- CasparProphète
Mes derniers cours auront lieu le 4 juin. Après je fais passer des oraux, je surveille les épreuves du bac et je corrige des copies. c'est du travail, je ne vais pas me tourner les pouces mais rien à voir en effet avec les cours et leur préparation.
(Mara-Jade, je pense que les diverses réponses ont tout de même été nuancées et ne se résument pas non plus à "gagner de l'argent". Mais si Ludwie espérait des réponses du style "enseigner est ma vie, ma passion, je ne pourrais pas m'en passer" elle a peut-être été déçue en effet. Tout dépend aussi des conditions d'enseignement: je m'épanouis beaucoup plus depuis que j'ai été nommé en lycée et qui plus est dans un gros lycée, où on peut faire sa vie tranquillement, éviter les collègues toxiques et ne pas être le seul prof d'anglais du village que tout le monde connaît...)
(Mara-Jade, je pense que les diverses réponses ont tout de même été nuancées et ne se résument pas non plus à "gagner de l'argent". Mais si Ludwie espérait des réponses du style "enseigner est ma vie, ma passion, je ne pourrais pas m'en passer" elle a peut-être été déçue en effet. Tout dépend aussi des conditions d'enseignement: je m'épanouis beaucoup plus depuis que j'ai été nommé en lycée et qui plus est dans un gros lycée, où on peut faire sa vie tranquillement, éviter les collègues toxiques et ne pas être le seul prof d'anglais du village que tout le monde connaît...)
- LefterisEsprit sacré
Très bien soupesé la question depuis que je bosse : je peux m'arrêter du jour au lendemain. Des activités (pas une seule et unique) , ne manquent pas.Mara-jade a écrit:l'être humain a besoin de travailler ou, du moins, d'avoir une occupation lui permettant de voir du monde, de se sentir utile et d'occuper son temps, tout bonnement. Croyez-moi, j'ai bien étudié la question. Une simple passion ne suffirait pas sur le (très) long terme.
Oui, plus qu'un travail, une corvée. Je te mets face à mes élèves, tu dis la même chose au bout de deux heures...Travailler est tellement plus qu'une question de salaire, et enseigner est bien plus qu'un travail pour un certain nombre d'entre nous.
Effectivement. Mais les conditions font partie intégrante du métier désormais, il n'y aura sans doute plus de frein à la dégradation. Les projets à venir contre l'EN et la FP sont clairs.
Ce n'est pas le métier qui dégoûte, mais les conditions dans lesquelles nous sommes contraints de l'exercer.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ElevenNeoprof expérimenté
Il est clair que la profession ne fait plus rêver. Il y a quatre ans, j'étais beaucoup plus optimiste qu'aujourd'hui sur le métier de professeur, je me doutais un peu de la réalité du métier mais tant qu'on n'a pas fait cours devant une classe on ne peut pas comprendre à quel point ce métier est prenant et fatiguant (être toujours en représentation). Certes, les vacances c'est bien mais quand on passe la moitié de ses vacances à faire des cours, des copies, des bulletins, même si on a le luxe d'être chez soi, on est toujours au travail dans sa tête.
Pour plusieurs raisons, je vais me reconvertir. Tout dépend de l'établissement dans lequel on enseigne, je pars en aimant toujours ce métier grâce à une dernière expérience dans un établissement très bien géré. Je sais que je ne pourrai pas faire ce métier jusqu'à la retraite alors je préfère partir tant que je peux et tant que l'envie d'apprendre est encore présente.
Pour plusieurs raisons, je vais me reconvertir. Tout dépend de l'établissement dans lequel on enseigne, je pars en aimant toujours ce métier grâce à une dernière expérience dans un établissement très bien géré. Je sais que je ne pourrai pas faire ce métier jusqu'à la retraite alors je préfère partir tant que je peux et tant que l'envie d'apprendre est encore présente.
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- ElaïnaDevin
Mara-jade a écrit: mais si demain vous gagnez au loto, êtes-vous bien sûrs que vous n'enseigneriez plus ? Il est fort à parier qu'on vous retrouverait en dépression au bout d'un moment ; l'être humain a besoin de travailler ou, du moins, d'avoir une occupation lui permettant de voir du monde, de se sentir utile et d'occuper son temps, tout bonnement. Croyez-moi, j'ai bien étudié la question. Une simple passion ne suffirait pas sur le (très) long terme. Travailler est tellement plus qu'une question de salaire, et enseigner est bien plus qu'un travail pour un certain nombre d'entre nous. Ce n'est pas le métier qui dégoûte, mais les conditions dans lesquelles nous sommes contraints de l'exercer.
)
Ma foi, je connais des tas de mères au foyer (bah oui, je viens d'un milieu très catholique) qui sont très heureuses de leur condition. Et si, si, personnellement, je me satisferais très bien d'une vie sans avoir à bosser, où je pourrais passer ma vie à m'occuper des miens, bouquiner, faire des jeux vidéo, m'engager dans des associations... J'ai dû être princesse dans une autre vie
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- CasparProphète
Oui, cela dépend des gens je crois... certains ne supporteraient pas de ne pas travailler, d'autres si. Je me suis mis à la musique à haute dose, ça m'occupe bien et ça me permet de voir du monde (pratique d'ensemble, cours divers) et sinon il y a le bénévolat dans des associations (d'où on peut s'en aller dès qu'on en a assez).
- ZagaraGuide spirituel
Y'a tellement mieux à faire de sa vie que bosser.
Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée et tu peux très bien continuer à la faire sans salaire.
Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée et tu peux très bien continuer à la faire sans salaire.
- IrulanHabitué du forum
Lefteris a écrit:Très bien soupesé la question depuis que je bosse : je peux m'arrêter du jour au lendemain. Des activités (pas une seule et unique) , ne manquent pas.
Ah oui, mais soupeser la question est une chose, expérimenter la réalité en est une autre. Si tu t'arrêtes de bosser, tu seras heureux d'enchaîner les activités pendant quoi, plusieurs années peut-être. Croire qu'on peut vivre heureux sans travailler est une chimère, mais il existe toujours des exceptions. As-tu déjà arrêté de travailler plusieurs années Zagara, pour affirmer cela ? Je précise que je pensais la même chose que toi avant.
Je te mets face à mes élèves, tu dis la même chose au bout de deux heures...
J'en ai eu des difficiles. Des, qui la première heure, se mettent trois par trois d'autorité, répètent chaque phrase de la dictée, ponctuation comprise, pour te faire enrager et annuler ta punition collective maladroitement décidée face aux bavardages incessants et au refus de se mettre au travail, des qui se jettent des boulettes de papier faits avec la pancarte de leur prénom. Ce n'était que la première heure et j’ai oublié pas mal de détails. Au début de la seconde heure, un élève, dont j’ai compris bien vite qu'il était le souffre-douleur de ses camarades, me demande avec agressivité : "Vous ne connaissez TOUJOURS pas nos noms ?" Effectivement, quand tu en as des comme ça, tu n'as pas envie de te lever le matin. Du tout.
Le fait d'être en perpétuelle représentation est effectivement très dur à tenir. Les comédiens font au plus deux représentations par jour sur une même journée je crois, sur une période donnée. Et ils jouent la même pièce. Quand on est rodé (et qu'aucune réforme ne vient tout mettre en l’air), on travaille quand même de moins en moins (enfin, je crois, j'ai toujours travaillé comme une mule). Les chapitres sont déjà prêts.
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Ad augusta per angusta.
- ZagaraGuide spirituel
Je n'ai pas bossé pendant 10 ans, je ne faisais que des jeux et des assoces, et je m'en portais très bien. Aujourd'hui je passe ma vie à vomir des pages et à corriger des copies, et je n'ai pas assez de temps pour mener de front tous les loisirs que j'aimerais faire. Ouais, file moins un million, je le place et je saurai m'occuper, ne t'inquiète pas.
- CasparProphète
J'admire les comédiens mais pour moi la fameuse comparaison prof/comédien n'est pas opérante tant les deux métiers sont différents. Oui, nous sommes devant un "public" aussi, et nous devons parfois jouer la comédie mais vraiment ça s'arrête là.
- ZagaraGuide spirituel
Depuis que le public de théâtre a arrêté de bavarder, de hurler et de jeter des tomates à la tête des comédiens, les deux métiers ont bifurqués.Caspar a écrit:J'admire les comédiens mais pour moi la fameuse comparaison prof/comédien n'est pas opérante tant les deux métiers sont différents. Oui, nous sommes devant un "public" aussi, et nous devons parfois jouer la comédie mais vraiment ça s'arrête là.
- ElaïnaDevin
Personnellement je n'ai pas arrêté plusieurs années mais deux fois plusieurs mois à cause de congés maternité. Eh bien même avec les difficultés que connaît chaque mère après une naissance, j'ai été très heureuse pendant ces moments où je n'avais rien d'autre à faire que de gérer l'existence d'êtres que j'avais choisi de mettre au monde - et accessoirement de bosser ma thèse, que j'avais choisie aussi.
C'est quand même un monde de ne pas comprendre qu'on n'a pas tous les mêmes aspirations dans la vie. A titre personnel, je m'entends très bien avec moi-même, la solitude ne me dérange pas. Donc même du pont de vue de la socialisation, le travail ne me serait pas indispensable si j'avais les moyens de ne pas travailler.
C'est quand même un monde de ne pas comprendre qu'on n'a pas tous les mêmes aspirations dans la vie. A titre personnel, je m'entends très bien avec moi-même, la solitude ne me dérange pas. Donc même du pont de vue de la socialisation, le travail ne me serait pas indispensable si j'avais les moyens de ne pas travailler.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- Ramanujan974Érudit
Caspar a écrit:J'admire les comédiens mais pour moi la fameuse comparaison prof/comédien n'est pas opérante tant les deux métiers sont différents. Oui, nous sommes devant un "public" aussi, et nous devons parfois jouer la comédie mais vraiment ça s'arrête là.
Et les spectateurs paient pour voir les comédiens !
Ah, si chaque élève me donnait 5 € en entrant dans la classe ...
- CasparProphète
Zagara a écrit:Depuis que le public de théâtre a arrêté de bavarder, hurler et de jeter des tomates à la tête des comédiens, les deux métiers ont bifurqués.Caspar a écrit:J'admire les comédiens mais pour moi la fameuse comparaison prof/comédien n'est pas opérante tant les deux métiers sont différents. Oui, nous sommes devant un "public" aussi, et nous devons parfois jouer la comédie mais vraiment ça s'arrête là.
- DesolationRowEmpereur
Je peux me tromper, mais si on me donnait des millions, je suis à peu près sûr que je n'arrêterais pas de travailler pour autant.
- OudemiaBon génie
Je n'ai pas travaillé jusqu'à l'âge de 41 ans (quand mon vieux mari a vu arriver l'âge de la retraite..) !
Les ressources documentaires étaient limitées (pas d'internet), mais qu'est-ce que j'ai pu lire ! et profiter des enfants !
Edit : certes, DR, mais si tu pouvais faire la même chose en te passant des copies, de l'organisation des cours etc...
Les ressources documentaires étaient limitées (pas d'internet), mais qu'est-ce que j'ai pu lire ! et profiter des enfants !
Edit : certes, DR, mais si tu pouvais faire la même chose en te passant des copies, de l'organisation des cours etc...
- IrulanHabitué du forum
Il existe surtout beaucoup de femmes au foyer qui sont en totale déprime, et si celles dont tu parles Elaïna sont contentes ainsi, c'est qu'elles sont dans un schéma très traditionnel qui semble leur convenir (leur convient-il vraiment, d'ailleurs ? Bon, avec x enfants, elles sont bien occupées, ça c'est certain). Ah non, ce n'est pas un monde, c'est simplement une conversation je crois, je te dis que j'ai les mêmes aspirations que toi. Tu es tout simplement capable de vivre un peu à la Rousseau (qui n'en était pas capable lui-même, d'ailleurs). Comme dit Caspar, ça doit dépendre des gens après tout, puisqu’il s'avère que j'ai les mêmes activités que celles que tu décris Elaïna. Le bénévolat, c'est souvent insuffisant, ce n'est pas pareil. Mais bon, je fais dériver la conversation, désolée.
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Ad augusta per angusta.
- AiônNiveau 8
Zagara a écrit:Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée
La langue française est effectivement piégeuse. Si on ne distingue pas entre labor et officium on aboutit immédiatement à de faux problèmes conceptuels, ou aux reproches sordides de paresse venant des cols blancs aux cols bleus dont LREM s'est faite spécialiste. Mais en bon français les deux s'appellent bien du "travail". Le travail scolaire c'est encore autre chose, c'est skhôlé, le loisir, mais ça ne marche que grâce à un grand nombre de pauvres petits pédagogues, esclaves comme chacun sait.
Odon Vallet, Le pédagogue est un esclave, 1999.
https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1999_num_61_1_2576
Les bourgeoises à famille nombreuse travaillent dans la salle d'accouchement et accomplissent du travail domestique. C'est une illusion de penser qu'elle, ne peinent pas parce qu'elles ne sont pas salariées.
- DesolationRowEmpereur
Oudemia a écrit:Je n'ai pas travaillé jusqu'à l'âge de 41 ans (quand mon vieux mari a vu arriver l'âge de la retraite..) !
Les ressources documentaires étaient limitées (pas d'internet), mais qu'est-ce que j'ai pu lire ! et profiter des enfants !
Edit : certes, DR, mais si tu pouvais faire la même chose en te passant des copies, de l'organisation des cours etc...
Tu frappes un homme à terre, Oudemia, en me parlant de copies
Je crois que je m'ennuierais si je n'avais pas mon travail. Je suis extrêmement paresseux, donc il me faut une occupation relativement contraignante pour me forcer à ne pas devenir un légume.
- CasparProphète
Je connais pas mal de retraités très heureux d'avoir arrêté de travailler, mais c'est socialement acceptable puisque c'est une retraite "bien méritée". Personne ne se demande non plus comment une femme (ou un homme au foyer) avec enfants occupe ses journées mais c'est sûr qu'un rentier de 40 ans de nos jours serait sans doute un peu regardé de travers...
DR: tu enseignes dans le supérieur, ça change peut-être un peu la donne...
Comme tu le dis Mara-jade, il faudrait sans doute ne pas travailler plusieurs années de suite pour se rendre compte de ce que ça fait. De même que Ludwie se fera une idée plus précise du métier quand elle aura enseigné un peu plus longtemps que deux semaines.
EDIT: Je me reconnais dans le côté paresseux/légume en devenir.
DR: tu enseignes dans le supérieur, ça change peut-être un peu la donne...
Comme tu le dis Mara-jade, il faudrait sans doute ne pas travailler plusieurs années de suite pour se rendre compte de ce que ça fait. De même que Ludwie se fera une idée plus précise du métier quand elle aura enseigné un peu plus longtemps que deux semaines.
EDIT: Je me reconnais dans le côté paresseux/légume en devenir.
- IrulanHabitué du forum
Je suis un peu comme toi DR . Enfin, je ne suis pas paresseuse du tout, et je ne pense pas que tu le sois non plus, mais sans travail je manque de discipline personnelle.
EDIT : ah oui, et je ne faisais la comparaison avec les comédiens que par rapport à l'énergie fournie lors d'une représentation, pour bien marquer le fait que nous dépensions une énergie de dingue, pour paraphraser l’autre, devant les élèves. Nous jouons un rôle, également. J'ai connu des collègues qui ne se maquillaient que pour faire cours ou qui étaient très différents dans la vraie vie (adorables) et devant les élèves (mode dragon activé).
EDIT : ah oui, et je ne faisais la comparaison avec les comédiens que par rapport à l'énergie fournie lors d'une représentation, pour bien marquer le fait que nous dépensions une énergie de dingue, pour paraphraser l’autre, devant les élèves. Nous jouons un rôle, également. J'ai connu des collègues qui ne se maquillaient que pour faire cours ou qui étaient très différents dans la vraie vie (adorables) et devant les élèves (mode dragon activé).
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Ad augusta per angusta.
- OudemiaBon génie
Je crois que je me créais des contraintes, en décidant de me documenter sérieusement sur la mycologie, le château de Versailles, et quelques autres marottes.
- OrlandaFidèle du forum
Je rejoins Mara-Jade sur un point: je ne me vois pas m'arrêter de travailler. Si je devais gagner des millions, j'en profiterais pour essayer de me trouver un autre travail.
C'est d'ailleurs une évolution qui m'inquiète me concernant: depuis deux ans, en gros, je ne supporte plus vraiment d'être en vacances. Je suis loin de ma région d'origine et les circonstances ont éparpillé la bande d'amis que j'avais, et ma ville, si elle est jolie, est remplie de gens dont je ne partage pas vraiment les préoccupations et les convictions. Je fraie, mais en surface. Mon conjoint travaille dans le privé, il a 6 semaines de vacances par an. Jusqu'à très récemment, je menais encore à côté des études et des recherches, mais j'ai tout brisé là, le jeu n'en valait plus vraiment la chandelle. Les activités de loisirs, aussi plaisantes soient-elles, ne sont jamais remplies que de dilletantes sympathiques, et sont payantes: elles ont des limites. Quand on a besoin de réelle stimulation, ce n'est pas suffisant. J'ai parfois un peu le vertige quand je me rends compte que cela ne suffit pas. Les autres à mon âge font des enfants ou les élèvent, et s'épargnent un temps, et parfois pour longtemps cette crise, je suppose.
Cela me paraît fou de l'écrire, mais je troquerais actuellement bien mes vacances contre une autre activité rémunératrice plus stimulante, que je n'ai pas vraiment trouvée...Je me croyais un peu anar, mais ces derniers temps, je souffre d'anomie! :lol:
C'est d'ailleurs une évolution qui m'inquiète me concernant: depuis deux ans, en gros, je ne supporte plus vraiment d'être en vacances. Je suis loin de ma région d'origine et les circonstances ont éparpillé la bande d'amis que j'avais, et ma ville, si elle est jolie, est remplie de gens dont je ne partage pas vraiment les préoccupations et les convictions. Je fraie, mais en surface. Mon conjoint travaille dans le privé, il a 6 semaines de vacances par an. Jusqu'à très récemment, je menais encore à côté des études et des recherches, mais j'ai tout brisé là, le jeu n'en valait plus vraiment la chandelle. Les activités de loisirs, aussi plaisantes soient-elles, ne sont jamais remplies que de dilletantes sympathiques, et sont payantes: elles ont des limites. Quand on a besoin de réelle stimulation, ce n'est pas suffisant. J'ai parfois un peu le vertige quand je me rends compte que cela ne suffit pas. Les autres à mon âge font des enfants ou les élèvent, et s'épargnent un temps, et parfois pour longtemps cette crise, je suppose.
Cela me paraît fou de l'écrire, mais je troquerais actuellement bien mes vacances contre une autre activité rémunératrice plus stimulante, que je n'ai pas vraiment trouvée...Je me croyais un peu anar, mais ces derniers temps, je souffre d'anomie! :lol:
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- AiônNiveau 8
Orlanda a écrit:Jusqu'à très récemment, je menais encore à côté des études et des recherches, mais j'ai tout brisé là, le jeu n'en valait plus vraiment la chandelle.
C'est sûr qu'étudier sans chandelle c'est très mauvais pour la vue. Tu as bien fait d'arrêter je pense
- maikreeeesseGrand sage
J'ai arrêté quelques temps de travailler pour mes enfants. Je ne me suis jamais ennuyée . Plus sérieusement je suis une solitaire : j'aime le jardin, marcher des heures en forêt me ballade en vélo ou en montagne seule. Si j'ai besoin de compagnie je prends un livre. Bref j'aime mon métier ne suis pas aigrie mais à 40 ans passés je continue pour le salaire et ai l'impression que le temps étant compté je le gaspille de plus en plus. Cetait le message optimiste de 19 h 50 !
- MathadorEmpereur
J'enseignerais peut-être, mais sans doute pas dans l'EN. Et j'ai déjà des projets hors enseignement.Mara-jade a écrit:Le salaire est évidemment la première raison de se lever le matin pour l'immense majorité des gens qui travaillent tout court, mais si demain vous gagnez au loto, êtes-vous bien sûrs que vous n'enseigneriez plus ? Il est fort à parier qu'on vous retrouverait en dépression au bout d'un moment ; l'être humain a besoin de travailler ou, du moins, d'avoir une occupation lui permettant de voir du monde, de se sentir utile et d'occuper son temps, tout bonnement.
Et pas forcément pour de bonnes raisons. Je m'attends effectivement à ce que certains supportent mal de voir que s'ils sont encore prisonniers de leur boulot pénible/contraignant/etc. à 40 ans c'est pas seulement parce qu'ils n'ont pas eu la chance d'être « bien nés » mais que c'est aussi le résultat de certains choix de vie qu'ils ont effectués.Caspar a écrit:Personne ne se demande non plus comment une femme (ou un homme au foyer) avec enfants occupe ses journées mais c'est sûr qu'un rentier de 40 ans de nos jours serait sans doute un peu regardé de travers...
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- wilfried12Habitué du forum
J'ai eu la chance de pouvoir vivre d'une réelle passion pendant presque 6 ans avec la possibilité de prendre des vacances quand je le voulais, et je connais pas mal de gens qui n'ont pas travaillé pendant une longue période, je ne vois pas du tout comment on peut affirmer qu'on serait forcément déprimé sans boulot vu ce que j'ai pu observer.
D'ailleurs si j'étais riche je me mettrais à mi temps, mais j'avoue que je n'accepterais certainement pas certaines choses, et ça risquerait de finir par une démission si je n'avais pas à gagner de quoi nourrir ma famille.
D'ailleurs si j'étais riche je me mettrais à mi temps, mais j'avoue que je n'accepterais certainement pas certaines choses, et ça risquerait de finir par une démission si je n'avais pas à gagner de quoi nourrir ma famille.
- Au bout de combien d'heures de cours, d'affilée ou non, vous écroulez-vous à la fin d'une journée de cours ?
- Que faire face à une élève qui vous fixe (pour vous déstabiliser) ?
- Que répondre à des élèves qui vous demandent pourquoi vous étiez absent ?
- (ESPE 1er degré) Les cours d'arts plastiques : ça se passe comment ?
- Pourquoi avez vous choisi de faire CDE ?
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