Un alourdissement des missions du professeur principal à la rentrée 2018 ?

Voici ce que je trouve sur le site du SNFOLC.

Quelqu'un a-t-il d'autres sources, notamment le projet de décret ?
http://www.fo-snfolc.fr/Projet-de-transformation-des-missions-du-professeur-principal-un-alourdissement

Il faut dire qu'il y a tant de temps que certains se sont pris pour des missionnaires  psychologues, pédagogues et assistants sociaux que... c'est un gros risque en effet qu'on considère que c'est la norme désormais...comme d'hab, certains ont devancé l'appel sans voir venir...

Iphigénie a écrit:Il faut dire qu'il y a tant de temps que certains se sont pris pour des missionnaires  psychologues, pédagogues et assistants sociaux que... c'est un gros risque en effet qu'on considère que c'est la norme désormais...comme d'hab, certains ont devancé  l'appel sans voir venir...

Exactement.
Cela fait des années que je vois dans mon lycée des collègues se plaindre des CPE incompétents - qui n'aiment pas la discipline mais les actions innovantes-, et de la COP ectoplasmique.
Les mêmes font du zèle quand ils sont PP, et dépensent une énergie formidable pour poser en martyrs à la fin de l'année quand, malgré tous leurs soins et mises en garde, les familles font passer aux forceps leurs enfants en première générale.

Je ne suis pas technocrate, mais si je l'étais, j'en tirerais une conclusion évidente, qui ferait faire bien des économie de salaires à l'EN...

On peut toujours refuser d'être PP.

Ça finira par tomber sur les ors aussi, étant donné le nombre de collègues qui ne voient pas le problème de faire 21h ("c'est moi que ça regarde, j'ai besoin de sous").

Le pire dans l'histoire c'est que les "super" PP mettent indument une pression aux autres qui se contentent de simplement s’acquitter des missions statutaires (c'est assez prégnant dans mon établissement).

Iphigénie a écrit:Il faut dire qu'il y a tant de temps que certains se sont pris pour des missionnaires  psychologues, pédagogues et assistants sociaux que... c'est un gros risque en effet qu'on considère que c'est la norme désormais...comme d'hab, certains ont devancé  l'appel sans voir venir...

Voilà. J'admire beaucoup mes collègues PP qui sont à deux doigts de remplacer psy, CPE et parents des élèves (j'ai même une collègue, ultra adorable par ailleurs, qui gérait les collés de "sa" classe tous les samedis matin...), mais personne ne le leur demande. Et en fait, non, je ne les admire pas, parce que ça fait passer les autres pour des feignasses sans coeur.

Fenrir a écrit:

Le pire dans l'histoire c'est que les "super" PP mettent indument une pression aux autres qui se contentent de simplement s’acquitter des missions statutaires (c'est assez prégnant dans mon établissement).

De plus en plus les collègues attendent ça de toi quand tu es PP. "Qu'est-ce qui a été fait pour cet élève ?". Ben moi je ne suis pas superwoman... Et je ne fais pas vie de classe tous les quinze jours !

Isis39 a écrit:

Fenrir a écrit:

Le pire dans l'histoire c'est que les "super" PP mettent indument une pression aux autres qui se contentent de simplement s’acquitter des missions statutaires (c'est assez prégnant dans mon établissement).

De plus en plus les collègues attendent ça de toi quand tu es PP. "Qu'est-ce qui a été fait pour cet élève ?". Ben moi je ne suis pas superwoman... Et je ne fais pas vie de classe tous les quinze jours !

ça me rappelle mon CDE cette année. "Ma" classe de seconde était une classe fort sympathique mais très très feignante. Le CDE me dit au sortir du 2e conseil de classe : "j'attends de vous que vous fassiez un énorme travail sur l'orientation de chacun". Euh, comment dire, c'est pas un peu le boulot de leurs parents avant tout ? A l'entendre, j'aurais dû passer un coup de fil à chaque parent chaque semaine ou presque.

J'ai été PP de première et c'était assez tranquille, il faut dire que je ne fais pas de zèle. En revanche je me méfie car je vais être PP de seconde l'an prochain et l'orientation représente un boulot monstre.

capucine42 a écrit:J'ai été PP de première et c'était assez tranquille, il faut dire que je ne fais pas de zèle. En revanche je me méfie car je vais être PP de seconde l'an prochain et l'orientation représente un boulot monstre.

ça ne donne un boulot monstre que si on décide de se substituer au travail des parents... ton boulot, c'est de recevoir, répondre aux questions, alerter sur une situation, mais au bout d'un moment c'est de leur ressort à eux, c'est eux qui connaissent leur gamin, ils ont pronote sous les yeux pour voir où il en est scolairement parlant, qu'ils se débrouillent.

capucine42 a écrit:J'ai été PP de première et c'était assez tranquille, il faut dire que je ne fais pas de zèle. En revanche je me méfie car je vais être PP de seconde l'an prochain et l'orientation représente un boulot monstre.

Surtout l'an prochain !

J'ai accepté d'être PP l'an prochain, mais de la Première S des hellénistes/latinistes. Cela me permettra de m'acquitter de cette tâche correctement sans que cela ne me vole tout mon temps. En revanche, PP de certaines secondes difficiles: bon courage aux collègues. Chez nous, être PP de Seconde, cela permet surtout de boucler un EDT ou de toucher une prime plus confortable. Les déconvenues vont être grandes pour les volontaires - les mêmes chaque année-. Ou les missions sus-citées passeront à la trappe, c'est bien possible aussi.

"C’est ce même décret qui place les enseignants dans le cadre des 1607 heures annuelles : missions démultipliées, temps de travail explosé."

j'avais cru comprendre que nous n'étions pas concerné par ce décret?

pop a écrit:"C’est ce même décret qui place les enseignants dans le cadre des 1607 heures annuelles : missions démultipliées, temps de travail explosé."

j'avais cru comprendre que nous n'étions pas concerné par ce décret?

Effectivement. En tout cas pour l'instant.

J’ai comme l’impression qu’on ne va plus se bousculer au portillon pour être PP, malgré la formidable prime octroyée

Kilmeny a écrit:

capucine42 a écrit:J'ai été PP de première et c'était assez tranquille, il faut dire que je ne fais pas de zèle. En revanche je me méfie car je vais être PP de seconde l'an prochain et l'orientation représente un boulot monstre.

Surtout l'an prochain !

Punaise oui, je n'y avais pas pensé. Il me reste à prier pour que la direction oublie que j'ai dit un petit oui.

Rabelais a écrit:J’ai comme l’impression qu’on ne va plus se bousculer au portillon pour être PP, malgré la formidable prime octroyée

Dans mon collège, peu veulent l'être. On se sacrifie chaque année... On fait tourner la possibilité de ne pas l'être.

capucine42 a écrit:

Kilmeny a écrit:

capucine42 a écrit:J'ai été PP de première et c'était assez tranquille, il faut dire que je ne fais pas de zèle. En revanche je me méfie car je vais être PP de seconde l'an prochain et l'orientation représente un boulot monstre.

Surtout l'an prochain !

Punaise oui, je n'y avais pas pensé. Il me reste à prier pour que la direction oublie que j'ai dit un petit oui.

L'orientation en fin de seconde cette année, cela va être grandiose ! :facepalm1: :choc: :enrage: :chev:

Tout ça s'inscrit dans un vaste projet : faire accomplir un maximum de tâches avec un minimum de personnel, et de personnel interchangeable. Tout ce qui arrive pas à pas est d'une cohérence parfaite et s'inscrit dans la continuité d'une série de mesures qui paraissent isolées, mais ne le sont nullement : maintien de force dans les établissements, bivalence, dégradation du statut, remplacements, charges supplémentaires, baisse du recrutement de CPE, professeurs principaux qui font du travail d'orientation et administratif.
Il n'y a plus qu'une obsession : les économies. Ce matin, il y avait Migaud, de la cour des comptes sur France Inter. Les dépenses publiques, les dépenses publiques, encore les dépenses publiques, toujours les dépenses publiques.

Lefteris a écrit:Tout ça s'inscrit dans un vaste projet  : faire  accomplir un maximum de tâches avec un minimum de personnel, et de personnel interchangeable. Tout ce qui arrive pas à pas est d'une cohérence parfaite et s'inscrit dans la continuité d'une série de mesures qui paraissent isolées, mais ne le sont nullement : maintien de force dans les établissements, bivalence, dégradation du statut,  remplacements,  charges supplémentaires,  baisse du recrutement de CPE,  professeurs principaux qui  font du travail d'orientation et administratif.
Il n'y a plus qu'une obsession : les économies. Ce matin, il y avait Migaud, de la cour des comptes sur France Inter. Les dépenses publiques, les dépenses publiques, encore les dépenses publiques, toujours les dépenses publiques.

N’oublions pas le dispositif devoirs faits où nous nous substituons aux autres professeurs et aux parents ET ces fameux stages d’éte, rémunérés pour l’instant, qui prefigurent la disparition d’une ou deux semaines de congés annuels dans le futur.
Merci aux collègues toujours partants pour tout.

Bon, au final ce n'est que du vent : personne ne voulant être PP, les CDE vont se satisfaire de quelqu'un qui fait le minimum, ou en tout cas ce qui devrait être considéré comme un bon travail au vu de la rémunération. Cela fait 2 ans que je le suis, on ne m'a jamais embêté.
Après si vraiment cela rentre dans les mœurs, tant pis, je ne serais plus PP. Je ne m'en porterai probablement pas moins bien !

Ce que je trouve raide c'est que les collègues acceptent maintenant une mission sans savoir qu'à la rentrée les obligations auront augmenté.

Je ferai à la rentrée mon boulot comme d'habitude. Rien de plus. Si cela se satisfait pas, je rend mon tablier. Je ne tiens pas plus que cela à être PP.
Mais comme le dit angelxxx, ils ne trouveront pas assez de volontaires...

Edit : quand je pense au boulot que je faisais en tant que pp au début de ma carrière et maintenant... alors que l'ISOE n'a pas vraiment augmenté.

Pointàlaligne a écrit:Ce que je trouve raide c'est que les collègues acceptent maintenant une mission sans savoir qu'à la rentrée les obligations auront augmenté.

De même que certains ont accepté les HSA pour découvrir à la rentrée que la prime pour 3 HSA avait disparu...

Isis39 a écrit:Je ferai à la rentrée mon boulot comme d'habitude. Rien de plus. Si cela se satisfait pas, je rend mon tablier. Je ne tiens pas plus que cela à être PP.
Mais comme le dit angelxxx, ils ne trouveront pas assez de volontaires...

Edit : quand je pense au boulot que je faisais en tant que pp au début de ma carrière et maintenant... alors que l'ISOE n'a pas vraiment augmenté.

Peux-tu préciser, s'il te plaît ? J'ai longtemps refusé d'être PP, cela fait moins de 10 ans que je le suis, et je remarque surtout une différence liée au fait que les élèves "à problèmes" sont plus nombreux, mais je ne vois pas peut-être pas tout.