- Not a PandaHabitué du forum
pogonophile a écrit:
Là, j'observe une vraie tentative d'action audacieuse, qui change des manifestations auxquelles plus personne ne va, et c'est intéressant.
J'ai déjà dit que je trouvais ça très troublant, parce que c'est un franchissement de ligne éthique, et ça donne la mesure du mécontentement et de l'amertume.
Mais il va falloir arrêter de faire croire qu'il suffit d'être très nombreux pour qu'il n'y ait aucune répercussion, ou que ça a une chance de produire un effet. Tout l'enjeu était de faire pression sur le ministre, de brandir ça comme une arme de dissuasion - d'où la communication floue du SNES devant l'absence de réaction du ministre, qui est juste allé troller "ça n'arrivera pas."
Deux cas de figure :
- l'action fait un bide, certains en rient, et on n'en parle même pas
- l'action réussit, panique au ministère, gros sujet BFM sur le désarroi des lycéens, perte totale du faible soutien populaire, occultation des revendications - et même pas besoin de concéder quoi que ce soit, les vacances d'été c'est demain
Par contre il faut s'attendre à un retour de bâton, parce que ça n'arrivera pas deux fois, le ministre ne va pas laisser une telle arme entre les mains des enseignants. Il n'a rien cédé : c'est déjà un échec.
Face à ce gouvernement bulldozer, il est possible que même de sérieuses perturbations du bac ne le fassent pas céder, en effet. Mais tu pars du principe dans ton second cas qu'on rentrera sagement à la niche. Avec l'organisation impossible de la rentrée 2019 (et le désastre numérique qui arrive dans mon établissement), il est possible qu'on ne s'arrête pas en si bon chemin. Les AGs et les HIS sont déjà posées.
La métaphore de la dissuasion a ses limites : on revient de tellement loin dans le rapport de force que la menace ne suffit pas. Il faut à ce gouvernement une piqûre de rappel et il est le seul responsable de la violence de celle-ci.
- Ramanujan974Érudit
Notre nombre (800 000) est finalement notre faiblesse ; trop de différences de point de vue pour arriver à faire cause commune.
Une exemple tout simple : quels conseils d'enseignements posent le plus problème ? Maths, Français, HG.
Je n'ai jamais vu de conflits dans l'équipe de philo ou de SES. Dès qu'il y a plus de 4-5 personnes, ça foire.
Ensuite, combien de profs ne lisent jamais les BO, les docs syndicaux, découvrent les réformes après coup, ne savent pas combien (en gros) ils gagnent, bref ne s'intéressent pas à l'aspect administratif du boulot ?
Cette grève du bac est vouée à l'échec (entre autres) pour cette raison, avec - comme le souligne pogonophile - le risque d'un grave retour de bâton.
Déjà, c'est facile à contrer : on convoque tout le monde pour les surveillances et les corrections, et le tour est joué.
Au pire, comme en 68, on donne le bac à tout le monde en se basant sur les notes de l'année. +1 pour Macron, -1 pour les profs.
Actuellement, le seul point sur lequel il faut se focaliser, c'est l'argent : nous sommes payés 30 % de moins que ce qu'il devrait.
Tout le reste passera après. Y compris la réforme des retraites, parce qu'avec 30 % de primes en plus (comme la DGFiP par exemple), il est possible d'être gagnant par rapport au seul traitement indiciaire.
En attendant, il faut donc travailler en rapport avec notre salaire, mais même ça, c'est pas gagné, il suffit de voir la liste des fils de discussions (voyage scolaire en avion, visite de Chambord, etc...
C'est une guerre asymétrique. On veut y aller de front (manifs, blocages) alors qu'il faut faire de la guérilla et du sabotage. Comme les FARC ou la Résistance en 40.
- les élèves sont notre outil de travail. Pas d'affect là dedans. C'est tout le problème des métiers au contact des gens (EN, hôpitaux) et le gouvernement joue habilement sur ce point. Un élève, une vache ou une boite de conserve, c'est pareil. Ceux attirés par le social, la vocation ou l'humanitaire peuvent aller à Madagascar ou en Inde. Ou passer les concours d'éducateurs ou d'assistante sociale.
- pas de voyages, projets, etc. Les amateurs peuvent postuler à Thomas Cook ou au Guide du Routard.
- pas de PP, coordonnateur, référent machin, etc..
- pas de notes de complaisances, tout le monde note les élèves à leur juste niveau. En expliquant aux parents, copies à la main. Un collège REP+ ne peut pas avoir les mêmes notes à peu de choses près qu'un collège huppé.
Si on faisait ça, les choses bougeraient. Mais c'est déjà beaucoup trop demander.
Une exemple tout simple : quels conseils d'enseignements posent le plus problème ? Maths, Français, HG.
Je n'ai jamais vu de conflits dans l'équipe de philo ou de SES. Dès qu'il y a plus de 4-5 personnes, ça foire.
Ensuite, combien de profs ne lisent jamais les BO, les docs syndicaux, découvrent les réformes après coup, ne savent pas combien (en gros) ils gagnent, bref ne s'intéressent pas à l'aspect administratif du boulot ?
Cette grève du bac est vouée à l'échec (entre autres) pour cette raison, avec - comme le souligne pogonophile - le risque d'un grave retour de bâton.
Déjà, c'est facile à contrer : on convoque tout le monde pour les surveillances et les corrections, et le tour est joué.
Au pire, comme en 68, on donne le bac à tout le monde en se basant sur les notes de l'année. +1 pour Macron, -1 pour les profs.
Actuellement, le seul point sur lequel il faut se focaliser, c'est l'argent : nous sommes payés 30 % de moins que ce qu'il devrait.
Tout le reste passera après. Y compris la réforme des retraites, parce qu'avec 30 % de primes en plus (comme la DGFiP par exemple), il est possible d'être gagnant par rapport au seul traitement indiciaire.
En attendant, il faut donc travailler en rapport avec notre salaire, mais même ça, c'est pas gagné, il suffit de voir la liste des fils de discussions (voyage scolaire en avion, visite de Chambord, etc...
C'est une guerre asymétrique. On veut y aller de front (manifs, blocages) alors qu'il faut faire de la guérilla et du sabotage. Comme les FARC ou la Résistance en 40.
- les élèves sont notre outil de travail. Pas d'affect là dedans. C'est tout le problème des métiers au contact des gens (EN, hôpitaux) et le gouvernement joue habilement sur ce point. Un élève, une vache ou une boite de conserve, c'est pareil. Ceux attirés par le social, la vocation ou l'humanitaire peuvent aller à Madagascar ou en Inde. Ou passer les concours d'éducateurs ou d'assistante sociale.
- pas de voyages, projets, etc. Les amateurs peuvent postuler à Thomas Cook ou au Guide du Routard.
- pas de PP, coordonnateur, référent machin, etc..
- pas de notes de complaisances, tout le monde note les élèves à leur juste niveau. En expliquant aux parents, copies à la main. Un collège REP+ ne peut pas avoir les mêmes notes à peu de choses près qu'un collège huppé.
Si on faisait ça, les choses bougeraient. Mais c'est déjà beaucoup trop demander.
- CathEnchanteur
C'est rude, mais je suis assez d'accord.
Sauf la partie "pas de pp...". Ça ne changerait rien.
Sauf la partie "pas de pp...". Ça ne changerait rien.
- Ramanujan974Érudit
Cath a écrit:C'est rude, mais je suis assez d'accord.
Sauf la partie "pas de pp...". Ça ne changerait rien.
Peut-être, mais c'est aussi lié à l'argent.
La prime est la même depuis toujours alors que le travail a considérablement augmenté.
La première étape de la revalorisation serait d'obtenir le doublement de l'ISOE et de la prime PP.
- LefterisEsprit sacré
Il faut en effet partir du fait que le sabotage de l'E.N est réalisé, qu'elle est quasiment coulée, et pour longtemps, peut-être pour toujours. Les dernières réformes et celles à venir sont trop graves. Les anciens vont partir, et tiennent en serrant les dents, les jeunes vont de moins se présenter aux concours, sauf à en baisser encore le niveau réel -comme l'a déjà fait la réforme des Capes- pour attirer des gens ne pouvant rien faire d'autre, ou à contractualiser massivement pour en faire un travail temporaire en attendant mieux (comme dans certains pays , que connaît bien un de mes proches parents ayant enseigné dans plusieurs pays du globe on fait ça faute de mieux et on prépare son départ avant même d'entrer). Il va y avoir une génération sacrifiée, celle des gens au milieu du gué, trop avancés pour reculer, ou envisager une autre carrière, et pas assez pour voir les mesures s'appliquer progressivement. Ces gens verront leurs salaires gelés, leurs retraites fortement amputées, et en attendant leurs conditions de travail fortement dégradées, peut-être même la fin de leur statut, quand 'l"effet de bascule" aura lieu. Donc, même en tirant un trait sur l'école à venir, qui va être encore plus saccagée, il faut une revalorisation pour ceux qui sont en place, et leur permettre de réintégrer la catégorie A dans les faits, c'est-à-dire financièrement.Ramanujan974 a écrit:
Actuellement, le seul point sur lequel il faut se focaliser, c'est l'argent : nous sommes payés 30 % de moins que ce qu'il devrait.
Tout le reste passera après. Y compris la réforme des retraites, parce qu'avec 30 % de primes en plus (comme la DGFiP par exemple), il est possible d'être gagnant par rapport au seul traitement indiciaire.
En attendant, il faut donc travailler en rapport avec notre salaire, mais même ça, c'est pas gagné, il suffit de voir la liste des fils de discussions (voyage scolaire en avion, visite de Chambord, etc...
C'est une guerre asymétrique. On veut y aller de front (manifs, blocages) alors qu'il faut faire de la guérilla et du sabotage. Comme les FARC ou la Résistance en 40.
- les élèves sont notre outil de travail. Pas d'affect là dedans. C'est tout le problème des métiers au contact des gens (EN, hôpitaux) et le gouvernement joue habilement sur ce point. Un élève, une vache ou une boite de conserve, c'est pareil. Ceux attirés par le social, la vocation ou l'humanitaire peuvent aller à Madagascar ou en Inde. Ou passer les concours d'éducateurs ou d'assistante sociale.
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Si on faisait ça, les choses bougeraient. Mais c'est déjà beaucoup trop demander.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi. Outre l'action collective indispensable, même si nous ne sommes plus très nombreux, il faut aussi mener sa guerre de tranchées individuelle. Il ne faut pas accepter le bénévolat et le travail périphérique, du reste fort ennuyeux, et sans intérêt autre que de faire mousser les bénéficiaires tout en faisant croire que "ça tourne".
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
Bien d'accord pour ma part, même en étant out of the bidule...
- MoonchildSage
pogonophile a écrit:F.Lemoine a écrit:Ne fais pas l'ingénu, tu as très bien compris ce qu'on te disait.
Des professeurs (très sages et très soucieux de leurs élèves au demeurant) t'expliquent leur désarroi. Après des mois de tentatives méprisées, ils cherchent la réponse la mieux adaptée. Ils ne vont tuer ni même molester personne. Est-ce méprisable ?
On t'a proposé un regard historique sur les choses, tu le refuses.
Et qu'est-ce que l'arriviste Valls vient faire là (défendait-il ses élèves ou ses futurs jeunes collègues ?)
Tu réponds à côté.
Mais justement, le regard historique, non content d'être inopérant, il est contre-productif ! C'est précisément parce que les mouvements enseignants se sont bercés d'exemples sans rapport qu'ils sont allés dans le mur, systématiquement, s'étiolant un peu plus chaque année !
Quels sont les grands moments où des revendications des travailleurs ont été clairement entendues ? 1936 ? Les accords de Grenelle d'une certaine manière ? Où étaient les enseignants alors ? Du côté des classes moyennes. Parce que ce ne sont pas des prolétaires. Et s'ils ont été salement paupérisés ces vingt dernières années, ça n'en fait pas pour autant des travailleurs pauvres.
Tout le monde a bien compris que les manifestations à 500 avec plus de ballons syndicaux que d'humains n'intéressaient personne, pas même ceux qu'elles défendent. C'est pour ça que les médias n'en parlent pas, et pas pour une question d'omerta commandée.
Si omerta commandée il y avait, on ne parlerait pas des stylos rouges qui, à 12, parviennent à être plus audibles que toutes les centrales syndicales réunies, on ne parlerait pas autant des gilets jaunes - et même si de ces derniers on parle surtout dans le prisme de la violence et des gros vilains casseurs, on en parle et ils ont acquis un soutien populaire qu'ils n'avaient pas le premier jour. Et ils ont obtenu... des clopinettes.
Il n'y a pas besoin d'une omerta commandée. La visibilité des mouvements enseignants et le soutien populaire dont ils bénéficient sont si faibles, qu'un journaliste n'a même pas besoin de se déplacer. S'il tient vraiment à faire un sujet, il prend une vieille photo d'une manif clairsemée (elle peut avoir dix ans, la seule chose qui a changé c'est la couleur des cheveux) et un tract d'époque, le tour est joué.
Là, j'observe une vraie tentative d'action audacieuse, qui change des manifestations auxquelles plus personne ne va, et c'est intéressant.
J'ai déjà dit que je trouvais ça très troublant, parce que c'est un franchissement de ligne éthique, et ça donne la mesure du mécontentement et de l'amertume.
Mais il va falloir arrêter de faire croire qu'il suffit d'être très nombreux pour qu'il n'y ait aucune répercussion, ou que ça a une chance de produire un effet. Tout l'enjeu était de faire pression sur le ministre, de brandir ça comme une arme de dissuasion - d'où la communication floue du SNES devant l'absence de réaction du ministre, qui est juste allé troller "ça n'arrivera pas."
Deux cas de figure :
- l'action fait un bide, certains en rient, et on n'en parle même pas
- l'action réussit, panique au ministère, gros sujet BFM sur le désarroi des lycéens, perte totale du faible soutien populaire, occultation des revendications - et même pas besoin de concéder quoi que ce soit, les vacances d'été c'est demain
Par contre il faut s'attendre à un retour de bâton, parce que ça n'arrivera pas deux fois, le ministre ne va pas laisser une telle arme entre les mains des enseignants. Il n'a rien cédé : c'est déjà un échec.
Et je dis tout ça avec une réelle sympathie pour la plupart des revendications - enfin, ce qui en est lisible, parce qu'il y en a tellement !
Les enseignants sont effectivement sous payés, sous recrutés, démotivés.
La loi Blanquer est une absurdité et une trahison.
La réforme du bac et du lycée, je ne m'exprime pas je ne connais pas assez.
La réforme de la fonction publique est inique et scandaleuse.
Cette dernière justement, devrait être LE sujet. Où est la convergence des luttes ? Quel bilan de la dernière mobilisation inter catégorielle ?
Alors la comparaison historique, elle va être difficile à tenir : les mobilisations échouées, par nature, on écrit peu dessus.
Bon, si je comprends bien, nous n'avons aucun levier d'action et il ne nous reste plus qu'à attendre la recrudescence des suicides pour que notre situation soit enfin prise en considération.
- FenrirFidèle du forum
Même pas, pour que ton suicide soit pris en considération, il faut que ce soit sur ton lieu de travail et pendant ton temps de service ; sinon l'état trouve toujours moyen de dire que c'est lié à un problème d'ordre privé. Et ce même si ça fait des mois que tu dis partout que ton travail te tue et que tu l'écris dans une lettre.
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- ZagaraGuide spirituel
Les vagues de suicides n'ont jamais conduit à une amélioration des conditions de travail. Les patrons, qu'ils soient publics ou privés peu importe, ne sont pas des humanitaires : ils se défaussent de toute responsabilité, font du damage-control et continuent comme avant. Cf. la gestion de la crise de FR Tel et les conditions de travail actuelles chez Orange.
- CeladonDemi-dieu
No future le retour.
- User17095Érudit
Ramanujan974 a écrit:
C'est une guerre asymétrique. On veut y aller de front (manifs, blocages) alors qu'il faut faire de la guérilla et du sabotage. Comme les FARC ou la Résistance en 40.
- les élèves sont notre outil de travail. Pas d'affect là dedans. C'est tout le problème des métiers au contact des gens (EN, hôpitaux) et le gouvernement joue habilement sur ce point. Un élève, une vache ou une boite de conserve, c'est pareil. Ceux attirés par le social, la vocation ou l'humanitaire peuvent aller à Madagascar ou en Inde. Ou passer les concours d'éducateurs ou d'assistante sociale.
- pas de voyages, projets, etc. Les amateurs peuvent postuler à Thomas Cook ou au Guide du Routard.
- pas de PP, coordonnateur, référent machin, etc..
- pas de notes de complaisances, tout le monde note les élèves à leur juste niveau. En expliquant aux parents, copies à la main. Un collège REP+ ne peut pas avoir les mêmes notes à peu de choses près qu'un collège huppé.
Si on faisait ça, les choses bougeraient. Mais c'est déjà beaucoup trop demander.
Tes comparaisons historiques te concernent, je ne sais pas ce qu'elles traduisent mais bon...
Les élèves ne sont pas qu'un outil de travail, aucun enseignant ne peut avoir avec eux la même relation qu'un ouvrier avec des boîtes de conserve. On travaille avec des vrais gens, donc il y a une dimension humaine et sociale, nécessaire, incompressible. Le rôle de l'Ecole c'est de construire une société, et pas seulement de transmettre des informations - si ce n'était que ça, on pourrait largement la remplacer par un MOOC.
Mais bref.
Refuser toutes les missions, ça peut avoir un effet certes, et un effet notable : les rendre obligatoires.
Sur la question des PP par exemple, il y a un flou très déplaisant, puisque chaque classe doit avoir un PP, mais la mission ne peut pas être imposée. Pour le moment ça tient à peu près, parce qu'en cherchant bien, on trouve. Le jour où il y aura un refus en masse, ce sera imposé. Tout simplement.
Même chose pour les missions de coordo ou référent, il suffit de l'imposer.
Moonchild a écrit:Bon, si je comprends bien, nous n'avons aucun levier d'action et il ne nous reste plus qu'à attendre la recrudescence des suicides pour que notre situation soit enfin prise en considération.
Je crois surtout que c'est une question de timing.
La menace n'a pas pris, il faut l'acter.
Aller jusqu'au bout, avec des conséquences, ou laisser tomber et réfléchir à autre chose.
Mais à mes yeux, cette action sur les examens, elle est déjà caduque.
- Ramanujan974Érudit
pogonophile a écrit:
Refuser toutes les missions, ça peut avoir un effet certes, et un effet notable : les rendre obligatoires.
Sur la question des PP par exemple, il y a un flou très déplaisant, puisque chaque classe doit avoir un PP, mais la mission ne peut pas être imposée. Pour le moment ça tient à peu près, parce qu'en cherchant bien, on trouve. Le jour où il y aura un refus en masse, ce sera imposé. Tout simplement.
Même chose pour les missions de coordo ou référent, il suffit de l'imposer.
.
Dans ce cas, pourquoi même les rémunérer ?!
Le jour où c'est imposé et que la personne ne remplit pas son rôle, que se passe-t-il ?
On lui enlève 1/30 de l'indemnité ? La belle affaire ? 1/30 de salaire ? Ça me semble peu crédible légalement.
Doublons l'indemnité de PP, je suis sûr que les volontaires afflueront. Moi le premier d'ailleurs, je ne le cache pas.
- ZeSandmanFidèle du forum
pogonophile a écrit:La menace n'a pas pris, il faut l'acter.
Aller jusqu'au bout, avec des conséquences, ou laisser tomber et réfléchir à autre chose.
Mais à mes yeux, cette action sur les examens, elle est déjà caduque.
Dire que la menace n'a pas pris, c'est un peu vite dit.
Quand on voit comme ça s'active dans les académies pour s'assurer de pouvoir faire passer les épreuves, la menace a tout au moins été prise au sérieux.
Je dirais plutôt que la menace n'a pas eu l'effet escompté par ceux qu'ils l'ont brandie, celui-ci étant d'obtenir la possibilité de s'asseoir avec le ministre à la table des négociations avant la mise à exécution de ladite menace. C'est le fondement légal du préavis, dans préavis de grève.
Je ne fais que nuancer votre propos, il me semble que c'est ce que vous vouliez exprimer.
En revanche je trouve absurde de dire qu'il faut accepter toutes les missions au prétexte que les refuser, c'est s'assurer qu'elles deviendront obligatoires. Et au même titre il ne faut pas refuser d'accompagner les sorties, d'évaluer par compétences, de faire grève ?
Attention ce que vous dîtes est très pertinent. À tel point que c'est déjà ce qui est en train d'arriver, avec la loi de la transformation de la fonction publique et ses travaux de recherche et autres expérimentations qui vont nous obliger à tout accepter en dérogeant au statut.
Seulement je ne partage pas votre conclusion : il faut au contraire profiter que la susdite loi n'est pas encore passée pour faire la plus belle grève du zèle généralisée dès la rentrée prochaine, et ce faisant démontrer si besoin est que le service public d'éducation, comme tant d'autres, repose sur la bonne volonté de ses enseignants, là aussi entre autres.
Et il en va de même pour la grève des examens. Vous avez raison, une conséquence très probable est qu'on va créer d'une manière ou d'une autre une exception au droit de grève les jours d'examen. Mais je pense que les énarques planchent déjà là dessus depuis que la menace a été mise sur la table (je dirais même depuis déjà avant si j'étais cynique ou pessimiste, voire un savant mélange des deux).
Du coup c'est la dernière chance de pouvoir exprimer mon mécontentement avec le maigre espoir que le cri puisse être, ne serait-ce qu'un peu, retentissant.
Je suis bien conscient qu'on facilite ainsi le travail des responsables de la comm du ministère, qui fera de nous les méchants preneurs d'otage, et justifiera plus aisément la mise en place de toutes les mesures nécessaires auprès de l'opinion. Mais bon je ne suis pas naïf, même sans cela ça passerait crème, vu toute l'affection que l'on suscite de la part de la population.
Donc grève des examens et du zèle pour moi.
Chant du cygne me direz vous ; c'est vrai qu'il est très probable que cela s'avère bien vain. Mais il m'est avis qu'il faut quand même essayer, et que ça pourrait être beau comme du Tchaïkovski.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- trompettemarineMonarque
Bon, cela bouge chez nous pour le 17 juin.
- HypermnestreÉrudit
On l'a peut-être évoqué plus haut, mais on est bien d'accord qu'il ne s'agit pas d'une grève le 17 ?
Il s'agit d'une grève le 17, puis le 18 si ça ne bouge pas du côté du ministère, puis le 19 pour les mêmes raisons et ainsi de suite… ?
Sinon, on embête l'épreuve de philo/français, les élèves seront reconvoqués, et ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, non ?
Chez moi, seuls les collègues convoqués le 17 évoquent la grève : les autres disent "je ne surveille pas le premier jour donc malheureusement je ne suis pas concerné" !
D'autre part, pas de grève de correction évoquée ?
Il s'agit d'une grève le 17, puis le 18 si ça ne bouge pas du côté du ministère, puis le 19 pour les mêmes raisons et ainsi de suite… ?
Sinon, on embête l'épreuve de philo/français, les élèves seront reconvoqués, et ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, non ?
Chez moi, seuls les collègues convoqués le 17 évoquent la grève : les autres disent "je ne surveille pas le premier jour donc malheureusement je ne suis pas concerné" !
D'autre part, pas de grève de correction évoquée ?
- LefterisEsprit sacré
Ne rien faire revient à capituler sans même avoir combattu. Il n'y a aucune issue face à un tel gouvernement, dont la seule politique est de tout casser en mettant les gens dos au mur. Personne ne fait grève par plaisir, contrairement aux sous-entendus fréquents.ZeSandman a écrit:
En revanche je trouve absurde de dire qu'il faut accepter toutes les missions au prétexte que les refuser, c'est s'assurer qu'elles deviendront obligatoires. Et au même titre il ne faut pas refuser d'accompagner les sorties, d'évaluer par compétences, de faire grève ?
Attention ce que vous dîtes est très pertinent. À tel point que c'est déjà ce qui est en train d'arriver, avec la loi de la transformation de la fonction publique et ses travaux de recherche et autres expérimentations qui vont nous obliger à tout accepter en dérogeant au statut.
Seulement je ne partage pas votre conclusion : il faut au contraire profiter que la susdite loi n'est pas encore passée pour faire la plus belle grève du zèle généralisée dès la rentrée prochaine, et ce faisant démontrer si besoin est que le service public d'éducation, comme tant d'autres, repose sur la bonne volonté de ses enseignants, là aussi entre autres.
Agir amènera peut-être à la défaite, avec communication dressant la population contre les enseignants. Ne pas agir revient à laisser faire, avec une communication qui se gargarise d'avoir l'adhésion. Les enseignants vont tout perdre à terme, absolument tout : statut, retraite, intérêt du travail avec la casse des disciplines via entre autres les "compétences". Le pays va du même coup perdre une éducation vraiment nationale , remplacée par un service à la personne au rabais , dépendant de l'endroit où l'on habite et de ce qu'on peut se payer.
Quant à la grève du zèle, il n'y en aura même plus besoin , les personnels seront rincés, essorés par masse de travail. Ce que ne voient pas ou font semblant de ne pas voir les politiques et les "managers" de l'éducation, c'est que même parmi les soumis, les timides , les "bons élèves" qui n'osent jamais rien dire et ne font jamais grève, un nombre immense n'en peut plus, quitte à pleurnicher secrètement, ou à mener des stratégies individuelles de survie : temps partiels, reconversions pour ceux qui le peuvent, abandon des projets, des voyages. Le système s'écroule, le principal souci des gouvernants qui provoquent cet écroulement est que cela se fasse sans bruit, pour justifier leur politique (et donc leurs places).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SeiferÉrudit
La grève est à partir du 17.
_________________
De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- DeliaEsprit éclairé
La grève du zèle, ce n'est pas une si mauvaise idée : prendre son temps pour corriger, mettre un maximum d'annotations... et laisser passer le délai de remise des notes. Difficile à sanctionner : le travail est fait, bien fait, mieux fait même.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- User17095Érudit
Hypermnestre a écrit:On l'a peut-être évoqué plus haut, mais on est bien d'accord qu'il ne s'agit pas d'une grève le 17 ?
Il s'agit d'une grève le 17, puis le 18 si ça ne bouge pas du côté du ministère, puis le 19 pour les mêmes raisons et ainsi de suite… ?
Sinon, on embête l'épreuve de philo/français, les élèves seront reconvoqués, et ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, non ?
Chez moi, seuls les collègues convoqués le 17 évoquent la grève : les autres disent "je ne surveille pas le premier jour donc malheureusement je ne suis pas concerné" !
D'autre part, pas de grève de correction évoquée ?
Je crois que tu te mets un coup d'épée dans l'eau de l'oeil jusqu'à la garde (ou à peu près).
Même si la grève est réellement suivie le 17, elle s'étiolera immédiatement, et d'autant plus qu'il n'y a pas d'appel entendu pour les autres jours.
La grève du zèle et le refus de tout, ça va produire quel effet ?
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
- Ramanujan974Érudit
pogonophile a écrit:
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
Le problème est de faire des voyages dans les conditions actuelles, c'est-à-dire sans rémunération ni reconnaissance.
- User17095Érudit
Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
Le problème est de faire des voyages dans les conditions actuelles, c'est-à-dire sans rémunération ni reconnaissance.
Que tu trouves ça anormal aujourd'hui, soit, ça peut se discuter, mais est-ce que cesser de le faire est un acte militant susceptible d'avoir un effet ?
- Philomène87Grand sage
En effet, cesser d'organiser des voyages n'aura aucun effet, mais continuer d'en organiser non plus.
Pour ma part, je n'ai que 6 ans d'ancienneté et j'ai vu tellement d'incivilités de la part des élèves et, plus graves, des parents au sujet des voyages, que je n'ai aucune envie d'en organiser. C'est bien parti pour que je n'en organise pas un seul de ma carrière (alors qu'avant ma première rentrée j'avais des tonnes d'idées). Eventuellement accompagner, et encore, faut pas que ça dépasse 2 jours, car compte tenu de notre énorme rémunération, je n'ai pas envie de payer 100 balles un pet sitter pour ensuite me faire cracher à la figure par des parents qui trouvent que les profs devraient payer leur voyage. Mais là on sort du sujet.
Pour ma part, je n'ai que 6 ans d'ancienneté et j'ai vu tellement d'incivilités de la part des élèves et, plus graves, des parents au sujet des voyages, que je n'ai aucune envie d'en organiser. C'est bien parti pour que je n'en organise pas un seul de ma carrière (alors qu'avant ma première rentrée j'avais des tonnes d'idées). Eventuellement accompagner, et encore, faut pas que ça dépasse 2 jours, car compte tenu de notre énorme rémunération, je n'ai pas envie de payer 100 balles un pet sitter pour ensuite me faire cracher à la figure par des parents qui trouvent que les profs devraient payer leur voyage. Mais là on sort du sujet.
- Ramanujan974Érudit
pogonophile a écrit:Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
Le problème est de faire des voyages dans les conditions actuelles, c'est-à-dire sans rémunération ni reconnaissance.
Que tu trouves ça anormal aujourd'hui, soit, ça peut se discuter, mais est-ce que cesser de le faire est un acte militant susceptible d'avoir un effet ?
Tu te focalises sur les voyages alors que ce n'est qu'un élément de la liste.
L'acte militant est de cesser TOUT ce qui est facultatif et non rémunéré à sa juste valeur, soit en gros tout sauf notre ORS de base.
- Dame JouanneÉrudit
Un peu comme dans la fonction hospitalière, on compte beaucoup sur notre conscience professionnelle, notre souci de ne pas pénaliser les élèves. On alourdit nos taches et on les rémunère des clopinettes pour l'investissement et le temps réellement passé car on se dit que nous allons de toute façon continuer à les assurer car c'est "pour le biendézélèves". Je ne dis pas que la grève du zèle provoquera un changement notable, mais, à un moment, il faut refuser cette surcharge de travail qui se fait sans aucune réelle contrepartie. Une partie du système tient sur toutes ces taches que nous accomplissons presque bénévolement : ce serait intéressant de voir ce qui se passe si nous cessons de les accomplir...pogonophile a écrit:Hypermnestre a écrit:On l'a peut-être évoqué plus haut, mais on est bien d'accord qu'il ne s'agit pas d'une grève le 17 ?
Il s'agit d'une grève le 17, puis le 18 si ça ne bouge pas du côté du ministère, puis le 19 pour les mêmes raisons et ainsi de suite… ?
Sinon, on embête l'épreuve de philo/français, les élèves seront reconvoqués, et ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, non ?
Chez moi, seuls les collègues convoqués le 17 évoquent la grève : les autres disent "je ne surveille pas le premier jour donc malheureusement je ne suis pas concerné" !
D'autre part, pas de grève de correction évoquée ?
Je crois que tu te mets un coup d'épée dans l'eau de l'oeil jusqu'à la garde (ou à peu près).
Même si la grève est réellement suivie le 17, elle s'étiolera immédiatement, et d'autant plus qu'il n'y a pas d'appel entendu pour les autres jours.
La grève du zèle et le refus de tout, ça va produire quel effet ?
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
- JennyMédiateur
Certains universitaires refusent de participer aux jurys de bac.
Tribune ici : https://framaforms.org/pourquoi-nous-ne-participerons-pas-aux-jurys-du-bac-1559747740
Tribune ici : https://framaforms.org/pourquoi-nous-ne-participerons-pas-aux-jurys-du-bac-1559747740
- CathEnchanteur
pogonophile a écrit:Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Comment refuser d'organiser des voyages scolaires peut-il provoquer un changement qui va dans le sens des revendications par exemple ?
Le problème est de faire des voyages dans les conditions actuelles, c'est-à-dire sans rémunération ni reconnaissance.
Que tu trouves ça anormal aujourd'hui, soit, ça peut se discuter, mais est-ce que cesser de le faire est un acte militant susceptible d'avoir un effet ?
Je suis d'accord avec toi.
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