient pas tous pareil. On a vu passer les 6e venir chercher leur plat du matin , le même pour tous (des lasagnes)
Groupe d’une vingtaine d’élèves avec une seule prof, dans une grande salle hyper bien équipée (plusieurs fours, plaques de cuisson, grands plans de travail, beaucoup de matériel)
Ils en avaient deux heures par semaine.
Certains élèves appréciaient beaucoup, d’autres moins. Certains étaient très sérieux, d’autres moins, une s’est fait exclure pour insolence et est sortie en claquant la porte, bref tout pareil que les nôtres dans un cours « classique »
Je n’ai pas de souvenir qu’il y avait des cours orientés « bricolage » .
Moi aussi j’ai connu l’Emt, cuisine-couture- atelier bois, dans les salles des classes CPPN assez bien équipées, notamment avec de grosses machines pour le bois. Nous ne pouvions être à la machine qu’un par un pendant que les autres regardaient. Qu’est ce que j’ai pu m’y ennuyer et le prof , déjà très sévère et qui me faisait peur , m’avait traumatisé avec des histoires d’élèves ayant eu la main coupée car ils n’avaient pas respecté les consignes de sécurité.
Je me souviens avoir appris à faire de la pâte à choux et commencé un étui à lunettes en tissu mais jamais fini. On était en groupes qui tournaient et avec les dispos des salles et je suppose, comme aujourd’hui, les jours fériés et diverses formations des profs, on allait en fait très peu dans ces ateliers (peut-être deux fois dans le trimestre)
- ElyasEsprit sacré
Ton témoignage Sookie répond au mien. Dans mon collège, il n'y avait aucun matériel pour faire de la menuiserie ou de la cuisine. Donc, c'était un cours de découpage/collage.
En fait, si on va vers ce retour des enseignements manuels (et je suis pour, personnellement), il faut repenser toute l'architecture scolaire et ça, ce n'est pas gagné comme on laisse les architectes faire ce qu'ils veulent ou que des considérations autres prennent le pas.
En fait, si on va vers ce retour des enseignements manuels (et je suis pour, personnellement), il faut repenser toute l'architecture scolaire et ça, ce n'est pas gagné comme on laisse les architectes faire ce qu'ils veulent ou que des considérations autres prennent le pas.
- CathEnchanteur
Nos collègues d’enseignement pro déplorent de recevoir aujourd'hui des élèves qui ne sont absolument plus bricoleurs : même réparer u pneu de vélo, ils n'ont jamais fait.
L'EMT (ou TME, selon l'époque) avait le petit mérite d'éveiller l'intérêt de certains élèves à des matériaux qu'ils n'avaient pas l'occasion d'approcher (travail du bois, du métal) et parfois déterminaient une orientation scolaire.
En techno, Enfant 1 a dû apprendre par cœur 150 dates d'inventions en vu d'un contrôle. Ce n'est pas une blague.
L'EMT (ou TME, selon l'époque) avait le petit mérite d'éveiller l'intérêt de certains élèves à des matériaux qu'ils n'avaient pas l'occasion d'approcher (travail du bois, du métal) et parfois déterminaient une orientation scolaire.
En techno, Enfant 1 a dû apprendre par cœur 150 dates d'inventions en vu d'un contrôle. Ce n'est pas une blague.
- MalavitaÉrudit
Vous oubliez aussi une chose, les conditions de sécurité et visites médicales. Mes élèves pour travailler en atelier, sur machines à coudre et autres machines, considérées comme dangereuses, doivent avoir leurs vaccins à jour et passer une visite médicale auprès du médecin scolaire, sans cela, interdiction de rentrer dans l'atelier. De plus, il ne peut pas avoir plus de 15 élèves pour un professeur. Donc, résumons, il faut des locaux adaptés et plus de personnel, le tout actuellement, dans une logique de baisse des moyens...
- CathEnchanteur
Non, rien de tout ça pour les cours d'EMT/TME : c’était en classe entière, sans certificat médical.
- Olivia Grégoire préconise des cours de cuisine à l'école
- Marianne : un long article sur les cours de récréation.
- Les étudiants préfèrent les cours à l'ancienne >> article du Figaro Etudiant
- Article du HuffingtonPost : La cession du cours de son professeur est-elle une pratique légale?
- L'indispensable article de Ouest-France sur le portable : les enseignants ont des conversations téléphoniques privées durant leurs cours.
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