L'Obs : Pourquoi les vrais chiffres du brevet des collèges sont inquiétants

Tout le monde ou presque obtient son brevet ? Oui… mais grâce au contrôle continu ! Les 87,1 % de collégiens lauréats de la session 2018, (dont 64,5 % avec mention) cachent une réalité un peu plus inquiétante. Soit un taux de réussite aux épreuves finales du brevet de tout juste 47 % !

https://www.nouvelobs.com/education/20190701.OBS15184/pourquoi-les-vrais-chiffres-du-brevet-des-colleges-sont-inquietants.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20190701

La plus grande partie de l'article est en lecture abonnés, mais j'ai jugé utile de poster ce sujet pour conforter l'idée partagée par beaucoup ici que le Brevet a beaucoup perdu de sa valeur.

Bon courage à ceux qui vont corriger les copies avec le sentiment que cette tâche est un peu vaine.

Thalia de G a écrit:

Soit un taux de réussite aux épreuves finales du brevet de tout juste 47 % !

Bon courage à ceux qui vont corriger les copies avec le sentiment que cette tâche est un peu vaine.

Oui et 30% d'une classe d'âge bachelière redonnerait un peu de valeur à ce diplôme.

La valeur par la rareté, ici, n'est pas une idée qui me plaît.

Sans aller jusqu'à ériger la rareté en valeur suprême, un peu de cohérence ferait du bien.
Il y a un tel décalage entre les programmes — dont on pense ce qu'on veut, mais qui sont assez exigeants — et les résultats d'un examen censé « certifier » d'un niveau de maîtrise desdits programmes que ça en devient absurde. La réforme Blanquer ne fera d'ailleurs qu'aggraver ce hiatus.

Oui, bien sûr. Mais ne pensons pas ce problème en termes de pourcentage à obtenir, comme le font ceux qui se sont donné un pourcentage comme objectif, ou comme une sorte de monnaie. C'est la discordance entre ce que le diplôme affirme et son contenu réel, le problème.

Nous sommes d'accord.

Dhaiphi a écrit:

Thalia de G a écrit:

Soit un taux de réussite aux épreuves finales du brevet de tout juste 47 % !

Bon courage à ceux qui vont corriger les copies avec le sentiment que cette tâche est un peu vaine.

Oui et 30% d'une classe d'âge bachelière redonnerait un peu de valeur à ce diplôme.

Ce score correspondrait peu ou prou à cette frange d'élèves qui peut avoir n'importe quel professeur en face de lui, ça fonctionnera. Le taux de réussite n'a aucun intérêt s'il ne montre pas que l'école donne au maximum de gens les moyens de réussir.

j'adooore Fesseur Pro!

Calypso64 a écrit: j'adooore Fesseur Pro!

+ 1! C'est bien vu! :lol:

Et si on arrêtait avec ce collège unique???

Ben non, il ne faut surtout pas faire de différenciation administrative. Ce boulot doit uniquement incomber aux enseignants, dans des conditions les plus mauvaises possibles et en les payant le plus mal possible.

Elyas a écrit:Ce score correspondrait peu ou prou à cette frange d'élèves qui peut avoir n'importe quel professeur en face de lui, ça fonctionnera.

Tout à fait, je transmets et ils intègrent : des élèves "scolaires", qualité minimale requise pour un apprenant en "école".
Bon, à la marge, je veux bien vous concéder quelques pourcentages supplémentaires sauvés par une intervention de l’enseignant.

Dhaiphi a écrit:

Elyas a écrit:Ce score correspondrait peu ou prou à cette frange d'élèves qui peut avoir n'importe quel professeur en face de lui, ça fonctionnera.

Tout à fait, je transmets et ils intègrent : des élèves "scolaires", qualité minimale requise pour un apprenant en "école".
Bon, à la marge, je veux bien vous concéder quelques pourcentages supplémentaires sauvés par une intervention de l’enseignant.

C'est quoi un élève "scolaire" ? Je me pose la question car des élèves qui écoutent sagement, essaient de faire ce que je demande, interviennent à l'oral, j'en ai dans mes classe mais ils ne réussissent pas pour autant. Quelles sont les qualités associées à un élève scolaire ?

J'avais lu l'article lorsqu'il n'était pas payant il y a deux ou trois semaines... Ce monsieur ne se prive pas de nous traiter de schizophrènes dans notre façon de noter, en mettant sur un même plan la mascarade des points obtenus par le "contrôle continu" sans même préciser que ce sont des points obtenus par l'évaluation des compétences et par l'ensemble des matières, et l'évaluation finale, ponctuelle, notée, dans quelques matières. Mes notes sont généralement conformes à celles obtenues par mes élèves aux épreuves finales, et c'est le cas pour la majorité de mes collègues. Alors même si sur le fond l'idée est là, ce serait bien de ne pas tomber dans la désinformation et l'insulte facile par ignorance du dossier.

Calypso64 a écrit: j'adooore Fesseur Pro!

+1

Cleroli a écrit:C'est quoi un élève "scolaire" ? Je me pose la question car des élèves qui écoutent sagement, essaient de faire ce que je demande, interviennent à l'oral, j'en ai dans mes classe mais ils ne réussissent pas  pour autant.

Je l'admets aisément car tous les cas de figures sont possibles... toutefois s'ils présentent cette attitude volontaire depuis le plus jeune âge, je suis étonné qu'ils ne réussissent pas davantage.

Dhaiphi a écrit:

Cleroli a écrit:C'est quoi un élève "scolaire" ? Je me pose la question car des élèves qui écoutent sagement, essaient de faire ce que je demande, interviennent à l'oral, j'en ai dans mes classe mais ils ne réussissent pas  pour autant.

Je l'admets aisément car tous les cas de figures sont possibles... toutefois s'ils présentent cette attitude volontaire depuis le plus jeune âge, je suis étonné qu'ils ne réussissent pas davantage.

Et pourtant .....

Dhaiphi a écrit:

Cleroli a écrit:C'est quoi un élève "scolaire" ? Je me pose la question car des élèves qui écoutent sagement, essaient de faire ce que je demande, interviennent à l'oral, j'en ai dans mes classe mais ils ne réussissent pas  pour autant.

Je l'admets aisément car tous les cas de figures sont possibles... toutefois s'ils présentent cette attitude volontaire depuis le plus jeune âge, je suis étonné qu'ils ne réussissent pas davantage.

Il suffit que ces élèves aient « appris » au primaire avec les méthodes inefficaces en vogue depuis trop longtemps maintenant.

Mathador a écrit:Il suffit que ces élèves aient « appris » au primaire avec les méthodes inefficaces en vogue depuis trop longtemps maintenant.

Toutafé ! Si l'on exclue, toute forme de bêtise congénitale ou/et un milieu familial nuisible, il est fort probable qu'un cruel manque de contenus au niveau du Primaire se fasse sentir.

J'ai des élèves comme ça, très gentils, très sérieux, qui participent, font leurs devoirs, apprennent les cours mais sont absolument incapables de transférer ce qu'ils savent. Ils récitent par coeur par exemple les règles d'accord, mais font n'importe quoi quand il faut les appliquer en situation, malgré un nombre condidérable d'exercices, d'entraînements...
A cela s'ajoute un vocabulaire très limité, une incapacité à accéder au sens figuré, à l'abstraction.
Elyas parlait des élèves enfermés dans un langage limité. J'en vois de plus en plus.

@Fesseur Pro, génial!  

Pofekko a écrit:Et si on arrêtait avec ce collège unique???

Pour créer un peu plus, voire beaucoup plus, d'inégalités? Pour le moment l'élève ne fait qu'accumuler les lacunes sans pouvoir s'en débarrasser. Nous avons besoin d'un dispositif qui :
- détecte rapidement (1-2 mois) des lacunes et le décalage par rapport à la classe et à la normale nationale
- soutien en cours d'année pour combler les lacunes graves
- si besoin soutien en été
Dans les cas graves - possibilité de faire une année en deux ans. Dans le cas très grave - des institutions adaptés ou un parcours adapté.

Et ne pas peser toute la responsabilité sur les épaules des parents. Une note bien faite : École et familles populaires

cassiopella a écrit:Et ne pas peser toute la responsabilité sur les épaules des parents.

Que chacun fasse sa part, ce sera déjà un bon début.

henriette a écrit:J'ai des élèves comme ça, très gentils, très sérieux, qui participent, font leurs devoirs, apprennent les cours mais sont absolument incapables de transférer ce qu'ils savent. Ils récitent par coeur par exemple les règles d'accord, mais font n'importe quoi quand il faut les appliquer en situation, malgré un nombre condidérable d'exercices, d'entraînements...
A cela s'ajoute un vocabulaire très limité, une incapacité à accéder au sens figuré, à l'abstraction.
Elyas parlait des élèves enfermés dans un langage limité. J'en vois de plus en plus.

Moi aussi. Et c'est le principal frein à la réussite.

Ce n’est pas une fatalité bien heureusement….Est -ce que nous expliquons aux élèves la richesse des mots, leur évolution et prenons le temps de leur présenter la multiplicité des sens qu’ils peuvent revêtir ? ( de manière régulière dès que c'est possible..).

Cela relève de nos fonctions aussi, les rendre curieux, les interpeller face à certains termes ou encore les initier à utiliser de nouveaux mots en leur montrant la précision sur le plan sémantique qu’ils peuvent revêtir et l’utilité de traduire de manière plus fine leur pensée….

Il y a tout un travail à mobiliser à travers ce point…Ce qui est très agréable. Et puis j’ai pour habitude de dire que si nous nous plaignons de lacunes importantes des élèves c’est tout d’abord positif car nous avons une visibilité claire sur les problèmes et cela nous ouvre la porte à l’action pour tâcher de pallier celles-ci au possible…
@cleroli : les élèves scolaires (pour ma part, d'autres compléteront...), ce sont ceux qui fournissent un travail régulier chez eux et qui "s’attachent et parviennent", à appliquer les méthodes de travail présentées en cours.