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Quitteriez-vous le lycée pour le collège ?
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:On m'a récemment demandé si je voulais aller au lycée (sous-entendant que ce serait une promotion). J'ai ri.
C'est ainsi que le voit mon IPR qui ne comprend pas trop que je veuille rester au collège.
- Isis39Enchanteur
tibhoo a écrit:Non, non, ce n'est pas du mépris, c'est un fait. Il faut les bercer d'illusions si on ne veut pas que les parents s'en mêlent de trop. En réunion parents-profs des parents m'ont expliqué que je ne devais pas faire d'allusions à l'orthographe sur le bulletin de leur fils car il voulait être ingénieur... Et puis ses notes étaient trop basses aussi.... Bref....
Quant aux copies, après le passage de l'inspectrice en octobre pour mon PPCR, j'applique ce qu'on me demande:
- pas trop de rouge sur la copie
- on ne corrige l'orthographe QUE si c'est une dictée
- on positive dans l'appréciation, sans cibler ce qui ne va pas. J'avais, par exemple, noté sur une expression écrite que l'élève, en 3ème, devait revoir la ponctuation (il n'y en avait aucune sur le devoir, par contre les majuscules étaient distribuées un peu partout...). Ca, il ne faut SURTOUT pas le faire...
Du coup, en effet, les corrections sont plus rapides.
Je précise, étant donné l'animosité qui déjà transpire dans au moins un message en réponse à mon post, que je n'attaque aucun collègue, aucun établissement.
Je suis en HGEMC et je corrige l'orthographe sur les copies.
Je dis ce qui ne va pas dans une copie (mais aussi ce qui va).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
tibhoo a écrit:Non, non, ce n'est pas du mépris, c'est un fait. Il faut les bercer d'illusions si on ne veut pas que les parents s'en mêlent de trop. En réunion parents-profs des parents m'ont expliqué que je ne devais pas faire d'allusions à l'orthographe sur le bulletin de leur fils car il voulait être ingénieur... Et puis ses notes étaient trop basses aussi.... Bref....
Quant aux copies, après le passage de l'inspectrice en octobre pour mon PPCR, j'applique ce qu'on me demande:
- pas trop de rouge sur la copie
- on ne corrige l'orthographe QUE si c'est une dictée
- on positive dans l'appréciation, sans cibler ce qui ne va pas. J'avais, par exemple, noté sur une expression écrite que l'élève, en 3ème, devait revoir la ponctuation (il n'y en avait aucune sur le devoir, par contre les majuscules étaient distribuées un peu partout...). Ca, il ne faut SURTOUT pas le faire...
Du coup, en effet, les corrections sont plus rapides.
Je précise, étant donné l'animosité qui déjà transpire dans au moins un message en réponse à mon post, que je n'attaque aucun collègue, aucun établissement.
Pardon, j'avais mal compris, je te présente mes excuses.
Sinon, tout ce que tu dis là, c'est un choix du professeur. Moi j'enseigne en mon âme et conscience, donc ça me conduit à avoir des moyennes pas terribles, voire mauvaises, il y a beaucoup de rouge sur les copies, les appréciations sont réalistes. Je n'ai jamais eu de souci. Oui, quand un parent a manifesté de l'inquiétude, eh bien j'ai montré la copie, et on en est arrivés à la conclusion que ce qu'ils voulaient c'était que je mente. Je dis que je refuse de le faire, et que ma fonction me donne une liberté d'évaluation. Que si je casse le thermomètre je ne peux pas aider l'élève. Et que si ça ne plaît pas, eh bien qu'ils prennent leur mal en patience pendant un an. Le tout dit avec le sourire, devant la direction (qui ne me soutient pas), à qui j'ai aussi dit qu'il était heureux que la loi ne nous oblige pas à être d'accord sur la pédagogie. On ne me dit plus rien désormais
Je ne vois toujours pas d'où tu tires qu'il ne FAUT pas faire ceci ou cela. Les professeurs de collège ont les mêmes qualifications et la même hiérarchie que ceux de lycée. Si tu estimes qu'enseigner en collège c'est mentir à tes élèves, eh bien cela ne peut relever que de ton choix.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- ProvenceEnchanteur
Quand l'inspecteur donne de mauvais conseils, je crois qu'il faut s'autoriser à ne les pas suivre. Nos élèves méritent mieux que le mépris des IPR.tibhoo a écrit:
Quant aux copies, après le passage de l'inspectrice en octobre pour mon PPCR, j'applique ce qu'on me demande:
- pas trop de rouge sur la copie
- on ne corrige l'orthographe QUE si c'est une dictée
- on positive dans l'appréciation, sans cibler ce qui ne va pas. J'avais, par exemple, noté sur une expression écrite que l'élève, en 3ème, devait revoir la ponctuation (il n'y en avait aucune sur le devoir, par contre les majuscules étaient distribuées un peu partout...). Ca, il ne faut SURTOUT pas le faire...
Du coup, en effet, les corrections sont plus rapides.
- Ma'amÉrudit
Tibhoo, pourquoi appliques-tu ce que l'inspectrice demande si tu considères que c'est idiot ? Elle est passée c'est bon, tu fais bien comme tu le sens.
On peut tout à fait être exigeant en collège, même dans un collège sans notes d'ailleurs, sans avoir de problèmes avec les parents ! C'est quoi cette histoire ?
Et puis avec la prise en compte du contrôle continu pour le bac, ce genre de pression va augmenter au lycée...
On peut tout à fait être exigeant en collège, même dans un collège sans notes d'ailleurs, sans avoir de problèmes avec les parents ! C'est quoi cette histoire ?
Et puis avec la prise en compte du contrôle continu pour le bac, ce genre de pression va augmenter au lycée...
- RabelaisVénérable
Après avoir connu ( un peu ) l’enseignement dans un bon lycée, tout propre, bio, bien agencé, avec des salles de travail, des élèves sympathiques dès le mois de novembre , qui aimaient la littérature , j’ai râlé des années, pleurniché, poussé des hauts cris à chaque mutation intra, quand j’obtenais des collèges.
De bons collèges , avec de bons gamins.
Non seulement, j’avais l’impression d'abandonner la littérature mais encore j’avais été formatée en quelques sortes : le lycée serait un aboutissement dans une carrière, réservé à des professeurs se situant loin des considérations pipi-caca des petits collégiens. Le même concours, mais pas le même métier ( bon, ça, c’est vrai ).
Je me fourvoyais ...gravement.
Après avoir changé d'académie et être redescendue sur terre, dans une académie où il n’est pas établi qu’il y a une sorte de hiérarchie intellectuelle implicite qui irait du collège au supérieur ( non, mais vraiment, combien de fois ne l’ai-je ressenti et entendu ! ).
Bref, après avoir rejoint un collège bougeant un peu ( ex APV) et amorti le choc , je me suis aperçue de l’importance de notre enseignement au collège , de son « essentialité « , ainsi que de l’immense liberté d’action dont nous y jouissons.
Liberté, qui, de plus, rime avec responsabilité : un cocktail enrichissant, qui ( mince, je ne sais pas dire cela autrement ) donne du sens à ce que nous faisons.
Au collège, nous sommes libres de notre pédagogie, libres de passer l’heure sur un concept ou sur un point de grammaire, libres de discuter, libres de se taire.
Au collège, l’ensemble de ce que nous leur apprenons , l’ensemble !, leur sera utile, pour réfléchir, pour penser et parler ( lire, écrire, parler ).
Au collège , point de pression, le DNB n’en est pas une ( ) et peu de prises pour un chef pénible .
La réforme ? Absorbée ..et les ouvelles préconisations depuis un an ne sont pas déplaisantes en français.
Il reste les compétences, tout ça ( personnellement , je ne travaille pas par compétences ...liberté ) mais les collègues ne sont pas dupes et les pro-nouvelles pédagogies ne forcent personne.
Et puis, au collège, quand tu arrives dans ta classe, c’est toujours une représentation, ils sont drôles ( et agaçants ) et toi aussi, tu l’es .
Tu peux être toi-même , il n.y a pas de cérémonial, ce sont des enfants.
Qui potentiellement sont toujours partants ( toujours bruyants, mais toujours partants ) pour prendre les choses avec le sourire.
Qu’il ne faut pas prendre avec mille pincettes quand tu leur demandes pourquoi ils ne vont pas bien et qu’ils ne travaillent pas.
Je ne vais effectivement pas parler du travail à la maison et de la préparation des cours, cela dépend de chacun.
On peut effectivement passer du temps à organiser ses cours au collège, car il faut être sur tous les fronts mais sincèrement, avec le temps, je dois avouer que tout va plus vite et que les vacances paraissent plus longues.
Il ne faut jamais dire jamais, mais, si je peux, je choisirai de rester au collège .
Comme Élyas, je dirais même que : » le lycée ? Lol « .
De bons collèges , avec de bons gamins.
Non seulement, j’avais l’impression d'abandonner la littérature mais encore j’avais été formatée en quelques sortes : le lycée serait un aboutissement dans une carrière, réservé à des professeurs se situant loin des considérations pipi-caca des petits collégiens. Le même concours, mais pas le même métier ( bon, ça, c’est vrai ).
Je me fourvoyais ...gravement.
Après avoir changé d'académie et être redescendue sur terre, dans une académie où il n’est pas établi qu’il y a une sorte de hiérarchie intellectuelle implicite qui irait du collège au supérieur ( non, mais vraiment, combien de fois ne l’ai-je ressenti et entendu ! ).
Bref, après avoir rejoint un collège bougeant un peu ( ex APV) et amorti le choc , je me suis aperçue de l’importance de notre enseignement au collège , de son « essentialité « , ainsi que de l’immense liberté d’action dont nous y jouissons.
Liberté, qui, de plus, rime avec responsabilité : un cocktail enrichissant, qui ( mince, je ne sais pas dire cela autrement ) donne du sens à ce que nous faisons.
Au collège, nous sommes libres de notre pédagogie, libres de passer l’heure sur un concept ou sur un point de grammaire, libres de discuter, libres de se taire.
Au collège, l’ensemble de ce que nous leur apprenons , l’ensemble !, leur sera utile, pour réfléchir, pour penser et parler ( lire, écrire, parler ).
Au collège , point de pression, le DNB n’en est pas une ( ) et peu de prises pour un chef pénible .
La réforme ? Absorbée ..et les ouvelles préconisations depuis un an ne sont pas déplaisantes en français.
Il reste les compétences, tout ça ( personnellement , je ne travaille pas par compétences ...liberté ) mais les collègues ne sont pas dupes et les pro-nouvelles pédagogies ne forcent personne.
Et puis, au collège, quand tu arrives dans ta classe, c’est toujours une représentation, ils sont drôles ( et agaçants ) et toi aussi, tu l’es .
Tu peux être toi-même , il n.y a pas de cérémonial, ce sont des enfants.
Qui potentiellement sont toujours partants ( toujours bruyants, mais toujours partants ) pour prendre les choses avec le sourire.
Qu’il ne faut pas prendre avec mille pincettes quand tu leur demandes pourquoi ils ne vont pas bien et qu’ils ne travaillent pas.
Je ne vais effectivement pas parler du travail à la maison et de la préparation des cours, cela dépend de chacun.
On peut effectivement passer du temps à organiser ses cours au collège, car il faut être sur tous les fronts mais sincèrement, avec le temps, je dois avouer que tout va plus vite et que les vacances paraissent plus longues.
Il ne faut jamais dire jamais, mais, si je peux, je choisirai de rester au collège .
Comme Élyas, je dirais même que : » le lycée ? Lol « .
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- OudemiaBon génie
J'ai décidé, il y a longtemps, de signaler les fautes d'orthographe en noir sur toutes les copies qui ne sont pas des dictées ; cela demande juste un peu de dextérité dans le jeu des deux stylos, mais je trouve que l'élève voit bien où il en est.tibhoo a écrit:
- pas trop de rouge sur la copie
- on ne corrige l'orthographe QUE si c'est une dictée
Ne pas attirer l'attention d'un élève sur ses points faibles pour qu'il puisse les améliorer, ce n'est pas ce que j'appelle éduquer !tibhoo a écrit:
- on positive dans l'appréciation, sans cibler ce qui ne va pas. J'avais, par exemple, noté sur une expression écrite que l'élève, en 3ème, devait revoir la ponctuation (il n'y en avait aucune sur le devoir, par contre les majuscules étaient distribuées un peu partout...). Ca, il ne faut SURTOUT pas le faire...
Un membre du forum a raconté il y a peu suivre scrupuleusement un conseil donné à l'inspection précédente, l'IG lui a fait remarquer que ce conseil n'était pas bon !
Edit : Rabelais, et, comme le disait FoP, on a l'impression d'être vraiment utile.
- SachatNiveau 6
Fires of Pompeii, Provence, Ma'am: j'applique ce que finalement la hiérarchie me demande. En effet, je ne me vois pas m'opposer à ceux qui font avancer ou non ma carrière. J'ai certainement tort en lisant vos post, mais lâchement je préfère acheter ma tranquillité. Je crois que vous avez effectivement raison de vous opposer à certaines directives allant à l'encontre de notre métier, mais pour ma part, je suis usée...
- ProvenceEnchanteur
Mais non: un IPR n'est pas la hiérarchie. Quant à ce qui est demandé, c'est dans les IO qu'on le trouve et rien de ce qu'on te conseille n'y figure.tibhoo a écrit: j'applique ce que finalement la hiérarchie me demande.
Quelle carrière?En effet, je ne me vois pas m'opposer à ceux qui font avancer ou non ma carrière.
Je ne me sentirais pas tranquille en sabotant en partie mon métier.J'ai certainement tort en lisant vos post, mais lâchement je préfère acheter ma tranquillité.
- ProvenceEnchanteur
Rien à voir: ton avatar, ce n'est pas l'oeuvre d'un peintre serbe?
- roxanneOracle
Si tu es à ton dernier RDV PPCR, c'est fini, tu ne verras plus d'IPR a priori. Et, comme tu risques de ne pas faire partie des 30% d'Elus, autant faire ce que tu veux. Surtout que bon, d'un IPR à l'autre, les discours changent, et même pour le même IPR selon les lubies du moment..
Sinon, je ne regrette pas les années au collège, j'aimais surtout les deux extrêmes : les 6e et les 3e, même si ma dernière année en 6e m'a un peu tuée avec un gamin incontrôlable. Après, je préfère la relation avec des plus grands, il y a moins d'insolence quotidienne je trouve. Les filles par exemple, sont moins ricaneuses qu'au collège. Mais, on n'est pas à l'abri de pénibles, c'est sûr..
Sinon, je ne regrette pas les années au collège, j'aimais surtout les deux extrêmes : les 6e et les 3e, même si ma dernière année en 6e m'a un peu tuée avec un gamin incontrôlable. Après, je préfère la relation avec des plus grands, il y a moins d'insolence quotidienne je trouve. Les filles par exemple, sont moins ricaneuses qu'au collège. Mais, on n'est pas à l'abri de pénibles, c'est sûr..
- JennyMédiateur
Etant TZR, j'alterne.
Je préfère le lycée que je trouve plus stimulant. Après quelques années de collège, j'ai sans doute besoin de changer. Je me trouve aussi moins fatiguée quand je suis au lycée, j'ai de plus en plus de mal à supporter le bruit permanent au collège. Il y'a aussi moins de réunions au lycée, un salaire plus confortable (entre la pondération, les surveillances du samedi, les IMP plus fréquentes... ce n'est pas négligeable). En contrepartie, la correction de copies et les préparations de cours sont plus longues.
Je préfère le lycée que je trouve plus stimulant. Après quelques années de collège, j'ai sans doute besoin de changer. Je me trouve aussi moins fatiguée quand je suis au lycée, j'ai de plus en plus de mal à supporter le bruit permanent au collège. Il y'a aussi moins de réunions au lycée, un salaire plus confortable (entre la pondération, les surveillances du samedi, les IMP plus fréquentes... ce n'est pas négligeable). En contrepartie, la correction de copies et les préparations de cours sont plus longues.
- Ma'amÉrudit
Moi je voulais demander ma mutation en lycée pour l'année prochaine, mais je vais laisser passer la réforme et voir venir. Finalement, je ne suis pas si mal que ça dans mon collège rural !
- *Ombre*Grand sage
Moi aussi, mon IPR me pousse vers le lycée. Mon mauvais esprit me souffle que c'est faute de pouvoir me pousser vers la porte... Peut-être s'imagine-t-elle qu'au lycée, je cesserais de maltraiter les élèves avec la grammaire ?
En tout cas, je décline toujours.
D'abord parce que le lycée ne me fait pas rêver. Je l'ai pratiqué il y a bien longtemps, et je garde le souvenir, d'un bachotage permanent, avec cette tension terrible du niveau réel des entrants en Seconde et le bac de français en fin de Première. Cette urgence laisse trop peu de temps pour reprendre ce qui aurait à l'être, et c'est une chose que je vis mal.
Au contraire, au collège, j'ai encore le sentiment d'être utile. Même si on part parfois de très bas (de plus en plus bas en fait), je peux reprendre méthodiquement toutes les bases de la langue, y consacrer le temps nécessaire (ou presque), aborder l'écriture de façon progressive pour donner là aussi de bonnes habitudes aux élèves. Bien sûr, ce n'est jamais du 100%, mais je constate que je fais progresser tous les élèves dotés d'un minimum de bonne volonté (voire ceux qui, même sans cette bonne volonté, se contentent de tirer profit d'un enseignement structuré en ne fichant pas grand chose).
J'ai le sentiment que je ne parviendrais pas à cela au lycée, et que ce serait douloureux. Déjà, il y a des années, j'avais le sentiment, au lycée, de devoir imposer au groupe un rythme forcé, et que c'était un peu marche ou crève. Étant donné l'évolution de la population lycéenne entre-temps, je pense que ce serait encore pire aujourd'hui.
En tout cas, je décline toujours.
D'abord parce que le lycée ne me fait pas rêver. Je l'ai pratiqué il y a bien longtemps, et je garde le souvenir, d'un bachotage permanent, avec cette tension terrible du niveau réel des entrants en Seconde et le bac de français en fin de Première. Cette urgence laisse trop peu de temps pour reprendre ce qui aurait à l'être, et c'est une chose que je vis mal.
Au contraire, au collège, j'ai encore le sentiment d'être utile. Même si on part parfois de très bas (de plus en plus bas en fait), je peux reprendre méthodiquement toutes les bases de la langue, y consacrer le temps nécessaire (ou presque), aborder l'écriture de façon progressive pour donner là aussi de bonnes habitudes aux élèves. Bien sûr, ce n'est jamais du 100%, mais je constate que je fais progresser tous les élèves dotés d'un minimum de bonne volonté (voire ceux qui, même sans cette bonne volonté, se contentent de tirer profit d'un enseignement structuré en ne fichant pas grand chose).
J'ai le sentiment que je ne parviendrais pas à cela au lycée, et que ce serait douloureux. Déjà, il y a des années, j'avais le sentiment, au lycée, de devoir imposer au groupe un rythme forcé, et que c'était un peu marche ou crève. Étant donné l'évolution de la population lycéenne entre-temps, je pense que ce serait encore pire aujourd'hui.
- roxanneOracle
Ah mais on va refaire de la grammaire en lycée ! L'accord sujet-verbe en seconde, ça fait rêver, non?
- ElyasEsprit sacré
Je me retrouve très bien dans ce que disent *Ombre* et Rabelais. De même, j'ai toujours un problème avec les gens qui partent du principe que le lycée est plus stimulant intellectuellement. Je considère l'argument comme peu pertinent. La stimulation intellectuelle existe partout. En revanche, les motifs de la stimulation ne sont pas les mêmes. On le voit très bien sur ce fil. Il y a des collègues plus à l'aise au collège et d'autres plus à l'aise avec le lycée. Quand je fais mes cours sur le judaïsme en 6e, la stimulation intellectuelle est aussi forte que pour un collègue de Tle qui fait les mémoires de la Guerre d'Algérie. Pour être efficace au collège, il faut être bien au fait des thèmes étudiés et savoir les rendre accessibles.
De plus, la liberté pédagogique et le "temps" sont des points forts du collège.
De plus, la liberté pédagogique et le "temps" sont des points forts du collège.
- JennyMédiateur
Effectivement, c'est juste différent. Je suis contente d'avoir fait les deux en fait.
Le temps manque en Terminale. Mais en seconde et en première, ça va.
Je ne pense pas qu'il y'ait moins de liberté au lycée qu'au collège.Elyas a écrit:De plus, la liberté pédagogique et le "temps" sont des points forts du collège.
Le temps manque en Terminale. Mais en seconde et en première, ça va.
- trompettemarineMonarque
Je suis en lettres classiques. J'ai enseigné en collège difficile quelques années, puis je suis parvenue enfin à obtenir un lycée à 1000 km de ma famille. J'ai tenté le tout pour le tout.
Des opportunités se sont ouvertes. Puis je me suis épuisée peu à peu. Ma relation au travail y est certainement pour quelque chose.
La réforme en elle-même ne me gêne pas (je déteste les EE et les TPE), changer de programmes non plus (même si en langues anciennes, c'est du grand n'importe quoi : pensez que l'on va rendre vivant le latin en le fossilisant à côté d'oeuvres contemporaines : c'est un contre-sens grave. C'est le lien avec les langues anciennes qui est vivant, les transformer en patrimoine... c'est ce qu'ont fait les fascistes, bref... et puis, je ferai ce que je voudrai : on se fout tellement de nous dans notre département que nous n'avons pas d'IPR en LC et que les collègues de LC ne sont pas remplacés, même sur leurs heures de français...
Mais, quatre classes en 15 heures, 5 classes pour un collègue certifié, avec des programmes démentiels, pff....
Je ne compte plus les levers à 5 heures, les dimanches qui ne sont voués qu'au travail. J'ai oublié ce que c'était que de ne rien faire. Pourtant, enseigner, j'aime ça. Mais quand j'entends au lycée de jeunes collègues répéter comme un mantra : "Heureusement qu'enseigner ce n'est pas transmettre des connaissances, mais autre chose", cela ne me rend même plus en colère, mais malheureuse.
Les collègues de Lettres (ceux qui veulent transmettre) pètent les plombs les uns après les autres (pardon de l'expression) de plus en plus : Hôpital psychiatrique, pleurs, etc.
Bref, quitte à avoir quatre classes et plus de bruit en classe, j'aimerais être plus proche de chez moi (le lycée se fout royalement des trois heures de route par jour, et chaque année, je dois me battre pour qu'on ne fasse pas venir pour une heure).
Bref, j'aimerais souffler. Alors, je me pose sincèrement la question de savoir si l'on vit mieux (en lettres notamment) au collège. Il me reste entre 15 et 20 ans à tirer selon les différentes réformes des retraites.
Loin de moi de dénigrer le collège ou de l'idéaliser.
C'est peut-être un coup de fatigue passager, mais... les coups de fatigue s'accumulent avec les années.
@Elyas et Isis : Au passage, il y a autant de travail pédagogique au collège qu'au lycée.
Pardon pour ces propos peu construits.
Des opportunités se sont ouvertes. Puis je me suis épuisée peu à peu. Ma relation au travail y est certainement pour quelque chose.
La réforme en elle-même ne me gêne pas (je déteste les EE et les TPE), changer de programmes non plus (même si en langues anciennes, c'est du grand n'importe quoi : pensez que l'on va rendre vivant le latin en le fossilisant à côté d'oeuvres contemporaines : c'est un contre-sens grave. C'est le lien avec les langues anciennes qui est vivant, les transformer en patrimoine... c'est ce qu'ont fait les fascistes, bref... et puis, je ferai ce que je voudrai : on se fout tellement de nous dans notre département que nous n'avons pas d'IPR en LC et que les collègues de LC ne sont pas remplacés, même sur leurs heures de français...
Mais, quatre classes en 15 heures, 5 classes pour un collègue certifié, avec des programmes démentiels, pff....
Je ne compte plus les levers à 5 heures, les dimanches qui ne sont voués qu'au travail. J'ai oublié ce que c'était que de ne rien faire. Pourtant, enseigner, j'aime ça. Mais quand j'entends au lycée de jeunes collègues répéter comme un mantra : "Heureusement qu'enseigner ce n'est pas transmettre des connaissances, mais autre chose", cela ne me rend même plus en colère, mais malheureuse.
Les collègues de Lettres (ceux qui veulent transmettre) pètent les plombs les uns après les autres (pardon de l'expression) de plus en plus : Hôpital psychiatrique, pleurs, etc.
Bref, quitte à avoir quatre classes et plus de bruit en classe, j'aimerais être plus proche de chez moi (le lycée se fout royalement des trois heures de route par jour, et chaque année, je dois me battre pour qu'on ne fasse pas venir pour une heure).
Bref, j'aimerais souffler. Alors, je me pose sincèrement la question de savoir si l'on vit mieux (en lettres notamment) au collège. Il me reste entre 15 et 20 ans à tirer selon les différentes réformes des retraites.
Loin de moi de dénigrer le collège ou de l'idéaliser.
C'est peut-être un coup de fatigue passager, mais... les coups de fatigue s'accumulent avec les années.
- Spoiler:
- Puis, c'est con à dire, j'en ai assez de venir avec mon PQ au lycée parce que j'en ai assez d'en réclamer à l'intendance toutes les semaines...
Voyez-où j'en suis !
@Elyas et Isis : Au passage, il y a autant de travail pédagogique au collège qu'au lycée.
Pardon pour ces propos peu construits.
- ElyasEsprit sacré
@Jenny et @trompettemarine Je pense que vous avez raison mais à force d'entendre des collègues irl me dire qu'au lycée, on n'a le temps pour rien, j'ai peut-être été influencé négativement sur ces points. Je pense d'ailleurs que vous avez raison. Maintenant, avec la réforme, la pression sera aussi en 1re pour l'HG. J'adorerais avoir des 6e, des 5e et des 2de personnellement ^^
- JennyMédiateur
Elyas a écrit:J'adorerais avoir des 6e, des 5e et des 2de personnellement ^^
Ah les secondes, j'adore.
Idéalement, j'aimerais beaucoup être en cité scolaire et avoir des 4e, des 2nde et des 1res.
Je n'ai pas ressenti le manque de temps l'an dernier à part en Terminale S où c'était l'horreur.
Mais en seconde et en STMG, je travaillais un peu comme au collège : beaucoup de travail sur la rédaction.
- ar_angarNiveau 9
Personnellement, à l'heure actuelle, je n'ai pas le choix. Mais de ce que j'ai pu voir ces dernières année... Ca dépend. Beaucoup ! Entre les collèges où la hierarchie fait tout pour que cela se passe mal, les collèges où la hiérarchie soutient, même avec un publique difficile, il y a un mmonde. de même avec les lycées, ca dépend du publique, de la hiérarchie, etc. Cela étant dit, je trouve effectivement que les élèves ont tendance à être de plus en plus infantiles, et cela ne donne pas forcément envie de travailler avec les 2nd... A contrario, j'ai un collègue en Bientôt feu Tale S, qui peut faire cours, la porte ouverte, avec un silence de cathédrale. Bref, ça dépend.
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- LilypimsGrand sage
Non. J'ai exercé en collège trois ans et je ne voudrais pas y retourner car je n'aime pas vraiment mon métier à ce niveau-là. Je consacrais beaucoup de temps à l'enseignement de la langue et de l'écriture (plus de la moitié des heures) mais, bien que ce soit essentiel, je n'aime pas cela. Cela dit, mes dernières classes de 4e m'ont laissé un assez bon souvenir quand même.
L'enseignement en lycée me convient mieux malgré une charge de travail et une tension plus importantes (de mon point de vue : je passe beaucoup plus de temps sur chaque copie et je suis beaucoup plus tendue quand je corrige un commentaire que quand je corrigeais une dictée ou des exercices de grammaire) parce que la part de la littérature est plus importante, la relation avec les élèves est plus détendue (même s'il faut quand même bien les cadrer), les relations avec l'équipe de direction beaucoup plus distendues, les équipes enseignantes plus nombreuses.
EDIT. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur mais de l'expression d'un goût personnel.
L'enseignement en lycée me convient mieux malgré une charge de travail et une tension plus importantes (de mon point de vue : je passe beaucoup plus de temps sur chaque copie et je suis beaucoup plus tendue quand je corrige un commentaire que quand je corrigeais une dictée ou des exercices de grammaire) parce que la part de la littérature est plus importante, la relation avec les élèves est plus détendue (même s'il faut quand même bien les cadrer), les relations avec l'équipe de direction beaucoup plus distendues, les équipes enseignantes plus nombreuses.
EDIT. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur mais de l'expression d'un goût personnel.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- tchanq'Neoprof expérimenté
Jenny a écrit:Etant TZR, j'alterne.
Il y'a aussi moins de réunions au lycée, un salaire plus confortable (entre la pondération, les surveillances du samedi, les IMP plus fréquentes... ce n'est pas négligeable). En contrepartie, la correction de copies et les préparations de cours sont plus longues.
Je pense vraiment que ça dépend des endroits. Dans mon lycée, beaucoup de réunions (mais on est une très grosse structure), des IMP très rares mis à part celles qui sont statutaires sur le BO (le rectorat donne vraiment a minima et même pour celles-là il faut pleurer), quand à être payée pour des surveillances le samedi (quelqu'un a dit bénévolat ??)...
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Failure is not an option
- sifiÉrudit
Ce fil est intéressant. J'en suis à ma 14ème année de collège, et j'envisage de changer pour le lycée d'ici l'an prochain. Je sais pertinemment que le lycée n'est pas la panacée, et j'ai été très heureuse en collège (j'ai connu 5 ans de REP+ et 9 ans de collège pépère). J'aime l'enthousiasme des petits, j'aime bien enseigner la langue, le rapport aux élèves, et beaucoup d'autres choses.
Cependant, j'ai envie de changer. En premier lieu, pour la stimulation: j'ai envie de découvrir de nouvelles choses, de sortir de la routine (même si je mène toujours plein de projets qui font que ça change chaque année, mais tout de même, là je commence à avoir l'impression que c'est toujours la même chose). Il me faut cette stimulation intellectuelle. Je me rends compte aussi que plus ils sont grands, plus je les apprécie. J'ai toujours eu des 6èmes et des 5èmes, mais je me rends compte que j'apprécie quand même beaucoup les 4èmes et les 3èmes. En fait, j'ai l'impression que si je reste là où je suis, je vais m'encroûter...
Cependant, j'ai envie de changer. En premier lieu, pour la stimulation: j'ai envie de découvrir de nouvelles choses, de sortir de la routine (même si je mène toujours plein de projets qui font que ça change chaque année, mais tout de même, là je commence à avoir l'impression que c'est toujours la même chose). Il me faut cette stimulation intellectuelle. Je me rends compte aussi que plus ils sont grands, plus je les apprécie. J'ai toujours eu des 6èmes et des 5èmes, mais je me rends compte que j'apprécie quand même beaucoup les 4èmes et les 3èmes. En fait, j'ai l'impression que si je reste là où je suis, je vais m'encroûter...
- Petit poisNiveau 9
J'ai été en LEG pendant 25 ans et j'ai sauté le pas pour venir en Collège : j'ai des 6e, des 5e et des 4e.
J'ai aimé travailler avec des lycéens pour les mêmes raisons que celles évoquées dans les posts précédents : élèves plus mâtures, l'impression d'approfondir ma matière et un sentiment d'utilité pour leur orientation future (Je croise régulièrement des anciens élèves, parfois comme parents d'élèves). Mais j'ai aussi vécu les changements du public lycéen sur cette longue période (Niveau, motivation, pression des parents, etc ...). Ce qui a fini par me dégouter du lycée - et je pèse mes mots - c'est le délitement de la discipline et la politique de ma direction qui a fait des élèves des clients ... Le fossé entre ce que j'enseignais et les prétentions des programmes m'est apparu abyssal.
En Collège, j'aime la spontanéité des élèves et l'ambiance des cours. Je passe beaucoup de temps à réfléchir à la didactique et je n'approfondis certaines questions que pour mon plaisir personnel. Le poids des copies est bien moindre qu'en Lycée mais je corrige bien plus de travaux et le temps de travail s'équilibre avec celui que j'y passais avant ... Cependant, j'en tire une impression plus positive car je perçois davantage les efforts fournis et les progrès des élèves.
Je serai sans doute amenée à prendre des classes de Lycée prochainement (Perte d'heures, réformes, souhaits exprimés par mes collègues d'avoir un peu de collège). De toute façon, les collégiens passent en Seconde sans filtre, ou si peu ... Et après, on les garde en Première car on a besoin d'élèves ... La Réforme du Collège est une gabegie et celle du Lycée n'en sera, à mon avis, que le prolongement de la catastrophe ...
Je suis fatiguée de devoir me soumettre aux lubies des réformes, aux injonctions de la Direction, aux exigences entretenues - mais démesurées - des élèves et de leurs parents, à la considération de notre statut, etc ... Bref, en collège ou en lycée, je ferai mes heures avec le minimum de sérieux exigible : Sixième ou Terminale, ils resteront des élèves et leur donnerai ce que je peux, sans excès de zèle.
Avoir des cours en Collège et en Lycée peut être enrichissant car les deux structures ne demandent pas les mêmes postures. Je crois qu'elles ne sont pas forcément opposées mais complémentaires. Il est assez logique que chacun y trouve des avantages et des inconvénients.
J'ai aimé travailler avec des lycéens pour les mêmes raisons que celles évoquées dans les posts précédents : élèves plus mâtures, l'impression d'approfondir ma matière et un sentiment d'utilité pour leur orientation future (Je croise régulièrement des anciens élèves, parfois comme parents d'élèves). Mais j'ai aussi vécu les changements du public lycéen sur cette longue période (Niveau, motivation, pression des parents, etc ...). Ce qui a fini par me dégouter du lycée - et je pèse mes mots - c'est le délitement de la discipline et la politique de ma direction qui a fait des élèves des clients ... Le fossé entre ce que j'enseignais et les prétentions des programmes m'est apparu abyssal.
En Collège, j'aime la spontanéité des élèves et l'ambiance des cours. Je passe beaucoup de temps à réfléchir à la didactique et je n'approfondis certaines questions que pour mon plaisir personnel. Le poids des copies est bien moindre qu'en Lycée mais je corrige bien plus de travaux et le temps de travail s'équilibre avec celui que j'y passais avant ... Cependant, j'en tire une impression plus positive car je perçois davantage les efforts fournis et les progrès des élèves.
Je serai sans doute amenée à prendre des classes de Lycée prochainement (Perte d'heures, réformes, souhaits exprimés par mes collègues d'avoir un peu de collège). De toute façon, les collégiens passent en Seconde sans filtre, ou si peu ... Et après, on les garde en Première car on a besoin d'élèves ... La Réforme du Collège est une gabegie et celle du Lycée n'en sera, à mon avis, que le prolongement de la catastrophe ...
Je suis fatiguée de devoir me soumettre aux lubies des réformes, aux injonctions de la Direction, aux exigences entretenues - mais démesurées - des élèves et de leurs parents, à la considération de notre statut, etc ... Bref, en collège ou en lycée, je ferai mes heures avec le minimum de sérieux exigible : Sixième ou Terminale, ils resteront des élèves et leur donnerai ce que je peux, sans excès de zèle.
Avoir des cours en Collège et en Lycée peut être enrichissant car les deux structures ne demandent pas les mêmes postures. Je crois qu'elles ne sont pas forcément opposées mais complémentaires. Il est assez logique que chacun y trouve des avantages et des inconvénients.
- EnaecoVénérable
Je ne pensais pas que les résultats du sondage seraient aussi tranchés
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