- RêveuseNiveau 4
Bonjour à tous, bonne année,
J'ai cru avoir lu, à un moment, qu'une réforme du recrutement était dans les tuyaux et que des annonces étaient prévues courant Janvier. Sauf que je ne retrouve pas où j'ai lu ça, ni ce qui est prévu. Des modifications sont-elles à attendre pour les concours (CAPES/CRPE par exemple) de la cession 2020 ?
Merci d'avance de vos réponses.
J'ai cru avoir lu, à un moment, qu'une réforme du recrutement était dans les tuyaux et que des annonces étaient prévues courant Janvier. Sauf que je ne retrouve pas où j'ai lu ça, ni ce qui est prévu. Des modifications sont-elles à attendre pour les concours (CAPES/CRPE par exemple) de la cession 2020 ?
Merci d'avance de vos réponses.
- InvitéInvité
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/11/07112018Article636771719491838764.aspx
- RêveuseNiveau 4
Merci @Will.T En un mot on est dans le flou...
- blablabla2046Niveau 2
Ce dont il devrait être question dans les textes qui seront "proposés" en janvier ou février selon les sources viserait dans un premier temps les futurs INSPE car en l'état outre le changement de nom et le mode de nomination du directeur, rien ne semble acté officiellement. Pour ce qui est des concours à proprement parler, c'est effectivement flou notamment pour ce qui est de leur positionnement par exemple (en licence 3, en m1, en m2, l'admission fortement décalée de l'admissibilité, etc...). Toutefois il me paraît a priori difficile de mettre en place des modifications pour la session 2020 pour des raisons de calendrier et de logistique.
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"One drawing a day keeps the doctor away" Mrzyk & Moriceau
- RêveuseNiveau 4
Dans l'article de Will, on indique ceci, d'où mon inquiétude :
L'arrêté sur les formations devrait être publié au JO en janvier 2019 pour application à la rentrée 2019
- MalacaEsprit éclairé
Visiblement ça bouge sur ce front ... présentation par le Ministre de l'éducation, du projet de loi à l'Assemblée nationale devant la commission des affaires culturelles le 23 janvier 2019.
Le "projet de loi pour une école de confiance" fixe notamment l'âge de l'instruction obligatoire à trois ans et réforme la formation initiale des professeurs.
Intervention de 3 minutes sur ce point
http://lcp.fr/actualites/education-nationale-jean-michel-blanquer-presente-sa-reforme-aux-deputes
La réforme de la formation de enseignants
Reste la réforme de la formation des enseignants. Le ministre assume d'imposer ses décisions aux futurs INSPE qui remplaceront les Espe. "On doit garantir le même nombre d'heures de formation sur la lecture à tous les enseignants... L’éducation nationale doit avoir un impact sur ce qui se passe dans les structures qui alimentent le système". Pour lui ce n'est pas une reprise en mains mais une question de logique. On comprend que toutes les Espe devront proposer la même formation et qu'en même temps la moitié de leur personnel sera remplacé par des enseignants de terrain choisis par l'institution, plus obéissants et moins onéreux que des universitaires. Sur ce point le ministre ne bouge pas d'un pouce.
Il évoque aussi le pré recrutement d'enseignants auprès des assistants d'éducation. Pour lui il s'agit d'élargir le vivier de recrutement des enseignants et aussi d'aider des jeunes défavorisés à faire des études. Paul Molac lui fait remarque que les étudiants des IPES étaient payés que pour étudier. Mais le ministre estime que les jeunes pré-recrutés disposeront de 700 euros par mois cumulables avec une bourse. Pour lui ce sera "très attractif". Il précisera dans les débats sur la loi le devenir précis des concours.
Les INSPE (Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l'Education) vont remplacer les ESPE.
La place du concours reste encore à déterminer ... (il avait été question de l'admissibilité en fin de licence et l'admission en fin de Master)
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2019/01/24012019Article636839126773306122.aspx
Il y est aussi question de l'annualisation des services ...
Le "projet de loi pour une école de confiance" fixe notamment l'âge de l'instruction obligatoire à trois ans et réforme la formation initiale des professeurs.
Intervention de 3 minutes sur ce point
http://lcp.fr/actualites/education-nationale-jean-michel-blanquer-presente-sa-reforme-aux-deputes
La réforme de la formation de enseignants
Reste la réforme de la formation des enseignants. Le ministre assume d'imposer ses décisions aux futurs INSPE qui remplaceront les Espe. "On doit garantir le même nombre d'heures de formation sur la lecture à tous les enseignants... L’éducation nationale doit avoir un impact sur ce qui se passe dans les structures qui alimentent le système". Pour lui ce n'est pas une reprise en mains mais une question de logique. On comprend que toutes les Espe devront proposer la même formation et qu'en même temps la moitié de leur personnel sera remplacé par des enseignants de terrain choisis par l'institution, plus obéissants et moins onéreux que des universitaires. Sur ce point le ministre ne bouge pas d'un pouce.
Il évoque aussi le pré recrutement d'enseignants auprès des assistants d'éducation. Pour lui il s'agit d'élargir le vivier de recrutement des enseignants et aussi d'aider des jeunes défavorisés à faire des études. Paul Molac lui fait remarque que les étudiants des IPES étaient payés que pour étudier. Mais le ministre estime que les jeunes pré-recrutés disposeront de 700 euros par mois cumulables avec une bourse. Pour lui ce sera "très attractif". Il précisera dans les débats sur la loi le devenir précis des concours.
Les INSPE (Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l'Education) vont remplacer les ESPE.
La place du concours reste encore à déterminer ... (il avait été question de l'admissibilité en fin de licence et l'admission en fin de Master)
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2019/01/24012019Article636839126773306122.aspx
Il y est aussi question de l'annualisation des services ...
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- BoubouleDoyen
En complément :
Agence de presse a écrit:
"La vocation du concours enseignant est qu’il se déroule en M2. Nous ne voulions pas qu’il reste en M1 notamment en raison de la surcharge que représente l’année de M2 pour les futurs professeurs actuellement", a déclaré Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, lors de son audition à l’Assemblée nationale, mercredi 23 janvier 2019.
- BalthazaardVénérable
"On comprend que toutes les Espe devront proposer la même formation et qu'en même temps la moitié de leur personnel sera remplacé par des enseignants de terrain choisis par l'institution, plus obéissants et moins onéreux que des universitaires. Sur ce point le ministre ne bouge pas d'un pouce."
Si on commence à y mettre des gens qui connaissent les élèves et non plus des spécialistes des "sciences de l'éducation" je comprends que Jarraud ait des vapeurs.
Si on commence à y mettre des gens qui connaissent les élèves et non plus des spécialistes des "sciences de l'éducation" je comprends que Jarraud ait des vapeurs.
- MathadorEmpereur
Le concours en M2 serait plutôt une bonne nouvelle, vu que cela permettrait de faire un M2R plutôt qu'un M2MEEF sans perdre de temps… mais cela risque également de remettre en question la différence statutaire agrégé/certifié, que l'on essaye déjà d'effacer le plus possible dans le système des mutations en dépit du bon sens.
Et pourquoi pas revenir au CAPES après la licence, comme avant la masterisation ? Après tout, les inspecteurs des finances sont recrutés au niveau licence et bien mieux payés.
Et pourquoi pas revenir au CAPES après la licence, comme avant la masterisation ? Après tout, les inspecteurs des finances sont recrutés au niveau licence et bien mieux payés.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BoubouleDoyen
Mathador a écrit:Le concours en M2 serait plutôt une bonne nouvelle, vu que cela permettrait de faire un M2R plutôt qu'un M2MEEF sans perdre de temps… mais cela risque également de remettre en question la différence statutaire agrégé/certifié, que l'on essaye déjà d'effacer le plus possible dans le système des mutations en dépit du bon sens.
Et pourquoi pas revenir au CAPES après la licence, comme avant la masterisation ? Après tout, les inspecteurs des finances sont recrutés au niveau licence et bien mieux payés.
Tu crois que la licence actuelle est équivalente à la licence d'avant la masterisation ?
On est en pleine ambiguïté ; on voudrait que le niveau master signifie quelque chose mais on maintient des épreuves disciplinaires parce que quand même faut vérifier le niveau mais en fait y a pas trop le niveau mais on veut quand même mettre quelqu'un devant les élèves donc on trafique les épreuves avec un peu de questions de niveau collège/lycée (genre maths 2è épreuve) et beaucoup de pipologie à l'oral.
- MathadorEmpereur
Bouboule a écrit:Tu crois que la licence actuelle est équivalente à la licence d'avant la masterisation ?
Non. Mais quand on a un problème de recrutement, il est de bon ton d'arrêter de mettre des obstacles artificiels à ce recrutement. Et donc, recruter en licence (n'oublions pas que les candidats potentiels n'ont pas tous 23 ans) et alléger la charge de travail à l'ESPE (notamment, suppression du mémoire)*. S'il y a assez de candidats le niveau de la licence n'importera que peu. Après tout, beaucoup de candidats aux concours de catégorie B de Bercy ont plus que le bac…
Mais bizarrement à Bercy on paie mieux. Si on veut recruter correctement, la solution est simple: améliorer les conditions de travail (coucou #pasdevague et le L122-2 du Code de l'éduc) et/ou augmenter le net à payer.
* ou encore réduire les heures d'enseignement en responsabilité, mais on prétendra une fois de plus que les caisses sont vides.
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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- OrlandaFidèle du forum
Ce que je trouve terrible, c'est la tranquille évidence avec laquelle ils annoncent vouloir "élargir le vivier de recrutement" en piochant parmi les "jeunes défavorisés."
C'était déjà une métier de "bonnes femmes", il ne sera maintenant plus réservé qu'aux gentils pauvres.
Il a bien-sûr par la passé été un moyen de promotion sociale, mais le jeune campagnard lettré percolait socialement précisément parce qu'il croisait des enfants de la bourgeoisie sur les bancs de l'école normale ou de la faculté.
C'était déjà une métier de "bonnes femmes", il ne sera maintenant plus réservé qu'aux gentils pauvres.
Il a bien-sûr par la passé été un moyen de promotion sociale, mais le jeune campagnard lettré percolait socialement précisément parce qu'il croisait des enfants de la bourgeoisie sur les bancs de l'école normale ou de la faculté.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Mathador a écrit:Bouboule a écrit:Tu crois que la licence actuelle est équivalente à la licence d'avant la masterisation ?
Non. Mais quand on a un problème de recrutement, il est de bon ton d'arrêter de mettre des obstacles artificiels à ce recrutement. Et donc, recruter en licence (n'oublions pas que les candidats potentiels n'ont pas tous 23 ans) et alléger la charge de travail à l'ESPE (notamment, suppression du mémoire)*. S'il y a assez de candidats le niveau de la licence n'importera que peu. Après tout, beaucoup de candidats aux concours de catégorie B de Bercy ont plus que le bac…
Mais bizarrement à Bercy on paie mieux. Si on veut recruter correctement, la solution est simple: améliorer les conditions de travail (coucou #pasdevague et le L122-2 du Code de l'éduc) et/ou augmenter le net à payer.
* ou encore réduire les heures d'enseignement en responsabilité, mais on prétendra une fois de plus que les caisses sont vides.
Exactement ! CAPES = concours A = possibilité de le passer à niveau bac+3. Je suis sûr que ça pourrait attirer de bons étudiants, qui n'ont ni l'envie ni les moyens de poursuivre indéfiniment leurs études... + Possibilité de report de prise de poste pendant 2 ans pour les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études jusqu'en M2.
- LefterisEsprit sacré
Dans le projet initial, il était question d'en faire des sortes de contractuels sur la sellette, en tout cas de déconnecter la formation du statut de fonctionnaire.Tout en utilisant ces jeunes comme variable d'ajustement. C'est une des pièces du puzzle contre le statut de fonctionnaire.blablabla2046 a écrit:Ce dont il devrait être question dans les textes qui seront "proposés" en janvier ou février selon les sources viserait dans un premier temps les futurs INSPE car en l'état outre le changement de nom et le mode de nomination du directeur, rien ne semble acté officiellement. Pour ce qui est des concours à proprement parler, c'est effectivement flou notamment pour ce qui est de leur positionnement par exemple (en licence 3, en m1, en m2, l'admission fortement décalée de l'admissibilité, etc...). Toutefois il me paraît a priori difficile de mettre en place des modifications pour la session 2020 pour des raisons de calendrier et de logistique.
Certes, virer les pédagos ne peut être qu'applaudi. Mais on va virer aussi des vrais universistaires. Quant aux autres , j'imagine aisément les méthodes de recrutement. Les bonnes vieilles habitudes claniques, de prime à la servilité et au "savoir plaire" ne vont pas disparaître comme ça. On risque de retrouver les mêmes têtes, un peu comme dans LREM on retrouve les gamellards de tous les partis.Balthazaard a écrit:"On comprend que toutes les Espe devront proposer la même formation et qu'en même temps la moitié de leur personnel sera remplacé par des enseignants de terrain choisis par l'institution, plus obéissants et moins onéreux que des universitaires. Sur ce point le ministre ne bouge pas d'un pouce."
Si on commence à y mettre des gens qui connaissent les élèves et non plus des spécialistes des "sciences de l'éducation" je comprends que Jarraud ait des vapeurs.
Manière de dire qu'on va compresser les salaires, que des tas de défavorisés vont préférer cette manne au chômage, et que pour la revalorisation globale circulez, il n'y a rien à voir.Orlanda a écrit:Ce que je trouve terrible, c'est la tranquille évidence avec laquelle ils annoncent vouloir "élargir le vivier de recrutement" en piochant parmi les "jeunes défavorisés."
C'était déjà une métier de "bonnes femmes", il ne sera maintenant plus réservé qu'aux gentils pauvres.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Manière de dire qu'on va compresser les salaires, que des tas de défavorisés vont préférer cette manne au chômage, et que pour la revalorisation globale circulez, il n'y a rien à voir.
Ben quand il y a eu un grand nombre de postes en CDI à pourvoir sous Hollande, certains ont préféré faire autre chose qu'enseignant..... même les plus défavorisés vont peut être préférer le chômage aux insultes quotidiennes loin de chez eux....
- LefterisEsprit sacré
Possible, surtout que la titularisation ne sera pas un acquis, après au moins deux ans de contrat. Mais cette idée reprend en partie un pure idée pédagogiste, notamment de Dubet : prendre des gens peu qualifiés , à bac + 1 même (selon la théorie bien connue : "les savoirs ne sont pas très importants")et les mettre dans les mains de formateurs pédago, à l'essai . Là s'ajoute la volonté clairement affichée de précariser et de mettre sur la sellette. L'Etat ne débourserait que 700 € par adulte face à un élève. Le reste relèverait d'allocations éventuelles.gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:Manière de dire qu'on va compresser les salaires, que des tas de défavorisés vont préférer cette manne au chômage, et que pour la revalorisation globale circulez, il n'y a rien à voir.
Ben quand il y a eu un grand nombre de postes en CDI à pourvoir sous Hollande, certains ont préféré faire autre chose qu'enseignant..... même les plus défavorisés vont peut être préférer le chômage aux insultes quotidiennes loin de chez eux....
Y a pas, ça fait rêver. Rien que tous ces bricolages pour trouver des enseignants à moindre coût, ça en dit long sur l'épuisement du système.
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- MorgaredNiveau 9
Lefteris a écrit:
Possible, surtout que la titularisation ne sera pas un acquis, après au moins deux ans de contrat. Mais cette idée reprend en partie un pure idée pédagogiste, notamment de Dubet : prendre des gens peu qualifiés , à bac + 1 même (selon la théorie bien connue : "les savoirs ne sont pas très importants")et les mettre dans les mains de formateurs pédago, à l'essai . Là s'ajoute la volonté clairement affichée de précariser et de mettre sur la sellette. L'Etat ne débourserait que 700 € par adulte face à un élève. Le reste relèverait d'allocations éventuelles.
Y a pas, ça fait rêver. Rien que tous ces bricolages pour trouver des enseignants à moindre coût, ça en dit long sur l'épuisement du système.
Il y a dix ans, les certifiés ont eu droit à la masterisation. Résultat, bac +5 obligatoire, sans que le salaire suive. Les certifiés sont rémunérés comme des fonctionnaires de catégorie B à bac+3, voire niveau bac. Parallèlement, la question des contenus a continué à être évacuée de la politique éducative, et n'intéresse désormais plus la société.
La seule solution, puisqu'il est hors de question d'augmenter les salaires des enseignants pour la fonction de garderie mise en place avec le socle commun (le rôle de l'école est d'éviter que les jeunes traînent dans la rue), est désormais de recruter les enseignants au niveau du salaire et de la mission qu'on leur attribue - bac +3, c'est déjà beaucoup. On s'interrogera sur le niveau général, sur la perte de savoir-faire et sur l'état de la société française (peut-être) plus tard.
- LefterisEsprit sacré
Déjà, c'était un bricolage cette pseudo-mastérisation (pour suivre des préconisations UE) qui fait rire (jaune) tout le monde, à commencer par les intéressés. Qu'est-ce que le master MEEF sans l'obtention du concours ? Ce machin obtenu par collage de "crédits" n'ayant rien de disciplinaire ? (j'ai eu les tous premiers stagiaires , qu'on ma collés parce qu'on ne savait pas qu'en faire, le stage donnait des "crédits",et ça fait peur). Ca n'a pas fait monter le niveau , mais plutôt baisser, et déconsidéré les savoirs disciplinaires. Dans les faits, on passait le concours avec une licence parfois bancale (les plus avisés ou les meilleurs passent des concours, entrent dans des écoles supérieures) , et on préparait le concours en s'intéressant à tout sauf aux contenus de sa discipline, réduits à la portion congrue. Un certain nombre de candidats ont continué à se présenter avec un vrai master disciplinaire, mais le moins qu'on puisse dire est qu'il n'ont pas toujours été les mieux vus au cours de la formation et qu'on ne leur a pas toujours facilité la tâche.Morgared a écrit:
Il y a dix ans, les certifiés ont eu droit à la masterisation. Résultat, bac +5 obligatoire, sans que le salaire suive. Les certifiés sont rémunérés comme des fonctionnaires de catégorie B à bac+3, voire niveau bac. Parallèlement, la question des contenus a continué à être évacuée de la politique éducative, et n'intéresse désormais plus la société.
La seule solution, puisqu'il est hors de question d'augmenter les salaires des enseignants pour la fonction de garderie mise en place avec le socle commun (le rôle de l'école est d'éviter que les jeunes traînent dans la rue), est désormais de recruter les enseignants au niveau du salaire et de la mission qu'on leur attribue - bac +3, c'est déjà beaucoup. On s'interrogera sur le niveau général, sur la perte de savoir-faire et sur l'état de la société française (peut-être) plus tard.
Le métier est en train de suivre bien plus qu'une rétrogradation en catégorie B : la prochaine étape est de le transformer en activité provisoire, contractualisée pour un grand nombre d'enseignants, et payée comme un travail d'intérim, sans déroulement de carrière. Sauf réaction énergique à laquelle je ne crois plus guère, on se dirige tout droit vers le double statut (dans un premier temps) , très prochainement, comme à France Télécom.
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
Lefteris a écrit:Dans le projet initial, il était question d'en faire des sortes de contractuels sur la sellette, en tout cas de déconnecter la formation du statut de fonctionnaire.Tout en utilisant ces jeunes comme variable d'ajustement. C'est une des pièces du puzzle contre le statut de fonctionnaire.blablabla2046 a écrit:Ce dont il devrait être question dans les textes qui seront "proposés" en janvier ou février selon les sources viserait dans un premier temps les futurs INSPE car en l'état outre le changement de nom et le mode de nomination du directeur, rien ne semble acté officiellement. Pour ce qui est des concours à proprement parler, c'est effectivement flou notamment pour ce qui est de leur positionnement par exemple (en licence 3, en m1, en m2, l'admission fortement décalée de l'admissibilité, etc...). Toutefois il me paraît a priori difficile de mettre en place des modifications pour la session 2020 pour des raisons de calendrier et de logistique.Certes, virer les pédagos ne peut être qu'applaudi. Mais on va virer aussi des vrais universistaires. Quant aux autres , j'imagine aisément les méthodes de recrutement. Les bonnes vieilles habitudes claniques, de prime à la servilité et au "savoir plaire" ne vont pas disparaître comme ça. On risque de retrouver les mêmes têtes, un peu comme dans LREM on retrouve les gamellards de tous les partis.Balthazaard a écrit:"On comprend que toutes les Espe devront proposer la même formation et qu'en même temps la moitié de leur personnel sera remplacé par des enseignants de terrain choisis par l'institution, plus obéissants et moins onéreux que des universitaires. Sur ce point le ministre ne bouge pas d'un pouce."
Si on commence à y mettre des gens qui connaissent les élèves et non plus des spécialistes des "sciences de l'éducation" je comprends que Jarraud ait des vapeurs.Manière de dire qu'on va compresser les salaires, que des tas de défavorisés vont préférer cette manne au chômage, et que pour la revalorisation globale circulez, il n'y a rien à voir.Orlanda a écrit:Ce que je trouve terrible, c'est la tranquille évidence avec laquelle ils annoncent vouloir "élargir le vivier de recrutement" en piochant parmi les "jeunes défavorisés."
C'était déjà une métier de "bonnes femmes", il ne sera maintenant plus réservé qu'aux gentils pauvres.
Il a bien-sûr par la passé été un moyen de promotion sociale, mais le jeune campagnard lettré percolait socialement précisément parce qu'il croisait des enfants de la bourgeoisie sur les bancs de l'école normale ou de la faculté.
Il y en a dans les espe? question sérieuse.
- LefterisEsprit sacré
Pas vraiment dans les Espé, royaume du réseautage, mais dans la formation liée aux Espé. Même ce moignon indigent peut disparaître. Mais il ne fauit pas se faire d'illusion sur la qualité des nouveaux cooptés, qui ne seront d'ailleurs peut-être souvent que les mêmes, recyclés.Balthazaard a écrit:
Il y en a dans les espe? question sérieuse.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Balthazaard a écrit:Il y en a dans les espe? question sérieuse.
Oui il y a de vrais universitaires à l'ESPE de Toulouse (en SVT en tout cas), de vrais maître de conférences avec de vraies discipline . Ils enseignent et à l'UPS et à l'ESPE. La préparation au CAPES est très bonne... au point que chaque année, plusieurs élèves sont admissibles à l'agrégation !
Un des Maître de Conférences fait même des visites de stagiaires , ce qui les impressionne beaucoup ! On les rassure en disant que au contraire c'est très bien , car ce sont des gens qui ne sont pas du tout dogmatiques.
Ce qui ce passe à L'ESPE à Toulouse pour les SVT ne pourrait donner lieu cela va de soi à une généralité.
EDIT : Pour la 2ème annnée de stage par contre , certains formateurs sont issus d'un cooptage (et j'en sais pas mal là dessus, mais chut): je rejoins Lefteris.
- jaybeNiveau 9
Et il n'y a pas qu'à Toulouse. Mais visiblement cela contrarie trop les certitudes de certains.
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- ar_angarNiveau 9
Ne vaudrait-il pas mieux en effet avoir une formation sur la partie "enseignement" véritablement dédiée après un concours qui trie sur le niveau technique et qui permette d'être efficace dès la prise de poste (donc sous status au moins de CDI, pour ne pas laisser la place au doute de l'engagement des deux parties), qui conduirait ainsin à obtenir en fin de cursus un prof fonctionnaire, formé, avec un minimum de connaissances dans son domaine technique et dans la partie spécifique (enseignement) ?
Cela dit, cela suppose que le but est d'avoir des profs qui soient efficaces pour les élèves...
Comme le dit si bien l'adage :
Cela dit, cela suppose que le but est d'avoir des profs qui soient efficaces pour les élèves...
Comme le dit si bien l'adage :
Adage a écrit:Celui qui sait faire, fait. Celui qui sait pas faire enseigne. Celui qui ne sait pas enseigner enseigne aux enseignants. Et celui qui ne sait pas enseigner aux enseignants fait de la politique...
_________________
C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Pour ma part, il y a 11 ans quand j’etais en prepa CAPES arts plastiques à Bdx, j’ai eu une enseignante brillante qui m’a poussée à la réussite. Elle était tellement performante que sur une promo de 60, on était 30 admissibles soit 10% des admissibles en France.
Elle était tellement performante, impliquée, elle mettait les pieds ds le plat pour dire ce qui n’allait pas, quitte à se mettre tout le monde à dos.
Elle a donné sa démission quelques années plus tard.
Et pour le fait qu’on mette des précaires sur les postes vacants, ma remplaçante n’a jamais enseigné, elle a une cinquantaine d’annees, une licence d’arts obtenue en 1990, et se découvre des velléités d’enseignement pour gagner sa croute.
Je trouve ça déprimant au possible... alors que je suis titulaire certifiée, que j’ai 2 masters, on met une contractuelle inexpérimentée pour faire MON job.
Elle était tellement performante, impliquée, elle mettait les pieds ds le plat pour dire ce qui n’allait pas, quitte à se mettre tout le monde à dos.
Elle a donné sa démission quelques années plus tard.
Et pour le fait qu’on mette des précaires sur les postes vacants, ma remplaçante n’a jamais enseigné, elle a une cinquantaine d’annees, une licence d’arts obtenue en 1990, et se découvre des velléités d’enseignement pour gagner sa croute.
Je trouve ça déprimant au possible... alors que je suis titulaire certifiée, que j’ai 2 masters, on met une contractuelle inexpérimentée pour faire MON job.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- LefterisEsprit sacré
Bon, faut pas chercher qui va disparaître avec l'objectif de réduction des coûts.gauvain31 a écrit:Balthazaard a écrit:Il y en a dans les espe? question sérieuse.
Oui il y a de vrais universitaires à l'ESPE de Toulouse (en SVT en tout cas), de vrais maître de conférences avec de vraies discipline . Ils enseignent et à l'UPS et à l'ESPE. La préparation au CAPES est très bonne... au point que chaque année, plusieurs élèves sont admissibles à l'agrégation !
Un des Maître de Conférences fait même des visites de stagiaires , ce qui les impressionne beaucoup ! On les rassure en disant que au contraire c'est très bien , car ce sont des gens qui ne sont pas du tout dogmatiques.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Formation des enseignants : "Il y a une crise de recrutement, il faut une réforme"
- [Slate.fr] Le grand bazar de la formation des professeurs: cas d'école d'une réforme mal faite
- Selon l'OCDE, la France doit rendre la formation initiale des enseignants moins académique
- Obligation de formation continue pour tous les enseignants, et formation initiale en Espé assurée par : universitaires, enseignants, inspecteurs, cde et associations
- M1 MEEF - Pôle Emploi - Formation initiale ou continue - CPF
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