Faire travailler les élèves en exercices de maths.

Bonjour,
Je suis en collège et j'ai lu attentivement des sujets sur changer de méthode et j'ai essayé en classe ce que je trouve intéressant mais de temps en temps.
Cependant la plupart du temps je travaille, peut-être un peu trop, de manière "classique", activité-cours-exercices et j'ai remarqué que dans mes classes trop d'élèves ne voulaient pas chercher sérieusement les exercices, même simples.
Par exemple sur 29 5eme: 7 travaillent sérieusement, 10 travaillent un peu mais surtout pas trop vite de peur de se fatiguer, 3 bâclent leur travail trop rapidement sans rédiger (et souvent faux), 7 ne travaillent pas sauf à recopier l’énoncé quand je leur demande et 2 cas très particulier.

J'aimerais savoir si dans vos classe vous aviez les mêmes difficultés à faire réfléchir les élèves en exercices (car pour copier le cours il n'ont pas de problème)

Et si vous aviez des astuce pour les faire réellement chercher leurs exercices en classe.

Merci d"avance.

Tout le monde a ce genre de difficultés mais les proportions changent, il faudrait surtout comparer avec les collègues de ton établissement.

L'autre point c'est identifier les raisons du manque de travail en classe, il y a quelques points sur lesquels tu peux jouer: si les exercices sont trop durs ou trop simple, si ça va trop vite, s'il y a trop de mots dans les énoncés...

Les activités mentales/flash (des slides de question défilant relativement vite) ont tendance à bien marcher et peuvent mettre au travail certains.

Tu peux essayer de faire des travaux de groupes, mais ce n'est pas une solution miracle, certains qui ne travaillaient pas en individuel s'y mettront et inversement.


En suite il y d'autres leviers:
- discussion avec les parents
- l'évaluation: si les élèves trouvent cela trop simple, ils se contentent de très peu de travail, s'ils trouvent cela trop dur, ils n'essaient même pas..
- évaluer plus régulièrement s'ils travaillent à ce moment

Pour tout élève/adolescent normalement constitué, il n'existe que deux types d'exercices :
- Ceux qui sont trop simples et qui ne méritent pas que l'on perde du temps à rédiger la moindre réponse.
- Ceux qui sont trop compliqués et qu'il n'est même pas envisageable de résoudre.

Il peut y avoir beaucoup de raisons au manque de travail. Si ce sont de bons élèves mais fainéants, tu peux par exemple intégrer des exercices type défi mathématique où ils seront obligés de gribouiller des idées pour s'en sortir. Si ce sont des élèves en difficulté, en général, ils ne travaillent pas car ils n'y comprennent rien. Dans ce cas, rappeler la méthode/la propriété dont il est question quelque part sur la feuille, de sorte qu'ils n'aient qu'à appliquer sans trop réfléchir.

Je met en pièce jointe une de mes feuilles d'exos (début des propriétés sur la fonction carré en seconde avec une classe de faible niveau), non pas que j'ai la prétention de croire que c'est un modèle, mais parce que ça peut te donner des idées ? Au passage, si quelqu'un a des critiques (et même des compliments!) je suis preneur.

L'idéal serait de fournir des exercices différents à chaque élève mais c'est une utopie...

Par contre, en général, noter marche toujours. Je leur fais souvent faire des exercices à 2 noté sur 5, et je note leur travail en classe plus que leur production : un bon élève qui fait tout juste mais à l'arrache a 0/5, un mauvais élève qui fait tout faux mais qui a sué pendant 30min a 5/5.

Pico a écrit:Pour tout élève/adolescent normalement constitué, il n'existe que deux types d'exercices :
- Ceux qui sont trop simples et qui ne méritent pas que l'on perde du temps à rédiger la moindre réponse.
- Ceux qui sont trop compliqués et qu'il n'est même pas envisageable de résoudre.

C'est pas faux.

Simeon, j'en ai déjà parlé avec mes collègues et elles ont le même problème que moi, c'est pour ça que je demande à un cercle plus grand (neoprofs) car j'ai l'impression que mes élèves cherchent de moins en moins les exercices en classe.
-Pour les exercices il y en a des simples au début et des plus compliqués pour les plus rapide, mais même si l’énoncé dit "recopie et complète le tableau suivant ... " certains me disent je comprends pas avant que je leur montre le mot recopie,  et seulement là ls se mettent au travail.
-Pour les exercices "flash" je fais un calcul rapide par cours et je note une fois sur deux, mais même là certains mettent des nombres au hasard. ex: 2,45 + ? = 10   réponse: 19
-Pour les travaux de groupe j'en fait de temps en temps, ils aiment bien, mais ceux qui ne veulent pas bosser ne travaille guère plus.
-Pour les parents je ne vois pas quoi leur dire de plus que ce que j'ai mis dans le bulletin.
-Pour évaluer les exercices cherché en classe je remets les mêmes en devoir en les prévenant mais ça ne change pas grand chose.

Pico, je pense que tu as raison, mais faut-il se résigner à ce que les élèves ne fassent pas grand chose.

krirkrirk, je pense que mes élèves pourraient être meilleurs avec des efforts qu'ils ne veulent pas fournir.
-Ton ton idée de rappeler le cours, c'est intéressant mais souvent le premier exercice est corrigé au bout de cinq minutes et reste en exemple au tableau mais ça ne change pas grand chose ceux qui ont envie le font et les autres traînent.
- Noter pourquoi pas je vais réfléchir comment mettre ça en œuvre, pourquoi pas en noter 3 par cours au hasard... .

Pour les autres, la question que je me pose est de savoir si dans vos classe, lors des exercices, en gros 1/3 bossent normalement  1/3 bossent un peu  et 1/3 ne font presque rien.
C'est seulement pour me donner une idée car j'ai l'impression que sur ce point précis les élèves en font de moins en moins avec moi.

franck21 a écrit: lors des exercices, en gros 1/3 bossent normalement  1/3 bossent un peu  et 1/3 ne font presque rien.

Je suis PE et je peux te confirmer que ta répartition est déjà valable en primaire.

Dhaiphi a écrit:

franck21 a écrit: lors des exercices, en gros 1/3 bossent normalement  1/3 bossent un peu  et 1/3 ne font presque rien.

Je suis PE et je peux te confirmer que ta répartition est déjà valable en primaire.

C'est la constante macabre !
Saint Antibi sauve nous!

Ah c'est pas mal, j'ai une classe de 2de où c'est plutôt 10% qui travaillent normalement, 20% qui cherchent un peu et donc deux tiers qui attendent, ne comprennent pas, "réfléchissent"... J'arrive à les faire travailler en ramassant/notant, mais bof :/ Le travail en groupe les motive un peu plus, mais ils n'en retiennent rien au niveau individuel. Ce qui peut marcher, c'est expliciter très clairement et plusieurs fois ce par quoi il faut commencer (je le leur fait expliciter, tout de même, histoire qu'ils travaillent un peu pendant cette phase, et je fais répéter à plusieurs d'entre eux pour être sure que c'est entendu), puis projeter un compte à rebours au tableau. C'est usant... (et ce n'est pas spécifique aux maths, vu ce qu'en dit l'équipe pédagogique ils semblent travailler encore moins dans les autres matières) (je ne vous résume même pas les choix aberrants de 1re Gé et de combos inédites de spécialités pour l'an prochain).

J'ai un stylo qui fait tampon. Quand une question est correcte, je donne un coup de tampon. J'ai eu la surprise de voir que ça motivait beaucoup d'élèves (y compris certains qui ne faisaient pas les exercices et qui s'y mettent quand je sors le tampon...)
https://www.classroomcapers.fr/cocher-vert-stylo-tampon-xstamper.html

Super idée le tampon ! je vais m'y mettre je pense !

Carrie7 a écrit:Super idée le tampon ! je vais m'y mettre je pense !

Je me demande si celui-ci pourrait avoir un aspect motivant, surtout encré en rouge.



(Merci au tampographe Sardon.)

Plus sérieuseusement et pour en revenir au sujet du fil : oui, j'ai ce problème de passivité des élèves en classe. On peut même séparer en deux cas : ceux à qui il faut faire la guerre, sans grande efficacité sur le travail effectivement fait, pour qu'ils commencent pas sortir une feuille et un stylo et par arrêter de parler à leur copain à l'autre bout de la salle comme s'ils étaient encore en pause, et ceux qui semblent encore vaguement désireux d'essayer, mais qui semblent effectivement désorientés, ou effarés (je n'ai pas d'autre mot), quand on leur fait comprendre qu'on leur demande effectivement de lire l'énoncer, de réfléchir à la question, de commencer à chercher par soi-même, éventuellement d'aller chercher des indications dans le cours...

J'ai l'impression que le phénomène s'est nettement agravé depuis quelques années, avec la mise en route du tapis roulant et de la montée automatique indépendamment du travail fourni et du niveau acquis. Il est devenu commun, lorsqu'on reçoit des élèves de seconde individuellement, que certains nous avouent en toute franchise qu'ils ne comprennent pas pourquoi ils sont en échec et que jusqu'ici ils étaient passés chaque année sans jamais travailler.

Quant aux solutions, je les cherche. Le flicage n'est pas très efficace, et je ne suis pas doué pour employer des méthodes motivationnelles. De toute façon, je pense qu'il y a une contradiction un peu irrésoluble entre s'adapter au niveau des élèves et traiter normalement le programme pour préparer ceux qui poursuivront les années suivantes.

Disons que depuis quelques années, je me dis qu'il est un peu plus important d'essayer d'instaurer une ambiance de travail et de progrès que de s'obstiner à traiter seul une interprétation maximaliste du programme. Ce n'est pas pour ça que j'y arrive.

Finalement depuis les vacances de pâques je n'ai pas réussi à inverser la tendance: mis à part le 1/3 sérieux, les autres ne font presque plus rien sauf copier bêtement le cours.
Les moyennes chutent: (moyenne de classe des 3 trimestres: 14-12-10 ou 13-11-9 dans mes deux 5°)

Je sais que les chapitres se compliquent et demandent de plus en plus de pré_requis (progression spiralée) mais ils ne font plus les efforts ni pour comprendre le cours ni pour chercher les exercices. Et là je ne sais plus quoi faire, sinon continuer avec 1/3 de la classe?

Je les ai observé attentivement, ils attendent bêtement en jouant avec leurs stylos, d'ailleurs j'ai envie de leurs confisquer (comme je fais déjà avec les ciseaux), mais comment vont-ils écrire?

C'est la première année que je remarque une telle ambiance de "non travail" est-ce la même chose chez vous, ou ai-je fait des erreurs qq part?

Je suis en lycée, et dans le non-travail, attendre que le temps passe, en essayant de me faire croire qu'ils réfléchissent, ou même pas d'ailleurs, je note une compétence atteinte, voire dépassée pour la majorité de mes élèves ...

En lycée, avec une classe de 2de, la réforme aggrave encore la situation constatée depuis des années : tous ceux qui ne choisissent pas la spé maths en 1ère ont complètement baissé les bras à partir du second trimestre. D'un côté je les comprends. Et l'année prochaine, ça contaminera les 3e, puis les 4e, etc... parmi les jeunes qui décideront tôt qu'ils n'auront pas besoin de maths plus tard.
Des effets pervers comme ça, on n'a pas fini d'en avoir.

En même temps, on est presque fin mai, ça sent la fin d'année, alors pour les mettre au boulot s'ils sont sur la pente descendante, c'est rapé ! Je n'essaie même pas... Je bosse pour ceux qui bossent, je fais taire les autres, je les oblige à faire les questions les plus faciles en les enguirlandant, mais s'ils ont bossé 5 min dans l'heure, pour certains, c'est le bout du monde...
Je me console avec mon petit noyau dur de bosseurs...

Furby a écrit:En lycée, avec une classe de 2de, la réforme aggrave encore la situation constatée depuis des années : tous ceux qui ne choisissent pas la spé maths en 1ère ont complètement baissé les bras à partir du second trimestre. D'un côté je les comprends. Et l'année prochaine, ça contaminera les 3e, puis les 4e, etc... parmi les jeunes qui décideront tôt qu'ils n'auront pas besoin de maths plus tard.
Des effets pervers comme ça, on n'a pas fini d'en avoir.

La réforme du lycée aura de multiples effets néfastes, mais à mon avis celui-là restera marginal avant la seconde ; je doute que des élèves de quatrième ou de troisième ordinaires soient capables de se projetter aussi loin que leur année de première et de toute façon ils n'ont pas besoin de ça pour relâcher le travail, la structure du collège avec le passage automatique est suffisamment démobilisatrice pour les y inciter.

... et tous ceux qui iront en filière techno continueront les maths.

Je trouve aussi qu'il est difficile de faire réfléchir les élèves.
Je pense que c'est à la fois lié à l'hétérogénéité des classes et à leur réflexe du "zapping".
Mes élèves n'écoutent les explications que si elles semblent correspondre à leur besoin immédiat, et donc, je dois les répéter 30 fois...

Certains collègues utilisent des cahiers d'exercices avec des niveaux graduels "parcours bleu, vert, etc", et cela semble bien fonctionner, ils demandent aux élèves de faire au moins le parcours vert et cela permet d'occuper les plus rapides.

J'utilise parfois le tampon lorsque je vais en salle informatique, car chez nous, c'est compliqué d'enregistrer leurs travaux sur PC et de me l'envoyer, mais ce n'est pas facile de tamponner 30 copies lorsque certains élèves galèrent pendant un quart d'heure.