Pourquoi vous levez-vous le matin pour aller faire cours ?

Ludwie a écrit:
J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui ont répondu: "pour le salaire".
Il me semble que l'on peut exercer beaucoup de "jobs" moins contraignants, même avec un diplôme universitaire.

Pas toujours: je ne sais rien faire à part connaître très bien une langue étrangère que beaucoup maîtrisent également...je n'ai pas d'expérience autre que l'enseignement et passé 45 ans, il est bien difficile de se reconvertir. Par ailleurs, se reconvertir lorsqu'on a une famille, des crédits à rembourser, les études des enfants à l'horizon, une situation géographique intéressante...non, ce n'est pas une décision aisée à prendre...donc oui, c'était par vocation que je me levais au départ, il y a 20 ans, mais aujourd'hui et dans les conditions actuelles, ce n'est que pour le salaire que je touche à la fin du mois.

"Aujourd'hui, avec un diplôme de l'enseignement supérieur et une certaine expérience professionnelle, il n'est quand même pas impossible de changer de travail." : tout dépend de quel diplôme et dans quel domaine. Parce que je peux t'assurer qu'avec une licence de lettres, tu fais pas fantasmer beaucoup d'employeurs...
Quand j'ai commencé à enseigner, il y a maintenant une vingtaine d'années, j'étais pleine d'idéaux, d'énergie et de volonté, mais ça m'a vite passé. Ce travail m'a nourrie intellectuellement et personnellement durant dix ans je dirais, mais c'est usant de bosser énormément pour s'entendre dire en permanence qu'on est des fainéants, de passer trois heures à préparer un super cours pour que les élèves en fassent de la m... en dix minutes, de devoir gérer l'insolence des élèves et de leurs parents. J'ai donc fini, comme beaucoup de collègues je pense, par me résigner, me dire qu'après tout il y a pire ailleurs, et que là au moins j'avais un salaire assuré à la fin du mois. Ce qui ne veut pas dire pour autant que j'ai arrêté d'innover, de m'intéresser à mes élèves, de faire bien (ou au mieux disons) mon travail, simplement que je n'en attends effectivement plus grand chose...

LadyOlenna a écrit:"Aujourd'hui, avec un diplôme de l'enseignement supérieur et une certaine expérience professionnelle, il n'est quand même pas impossible de changer de travail." : tout dépend de quel diplôme et dans quel domaine. Parce que je peux t'assurer qu'avec une licence de lettres, tu fais pas fantasmer beaucoup d'employeurs...

Accessoirement, c'est vrai quand on est jeune, mobile géographiquement et sans attaches famiales, avec suffisamment peu de frais fixes pour passer par une phase de baisse de revenus. Passé un certain âge, on a généralement plus de contraintes, et donc moins de choix. Sans compter que les employeurs n'aiment pas forcément les profils atypiques...Bref une reconversion n'est pas impossible, mais elle n'est pas simple.

LadyOlenna a écrit:
Quand j'ai commencé à enseigner, il y a maintenant une vingtaine d'années, j'étais pleine d'idéaux, d'énergie et de volonté, mais ça m'a vite passé. Ce travail m'a nourrie intellectuellement et personnellement durant dix ans je dirais, mais c'est usant de bosser énormément pour s'entendre dire en permanence qu'on est des fainéants, de passer trois heures à préparer un super cours pour que les élèves en fassent de la m... en dix minutes, de devoir gérer l'insolence des élèves et de leurs parents. J'ai donc fini, comme beaucoup de collègues je pense, par me résigner, me dire qu'après tout il y a pire ailleurs, et que là au moins j'avais un salaire assuré à la fin du mois. Ce qui ne veut pas dire pour autant que j'ai arrêté d'innover, de m'intéresser à mes élèves, de faire bien (ou au mieux disons) mon travail, simplement que je n'en attends effectivement plus grand chose...

Voilà.

Très honnêtement, je pense qu'il y a une naïveté ou une erreur à vouloir faire ce métier exclusivement par passion, et encore plus à croire que la passion durera toujours.

CarmenLR a écrit: Tu sembles avoir déjà trouvé ta ou tes réponses à ta question. Quel est donc le sens de ta démarche d'enquête ?

Et bien oui, le fait de lire les avis de chacun m'a plutôt éclairé

Je pense que j'ai envie d'essayer sur une année entière. Et peut-être même plusieurs. Et lorsque je deviendrais passablement désabusée, je passerai à autre chose. Il y'a beaucoup de domaines que j'ai encore envie d'explorer.

Prezbo a écrit: Très honnêtement, je pense qu'il y a une naïveté ou une erreur à vouloir faire ce métier exclusivement par passion, et encore plus à croire que la passion durera toujours.

Exclusivement par passion, non. Évidemment. Mais sans aucune envie non plus.

Pourquoi je me lève le matin...?

- car j'aime bien mon métier (je ne dis pas que c'est une passion absolue, mais j'aime bien quand même)
- car j'aime l'argent
- car j'adore mes collègues, j'en retrouve 2 le matin au métro, on commente l'épisode de Plus Belle la Vie de la veille, puis arrivés au lycée, on retrouve les autres, on boit un café ensemble, on passe un agréable moment... franchement, l'aspect social constitue pour moi une réelle motivation

LadKlima a écrit:J'aime beaucoup le métier, mais personnellement si je me lève le matin pour aller en cours c'est pour le salaire. Si on me donnait la même somme sans obligation d'y aller, je resterai chez moi, j'ai beaucoup de choses aussi à y faire.

Tout à fait d'accord. Je n'irais pas voir mes tarés bavards et insolents si on me donnait la paie. J'ai juste un travail, même plus un métier, ma discipline ayant été explosée.

Zagara a écrit:Mais le problème dans le secondaire, c'est qu'il y a des enfants et qu'ils sont en moyenne trop tarés à mon goût. Je trouvais déjà les enfants invivables et idiots quand j'étais enfant.

Plutôt des ados dans le secondaire, et c'est encore pire. Surtout aujourtd'hui: verbeux et se prenant pur des adultes, consommateurs comme la société des médias le leur apprend, et nombrilo-centrés comme des enfants, à part ceux qui sont vraiment élevés et non simplement nourris. Ces derniers étant minoritaires et de plus en plus largement.

Mais je commence déjà à explorer les concours internes parce qu'on va pas se mentir : la France est un pays qui n'aime pas ses chercheurs.

Ne traîne pas trop quand même. Les reclassements sont difficiles après un certain âge/échelon ,pour avoir eu la mauvaise idée de traîner et de "chercher". Tu te retrouves bloquée indiciairement, tu ne remplis pas les conditions d'accès au grade supérieur, et tu subis ce handicap tout le reste de ta carrière.
Et après un certain âge, tu ne trouves plus rien, tu peux me croire sur parole.

Zagara est toute jeune, !

CarmenLR a écrit:Zagara est toute jeune, !

Précisément, c'est pour ça que je le dis. Il faut parfois plusieurs années pour bien se reconvertir, et donc anticiper est nécessaire.

Tout le monde parle d'argent, et c'est évidemment la 1ere raison.
Mais il y aussi la gestion assez libre du temps et les vacances, mais si elles sont amputées par le travail.
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de métiers où on a 2 semaines de vacances toutes les 7 semaines.

Ramanujan974 a écrit:Je ne sais pas s'il y a beaucoup de métiers où on a 2 semaines de vacances toutes les 7 semaines.

Il n'y a pas beaucoup de métier où on rentre chez soi complètement "rincée" après cinq heures de cours.
Là, cela fait six semaines que l'on a repris les cours, et je suis totalement vidée de mon énergie.
L'existence de vacances toutes les sept semaines est juste une condition sine qua non de l'existence d'une main d'oeuvre pour ce "métier".

C'est variable selon les classes, mais dans l'ensemble, j'aime être au contact des lycéens ou des étudiants. La seule chose qui me dérange un peu, c'est qu'on se sent vieillir en face d'eux, qui ont toujours le même âge. Mais ils n'y sont pour rien! Je suis dans un lycée normal, assez bourgeois. 80% des lycéens y sont tout à fait corrects, plutôt innocents. Je ne barbote pas dans la misère du monde au quotidien comme certains collègues que je plains, et qui nous arrivent rincés.
L'argent...Ma foi, agrégée avec des heures sup, c'est très correct. Comme le niveau des élèves baisse constamment, je passe moins de temps à peaufiner des cours, ce qui compense un peu par ailleurs le temps perdu ces dernières années en réunions diverses et dans l'inflation des contrariétés administratives.
Alors non, ce n'est pas épanouissant, mais ceux qui cherchent l'épanouissement au travail me paraissent bien naïfs, pour le dire poliment. Intellectuellement, je m'ennuie, mais je compense par mes activités extérieures. On le peut encore...Si j'avais une vie de famille chargée et prenante, je pense que je sentirais vite l'étouffement.
J'ai fait le tour des autres options accessibles pour un profil comme le mien: aucune ne me convient.
Ne pas croire que nous sommes les seuls à souffrir au travail, c'est le cas de presque tout le monde aujourd'hui. Nos journées sont épuisantes; je ne voudrais pourtant pas celles de la plupart de mes connaissances plus aisées. Et pour celles dont je jalouse les postes, je sais être honnête avec moi-même: elles avaient ce que je n'avais de toute façon pas, que ce soit en entregent ou en capacités de résistance.

Ramanujan974 a écrit:Tout le monde parle d'argent, et c'est évidemment la 1ere raison.
Mais il y aussi la gestion assez libre du temps et les vacances, mais si elles sont amputées par le travail.
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de métiers où on a 2 semaines de vacances toutes les 7 semaines.

Et plus d'un mois l'été...
Même si dans certaines conditions ça peut être épuisant (une année avec deux classes horribles + nouveau CDE hostile, j'ai failli y laisser ma santé), c'est une organisation appréciable.
L'autonomie est aussi très importante, mais les jeunes collègues devront batailler pour la conserver.

Orlanda a écrit:C'est variable selon les classes, mais dans l'ensemble, j'aime être au contact des lycéens ou des étudiants. La seule chose qui me dérange un peu, c'est qu'on se sent vieillir en face d'eux, qui ont toujours le même âge. Mais ils n'y sont pour rien! Je suis dans un lycée normal, assez bourgeois. 80% des lycéens y sont tout à fait corrects, plutôt innocents. Je ne barbote pas dans la misère du monde au quotidien comme certains collègues que je plains, et qui nous arrivent rincés.
L'argent...Ma foi, agrégée avec des heures sup, c'est très correct. Comme le niveau des élèves baisse constamment, je passe moins de temps à peaufiner des cours, ce qui compense un peu par ailleurs le temps perdu ces dernières années en réunions diverses et dans l'inflation des contrariétés administratives.
Alors non, ce n'est pas épanouissant, mais ceux qui cherchent l'épanouissement au travail me paraissent bien naïfs, pour le dire poliment. Intellectuellement, je m'ennuie, mais je compense par mes activités extérieures. On le peut encore...Si j'avais une vie de famille chargée et prenante, je pense que je sentirais vite l'étouffement.
J'ai fait le tour des autres options accessibles pour un profil comme le mien: aucune ne me convient.
Ne pas croire que nous sommes les seuls à souffrir au travail, c'est le cas de presque tout le monde aujourd'hui. Nos journées sont épuisantes; je ne voudrais pourtant pas celles de la plupart de mes connaissances plus aisées. Et pour celles dont je jalouse les postes, je sais être honnête avec moi-même: elles avaient ce que je n'avais de toute façon pas, que ce soit en entregent ou en capacités de résistance.

Je partage à 100 % ton avis.
J'ai en revanche de la peine pour certains confrères chartistes, normaliens, docteurs etc... qui ont une liste de publications longue comme le bras et ne trouvent pas de poste à la fac, et enchaînent les postes pourris comme TZR pendant qu'on leur fait espérer que l'an prochain, il y aura un poste pour eux. Moi j'arrive à me satisfaire de mes colles et d'autres cours à la fac, participer à des jurys de concours etc...
J'ai un lycée comme celui d'Orlanda, pas loin de chez moi, dans un endroit qui me plaît. ça rapporte des sous. Je ne suis pas à plaindre.

Ludwie a écrit:Merci pour toutes vos réponses.
J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui ont répondu: "pour le salaire".
Il me semble que l'on peut exercer beaucoup de "jobs" moins contraignants, même avec un diplôme universitaire.

Ben, pas tellement en fait.
Mes soeurs travaillent dans le privé, ainsi que mon mari (et mes beauf's). Tous gagnent bien plus que moi (y compris ma petite soeur qui a 10 ans de moins que moi). Mais tous (ainsi que les amis qui sont dans le privé) envient largement mes deux mois de vacances l'été, et le temps libre dans la semaine (même s'ils savent très bien que je corrige des copies et que je prépare des cours). Là par exemple cette année j'ai repris l'équitation un matin par semaine en pleine semaine (donc tranquillité assurée avec mon cheval). Peu de personnes peuvent s'offrir ce luxe.

Ramanujan974 a écrit:Mais il y aussi la gestion assez libre du temps et les vacances, mais si elles sont amputées par le travail.
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de métiers où on a 2 semaines de vacances toutes les 7 semaines.

Et en général, on ne se lève pas tous les matins.
Ou pas toujours pour 8h au boulot.

Une blague qui était valable il y a quelques années :  :colereage:

- Question : "Pourquoi être prof ? 2 raisons suffiront !
- Réponse : "Juillet et août ! "
Bon, maintenant c'est 10 juillet - 25 août ...
 :dehors2:

Pourquoi se lever le matin pour aller faire cours ? Ben faire cours est mon métier, en contrepartie je touche un salaire.
Donc je me lève le matin pour toucher mon salaire. Rien de plus.
D'ailleurs les jours de grève mon employeur ne veut rien me donner !

Fesseur Pro a écrit:Et en général, on ne se lève pas tous les matins. Ou pas toujours pour 8h au boulot.

Donc si je comprends bien, tu te lèves le matin pour ne pas te lever le matin. Ça a l'air paradoxal à première vue, mais en réalité ça se défend.

Ma réponse est simple: pour gagner ma pitance.
Si je gagnais au loto, je ne bosserais plus. Ou alors en faisant des cours de latin et grec, comme ça, pour le plaisir, pour ceux qui veulent...

Je me trompe ou il y a déjà eu 150 fils sur le sujet ?

Ludwie tu espérais des réponses plus exaltées sans doute mais le fait est que professeur est avant tout un métier, qui peut devenir aussi routinier que ton travail en librairie ou tout au autre travail après quelques années. Cela ne veut pas dire que nous ne trouvons aucun intérêt à l'exercer.

Comme Orlanda, ce qui m'inquiète c'est que je vieillis alors que mes élèves ont toujours le même âge et le décalage grandit. Et non: se reconvertir n'est pas si facile après quarante ans, et la société qu'on nous promet où "on exercera plusieurs métiers dans sa vie" me semble être une utopie.

Il y a encore quelques années, parce j'aimais ce que j'enseignais et le transmettre à mes élèves. Et puis Najat est arrivée ...
Et aujourd'hui, comme Elaïna, pour la liberté d'organisation que me laisse encore ce travail : en-dehors de l'edt imposé, pour le reste, on peut faire comme on veut. Et effectivement, la ou les demi-journées de repos en semaine permettent de faire des choses sans la foule du week-end. Plus, de temps en temps, des gamins sympas, au milieu de la foule des imbuvables car tout simplement pas éduqués.
Je ne sais pas si ça suffira pour tirer les 15 ou 20 dernières années, mais avec un prêt immo et les études de la dernière, il faudra bien tenir encore quelques temps.

Audrey a écrit:Ma réponse est simple: pour gagner ma pitance.
Si je gagnais au loto, je ne bosserais plus. Ou alors en faisant des cours de latin et grec, comme ça, pour le plaisir, pour ceux qui veulent...

Rhoooooo ! Merci Audrey de me faire rêver un peu !!! Il y aurait presque de quoi se mettre à jouer au loto

Petit pois a écrit:Une blague qui était valable il y a quelques années :  :colereage:

- Question : "Pourquoi être prof ? 2 raisons suffiront !
- Réponse : "Juillet et août ! "
Bon, maintenant c'est 10 juillet - 25 août ...
 :dehors2:

Oui mais en lycée c'est largement compensé par le mois de juin où les cours s'arrêtent avant le 10, et où ensuite c'est un long emmental plein de trous. Oui, on a les corrections du bac, quelques convocs, quelques réunions, mais enfin pour moi le mois de juin ce sont les vacances - ben oui les enfants sont encore à l'école...

De telles réponses auront sans doute regonflé à bloc l'initiateur du fil...pour faire tout sauf prof (quelques interventions mises à part, comme celle d'Elaïna qui pointe justement les avantages du métier). Le salaire est évidemment la première raison de se lever le matin pour l'immense majorité des gens qui travaillent tout court, mais si demain vous gagnez au loto, êtes-vous bien sûrs que vous n'enseigneriez plus ? Il est fort à parier qu'on vous retrouverait en dépression au bout d'un moment ; l'être humain a besoin de travailler ou, du moins, d'avoir une occupation lui permettant de voir du monde, de se sentir utile et d'occuper son temps, tout bonnement. Croyez-moi, j'ai bien étudié la question. Une simple passion ne suffirait pas sur le (très) long terme. Travailler est tellement plus qu'une question de salaire, et enseigner est bien plus qu'un travail pour un certain nombre d'entre nous. Ce n'est pas le métier qui dégoûte, mais les conditions dans lesquelles nous sommes contraints de l'exercer.

La plupart des profs heureux ne vont pas sur le net pour clamer haut et fort leur bonheur d'enseigner (ils seraient bien reçus), Ludwie, pourquoi ne pas parler de tout cela avec des collègues (peut-être trouveras-tu dans une sdp plus de diversité dans les réponses). Ou tu peux tout simplement mûrir tout cela en toi, voir ce que le métier t'apporte. Avec le risque de revenir dans quelques années répondre à un néo de ne pas être prof

Mes derniers cours auront lieu le 4 juin. Après je fais passer des oraux, je surveille les épreuves du bac et je corrige des copies. c'est du travail, je ne vais pas me tourner les pouces mais rien à voir en effet avec les cours et leur préparation.

(Mara-Jade, je pense que les diverses réponses ont tout de même été nuancées et ne se résument pas non plus à "gagner de l'argent". Mais si Ludwie espérait des réponses du style "enseigner est ma vie, ma passion, je ne pourrais pas m'en passer" elle a peut-être été déçue en effet. Tout dépend aussi des conditions d'enseignement: je m'épanouis beaucoup plus depuis que j'ai été nommé en lycée et qui plus est dans un gros lycée, où on peut faire sa vie tranquillement, éviter les collègues toxiques et ne pas être le seul prof d'anglais du village que tout le monde connaît...)