- KilmenyEmpereur
Un jour, j'avais un devoir de 12 à 13h. Dans la cours la radio-amateur des élèves diffusaient une musique de tous les diables, des basses en folie, un son assourdissant. Paniquée, je dis aux élèves : "on va envoyer quelqu'un à l'administration pour faire cesser cela". Réponse des élèves : mais non, ça nous permet de nous concentrer. On travaille toujours avec de la musique chez nous.
- Volo'Neoprof expérimenté
Lefteris a écrit:Le bavardage révèle beaucoup sur les élèves, leur éducation, et sur la société. On ne bavardait pas en cours il y a encore peur de temps (pas connu dans le primaire, on était vite pendu par les "petits cheveux", les parents convoqués, dans le secondaire (on était virés, paliers d'orientation qui n''existent plus avec le collège inique) et encore moins dans le supérieur. Or que je sache il n'y a pas eu de mutation génétique en deux ou trois décennies. Le bavardage révèle avant tout le nombrilisme : moi , je , mes pulsions, ma parole, mes opinions. Mais puisque l'individu n'a pas changé, me rétorquera-t-on , il en était de même avant. Bien entendu, cette pulsion , cette incontinence existaient. Mais ce qui était différent, c'était la réponse apportée. Perturber un cours était gravissime. Le ridicule du bavardage était mis en exergue, les enseignants se moquaient, et ça ne durait pas. Il y a donc une appréhension différente du phénomène, à laquelle s'ajoute la mentalité capitularde : puisqu'il est difficile de lutter, autant dire que c'est bien. Discours IUFM/ESPE, par exemple. Si je devais citer la chose qui m'a le plus supris en me reconvertissant , je dirais "le bavardage". Ceci dit, je me suis aussi rendu compte que cela dépend de la qualité de l'établissement : cours silencieux dans le lycée où j'ai fait mon stage, cours silencieux avec mes premières classes de collège (élèves de CHAM). Le bavardage toléré (car il l'est, quand on ne punit pas un élève bavard en conseil de classe) est aussi un achat de la paix sociale : ils ont moins de cours, ils se nuisent à eux-mêmes et aux autres, mais on laisse faire.
Ca reflète aussi notre société, dont nos bavards sont imprégnés par la téloche et les résocios : tout le monde jacasse (histrions, footeux, mercantis, politicards...) pour ne rien dire, sur des sujets débiles, en même temps, avec agressivité parfois...
Personnellement je n'ai pas entendu une fois cette année que le bruit est pédagogique, à l'ESPE. Plutôt l'inverse même dans les formations gestion de classe. Et mes deux tutrices (ESPE et établissement) ne le supportaient pas. Cela doit dépendre des endroits. Il ne faut pas généraliser je pense.
Le contexte de l'établissement joue aussi. Il est très rare dans mon établissement (collège) que je trouve les élèves en rang dans la cour avec un niveau sonore raisonnable. Le plus souvent ils sont à droite, à gauche et discutent tranquillement. Je ne compte pas non plus les élèves qui arrivent avec 5' de retard parce qu'ils étaient avec Truc et Bidule par rapport à Chose... Oui, j'en ai rien à faire.
Et le contexte établissement est tenu en partie par le CDE aussi. Aussi improbable que cela puisse paraître, hier après-midi je sors de ma salle pour récupérer mes élèves qui attendaient tranquillement dans le couloir. Je vois la CDE arriver, mes élèves sont agités. Je leur dis de se calmer, ce qu'ils font. Et là je vois deux élèves (dont un de ma classe) se chamailler devant la CDE. Je sépare les deux élèves en passant un savon. La CDE, elle, est passée et n'a rien dit alors même que dans le couloir le bruit est fort, et le bruit résonne. Elle est passée et a disparu comme elle est arrivée : sans un mot. J'ai repris mon élève en lui disant grosso modo qu'il est débile qu'il y avait la principale. Il a haussé les épaules et a dit "Et alors ?". Cet élève est un élève correct sur le plan comportemental en classe.
=> comme certains l'ont souligné, tout n'est pas affaire de prof dans sa salle, c'est un tout.
Et quant aux collègues, c'est quelque chose qui me dépasse que ce soit en conseil de classe et en formation. Lors d'une présentation à l'ESPE, je me suis interrompu pour engueuler deux collègues stagiaires en fond de salle qui discutaient assez fort. Leur discussion était agrémentée de gestes. Ils l'ont mal pris mais autant dire que je n'en avais rien à faire. Question de principe.
- CasparProphète
Le bavardage n'est pas l'apanage des élèves en effet, il n'y a qu'à constater le brouhaha à la réunion de pré-rentrée.
Dernière réunion plénière: trois collègues derrière moi ont parlé très fort du bouquet qu'ils allaient acheter à je ne sais quelle autre collègue: j'entendais à peine le proviseur et les questions qui lui étaient posées.
Le cde et la VS sont aussi pour beaucoup dans l'ambiance générale évidemment.
Pour ce qui est des rangs: souvent, beaucoup de collègues (j'en fais parfois partie) traînent en salle des profs après la sonnerie et les élèves prennent de mauvaises habitudes et ne se rangent pas tout de suite. J'ai enseigné dans un collège ou le cde et le cpe patrouillaient dans la cour à chaque récré et curieusement toutes les classes étaient bien rangées.
Dernière réunion plénière: trois collègues derrière moi ont parlé très fort du bouquet qu'ils allaient acheter à je ne sais quelle autre collègue: j'entendais à peine le proviseur et les questions qui lui étaient posées.
Le cde et la VS sont aussi pour beaucoup dans l'ambiance générale évidemment.
Pour ce qui est des rangs: souvent, beaucoup de collègues (j'en fais parfois partie) traînent en salle des profs après la sonnerie et les élèves prennent de mauvaises habitudes et ne se rangent pas tout de suite. J'ai enseigné dans un collège ou le cde et le cpe patrouillaient dans la cour à chaque récré et curieusement toutes les classes étaient bien rangées.
- lene75Prophète
J'ai naïvement cru au début que les bavardages des élèves avaient la même fonction que ceux des adultes : marquer leur désapprobation par rapport au cours. Mais en fait ça n'a rien à voir.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- CasparProphète
Non, c'est juste une envie irrépressible de dire ce qu'on a à dire là, maintenant, tout de suite...
Paradoxe du cours de langue vivante: parlez...mais taisez-vous.
Paradoxe du cours de langue vivante: parlez...mais taisez-vous.
- gregforeverGrand sage
Cette année pour la première fois, mes BTS ont demandé à faire leurs DS avec les écouteurs sur les oreilles!
- CasparProphète
gregforever a écrit:Cette année pour la première fois, mes BTS ont demandé à faire leurs DS avec les écouteurs sur les oreilles!
On est dans une époque de sonorisation du monde: le silence fait peur ou angoisse, il faut un bruit de fond partout.
- CatalunyaExpert spécialisé
Ça en dit long sur la qualité de leur "travail".Kilmeny a écrit:Un jour, j'avais un devoir de 12 à 13h. Dans la cours la radio-amateur des élèves diffusaient une musique de tous les diables, des basses en folie, un son assourdissant. Paniquée, je dis aux élèves : "on va envoyer quelqu'un à l'administration pour faire cesser cela". Réponse des élèves : mais non, ça nous permet de nous concentrer. On travaille toujours avec de la musique chez nous.
- zigmag17Guide spirituel
Vous pourriez être un peu plus indulgents avec de vrais mélomanes qui écoutent du Mozart ou du Bach même en classe!!!
- VolubilysGrand sage
La grande mode dans le primaire (liée aux classes flexibles, îlots, Montessofreinetactif...) c'est de mettre à disposition des élèves des casques anti-bruit (enfin limitateur de bruit)...
Bon, j'avoue, honte à moi, j'ai un élève avec un TDA pour qui le casque est un moyen de concentrer plus efficacement j'en ai donc mis à disposition, car en double niveau, il y a toujours un peu de bruit du fait quand quand un groupe travaille en autonomie, je bosse avec l'autre, ce qui provoque du bruit et de l'agitation...
Bon, j'avoue, honte à moi, j'ai un élève avec un TDA pour qui le casque est un moyen de concentrer plus efficacement j'en ai donc mis à disposition, car en double niveau, il y a toujours un peu de bruit du fait quand quand un groupe travaille en autonomie, je bosse avec l'autre, ce qui provoque du bruit et de l'agitation...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- CasparProphète
zigmag17 a écrit:Vous pourriez être un peu plus indulgents avec de vrais mélomanes qui écoutent du Mozart ou du Bach même en classe!!!
Dernier voyage scolaire en car: les élèves du fond avaient mis du rap à fond sur leurs enceintes, je leur ai dit ok pour la musique, mais je veux de la flûte à bec baroque. Ils ont obtempéré (momentanément) j'ai ensuite interdit la musique (sauf avec écouteurs ou très , très basse).
- ElbertaHabitué du forum
Je rêve d'avoir en classe un système découvert lors d'une sortie : chaque élève a un casque, le prof a un casque relié à un micro.
Avantage 1 : on parle à voie basse
Avantage 2 : bavardages impossibles
Avantage 1 : on parle à voie basse
Avantage 2 : bavardages impossibles
- zigmag17Guide spirituel
Si je dis "baroque" à mes élèves la réponse va fuser illico "Il existe pas ce mot madame!" suivi, je parie à 90%, de la remarque d'un petit malin "Elle veut dire Skyrock wesh".
Je tenterai l'année prochaine.
Pour ma part je rêve de brouilleurs de portables...
Je tenterai l'année prochaine.
Pour ma part je rêve de brouilleurs de portables...
- lene75Prophète
Caspar a écrit:gregforever a écrit:Cette année pour la première fois, mes BTS ont demandé à faire leurs DS avec les écouteurs sur les oreilles!
On est dans une époque de sonorisation du monde: le silence fait peur ou angoisse, il faut un bruit de fond partout.
Je suis tellement d'un autre temps que j'avais compris qu'ils voulaient porter des casques anti-bruit.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PonocratesExpert spécialisé
Pas nécessairement. Adolescente, je travaillais très souvent avec la radio ou la télévision - série débile de préférence- pour me tenir compagnie. Adulte, le correction en salle des prof" extrêmement bruyante ne me pose pas de problème tant que l'on ne vient pas me parler. J'apprécie à présent davantage le silence, mais je peux mettre de la musique ou un truc débile soit pour pour me donner du rythme, créer une ambiance, soit, c'est difficile à expliquer, parce que la présence de ce bruit choisi m'oblige à passer en mode sous-marin, à en faire abstraction pour travailler, comme si je changeais de mode d'attention.Catalunya a écrit:Ça en dit long sur la qualité de leur "travail".Kilmeny a écrit:Un jour, j'avais un devoir de 12 à 13h. Dans la cours la radio-amateur des élèves diffusaient une musique de tous les diables, des basses en folie, un son assourdissant. Paniquée, je dis aux élèves : "on va envoyer quelqu'un à l'administration pour faire cesser cela". Réponse des élèves : mais non, ça nous permet de nous concentrer. On travaille toujours avec de la musique chez nous.
Le silence c'est un truc d'homme des villes, qui a du double vitrage - et encore. Des oiseaux qui chantent, des mouches, des abeilles, le vent dans les arbres, des meubles qui craquent: normalement la vie n'est pas silencieuse et elle produit un environnement sonore relativement régulier. Quand tout se tait, c'est qu'il y a un danger, un prédateur qui rôde - voir l'usage du silence comme angoissant dans les films d'horreur. Peut-être que ce besoin de "bruit", c'est le besoin d'être rassuré, de savoir que la vie continue ailleurs de façon normale, je peux m'abstraire de ce monde sans risque. Mais ce n'est peut-être qu'une rationalisation, à une époque je mettais la radio ou la télévision en mode sommeil pour me faire bercer et m'endormir.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- lene75Prophète
Ce n'est pas le même type de bruit. Je suis de la campagne, et c'est ce qui fait que je ne supporte pas les bruits de ville, justement : voiture, etc., mais aussi radio, télé, conversations, éclats de voix, etc. Le chant des oiseaux, le vent, etc., aucun souci, au contraire, ça me berce, même des bruits de tronçonneuses, tondeuses ou autres, ce n'est pas gênant. Mes filles qui sont de la ville, elles, ne sont pas gênées par les voitures qui font un bruit infernal, pas réveillées par les sirènes de pompiers, mais se plaignent qu'elles ne peuvent pas dormir quand il y a des oiseaux...
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AiônNiveau 8
Phénomène constatable dans nombre de salles de classe, c'est fou le nombre de collègues qui s'égosillent devant des classes agitées
Je suis bien d'accord. Même après 15 ans d'école. Il doit y avoir des collègues qui ne savent pas crier assez fort.
- faustine62Érudit
Lefteris a écrit:Il y a le perturbateur né : entrée en cours 8H00 . Il ou elle jacasse bruyamment la porte passée (ce qui est intolérable). Là , on a plusieurs scénarios/ conflit , dès 8H01. On lui demande de se taire : il explose, injurie, n'attendant que ça. On lui demande de changer de place : début d'une négociation pénible destinée à faire perdre du temps. Le ton monte, "posture" outragée, on jette au sol sa chaise, on sort de la classe avec des airs de génie incompris.zigmag17 a écrit:Je vois qu'on a les mêmes... Mais on ne me fera pas croire qu'ils suivent plusieurs cursus dans deux lycées en même temps!!!
Il y a ensuite le diarrhéique verbal pathologique : une réflexion , deux. Il répond, souvent insolemment, parce que Sa Majesté Dunombril estime qu'on ne doit rien lui dire, qu'on doit savoir parler dans son bruit, parce qu'il le vaut bien. Un deuxième *** s'en mêle, puis un troisième fait un commentaire. Puis un quatrième commente le commentaire. UN cinquième commente le commentaire du commentaire, à moins que ce ne soit à nouveau le premier coupable. Au bout d'un certain nombre de commentaires de commentaires, un dialogue s'instaure. Un genre plateau télé, en encore plus débile. Là, on en punit un , on en vire un autre. Alors débutent les commentaires sur la punition , sur l'injustice, sur les responsabilités des uns et des autres. On vire, on punit, on a perdu 1/3 du cours, la moitié. Et ça recommence dans le suivant, dans une autre matière (nous tenons une fiche collective, et on retrouve les mêmes).
Il me semblait qu'empêcher le fonctionnement d'un service ou d'une mission publique était un délit. Mais dans l'EN , pas de problème, c'est un petit vice pas trop grave et parfois bien sympathique.
On ditait du La Bruyère
- LefterisEsprit sacré
Je suis né trop tard dans un monde trop vieux ...faustine62 a écrit:
On ditait du La Bruyère
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Je n'y avais pas pensé, mais c'est peut-être l'avenir que tu nous décris. D'autant plus que les classes seront surchargées, voire selon le rêve de certains , sur des salles ou sites différents .Elberta a écrit:Je rêve d'avoir en classe un système découvert lors d'une sortie : chaque élève a un casque, le prof a un casque relié à un micro.
Avantage 1 : on parle à voie basse
Avantage 2 : bavardages impossibles
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- AscagneGrand sage
J'ai essayé de calculer le temps et l'argent perdus à cause des bavardages, entre autres problèmes de comportement, dans mes classes cette année. Cela doit bien s'élever à l'équivalent de cinq/six cours en seconde... et plus de la moitié des cours avec la première technologique. Je ne plaisante pas, hélas. En fait, avec la première technologique, le nombre de minutes passées dans une forme de "silence" doit être très restreint.
- LefterisEsprit sacré
Moi je compte une à deux séquences/chapitres par an, si je fais la différence entre d'ex-bonnes classes et les classes de bavards. Deux mois de cours au bas mot. Le bavardage et l'indiscipline, c'est donc comme je dis du vol . La République paie pour des cours qui n'ont pas lieu.Ascagne a écrit:J'ai essayé de calculer le temps et l'argent perdus à cause des bavardages, entre autres problèmes de comportement, dans mes classes cette année. Cela doit bien s'élever à l'équivalent de cinq/six cours en seconde... et plus de la moitié des cours avec la première technologique. Je ne plaisante pas, hélas. En fait, avec la première technologique, le nombre de minutes passées dans une forme de "silence" doit être très restreint.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- KimberliteExpert
Personnellement, j'ai toujours appris mes cours avec la radio... à l'époque, j'étais toujours sur France Inter, car pas de pub, pas d'animateurs criards, et un réglage du son très naturel (en fait, je reconnaissais la radio immédiatement, à son "son"). Effectivement, si on est seul, entendre des voix a quelque chose de rassurant, surtout si ce sont des voix habituelles. Je savais d'ailleurs quelle heure il était grâce aux émissions.
J'avoue, j'écoutais généralement ce qui se disait en même temps que j'apprenais, et je décrochais du sujet traité uniquement pour des exercices demandant une grande concentration (mais relire un cours et l'apprendre en même temps ne me posait aucun problème). La radio me donnait un rythme, aussi.
Honte à moi, je bavardais aussi pas mal en cours... tout en suivant le cours (j'ai même abondamment commenté les cours de fac, en étant assise dans les premiers rangs avec des amis, surtout un ami. Le même avec qui j'étais capable de suivre un film tout en le commentant...). Mais j'ai toujours bavardé discrètement (un truc qu'on rencontre encore beaucoup avec les bons, enfin surtout les bonnes élèves!).
Mais tout ceci est quand même bien différent de la diarrhée verbale de nombre d'élèves (je vais peut-être passer au terme "incontinence verbale", mais pour les choquer, j'aime bien expliquer aux élèves qu'ils ont un problème de diarrhée verbale: ils ne peuvent pas s'empêcher de parler, et ce qui sort de leur bouche n'est pas ce que l'on peut attendre de mieux). La typologie donnée précédemment est bonne.
J'ai aussi les pathologiques, qui parlent même tout seuls, qui ont besoin de déclarer qu'ils ont perdu leur stylo rouge à haute voix, qu'ils ont faim, ou mal au doigt (généralement je leur demande de souffrir, voire mourir en silence...). Quelques-uns sont encore plus malades: marmonnent, font des bruits bizarres, ont des paroles peu compréhensibles et cohérentes. Ces individus mettent parfois même leurs camarades, pourtant bavards, à bout.
J'ai les saintes Nitouche: mais j'ai rien fait, madame! Non, je ne parlais pas! (Mais oui, ta bouche s'agitait toute seule, et du son en sortait, mais ce n'est pas parler...). Il y a aussi les "balances" : madame, c'est bidule qui me parlait, j'ai fait que répondre! Mais madame, y a machin, il parle plus que moi!
Certains pensent arriver à se cacher derrière leur main ou leur bras, voire leurs cheveux...
La majorité des élèves ne supporte pas de n'être pas occupée... le pire est donc pour eux les contrôles. Quand ils ont terminé, ils ne savent plus quoi faire, et se tournent évidemment vers le bavardage. Le truc effarant est qu'ils ne comprennent pas qu'on se fâche: "mais madame, j'ai fini" (et alors?). "On ne fait rien de mal" (si, c'est interdit, point!), "on ne trichait pas" (manquerait plus que ça!).
En cours, on a aussi les malins qui osent un "mais madame, on parlait du cours" (au lieu de m'écouter... c'est malin...).
Parfois, ils essaient de faire douter "madame, je ne parlais pas, c'est pas vrai machin" (et évidemment, le meilleur pote pas crédible du tout prétend que non, c'est vrai, il ne parlait pas).
Je rêve souvent d'avoir l'autorisation de leur mettre un bâillon, bien serré...
K.
J'avoue, j'écoutais généralement ce qui se disait en même temps que j'apprenais, et je décrochais du sujet traité uniquement pour des exercices demandant une grande concentration (mais relire un cours et l'apprendre en même temps ne me posait aucun problème). La radio me donnait un rythme, aussi.
Honte à moi, je bavardais aussi pas mal en cours... tout en suivant le cours (j'ai même abondamment commenté les cours de fac, en étant assise dans les premiers rangs avec des amis, surtout un ami. Le même avec qui j'étais capable de suivre un film tout en le commentant...). Mais j'ai toujours bavardé discrètement (un truc qu'on rencontre encore beaucoup avec les bons, enfin surtout les bonnes élèves!).
Mais tout ceci est quand même bien différent de la diarrhée verbale de nombre d'élèves (je vais peut-être passer au terme "incontinence verbale", mais pour les choquer, j'aime bien expliquer aux élèves qu'ils ont un problème de diarrhée verbale: ils ne peuvent pas s'empêcher de parler, et ce qui sort de leur bouche n'est pas ce que l'on peut attendre de mieux). La typologie donnée précédemment est bonne.
J'ai aussi les pathologiques, qui parlent même tout seuls, qui ont besoin de déclarer qu'ils ont perdu leur stylo rouge à haute voix, qu'ils ont faim, ou mal au doigt (généralement je leur demande de souffrir, voire mourir en silence...). Quelques-uns sont encore plus malades: marmonnent, font des bruits bizarres, ont des paroles peu compréhensibles et cohérentes. Ces individus mettent parfois même leurs camarades, pourtant bavards, à bout.
J'ai les saintes Nitouche: mais j'ai rien fait, madame! Non, je ne parlais pas! (Mais oui, ta bouche s'agitait toute seule, et du son en sortait, mais ce n'est pas parler...). Il y a aussi les "balances" : madame, c'est bidule qui me parlait, j'ai fait que répondre! Mais madame, y a machin, il parle plus que moi!
Certains pensent arriver à se cacher derrière leur main ou leur bras, voire leurs cheveux...
La majorité des élèves ne supporte pas de n'être pas occupée... le pire est donc pour eux les contrôles. Quand ils ont terminé, ils ne savent plus quoi faire, et se tournent évidemment vers le bavardage. Le truc effarant est qu'ils ne comprennent pas qu'on se fâche: "mais madame, j'ai fini" (et alors?). "On ne fait rien de mal" (si, c'est interdit, point!), "on ne trichait pas" (manquerait plus que ça!).
En cours, on a aussi les malins qui osent un "mais madame, on parlait du cours" (au lieu de m'écouter... c'est malin...).
Parfois, ils essaient de faire douter "madame, je ne parlais pas, c'est pas vrai machin" (et évidemment, le meilleur pote pas crédible du tout prétend que non, c'est vrai, il ne parlait pas).
Je rêve souvent d'avoir l'autorisation de leur mettre un bâillon, bien serré...
K.
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- Spoiler:
- zigmag17Guide spirituel
Il y a peu, dans une classe de GA, j'ai compté en mon for intérieur et en rageant (intérieurement aussi) qu'un silence total durait huit secondes, avant que reprennent les bruits habituels: bavardages, chaises qui grincent, stylos qui tombent, feuilles qui se froissent, etc. Huit secondes.
Perte d'heures et retard sur le programme? Mieux vaut ne pas trop y penser.
Perte d'heures et retard sur le programme? Mieux vaut ne pas trop y penser.
- CasparProphète
Ponocrates a écrit:Pas nécessairement. Adolescente, je travaillais très souvent avec la radio ou la télévision - série débile de préférence- pour me tenir compagnie. Adulte, le correction en salle des prof" extrêmement bruyante ne me pose pas de problème tant que l'on ne vient pas me parler. J'apprécie à présent davantage le silence, mais je peux mettre de la musique ou un truc débile soit pour pour me donner du rythme, créer une ambiance, soit, c'est difficile à expliquer, parce que la présence de ce bruit choisi m'oblige à passer en mode sous-marin, à en faire abstraction pour travailler, comme si je changeais de mode d'attention.Catalunya a écrit:Ça en dit long sur la qualité de leur "travail".Kilmeny a écrit:Un jour, j'avais un devoir de 12 à 13h. Dans la cours la radio-amateur des élèves diffusaient une musique de tous les diables, des basses en folie, un son assourdissant. Paniquée, je dis aux élèves : "on va envoyer quelqu'un à l'administration pour faire cesser cela". Réponse des élèves : mais non, ça nous permet de nous concentrer. On travaille toujours avec de la musique chez nous.
Le silence c'est un truc d'homme des villes, qui a du double vitrage - et encore. Des oiseaux qui chantent, des mouches, des abeilles, le vent dans les arbres, des meubles qui craquent: normalement la vie n'est pas silencieuse et elle produit un environnement sonore relativement régulier. Quand tout se tait, c'est qu'il y a un danger, un prédateur qui rôde - voir l'usage du silence comme angoissant dans les films d'horreur. Peut-être que ce besoin de "bruit", c'est le besoin d'être rassuré, de savoir que la vie continue ailleurs de façon normale, je peux m'abstraire de ce monde sans risque. Mais ce n'est peut-être qu'une rationalisation, à une époque je mettais la radio ou la télévision en mode sommeil pour me faire bercer et m'endormir.
Le silence est évidemment toujours relatif, même dans un lieu où le silence est quasiment absolu on entend les sons de son propre corps: respiration, coeur...
- Volo'Neoprof expérimenté
Alain Corbin souligne dans Histoire du silence, que le silence n'est pas opposé à bruit. Le silence est cette autre chose qui n'est pas parasitée mais qui comporte du bruit.
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