Une enseignante convoquée par le rectorat pour avoir publié une tribune contre Macron.

L'Humanité a écrit:Une enseignante y est convoquée après avoir publié un texte ironique sur un site indépendant à propos de la prestation télévisée d’Emmanuel Macron de la semaine passée.
Le rectorat de l’Académie de Dijon veille à ce que l’ordre règne en Macronie. Une professeure de Lettres au lycée le Castel de la capitale bourguignonne, Sophie Carrouge, y est convoquée par la direction des ressources humaines après avoir publié sur un site indépendant, Disjoncter info, un texte ironique après la prestation télévisée d’Emmanuel Macron la semaine passée. Datée du 13 décembre la convocation évoquant directement la publication de ce texte stipule laconiquement « Je vous demande donc de bien vouloir vous présenter à l’entretien prévu le jeudi 20 décembre à 15 heures 30 ».

Sibylle a écrit:Fort inquiétant...
Pensez à lire sous l'article, il y a un texte de l'enseignante concernée.

Sibylle a écrit:Fort inquiétant...
Pensez à lire sous l'article, il y a un texte de l'enseignante concernée.

Appelant à un rassemblement aujourd’hui à 15 h15 devant le rectorat.

Lord Steven a écrit:Beaucoup de néos risquent de se voir également convoqués à ce rythme là...

Le portail de la fonction publique a écrit:Le principe de neutralité du service public interdit au fonctionnaire de faire de sa fonction l'instrument d'une propagande quelconque. La portée de cette obligation est appréciée au cas par cas par l'autorité hiérarchique sous contrôle du juge administratif.

L'obligation de réserve est une construction jurisprudentielle complexe qui varie d'intensité en fonction de critères divers (place du fonctionnaire dans la hiérarchie, circonstances dans lesquelles il s'est exprimé, modalités et formes de cette expression).

C'est ainsi que le Conseil d'Etat a jugé de manière constante que l'obligation de réserve est particulièrement forte pour les titulaires de hautes fonctions administratives en tant qu'ils sont directement concernés par l'exécution de la politique gouvernementale.

A l'inverse, les fonctionnaires investis d'un mandat politique ou de responsabilités syndicales disposent d'une plus grande liberté d'expression.

La réserve n'a pas trait uniquement à l'expression des opinions. Elle impose au fonctionnaire d'éviter en toutes circonstances les comportements portant atteinte à la considération du service public par les usagers.

Babarette a écrit:C'est à cause du devoir de réserve auquel sont soumis tous les fonctionnaires. Mais les limites en sont floues.

Les fonctionnaires doivent faire preuve de discrétion professionnelle pour tout ce dont ils ont connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.

Reste donc le principe posé dès l’article 6 de la loi du 13 juillet 1983, qui s’exprime de manière on ne peut plus simple :  » La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires.
La deuxième conséquence est de permettre au fonctionnaire de penser librement, principe posé dès l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui vaut pour les fonctionnaires comme pour tout citoyen :  » Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.  »

J’ai rejeté à l’Assemblée nationale le 3 mai 1983 un amendement tendant à l’inscription de l’obligation de réserve dans la loi [...] Ainsi, l’obligation de réserve ne figure pas dans le statut général et, à ma connaissance, dans aucun statut particulier de fonctionnaire, sinon celui des membres du Conseil d’Etat qui invite chaque membre à  "la réserve que lui imposent ses fonctions".

Babarette a écrit:Eh bien justement : "pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi": la loi, c'est celle du devoir de réserve.

VinZT a écrit:L'article original ici :

https://dijoncter.info/?le-grand-chef-blanc-a-parle-739

Il ne me semble pas que la collègue ait dénigré l'institution scolaire, ni qu'elle a usé de sa condition de fonctionnaire pour tenir des propos « séditieux ».

Quoi qu'il en soit, ça pue.

Hugo78 a écrit:Son erreur ? Avoir mentionné le nom de son lycée. Là, en effet, ça engage l'établissement dans son entièreté. Sinon, oui, c'est un véritable scandale !