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Prezbo
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Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ? - Page 4 Empty Re: Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ?

par Prezbo Mar 4 Déc 2018 - 14:05
Elaïna a écrit:Et puis c'est pas un crime que de choisir une profession par le temps libre qu'elle laisse. Enfin pour moi ça a été un critère déterminant. Aujourd'hui, même si bien du monde (dont mon mari) me parle de reconversion, je serais incapable de faire ce que bien des gens font, 35h au bureau avec l'ineffable joie d'avoir affaire à des petits chefs.

Non, mais je ne critique pas les choix des gens et leurs motivations, hein. C'est collectivement que je trouve l'argument du temps libre maladroit. Parce qu'il entretient l'idée que les profs qui ne foutent pas grand chose, et que ça justifient une rémunération relativement dégradée, du moins par rapport aux situations comparables. Dans un contexte où le métier se dégrade lentement mais surement financièrement et symboliquement, et où les syndicats dominants ont culturellement été assez ambigus sur les questions strictement salariales. Et je n'incite pas à se taire, mais disons qu'il y a différents auditoires.

DesolationRow a écrit:Il y a une belle sale des fêtes par chez toi ?

Une beauté d'hygiène douteuse ?
DesolationRow
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par DesolationRow Mar 4 Déc 2018 - 14:06
Oups, mon téléphone m'a trahi Razz
Sylvain de Saint-Sylvain
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Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ? - Page 4 Empty Re: Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ?

par Sylvain de Saint-Sylvain Mar 4 Déc 2018 - 14:15
DesolationRow a écrit:Il y a une belle sale des fêtes par chez toi ?

Rolling Eyes
klaus2
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par klaus2 Mar 4 Déc 2018 - 17:50
Que de courage chez vous, quelle résistance, et que de parcours difficiles ! chapeau ! J'ai connu moi aussi les HLM, les fins de mois difficiles. La région parisienne est éprouvante mais a aussi ses bons côtés : la motivation des élèves est quand même bien supérieure aux petites villes de province (pour ce que j'ai vu et crois avoir compris), et le niveau général aussi (REP exceptée, certes).
On se demande quand même à vous lire quelle a été le motif déclencheur pour ce métier ? on ne fait pas un métier pour des vacances, la vie, c'est ce qu'on fait au quotidien, me semble-t-il. J'aime enseigner, être en contact avec des jeunes, étudier les langues, avoir du temps pour lire, participer à des manuels ; on est très libre si on ne se laisse pas marcher sur les pieds, et une collègue a dit avec raison qu'il fallait arrêter de paniquer pour une inspection. On m'a dit au départ que je n'avais pas le droit de mettre des élèves à la porte : je l'ai fait 2 ou 3 fois, quand il/elle devenait difficile, contact avec les parents, tout s'est calmé ; mais j'ai peut-être beaucoup de chance.
Finalement, le vrai problème est de trouver pour quoi on est fait, dans mon cas je me suis laisser porter par les études, là aussi la chance a dû jouer. Un travail de bureau ou de commercial était impossible. Reste, il est vrai, le déplaisir des copies...

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angelxxx
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par angelxxx Mar 4 Déc 2018 - 18:01
Oui enfin, à ce compte là, je voudrais enseigner. Mais ce n'est pas mon quotidien... Donc je supporte ce que je fais grâce aux avantages cites plus haut, mais s'ils disparaissent...
Contrairement à d'autres un boulot de bureau ne me dérangerai pas le moins du monde.

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par Elaïna Mar 4 Déc 2018 - 18:19
klaus2 a écrit:Que de courage chez vous, quelle résistance, et que de parcours difficiles ! chapeau ! J'ai connu moi aussi les HLM, les fins de mois difficiles. La région parisienne est éprouvante mais a aussi ses bons côtés : la motivation des élèves est quand même bien supérieure aux petites villes de province (pour ce que j'ai vu et crois avoir compris), et le niveau général aussi (REP exceptée, certes).
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Sur la motivation des petits franciliens, je réponds en trois mots : ah. Ah. Ah.

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par Mathador Mar 4 Déc 2018 - 18:20
Lefteris a écrit:
Mathador a écrit:
Quels sont ces concours externes A+ qui ne sont pas plus difficiles que l'agreg, lorsqu'on vient des sciences dures ? Lorsque je m'étais renseigné sur les concours du MINEFI, je n'avais vu que le concours d'administrateur de l'INSEE comme concours A+ externe… et, comment dire, ça ne me tente pas. Après, il y a effectivement les concours d'inspecteur (éventuellement informaticien) des finances, des douanes ou de la répression des fraudes qui sont pour la plupart accessibles aux profils scientifiques, et ça paye mieux que l'agreg mais c'est du A type.
Ces administrations en effet ou d'autres auxquelles on accède par les concours interministériels par exemple (IRA).
Inspecteur des finances et attaché d'administration c'est du A type, avec l'indice des certifiés, même si la paye totale est au-dessus de celle des agrégés. Tu parlais de A+, donc je me demandais si j'avais loupé le magot d'un concours externe abordable qui donnait accès à la grille indiciaire des agrégés.

Lefteris a écrit:Plus la magistrature, la police etc. Mais les profils scientifiques peuvent aussi se mettre au droit, finances publiques, note de synthèse etc. qui sont souvent requis pour ces concours
Certes mais se mettre au droit et/ou à l'économie en partant de zéro et avec des concurrents ayant étudié ces matières me semble être un investissement plus important que l'agreg. Mais c'est peut-être aussi parce que je suis en maths et que j'ai passé une agreg qui peine à recruter.

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par ProvençalLeGaulois Mar 4 Déc 2018 - 19:22
Elaïna a écrit:
Exactement. En ce qui nous concerne, mon mari et moi, nous avons un revenu plus que correct auquel je participe honorablement. Lorsque nous nous "privons", c'est parce que nous épargnons afin d'assurer des études pour nos enfants (c'est un choix, d'autres diront que c'est formateur de bosser en étant étudiant : mon mari l'a fait, pas moi, nous sommes d'accord pour dire que j'ai eu plus de bol que lui de ce point de vue). Evidemment nous ne partons pas un mois au ski à Courchevel et évidemment on compte pour les courses et les loisirs. Mais on s'en sort dans une banlieue relativement chère en RP (20 minutes de Châtelet), avec deux enfants à charge.

Voilà, vivre bien, ça ne veut pas dire que l'on n'a jamais à faire de choix.
Vous, c'est entre une vraie épargne et autre chose, moi par exemple, j'ai fait le choix de ne pas avoir de voiture, non pour des raisons écologiques, mais parce que je préfère utiliser ce budget pour mes loisirs, de rester locataire pour avoir un appart suffisant grand pour moi plutôt que propriétaire d'un studio minuscule entièrement à refaire (je vis dans une toute petite ville du sud de la France, où l'immobilier y est incroyablement bon marché, j'ai nommé Nice  :lol: )

Lizdarcy a écrit:
euh...comment dire...plus de 20 ans de boîte et j'en suis extrêmement loin des 3000 euros!!! Si je devais élever seule mes deux enfants, ce serait l'angoisse! 
Sinon, je ne me plaindrais pas trop de mon salaire si mon conjoint touchait un gros salaire. Mais il est enseignant aussi, donc bof.
Sérieux, 2300 euros net, à mon âge,  certes avec la Mgen,  ben c'est très bof et des certifiés c'est la majorité des profs.

Je n'ai pas dit que les professeurs étaient de vils privilégiés, ni qu'ils touchaient tous 3000€, je répondais à Lefteris, qui réagissait à un post de Caspar (qui expliquait vivre très correctement), qui sont tous les deux si je ne m'abuse, des agrégés à échelon élevé, donc qui ont tout les deux un revenu confortable.

Une passante a écrit:Agrégée échelon 8, seule avec deux enfants à charge, je suis contente de savoir que dans deux échelons je serai à 3000 euros (cela me permettra peut-être de mettre enfin de l'argent de côté pour les études des enfants, pour l'instant, c'est laborieux, il y a toujours un truc qui tombe en panne à changer).
Hors HSA et prime PP, je suis à 2600 (avec MGEN), heureusement que je ne suis pas en région parisienne, ce serait invivable. Là on vivote, on se fait même parfois des petits plaisirs, en revanche, la location pour les vacances, on oublie.
Bref, j'ai passé l'agrégation interne pour justement améliorer ma situation financière, mais je constate que s'il y a eu amélioration, ce n'est pas non plus Bizance. Mais bon, je peux m’enorgueillir d'être cadre.
De toutes façons, même avec un revenu encore plus confortable, une famille monoparentale (de surcroît de deux enfants) aura toujours plus de difficultés qu'une autre.
Et encore une fois, il ne me semble pas que ce soit le cas de Caspar ni de Lefteris, dont le post m'a fait réagir en premier lieu.
Par ailleurs, j'ai toujours trouvé un brin biaisé de ne pas prendre en compte l'ensemble des revenus quand on dit ce qu'on touche et d'en plus de déduire des prélèvements non obligatoire (la MGEN, ce n'est pas automatique, et c'est une mutuelle assez chère pour des remboursements quasi-merdiques, l'ISOE part fixe, elle est touchée par quasiment tous les professeurs, etc).

Elaïna a écrit:Et puis c'est pas un crime que de choisir une profession par le temps libre qu'elle laisse. Enfin pour moi ça a été un critère déterminant. Aujourd'hui, même si bien du monde (dont mon mari) me parle de reconversion, je serais incapable de faire ce que bien des gens font, 35h au bureau avec l'ineffable joie d'avoir affaire à des petits chefs.

Ce n'est pas la première fois que je le dis, mais en parcourant le forum, j'ai souvent l'impression qu'il y a une course à celui qui en fera le plus en réaction aux imbéciles qui prétendent qu'un prof ne travaille que 18h par semaine et a 6 mois de vacances.
Mis à part les débutants (et même pour eux en fait), il n'est pas normal de passer ses soirées, ses week-end ET ses vacances à travailler, il faut savoir se mettre des limites (mais ce n'est pas propre aux professeurs, c'est une dérive plus facile parce qu'il n'y a pas de cadrage des horaires hors heures devant élèves).

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par pseudo-intello Mar 4 Déc 2018 - 19:28
Prezbo a écrit:
pseudo-intello a écrit:Prof ça vaut le coup si on veut des vacances et pouvoir chercher de temps en temps ses mômes à l'école.

(et si ceux des autres ne te filent pas trop d'urticaire).

Encore une fois : je trouve l'argument maladroit. A la limite, je comprends que ce soit un critère de choix individuel, selon ses envies et sa situation familiale. Mais à trop l'employer en public, on alimente l'idée que d'une, les profs ne font rien pendant les vacances et en dehors des heures de cours, de deux, c'est surtout un emploi de complément pour l'épouse.

Je n'ai pas dit ça.

Je cherche mes mômes à l'école un jour sur deux parce qu'en étant prof, j'ai la liberté de m'organiser en ce sens. Si je veux travailler à minuit à la place, libre à moi. Si je n'avais pas eu des mômes, j'aurais pu dire des tas de trucs à la place : je peux faire de l'aquaponey le jeudi à 16h, ou alterner des semaines où je m'avance à fond pur les cours et les corrections avec des semaines où je ne fais que mes 18 heures (si j'ai un hovbby exigeant), me libérer les vacances si je décide de m'organiser en ce sens.

Bon, là, en l'occurrence, j'ai des enfants, et si j'ai deux heures de travail à faire, je peux décider de les faire epndant leur sieste, sans avoir à programmer 'heure de la sieste à l'avance. Ca, c'est pour tout le monde.



Pour ma part, maintenant : il est hors de question qu'avec mon niveau d'études, l’exigence physique et psychologique nécessitée par la tenue d'une classe de collégien et le montant de mon salaire, je fasse 35 heures par semaine, 47 ou 49 semaines par an. Je me limite, et c'est normal, aprce que si je ne peux rien au montant de ma fiche de paie, je peux avoir une influence sur mon salaire horaire. Je connais de collègues qui, si on rapporte leur salaire à leur temps de travail ne touchent pas le Smic. Ça a été le cas pour moi mes premières années, mais c'est fini.

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par JaneB Mar 4 Déc 2018 - 19:40
pseudo-intello a écrit:
Prezbo a écrit:
pseudo-intello a écrit:Prof ça vaut le coup si on veut des vacances et pouvoir chercher de temps en temps ses mômes à l'école.

(et si ceux des autres ne te filent pas trop d'urticaire).

Encore une fois : je trouve l'argument maladroit. A la limite, je comprends que ce soit un critère de choix individuel, selon ses envies et sa situation familiale. Mais à trop l'employer en public, on alimente l'idée que d'une, les profs ne font rien pendant les vacances et en dehors des heures de cours, de deux, c'est surtout un emploi de complément pour l'épouse.

Je n'ai pas dit ça.

Je cherche mes mômes à l'école un jour sur deux parce qu'en étant prof, j'ai la liberté de m'organiser en ce sens. Si je veux travailler à minuit à la place, libre à moi. Si je n'avais pas eu des mômes, j'aurais pu dire des tas de trucs à la place : je peux faire de l'aquaponey le jeudi à 16h, ou alterner des semaines où je m'avance à fond pur les cours et les corrections avec des semaines où je ne fais que mes 18 heures (si j'ai un hovbby exigeant), me libérer les vacances si je décide de m'organiser en ce sens.

Bon, là, en l'occurrence, j'ai des enfants, et si j'ai deux heures de travail à faire, je peux décider de les faire epndant leur sieste, sans avoir à programmer 'heure de la sieste à l'avance. Ca, c'est pour tout le monde.



Pour ma part, maintenant : il est hors de question qu'avec mon niveau d'études, l’exigence physique et psychologique nécessitée par la tenue d'une classe de collégien et le montant de mon salaire, je fasse 35 heures par semaine, 47 ou 49 semaines par an. Je me limite, et c'est normal, aprce que si je ne peux rien au montant de ma fiche de paie, je peux avoir une influence sur mon salaire horaire. Je connais de collègues qui, si on rapporte leur salaire à leur temps de travail ne touchent pas le Smic. Ça a été le cas pour moi mes premières années, mais c'est fini.

Idem sauf qu'à bien y réfléchir, c'est difficile de réduire le temps de travail quand on débute…
Il ne faut pas être trop perfectionniste dans ce métier sinon on va droit au burn-out! Et il ne faut pas non plus s'attendre à beaucoup de reconnaissance : quelqu'un d'exigeant qui fait travailler les élèves se verra reprocher de leur donner trop de travail...
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par Lefteris Mar 4 Déc 2018 - 20:03
Mathador a écrit:
Inspecteur des finances et attaché d'administration c'est du A type, avec l'indice des certifiés, même si la paye totale est au-dessus de celle des agrégés. Tu parlais de A+, donc je me demandais si j'avais loupé le magot d'un concours externe abordable qui donnait accès à la grille indiciaire des agrégés.
Oui tu as raison, ce sont des A, mais ils ont des débouchés en A+, par promotion interne?  Des agrégés passent des concours de A d'ailleurs. Ils se retrouvent un peu plus haut que les autres sur la grille indiciaire, plus les primes, ils font un belle culbute. Une amie qui vient de se reconvertir m'a cité deux cas autour d'elle.
En A +, tu as tous les concours d'administrateur, FP ou territorial,   les concours ci-dessous...

Certes mais se mettre au droit et/ou à l'économie en partant de zéro et avec des concurrents ayant étudié ces matières me semble être un investissement plus important que l'agreg. Mais c'est peut-être aussi parce que je suis en maths et que j'ai passé une agreg qui peine à recruter.

Tu y mets plus de temps, tu prépares une reconversion sur plusieurs années. D'ailleurs, même ceux qui décrochent des concours A passent parfois plusieurs fois (comme des enseignants passent plusieurs fois l'agreg..) . Il y a aussi la culture générale dans ces concours , et des enseignants devenus magistrats, ça existe (d'aurant qu'(il y a plusieurs types de concours).

ProvençalLeGaulois a écrit:Je n'ai pas dit que les professeurs étaient de vils privilégiés, ni qu'ils touchaient tous 3000€, je répondais à Lefteris, qui réagissait à un post de Caspar (qui expliquait vivre très correctement), qui sont tous les deux si je ne m'abuse, des agrégés à échelon élevé, donc qui ont tout les deux un revenu confortable.
Je ne parle pas pour moi qui suis plutôt avancé dans la carrière, et qui suis arrivé directement par reclassement à un échelon élevé (tout en perdant 30% de mon traitement quand même quand j'étais dans la case certifié). Mais je compare objectivement les choix que peuvent faire des étudiants avec les perspectives. Il ne faut pas s'étonner , rien que pour l'aspect matériel, de les voir choisir autre chose et de voir les concours se désertifier. Et je suis tout aussi objectif quand je dis comme syndicaliste que je vois de plus en plus de collègues en difficulté financière, voire en difficulté tout court car une chose est saisissante : la multiplication des situations conflictuelles au travail. La paupérisation serait acceptable si c'était vraiment un travail peinard, mais ce n'est pas le cas : tensions hiérarchiques, postes éloignés, doubles postes...
Même sans faire la course au travail supplémentaire, aux projets, le minimum constitue déjà une base de plus en plus élevée, et je crains que ça ne s'aggrave.
Il est certain que ma situation n'est pas la pire (quoique sans intérêt, dans un établissement difficile et surtout depuis la destruction de ma discipline) et que beaucoup m'envieraient : poste fixe, pas éloigné, possesseur de mon logement. Mais précisément, elle est loin, très loin d'être celle de la majorité. Et je vois du monde du fait de mon activité.

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angelxxx
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par angelxxx Mar 4 Déc 2018 - 20:27
JaneB a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Prezbo a écrit:
pseudo-intello a écrit:Prof ça vaut le coup si on veut des vacances et pouvoir chercher de temps en temps ses mômes à l'école.

(et si ceux des autres ne te filent pas trop d'urticaire).

Encore une fois : je trouve l'argument maladroit. A la limite, je comprends que ce soit un critère de choix individuel, selon ses envies et sa situation familiale. Mais à trop l'employer en public, on alimente l'idée que d'une, les profs ne font rien pendant les vacances et en dehors des heures de cours, de deux, c'est surtout un emploi de complément pour l'épouse.

Je n'ai pas dit ça.

Je cherche mes mômes à l'école un jour sur deux parce qu'en étant prof, j'ai la liberté de m'organiser en ce sens. Si je veux travailler à minuit à la place, libre à moi. Si je n'avais pas eu des mômes, j'aurais pu dire des tas de trucs à la place : je peux faire de l'aquaponey le jeudi à 16h, ou alterner des semaines où je m'avance à fond pur les cours et les corrections avec des semaines où je ne fais que mes 18 heures (si j'ai un hovbby exigeant), me libérer les vacances si je décide de m'organiser en ce sens.

Bon, là, en l'occurrence, j'ai des enfants, et si j'ai deux heures de travail à faire, je peux décider de les faire epndant leur sieste, sans avoir à programmer 'heure de la sieste à l'avance. Ca, c'est pour tout le monde.



Pour ma part, maintenant : il est hors de question qu'avec mon niveau d'études, l’exigence physique et psychologique nécessitée par la tenue d'une classe de collégien et le montant de mon salaire, je fasse 35 heures par semaine, 47 ou 49 semaines par an. Je me limite, et c'est normal, aprce que si je ne peux rien au montant de ma fiche de paie, je peux avoir une influence sur mon salaire horaire. Je connais de collègues qui, si on rapporte leur salaire à leur temps de travail ne touchent pas le Smic. Ça a été le cas pour moi mes premières années, mais c'est fini.

Idem sauf qu'à bien y réfléchir, c'est difficile de réduire le temps de travail quand on débute…
Il ne faut pas être trop perfectionniste dans ce métier sinon on va droit au burn-out! Et il ne faut pas non plus s'attendre à beaucoup de reconnaissance : quelqu'un d'exigeant qui fait travailler les élèves se verra  reprocher de leur donner trop de travail...


D'après les études que j'ai vu passé le temps moyen de temps de travail est autour de 42h/semaine; donc il y en a forcément un paquet qui travail plus. A moins d'être à un bon échelon, il y a de grandes chances de gagner moins que le smic horaire.

Pour la partie graissée, à partir de la deuxième année, quand j'ai eu à nouveau les mêmes niveaux ou juste un nouveau à préparer, mon temps de travail a largement diminué. Il y a énormément de ressources sur internet, dans les livres. Le reste, je trouve, ce n'est que de l'organisation : articuler les choses dans le bon sens. Cela me prend du temps mais étrangement je ne dirai pas que c'est du temps de travail : je n'arrive pas à mettre mon cerveau en off, donc quand je suis à pied, à vélo, en voiture, dans mon lit, chez mes beaux parents, où je ne sais où, ma tête y pense. La mise en page est très rapide si tout est pensé.

Je ne fais pas non plus dans l'évaluation à outrance comme certains de mes collègues qui ont 10 ou 15 notes. Je vois mes élèves en moyenne 1h30 par semaine, donc c'est en général 2 contrôle et des notes de travaux pratiques. (mais données en travaux pratiques : hors de question de ramener du travail à la maison. Je note sur 5 points, un truc rapide et clair.)

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Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ? - Page 4 Empty Re: Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ?

par LadKlima Mar 4 Déc 2018 - 20:39
Le smic horaire net est à 7,61euros. Je vous laisse faire les calculs et corriger vos énormités. Quant à parler de "vivoter", en France, avec un salaire de plus de 2000 euros net mensuel... Bref, peu m'importe.
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par User26836 Mar 4 Déc 2018 - 21:02
@Ladklima Ecoute, je ne vais pas re-détailler sur ce topic mon exemple particulier car je l'ai déjà fait maintes fois, mais sache que non je ne consière pas qu'un salaire de moins de 2000€ nets par mois permet de vivre confortablement, du moins pas si tu es céilbataire (mais peut-être que je suis trop moche / c***e et reloue pour avoir un mec donc c'est ma faute), si tu as des dents et des yeux de m*** (pareil désolée si je suis mal foutue, mes parents auraient dû m'avorter quand ils l'ont su, pas de bol ce genre de souci ne se détecte pas chez le foetus, en outre j'ai été adoptée donc pas facile de savoir avant un certain âge, ah oui et j'ai aussi d'autres soucis de santé, vraiment mes parents bio auraient mieux fait d'avorter sauf que même ça cétait pas autorisé dans leur pays), que tu vis en RP (ah zut j'aurais dû insister auprès du rectorat, j'aurais eu une région moins chère j'en suis sûre, sauf que je ne peux pas conduire et en qu'en dehors de l'IDF ça peut devenir compliqué sans voiture...), que tu veux avoir des loisirs autres que football (j'aime la danse, j'aurais dû n'aimer que le foot ?). Je ne me plains pas car j'ai une famille un peu aisée qui peut me soutenir, mais sans ça, je ne ferais absolument rien en dehors de travailler / bouffer / payer mes impôts. Je ne pourrais ni m'occuper de ma santé, ni avoir de loisirs, ni avoir d'amis et soit dit en passant, je ne peux pas me permettre de faire réparer mon lave-vaisselle, et j'attends les soldes pour changer mon fer à repasser. Donc, certes, je ne me considère pas comme une pauvre car je peux encore aller au restaurant une fois de temps en temps, je ne vais pas aux Restos à la fin du mois, et j'arrive encore à payer mes factures, et je n'ai ni froid ni faim. Mais bon pour ce qui est des impôts et de la TH, je pioche quand même sur mes économies hein, donc les vacances par exemple, c'est difficile. Si tu te considères riche, grand bien te fasse, mais sache que ceux comme nous qui sont à moins de 2000 euros par mois galèrent, et pas pour s'acheter des sacs Vuitton...
En fait je vais arrêter répondre sur ce sujet où des profs nous disent qu'avec 2000 euros par mois on est riche (oui bien sûr on l'est à côté du mec qui en gagne 600 par mois), et donc qu'il ne fait pas se plaindre. Et donc ceux qui gagnent 7000 euros par mois et qui se plaignent, on en pense quoi ?


Dernière édition par Lisak35 le Mar 4 Déc 2018 - 21:19, édité 1 fois
LadKlima
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par LadKlima Mar 4 Déc 2018 - 21:16
Je ne sais même pas quoi te répondre, vu ta dernière question. Je sais juste que j'y passerai beaucoup trop de temps...
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angelxxx
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Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ? - Page 4 Empty Re: Est-ce que ça vaut toujours le coup d'être enseignant aujourd'hui ?

par angelxxx Mar 4 Déc 2018 - 21:57
Il faut donc faire environ 56h par semaine au smic horaire pour gagner le salaire d'une echelon 3. Certains collègues travaillent sans problème 50h par semaine.

Pour le reste, avec 2000€ on peut certes vivre et non vivoter, mais ce n'est pas tres génial non plus. On ne vit pas bien.

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par ProvençalLeGaulois Mar 4 Déc 2018 - 22:12
angelxxx a écrit:Il faut donc faire environ 56h par semaine au smic horaire pour gagner le salaire d'une echelon 3. Certains collègues travaillent sans problème 50h par semaine.

Pour le reste, avec 2000€ on peut certes vivre et non vivoter, mais ce n'est pas tres génial non plus. On ne vit pas bien.

50h par semaine sur 47 semaines par an ?
Il faut d'urgence qu'ils arrêtent un rythme pareil, ils ne sont pas payés pour.

Quant à la dernières phrase, je ne suis toujours pas d'accord.
Cela dépend de beaucoup de facteurs, de la composition du foyer, de son mode de vie, etc.
Avec 1840€ par mois, célibataire (donc pas de conjoint à fort revenu), en province certes mais dans une ville chère (Nice), je vis bien (vacances, loisirs, restos, etc), je fais des choix de vie (que j'ai expliqués plus haut) mais je n'ai guère l'impression de me priver.
Je suis peut-être une exception mais je constate la même chose avec des salaires similaires ou à peine supérieur dans mon entourage.

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par Slinky Mar 4 Déc 2018 - 22:16
ProvençalLeGaulois a écrit:
angelxxx a écrit:Il faut donc faire environ 56h par semaine au smic horaire pour gagner le salaire d'une echelon 3. Certains collègues travaillent sans problème 50h par semaine.

Pour le reste, avec 2000€ on peut certes vivre et non vivoter, mais ce n'est pas tres génial non plus. On ne vit pas bien.

50h par semaine sur 47 semaines par an ?
Il faut d'urgence qu'ils arrêtent un rythme pareil, ils ne sont pas payés pour.

Quant à la dernières phrase, je ne suis toujours pas d'accord.
Cela dépend de beaucoup de facteurs, de la composition du foyer, de son mode de vie, etc.
Avec 1840€ par mois, célibataire (donc pas de conjoint à fort revenu), en province certes mais dans une ville chère (Nice), je vis bien (vacances, loisirs, restos, etc), je fais des choix de vie (que j'ai expliqués plus haut) mais je n'ai guère l'impression de me priver.
Je suis peut-être une exception mais je constate la même chose avec des salaires similaires ou à peine supérieur dans mon entourage.


C'est vrai. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Je suis proprio d'un appartemment à Paris. Je ne vis pas de la même façon qu'un professeur qui doit louer.

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par Elaïna Mar 4 Déc 2018 - 22:21
angelxxx a écrit:Il faut donc faire environ 56h par semaine au smic horaire pour gagner le salaire d'une echelon 3. Certains collègues travaillent sans problème 50h par semaine.

Pour le reste, avec 2000€ on peut certes vivre et non vivoter, mais ce n'est pas tres génial non plus. On ne vit pas bien.

Mais c'est LEUR problème. Oui, j'en connais moi aussi, des qui bossent 50 h par semaine du 3 septembre au 10 juin. Ben j'avoue que pour un stagiaire ou un T1, je comprends. Z'ont pas tellement le choix. Mais des gens qui sont en poste fixe à 10 minutes de chez eux depuis 25 ans et qui clament chaque lundi qu'ils ont passé le we à corriger ou préparer des cours (sérieusement, faut tout un we pour préparer un cours de maths au bout de 25 ans d'expérience ?), et pareil pour les vacances ("han moi mon mois d'août je l'ai passé à bosser"), ben ça me fait plus pitié qu'autre chose. On m'a déjà lynchée pour cette expression, mais je maintiens que certains entretiennent un sévère syndrôme de Stockholm à cet égard. 50h par semaine pour un salaire de certifié, c'est de la folie (et mon mari me souffle dans l'oreillette qu'en effet, à ce compte-là, il gagnait plus en faisant des inventaires de nuit à Carrefour).


Dernière édition par Elaïna le Mar 4 Déc 2018 - 22:25, édité 1 fois

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par Lefteris Mar 4 Déc 2018 - 22:24
Slinky a écrit:

C'est vrai. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Je suis proprio d'un appartemment à Paris. Je ne vis pas de la même façon qu'un professeur qui doit louer.
Raison pour laquelle il ne faut jamais raisonner par rapport à sa situation personnelle, mais selon des statuts. Admettre qu'un fonctionnaire de telle catégorie doit gagner moins que ses homologues, parce que X... n'est pas mal loti et ne se plaint pas, ne fait pas avancer les revendications collectives, comprenant celles des corps moins élevés, qui subissent l'effet de plafond, du fait du tuilage des indices.

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par Elaïna Mar 4 Déc 2018 - 22:30
ProvençalLeGaulois a écrit:
Elaïna a écrit:
Exactement. En ce qui nous concerne, mon mari et moi, nous avons un revenu plus que correct auquel je participe honorablement. Lorsque nous nous "privons", c'est parce que nous épargnons afin d'assurer des études pour nos enfants (c'est un choix, d'autres diront que c'est formateur de bosser en étant étudiant : mon mari l'a fait, pas moi, nous sommes d'accord pour dire que j'ai eu plus de bol que lui de ce point de vue). Evidemment nous ne partons pas un mois au ski à Courchevel et évidemment on compte pour les courses et les loisirs. Mais on s'en sort dans une banlieue relativement chère en RP (20 minutes de Châtelet), avec deux enfants à charge.

Voilà, vivre bien, ça ne veut pas dire que l'on n'a jamais à faire de choix.
Vous, c'est entre une vraie épargne et autre chose, moi par exemple, j'ai fait le choix de ne pas avoir de voiture, non pour des raisons écologiques, mais parce que je préfère utiliser ce budget pour mes loisirs, de rester locataire pour avoir un appart suffisant grand pour moi plutôt que propriétaire d'un studio minuscule entièrement à refaire (je vis dans une toute petite ville du sud de la France, où l'immobilier y est incroyablement bon marché, j'ai nommé Nice  :lol: )

Absolument : ici c'est le choix d'avoir une twingo pot-de-yaourt un peu pourrite pour caser toute la famille (on fait halluciner bien du monde quand on dit qu'on part même au ski avec), d'avoir des budgets hyper précis pour partir en vacances sans entamer la réserve (destinée aux enfants et à mon mari s'il s'installe un jour en libéral), très peu de sorties en couple parce que bon 50 euros de baby-sitter la soirée c'est pas possible, etc.

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par fabienne7564 Mar 4 Déc 2018 - 22:32
Elaïna a écrit:
angelxxx a écrit:Il faut donc faire environ 56h par semaine au smic horaire pour gagner le salaire d'une echelon 3. Certains collègues travaillent sans problème 50h par semaine.

Pour le reste, avec 2000€ on peut certes vivre et non vivoter, mais ce n'est pas tres génial non plus. On ne vit pas bien.

Mais c'est LEUR problème. Oui, j'en connais moi aussi, des qui bossent 50 h par semaine du 3 septembre au 10 juin. Ben j'avoue que pour un stagiaire ou un T1, je comprends. Z'ont pas tellement le choix. Mais des gens qui sont en poste fixe à 10 minutes de chez eux depuis 25 ans et qui clament chaque lundi qu'ils ont passé le we à corriger ou préparer des cours (sérieusement, faut tout un we pour préparer un cours de maths au bout de 25 ans d'expérience ?), et pareil pour les vacances ("han moi mon mois d'août je l'ai passé à bosser"), ben ça me fait plus pitié qu'autre chose. On m'a déjà lynchée pour cette expression, mais je maintiens que certains entretiennent un sévère syndrôme de Stockholm à cet égard. 50h par semaine pour un salaire de certifié, c'est de la folie (et mon mari me souffle dans l'oreillette qu'en effet, à ce compte-là, il gagnait plus en faisant des inventaires de nuit à Carrefour).
On peut aussi imaginer que certains font semblant et ne travaillent pas réellement 50 heures par semaine. Mais ils ont peut-être peur de passer pour de mauvais enseignants s'ils n'ont pas l'air de beaucoup travailler du coup ils clament haut et fort qu'ils bossent sans fin et c'est la course à l'échalote à celui qui en fait (ou qui dit qu'il en fait) le plus.... Toujours cette idée que nous devons justifier notre place et qu'une masse de travail exponentielle nous légitime aux yeux des autres. Cette idée que l'enseignement, ce n'est pas un métier qu'on  considère avec recul, mais un sacerdoce auquel on se consacre, une vocation dans laquelle on s'engouffre. Une variante du présentéisme qui gangrène les entreprises.
pseudo-intello
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par pseudo-intello Mar 4 Déc 2018 - 22:35
LadKlima a écrit:Le smic horaire net est à 7,61euros. Je vous laisse faire les calculs et corriger vos énormités. Quant à parler de "vivoter", en France, avec un salaire de plus de 2000 euros net mensuel... Bref, peu m'importe.

Ben non. Je viens de faire mes calculs et je te promets que je connais des gens qui travaillent tellement qu'ils ne sont même plus au SMIC horaire.

Alors on est d'accord que ça les regarde, qu'ils ont un problème de conscience professionnelle sur-développée, mais ce sont d'excellents profs, qui donnent tout (et, pour certains, qui différencient, font beaucoup écrire, ont mis au point des codes de correction chronophages mais efficaces pour les élèves, etc.), et qui ne sont donc même plus au smic horaire (et oui, j'ai même compté les vacances). Ils ont des idées, d'une anéne sur l'autre, pour raccrocher encore mieux les mômes, et leurs efforts paient... mais je vous rejoins sur le côté syndrôme de Stockholm / conception sacerdotale du métier, et le reste. Je ne serai jamais une de ces profs-là.

Après, même sans parler de gens inutilement consciencieux et méticuleux, je me rappelle très bien de mes premiers salaires à 1273 euros par mois. Si on rapporte ce total au nombre d'heures effectuées apr mois, on n'est clairement, clairement sous le smic.
je parle de l'année de stage, mais c'est valable aussi pour la suivante, et peut-être celle d'après.
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par Lefteris Mar 4 Déc 2018 - 22:44
fabienne7564 a écrit:
On peut aussi imaginer que certains font semblant et ne travaillent pas réellement 50 heures par semaine. Mais ils ont peut-être peur de passer pour de mauvais enseignants s'ils n'ont pas l'air de beaucoup travailler du coup ils clament haut et fort qu'ils bossent sans fin et c'est la course à l'échalote à celui qui en fait (ou qui dit qu'il en fait) le plus.... Toujours cette idée que nous devons justifier notre place et qu'une masse de travail exponentielle nous légitime aux yeux des autres. Cette idée que l'enseignement, ce n'est pas un métier qu'on  considère avec recul, mais un sacerdoce auquel on se consacre, une vocation dans laquelle on s'engouffre. Une variante du présentéisme qui gangrène les entreprises.
Et, pour ce que j'ai mis en gras, certainos administrations, où partir après tout le monde est bien vu, comme envoyer des mails tardifs.
Pour le temps de travail , qu'est-ce ?  Si l'on travaille  "directement" pour son boulot, disons 19 heures de cours, horaire imposable, plus 8 heures de corrections (réaliste en lettres par exemple) , plus les heures de préparation (ou retouche des cours pour les plus expérimentés), admettons 8 heures(très vraisemblable aussi) , on est à 35 heures, hors réunionite. Mais les lectures, qui in fine se répercutent sur les connaissances de l'enseignant, sa capacité à voir plus large,  les mises à jour, les musées , qui en font autre chose qu'un simple répétiteur, on le compte comment ? Même quelqu'un qui ferait ses cours les mains dans les poches, mais qui ferait le reste, serait déjà un enseignant qui bosse beaucoup. Sans compter que les heures devant les classes, ce ne sont pas des heures de bureau...

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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Daria
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par Daria Mar 4 Déc 2018 - 22:46
Pour répondre à Barbossa, en ce qui me concerne, je suis prof depuis plus de 10 ans et même si les conditions se dégradent (notamment en Lettres classiques) je ne me verrais pas faire autre chose. J'aime être au contact des textes, les faire partager et accompagner des élèves dans leur scolarité de manière générale (méthodes de travail, orientation...). Je ne vois pas quel autre métier pourrait remplir autant (à part peut-être dans le soin). Je précise tout de même que j'ai eu de la chance tout au long de mon parcours : j'ai pu quitter la région parisienne assez vite (mais l'expérience m'a bien formée), j'ai pu avoir une expérience à l'étranger (ce qui me faisait très envie), et j'ai réussi à avoir l'agrégation. La préparation du concours a vraiment été un sursaut intellectuel appréciable et son obtention m'a donné de la liberté (du temps et de l'argent). Donc, oui, c'est un métier qui peut valoir encore le coup.
Leclochard
Leclochard
Empereur

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par Leclochard Mer 5 Déc 2018 - 0:03
Lefteris a écrit:
fabienne7564 a écrit:
On peut aussi imaginer que certains font semblant et ne travaillent pas réellement 50 heures par semaine. Mais ils ont peut-être peur de passer pour de mauvais enseignants s'ils n'ont pas l'air de beaucoup travailler du coup ils clament haut et fort qu'ils bossent sans fin et c'est la course à l'échalote à celui qui en fait (ou qui dit qu'il en fait) le plus.... Toujours cette idée que nous devons justifier notre place et qu'une masse de travail exponentielle nous légitime aux yeux des autres. Cette idée que l'enseignement, ce n'est pas un métier qu'on  considère avec recul, mais un sacerdoce auquel on se consacre, une vocation dans laquelle on s'engouffre. Une variante du présentéisme qui gangrène les entreprises.
Et, pour ce que j'ai mis en gras, certainos administrations, où partir après tout le monde est bien vu, comme envoyer des mails tardifs.
Pour le temps de travail , qu'est-ce ?  Si l'on travaille  "directement" pour son boulot, disons 19 heures de cours, horaire imposable, plus 8 heures de corrections (réaliste en lettres par exemple) , plus les heures de préparation (ou retouche des cours pour les plus expérimentés), admettons 8 heures(très vraisemblable aussi) , on est à 35 heures, hors réunionite. Mais les lectures, qui in fine se répercutent sur les connaissances de l'enseignant, sa capacité à voir plus large,  les mises à jour, les musées , qui en font autre chose qu'un simple répétiteur, on le compte comment ? Même quelqu'un qui ferait ses cours les mains dans les poches, mais qui ferait le reste, serait déjà un enseignant qui bosse beaucoup. Sans compter que les heures devant les classes, ce ne sont pas des heures de bureau...

C'est vrai. Il n'est pas facile de tracer une limite entre travail et loisirs en lettres. Quand on lit, quand on voit un film ou qu'on visite une exposition, est-ce pour le travail ou pour le plaisir uniquement ? Je n'ai jamais cherché à calculer exactement ce temps de travail total pour cette raison. J'aime lire. Tant mieux si cela profite aux élèves. J'aime bien changer mes cours petit à petit. Etudier éternellement les mêmes fables en 6ème ou les mêmes récits fantastiques, ça me désespérerait. C'est aussi dangereux de "devenir un robot" comme m'a dit un jour une collègue âgée. On ne renouvelle plus ses connaissances. On devient une caricature ou un imposteur. Or, cela fait partie intégrante du métier, même dans des matières où l'image d'Epinal voudrait que rien ne change (histoire, maths..)

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