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- IphigénieProphète
Bien d'accord.
Un peu HS, quoique,( pour ceux qui aiment les illustrations ), connaissez-vous ce site collaboratif génial où l'on peut consulter l'Encyclopédie de Diderot et ses planches?
Je viens pour ma part de seulement le découvrir!
http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/
Un peu HS, quoique,( pour ceux qui aiment les illustrations ), connaissez-vous ce site collaboratif génial où l'on peut consulter l'Encyclopédie de Diderot et ses planches?
Je viens pour ma part de seulement le découvrir!
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- ProvenceEnchanteur
Je suis d'accord. Tous les supports, toutes les activités ne se valent pas.Mathador a écrit:Dans ce cas-là autant leur poser des problèmes de maths, cela les fera également réfléchir… mais je doute que ce soit la façon la plus efficace de faire étudier la langue et la littérature, ce qui me semble être l'objectif des cours de français.jjrousseau a écrit: C'est intéressant parce que cela développe la capacité des élèves à réfléchir et tout ce qui les pousse à réfléchir est intéressant.
Je suis d'ailleurs surprise que, pour beaucoup de collègues, faire de l'HDA soit systématiquement étudier une image, en excluant tout le reste, à commencer par la musique.trompettemarine a écrit:
Et j'avoue que lorsque je lis une oeuvre, personnellement, je ne "vois" rien, j'entends. Et lorsque l'on me montrait des tableaux contemporains de l'oeuvre que je lisais, j'étais surprise de ne rien reconnaître. C'étaient pour moi deux mondes étrangers.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas apprendre l'art, mais, l'adosser systématiquement à la littérature, parfois comme prétexte pédagogique, ne me semble pas une bonne chose, ni pour l'art, ni pour la littérature.
- trompettemarineMonarque
HS : Pour le mélange des arts, musique, peinture et littérature à une époque donnée, je conseille le film : Marguerite.
On pourra aussi y voir une scène qui est une sorte de réécriture des Comices de Flaubert (La scène dans le film avec le personnage qui chante Pagliacci).
On pourra aussi y voir une scène qui est une sorte de réécriture des Comices de Flaubert (La scène dans le film avec le personnage qui chante Pagliacci).
- AudreyOracle
Provence a écrit:Je suis d'accord. Tous les supports, toutes les activités ne se valent pas.Mathador a écrit:Dans ce cas-là autant leur poser des problèmes de maths, cela les fera également réfléchir… mais je doute que ce soit la façon la plus efficace de faire étudier la langue et la littérature, ce qui me semble être l'objectif des cours de français.jjrousseau a écrit: C'est intéressant parce que cela développe la capacité des élèves à réfléchir et tout ce qui les pousse à réfléchir est intéressant.Je suis d'ailleurs surprise que, pour beaucoup de collègues, faire de l'HDA soit systématiquement étudier une image, en excluant tout le reste, à commencer par la musique.trompettemarine a écrit:
Et j'avoue que lorsque je lis une oeuvre, personnellement, je ne "vois" rien, j'entends. Et lorsque l'on me montrait des tableaux contemporains de l'oeuvre que je lisais, j'étais surprise de ne rien reconnaître. C'étaient pour moi deux mondes étrangers.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas apprendre l'art, mais, l'adosser systématiquement à la littérature, parfois comme prétexte pédagogique, ne me semble pas une bonne chose, ni pour l'art, ni pour la littérature.
Sans doute parce que la plupart des collègues se sentent bien moins en mesure d'analyser la musique, alors que tout le monde se pense capable d'analyser un film ou une oeuvre picturale. D'ailleurs j'en vois peu qui se risquent à commenter la sculpture... même raison, j'imagine.
- InvitéInvité
Après l'étude d'un poème, des élèves avaient apprécié d'écouter des mises en musique (ou des mises en voix de comédien). En fin d'heure, par exemple, pour discuter rapidement de quelques choix, comme on le ferait d'une mise en scène.
Le coup des couvertures et des titres pour créer l'horizon d'attente, je l'ai fait stagiaire puisque c'est la mode. C'était ennuyeux et assez inutile mais je ne partais guère convaincu.
Pour le reste, j'accordais une à deux heures à la lecture analytique au collège ; une deuxième heure quand un autre objectif se greffait à la compréhension de texte, un objectif d'écriture en particulier (répondre à des questions de brevet, écrire un paragraphe de synthèse, écrire à la manière de, etc.). Au lycée, cette année, je ne parviens pas à faire moins de quatre à cinq heures par texte.
Le coup des couvertures et des titres pour créer l'horizon d'attente, je l'ai fait stagiaire puisque c'est la mode. C'était ennuyeux et assez inutile mais je ne partais guère convaincu.
Pour le reste, j'accordais une à deux heures à la lecture analytique au collège ; une deuxième heure quand un autre objectif se greffait à la compréhension de texte, un objectif d'écriture en particulier (répondre à des questions de brevet, écrire un paragraphe de synthèse, écrire à la manière de, etc.). Au lycée, cette année, je ne parviens pas à faire moins de quatre à cinq heures par texte.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Iphigénie a écrit:Bien d'accord.
Un peu HS, quoique,( pour ceux qui aiment les illustrations ), connaissez-vous ce site collaboratif génial où l'on peut consulter l'Encyclopédie de Diderot et ses planches?
Je viens pour ma part de seulement le découvrir!
http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/
Superbe ! Merci !
- SphinxProphète
Je n'étudie pas les couvertures car je ne vois pas non plus l'intérêt et d'ailleurs je trouve la plupart de celles des éditions pour collégiens assez moches. En revanche, avant de se lancer dans le texte, leur faire lire le titre et le nom de l'auteur et se demander si ça leur parle un peu (séki Victor Hugo, c'est un arrêt de bus ?) ça ne me semble pas totalement superflu.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- *Ombre*Grand sage
En ce qui concerne le travail sur les images, moi aussi, je reste très circonspecte : si nous avions encore 6 à 8 heures de français par semaine, ce serait avec plaisir, mais en l'état actuel des choses, nous sommes perpétuellement dans l'urgence, et l'urgence n'est clairement pas là.
Toutefois, je nuancerai en disant que le passage par la couverture ou l'illustration m'a parfois été utile pour introduire une oeuvre. Je travaille cette année Tom Sawyer avec mes Sixième. J'ai consacré ma première séance à expliquer le contexte en partant de la couverture, parce que, pour un collégien qui n'a pour références que Maître Gim's et Cyprien, se projeter dans l'Amérique du XIXe siècle, son mode de vie, concevoir l'esclavage, le poids de la religion, cela n'a rien d'évident. Et au vu des perles qu'ont alignées mes élèves au cours de cette séance, je pense que cette mise en contexte était tout sauf inutile. Nous sommes partis de l'observation du personnage de la couverture pour essayer de situer l'histoire dans le temps et dans l'espace. Des élèves ont pu associer sa tenue à des images comme celle de La petite Maison dans la prairie ou Docteur Queen. OK, je prends. À partir de là, on a essayé de reconstituer le mode de vie : voitures à cheval, bateaux à vapeur, l'église, l'école avec la séparation des garçons et des filles, une société agricole, l'esclavage... L'illustration n'a été qu'un point de départ de quelques minutes, qui a permis un déploiement de connaissances (ou au moins d'informations) qui manquaient aux élèves.
Cela dit, en dehors de ce type de travail, je crains que "l'image pour entrer dans le texte" ne fasse plutôt partie de ces dogmes contre-productifs qui, à force de contours et de détours, éloignent du texte plutôt que d'en faciliter l'accès, à cause du temps perdu d'une part, et d'autre part de la confusion qui s'opère dans l'esprit des élèves entre l'image et le texte. Combien de fois mes élèves ont-ils répondu à une question en s'appuyant sur l'illustration plutôt que sur le texte...
Toutefois, je nuancerai en disant que le passage par la couverture ou l'illustration m'a parfois été utile pour introduire une oeuvre. Je travaille cette année Tom Sawyer avec mes Sixième. J'ai consacré ma première séance à expliquer le contexte en partant de la couverture, parce que, pour un collégien qui n'a pour références que Maître Gim's et Cyprien, se projeter dans l'Amérique du XIXe siècle, son mode de vie, concevoir l'esclavage, le poids de la religion, cela n'a rien d'évident. Et au vu des perles qu'ont alignées mes élèves au cours de cette séance, je pense que cette mise en contexte était tout sauf inutile. Nous sommes partis de l'observation du personnage de la couverture pour essayer de situer l'histoire dans le temps et dans l'espace. Des élèves ont pu associer sa tenue à des images comme celle de La petite Maison dans la prairie ou Docteur Queen. OK, je prends. À partir de là, on a essayé de reconstituer le mode de vie : voitures à cheval, bateaux à vapeur, l'église, l'école avec la séparation des garçons et des filles, une société agricole, l'esclavage... L'illustration n'a été qu'un point de départ de quelques minutes, qui a permis un déploiement de connaissances (ou au moins d'informations) qui manquaient aux élèves.
Cela dit, en dehors de ce type de travail, je crains que "l'image pour entrer dans le texte" ne fasse plutôt partie de ces dogmes contre-productifs qui, à force de contours et de détours, éloignent du texte plutôt que d'en faciliter l'accès, à cause du temps perdu d'une part, et d'autre part de la confusion qui s'opère dans l'esprit des élèves entre l'image et le texte. Combien de fois mes élèves ont-ils répondu à une question en s'appuyant sur l'illustration plutôt que sur le texte...
- Spoiler:
- Et pour ceux qui veulent rire deux minutes, quelques-une des perles de mes élèves lors de cette fameuse séance.
Quand je leur dis qu'il ne faut pas imaginer Tom et Becky en jean et T-shirt, certains restent cois : que portaient-ils alors ? Une réponse fuse : "des armures". What else ?
Quand nous avons évoqué le train et le bateau à vapeur, une mignonne lève la main et demande : "Et les avions, ils étaient aussi à vapeur ?"
- yranohHabitué du forum
Proposer une image à la contemplation d'élèves jusque-là apathiques, ce peut être une tentative pour faire subrepticement entrer la sensibilité (et la parole) des élèves dans la classe. Une oeuvre qui peut prêter à discussion si l'on est attentif, dont on peut faire approfondir l'analyse en pointant des détails, en faisant remarquer des choix. Ça m'est arrivé cette année après un mauvais départ (avec Hopper, Morning sun). Ça ne résout pas tout bien sûre, mais ça peut aider un peu, et faire gagner du temps sur les prochaines analyses de textes. Faire des liens entre une oeuvre et un texte, j'en vois assez rarement l'intérêt. Ça peut être gratuit, servir d'exemple pour un sujet de réflexion, etc.
Je suis un peu HS, mais je n'ai rien à dire sur le temps des LA, désolé.
Je suis un peu HS, mais je n'ai rien à dire sur le temps des LA, désolé.
- IphigénieProphète
Soyons encore plus clair: ce dogme, il faut bien le dire est une des jambes de bois introduites pour masquer les désastres dans l'apprentissage de la lecture: faire parler, à défaut de pouvoir faire vraiment comprendre. Donc, oui, on comprend bien que l'on puisse, tous, et parfois, y trouver une forme d'utilité, mais qui, comme tu le dis, nous éloigne des textes plus qu'elle ne nous en approche...Ombre a dit:
Cela dit, en dehors de ce type de travail, je crains que "l'image pour entrer dans le texte" ne fasse plutôt partie de ces dogmes contre-productifs qui, à force de contours et de détours, éloignent du texte plutôt que d'en faciliter l'accès, à cause du temps perdu d'une part, et d'autre part de la confusion qui s'opère dans l'esprit des élèves entre l'image et le texte.
Cela a aussi entraîné toute une "culture internet" d’œuvres devenues "incontournables" (au détriment de toutes les autres....) en association avec les textes: les Vanités, et parmi elles les Ambassadeurs d'Holbein, Courbet et son Enterrement à Ornans immanquablement opposé à l'Enterrement du Comte d'Orgaz, Orphée de Gustave Moreau comme incarnation du poète etc etc... bref, comme il y a le globish il y a une sorte globnet de la culture aujourd'hui.
Enfin je suis épatée par la vastitude des compétences des professeurs de lettres aujourd'hui, devenus spécialistes de peinture, de cinéma, de mise en scène et de macramé, le tout sans aucune formation particulière pour la plupart, et quelques cas personnels mis de côté...
- *Ombre*Grand sage
Je suis entièrement d'accord avec toi, Iphigénie. Ce subit intérêt pour l'image participe de cette école des illusionnistes qui se charge de masquer les problèmes plutôt que de les résoudre. Les élèves ont de plus en plus de mal à lire : confrontez-les aux images plutôt qu'aux textes. Ils ont de plus en plus de mal à écrire ? Ne passez pas du temps sur l'écriture, mais faites de l'oral une priorité...
- CasparProphète
Attention Ombre pas de blasphème stp: c'est Docteur Quinn, pas Queen.
- *Ombre*Grand sage
Caspar a écrit:Attention Ombre pas de blasphème stp: c'est Docteur Quinn, pas Queen.
Mea culpa. J'avoue ma méconnaissance de certains classiques...
- AudreyOracle
*Ombre* a écrit:Caspar a écrit:Attention Ombre pas de blasphème stp: c'est Docteur Quinn, pas Queen.
Mea culpa. J'avoue ma méconnaissance de certains classiques...
Pas touche à Docteur Quinn! ;-)
C'était pas mal, en plus, vraiment... plein de bons sentiments, mais pas mal...
- yranohHabitué du forum
Iphigénie a écrit:
Enfin je suis épatée par la vastitude des compétences des professeurs de lettres aujourd'hui, devenus spécialistes de peinture, de cinéma, de mise en scène et de macramé, le tout sans aucune formation particulière pour la plupart, et quelques cas personnels mis de côté...
Savoir lire un texte aide un peu quand même à appréhender certaines autres formes artistiques. On peut voir certains tableaux avec des yeux de littéraire. C'est ce que dit rapidement Patrick Laudet ici (le traîtement de son exemple me semble peu convaincant hélas) :
https://www.canal-u.tv/video/eduscol/table_ronde_n_5_patrick_laudet.37653
Je ne suis pas capable de saisir l'intérêt des quatre styles pompéiens pour mieux comprendre (et surtout apprécier) la peinture murale antique. Pascal Quignard, lui, m'aide bien ( http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=2628 ).
Pour le reste, je suis d'accord.
- IphigénieProphète
Je peux analyser les critiques de peintres faites par Diderot ou Baudelaire, mais je ne suis pas capable de réellement analyser un tableau (une musique, une sculpture, un film) si je ne connais pas les" procédés de fabrication" de façon précise. On ne s'improvise pas artiste en tout. On a un exercice de la sensibilité mais ces domaines ne se réduisent pas à ce qu'on ressent. Je dirais la même chose du peintre ou du musicien qui se prétendrait prof de lettres.yranoh a écrit:Iphigénie a écrit:
Enfin je suis épatée par la vastitude des compétences des professeurs de lettres aujourd'hui, devenus spécialistes de peinture, de cinéma, de mise en scène et de macramé, le tout sans aucune formation particulière pour la plupart, et quelques cas personnels mis de côté...
Savoir lire un texte aide un peu quand même à appréhender certaines autres formes artistiques. On peut voir certains tableaux avec des yeux de littéraire. C'est ce que dit rapidement Patrick Laudet ici (le traîtement de son exemple me semble peu convaincant hélas) :
https://www.canal-u.tv/video/eduscol/table_ronde_n_5_patrick_laudet.37653
Je ne suis pas capable de saisir l'intérêt des quatre styles pompéiens pour mieux comprendre (et surtout apprécier) la peinture murale antique. Pascal Quignard, lui, m'aide bien ( http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=2628 ).
Pour le reste, je suis d'accord.
Cette vulgate des oeuvres d'art qui se répand par cette pratique scolaire répand aussi pas mal de lieux communs et de clichés qui finissent par occulter les œuvres. Ne pas savoir que l'on ignore est quand même la forme la plus pernicieuse de l'ignorance, je trouve ...
Cette mode contemporaine de la pluridisciplinarité est une vraie catastrophe, à mon sens aiguisé par les langues anciennes. On finit par faire de tout sauf l'essentiel.
Vaste débat comme dirait l'autre.
Merci pour la référence et le lien très intéressant sur Pascal Quignard, qui n'est pas représentatif, hélas, du prof lambda...
petit travail intéressant: après avoir écouté Pascal Quignanrd, j'ai cherché une fresque dont il parle, 2née blessé avec le médecin Iapyx, qui se trouve "analysée" sur le site Arrête ton char: qu'en dit-on? on montre par un PP les lignes directrices, car oui, repérer des lignes, mettre une couleur différente par ligne pour un beau PP,, c'est facile, ça rend bien : ET?
Et puis on écoute ce que dit Pascal Quignard, insistant sur le suspens, comme essentiel de la peinture romaine: peindre l'instant d'avant, la tension de l'instant d'avant. pour peindre ce qu'on ne voit pas et non ce qu'on voit ....
Et là, on se dit que.... on est loin, loin, loin....
Et on se demande: combien d'heures pour amener là les élèves? Combien d'autres références à expliquer? quelle imprégnation de la culture antique, de la langue antique (ah! le gérondif...), seraient nécessaires comme préalables?...Bon il faut un début à tout mais peut-on prendre en charge le début de tout?... That's the question.
- Hardy-LaclosNiveau 9
Sans être érudit en art, je ne pense pas que ce soit très compliqué d'analyser avec des élèves des tableaux en se mettant à un niveau modeste. Premier plan, arrière-plan, contraste avec les couleurs, expressions du visage... C'est tout à fait abordable au collège.. Il est vrai qu'on pourrait aussi davantage mettre en avant la musique mais j'avoue que je me sens moins à l'aise qu'en étudiant un tableau.
Là, je viens de terminer le massacre des prétendants avec mes élèves et je leur ai montré l'extrait avec Kirk Douglas après l'analyse du texte. Ils ont très vite perçu la violence primitive et brutale du "héros" et ont fait d'eux-mêmes le lien entre le texte et l'adaptation filmique.
Il me semble important d'expérimenter plusieurs manières de faire, d'effectuer des parallèles entre les arts sans que ce ne soit "forcé" non plus.
Et puis à un moment donné, il faut aussi les entraîner à aiguiser leur regard car ils auront une image à analyser au brevet en lien avec un texte, ne l'oublions pas.
En 6/5, j'arrive souvent à terminer l'étude d'un texte en 1h30 mais il faut que ça reste dynamique... Comme je le disais plus haut, un débat de compréhension entre les élèves à l'oral balaye quand même la majeure partie du texte. On peut en tirer une trace écrite et hop bilan personnel. Après, ça fonctionne plus ou moins bien selon les classes. J'ai une 6è qui carbure et l'autre qui est deux de tens.. On s'adapte !
Là, je viens de terminer le massacre des prétendants avec mes élèves et je leur ai montré l'extrait avec Kirk Douglas après l'analyse du texte. Ils ont très vite perçu la violence primitive et brutale du "héros" et ont fait d'eux-mêmes le lien entre le texte et l'adaptation filmique.
Il me semble important d'expérimenter plusieurs manières de faire, d'effectuer des parallèles entre les arts sans que ce ne soit "forcé" non plus.
Et puis à un moment donné, il faut aussi les entraîner à aiguiser leur regard car ils auront une image à analyser au brevet en lien avec un texte, ne l'oublions pas.
En 6/5, j'arrive souvent à terminer l'étude d'un texte en 1h30 mais il faut que ça reste dynamique... Comme je le disais plus haut, un débat de compréhension entre les élèves à l'oral balaye quand même la majeure partie du texte. On peut en tirer une trace écrite et hop bilan personnel. Après, ça fonctionne plus ou moins bien selon les classes. J'ai une 6è qui carbure et l'autre qui est deux de tens.. On s'adapte !
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- PuckVénérable
En heure de vie de classe, que je confisque souvent parfois pour ma matière, je passe de temps en temps ces tableaux. Les élèves (3e) adorent.
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Certes, il n'est pas impossible à une grande partie d'entre nous d'esquisser l'analyse d'une oeuvre d'art, et de la mener modestement mais sérieusement. Ce serait une autre histoire si nous devions y passer l'année et proposer un véritablement enseignement de l'histoire de l'art ; mais s'il s'agit de faire connaître quelques œuvres et de ne pas y consacrer une heure, un diplôme universitaire ou une formation en conservatoire n'est sans doute pas indispensable.
Je rejoins pourtant les critiques de cet enseignement en ce qu'il ouvre la porte à la polyvalence (c'est-à-dire, bien sûr, à plus de polyvalence), ce qui risque fort de nous nuire. C'est aussi une manière de dissimuler les difficultés de beaucoup d'élèves en français, et de rehausser artificiellement les notes (cet enseignement n'étant qu'esquissé, on ne saurait attendre beaucoup des élèves). Ces difficultés sont si importantes qu'on ne voit pas pourquoi sacrifier ne serait-ce qu'un quart d'heure à l'étude d'une autre discipline que le français, quand on envisage la masse des problèmes à résoudre. Aussi, certains professeurs sont peut-être incapables de pratiquer cet enseignement, même à un niveau très élémentaire, et on ne voit pas pourquoi les blâmer, puisqu'on ne les a pas recrutés pour cela ; et s'il s'agit de dire qu'il n'est pas besoin d'être formé pour le faire, autant dire que les élèves n'ont pas besoin de professeurs pour s'initier à l'étude de l'art. Enfin, on ne voit pas bien pourquoi ne pas consacrer plus d'heures à l'enseignement des arts plastiques, ou imposer l'histoire de l'art, si cet enseignement est si important.
Je rejoins pourtant les critiques de cet enseignement en ce qu'il ouvre la porte à la polyvalence (c'est-à-dire, bien sûr, à plus de polyvalence), ce qui risque fort de nous nuire. C'est aussi une manière de dissimuler les difficultés de beaucoup d'élèves en français, et de rehausser artificiellement les notes (cet enseignement n'étant qu'esquissé, on ne saurait attendre beaucoup des élèves). Ces difficultés sont si importantes qu'on ne voit pas pourquoi sacrifier ne serait-ce qu'un quart d'heure à l'étude d'une autre discipline que le français, quand on envisage la masse des problèmes à résoudre. Aussi, certains professeurs sont peut-être incapables de pratiquer cet enseignement, même à un niveau très élémentaire, et on ne voit pas pourquoi les blâmer, puisqu'on ne les a pas recrutés pour cela ; et s'il s'agit de dire qu'il n'est pas besoin d'être formé pour le faire, autant dire que les élèves n'ont pas besoin de professeurs pour s'initier à l'étude de l'art. Enfin, on ne voit pas bien pourquoi ne pas consacrer plus d'heures à l'enseignement des arts plastiques, ou imposer l'histoire de l'art, si cet enseignement est si important.
- IsidoriaDoyen
Personne ne demande aux profs de littérature de TL s'ils se sentent capable d'analyser un film (par exemple Oedipe roi de Pasolini) ou des dessins (par exemple les dessins de Man Ray en regard des poèmes d'Eluard)...
Il existe de très nombreuses ressources pour guider un tel enseignement. Il ne s'agit pas de se substituer à un expert, mais cela fait partie des programmes.
Bien entendu "ma" lecture, ou "mes" cours sur Pasolini ou sur Man Ray sont bien moins bons que ne seraient ceux d'un prof de cinéma ou d'arts plastiques, mais ce n'est pas cela qu'on nous demande, je crois.
Il existe de très nombreuses ressources pour guider un tel enseignement. Il ne s'agit pas de se substituer à un expert, mais cela fait partie des programmes.
Bien entendu "ma" lecture, ou "mes" cours sur Pasolini ou sur Man Ray sont bien moins bons que ne seraient ceux d'un prof de cinéma ou d'arts plastiques, mais ce n'est pas cela qu'on nous demande, je crois.
- IphigénieProphète
Mais c'est justement cela qui pose problème: le bon sens veut que quiconque désire à l'occasion se servir d'un film, d'un tableau ou d'une musique en complément d'un texte puisse le faire (et d'ailleurs cela a toujours été permis!) mais par contre qu'on finisse par trouver naturel qu'un cours de littérature soit occupé par de l'analyse filmique, c'est pour moi une dérive très dangereuse.Isidoria a écrit:Personne ne demande aux profs de littérature de TL s'ils se sentent capable d'analyser un film (par exemple Oedipe roi de Pasolini) ou des dessins (par exemple les dessins de Man Ray en regard des poèmes d'Eluard)...
Il existe de très nombreuses ressources pour guider un tel enseignement. Il ne s'agit pas de se substituer à un expert, mais cela fait partie des programmes.
Bien entendu "ma" lecture, ou "mes" cours sur Pasolini ou sur Man Ray sont bien moins bons que ne seraient ceux d'un prof de cinéma ou d'arts plastiques, mais ce n'est pas cela qu'on nous demande, je crois.
Plus on élargit les compétences plus la matière elle-même dont on a la charge se dilue dans un programme de "culture générale communication" qui est extrêmement négatif, à mon sens surtout si on regarde l'expérience désastreuse de l'"ouverture" des langues anciennes( ça pour s'être ouvertes, elles se sont ouvertes....)
Cela m'ennuie fortement que les "lettres" prennent la même voie, en vertu des mêmes principes et théories.
J'ajoute que si,désormais, enseigner, comme cela se passe en terminale L, demande d'avoir à disposition des "ressources qui nous guident" pour aborder ce sur quoi on n'est mal formés, ça laisse songeur sur l'avenir de notre métier : voyons, élargissons un peu ce concept? j'entends bien que c'est là le chemin qui est en train d'être pris...
- LefterisEsprit sacré
Il faut tout simplement ne pas en faire l'usine à gaz que certains en font ou essaient d'en faire, mais s'en tenir à un lien culturel entretenu entre les diverses formes d'art. Il est intéressant de voir comment l'Antiquité est perçue chez les contemporains à partir de la lecture de Tite Live, ou des mythes, ou encore comment le romantisme bouscule certaines normes en peinture comme en littérature, d'autant que certains sujets sont inspirés ou proches d'oeuvres littéraires. Ensuite, entrer dans des analyses pointues qui ne mènent à rien, gratuitement technicistes (sans maîtriser pour autant ladite technique), c'est effectivement une dérive, et je crois aussi un zèle déplacé faisant suite à une idée de départ mal comprise. Ne supra crepidam sutor...Iphigénie a écrit:Je peux analyser les critiques de peintres faites par Diderot ou Baudelaire, mais je ne suis pas capable de réellement analyser un tableau (une musique, une sculpture, un film) si je ne connais pas les" procédés de fabrication" de façon précise. On ne s'improvise pas artiste en tout. On a un exercice de la sensibilité mais ces domaines ne se réduisent pas à ce qu'on ressent. Je dirais la même chose du peintre ou du musicien qui se prétendrait prof de lettres.
Cette vulgate des oeuvres d'art qui se répand par cette pratique scolaire répand aussi pas mal de lieux communs et de clichés qui finissent par occulter les œuvres. Ne pas savoir que l'on ignore est quand même la forme la plus pernicieuse de l'ignorance, je trouve ...
Cette mode contemporaine de la pluridisciplinarité est une vraie catastrophe, à mon sens aiguisé par les langues anciennes. On finit par faire de tout sauf l'essentiel.
Vaste débat comme dirait l'autre.
Merci pour la référence et le lien très intéressant sur Pascal Quignard, qui n'est pas représentatif, hélas, du prof lambda...
petit travail intéressant: après avoir écouté Pascal Quignanrd, j'ai cherché une fresque dont il parle, 2née blessé avec le médecin Iapyx, qui se trouve "analysée" sur le site Arrête ton char: qu'en dit-on? on montre par un PP les lignes directrices, car oui, repérer des lignes, mettre une couleur différente par ligne pour un beau PP,, c'est facile, ça rend bien : ET?
Et puis on écoute ce que dit Pascal Quignard, insistant sur le suspens, comme essentiel de la peinture romaine: peindre l'instant d'avant, la tension de l'instant d'avant. pour peindre ce qu'on ne voit pas et non ce qu'on voit ....
Et là, on se dit que.... on est loin, loin, loin....
Et on se demande: combien d'heures pour amener là les élèves? Combien d'autres références à expliquer? quelle imprégnation de la culture antique, de la langue antique (ah! le gérondif...), seraient nécessaires comme préalables?...Bon il faut un début à tout mais peut-on prendre en charge le début de tout?... That's the question.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
C'est sans doute que j'ai une vision beaucoup plus modeste du rôle du professeur de lettres: il enseigne les lettres...
- *Ombre*Grand sage
ThomCarver a écrit:
Et puis à un moment donné, il faut aussi les entraîner à aiguiser leur regard car ils auront une image à analyser au brevet en lien avec un texte, ne l'oublions pas.
C'est quelque chose que l'on peut dénoncer, au lieu de se jeter sur le cache-misère inventé par l'EN. Car il s'agit bien, comme le dit Sylvain, d'un cache-misère. C'est d'ailleurs ce qui transparaît dans les discours sur ce fil : les élèves n'arrivent pas à parler du texte, alors parlons d'autre chose, pourvu qu'ils parlent...
Ce que je n'oublie pas non plus, c'est que les élèves auront à l'examen - au brevet et après, et aussi dans la vie - à lire, analyser, comprendre un texte, et à écrire, et que leurs difficultés dans ces domaines, qui, contrairement à l'analyse d'image, relèvent pleinement de mes compétences, sont colossales. Alors je m'emploie d'abord et avant tout à remédier à ces difficultés, et ce travail est si énorme qu'en quatre heures par semaines, je n'ai guère le temps de faire autre chose. Ou alors vraiment à la marge, et quand je suis certaine de la plus-value apportée à mon travail sur les textes. Ainsi, en Troisième, je trouve intéressant, quand nous étudions l'image du guerrier à travers les siècles, de mettre en regard l'exaltation du héros dans l'épopée et la statuaire antique et la façon dont est mise en scène la souffrance du soldat dans des récits de guerre contemporains et des gravures d'Otto Dix. C'est intéressant parce qu'avec des moyens différents, texte et image disent la même chose, et ces deux analyses se renforcent. Mais de telles études trouvent place deux ou trois fois par an dans mes cours. Au-delà, j'aurais l'impression de céder à la facilité, à une forme de séduction (séance justifiée seulement par le fait que "c'est sympa" et que "ça change") plutôt que d'éducation véritable, et de faire le jeu des décideurs cyniques qui sauvent les apparences en mettant une étude d'image à l'examen (en sachant que cela aura un effet "de remontée" dans les classes) plutôt que de donner les moyens d'enseigner correctement la langue et la littérature.
Par ailleurs, je reste convaincue qu'un élève parvenu à une maîtrise solide de sa langue et à une modeste culture est bien mieux armé pour réfléchir, analyser, dans tous les domaines, que ce soit l'image, la sécurité, l'information, l'hygiène, la santé, le complotisme, qu'avec toutes les éducations à (la santé, la citoyenneté, l'image, les médias...), lesquelles ne sont devenues nécessaires que parce qu'on a renoncé à enseigner correctement l'essentiel. L'étude de l'image n'échappe pas à cette règle. Tous ces cache-misère ne se substitueront jamais à une vraie capacité à lire, comprendre, mettre en forme sa pensée dans l'écriture, mais ils ont pour vertu de leurrer les élèves, et parfois les enseignants.
- IphigénieProphète
Voilà, Ombre le dit bien mieux.
J'ajoute qu'avec l'argument du "c'est intéressant" on arrive à trouver tout dans tout. Les cours de mathématiques pourraient inclure avec intérêt la recherche du nombre d'or dans l'architecture, les cours de svt ou de chimie pourraient inclure un éclairage sur la médecine chinoise et les futurs kinés pourraient avec profit s'interroger sur l'homme de Vitruve ou l'Odalisque d'Ingres...
J'ajoute qu'avec l'argument du "c'est intéressant" on arrive à trouver tout dans tout. Les cours de mathématiques pourraient inclure avec intérêt la recherche du nombre d'or dans l'architecture, les cours de svt ou de chimie pourraient inclure un éclairage sur la médecine chinoise et les futurs kinés pourraient avec profit s'interroger sur l'homme de Vitruve ou l'Odalisque d'Ingres...
- AnaxagoreGuide spirituel
Ton conditionnel est très optimiste Iphigénie.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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