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Quitteriez-vous le lycée pour le collège ?
- EnaecoVénérable
Je ne pensais pas que les résultats du sondage seraient aussi tranchés
- piescoModérateur
*Ombre* a écrit:Moi aussi, mon IPR me pousse vers le lycée. Mon mauvais esprit me souffle que c'est faute de pouvoir me pousser vers la porte... Peut-être s'imagine-t-elle qu'au lycée, je cesserais de maltraiter les élèves avec la grammaire ?
En tout cas, je décline toujours.
D'abord parce que le lycée ne me fait pas rêver. Je l'ai pratiqué il y a bien longtemps, et je garde le souvenir, d'un bachotage permanent, avec cette tension terrible du niveau réel des entrants en Seconde et le bac de français en fin de Première. Cette urgence laisse trop peu de temps pour reprendre ce qui aurait à l'être, et c'est une chose que je vis mal.
Au contraire, au collège, j'ai encore le sentiment d'être utile. Même si on part parfois de très bas (de plus en plus bas en fait), je peux reprendre méthodiquement toutes les bases de la langue, y consacrer le temps nécessaire (ou presque), aborder l'écriture de façon progressive pour donner là aussi de bonnes habitudes aux élèves. Bien sûr, ce n'est jamais du 100%, mais je constate que je fais progresser tous les élèves dotés d'un minimum de bonne volonté (voire ceux qui, même sans cette bonne volonté, se contentent de tirer profit d'un enseignement structuré en ne fichant pas grand chose).
J'ai le sentiment que je ne parviendrais pas à cela au lycée, et que ce serait douloureux. Déjà, il y a des années, j'avais le sentiment, au lycée, de devoir imposer au groupe un rythme forcé, et que c'était un peu marche ou crève. Étant donné l'évolution de la population lycéenne entre-temps, je pense que ce serait encore pire aujourd'hui.
- Fesseur ProGuide spirituel
+ 1Elyas a écrit:On m'a récemment demandé si je voulais aller au lycée (sous-entendant que ce serait une promotion). J'ai ri.
Ça semble être une promotion et une évolution de carrière logique dans l'esprit de nos IPR.
Quel mépris !
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Pourvu que ça dure...
- IphigénieProphète
Je crois que chacun aime mieux là où il s’est investi, trouve aussi cela plus confortable, avec aux extrêmes ceux qui veulent changer en espérant du moins pire ....Enaeco a écrit:Je ne pensais pas que les résultats du sondage seraient aussi tranchés
Personnellement j’ai bien aimé les deux, pour des raisons différentes. Je persiste à penser que l’ideal serait un mélange des deux et que cette fracture introduite jadis ente collège et lycée est une des causes à effet négatif : rupture de continuité dans les méthodes, ignorance réciproque des attentes, etc.
Personnellement ça me rassure beaucoup qu’un certain nombre d’entre vous souhaitent rester en collège . La vision d’une hiérarchie entre les deux niveaux est absurde...
- SphinxProphète
Moi j'aimerais bien changer mais comme d'autres, juste parce que ça fait sept ans que je suis en collège et que je m'encroûte. (Toujours les mêmes niveaux en plus : l'agrégée, il faut absolument lui filer les 3e, alors que je n'aime pas trop le programme de ce niveau - j'en suis à quémander pour l'an prochain les 4e que je n'ai jamais eus afin de changer un peu...) En dehors de ça j'aime bien le collège, surtout le mien où il y a encore pas mal d'élèves gentils et enthousiastes même si nuls en grammaire et incapables de retenir une leçon. Cela dit je ne pense pas faire de demande pour l'an prochain parce que déjà que c'est difficile d'espérer un poste en LC, la réforme ne va pas arranger les choses.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- lilith888Grand sage
Je n'ai pas tout lu, mais deux remarques qui reviennent souvent sur les différences entre collège et lycée me chiffonnent : au collège, on serait en manque de "nourriture intellectuelle" par rapport au lycée et les copies seraient plus rapides à corriger. Je réponds catégoriquement "non" à ces deux remarques. Ayant enseigné 4 ans en lettres modernes et depuis 11 ans en collège (d'un bon niveau, il est vrai), je pense que c'est une illusion et/ou un peu de mépris pour les "simples profs" de collège. Les partiels de commentaires ou de dissertations se corrigent plus vite que les évaluations des collégiens où il faut annoter/décrypter/corriger tous les mots (après, c'est sûr que si on veut bâcler, on bâcle, mais on peut également bâcler au lycée). Les évaluations en collège sont aussi plus nombreuses qu'en lycée. Quant à la nourriture intellectuelle au lycée, je ne vois pas bien de quoi on parle. Ce n'est pas parce qu'on fait de la "littérature" qu'on est forcément dans la grande culture. Quelqu'un qui veut de la culture a de quoi faire, en collège comme en lycée. Dans mon bon collège, la culture, c'est tous les jours car je vous garantis que, sur la mythologie par exemple, j'ai intérêt à être calée si je veux pouvoir répondre aux multiples questions de mes petits 6ème, eux-mêmes grands passionnés de la question.
- Petit poisNiveau 9
Je te suis dans tes remarques Lilith ! En Collège, on a parfois des questions plus pertinentes qu'en Lycée !!! Je suis d'accord sur le fait qu'un cours de Collège ne mérite pas une maitrise plus grande qu'au Lycée ! Après, on peut facilement faire illusion, quelque soit le niveau ! Je connais des collègues qui impriment un cours avant d'aller vers les élèves ... Au collège comme au lycée !
Pour les corrections, idem ! Si on veut peaufiner la correction d'une copie de Collège, ça peut prendre beaucoup de temps !
Je crois que la tradition des salles des profs établit faussement une hiérarchie entre le Collège et le Lycée ... Ceux qui passent ou sont passés par les deux savent qu'il n'en est rien ! On fait tous le même boulot, avec des nuances évidentes. Et je ne parle pas de la déférence qu'ont certains profs du Secondaire envers les collègues du Supérieur. A croire qu'on reste toujours des élèves respectueux de nos enseignants ! Je reconnais la grande valeur d'un prof dans le Supérieur mais sans dénigrer les compétences (que je n'ai pas) d'un PE en CP. C'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de ce forum où tout le monde peut trouver son compte !
J'avais été surprise de constater la réaction des profs de lycée à la réforme du collège de NVB quand elle est sortie ; et celle des profs de collège à celle du Lycée actuelle .... Les divisions et le manque d'esprit de corps se constatent hélas aujourd'hui ... Devant la question de la seconde heure sup' imposée en Secondaire, j'entends les cris des PE ; devant Parcours Sup, j'entends lcelui des profs du Collège, devant l'évaluation par compétences, j'entends les profs du Lycée ; etc ...
A croire que l'Education Nationale est un mille feuilles de professions différentes.
Diviser pour mieux régner. Ne tombons pas dans le piège !
Pour les corrections, idem ! Si on veut peaufiner la correction d'une copie de Collège, ça peut prendre beaucoup de temps !
Je crois que la tradition des salles des profs établit faussement une hiérarchie entre le Collège et le Lycée ... Ceux qui passent ou sont passés par les deux savent qu'il n'en est rien ! On fait tous le même boulot, avec des nuances évidentes. Et je ne parle pas de la déférence qu'ont certains profs du Secondaire envers les collègues du Supérieur. A croire qu'on reste toujours des élèves respectueux de nos enseignants ! Je reconnais la grande valeur d'un prof dans le Supérieur mais sans dénigrer les compétences (que je n'ai pas) d'un PE en CP. C'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de ce forum où tout le monde peut trouver son compte !
J'avais été surprise de constater la réaction des profs de lycée à la réforme du collège de NVB quand elle est sortie ; et celle des profs de collège à celle du Lycée actuelle .... Les divisions et le manque d'esprit de corps se constatent hélas aujourd'hui ... Devant la question de la seconde heure sup' imposée en Secondaire, j'entends les cris des PE ; devant Parcours Sup, j'entends lcelui des profs du Collège, devant l'évaluation par compétences, j'entends les profs du Lycée ; etc ...
A croire que l'Education Nationale est un mille feuilles de professions différentes.
Diviser pour mieux régner. Ne tombons pas dans le piège !
- scot69Modérateur
J'ai adoré bosser au collège pendant quelques années, je me suis bien éclaté à apprendre les couleurs, les nombres, les basiques à des petits choux de 6e. Je pense que la responsabilité du prof de collège est énorme à ce niveau là.
Je me suis retrouvé au lycée un peu par hasard, ça me plait beaucoup aussi. Sauf que maintenant que tous mes cours sont rodés et commencent à rouler, je n'ai pas spécialement envie de retourner au collège.
(les lycéens sont plus sensibles à mon humour idiot!)
Le privé a l'avantage de souvent fonctionner en "cité scolaire", et un prof peut très bien avoir à la fois des 6e et des BTS (voir des primaires!).
Après réflexion, ce n'est pas tellement le fait de retourner au collège qui me poserait soucis mais le fait de changer d'établissement, pas envie de quitter mes collègues.
Je me suis retrouvé au lycée un peu par hasard, ça me plait beaucoup aussi. Sauf que maintenant que tous mes cours sont rodés et commencent à rouler, je n'ai pas spécialement envie de retourner au collège.
(les lycéens sont plus sensibles à mon humour idiot!)
Le privé a l'avantage de souvent fonctionner en "cité scolaire", et un prof peut très bien avoir à la fois des 6e et des BTS (voir des primaires!).
Après réflexion, ce n'est pas tellement le fait de retourner au collège qui me poserait soucis mais le fait de changer d'établissement, pas envie de quitter mes collègues.
- Lux_Fidèle du forum
Enaeco a écrit:Je ne pensais pas que les résultats du sondage seraient aussi tranchés
C'est dommage : pour ceux qui ne votent pas, on ne peut pas voir les résultats du sondage (ou alors je ne suis pas douée).
Petit pois a écrit:
J'avais été surprise de constater la réaction des profs de lycée à la réforme du collège de NVB quand elle est sortie ; et celle des profs de collège à celle du Lycée actuelle .... Les divisions et le manque d'esprit de corps se constatent hélas aujourd'hui ... Devant la question de la seconde heure sup' imposée en Secondaire, j'entends les cris des PE ; devant Parcours Sup, j'entends lcelui des profs du Collège, devant l'évaluation par compétences, j'entends les profs du Lycée ; etc ...
A croire que l'Education Nationale est un mille feuilles de professions différentes.
Diviser pour mieux régner. Ne tombons pas dans le piège !
Tout à fait d'accord avec toi (vous).
C'est bien regrettable.
- Ma'amÉrudit
Lux_ a écrit:Enaeco a écrit:Je ne pensais pas que les résultats du sondage seraient aussi tranchés
C'est dommage : pour ceux qui ne votent pas, on ne peut pas voir les résultats du sondage (ou alors je ne suis pas douée).
Il faut cliquer sur "Voir les résultats".
- Lux_Fidèle du forum
Merci (je me demande vraiment pourquoi je n'y ai pas pensé )
- IphigénieProphète
Comme quoi c'est vraiment pure affaire de subjectivité, puisque, pour ma part, je n'ai jamais été très intéressée par la mythologie, et pourtant j'étais et en LC et en lycée! :lol:lilith888 a écrit:Je n'ai pas tout lu, mais deux remarques qui reviennent souvent sur les différences entre collège et lycée me chiffonnent : au collège, on serait en manque de "nourriture intellectuelle" par rapport au lycée et les copies seraient plus rapides à corriger. Je réponds catégoriquement "non" à ces deux remarques. Ayant enseigné 4 ans en lettres modernes et depuis 11 ans en collège (d'un bon niveau, il est vrai), je pense que c'est une illusion et/ou un peu de mépris pour les "simples profs" de collège. Les partiels de commentaires ou de dissertations se corrigent plus vite que les évaluations des collégiens où il faut annoter/décrypter/corriger tous les mots (après, c'est sûr que si on veut bâcler, on bâcle, mais on peut également bâcler au lycée). Les évaluations en collège sont aussi plus nombreuses qu'en lycée. Quant à la nourriture intellectuelle au lycée, je ne vois pas bien de quoi on parle. Ce n'est pas parce qu'on fait de la "littérature" qu'on est forcément dans la grande culture. Quelqu'un qui veut de la culture a de quoi faire, en collège comme en lycée. Dans mon bon collège, la culture, c'est tous les jours car je vous garantis que, sur la mythologie par exemple, j'ai intérêt à être calée si je veux pouvoir répondre aux multiples questions de mes petits 6ème, eux-mêmes grands passionnés de la question.
Je pense que c’est plus une affinité ou pas avec les plus jeunes, qui demandent plus de patience et d’inventivité pédagogique , me semble-t-il, encore que les niveaux du lycéen et du collégien aient tendance à converger...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
*Ombre* a écrit:
D'abord parce que le lycée ne me fait pas rêver. Je l'ai pratiqué il y a bien longtemps, et je garde le souvenir, d'un bachotage permanent, avec cette tension terrible du niveau réel des entrants en Seconde et le bac de français en fin de Première. Cette urgence laisse trop peu de temps pour reprendre ce qui aurait à l'être, et c'est une chose que je vis mal.
Au contraire, au collège, j'ai encore le sentiment d'être utile. Même si on part parfois de très bas (de plus en plus bas en fait), je peux reprendre méthodiquement toutes les bases de la langue, y consacrer le temps nécessaire (ou presque), aborder l'écriture de façon progressive pour donner là aussi de bonnes habitudes aux élèves. Bien sûr, ce n'est jamais du 100%, mais je constate que je fais progresser tous les élèves dotés d'un minimum de bonne volonté (voire ceux qui, même sans cette bonne volonté, se contentent de tirer profit d'un enseignement structuré en ne fichant pas grand chose).
J'ai le sentiment que je ne parviendrais pas à cela au lycée, et que ce serait douloureux. Déjà, il y a des années, j'avais le sentiment, au lycée, de devoir imposer au groupe un rythme forcé, et que c'était un peu marche ou crève. Étant donné l'évolution de la population lycéenne entre-temps, je pense que ce serait encore pire aujourd'hui.
J'étais de plus en plus résolu à demander un remplacement en collège pour la rentrée prochaine ; ce fil me faisait douter, et ton message me rassure, parce que j'y reconnais mes impressions.
lilith88 a écrit:Les partiels de commentaires ou de dissertations se corrigent plus vite que les évaluations des collégiens où il faut annoter/décrypter/corriger tous les mots (après, c'est sûr que si on veut bâcler, on bâcle, mais on peut également bâcler au lycée).
Je comprends qu'on veuille relativiser m'enfin faut peut-être pas pousser non plus. Une copie de lycéen qu'on ne bâcle pas est aussi annotée et corrigée. Et d'où sort qu'on donnerait moins d'évaluations au lycée ? J'ai l'impression qu'on imagine que c'est encore l'endroit où on ne fait plus que des dissertations et des commentaires : si seulement...
Les comparaisons de ce type ont en fait assez peu d'intérêt, tant le temps passé dépend du professeur et de sa pédagogie.
- Cléopatra2Guide spirituel
Pour mon expérience en histoire-géo : 8 ans en collège (dont 7 en REP+) et presque 5 en lycée.
J'ai beaucoup beaucoup de travail en lycée, surtout pour les copies. Pour les cours aussi, dès qu'il faut les faire en entier, c'est l'horreur. C'est un temps énorme, même sans faire de recherches approfondies ou de recherche pédagogique particulière. Les copies sont mon enfer personnel. Pour les 2de je ramasse au moins un travail par semaine, idem pour les 1ES. Et je ne sais pas comment je vais me sortir du CCF l'an prochain car nous ne pourrons plus prendre du temps, être absent etc.
J'ai parfois envie de retourner au collège pour ces raisons. En revanche faire cours m'épuise beaucoup beaucoup moins.
J'ai beaucoup beaucoup de travail en lycée, surtout pour les copies. Pour les cours aussi, dès qu'il faut les faire en entier, c'est l'horreur. C'est un temps énorme, même sans faire de recherches approfondies ou de recherche pédagogique particulière. Les copies sont mon enfer personnel. Pour les 2de je ramasse au moins un travail par semaine, idem pour les 1ES. Et je ne sais pas comment je vais me sortir du CCF l'an prochain car nous ne pourrons plus prendre du temps, être absent etc.
J'ai parfois envie de retourner au collège pour ces raisons. En revanche faire cours m'épuise beaucoup beaucoup moins.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
LC, la question ne se pose même pas pour moi : si je veux avoir un maximum d'heures en latin et pouvoir défendre les langues anciennes, c'est là qu'il faut être, je pense, pour arriver à attirer un maximum d'élèves. C'est souvent fatigant, mais tant que mon établissement me laissera un horaire qui me permet de travailler relativement correctement (en faisant de la grammaire, donc !), la question est réglée. D'ailleurs, mon IPR a bien compris que c'était cuit : il ne me pose plus la question qu'en rigolant, quand on se croise à des formations ou autres !
Tihboo, mêmes interrogations que certains : quelle carrière ? quelle tranquillité ??? On est quand même avant tout là pour faire travailler et progresser les gamins, pas pour obéir aveuglément aux lubies diverses et variées de l'institution, non ?
Et pour le reste, je souscrit TOTALEMENT aux propos de Rabelais !
Tihboo, mêmes interrogations que certains : quelle carrière ? quelle tranquillité ??? On est quand même avant tout là pour faire travailler et progresser les gamins, pas pour obéir aveuglément aux lubies diverses et variées de l'institution, non ?
Et pour le reste, je souscrit TOTALEMENT aux propos de Rabelais !
- lilith888Grand sage
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Les comparaisons de ce type ont en fait assez peu d'intérêt, tant le temps passé dépend du professeur et de sa pédagogie.
On est bien d'accord ! Sauf que tu conviendras aisément que le coup de la longueur des corrections, on l'entend trèèèèèèès souvent quand on parle du lycée comparé au collège. De par mon expérience dans le supérieur, je le répète : corriger des partiels me prenaient moins de temps que des copies de collégiens.
- ZagaraGuide spirituel
lilith888 a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Les comparaisons de ce type ont en fait assez peu d'intérêt, tant le temps passé dépend du professeur et de sa pédagogie.
On est bien d'accord ! Sauf que tu conviendras aisément que le coup de la longueur des corrections, on l'entend trèèèèèèès souvent quand on parle du lycée comparé au collège. De par mon expérience dans le supérieur, je le répète : corriger des partiels me prenaient moins de temps que des copies de collégiens.
Ben en fait ça dépend comment on compte. Effectivement au total je passe moins de temps sur les copies des licences que sur celles des collégiens... mais parce qu'il n'y a que 2 dissertations par semestre alors qu'il y avait minimum 1 devoir tous les 15 jours au collège (et en fait beaucoup plus avec les DM etc). Par contre en temps passé à l'unité, c'est évident que les dissertations prennent plus de temps que les devoirs de collège.
Au collège il y a quand même un roulement permanent de copies en cours de correction, c'est assez prenant.
- frimoussette77Guide spirituel
Les bonne copies se corrigent vite, les mauvaises prennent un temps fou ! Et quand la copie est complètement vide, c'est souvent la surveillance qui a été pénible.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
On va faire comme dans le bulletin météo, et distinguer nombre réel et nombre ressenti.
- SVoroncaNiveau 7
Pareil. Bon, je suis actuellement en lycée mais je suis impatiente de retourner en collège. Cela surprend mes collègues qui sont certains que je vais demander mon lycée (je ne suis pas titulaire du poste) dans mes voeux de mutation.Fesseur Pro a écrit:+ 1Elyas a écrit:On m'a récemment demandé si je voulais aller au lycée (sous-entendant que ce serait une promotion). J'ai ri.
Ça semble être une promotion et une évolution de carrière logique dans l'esprit de nos IPR.
Quel mépris !
Ceci dit, l'ambiance est sympathique et les élèves agréables mais il n'y a rien à faire, je préfère travailler en collège.
- tchanq'Neoprof expérimenté
scot69 a écrit:J'ai adoré bosser au collège pendant quelques années, je me suis bien éclaté à apprendre les couleurs, les nombres, les basiques à des petits choux de 6e. Je pense que la responsabilité du prof de collège est énorme à ce niveau là.
C'est totalement vrai !
Quand je dis que je ne veux pas aller en collège dans la mesure du possible parce que j'ai peur d'y être nulle au niveau de l'apprentissage des bases, on me regarde souvent comme si j'avais dit une énormité.
En fait, ça me terroriserait juste à l'idée de mal faire parce que je sais pertinemment qu'en lycée on a besoin des bases que vous posez en collège.
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Failure is not an option
- JayKewNiveau 9
*Ombre* a écrit:Moi aussi, mon IPR me pousse vers le lycée. Mon mauvais esprit me souffle que c'est faute de pouvoir me pousser vers la porte... Peut-être s'imagine-t-elle qu'au lycée, je cesserais de maltraiter les élèves avec la grammaire ?
En tout cas, je décline toujours.
D'abord parce que le lycée ne me fait pas rêver. Je l'ai pratiqué il y a bien longtemps, et je garde le souvenir, d'un bachotage permanent, avec cette tension terrible du niveau réel des entrants en Seconde et le bac de français en fin de Première. Cette urgence laisse trop peu de temps pour reprendre ce qui aurait à l'être, et c'est une chose que je vis mal.
Au contraire, au collège, j'ai encore le sentiment d'être utile. Même si on part parfois de très bas (de plus en plus bas en fait), je peux reprendre méthodiquement toutes les bases de la langue, y consacrer le temps nécessaire (ou presque), aborder l'écriture de façon progressive pour donner là aussi de bonnes habitudes aux élèves. Bien sûr, ce n'est jamais du 100%, mais je constate que je fais progresser tous les élèves dotés d'un minimum de bonne volonté (voire ceux qui, même sans cette bonne volonté, se contentent de tirer profit d'un enseignement structuré en ne fichant pas grand chose).
J'ai le sentiment que je ne parviendrais pas à cela au lycée, et que ce serait douloureux. Déjà, il y a des années, j'avais le sentiment, au lycée, de devoir imposer au groupe un rythme forcé, et que c'était un peu marche ou crève. Étant donné l'évolution de la population lycéenne entre-temps, je pense que ce serait encore pire aujourd'hui.
Je me reconnais tout à fait dans ce témoignage, même si mon expérience est un peu différente.
J’ai commencé ma carrière de prof d’anglais en collège, où j’ai enseigné 5 ans. J’ai a-do-ré, au sens où j’avais véritablement le sentiment de faire progresser les élèves; les programmes étaient structurés, on savait où on allait. Dans ce collège, on utilisait alors une méthode qui me convenait très bien (Apple Pie), basée sur la communication, et c’etait assez extraordinaire de voir la progression des élèves sur les quatre années de collège. Je ne vous parle même pas de cette espèce de « magie » que constitue la 6ème pour le prof de langues: les premiers pas des élèves dans cette langue, leur ardeur, leur désir d’apprendre, leur spontanéité, leur participation, etc. Un vrai bonheur. Et c’est véritablement au collège que j’ai appris mon métier.
Néanmoins, au bout de cinq ans, j’ai eu le sentiment d’avoir « fait le tour » de la question et j’ai eu envie de me frotter au lycée, à des élèves plus mûrs, des contenus plus denses, etc.
Grosse déception. Mis à part en 2nde, où les élèves avaient encore une certaine « fraîcheur » collégienne, j’ai trouvé des élèves passifs, ayant hâte d’en avoir fini avec la scolarité du secondaire une fois arrivés en Terminale, où ils attendaient qu’on leur serve la soupe du Bac, sans devoir s’impliquer eux-mêmes...
Par ailleurs, sur le plan des programmes (c’était avant « l’actionnel »), je ne comprenais pas ce qu’on attendait de moi, si ce n’est de mettre en place les conditions d’un éternel « rebrassage », qui ne semblait pas intéresser grand-monde, moi inclus.
Quand l’occasion s’est présentée, j’ai bifurqué vers la formation adultes en Greta, où j’ai exercé quelques années dans des conditions assez privilégiées. Bon, la formation adultes, c’est pas la panacée non plus, mais ça m’a reposé des copies pendant quelques années...
Puis j’ai décidé de mettre un coup de boost à ma carrière, j’ai passé l’agreg, un DEA, me suis inscrit en thèse et là, j’ai décroché un poste en CPGE, où j’exerce depuis un peu plus de 10 ans, et où je me sens très bien, « à ma place », comme quand j’étais au collège. Evidemment, la charge de travail n’est pas la même, je croule sous les copies et j’ai frisé le burn-out... Plus d’une fois je me suis posé la question de savoir si je ne serais pas mieux de nouveau au collège. Mais je crois que je n’aurais plus l’énergie, à 53 ans, alors que je n’exerce plus en collège depuis plus de 20 ans, que le public a sans doute changé, les programmes aussi, etc., pour prendre en charge des jeunes de cette tranche d’âge.
Tout ça pour dire qu’effectivement, le lycée, ce n’est pas forcément la panacée. Et avec la réforme qui est en train de se mettre en place au lycée, les désillusions risquent d’etre plus grandes encore...
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