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- VinZTDoyen
Édifiant. Savez-vous si une étude analogue existe pour les performances en français (quelque chose me dit que ce doit être encore pire) ?
- ycombeMonarque
VinZT a écrit:Édifiant. Savez-vous si une étude analogue existe pour les performances en français (quelque chose me dit que ce doit être encore pire) ?
https://www.education.gouv.fr/cid23433/les-performances-en-orthographe-des-eleves-en-fin-d-ecole-primaire-1987-2007-2015.html
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
Les résultats de la baisse en orthographe et en grammaire sont directement imputables à 3 facteurs :
- La baisse des horaires.
- La fin d'une vision de l'enseignement de la langue au profit de la séquence et de l'idée que l'étude de la langue est une torture
- La victoire dans les mentalités du corps des professeurs que c'est trop compliqué de faire écrire les élèves.
Vous mélangez et les 2 premiers nourrissent le 3e.
- La baisse des horaires.
- La fin d'une vision de l'enseignement de la langue au profit de la séquence et de l'idée que l'étude de la langue est une torture
- La victoire dans les mentalités du corps des professeurs que c'est trop compliqué de faire écrire les élèves.
Vous mélangez et les 2 premiers nourrissent le 3e.
- jaybeNiveau 9
Si les études liées aux évaluations de la maîtrise du français, des mathématiques et des autres disciplines scolaires suivent à peu de choses près à chaque fois la même tendance sur plusieurs décennies, c'est peut-être que les causes les plus importantes pour expliquer ce décrochage ne sont pas celles internes à une discipline spécifique.
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- Ma'amÉrudit
Elyas a écrit:Les résultats de la baisse en orthographe et en grammaire sont directement imputables à 3 facteurs :
- La baisse des horaires.
- La fin d'une vision de l'enseignement de la langue au profit de la séquence et de l'idée que l'étude de la langue est une torture
- La victoire dans les mentalités du corps des professeurs que c'est trop compliqué de faire écrire les élèves.
Vous mélangez et les 2 premiers nourrissent le 3e.
A chaque fois que je dois aborder un point de langue (anglaise) avec mes élèves, je suis obligée de commencer par faire un cours de français. Comme j'ai été instit en CM2, je fais comme je le faisais à l'époque (et ce n'était pas du tout à la mode de faire comme ça) : on souligne de plusieurs couleurs, on s'entraîne. Je suis obligée de commencer par des phrases en français. Impossible de travailler directement sur des phrases en anglais.
L'autre jour en troisième, j'aborde les pronoms relatifs pour expliquer que ce qui compte en anglais c'est de savoir si l'antécédent est humain ou non. Je pense qu'ils ont fait à peu près cette tête-là : :missT2: J'avais dit trois gros mots en une seule phrase. C'est beaucoup... Ils passent le brevet à la fin de l'année quand même !
Et c'est de pire en pire chaque année.
Les cinquièmes ne savaient pas ce qu'est un COD, et encore moins un complément circonstanciel. Ce phénomène touche même les bons élèves, pas ceux qui ont une mémoire de poisson rouge ! C'est très inquiétant.
- Manu7Expert spécialisé
A mon avis, il faut cesser l'enseignement des maths ainsi le niveau ne baissera plus. Il n'y aura plus de niveau du tout. L'idéal serait de commencer par demander aux élèves de primaire ce qu'ils aiment. Et ainsi nous regarderions des youtubeurs toute la journée.
Sinon, revenir aux origines du mal, je radote en racontant toujours les mêmes anecdotes, mais j'ai eu le plaisir de me retrouver dans une réunion d'une quinzaine de personnes, avec deux psy scolaires des PE et des profs de sixième. On m'a bien fait comprendre que c'était une hérésie de vouloir faire apprendre les tables de multiplication. On m'a fait remarqué que cela causait des drames terribles au sein des familles, bref j'étais un véritable tyran ! On m'a clairement prié d'autoriser la calculatrice pour les plus faibles pendant les évaluations de calcul mental !!! D'habitude je sais défendre mon point de vue, mais là, je me suis senti bien seul. J'ai attendu le lendemain pour proposer aux profs présents à cette réunion qu'il serait bien d'autoriser les enregistrements pour réciter les poésies. Depuis j'ai obtenu une victoire relative car ses mêmes collègues sont contents d'avoir suivi mes conseils : il faut exiger que nos enfants apprennent leur table tout comme l'on fait nos propres parents...
Victoire relative car nous devenons une minorité de parents à imposer cet apprentissage, et je l'ai déjà dénoncé sur un autre post, nous voyons arrivés de plus en plus d'élèves à qui on a dit qu'ils n'étaient pas obligés d'apprendre les tables de 7-8 et 9 car ils n'étaient pas capables.
Pas la peine d'être un grand neuro-scientifique pour deviner que les efforts pour apprendre par coeur des poésies ou des tables sont très formateurs pour chacun au niveau de la métacognition. Tous les instits des années 70 le savaient...
Sinon, revenir aux origines du mal, je radote en racontant toujours les mêmes anecdotes, mais j'ai eu le plaisir de me retrouver dans une réunion d'une quinzaine de personnes, avec deux psy scolaires des PE et des profs de sixième. On m'a bien fait comprendre que c'était une hérésie de vouloir faire apprendre les tables de multiplication. On m'a fait remarqué que cela causait des drames terribles au sein des familles, bref j'étais un véritable tyran ! On m'a clairement prié d'autoriser la calculatrice pour les plus faibles pendant les évaluations de calcul mental !!! D'habitude je sais défendre mon point de vue, mais là, je me suis senti bien seul. J'ai attendu le lendemain pour proposer aux profs présents à cette réunion qu'il serait bien d'autoriser les enregistrements pour réciter les poésies. Depuis j'ai obtenu une victoire relative car ses mêmes collègues sont contents d'avoir suivi mes conseils : il faut exiger que nos enfants apprennent leur table tout comme l'on fait nos propres parents...
Victoire relative car nous devenons une minorité de parents à imposer cet apprentissage, et je l'ai déjà dénoncé sur un autre post, nous voyons arrivés de plus en plus d'élèves à qui on a dit qu'ils n'étaient pas obligés d'apprendre les tables de 7-8 et 9 car ils n'étaient pas capables.
Pas la peine d'être un grand neuro-scientifique pour deviner que les efforts pour apprendre par coeur des poésies ou des tables sont très formateurs pour chacun au niveau de la métacognition. Tous les instits des années 70 le savaient...
- EllenaNiveau 8
J'en étais aussi. Serions-nous les derniers des Mohicans ?XIII a écrit:Adren a écrit:Oh, j'étais en CM2 en 1987
Me too!
- LédisséEsprit sacré
@Ma'am : Je te plains. Je vis la même chose en latin, et de plus en plus : rien qu'entre mes débuts en collège et cette année (donc moins de dix ans), j'ai vraiment d'avoir deux fois plus de mal, et de devoir faire de plus en plus de "rappels" grammaticaux en français avant d'aborder le latin. (Et pendant ce temps, ceux qui ont déjà compris s'ennuient :/)
Pourtant, on fait tout ce qu'on peut en français...
Enfin, "tout ce qu'on peut", c'est peut-être exagéré : hélas, "l'idée que l'étude de la langue est une torture", pour reprendre les propos d'Elyas, a bien fait son chemin y compris parmi les collègues, avec sa petite soeur "l'idée que ça ne sert à rien puisque tu vois bien d'une année d'un mois sur l'autre ils ont tout oublié", alors que l'étude de textes, ça, c'est utile, ça donne l'impression d'avancer. (Et puis, quand tu enseignes la grammaire ou que tu fais une dictée, c'est "trop facile" : tu ne crées rien, tu fais une leçon bête et méchante et des exercices d'application, vilain paresseux, pas besoin d'être prof pour ça, aucune préparation nécessaire d'ailleurs (qu'ils croient).) Donc on en fait de moins en moins : je crois être la seule de mon équipe à consacrer à la langue deux heures sur les quatre hebdomadaires (et cela ne suffit pas, bien sûr).
Pourtant, on fait tout ce qu'on peut en français...
Enfin, "tout ce qu'on peut", c'est peut-être exagéré : hélas, "l'idée que l'étude de la langue est une torture", pour reprendre les propos d'Elyas, a bien fait son chemin y compris parmi les collègues, avec sa petite soeur "l'idée que ça ne sert à rien puisque tu vois bien d'
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- MathadorEmpereur
Je me demande d'ailleurs bien pourquoi tout le monde ne se précipite pas sur le CAPES de maths pour être payé àLadyC a écrit:(Et puis, quand tu enseignes la grammaire ou que tu fais une dictée, c'est "trop facile" : tu ne crées rien, tu fais une leçon bête et méchante et des exercices d'application, vilain paresseux, pas besoin d'être prof pour ça, aucune préparation nécessaire d'ailleurs (qu'ils croient).)
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- LédisséEsprit sacré
Absolument ; ça défie l'entendement.
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Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
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- Ajonc35Sage
C'est pourquoi j'aime bien lire ce que tu écris. 1 même génération à quelque chose près et 2 , tu es PE donc avec un éclairage que je n'ai plus, et qui m'interesse à double titre, pro et familial pour mes petits-ajoncs dont l'un est en cp.Verdurette a écrit:Ajonc ... enfin presque, mon CM2, c'était en 1970...
Ces épreuves consistent en calcul mental + opérations, ou comportent elles aussi des problèmes à résoudre ?
Comme il faut que je trouve en ce moment de quoi me remonter le moral, j'ai le plaisir de vous annoncer que mes élèves de CM2 savent diviser sans poser les soustractions intermédiaires, ils m'ont même dit que c'était "top" comme méthode.
Ah si, après avoir passé huit mois à ramer intensivement contre le courant, j'entends maintenant que les "barres" de Singapour, finalement, c'est bien ... c'est presque une révélation pour eux !!
En revanche, plusieurs CM1 ne savent toujours pas leurs tables ...
- Ma'amÉrudit
LadyC a écrit:@Ma'am : Je te plains. Je vis la même chose en latin, et de plus en plus : rien qu'entre mes débuts en collège et cette année (donc moins de dix ans), j'ai vraiment d'avoir deux fois plus de mal, et de devoir faire de plus en plus de "rappels" grammaticaux en français avant d'aborder le latin. (Et pendant ce temps, ceux qui ont déjà compris s'ennuient :/)
Pourtant, on fait tout ce qu'on peut en français...
Enfin, "tout ce qu'on peut", c'est peut-être exagéré : hélas, "l'idée que l'étude de la langue est une torture", pour reprendre les propos d'Elyas, a bien fait son chemin y compris parmi les collègues, avec sa petite soeur "l'idée que ça ne sert à rien puisque tu vois bien d'une annéed'un mois sur l'autre ils ont tout oublié", alors que l'étude de textes, ça, c'est utile, ça donne l'impression d'avancer. (Et puis, quand tu enseignes la grammaire ou que tu fais une dictée, c'est "trop facile" : tu ne crées rien, tu fais une leçon bête et méchante et des exercices d'application, vilain paresseux, pas besoin d'être prof pour ça, aucune préparation nécessaire d'ailleurs (qu'ils croient).) Donc on en fait de moins en moins : je crois être la seule de mon équipe à consacrer à la langue deux heures sur les quatre hebdomadaires (et cela ne suffit pas, bien sûr).
C'est exactement ça. La baisse horaire n'explique pas tout.
Je ne sais pas ce qui est dit aux jeunes collègues de lettres dans les ESPE, mais quand j'étais à l'IUFM en 2008 pour me former en tant que PE, le discours dominant était que les manuels étaient le mal absolu. Il fallait éventuellement piocher dans plusieurs, en faisant fi de toute progression grammaticale rigoureuse. D'ailleurs, on ne nous a jamais appris à en faire une. En fait, on ne nous a jamais appris à faire quoi que ce soit puisqu'il ne fallait pas nous donner de recettes toutes faites, c'est trop facile. Comme pour les élèves, nous devions être acteurs de nos apprentissages. Nous n'étions pas de simples exécutants, sinon, on pourrait mettre n'importe qui dans une classe avec un bon manuel.
Sauf que... Mes enfants n'utilisent pas de manuels, alors que la mairie équipe les écoles d'ailleurs, mais passons... Dans les cahiers, un florilège de photocopies sans queue ni tête, issues d'on ne sait où. Dans certaines de ces fiches, il y a des fautes d'orthographe ou bien des erreurs sur les règles. Les maîtresses font beaucoup plus confiance à un truc pompé sur Internet qu'à un manuel chapeauté par des IEN et des formateurs et relu avant d'être édité.
On marche sur la tête.
En attendant, les troisièmes dont je suis PP n'ont pas fait une seule dictée depuis le début de l'année. Je le sais parce que quand j'ai voulu donner à ma collègue de lettres la liste d'élèves qui avaient une dictée aménagée pour le brevet, elle m'a dit qu'elle n'en faisait de toute façon pas de l'année. Elle trouve l'exercice idiot et travaille l'orthographe autrement. Moi je veux bien, cela ne me regarde pas, mais ils ont quand même une dictée au brevet.
Les élèves m'envoient assez facilement des mails en tant que PP. Je suis effarée par l'orthographe et la syntaxe des bons élèves. J'ai l'impression que j'avais à peu près la même orthographe que maintenant en fin de troisième. J'ai peur que ça ne soit trop tard pour eux.
- KimberliteExpert
Et moi aussi!XIII a écrit:Adren a écrit:Oh, j'étais en CM2 en 1987
Me too!
Ceci dit, la dégradation des méthodes était déjà en cours! La méthode globale était à la mode. J'ai appris avec une méthode semi-globale...
On avait un peu de trucs issus des maths modernes (ensembles, bases...), mais de mon point de vue c'était intéressant.
Je n'ai jamais appris la "règle de trois" (on faisait de la proportionnalité, ceci dit, c'était plutôt logique... mais du coup je n'ai jamais intégré la "règle de trois"). J'ai eu en CM1 une prof qui piochait dans plein de manuels pour la grammaire, et qui utilisait des terminologies variées et peu claires. Heureusement qu'en 6ème j'ai eu une super prof qui nous a fait une grosse remise à niveau à l'aide d'analyses de phrases sous forme de boîtes et d'arbres, avec des couleurs (c'était beau, logique, et permettait en même temps de bien comprendre les accords...).
Je n'ai jamais appris correctement toutes mes tables de multiplication (je trichais en utilisant des trucs du style "pour la table de 5, pour les nombres pairs, on met un zéro avec la moitié du nombre multiplié devant", et pour les tables plus difficiles comme celle de 7 j'utilisais la table de 6 et ajoutais le nombre). Ce genre de bidouille ne serait pas passée quelques années avant je pense, mais les exigences étaient déjà en baisse (et ça m'a joué des tours plus tard).
Il me semble très regrettable qu'on soit allée dans une tendance où tout ce qui est un peu par cœur, un peu "mécanique" est méprisé. Je remarque que, pour les élèves les plus faibles, ça a au contraire un côté rassurant. Naturellement, les enfant aiment la répétition, ce sont les adultes qui, calquant leur propre vision des choses, ont imaginé que la répétition devait ennuyer les élèves.
Mes élèves les plus faibles réussissent généralement assez bien à des tâches comme "apprendre et savoir placer les organes du système digestif".
La répétition d'exercices de même style permet aux élèves de se sentir progresser, de corriger des erreurs.
Les tâches un peu "répétitives" permettent aussi un certain repos: recopier un texte est plus reposant que faire un travail de groupe, par exemple. Elève, j'avoue que j'appréciais ces moments... et j'ai l'impression que des journées comme celles de nos classes m'auraient épuisée.
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- Spoiler:
- almuixeNeoprof expérimenté
Juste pour conserver un peu d'optimisme dans ce désastre, est-ce que quelqu'un aurait une idée des raisons qui ont permis de freiner cette descente aux enfers de 1999 à 2007 ? On incrimine souvent l'évolution de la société (plus de divorces, moins d'attention parentale, plus de chômage, d'écrans), mais ce ne sont manifestement pas les seuls phénomènes à l'oeuvre. Je ne crois pas que la société ait une évolution inverse entre 1999 et 2007 et pourtant pendant cette période la chute a été moins rude.
Sinon +1 avec toi kimberlite
Sinon +1 avec toi kimberlite
- VerduretteModérateur
Peut-être parce qu'il y avait encore un certain nombre d'enseignants "vieilles méthodes", et que ce nombre a diminué peu à peu. C'est en tout cas une hypothèse.
- ycombeMonarque
Il me semble que les programmes de 2002 (ou environ) ont remis du calcul mental qui avait été supprimé dans ceux d'avant.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- gauvain31Empereur
Verdurette a écrit:Peut-être parce qu'il y avait encore un certain nombre d'enseignants "vieilles méthodes", et que ce nombre a diminué peu à peu. C'est en tout cas une hypothèse.
Je le pense aussi Verdurette : le gros des troupes issu du baby-boom est parti à la retraite entre 2007 et 2012; et quand je voyais à cette époque tous ces supers collègues partir au fur et à mesure à la retraite je me suis dit que c'est un certain savoir-faire qui est en train de se perdre et qu'il y aurait des conséquences sur le niveau des gamins. L'avenir m'a hélas donné raison. Et ce n'est pas fini..... la décennie 2017-2027 ne va pas je crois aller en s'améliorant
- VolubilysGrand sage
Regardons les méthodes de maths à la mode selon les époques :almuixe a écrit:Juste pour conserver un peu d'optimisme dans ce désastre, est-ce que quelqu'un aurait une idée des raisons qui ont permis de freiner cette descente aux enfers de 1999 à 2007 ? On incrimine souvent l'évolution de la société (plus de divorces, moins d'attention parentale, plus de chômage, d'écrans), mais ce ne sont manifestement pas les seuls phénomènes à l'oeuvre. Je ne crois pas que la société ait une évolution inverse entre 1999 et 2007 et pourtant pendant cette période la chute a été moins rude.
1990/91 : sortie de la version de ERMEL d'où on a effacé ce qui faisait trop penser aux "maths modernes" (en les appliquant toujours) pour ne pas effrayer le chaland, et large diffusions/imposition dans les classes...
1999 : Picbille est la méthode la plus utilisée dans les classes... retour timide de l'étude et de l'entrainement au calcul
2007 : Cap Maths, ersatz de ERMEL, ne va par tarder à dominer le marché. Le jeu et la manipulation (de bouts de papier le plus souvent, les photocopieuses surchauffent) deviennent l'alpha et l'oméga, le passage à l'écrit et l'entrainement se réduisent à pas grand chose. (le fichier CP ne compte qu'une centaine d'additions et 55 soustractions...on repassera pour l'entrainement
)
Actuellement Cap-Maths est la méthode la plus utilisée, mais un nouveau challenger se repend à toute vitesse : MHM, alias le brassage d'air et le zapping en guise de méthode avec passage à l'écrit réduit à peau de chagrin...
Par ailleurs la formation en maths et didactique des maths pendant la formation des PE se limite à "Utilisez ERMEL, pas d'exercices, du jeu, de la manipulation"
Beaucoup de collègues ne connaissent pour ainsi dire rien à l'enseignement des maths, ignorent ce qu'ils font et pourquoi ils le font...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- VerduretteModérateur
La manipulation, c'est essentiel, mais ça ne suffit pas. La méthode de Singapour et ma "bible" des maths des petits à savoir "Compter Calculer" de Pascal Dupré et Catherine Huby y ont recours, mais il faut faire de ces manipulations le support d'un apprentissage rigoureux, dire puis écrire "j'ajoute, donc j'additionne, j'enlève donc je soustrais, je partage donc je divise ..." ce qui peut paraître simplet aux professeurs du secondaire, mais c'est bien une ébauche de raisonnement. Evidemment, on ne peut passer à l'écrit qu'à partir du milieu de CP.
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'abus de fichiers de maths qui ressemblent à des jeux, l'usage abusif de la file numérique qui ne considère le nombre que sous son aspect ordinal et le prive de sa valeur cardinale, en faisant de l'addition et de la soustraction une avancée ou un recul sur cette file numérique au lieu d'un ajout ou un retrait, n'ont pas arrangé nos affaires.
Mes élèves ont découvert qu'il y avait des stratégies en calcul mental, et ont cessé peu à peu de "poser les opérations dans leur tête". Et ils commencent à y prendre goût. Mais j'ai tout de même tout un groupe qui est incapable de retenir les tables, quelles qu'elles soient, je ne comprends pas pourquoi. Enfin, ils ne retiennent pas davantage les conjugaisons, ni les mots invariables, ni ... On a fustigé l'apprentissage par cœur, mais pour certaines choses, je ne vois pas tellement d'autre solution.
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'abus de fichiers de maths qui ressemblent à des jeux, l'usage abusif de la file numérique qui ne considère le nombre que sous son aspect ordinal et le prive de sa valeur cardinale, en faisant de l'addition et de la soustraction une avancée ou un recul sur cette file numérique au lieu d'un ajout ou un retrait, n'ont pas arrangé nos affaires.
Mes élèves ont découvert qu'il y avait des stratégies en calcul mental, et ont cessé peu à peu de "poser les opérations dans leur tête". Et ils commencent à y prendre goût. Mais j'ai tout de même tout un groupe qui est incapable de retenir les tables, quelles qu'elles soient, je ne comprends pas pourquoi. Enfin, ils ne retiennent pas davantage les conjugaisons, ni les mots invariables, ni ... On a fustigé l'apprentissage par cœur, mais pour certaines choses, je ne vois pas tellement d'autre solution.
- VolubilysGrand sage
Ah, mais si, on peut/doit passer à l'écrit dès le début du CP et même avant!
Le fichier Compter-Calculer donne du travail écrit dès le début.
On peut même faire du travail écrit sans fichier, directement dans le cahier du jour, très tôt en CP : Adieu fiches, fichiers, photocopies...au CP
Pour ce qui est de la manipulation, oui, c'est important, mais les maths ce n'est pas que de la manipulation, ils faut aussi apprendre aux élèves à se détacher du matériel, à imaginer, à manipuler mentalement, à mémoriser, à traduire une situation en langage mathématique sans devoir obligatoirement passer par du matériel ou un schéma...
Au niveau CP, c'est par exemple c'est traduire "Lou avait 6 crêpes, elle en a mangé 2. Combien a-t-elle de crêpes maintenant?" par "6-2=4" sans passer par la manipulation d'objet ou le schéma, en s'appuyant sur la mémorisation de la table pour trouver la réponse.
Le fichier Compter-Calculer donne du travail écrit dès le début.
On peut même faire du travail écrit sans fichier, directement dans le cahier du jour, très tôt en CP : Adieu fiches, fichiers, photocopies...au CP
Pour ce qui est de la manipulation, oui, c'est important, mais les maths ce n'est pas que de la manipulation, ils faut aussi apprendre aux élèves à se détacher du matériel, à imaginer, à manipuler mentalement, à mémoriser, à traduire une situation en langage mathématique sans devoir obligatoirement passer par du matériel ou un schéma...
Au niveau CP, c'est par exemple c'est traduire "Lou avait 6 crêpes, elle en a mangé 2. Combien a-t-elle de crêpes maintenant?" par "6-2=4" sans passer par la manipulation d'objet ou le schéma, en s'appuyant sur la mémorisation de la table pour trouver la réponse.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- VerduretteModérateur
Je n'ai pas été claire : oui, on peut et on doit passer à l'écrit dès le début du CP, mais on ne peut pas encore écrire "j'ajoute, donc j'additionne" etc ... comme je le demande à la fin de l'année, tant qu'on n'a pas les sons pour le faire. L'objectif est bien de passer de la manipulation à l'abstraction, la méthode de Singapour ne fait pas autrement , en passant de vraies pommes au dessin des pommes puis aux barres, parallèlement à la "traduction en langage mathématique" qu'est l'opération.
- XIIINeoprof expérimenté
Verdurette a écrit:Je n'ai pas été claire : oui, on peut et on doit passer à l'écrit dès le début du CP, mais on ne peut pas encore écrire "j'ajoute, donc j'additionne" etc ... comme je le demande à la fin de l'année, tant qu'on n'a pas les sons pour le faire. L'objectif est bien de passer de la manipulation à l'abstraction, la méthode de Singapour ne fait pas autrement , en passant de vraies pommes au dessin des pommes puis aux barres, parallèlement à la "traduction en langage mathématique" qu'est l'opération.
1/ Un PIAL dépend du collège et englobe toutes les écoles qui s'y rattachent. Une sorte de pôle ressource à "moyens limités"...La compensation évoquée dans la loi 2005 disparait...
2/ Ce dispositif sera généralisé l'an prochain en principe...
- ycombeMonarque
Tu ne te serais pas trompé de fil par hasard? L'information que tu donnes est intéressante mais je ne vois pas le rapport avec ce que dit @Verdurette.XIII a écrit:Verdurette a écrit:Je n'ai pas été claire : oui, on peut et on doit passer à l'écrit dès le début du CP, mais on ne peut pas encore écrire "j'ajoute, donc j'additionne" etc ... comme je le demande à la fin de l'année, tant qu'on n'a pas les sons pour le faire. L'objectif est bien de passer de la manipulation à l'abstraction, la méthode de Singapour ne fait pas autrement , en passant de vraies pommes au dessin des pommes puis aux barres, parallèlement à la "traduction en langage mathématique" qu'est l'opération.
1/ Un PIAL dépend du collège et englobe toutes les écoles qui s'y rattachent. Une sorte de pôle ressource à "moyens limités"...La compensation évoquée dans la loi 2005 disparait...
2/ Ce dispositif sera généralisé l'an prochain en principe...
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AlykiGrand sage
J'ai plusieurs explications à cela :
- cette génération était extraordinaire :sphinx2016:
- plus sérieusement, j'ai pu comparer avec des copines venant d'autres horizons au lycée et à la fac. J'ai eu la chance d'être instruite par de vieilles maîtresses qui avaient toutes pris leur retraite avant la fin de mon collège. J'ai donc été formée à l'ancienne avec de grandes exigences : j'écrivais (et j'écris toujours !) comme un cochon, maintenant on dirait dysgraphique. Mon fils ainé est pareil. Mes maîtresses de tous niveaux m'ont toujours embêtée pour cela me donnant des lignes de cahier d'écriture pour essayer d'améliorer cela, me forçant au moins à faire des progrès sur le soin. Finalement celle de CM2 a renoncé et m'a fait passer au script ce qui fut une amélioration ponctuelle. Numéro 1 qui a le même problème a droit de temps à autres (1 ou 2 fois par an) à une remarque et la seule "remédiation" a eu lieu en CE1 quand sa maîtresse (et directrice de l'école) m'a demandé ce que je comptais faire ! Elle a été reçue... Il devait aller en APC, à ma demande, mais je crois qu'il a fait seulement une séance. Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
- de manière générale, le niveau d'exigence baisse aussi. En orthographe, j'avais de gros soucis (pour l'époque !!!). Ma mère avait donc fait un programme de dictées avec approbation de la maîtresse. Dans toutes les matières les fautes d'orthographe comptaient. Si maintenant, en HG j'enlève des points pour l'orthographe, je vais me faire écharper par les parents et l'inspection...
- enfin, si on avait aussi une ouverture culturelle, on faisait beaucoup plus de français et de mathématiques et on entrainait notre cerveau !! J'ai découvert en aide aux devoirs la nouvelle technique de division avec les soustractions intermédiaires et me suis demandée comment on faisait avant, ben on se souvenait et on calculait de tête ! J'avais déjà eu la joie de voir les retenues partout autour des multiplications de numéro 1.
Donc, méthodes et programmes sont à revoir ! Je ne jette pas la pierre aux collègues : ils font ce qu'on leur demande et à part quelques doctrinaires (mais on a les nôtres dans le secondaire aussi) ils essayent de faire le mieux possible pour les enfants. N'oublions pas enfin que certains parents sont d'horribles casse-biiiiip, il ne faut surtout pas que monchérimoncoeur fasse le moindre effort.
J'en ai pris mon parti et mon fils apprend le travail régulier, l'effort et la rigueur au conservatoire où, puisqu'il n'a pas assez travaillé son instrument, il risque de redoubler son année !!!
- cette génération était extraordinaire :sphinx2016:
- plus sérieusement, j'ai pu comparer avec des copines venant d'autres horizons au lycée et à la fac. J'ai eu la chance d'être instruite par de vieilles maîtresses qui avaient toutes pris leur retraite avant la fin de mon collège. J'ai donc été formée à l'ancienne avec de grandes exigences : j'écrivais (et j'écris toujours !) comme un cochon, maintenant on dirait dysgraphique. Mon fils ainé est pareil. Mes maîtresses de tous niveaux m'ont toujours embêtée pour cela me donnant des lignes de cahier d'écriture pour essayer d'améliorer cela, me forçant au moins à faire des progrès sur le soin. Finalement celle de CM2 a renoncé et m'a fait passer au script ce qui fut une amélioration ponctuelle. Numéro 1 qui a le même problème a droit de temps à autres (1 ou 2 fois par an) à une remarque et la seule "remédiation" a eu lieu en CE1 quand sa maîtresse (et directrice de l'école) m'a demandé ce que je comptais faire ! Elle a été reçue... Il devait aller en APC, à ma demande, mais je crois qu'il a fait seulement une séance. Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
- de manière générale, le niveau d'exigence baisse aussi. En orthographe, j'avais de gros soucis (pour l'époque !!!). Ma mère avait donc fait un programme de dictées avec approbation de la maîtresse. Dans toutes les matières les fautes d'orthographe comptaient. Si maintenant, en HG j'enlève des points pour l'orthographe, je vais me faire écharper par les parents et l'inspection...
- enfin, si on avait aussi une ouverture culturelle, on faisait beaucoup plus de français et de mathématiques et on entrainait notre cerveau !! J'ai découvert en aide aux devoirs la nouvelle technique de division avec les soustractions intermédiaires et me suis demandée comment on faisait avant, ben on se souvenait et on calculait de tête ! J'avais déjà eu la joie de voir les retenues partout autour des multiplications de numéro 1.
Donc, méthodes et programmes sont à revoir ! Je ne jette pas la pierre aux collègues : ils font ce qu'on leur demande et à part quelques doctrinaires (mais on a les nôtres dans le secondaire aussi) ils essayent de faire le mieux possible pour les enfants. N'oublions pas enfin que certains parents sont d'horribles casse-biiiiip, il ne faut surtout pas que monchérimoncoeur fasse le moindre effort.
J'en ai pris mon parti et mon fils apprend le travail régulier, l'effort et la rigueur au conservatoire où, puisqu'il n'a pas assez travaillé son instrument, il risque de redoubler son année !!!
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Ἐρωτηθεὶς δὲ τί δεῖ μάλιστα μανθάνειν τοὺς ἐλευθέρους παῖδας, « Ταῦτ´ » ἔφη « ὅσαπερ ἂν αὐτοὺς ὠφελήσειεν ἄνδρας γενομένους. »
Interrogé sur ce qu'il valait mieux apprendre à des enfants libres, (Léotychidas) dit "ce qui pourra leur servir lorsqu'ils seront devenus des hommes" - Apophtegme laconien.
- VerduretteModérateur
XIII a écrit:Verdurette a écrit:Je n'ai pas été claire : oui, on peut et on doit passer à l'écrit dès le début du CP, mais on ne peut pas encore écrire "j'ajoute, donc j'additionne" etc ... comme je le demande à la fin de l'année, tant qu'on n'a pas les sons pour le faire. L'objectif est bien de passer de la manipulation à l'abstraction, la méthode de Singapour ne fait pas autrement , en passant de vraies pommes au dessin des pommes puis aux barres, parallèlement à la "traduction en langage mathématique" qu'est l'opération.
1/ Un PIAL dépend du collège et englobe toutes les écoles qui s'y rattachent. Une sorte de pôle ressource à "moyens limités"...La compensation évoquée dans la loi 2005 disparait...
2/ Ce dispositif sera généralisé l'an prochain en principe...
Je n'ai pas bien saisi le lien entre les deux messages.
- SimeonNiveau 10
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2019/04/03042019Article636898719474337156.aspx
Une opinion sur cet article ? (autre que le cafe pedago ou les moustachus c'est mal)
De loin, ça parait assez cohérent.
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