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- Agrippina furiosaFidèle du forum
Cool : nous sommes au moins 2 bahuts csp+ honnêtes
- KimberliteExpert
Chez nous:
- côté DNB, alors qu'on jouissait de performances plus qu'honnêtes pour un établissement à public défavorisé (mais non REP), effondrement des résultats. Essai de redressement en les préparant mieux à l'oral, en refaisant un barème trèèèèèèès gentil. Rebelote: ils se sont toujours autant plantés.
- la réforme a mis un sacré bazar chez nous: attisé les conflits avec la direction (qui voulait imposer les compétences), entraîné des problèmes entre collègues (alors que ça n'allait pas trop mal avant), réussi à créer une guerre entre la direction et les associations de parents (à peu près calmée par notre nouvelle principale)...
- les EPI: il en subsiste quelques-uns il me semble (sur le papier...), mais beaucoup sont tombés à l'eau et les collègues intéressés ont plutôt remis en place des projets interdisciplinaires non-EPI.
- les compétences: après pas mal d'agitation, on a maintenant un système bancal, car tout le monde doit renseigner les compétences pour la fin de trimestre (par solidarité avec les profs principaux de fin de cycle, afin qu'ils ne se payent pas tout le travail), mais sinon chacun fait comme il le souhaite. Les bulletins sont donc des trucs hybrides, les parents sont un peu perdus... ProNote affiche des moyennes qui ne correspondent à rien (car sur quelques matières)... et le "moyennage" des compétences est encore plus hallucinant (car plusieurs matières pouvant évaluer les mêmes compétences/même domaines, le poids respectif des matière dépend... du nombre de fois où la compétence a été évaluée!).
- les programmes et compétences: en SVT, on s'est pris la tête (en bonne entente, heureusement) chaque année sur les compétences. On n'a toujours pas de truc totalement satisfaisant (mais on a finit par éviter les "compétences disciplinaires" de ProNote, qui se répercutent ensuite de façon bizarre sur les compétences par domaine!)... on s'est pris la tête sur le "spiralaire", et on a modifié l'ordre du traitement de certaines parties du programme entre les niveaux...
- Professeurs principaux: depuis la réforme, notre chef d'établissement a du mal à en avoir assez... nous avons du coup chaque année des classes sans pp!
- diminution des heures: on ressent nous aussi les conséquences en vie scolaire (d'autant plus que l'amplitude horaire de l'établissement a été augmentée). Peu d'élèves profitent de ce temps supplémentaire pour profiter du dispositif Devoirs faits qui a été mis en place (un des rares trucs bien).
Le niveau des élèves ne s'arrange pas... je ne saurais dire si c'est lié à la réforme. De même, côté programmes, je ne sais si la difficulté croissante à boucler tout ce qui a été prévu est lié à l'évolution des élèves, à trop de projets, sorties, voyages... ou à la réforme.
Nous conservons latin, bilangue, allemand, on a même du grec maintenant... mais plus de DP3 et notre SEGPA est en danger de disparition (c'est lié à la réforme ainsi qu'à des volontés locales...).
K
- côté DNB, alors qu'on jouissait de performances plus qu'honnêtes pour un établissement à public défavorisé (mais non REP), effondrement des résultats. Essai de redressement en les préparant mieux à l'oral, en refaisant un barème trèèèèèèès gentil. Rebelote: ils se sont toujours autant plantés.
- la réforme a mis un sacré bazar chez nous: attisé les conflits avec la direction (qui voulait imposer les compétences), entraîné des problèmes entre collègues (alors que ça n'allait pas trop mal avant), réussi à créer une guerre entre la direction et les associations de parents (à peu près calmée par notre nouvelle principale)...
- les EPI: il en subsiste quelques-uns il me semble (sur le papier...), mais beaucoup sont tombés à l'eau et les collègues intéressés ont plutôt remis en place des projets interdisciplinaires non-EPI.
- les compétences: après pas mal d'agitation, on a maintenant un système bancal, car tout le monde doit renseigner les compétences pour la fin de trimestre (par solidarité avec les profs principaux de fin de cycle, afin qu'ils ne se payent pas tout le travail), mais sinon chacun fait comme il le souhaite. Les bulletins sont donc des trucs hybrides, les parents sont un peu perdus... ProNote affiche des moyennes qui ne correspondent à rien (car sur quelques matières)... et le "moyennage" des compétences est encore plus hallucinant (car plusieurs matières pouvant évaluer les mêmes compétences/même domaines, le poids respectif des matière dépend... du nombre de fois où la compétence a été évaluée!).
- les programmes et compétences: en SVT, on s'est pris la tête (en bonne entente, heureusement) chaque année sur les compétences. On n'a toujours pas de truc totalement satisfaisant (mais on a finit par éviter les "compétences disciplinaires" de ProNote, qui se répercutent ensuite de façon bizarre sur les compétences par domaine!)... on s'est pris la tête sur le "spiralaire", et on a modifié l'ordre du traitement de certaines parties du programme entre les niveaux...
- Professeurs principaux: depuis la réforme, notre chef d'établissement a du mal à en avoir assez... nous avons du coup chaque année des classes sans pp!
- diminution des heures: on ressent nous aussi les conséquences en vie scolaire (d'autant plus que l'amplitude horaire de l'établissement a été augmentée). Peu d'élèves profitent de ce temps supplémentaire pour profiter du dispositif Devoirs faits qui a été mis en place (un des rares trucs bien).
Le niveau des élèves ne s'arrange pas... je ne saurais dire si c'est lié à la réforme. De même, côté programmes, je ne sais si la difficulté croissante à boucler tout ce qui a été prévu est lié à l'évolution des élèves, à trop de projets, sorties, voyages... ou à la réforme.
Nous conservons latin, bilangue, allemand, on a même du grec maintenant... mais plus de DP3 et notre SEGPA est en danger de disparition (c'est lié à la réforme ainsi qu'à des volontés locales...).
K
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- Spoiler:
- lou gaiaNiveau 5
j'ai été stagiaire pile l'année de la réforme du collège.
- Les EPI ont disparu mais survivent sur les bulletins. Le moindre petit projet est baptisé EPI.
- L'AP qui devait être en classe dédoublée (si j'ai bien compris) se fait soit seul-e en classe entière (collège A) soit en co-intervention (collège B) mais toujours classe entière. Mais si co-intervention il y a, point n'est prévu de temps de concertation entre profs. Résultat : une semaine, le collègue x prépare (et transmet en avance, si possible) l'autre semaine c'est le collège y qui prépare (dans le meilleur des cas). Point négatif : si le collègue x de la classe x est absent, le collègue y assure le cours d'AP, même si ce n'est pas sa classe. Ce n'est pas forcément évident à gérer ça.
- Les élèves ont moins d'heures de cours/jour mais pas mal d'heures de permanence, la vie scolaire n'a pas les moyens de gérer tout cela, beaucoup d'élèves se retrouvent dans la cour, dans les couloirs.
- Il n'y a plus vraiment de marge pour rémunérer clubs et autres initiatives des collègues.
- De grosses tensions sur les modes d'évaluation, entre les pro réformes qui s'enthousiasment pour les pastilles de couleur et les tableaux de compétence (imbuvables à mon sens) et d'autres qui refusent net, au nom de la liberté pédagogique et autres arguments.
Je suis très jeune dans le métier, j'aime ce que je fais en classe vraiment. Mais tout ce qui a lieu en dehors, des réunions aux formations aux discussions DGH me rend agressive ou malheureuse.
- Les EPI ont disparu mais survivent sur les bulletins. Le moindre petit projet est baptisé EPI.
- L'AP qui devait être en classe dédoublée (si j'ai bien compris) se fait soit seul-e en classe entière (collège A) soit en co-intervention (collège B) mais toujours classe entière. Mais si co-intervention il y a, point n'est prévu de temps de concertation entre profs. Résultat : une semaine, le collègue x prépare (et transmet en avance, si possible) l'autre semaine c'est le collège y qui prépare (dans le meilleur des cas). Point négatif : si le collègue x de la classe x est absent, le collègue y assure le cours d'AP, même si ce n'est pas sa classe. Ce n'est pas forcément évident à gérer ça.
- Les élèves ont moins d'heures de cours/jour mais pas mal d'heures de permanence, la vie scolaire n'a pas les moyens de gérer tout cela, beaucoup d'élèves se retrouvent dans la cour, dans les couloirs.
- Il n'y a plus vraiment de marge pour rémunérer clubs et autres initiatives des collègues.
- De grosses tensions sur les modes d'évaluation, entre les pro réformes qui s'enthousiasment pour les pastilles de couleur et les tableaux de compétence (imbuvables à mon sens) et d'autres qui refusent net, au nom de la liberté pédagogique et autres arguments.
Je suis très jeune dans le métier, j'aime ce que je fais en classe vraiment. Mais tout ce qui a lieu en dehors, des réunions aux formations aux discussions DGH me rend agressive ou malheureuse.
- SallustiusNiveau 9
ici bilan clair : plus assez d'heures pour assurer à la fois des effectifs normaux (je considère qu'au-delà de 31 c'est limite) et les dédoublements nécessaires. On n'a que LCA comme option et c'est déjà très juste.
- OudemiaBon génie
LadyOlenna, bienvenue au collège !
C'est un terrible constat qui est fait ici.
C'est un terrible constat qui est fait ici.
- CNFANiveau 10
Pour nous, les EPI ont disparu dès la deuxième année mais tous les projets abandonnés avec la réforme du collège n’ont jamais repris.
Avec les suppressions de classes (nos 6e et 5e tournent à 28-30 et le DASEN refuse d’ouvrir des classes même si nous dépassons les seuils) la marge sert essentiellement à sauver les postes et à éviter les compléments de service ! La bilangue a été rétablie mais avec un horaire de deux heures en 6e au lieu de 3 : on laisse la priorité à l’anglais. On dédouble en français et en maths sur 1 seul niveau et une partie du français est faite par la prof d’allemand qui évite ainsi d’aller complète à l’autre bout du département. Les compétences ne sont pas évaluées en fin de cycle 3 et le CDE se charge de l’evaluation en fin de 3e pour le DNB. Les élèves choisissent des sujets pour l’oral et se prépare comme ils peuvent : nous suivons les grilles de notation proposées par le MEN et les élèves passent plus de temps à nous dire (ou à inventer) les difficultés rencontrées qu’à traiter le sujet. Nos résultats au DNB sont mirobolants et en contradiction complète avec le profil de nos élèves ! Bref, depuis la réforme du collège, nos élèves sont géniaux, mais uniquement au brevet.
Avec les suppressions de classes (nos 6e et 5e tournent à 28-30 et le DASEN refuse d’ouvrir des classes même si nous dépassons les seuils) la marge sert essentiellement à sauver les postes et à éviter les compléments de service ! La bilangue a été rétablie mais avec un horaire de deux heures en 6e au lieu de 3 : on laisse la priorité à l’anglais. On dédouble en français et en maths sur 1 seul niveau et une partie du français est faite par la prof d’allemand qui évite ainsi d’aller complète à l’autre bout du département. Les compétences ne sont pas évaluées en fin de cycle 3 et le CDE se charge de l’evaluation en fin de 3e pour le DNB. Les élèves choisissent des sujets pour l’oral et se prépare comme ils peuvent : nous suivons les grilles de notation proposées par le MEN et les élèves passent plus de temps à nous dire (ou à inventer) les difficultés rencontrées qu’à traiter le sujet. Nos résultats au DNB sont mirobolants et en contradiction complète avec le profil de nos élèves ! Bref, depuis la réforme du collège, nos élèves sont géniaux, mais uniquement au brevet.
- Fesseur ProGuide spirituel
C'est possible ça ?Kimberlite a écrit: nous avons du coup chaque année des classes sans pp!
Qui gère alors ?
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Pourvu que ça dure...
- KimberliteExpert
Oui, c'est possible (on en a depuis au moins deux ans). La gestion a surtout été faite par le principal adjoint (qui n'est pas ravi et aimerait bien faire le plein de pp pour la rentrée... mais c'est mal barré).Fesseur Pro a écrit:C'est possible ça ?Kimberlite a écrit: nous avons du coup chaque année des classes sans pp!
Qui gère alors ?
Les classes sans pp étaient concentrées sur le niveau 4ème, sur des classes plutôt calmes. Ceci dit, les élèves étaient un peu perdus sans interlocuteur habituel, ils avaient moins de conseils pour l'orientation que dans les autres classes (enfin, quand le pp s'en occupe)... mais globalement ça tournait. Pour les conseils de classe, j'ai vu deux options: une année, on a fait les synthèses de façon collaborative (et rapide, tout le monde était motivé pour que ça ne traîne pas, et on a réussi à faire un conseil de durée normale), ou c'est le principal adjoint qui a rédigé une synthèse à partir des appréciations des profs (et ça a bien marché aussi). Bref, sur des niveaux sans enjeu d'orientation et avec des classes sans trop de problème, l'absence de pp n'est pas un problème majeur (enfin de mon avis, pas de celui de mon principal adjoint ).
Je suis, pour ma part, étonnée du message de CNFA: il me semblait qu'on devait faire une synthèse d'acquisition de compétences en fin de cycle 3 (et nos pp de 6ème se sont bien pris la tête là-dessus, et ça a été re-discuté à chaque fois avec un grand sérieux lors des conseils de 6ème du troisième trimestre! Perte de temps?).
K
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- Spoiler:
- ZeSandmanFidèle du forum
Kimberlite a écrit:
Je suis, pour ma part, étonnée du message de CNFA: il me semblait qu'on devait faire une synthèse d'acquisition de compétences en fin de cycle 3 (et nos pp de 6ème se sont bien pris la tête là-dessus, et ça a été re-discuté à chaque fois avec un grand sérieux lors des conseils de 6ème du troisième trimestre! Perte de temps?).
K
Selon moi oui, perte de temps.
Quel enjeu pour la validation du cycle 3 ? Aucun franchement.
Autant pour le cycle 4 il y a les points du brevet et pour les dossiers de prépa pro, là il n'y a... absolument rien.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- RendashBon génie
ZeSandman a écrit:Kimberlite a écrit:
Je suis, pour ma part, étonnée du message de CNFA: il me semblait qu'on devait faire une synthèse d'acquisition de compétences en fin de cycle 3 (et nos pp de 6ème se sont bien pris la tête là-dessus, et ça a été re-discuté à chaque fois avec un grand sérieux lors des conseils de 6ème du troisième trimestre! Perte de temps?).
K
Selon moi oui, perte de temps.
Quel enjeu pour la validation du cycle 3 ? Aucun franchement.
Autant pour le cycle 4 il y a les points du brevet et pour les dossiers de prépa pro, là il n'y a... absolument rien.
Mais si, voyons : le livret scolaire. Tu sais, ce truc indispensable que les PE mettent des plombes à remplir, que nous mettons ensuite des plombes ( ) à étudier à l'entrée en 6e, puis à remplir, puis que les collègues de lycée mettent des plombes ( ) à étudier en seconde puis à remplir, toussah
Cette saloperie bureaucratique inventée par des bureaucrates pour s'auto-justifier, et prônée par une poignée de faux-derches qui se sont tirés depuis lurette des salles de classe, trop fainéants et/ou incompétents pour cerner les difficultés des élèves et tenter de les aider à y remédier.
Si chaque heure passée sur ces conneries était plutôt consacrée à filer un coup de main aux élèves en difficulté ... :lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- pseudo-intelloSage
Rendash a écrit:Si chaque heure passée sur ces conneries était plutôt consacrée à filer un coup de main aux élèves en difficulté ... :lol:
- CNFANiveau 10
Pour le bilan de compétences en 6è, je ne sais même pas si notre CDE (ou l'adjoint) le complète dans son coin ou si on ne le fait pas du tout ... Nous avons déjà du mal à trouver des collègues qui veuillent bien être PP ... S'ils doivent en plus compléter ces âneries, il n'y aura plus de volontaires du tout. Les collègues de primaire remplissent une fiche spécifique préparée par notre adjoint : les compétences ne sont même pas évoquées et les PE se fendent d'un commentaire à l'ancienne pour évaluer les capacités, les difficultés. Ils précisent aussi qui doit être avec qui, ou séparé de qui, ce qui nous permet de constituer les classes. Bref, on contourne à tous les niveaux la validation des compétences.
- LadyOlennaModérateur
Merci Oudemia ! C'est en fait un retour au collège après un passage au lycée, j'y ai enseigné pendant une quinzaine d'années. Assez pour voir déjà se dessiner ce que je lis dans ce fil : la création des IDD (suppression d'heures de cours pour les créer, heures qui n'ont jamais été rendues après la disparition des dits-IDD), la fin des horaires plancher, le socle et les compétences, l'inclusion à marche forcée, sans réel souci des besoins de ces élèves (et avec une AVS qui passait son temps sur son portable, sans se rendre compte que le gamin qu'elle était censée aider ne travaillait pas sur la bonne page du livre ), l'histoire des arts au brevet sans les moyens qui vont avec (donc préparation, oraux blancs, oraux du DNB = bénévolat), plus récemment formatage pédagogique... Comme le soulignait Ombre sur un autre fil, quand j'ai commencé ma carrière, avec 3 classes de collège on faisait son service de certifié en lettres. Aujourd'hui c'est 4 et demie, voire 5. Je me doutais que la dernière réforme avait fait du mal mais j'ignorais à quel point. Quand je pense que l'Unsa nous avait pondu au printemps 2016 de beaux petits tableaux pour nous expliquer que non, non, nous n'allions pas perdre des heures, nous n'avions rien compris, nous allions même en gagner ! Comme le dit Olympias, lors des élections professionnelles il faut pas se tromper...Oudemia a écrit:LadyOlenna, bienvenue au collège !
Bon suis prête à batailler avec le Dasen pour la DGH s'il le faut, par contre faire le travail de PP pour les classes qui n'en ont pas, faut pas pousser. Il faudrait que nous soyons plusieurs à faire remonter que plus personne ne veut être PP (quand je pense qu'on se battait pour l'être au début de ma carrière), au lieu de pallier toutes les difficultés rencontrées.
- ElyasEsprit sacré
Je vais me permettre d'être discordant, non pas pour délégitimer tout ce qui a été dit mais juste pour montrer que tout n'est pas noir.
Je rappelle que lors de la mise en place de la réforme, tout le monde a crié au loup sur les EPI (dont je ne suis pas fan). La réalité du terrain a montré autre chose. Dans mon Académie, 90% des FIL (formations d'initiative locale) ont été consacrées aux EPI (après, à la demande des perdirs ou des équipes, dans celles que j'ai négociées, c'était les équipes qui demandaient sur les EPI, étant spécialisé sur l'AP, j'ai toujours laissé ma place à un autre formateur). Il y a eu quasi aucune demande sur l'AP.
L'année 1 de la réforme, dans mon Académie, les chiffres (je sais, on va me dire que les gens ont bidonné mais, pardonnez-moi, de mon expérience à trotter dans pas mal de bahuts et avoir parlé à pas mal de collègues, j'estimerai la proportion de bidonnage à 20%) montrent la tsunami des EPI. La pédagogie de projet a été activée partout. C'était dingue. Blanquer est arrivé et paf, la dynamique a été stoppée. Dans mon bahut, il reste 3-4 EPI actifs dont 3 en 5e et 4e.
A l'inverse, le bilan de l'AP a été désastreux. En l'an 2 de la réforme, les demandes urgentes sur l'AP ont surgi. Comme on était peu nombreux à s'être intéressés à la question, on a été débordés. De plus, l'apparition de Devoirs faits a fait basculer l'intérêt pour l'aide personnalisée sur ce nouveau dispositif et moins sur l'AP. Pourtant, dans la réforme, s'il y avait bien un truc intéressant selon moi, c'était l'AP et dans l'AP, la question de comment aider tous les élèves à aller plus loin, avec la question souvent oubliée des bons et très bons élèves. Cela a été mon cheval de bataille depuis 2016 et à chaque fois, on me parlait des élèves en difficulté mais pas des autres. Tant pis. On a raté le coche.
Là, je vais aussi aller à contre-courant sur l'histoire du bilan de cycle. SI vous laissez truquer ou si vous laissez gonfler les appréciations, c'est un vrai problème. On met insuffisant quand c'est insuffisant (c'est-à-dire sous 8-10 selon nos positionnements personnels). On met fragile quand c'est fragile (perso, c'est sous 11) et satisfaisant quand c'est satisfaisant. Le vrai problème est que ceci est toujours fait à la va-vite. Pour moi, ce bilan de cycle de fin de 6e est super important. La classe de 6e étant la classe où la réussite de 50% des élèves se jouent, il me semble qu'un temps de réflexion avec production d'axes de travail pour le cycle 4 est important et sert donc de politique d'AP dans l'établissement. On va être honnête, je n'ai vu ça nulle part. Encore un coup raté selon moi (oui, je trouve que créer une mémoire du travail des élèves fondée sur des éléments tangibles comme les 8 domaines du socle serait une vraie avancée).
Après, les parcours sont encore inconnus pour de nombreux bahuts.
Le vrai problème est que la dynamique de la réforme a été stoppée par Blanquer et ses différentes circulaires. Le problème est la course à l'échalote des perdirs qui font pression sur les enseignants par rapport aux bilans de cycle dans certains établissements. Après oui, la réforme avait un but budgétaire. On se prend une lame de fond monstrueuse depuis les années 2000 et ce n'était qu'un énième coup. Cependant, dedans, la façon dont le socle était pensé (si on allait dans une analyse ambitieuse et non pas de minimum éducatif comme je le lis souvent) et l'AP pouvait être mobilisé était, pour moi (traitez-moi de naïf, je m'en fiche, je sais très bien que je me rebattrai pour cet AP et ce socle), des dynamiques intéressantes. Hélas, il faut le reconnaître, le coup de vis budgétaire et la mort quasi-immédiate de l'AP et du Socle du point de vue pédagogique ont tué dans l’œuf cette possibilité (j'attends toujours les ressources disciplinaires académiques à ce sujet ou la communication à grande échelle de ce qui a été produit, à chaque fois que je parle de certaines ressources importantes facilitant le quotidien des enseignants, je constate que presque personne ne les connaît).
De plus, maintenant, le vent tourne dans un autre sens (ah la culture d'établissement, on va la sentir passer cette idée) et les pratiques qui ont fonctionné dans de nombreux bahuts vont être massacrées (on préférera faire du quidditch que de penser un AP efficace avec des moyens).
Je reviens sur l'AP parce que pour moi, cela a été le grand incompris de la réforme. Il était mort-né. S'il y avait eu 2h élèves en plus relevant de l'AP, ç'aurait été génial. Cependant, l'air du temps est qu'il faut que les élèves passent le moins de temps possible dans leurs établissements.
Je rappelle que lors de la mise en place de la réforme, tout le monde a crié au loup sur les EPI (dont je ne suis pas fan). La réalité du terrain a montré autre chose. Dans mon Académie, 90% des FIL (formations d'initiative locale) ont été consacrées aux EPI (après, à la demande des perdirs ou des équipes, dans celles que j'ai négociées, c'était les équipes qui demandaient sur les EPI, étant spécialisé sur l'AP, j'ai toujours laissé ma place à un autre formateur). Il y a eu quasi aucune demande sur l'AP.
L'année 1 de la réforme, dans mon Académie, les chiffres (je sais, on va me dire que les gens ont bidonné mais, pardonnez-moi, de mon expérience à trotter dans pas mal de bahuts et avoir parlé à pas mal de collègues, j'estimerai la proportion de bidonnage à 20%) montrent la tsunami des EPI. La pédagogie de projet a été activée partout. C'était dingue. Blanquer est arrivé et paf, la dynamique a été stoppée. Dans mon bahut, il reste 3-4 EPI actifs dont 3 en 5e et 4e.
A l'inverse, le bilan de l'AP a été désastreux. En l'an 2 de la réforme, les demandes urgentes sur l'AP ont surgi. Comme on était peu nombreux à s'être intéressés à la question, on a été débordés. De plus, l'apparition de Devoirs faits a fait basculer l'intérêt pour l'aide personnalisée sur ce nouveau dispositif et moins sur l'AP. Pourtant, dans la réforme, s'il y avait bien un truc intéressant selon moi, c'était l'AP et dans l'AP, la question de comment aider tous les élèves à aller plus loin, avec la question souvent oubliée des bons et très bons élèves. Cela a été mon cheval de bataille depuis 2016 et à chaque fois, on me parlait des élèves en difficulté mais pas des autres. Tant pis. On a raté le coche.
Là, je vais aussi aller à contre-courant sur l'histoire du bilan de cycle. SI vous laissez truquer ou si vous laissez gonfler les appréciations, c'est un vrai problème. On met insuffisant quand c'est insuffisant (c'est-à-dire sous 8-10 selon nos positionnements personnels). On met fragile quand c'est fragile (perso, c'est sous 11) et satisfaisant quand c'est satisfaisant. Le vrai problème est que ceci est toujours fait à la va-vite. Pour moi, ce bilan de cycle de fin de 6e est super important. La classe de 6e étant la classe où la réussite de 50% des élèves se jouent, il me semble qu'un temps de réflexion avec production d'axes de travail pour le cycle 4 est important et sert donc de politique d'AP dans l'établissement. On va être honnête, je n'ai vu ça nulle part. Encore un coup raté selon moi (oui, je trouve que créer une mémoire du travail des élèves fondée sur des éléments tangibles comme les 8 domaines du socle serait une vraie avancée).
Après, les parcours sont encore inconnus pour de nombreux bahuts.
Le vrai problème est que la dynamique de la réforme a été stoppée par Blanquer et ses différentes circulaires. Le problème est la course à l'échalote des perdirs qui font pression sur les enseignants par rapport aux bilans de cycle dans certains établissements. Après oui, la réforme avait un but budgétaire. On se prend une lame de fond monstrueuse depuis les années 2000 et ce n'était qu'un énième coup. Cependant, dedans, la façon dont le socle était pensé (si on allait dans une analyse ambitieuse et non pas de minimum éducatif comme je le lis souvent) et l'AP pouvait être mobilisé était, pour moi (traitez-moi de naïf, je m'en fiche, je sais très bien que je me rebattrai pour cet AP et ce socle), des dynamiques intéressantes. Hélas, il faut le reconnaître, le coup de vis budgétaire et la mort quasi-immédiate de l'AP et du Socle du point de vue pédagogique ont tué dans l’œuf cette possibilité (j'attends toujours les ressources disciplinaires académiques à ce sujet ou la communication à grande échelle de ce qui a été produit, à chaque fois que je parle de certaines ressources importantes facilitant le quotidien des enseignants, je constate que presque personne ne les connaît).
De plus, maintenant, le vent tourne dans un autre sens (ah la culture d'établissement, on va la sentir passer cette idée) et les pratiques qui ont fonctionné dans de nombreux bahuts vont être massacrées (on préférera faire du quidditch que de penser un AP efficace avec des moyens).
Je reviens sur l'AP parce que pour moi, cela a été le grand incompris de la réforme. Il était mort-né. S'il y avait eu 2h élèves en plus relevant de l'AP, ç'aurait été génial. Cependant, l'air du temps est qu'il faut que les élèves passent le moins de temps possible dans leurs établissements.
- pseudo-intelloSage
La pédagogie de projet a été lancée, je veux bien te croire, mais pour quel résultat ? Chez nous, mis à part un binôme de collègues qui fonctionne bien et dont les matières sont proches, tout le monde a rebroussé chemin dès que possible...
Quant à l'AP, évidemment, c'est utile, mais les profs de français et de maths te diront que jusqu'à 2011, nous bénéficions d'une heure de soutien hebdomadairetrès souple, qui nous était bien utile, et que l'on utilisait à notre guise, avec les élèves qui en avaient besoin à l'instant T... l'AP en histoire-géo et dans d'autres matières, je suis évidemment pour, à condition que ça vienne en plus et pas en déshabillant le reste.
De toute manière, tant que le verrou des 26 heures de cours hebdomadaires n'aura ps sauté, on ne ourra guère améliorer la situation.
Quant à l'AP, évidemment, c'est utile, mais les profs de français et de maths te diront que jusqu'à 2011, nous bénéficions d'une heure de soutien hebdomadairetrès souple, qui nous était bien utile, et que l'on utilisait à notre guise, avec les élèves qui en avaient besoin à l'instant T... l'AP en histoire-géo et dans d'autres matières, je suis évidemment pour, à condition que ça vienne en plus et pas en déshabillant le reste.
De toute manière, tant que le verrou des 26 heures de cours hebdomadaires n'aura ps sauté, on ne ourra guère améliorer la situation.
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- ElyasEsprit sacré
pseudo-intello a écrit:La pédagogie de projet a été lancée, je veux bien te croire, mais pour quel résultat ? Chez nous, mis à part un binôme de collègues qui fonctionne bien et dont les matières sont proches, tout le monde a rebroussé chemin dès que possible...
C'est bien mais tant les chiffres officieux que les nombreux établissements que moi et d'autres amis formateurs et CMI avons visités nuancent terriblement cette assertion.
pseudo-intello a écrit:Quant à l'AP, évidemment, c'est utile, mais les profs de français et de maths te diront que jusqu'à 2011, nous bénéficions d'une heure de soutien hebdomadairetrès souple, qui nous était bien utile, et que l'on utilisait à notre guise, avec les élèves qui en avaient besoin à l'instant T... l'AP en histoire-géo et dans d'autres matières, je suis évidemment pour, à condition que ça vienne en plus et pas en déshabillant le reste.
Je n'ai jamais parlé de l'HG, tu noteras. Ensuite, l'AP pre-2016 était un échec massif. Beaucoup de moyens pour très peu de résultats, hélas. Evidemment, cet échec a des causes multi-factorielles. Cependant, cela n'empêche pas que l'AP 2016 que j'estime être intéressant a été tué dans l’œuf pour autant de raisons. Mais de toute façon, c'était une bonne idée dans une situation de mise à mort de l'EN. Donc, elle était inaudible, j'en conviens (et comme je l'ai expliqué, personne ou presque n'a demandé de formation sur l'AP avant l'année n1 et devoirs faits a tué l'intérêt qui naissait).
pseudo-intello a écrit:De toute manière, tant que le verrou des 26 heures de cours hebdomadaires n'aura ps sauté, on ne ourra guère améliorer la situation.
Je suis parfaitement d'accord mais là, on a l'air du temps (les élèves le moins longtemps dans l'établissement) et Bercy contre nous.
- pseudo-intelloSage
Je en sais pas si on parle de la même chose ; l'AP pré-2016 était un sombre machin, effectivement, si on parle des quelques années juste avant. Mais auparavant, le prof de français avait une heure, le prof de maths avait une heure, on pouvait convoquer les élèves qu'on voulait les semaines qu'on voulait, par exemple convoquer ponctuellement un élève pas mauvais d'habitude mais qui galérait sur une notion.
Personnellement, quand mon heure de soutien (ça s'appelait comme ça) tombait sur une heure pré ou post cantine, j'acceptais de prendre des élèves pas convoqués, mais calmes, qui étaient volontaires et s'occupaient sur des jeux de français dans leur coin pendant que je faisais le soutien aux convoqués. Et c'était vachement bien.
Le système était déjà en place quand j'étais élève, et il a perduré jusqu'à au moins 2010,. Je ne saurais te dire exactement, car dans mon bahut, dès qu'on peut procrastiner un truc qui gonfle tout le monde, on le fait, et parfois, on est en retard de plusieurs années pour appliquer un dispositif. Et typiquement, remplacer un truc qui fonctionne par un truc bidon en provoquant au passage l'ire d'un quart des profs, c'est pas un truc qui faisait tripper notre direction... En l’occurrence, l'adjoint s'est résigné à mettre en place l'AP pré-2016 vers 2013, je crois, en avançant qu'on était déjà en retard d'une ou plusieurs années.
Autre conséquence de lé réforme du collège, évidemment : j'ai perdu une heure de latin (et les élèves aussi).
Personnellement, quand mon heure de soutien (ça s'appelait comme ça) tombait sur une heure pré ou post cantine, j'acceptais de prendre des élèves pas convoqués, mais calmes, qui étaient volontaires et s'occupaient sur des jeux de français dans leur coin pendant que je faisais le soutien aux convoqués. Et c'était vachement bien.
Le système était déjà en place quand j'étais élève, et il a perduré jusqu'à au moins 2010,. Je ne saurais te dire exactement, car dans mon bahut, dès qu'on peut procrastiner un truc qui gonfle tout le monde, on le fait, et parfois, on est en retard de plusieurs années pour appliquer un dispositif. Et typiquement, remplacer un truc qui fonctionne par un truc bidon en provoquant au passage l'ire d'un quart des profs, c'est pas un truc qui faisait tripper notre direction... En l’occurrence, l'adjoint s'est résigné à mettre en place l'AP pré-2016 vers 2013, je crois, en avançant qu'on était déjà en retard d'une ou plusieurs années.
Autre conséquence de lé réforme du collège, évidemment : j'ai perdu une heure de latin (et les élèves aussi).
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- Isis39Enchanteur
L'AP n'a pas été présenté correctement il me semble, en tout cas dans beaucoup d'académie. On a fait croire à de la méthodologie, de l'AP ancien modèle mais en classe entière. D'où le rejet de nombreux collègues.
Et il n'a été que présenté. Pas de formation à la différenciation (ou alors rarement).
Et comme la marge sert souvent à assurer les heures de LCA, les groupes de langues et autres, on n'a pas de possibilité de faire autrement qu'en classe entière.
Edit : en plus il y a eu confusion avec l'AP de lycée qui bénéficiait d'un horaire. Alors pour comprendre le truc, pas évident.
Et il n'a été que présenté. Pas de formation à la différenciation (ou alors rarement).
Et comme la marge sert souvent à assurer les heures de LCA, les groupes de langues et autres, on n'a pas de possibilité de faire autrement qu'en classe entière.
Edit : en plus il y a eu confusion avec l'AP de lycée qui bénéficiait d'un horaire. Alors pour comprendre le truc, pas évident.
- kensingtonEsprit éclairé
La pédagogie de projet a été imposée et si de nombreuses choses ont été mises en place la première année c'est parce que c'était obligatoire, non?
Les assouplissements mis en place par Blanquer ont peut être stoppé de nombreux projets uniquement parce que ça arrangeait les gens sur le terrain? J'imagine qu'ils ont perduré là où les collègues étaient motivés et partie prenante de ces démarches.
Les assouplissements mis en place par Blanquer ont peut être stoppé de nombreux projets uniquement parce que ça arrangeait les gens sur le terrain? J'imagine qu'ils ont perduré là où les collègues étaient motivés et partie prenante de ces démarches.
- Isis39Enchanteur
kensington a écrit:La pédagogie de projet a été imposée et si de nombreuses choses ont été mises en place la première année c'est parce que c'était obligatoire, non?
Les assouplissements mis en place par Blanquer ont peut être stoppé de nombreux projets uniquement parce que ça arrangeait les gens sur le terrain? J'imagine qu'ils ont perduré là où les collègues étaient motivés et partie prenante de ces démarches.
C'était quand même hyper contraignant : en terme de temps, en terme de thèmes à suivre. J'aime bien faire des choses avec mes collègues, mais ça ne retrait pas dans les EPI à cause de ces contraintes. Sans parler de ce que je fais avec ma collègue doc qui n'y rentre pas car elle n'est pas prof d'une discipline avec des horaires.
- mgb35Érudit
Elyas pourrais-tu me dire où est defini ce formidable AP dont tu parles ? Encore mieux peux-tu me donner un lien vers une etude scientifique sérieuse qui prouve son efficience s'il te plaît ?
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Ici, à peu près la même chose, mais sur un tout petit bahut (230 gamins), ça ne pardonne pas ...
- la plus grosse conséquence est l'explosion des effectifs : + de 28 élèves partout (et 28, c'est le minimum, en 3ème), sauf en 5èmes. Les 6èmes ont fini à 30 et 31, le niveau n'était vraiment pas terrible, on a 30 places dans nos salles qui sont petites, avec une AVS en prime à caser. Les collègues ont beaucoup souffert, et on ne parlera même pas des gamins ...
- comme on a perdu des classes puisque "vous êtes autonomes, si vos effectifs sont trop chargés, utilisez intelligemment la marge", plus aucun groupe, sauf en 6èmes en sciences. Donc au lieu de 2 collègues en CSD (musique et arts plastiques), on est passé à 9 (sur une grosse vingtaine de profs, ça promet des edt de folie tout ça) pour la rentrée ...
- l'AP, c'est en classe entière, puisqu'on n'a as les moyens de faire autrement.
- le niveau en français des 6èmes est très mauvais, et pas moyen de mettre de soutien : mon collège s'arrache les cheveux ...
- les EPI, on a eu avec l'ancienne cde, et ça a totalement disparu avec le nouveau, par consentement mutuel. On a repris nos bons vieux projets interdisciplinaires et on ne s'en porte pas plus mal.
- on sauve pour l'instant la bilangue et le latin. Mais c'est uniquement grâce au chef qui les soutient et aux collègues qui se rendent bien compte que vu l'offre autour de nous, il faut essayer de s'aligner pour éviter de perdre nos élèves ...
- on est en manque de PP (personne pour les 6èmes à la rentrée) car les collègues en complément refusent cette charge (et on les comprend !) et les autres, qui croulent sous les heures sup, aussi. Et la tonne de paperasserie et de trucs à cocher a énormément joué : pour beaucoup de collègues, ce n'est tout simplement plus "rentable".
- multiplication des temps partiels pour éviter les compléments de service, avec la conséquence d'avoir une grosse vingtaine d'HSA à se répartir entre peu de collègues, car là aussi les collègues en complément rechignent (et on les comprend toujours !!!)
- pour devoirs faits, l'an passé on a dû tout stopper tôt dans l'année : il n'y avait plus d'heures. Pour l''an prochain, la nouvelle DASEN nous promet des moyens, le problème sera de trouver des gens volontaires (parce que compléments OU HSA OU les deux, vous avez compris !)
- beaucoup de collègues démoralisés ou carrément traités pour troubles dépressifs suite au "profs bashing" incessant alors que ... on sent chez tout le monde une envie de s'impliquer bien moindre et la politique générale devient "je fais mes heures, et rien de plus". Un signe qui ne trompe pas : il y avait 4 correcteurs grévistes pour le DNB sur 6 convoqués alors qu'il n'y a que très rarement des grévistes aux grèves de l'année (2 réguliers, 2 autres occasionnels).
Bref, c'est vraiment pas top ! Et on a bien senti le "travailler plus" pour gagner ... pareil
- la plus grosse conséquence est l'explosion des effectifs : + de 28 élèves partout (et 28, c'est le minimum, en 3ème), sauf en 5èmes. Les 6èmes ont fini à 30 et 31, le niveau n'était vraiment pas terrible, on a 30 places dans nos salles qui sont petites, avec une AVS en prime à caser. Les collègues ont beaucoup souffert, et on ne parlera même pas des gamins ...
- comme on a perdu des classes puisque "vous êtes autonomes, si vos effectifs sont trop chargés, utilisez intelligemment la marge", plus aucun groupe, sauf en 6èmes en sciences. Donc au lieu de 2 collègues en CSD (musique et arts plastiques), on est passé à 9 (sur une grosse vingtaine de profs, ça promet des edt de folie tout ça) pour la rentrée ...
- l'AP, c'est en classe entière, puisqu'on n'a as les moyens de faire autrement.
- le niveau en français des 6èmes est très mauvais, et pas moyen de mettre de soutien : mon collège s'arrache les cheveux ...
- les EPI, on a eu avec l'ancienne cde, et ça a totalement disparu avec le nouveau, par consentement mutuel. On a repris nos bons vieux projets interdisciplinaires et on ne s'en porte pas plus mal.
- on sauve pour l'instant la bilangue et le latin. Mais c'est uniquement grâce au chef qui les soutient et aux collègues qui se rendent bien compte que vu l'offre autour de nous, il faut essayer de s'aligner pour éviter de perdre nos élèves ...
- on est en manque de PP (personne pour les 6èmes à la rentrée) car les collègues en complément refusent cette charge (et on les comprend !) et les autres, qui croulent sous les heures sup, aussi. Et la tonne de paperasserie et de trucs à cocher a énormément joué : pour beaucoup de collègues, ce n'est tout simplement plus "rentable".
- multiplication des temps partiels pour éviter les compléments de service, avec la conséquence d'avoir une grosse vingtaine d'HSA à se répartir entre peu de collègues, car là aussi les collègues en complément rechignent (et on les comprend toujours !!!)
- pour devoirs faits, l'an passé on a dû tout stopper tôt dans l'année : il n'y avait plus d'heures. Pour l''an prochain, la nouvelle DASEN nous promet des moyens, le problème sera de trouver des gens volontaires (parce que compléments OU HSA OU les deux, vous avez compris !)
- beaucoup de collègues démoralisés ou carrément traités pour troubles dépressifs suite au "profs bashing" incessant alors que ... on sent chez tout le monde une envie de s'impliquer bien moindre et la politique générale devient "je fais mes heures, et rien de plus". Un signe qui ne trompe pas : il y avait 4 correcteurs grévistes pour le DNB sur 6 convoqués alors qu'il n'y a que très rarement des grévistes aux grèves de l'année (2 réguliers, 2 autres occasionnels).
Bref, c'est vraiment pas top ! Et on a bien senti le "travailler plus" pour gagner ... pareil
- RendashBon génie
kensington a écrit:La pédagogie de projet a été imposée et si de nombreuses choses ont été mises en place la première année c'est parce que c'était obligatoire, non?
Les assouplissements mis en place par Blanquer ont peut être stoppé de nombreux projets uniquement parce que ça arrangeait les gens sur le terrain? J'imagine qu'ils ont perduré là où les collègues étaient motivés et partie prenante de ces démarches.
Même avis sur la question.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- ElyasEsprit sacré
mgb35 a écrit:Elyas pourrais-tu me dire où est defini ce formidable AP dont tu parles ? Encore mieux peux-tu me donner un lien vers une etude scientifique sérieuse qui prouve son efficience s'il te plaît ?
Isis39 a raison de dire que le choix du mot AP a été une erreur (volontaire ?). L'AP 2016 était accompagnement personnalisé. Il était pensé être possible en classe entière. La marge permettant de faire d'autres dispositifs étant vu comme un élément possible mais pas prioritaire (il était plus pensé pour les dédoublements en langue, les groupes de sciences etc).
L'AP 2016 peut être très efficace si la formation pour l'AP avait été demandée et si plus de formateurs étaient au fait des pédagogies efficaces. En effet, les pédagogies permettant de faire un AP efficace ne sont pas possibles comme ça mais demandent une formation. Il y a quatre pistes actuelles, toutes attestées scientifiquement :
- les pédagogies coopératives et leurs outils multiples permettant le micro-teaching et le self-reported grades (voir Hattie, Visible Learning traduit en français L'apprentissage visible pour les enseignants : Connaître son impact pour maximiser le rendement des élèves). Le livre de Sylvain Connac Apprendre avec les pédagogies coopératives en donne les bases.
- La direct instruction courant Barack Rosenshine (attestée par plusieurs études américaines et Hattie cite les méta-analyses à ce sujet, le livre de Bissonnette et Gcie Enseignement explicite et réussite des élèves en explique les fondements).
- la direct instruction courant Engelmann avec ses scripts. Je connais beaucoup moins.
- La pédagogie d'explicitation du laboratoire Escol (proche de ce que Hattie appelle le visible learning).
On aurait même pu former aux schèmes piagétiens, ç'eût été amusant. Dans tous les cas, les enseignants auraient eu le choix de pédagogies aux effets puissants que les ESPE ne présentent pas (même si ça bouge sur la direct instruction version Rosenshine avec l'influence de Mme Bianco).
Dans mes stages, je forme aux pédagogies coopératives, à la pédagogie de l'explicitation et je présente les bases de la direct instruction façon Barack Rosenshine.
Le problème est que pratiquement toutes les ressources en formation ont été conduites vers les EPI, puis les Parcours, puis Devoirs faits. L'AP, tout le monde s'en moque.
Le but de l'AP était vraiment de prendre en compte la réussite des élèves en multipliant les pédagogies possibles. Le souci a été le culte de la différenciation pédagogique et de sa faiblesse effective (étant donné qu'elle a été créée par rapport aux pédagogies inefficaces pratiquées actuellement majoritairement sur le terrain).
Quand j'explique qu'il y a une différence entre différenciation et personnalisation, fondamentale et importante (autant que la distance entre notre système stellaire du centre de la galaxie), tout le monde me dit byzantin. J'ai abandonné l'idée de faire comprendre la différence et je fais passer la personnalisation pour de la différenciation.
Après, si on avait en plus 2h de marge en heure-élève pour créer des dispositifs intéressants (et non, le demi-groupe où on fonctionne comme en classe entière n'est pas efficace par rapport à l'investissement public, il permet de soulager dans un contexte abominable de pression budgétaire mais il serait encore plus efficace en mettant en place des pédagogies cent fois plus efficaces en demi-groupe que ce qu'on fait actuellement, Hattie montre les études sur cette question des groupes allégés : dans 90% des cas, on fait la même chose que si on avait été en classe entière, intérêt quasi-nul sauf de soulager la pression tant pour le professeur que pour les élèves, ce qui actuellement dans notre contexte national est déjà pas si mal).
- ElyasEsprit sacré
kensington a écrit:La pédagogie de projet a été imposée et si de nombreuses choses ont été mises en place la première année c'est parce que c'était obligatoire, non?
Les assouplissements mis en place par Blanquer ont peut être stoppé de nombreux projets uniquement parce que ça arrangeait les gens sur le terrain? J'imagine qu'ils ont perduré là où les collègues étaient motivés et partie prenante de ces démarches.
Non, vous pensez trop avec le prisme du forum. De très nombreux collègues ne jurent que par la pédagogie de projet. En l'an 1 de la réforme, les contraintes ont été énormes. Pourtant, les EPI ont été un véritable tsunami (je ne reprends pas ce que j'ai dit sur le bidonnage sur lequel je ne suis pas d'accord). Avec Blanquer, les EPI ont perdu leurs thèmes. Cela fait que n'importe quel projet inter-disciplinaire peut être nommé EPI maintenant. De nombreux collègues ne sont pas au courant qu'ils peuvent appeler EPI leurs projets.
En fait, il y a énormément de collègues fans absolus de la pédagogie de projet. Quand tu dis que tu n'en fais pas (et qu'en plus t'es formateur), tu deviens immédiatement suspect dans de nombreux endroits. :lol:
- CNFANiveau 10
Isis39 a écrit:L'AP n'a pas été présenté correctement il me semble, en tout cas dans beaucoup d'académie. On a fait croire à de la méthodologie, de l'AP ancien modèle mais en classe entière. D'où le rejet de nombreux collègues.
Et il n'a été que présenté. Pas de formation à la différenciation (ou alors rarement).
Et comme la marge sert souvent à assurer les heures de LCA, les groupes de langues et autres, on n'a pas de possibilité de faire autrement qu'en classe entière.
Edit : en plus il y a eu confusion avec l'AP de lycée qui bénéficiait d'un horaire. Alors pour comprendre le truc, pas évident.
Mais l'AP sans moyen, ça veut dire "Prenez sur vos horaires disciplinaires pour faire une heure de méthodologie qui est sera bien utile (ou pas)". Comme en français, nous avons perdu 1/2 h en 6è et 1/2 h en 3è, les collègues n'étaient pas disposés à se lancer dans l'AP. On nous appâtés avec des groupes et nous avons fait de l'AP pendant deux ans. Les moyens ayant disparu, l'AP disparaît aussi. Il n'est conservé qu'en 6è parce que le CDE DOIT nous mettre des heures sup pour sa DGH. La marge et l'AP servent donc de variables d'ajustement pour passer les heures sup de la DHG et éviter des CDS aux collègues.
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