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- InvitéInvité
► Lien ◄La présidente du Conseil supérieur des programmes mène la fronde contre les "pédagos". Et reçoit des coups en retour.
Mais où est donc passée Souâd Ayada ? La présidente du Conseil supérieur des programmes (CSP) a totalement disparu des radars médiatiques depuis plusieurs semaines. Un silence dû, officiellement, à un emploi du temps ultra-chargé. D'après son service de communication, son agenda affiche complet jusqu'en... mars prochain ! Certes, le CSP conduit un chantier de taille. Après avoir modifié certains contenus d'enseignement du CP à la troisième - qui avaient été élaborés sous le quinquennat précédent -, cette instance rattachée au ministère de l'Education nationale a eu la lourde tâche de revoir ceux des classes de seconde et de première, dans le cadre de la réforme en cours du lycée et du baccalauréat.
Plus de 80 projets de programmes ont été concoctés par des groupes d'experts, puis soumis au vote des 17 membres du CSP. Le tout en seulement six mois ! Ces propositions sont présentées, les 18 et 19 décembre, à une autre instance, le Conseil supérieur de l'éducation (où siègent les principaux syndicats enseignants, lycéens et des parents d'élèves), sollicitée pour donner un avis consultatif. Charge ensuite au ministre de valider les textes pour une publication en janvier, et une application à la rentrée 2019.
Un vrai marathon, donc, parsemé en plus de démissions, de fuites, de tribunes et de propos acérés dans la presse. C'est peut-être aussi en raison de ces rebondissements que Souâd Ayada se montre aujourd'hui tellement silencieuse. Car la jeune femme a pris beaucoup de coups depuis le début de son mandat. À peine apparue dans la lumière, elle s'est retrouvée, malgré elle, au centre d'une violente querelle entre le clan des "pédagogistes" et celui des "conservateurs", dont l'Éducation nationale a le secret.
- CleroliDoyen
Ellel aurait mieux fait de prendre davantage de temps pour élaborer les programmes :
Je sais que cet avis n'est que consultatif mais ... même pas une voix pour ..... ça devrait questionner quand même !Twitter Philippe Watrelot a écrit: Les programmes de 2nde et de 1ère de SES viennent de passer devant le CSE.
En 2nde :
Pour : 0
Contre : 50
(et qq abstentions)
En 1ère :
Pour : 0
Contre : 48
(et qq abstentions)
09:52 - 18 déc. 2018
- gauvain31Empereur
Cleroli a écrit:Ellel aurait mieux fait de prendre davantage de temps pour élaborer les programmes :Je sais que cet avis n'est que consultatif mais ... même pas une voix pour ..... ça devrait questionner quand même !Twitter Philippe Watrelot a écrit: Les programmes de 2nde et de 1ère de SES viennent de passer devant le CSE.
En 2nde :
Pour : 0
Contre : 50
(et qq abstentions)
En 1ère :
Pour : 0
Contre : 48
(et qq abstentions)
09:52 - 18 déc. 2018
Ben dans un monde raisonnable et sérieux on devrait se questionner et procéder à des modifications; Si un tel programme, rejeté unanimement, est validée beaucoup de collègues seront soit en souffrance, soit grugeront et adapteront ce programme l'année où ils ne seront pas inspectés.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
- OlympiasProphète
Ce n'est pas la présidente du CSP qui écrit les programmes.
Il y a un courrier de saisine ministériel puis probablement des consignes sur le contenu qui ne sont pas publiques.
Il y a un courrier de saisine ministériel puis probablement des consignes sur le contenu qui ne sont pas publiques.
- CleroliDoyen
Bien sûr que ce n'est pas elle qui les écrit mais l'article mis en lien parle des 80 programmes élaborés par les groupes d'experts en un temps record. Elle aurait dû plaider pour que ces groupes aient davantage de temps de réflexion et d'écoute mais aurait-elle alors mérité le titre de "guerrière de Blanquer" ?Olympias a écrit:Ce n'est pas la présidente du CSP qui écrit les programmes.
Il y a un courrier de saisine ministériel puis probablement des consignes sur le contenu qui ne sont pas publiques.
- MoonchildSage
Si je devais me baser uniquement sur ses déclarations publiques ainsi que sur la liste de ses adversaires de la première heure, je serais tenté de soutenir Souâd Ayada presque sans réserve. Malheureusement, le total manque de réalisme des projets de programmes dans ma discipline suscite chez moi une très forte appréhension.
En tant que présidente du CSP elle n'a certes pas écrit elle-même tous ces textes que la quasi unanimité des enseignants qui s'y sont intéressés juge inapplicables mais, s'il n'y a pas de modification substantielle à l'issue de la phase de "concertation", alors il faudra considérer qu'elle aura cautionné des travaux effectués à la hâte par des experts dont l'expertise est plus que discutable et qu'elle aura ainsi finalement contribué elle aussi à la dégradation du système scolaire.
En tant que présidente du CSP elle n'a certes pas écrit elle-même tous ces textes que la quasi unanimité des enseignants qui s'y sont intéressés juge inapplicables mais, s'il n'y a pas de modification substantielle à l'issue de la phase de "concertation", alors il faudra considérer qu'elle aura cautionné des travaux effectués à la hâte par des experts dont l'expertise est plus que discutable et qu'elle aura ainsi finalement contribué elle aussi à la dégradation du système scolaire.
- ycombeMonarque
Quelqu'un a un lien vers les résultats des votes qui ont déjà eu lieu ?
Edit: je n'ai trouvé que ça comme information:
Edit: je n'ai trouvé que ça comme information:
#lyceeBlanquer #BacBlanquer #Programmes de Français HLP HGGSP Maths SES EMC rejetés par le #CSE du 18 décembre. Aucune voix POUR en SES et EMC ...👎#ecoledelaconfiance La suite demain ... pic.twitter.com/sVVGvkftuB
— Scharrier (@SandCharrier) 18 décembre 2018
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- OlympiasProphète
C’est le problème de chaque réforme, celle du collège avec les quatre niveaux mis en oeuvre en même temps, ne faisant pas exception. Précipitation politique d’un côté, temps de la réflexion pédagogique de l’autre...les deux ne se croisant pas. La réforme est une usine à gaz programmée.Cleroli a écrit:Bien sûr que ce n'est pas elle qui les écrit mais l'article mis en lien parle des 80 programmes élaborés par les groupes d'experts en un temps record. Elle aurait dû plaider pour que ces groupes aient davantage de temps de réflexion et d'écoute mais aurait-elle alors mérité le titre de "guerrière de Blanquer" ?Olympias a écrit:Ce n'est pas la présidente du CSP qui écrit les programmes.
Il y a un courrier de saisine ministériel puis probablement des consignes sur le contenu qui ne sont pas publiques.
- BoubouleDoyen
ycombe a écrit:Quelqu'un a un lien vers les résultats des votes qui ont déjà eu lieu ?
Edit: je n'ai trouvé que ça comme information:#lyceeBlanquer #BacBlanquer #Programmes de Français HLP HGGSP Maths SES EMC rejetés par le #CSE du 18 décembre. Aucune voix POUR en SES et EMC ...👎#ecoledelaconfiance La suite demain ... pic.twitter.com/sVVGvkftuB
— Scharrier (@SandCharrier) 18 décembre 2018
Les maths ayant eu quelques voix pour contrairement à EPS, HG, SES, etc..., le programme doit avoir certaines qualités.
Quant à celui de PC, large adoption, il montre que la PC fédère les gens hors clivages politiques
- KirthNiveau 9
Bouboule a écrit:Les maths ayant eu quelques voix pour contrairement à EPS, HG, SES, etc..., le programme doit avoir certaines qualités.
Quant à celui de PC, large adoption, il montre que la PC fédère les gens hors clivages politiques
D'ailleurs, comment le sais-tu ?
- henrietteMédiateur
Le sujet de ce fil n'est pas M. Watrelot qui n'a strictement rien à voir avec Mme Ayada. Merci d'échanger par MP si vous voulez en parler, mais pas ici. Les messages à son sujet ont donc été corbeillés.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- CleroliDoyen
Le café pédagogique donne plus de précisions sur les votes d'hier
Plus de précisions iciCafé pédagogique a écrit:Le programme de français , après des échanges copieux sur la dissertation et la grammaire, a été recalé par 41 voix contre et seulement deux voix pour (Apel et Spelc). Celui d'humanités HLP n'a obtenu qu'une voix (Spelc) et 40 contre. Le programme d'EMC, pourtant largement modifié, n'a obtenu aucune voix favorable et 41 contre. Celui d'histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques n'obtient que 3 voix (Fage, Apel) et 40 contre. Le programme de SES de seconde, largement critiqué par les enseignants del'Apses, n'a obtenu aucun vote favorable mais 50 voix contre, ce qui est un record. Celui de première a 0 voix favorable et 48 contre.
EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
La journée se termine par un vote positif sur le programme de physique chimie de seconde qui est adopté par 16 voix pour et 4 contre. Il reste 24 programmes pour le 19 décembre...
- InvitéInvité
Cleroli a écrit:Le café pédagogique donne plus de précisions sur les votes d'hierCafé pédagogique a écrit:Le programme de français , après des échanges copieux sur la dissertation et la grammaire, a été recalé par 41 voix contre et seulement deux voix pour (Apel et Spelc). Celui d'humanités HLP n'a obtenu qu'une voix (Spelc) et 40 contre. Le programme d'EMC, pourtant largement modifié, n'a obtenu aucune voix favorable et 41 contre. Celui d'histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques n'obtient que 3 voix (Fage, Apel) et 40 contre. Le programme de SES de seconde, largement critiqué par les enseignants del'Apses, n'a obtenu aucun vote favorable mais 50 voix contre, ce qui est un record. Celui de première a 0 voix favorable et 48 contre.
EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
La journée se termine par un vote positif sur le programme de physique chimie de seconde qui est adopté par 16 voix pour et 4 contre. Il reste 24 programmes pour le 19 décembre...
Une quarantaine de votants pour le français, les SES, les maths... plus qu'une vingtaine pour la physique chimie, il y a eu de l'évaporation on dirait !
- BoubouleDoyen
Kirth a écrit:Bouboule a écrit:Les maths ayant eu quelques voix pour contrairement à EPS, HG, SES, etc..., le programme doit avoir certaines qualités.
Quant à celui de PC, large adoption, il montre que la PC fédère les gens hors clivages politiques
D'ailleurs, comment le sais-tu ?
J'ai répondu à ta question mais la réponse a été corbeillée. J'avais mis un nom "interdit" mais c'était de là que venait l'info, désolé.
- MoonchildSage
Café pédagogique a écrit:EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
Je comprends qu'on puisse en théorie apprécier le regain d'exigence des projets de programmes de maths, mais il me semble impossible de faire abstraction du cadre dans lequel ils sont censés être mis en oeuvre (volume horaire et profil des élèves). Je suis donc très déçu par ce vote du SNALC qui, probablement engagé dans une guerre de position contre le camp pédagogiste, semble prêt à abandonner les enseignants du terrain pour une avancée symbolique au niveau de textes qui, dans beaucoup de lycées, resteront inapplicables.
En lisant les articles mis en lien plus haut qui lui sont consacrés, j'ai l'impression que Souâd Ayada commet dans le fond la même erreur : dans sa présidence du CSP, elle semble mener une sorte de blitzkrieg contre les pédagogistes, mais en les bombardant avec des programmes aux contenus aussi ambitieux par rapport à la situation actuelle, elle va surtout faire des dommages collatéraux chez les enseignants de terrain tandis que les pédagos qui souvent sont loin des classes - du moins pour les plus influents - pourront battre temporairement le retrait et compter les victimes d'en face. Cela me semble très dangereux à terme car, une fois que cette réforme aura inévitablement échoué, les pédagos pourront ressortir de leurs tanières et venir la bouche en coeur dénoncer les effets néfastes d'une pédagogie réactionnaire dont, fort généreusement, ils se proposeront de nous préserver ; à ce moment-là, sur le terrain, il ne restera plus personne pour s'opposer à eux car les collègues sérieux auront été laminés par des programmes "Ayada" infaisables.
- LaotziSage
Le programme d'histoire-géographie tronc commun a, apparemment, été rejeté à l'unanimité, moins le SNALC qui a voté pour.
Je suis très curieux de comprendre comment on peut approuver ces programmes totalement infaisables (plus encore que les actuels) qui vont rendre la vie des profs d'HG impossible et qui sont tellement loin de l'évolution de l'historio ou proposant des concepts incompréhensibles (transition).
Il semblerait que plusieurs syndicats (SNES, CGT, Sud) aient quitté le CSE dénonçant les conditions de vote des programmes à la chaine (plus ou moins en aveugle, sans savoir clairement ce qu'ils votent car le DgesCO ne dit pas clairement si elle garde les amendements votés). Le SGEN, l'Unsa et le SNALC sont restés.
Je suis très curieux de comprendre comment on peut approuver ces programmes totalement infaisables (plus encore que les actuels) qui vont rendre la vie des profs d'HG impossible et qui sont tellement loin de l'évolution de l'historio ou proposant des concepts incompréhensibles (transition).
Il semblerait que plusieurs syndicats (SNES, CGT, Sud) aient quitté le CSE dénonçant les conditions de vote des programmes à la chaine (plus ou moins en aveugle, sans savoir clairement ce qu'ils votent car le DgesCO ne dit pas clairement si elle garde les amendements votés). Le SGEN, l'Unsa et le SNALC sont restés.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- BoubouleDoyen
Moonchild a écrit:Café pédagogique a écrit:EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
Je comprends qu'on puisse en théorie apprécier le regain d'exigence des projets de programmes de maths, mais il me semble impossible de faire abstraction du cadre dans lequel ils sont censés être mis en oeuvre (volume horaire et profil des élèves). Je suis donc très déçu par ce vote du SNALC qui, probablement engagé dans une guerre de position contre le camp pédagogiste, semble prêt à abandonner les enseignants du terrain pour une avancée symbolique au niveau de textes qui, dans beaucoup de lycées, resteront inapplicables.
En lisant les articles mis en lien plus haut qui lui sont consacrés, j'ai l'impression que Souâd Ayada commet dans le fond la même erreur : dans sa présidence du CSP, elle semble mener une sorte de blitzkrieg contre les pédagogistes, mais en les bombardant avec des programmes aux contenus aussi ambitieux par rapport à la situation actuelle, elle va surtout faire des dommages collatéraux chez les enseignants de terrain tandis que les pédagos qui souvent sont loin des classes - du moins pour les plus influents - pourront battre temporairement le retrait et compter les victimes d'en face. Cela me semble très dangereux à terme car, une fois que cette réforme aura inévitablement échoué, les pédagos pourront ressortir de leurs tanières et venir la bouche en coeur dénoncer les effets néfastes d'une pédagogie réactionnaire dont, fort généreusement, ils se proposeront de nous préserver ; à ce moment-là, sur le terrain, il ne restera plus personne pour s'opposer à eux car les collègues sérieux auront été laminés par des programmes "Ayada" infaisables.
Peut-être que pour un déçu, il y a un satisfait (cf le débat parallèle sur la place des maths).
On ne peut de toute façon rien faire avec des élèves qui ne savent pas se sortir d'un quotient ou d'une équation simple.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Et bien moi, je vais demander au SNALC de faire cours à ma place l'an prochain en Histoire-Géographie... A force d'être obsédés par la sacro-sainte chronologie et le grand retour de l'histoire de France, ils n'ont certainement pas pris conscience de la lourdeur des programmes et de leur caractère soporifique (je ne sais pas qui peut par ailleurs sauter comme un cabri en lisant ces programmes hyper-prescriptifs avec de jolis points de passage et points d'ancrage). De plus, la riche idée d'avoir fait la promotion de la réforme du bac va aboutir à la situation suivante : comme les programmes sont chronologiques en Histoire, en janvier, les élèves composeront toujours sur les mêmes thèmes, de même pour l'épreuve de mars. un coup Madame Rolland (d'ailleurs pourquoi elle, et pas une autre ?), un coup "le code civil, garant de l'égalité" (on se demande par ailleurs quelle égalité). J'exagère à peine. :serge: Point positif, à partir du mois d'avril, on pourra envisager de faire autre chose que du bourrage de crâne.
- Badiste75Habitué du forum
D’accord avec Moonchild quant à la position du SNALC. Après c’est toujours pareil, chez nous un collègue de Physique milite pour le SNALC et trouve les programmes trop ambitieux.
- MoonchildSage
Bouboule a écrit:Peut-être que pour un déçu, il y a un satisfait (cf le débat parallèle sur la place des maths).
En dehors des lycées où le niveau des élèves est déjà bon, je doute que, parmi les enseignants de maths encore en activité, il y ait beaucoup de satisfaits par ces projets de programmes. Cela dit, j'en ai quand même croisé un dans mon lycée qui m'a déclaré "on va enfin pouvoir refaire des vraies maths" et s'en réjouissait... jusqu'à ce que je lui explique que le profil des élèves prenant la spécialité serait a priori encore plus hétérogène que maintenant, ce qui lui avait manifestement échappé.
Bouboule a écrit:On ne peut de toute façon rien faire avec des élèves qui ne savent pas se sortir d'un quotient ou d'une équation simple.
C'est très vrai, mais ce que tu décris correspond à la grande majorité de mes élèves. En fait, nous n'avons quasiment plus d'élèves moyens-forts sur lesquels peut s'appuyer une dynamique de classe, au mieux on a des moyens-faibles qui ne pourront que s'effondrer avec les nouveaux programmes s'ils ressemblent aux projets publiés et même la petite tête de classe qui reste n'a pas toujours l'aisance nécessaire en calcul ni la capacité d'abstraction "immédiate" pour pouvoir soutenir le rythme qui s'annonce.
Actuellement, j'arrive encore à trouver dans chaque classe au moins un élève qui me sert d'alibi en obtenant entre 15 et 19 de moyenne (quitte à parfois surnoter un peu même si en définitive mes moyennes de classe se baladent généralement entre 6 et 8 depuis plusieurs années) ; mais avec ces projets de programmes, il est probable que dans certaines de mes classes aucun élève n'arrive à dépasser la moyenne et je n'ai aucune garantie que mon administration soutiendra un tel bilan... et je ne parle même pas de l'ambiance insurrectionnelle qui sous-tendrait chaque heure de cours...
- BoubouleDoyen
Moonchild a écrit:Bouboule a écrit:Peut-être que pour un déçu, il y a un satisfait (cf le débat parallèle sur la place des maths).
En dehors des lycées où le niveau des élèves est déjà bon, je doute que, parmi les enseignants de maths encore en activité, il y ait beaucoup de satisfaits par ces projets de programmes. Cela dit, j'en ai quand même croisé un dans mon lycée qui m'a déclaré "on va enfin pouvoir refaire des vraies maths" et s'en réjouissait... jusqu'à ce que je lui explique que le profil des élèves prenant la spécialité serait a priori encore plus hétérogène que maintenant, ce qui lui avait manifestement échappé.Bouboule a écrit:On ne peut de toute façon rien faire avec des élèves qui ne savent pas se sortir d'un quotient ou d'une équation simple.
C'est très vrai, mais ce que tu décris correspond à la grande majorité de mes élèves. En fait, nous n'avons quasiment plus d'élèves moyens-forts sur lesquels peut s'appuyer une dynamique de classe, au mieux on a des moyens-faibles qui ne pourront que s'effondrer avec les nouveaux programmes s'ils ressemblent aux projets publiés et même la petite tête de classe qui reste n'a pas toujours l'aisance nécessaire en calcul ni la capacité d'abstraction "immédiate" pour pouvoir soutenir le rythme qui s'annonce.
Actuellement, j'arrive encore à trouver dans chaque classe au moins un élève qui me sert d'alibi en obtenant entre 15 et 19 de moyenne (quitte à parfois surnoter un peu même si en définitive mes moyennes de classe se baladent généralement entre 6 et 8 depuis plusieurs années) ; mais avec ces projets de programmes, il est probable que dans certaines de mes classes aucun élève n'arrive à dépasser la moyenne et je n'ai aucune garantie que mon administration soutiendra un tel bilan... et je ne parle même pas de l'ambiance insurrectionnelle qui sous-tendrait chaque heure de cours...
Je suis d'accord avec ton analyse mais le choix (j'imagine qu'ils en ont conscience) c'est "tant pis" parce qu'on a besoin de pousser les autres.
Peut-on imaginer comme évoqué par ailleurs un programme "pour les pauvres" et un programme "pour les riches" ?
Même en CPGE ils n'osent pas l'afficher et c'est pourtant ce qu'ils font. Il n'y a pas grand chose à voir entre le cours de maths de MPSI* des lycées qui ne recrutent que des 18 ou plus et des MPSI de lycées de gros villages qui vont fournir e3a.
Je crois qu'on va faire pareil et les sujets et leur notation s'adapteront, de toute façon ce sont les sujets qui commanderont, pas le programme.
(L'an passé sur tous ceux que j'ai fait passer en épreuve expérimentale, un seul a vraiment compris ce qu'il faisait, il a eu 20/20, c'est aussi le seul qui est allé en CPGE, il peine... Cela me semble assez symbolique.)
- kaktus65Niveau 10
Moonchild a écrit:Café pédagogique a écrit:EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
Je comprends qu'on puisse en théorie apprécier le regain d'exigence des projets de programmes de maths, mais il me semble impossible de faire abstraction du cadre dans lequel ils sont censés être mis en oeuvre (volume horaire et profil des élèves). Je suis donc très déçu par ce vote du SNALC qui, probablement engagé dans une guerre de position contre le camp pédagogiste, semble prêt à abandonner les enseignants du terrain pour une avancée symbolique au niveau de textes qui, dans beaucoup de lycées, resteront inapplicables.
En lisant les articles mis en lien plus haut qui lui sont consacrés, j'ai l'impression que Souâd Ayada commet dans le fond la même erreur : dans sa présidence du CSP, elle semble mener une sorte de blitzkrieg contre les pédagogistes, mais en les bombardant avec des programmes aux contenus aussi ambitieux par rapport à la situation actuelle, elle va surtout faire des dommages collatéraux chez les enseignants de terrain tandis que les pédagos qui souvent sont loin des classes - du moins pour les plus influents - pourront battre temporairement le retrait et compter les victimes d'en face. Cela me semble très dangereux à terme car, une fois que cette réforme aura inévitablement échoué, les pédagos pourront ressortir de leurs tanières et venir la bouche en coeur dénoncer les effets néfastes d'une pédagogie réactionnaire dont, fort généreusement, ils se proposeront de nous préserver ; à ce moment-là, sur le terrain, il ne restera plus personne pour s'opposer à eux car les collègues sérieux auront été laminés par des programmes "Ayada" infaisables.
Je vois moi aussi plutôt d'un bon oeil ce programme de spécialité de maths qui redonne enfin quelques lettres de noblesse à notre matière ... à une condition : mettre les maths complémentaires dès la première pour que les élèves puissent s'y retrouver !!
- BoubouleDoyen
kaktus65 a écrit:Moonchild a écrit:Café pédagogique a écrit:EPS et maths
Le programme d'EPS n'obtient aucune voix favorable mais 38 contre. Le programme de maths de seconde obtient 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre , le Snes et l'Unsa le jugeant trop lourd malgré des améliorations. Celui de première technologique est refusé par 21 voix contre 7. Le programme de spécialité n'obtient que 7 votes favorables et 36 contre. Lui aussi est jugé trop lourd.
Je comprends qu'on puisse en théorie apprécier le regain d'exigence des projets de programmes de maths, mais il me semble impossible de faire abstraction du cadre dans lequel ils sont censés être mis en oeuvre (volume horaire et profil des élèves). Je suis donc très déçu par ce vote du SNALC qui, probablement engagé dans une guerre de position contre le camp pédagogiste, semble prêt à abandonner les enseignants du terrain pour une avancée symbolique au niveau de textes qui, dans beaucoup de lycées, resteront inapplicables.
En lisant les articles mis en lien plus haut qui lui sont consacrés, j'ai l'impression que Souâd Ayada commet dans le fond la même erreur : dans sa présidence du CSP, elle semble mener une sorte de blitzkrieg contre les pédagogistes, mais en les bombardant avec des programmes aux contenus aussi ambitieux par rapport à la situation actuelle, elle va surtout faire des dommages collatéraux chez les enseignants de terrain tandis que les pédagos qui souvent sont loin des classes - du moins pour les plus influents - pourront battre temporairement le retrait et compter les victimes d'en face. Cela me semble très dangereux à terme car, une fois que cette réforme aura inévitablement échoué, les pédagos pourront ressortir de leurs tanières et venir la bouche en coeur dénoncer les effets néfastes d'une pédagogie réactionnaire dont, fort généreusement, ils se proposeront de nous préserver ; à ce moment-là, sur le terrain, il ne restera plus personne pour s'opposer à eux car les collègues sérieux auront été laminés par des programmes "Ayada" infaisables.
Je vois moi aussi plutôt d'un bon oeil ce programme de spécialité de maths qui redonne enfin quelques lettres de noblesse à notre matière ... à une condition : mettre les maths complémentaires dès la première pour que les élèves puissent s'y retrouver !!
Les associations scientifiques y pensent très fortement pour l'après an-I, le terrain ayant parlé.
- MoonchildSage
Bouboule a écrit:Je suis d'accord avec ton analyse mais le choix (j'imagine qu'ils en ont conscience) c'est "tant pis" parce qu'on a besoin de pousser les autres.
Oui mais, dans mon lycée, en dehors de quelques exceptions qu'on peut compter sur les doigts d'une seule main sur l'ensemble de toutes les classes "scientifiques" d'une promotion, ces "autres" qu'on a besoin de pousser, si on les pousse trop fort et trop vite, ils s'effondrent. Quant à ceux qui ne peuvent plus être poussés, ils n'acceptent pas du tout docilement le choix qui consiste à dire "tant pis, on s'occupe des autres" et ils le manifestent bruyamment.
Bouboule a écrit:Peut-on imaginer comme évoqué par ailleurs un programme "pour les pauvres" et un programme "pour les riches" ?
Même en CPGE ils n'osent pas l'afficher et c'est pourtant ce qu'ils font. Il n'y a pas grand chose à voir entre le cours de maths de MPSI* des lycées qui ne recrutent que des 18 ou plus et des MPSI de lycées de gros villages qui vont fournir e3a.
Je crois qu'on va faire pareil et les sujets et leur notation s'adapteront, de toute façon ce sont les sujets qui commanderont, pas le programme.
(L'an passé sur tous ceux que j'ai fait passer en épreuve expérimentale, un seul a vraiment compris ce qu'il faisait, il a eu 20/20, c'est aussi le seul qui est allé en CPGE, il peine... Cela me semble assez symbolique.)
J'ai envisagé cette hypothèse il y a peu dans un autre fil : il est fort probable que le niveau réel des sujets d'examens fera finalement de ce programme ambitieux une baudruche et ceux qui se réjouissent aujourd'hui du regain d'ambition seront sans doute les premiers dans quelques années à déplorer une nouvelle baisse du niveau général en maths.
Logiquement, cette réforme devrait accentuer le profil actuel des établissements : dans les écosystèmes isolés de l'élite, ils continueront exactement comme aujourd'hui à aborder le programme de prépa au plus tard vers le mois de décembre de la terminale quel que soit le programme du Bac en vigueur sur le reste du territoire, tandis que les établissements les plus en difficulté multiplieront encore davantage les artifices pour camoufler le désastre. Entre les deux, je me demande ce qui va se passer dans les établissements "ordinaires" (ce qui recouvre déjà une large palette de configurations) : est-ce qu'un semblant d'exigence va se maintenir pour essayer de se conformer à un programme théorique quitte à casser des élèves qui n'y seront pas du tout préparés par le primaire et le collège ou est-ce que les enseignants cèderont sous la pression des familles et des administrations qui craignent les vagues ?
Quoi qu'il en soit, compte tenu de la faiblesse du volume horaire, il me paraît certain que plusieurs notions du programme ne seront survolées que très superficiellement en classe - avec d'inévitables divergences dans les choix opérés localement - et que, en dehors de quelques "surdoués", cela restera très insuffisant pour que les élèves arrivent à une bonne maîtrise de l'ensemble ; leur réussite deviendra encore plus qu'aujourd'hui tributaire de l'investissement que peut fournir leur famille en ressources complémentaires. Cette réforme devrait donc mécaniquement accentuer la fracture sociale sur le plan éducatif.
kaktus65 a écrit:Je vois moi aussi plutôt d'un bon oeil ce programme de spécialité de maths qui redonne enfin quelques lettres de noblesse à notre matière ...
C'est formidable, nous avons récupéré un titre de noblesse... mais nous n'avons ni terre, ni or et le château est en ruine...
- BoubouleDoyen
Moonchild a écrit:Bouboule a écrit:Je suis d'accord avec ton analyse mais le choix (j'imagine qu'ils en ont conscience) c'est "tant pis" parce qu'on a besoin de pousser les autres.
Oui mais, dans mon lycée, en dehors de quelques exceptions qu'on peut compter sur les doigts d'une seule main sur l'ensemble de toutes les classes "scientifiques" d'une promotion, ces "autres" qu'on a besoin de pousser, si on les pousse trop fort et trop vite, ils s'effondrent. Quant à ceux qui ne peuvent plus être poussés, ils n'acceptent pas du tout docilement le choix qui consiste à dire "tant pis, on s'occupe des autres" et ils le manifestent bruyamment.
Je me suis mal fait comprendre. On a besoin de pousser (plus haut qu'actuellement) les quelques exceptions dont tu parles. Il est totalement anormal que des élèves qui tournent à 15-16/20 actuellement s'effondrent en début de CPGE ou d'école d'ingé car ils ne savent pas calculer des trucs tout simples.
Je suis d'accord avec toi, les autres, ceux qui sont là mais préféreraient être ailleurs vont être pénibles (un tiers de la premièreS que j'ai eue l'an passé) mais si ça ne passe plus, ils arrêteront peut-être de venir (on refile le bébé à d'autres, et en même temps ils ne sont pas les plus bêtes du système, ils vont s'en sortir.)
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