Bac 2019 : ils ratent leur examen et dénoncent une injustice au tribunal

Depuis les résultats du baccalauréat, nombreux sont les parents de lycéens déçus qui font le choix de la contestation. Ils parlent de "rupture d'égalité", "d'injustice." Ils en sont convaincus, si les notes du contrôle continu avaient été retenues, leurs enfants auraient eu leur baccalauréat en 2019.

Eh bien oui, c’était prévisible...

Et sur la forme, on fait sortir des parents du bois pour réclamer le contrôle continu...ça s'appelle un retour de flamme.

J'aime bien l'argument du lycéen Hugo "j'ai vu qu'on pouvait faire appel, alors je l'ai fait." Je trouve que ça résume bien ce qu'est l'éducation nationale : on peut passer, on passe, on peut demander S avec 8 en maths, on demande. Les autres demandent, alors, pourquoi pas. Ca me rappelle l'argument d'une gamine qui voulait aller en STMG avec 6 de moyenne "Ben, je connais quelqu'un qui est allé en STMG avec 6, alors j'essaie. (pour la petite histoire, elle a quand même été retoquée en appel). Le diplôme est devenu un droit.

En l'occurrence ils ont raison. Il y a une rupture flagrante d'égalité.

Ce qui ne plaide pas pour le contrôle continu, qui constitue par essence une rupture d'égalité, mais qui est assumée : c'est l'établissement de provenance qui donnera sa valeur au diplôme, plus la note obtenue.

Oui, mais ce n'est pas l'argument qu'il donne justement. Il voit qu'il y a un truc à tenter, il tente.

Hugo, par exemple, a raté son bac à 9,65/20. Sa mère a fait le choix de contacter un avocat. "C'est de l'injustice, je suis déçu parce que ça nous arrive à nous", dénonce Hugo. Sûr de ses compétences, il était convaincu d'avoir réussi toutes ses épreuves. "Je suis au rattrapage avec environ 40 points à rattraper. Je m'attendais à avoir des notes plus hautes. [...] Je connaissais tout par cœur. Quand je passais à l'oral, les profs me disaient que c'était bien, de passer aux exercices suivants", explique le lycéen. Il conclut en évoquant à nouveau une injustice : "J'ai vu qu'on pouvait faire appel, alors je l'ai fait".

Le contrôle continu sera contesté aussi ! Le ministère gérera l'usine à gaz en marche.

In fine, ce serons nous qui gèrerons.

Olympias a écrit:Le contrôle continu sera contesté aussi ! Le ministère gérera l'usine à gaz en marche.

En 2021 ? A quel titre ?

On aura des consignes pour avoir 100% de réussite, ça évitera les contestations.

Not a Panda a écrit:

Olympias a écrit:Le contrôle continu sera contesté aussi ! Le ministère gérera l'usine à gaz en marche.

En 2021 ? A quel titre ?

Aux même titre que toutes les contestations de parents qu'on a actuellement sur nos notes, avec un enjeu plus important + vont se rajouter des contestations sur des ruptures d'égalité entre établissements et au sein du même : sujets plus ou moins difficiles, notation plus ou moins sévère, classes mieux préparées que d'autres, fuites réelles ou fantasmées, gestions des absences aux contrôles, etc.

Le seul moyen de s'en sortir est une pression sur les profs pour mettre des bonnes notes à tout le monde.

lene75 a écrit:

Not a Panda a écrit:

Olympias a écrit:Le contrôle continu sera contesté aussi ! Le ministère gérera l'usine à gaz en marche.

En 2021 ? A quel titre ?

Aux même titre que toutes les contestations de parents qu'on a actuellement sur nos notes, avec un enjeu plus important + vont se rajouter des contestations sur des ruptures d'égalité entre établissements et au sein du même : sujets plus ou moins difficiles, notation plus ou moins sévère, classes mieux préparées que d'autres, fuites réelles ou fantasmées, gestions des absences aux contrôles, etc.

Le seul moyen de s'en sortir est une pression sur les profs pour mettre des bonnes notes à tout le monde.

Pour moi, la situation du bac 2019 avec le contrôle continue à l'arrache qui enfreint clairement l'article L331-1 du code de l'éducation n'est pas comparable avec le bac 2021, pour lequel le ministère pourra se défendre avec ses banques de sujets nationales, ses harmonisations, etc... Ce ne sera pas improvisé comme cette année et donc plus difficile à porter devant un tribunal.

Bizzarrement, ils ne parlent pas des note dudit élève au cours de l'année. Pour que cela passe devant le tribunal, il faudra montrer qu'il a été effectivement lésé (que sa note au final est moins bonne que sa note à l'année).

Effectivement, la pression va être mise de façon assez intense pour être encore plus "bienveillants". Bienvenus dans la cocotte minute EN. Sinon, on peut leur faire regarder un film par cours, mettre des notes en gaussienne centrée à 14, et pis tout va bien !

Les banques de sujets concernent le CCF, pas le contrôle continu.
Mais oui, sur le fond, les contestations contre l'État seront moins recevables au TA puisque l'inégalité sera inscrite dans les textes. C'est nous qui allons les subir à longueurs d'années.
Simplement le bac aura au mieux la même valeur que le brevet, c'est-à-dire aucune.

lene75 a écrit:

Not a Panda a écrit:

Olympias a écrit:Le contrôle continu sera contesté aussi ! Le ministère gérera l'usine à gaz en marche.

En 2021 ? A quel titre ?

Aux même titre que toutes les contestations de parents qu'on a actuellement sur nos notes, avec un enjeu plus important + vont se rajouter des contestations sur des ruptures d'égalité entre établissements et au sein du même : sujets plus ou moins difficiles, notation plus ou moins sévère, classes mieux préparées que d'autres, fuites réelles ou fantasmées, gestions des absences aux contrôles, etc.

Le seul moyen de s'en sortir est une pression sur les profs pour mettre des bonnes notes à tout le monde.

Par exemple. 
Je ne vois pas comment remuscler en donnant le bac à tout le monde. Il y en a déjà tellement qui ont le bac sans maîtriser leur langue. Et puis on va bientôt avoir la première promo qui aura suivi tout le collège 2016. Oh joie ...

roxanne a écrit:J'aime bien l'argument du lycéen Hugo "j'ai vu qu'on pouvait faire appel, alors je l'ai fait." Je trouve que ça résume bien ce qu'est l'éducation nationale : on peut passer, on passe, on peut demander S avec 8 en maths, on demande. Les autres demandent, alors, pourquoi pas. Ca me rappelle l'argument d'une gamine qui voulait aller en STMG avec 6 de moyenne "Ben, je connais quelqu'un qui est allé en STMG avec 6, alors j'essaie. (pour la petite histoire, elle a quand même été retoquée en appel). Le diplôme est devenu un droit.

roxanne a écrit:Oui, mais ce n'est pas l'argument qu'il donne justement. Il voit qu'il y a un truc à tenter, il tente.

En l'occurrence, Hugo a raison d'essayer puisque c'est le ministre lui-même qui lui a fourni les armes pour tenter d'obtenir son diplôme malgré tout. Blanquer a créée un système où il y a deux poids, deux mesures. Il était évident que cela allait occasionner des recours. En ce qui me concerne, j'ai fait savoir à tous les élèves que j'ai croisés au moment des résultats que la possibilité existait de faire un recours. Je me réjouis, vraiment, que des élèves le fassent.
Certes, cela entre dans la logique actuelle de vouloir tout obtenir sans effort (M. Poupoutch m'a raconté qu'il y a quelques jours, il a eu un recours d'un étudiant ajourné en Master 2, qui demandait à obtenir son master parce qu'il en avait besoin pour obtenir un CDI) mais comme souvent, la brèche a été ouverte par l'institution elle-même, avec sa volonté de bons classements, de bons résultats, de contentement de l'opinion publique.
Si on pousse le raisonnement à l'extrême, en effet, le contrôle continu ne va faire qu'accentuer ce phénomène, de même d'ailleurs que la concurrence entre disciplines. Notre inspecteur nous l'a dit : "si vous voulez conserver vos postes, il vous faut un nombre important d'élèves, réfléchissez donc à votre notation, car on ne choisit pas une option qui ne vous fait pas gagner de points..." Ce qui était jusqu'ici vrai pour les options le devient également pour les spécialités. Dans toutes les matières, les notes moyennes ou mauvaises seront scrutées, et par les parents, et par les chefs, si attachés à leurs statistiques et, à terme, il n'y aura que quelques profs pour continuer à noter "sec", tandis qu'une immense majorité ira dans le sens de plus de "bienveillance" (ici au sens de démagogie). Nous avons déjà énormément rogné sur nos exigences intellectuelles au fil des années (et je ne suis dans l'EN que depuis 4 ans, mais je vois bien que, d'année en année, je mets de l'eau dans mon vin) et cette réforme va nous inciter à accélérer la cadence.
Puisque c'est le ministre qui crée les conditions de cette faillite, je ne vois pas au nom de quoi nous pourrions reprocher aux élèves de profiter du système.

lene75 a écrit:Les banques de sujets concernent le CCF, pas le contrôle continu.
Mais oui, sur le fond, les contestations contre l'État seront moins recevables au TA puisque l'inégalité sera inscrite dans les textes. C'est nous qui allons les subir à longueurs d'années.
Simplement le bac aura au mieux la même valeur que le brevet, c'est-à-dire aucune.

Mea culpa, j'ai oublié de faire la différence entre les deux. D'accord avec la suite, évidemment.

Poupoutch a écrit:

roxanne a écrit:J'aime bien l'argument du lycéen Hugo "j'ai vu qu'on pouvait faire appel, alors je l'ai fait." Je trouve que ça résume bien ce qu'est l'éducation nationale : on peut passer, on passe, on peut demander S avec 8 en maths, on demande. Les autres demandent, alors, pourquoi pas. Ca me rappelle l'argument d'une gamine qui voulait aller en STMG avec 6 de moyenne "Ben, je connais quelqu'un qui est allé en STMG avec 6, alors j'essaie. (pour la petite histoire, elle a quand même été retoquée en appel). Le diplôme est devenu un droit.

roxanne a écrit:Oui, mais ce n'est pas l'argument qu'il donne justement. Il voit qu'il y a un truc à tenter, il tente.

En l'occurrence, Hugo a raison d'essayer puisque c'est le ministre lui-même qui lui a fourni les armes pour tenter d'obtenir son diplôme malgré tout. Blanquer a créée un système où il y a deux poids, deux mesures. Il était évident que cela allait occasionner des recours. En ce qui me concerne, j'ai fait savoir à tous les élèves que j'ai croisés au moment des résultats que la possibilité existait de faire un recours. Je me réjouis, vraiment, que des élèves le fassent.

Je suis entièrement d'accord
Il faut rappeler que contrairement à la "rumeur" on ne donne pas le bac à TOUT le monde. Il y a plus de 10% de recalés, parmi eux des élèves certes faibles mais sérieux et qui n'ont pas eu de chance parce qu'ils sont tombés sur des examinateurs exigeants  ( oui oui cela existe ) lors des oraux de rattrapage. Bien sûr cela a toujours existé mais les conditions dans lesquelles le bac s'est déroulé cette année ne font qu'accentuer le sentiment d'injustice de ce profil de candidat.

Espérons que les banques de sujets nationaux éviteront certaines situations de contrôle continu qui peuvent concerner ledit Hugo. Par exemple à la dernière session, j'ai mis 5 ou 6 en LELE à une candidate pour moi sans connaissances littéraires et au niveau très faible qui, après examen du dossier scolaire, avait plus de 14 de moyenne à l'année... même entre collègues, nos propres référentiels ne sont pas les mêmes. Alors si ce Hugo est dans la même situation je comprends qu'il soit perdu et qu'il estime que les notes du contrôle continu lui auraient permis d'avoir son bac.
Bref c'était tellement bien avec des épreuves terminales....

lene75 a écrit:On aura des consignes pour avoir 100% de réussite, ça évitera les contestations.

Mais il faut être à 100%, je n'attends que ça. Là au moins, plus d'hypocrisie : le bac pour tous.

Hugo, par exemple, a raté son bac à 9,65/20. Sa mère a fait le choix de contacter un avocat. "C'est de l'injustice, je suis déçu parce que ça nous arrive à nous", dénonce Hugo. Sûr de ses compétences, il était convaincu d'avoir réussi toutes ses épreuves. "Je suis au rattrapage avec environ 40 points à rattraper. Je m'attendais à avoir des notes plus hautes. [...] Je connaissais tout par cœur. Quand je passais à l'oral, les profs me disaient que c'était bien, de passer aux exercices suivants", explique le lycéen. Il conclut en évoquant à nouveau une injustice : "J'ai vu qu'on pouvait faire appel, alors je l'ai fait".

:choc: :choc: :choc: :choc: :choc:

Je trouve exagéré de dire que l'élève a raison d'essayer de profiter du système. Je vois ce que vous voulez dire, mais franchement il semble avoir un faible niveau et ferait mieux de mettre à profit son redoublement, avec ce profil il aurait probablement échoué lamentablement en post bac. La justice devrait avoir d'autres chats à fouetter. Même si ce type de réactions était prévisible vu le bazar du bac 2019.

Exagéré est aussi le qualificatif approprié pour tout ce qu'on subit depuis ces dernières années...

Aliceinwonderland a écrit:Je trouve exagéré de dire que l'élève a raison d'essayer de profiter du système. Je vois ce que vous voulez dire, mais franchement il semble avoir un faible niveau et ferait mieux de mettre à profit son redoublement, avec ce profil il aurait probablement échoué lamentablement en post bac. La justice devrait avoir d'autres chats à fouetter. Même si ce type de réactions était prévisible vu le bazar du bac 2019.

On ne peut pas savoir si l'élève aurait échoué lamentablement en post bac, on ne connaît pas le projet qu'il avait en poursuite d'études.
On a des élèves faibles dans nos bac généraux qui réussissent très bien en IUT ou BTS quand ils sont évalués dans des formations qui acceptent beaucoup de bacs techno ( ou pro ).