Le vrai barème des correcteurs du bac

Cela vient de passer au JT 19/20 de FR3.
Deux enseignants ont témoigné sur les consignes de correction et les incitations à gonfler les notes.

Nihil noui sub sole

Je crois que nous n'avons pas le droit de rendre publiques les consignes de correction ou le contenu des harmonisations...
Laurent Nunez a fait u'nthread sur le sujet lundi dernier et je me demandais déjà dans quelle mesure c'était légal...

L'examen est national : je ne comprends pas comment des consignes académiques pourraient avoir la moindre validité.

Je viens de lire le thread. C'est consternant. C'est-à-dire, cette incapacité des professeurs à faire corps, à résister. Personne ne peut nous forcer à augmenter ou diminuer une note. Mais non, au lieu de résister, la question est de savoir si on va monter les notes basses ou diminuer les notes hautes. C'est démoralisant.

J'ai participé à ces réunions d'harmonisation. Nous devions relire quelques copies particulièrement faibles. J'ai dit que je n'étais pas apte à revoir la notation d'un collègue : ben, il ne m'est rien arrivé. Mais les collègues faisaient quand même le travail. Pourquoi ?

Même si c'est illégal, je trouverai normal (et même d'intérêt public) que les consignes visant à brader le bac fuitent massivement dans la presse, académie par académie.

Mais le truc est plus insidieux que ça, on ne nous oblige pas vraiment, on nous "invite" , on nous répète le mot "valoriser" à outrance (plus de 30 fois), on nous glisse mine de rien la moyenne de l'année dernière..

Pour le bac pro, on insiste sur l'idée de "valorisation", et il est précisé plusieurs que le barème n'est pas dégressif, et global : en clair une question complètement ratée ou non faite peut être compensée par une autre excellente ..

roxanne a écrit:Mais le truc est plus insidieux que ça, on ne nous oblige pas vraiment, on nous "invite" , on nous répète le mot "valoriser" à outrance (plus de 30 fois), on nous glisse mine de rien la moyenne de l'année dernière..

On ne nous oblige pas vraiment mais on doit remonter nos moyennes aux collègues qui assistent notre IA IPR avant de les rentrer dans le système..Si notre moyenne ne convient pas, les chargés de mission nous demandent des comptes ....et un effort en termes de bienveillance. Dans ce cas je remonte d'un point les bonnes copies mais pas question de filer des points à ceux pour lesquels j'ai cherché en vain des points...Un 4 ou un 6 ne gagnera rien...

Oui, mais du coup, un 14 finit par devenir un 17 .

et du même coup, un 85% devient un 99,99999999999999%

Replay: https://www.france.tv/france-3/19-20-journal-national/1010765-19-20-journal-national.html à partir de 19:55.

mamieprof a écrit:

roxanne a écrit:Mais le truc est plus insidieux que ça, on ne nous oblige pas vraiment, on nous "invite" , on nous répète le mot "valoriser" à outrance (plus de 30 fois), on nous glisse mine de rien la moyenne de l'année dernière..

On ne nous oblige pas vraiment mais on doit remonter nos moyennes  aux collègues qui assistent notre IA IPR avant de les rentrer dans le système..Si notre moyenne ne convient pas, les chargés de mission nous demandent des comptes ....et un effort en termes de bienveillance. Dans ce cas je remonte d'un point les bonnes copies mais pas question de filer des points à ceux pour lesquels j'ai cherché en vain des points...Un 4 ou un 6  ne gagnera rien...

Mais pourquoi accepter de remonter les notes ? On me l'a déjà demandé aussi, au prétexte que ma moyenne était trop basse par rapport à la moyenne académique (j'avais plusieurs copies blanches ou presque dans ce tas, ça n'aidait pas), je ne l'ai pas fait, il ne s'est rien passé. Je n'ai même pas eu à refuser ouvertement de toucher à mes notes, je les ai juste enregistrées telles quelles. Elles ont pu être modifiées ensuite, ça je ne sais pas, mais je ne vois pas quel risque on court à ne pas retoucher son propre travail.

Poupoutch a écrit:Je crois que nous n'avons pas le droit de rendre publiques les consignes de correction ou le contenu des harmonisations...
Laurent Nunez a fait u'nthread sur le sujet lundi dernier et je me demandais déjà dans quelle mesure c'était légal...

La protection des sources fait que tu peux très bien envoyer les documents à un journal sous couvert d'anonymat. Ensuite, normalement, personne ne pourra savoir d'où ça vient. Si t'es paranoïaque, tu communiques avec le journaliste sous pseudonyme, par messagerie cryptée et/ou uniquement en personne, avec remise des documents en mains propres.
Bref, dans le domaine de l'information, osef de la légalité ou non du leak.

roxanne a écrit:Mais le truc est plus insidieux que ça, on ne nous oblige pas vraiment, on nous "invite" , on nous répète le mot "valoriser" à outrance (plus de 30 fois), on nous glisse mine de rien la moyenne de l'année dernière..

Mine de rien... À la dernière réunion de barème à la récupération des copies à laquelle j'ai assisté, elles étaient projetées quand on est arrivés dans la salle, elle sont restées 1h au tableau et ont été dûment commentées.
Et la petite remarque qui va bien : "Nous ne vous donnons pas cela comme un objectif à atteindre, mais à titre indicatif. On remarque d'ailleurs que les moyennes ont une tendance affirmée à l'augmentation."
Tellement peu l'impression de se faire prendre pour des jambons...

Astuce entendue il y a quelques années : pour remonter les notes, demander un ordre écrit (de l'IPR, en tout cas pour le DNB).

L'ordre ne devrait pas arriver, parce que c'est le genre de consigne que les IPR n'aiment pas trop voire leakées, et on devrait vous laisser tranquilles. Ou alors, c'est que l'EN a décidé d' "assumer" (verbe devenu le verbe préféré des politiciens quiproposent des lois odieuses).