L'Obs : Pourquoi les vrais chiffres du brevet des collèges sont inquiétants

Ce n’est pas une fatalité bien heureusement….Est -ce que nous expliquons aux élèves la richesse des mots, leur évolution et prenons le temps de leur présenter la multiplicité des sens qu’ils peuvent revêtir ? ( de manière régulière dès que c'est possible..).

Cela relève de nos fonctions aussi, les rendre curieux, les interpeller face à certains termes ou encore les initier à utiliser de nouveaux mots en leur montrant la précision sur le plan sémantique qu’ils peuvent revêtir et l’utilité de traduire de manière plus fine leur pensée….

Il y a tout un travail à mobiliser à travers ce point…Ce qui est très agréable. Et puis j’ai pour habitude de dire que si nous nous plaignons de lacunes importantes des élèves c’est tout d’abord positif car nous avons une visibilité claire sur les problèmes et cela nous ouvre la porte à l’action pour tâcher de pallier celles-ci au possible…
@cleroli : les élèves scolaires (pour ma part, d'autres compléteront...), ce sont ceux qui fournissent un travail régulier chez eux et qui "s’attachent et parviennent", à appliquer les méthodes de travail présentées en cours.

C'est surtout les points du contrôle continue qui "donnent" le brevet ainsi que la note d'oral......

henriette a écrit:J'ai des élèves comme ça, très gentils, très sérieux, qui participent, font leurs devoirs, apprennent les cours mais sont absolument incapables de transférer ce qu'ils savent. Ils récitent par coeur par exemple les règles d'accord, mais font n'importe quoi quand il faut les appliquer en situation, malgré un nombre condidérable d'exercices, d'entraînements...
A cela s'ajoute un vocabulaire très limité, une incapacité à accéder au sens figuré, à l'abstraction.
Elyas parlait des élèves enfermés dans un langage limité. J'en vois de plus en plus.

On a les memes au Japon bizarrement. Avec la denatalite (source du probleme different donc), ils accedent au lycee alors que ce n'etait pas le cas avant a cause de la competition. Leurs lacunes dans leur langue maternelle (le japonais donc) sont flagrantes. Manque de vocabulaire, ne savent pas ce qu'est un verbe, nom etc. Ne savent pas ecrire les ideogrammes niveau fin primaire etc. Tu as beau multiplier les exercices, meme en langue maternelle ou maths d'ailleurs, ils ne peuvent pas transposer.

Le probleme est le meme dans les deux pays : ces eleves qui autrefois n'allaient pas plus loin que l'ecole primaire ou le college se retrouvent en lycee. Chez nous, on a la chance d'etre en pref rurale donc meme avec un niveau moyen de lycee, de toute facon ils trouveront un job qui leur permettra de vivre, tellement on manque de main d'oeuvre. Par contre, certains recruteurs sont bien embetes car le niveau de ces diplomes du lycee ne leur permet pas de faire tous les jobs accessibles niveau lycee (qui necessitent le niveau de comprehension normale requis chez un lyceen).

cassiopella a écrit:@Fesseur Pro, génial!  

Pofekko a écrit:Et si on arrêtait avec ce collège unique???

Pour créer un peu plus, voire beaucoup plus, d'inégalités? Pour le moment l'élève ne fait qu'accumuler les lacunes sans pouvoir s'en débarrasser. Nous avons besoin d'un dispositif qui :
- détecte rapidement (1-2 mois) des lacunes et le décalage par rapport à la classe et à la normale nationale
- soutien en cours d'année pour combler les lacunes graves
- si besoin soutien en été
Dans les cas graves - possibilité de faire une année en deux ans. Dans le cas très grave - des institutions adaptés ou un parcours adapté.

Et ne pas peser toute la responsabilité sur les épaules des parents. Une note bien faite : École et familles populaires

Cassiopella, ton article n'est absolument pas représentatif de ce que je vois depuis des années dans mon collège. Du reste, les milieux populaires ne forment pas une catégorie uniforme (l'article correspond à une partie de la réalité, mais pas à la réalité dans son ensemble), pas plus, d'ailleurs, que les miiuleux "pas populaires".

Le soutien en été, ça me fait sourire : pendant les "devoirs faits", on a déjà bien du mal à se retrouver en face des élèves qui ont vraiment besoin de notre aide (car c'est volontaire...), notamment parce que nombre des familles "populaires" supposées avoir besoin de l'école et en attendre beaucoup sont précisément celles qu'il est difficile de convaincre, et dont les chérubins sont aisément dispensés de toute minute au collège qui ne serait pas absolument obligatoire.

Dhaiphi a écrit:

Thalia de G a écrit:

Soit un taux de réussite aux épreuves finales du brevet de tout juste 47 % !

Bon courage à ceux qui vont corriger les copies avec le sentiment que cette tâche est un peu vaine.

Oui et 30% d'une classe d'âge bachelière redonnerait un peu de valeur à ce diplôme.

Je trouve justement que ce diplôme a beaucoup de valeur pour ceux qui sont capables de prouver qu'ils ont réussi l'examen national.

Maellerp a écrit:J'avais lu l'article lorsqu'il n'était pas payant il y a deux ou trois semaines... Ce monsieur ne se prive pas de nous traiter de schizophrènes dans notre façon de noter, en mettant sur un même plan la mascarade des points obtenus par le "contrôle continu" sans même préciser que ce sont des points obtenus par l'évaluation des compétences et par l'ensemble des matières, et l'évaluation finale, ponctuelle, notée, dans quelques matières. Mes notes sont généralement conformes à celles obtenues par mes élèves aux épreuves finales, et c'est le cas pour la majorité de mes collègues. Alors même si sur le fond l'idée est là, ce serait bien de ne pas tomber dans la désinformation et l'insulte facile par ignorance du dossier.

On en arrive à la vraie mascarade, cette pseudo évaluation par compétences qui pose aussi problème pour l'orientation. J'ai un élève de 1ere bac pro qui a été admis dans une filière sélective alors qu'en troisième il n'était jamais en classe, n'avait pas de moyenne mais quelques notes lamentables (on n'étant pas en cours il est difficile de réussir une évaluation).  Comment a-t-il été admis dans cette filière sélective (à la plus grande surprise de ses enseignants de 3e) ? Validation des compétences par le CDE qui souhaitait s'en débarrasser...

Sinon, pour revenir au Brevet.
Pour la première fois j'ai corrigé le Brevet (pro) en français.
22 copies, trois absents
2 élèves sur 19 ont eu la moyenne.
Un élève a même réussi à avoir 03 sur 100 (bienveillance pour la partie écriture   ) !