- ElaïnaDevin
Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
- egometDoyen
Elyas a écrit:Flaure a écrit:Je me demande tout de même s'il y a beaucoup de métiers avec autant de conflits et d'insatisfactions.Leclochard a écrit:
C'est sûr qu'on a tendance à idéaliser les autres professions en oubliant qu'elles ne sont pas forcément mieux loties.
Au niveau humain, je le trouve franchement difficile.
Il est probable qu'on trouve la même ambiance dans les paniers de crabes de grosses entreprises sur les postes bien placés, mais au moins tu as le salaire qui compense ce côté agressif.
J'étais mieux à faire de la manutention, servir en boulangerie, être caissière (même s'il y avait de menus conflits), aide-soignante, etc. Ceci malgré des tendances plus intellectuelles que manuelles.
Bref, il faut voir sur place si on s'adapte je suppose mais le fait est que si c'était un bon plan, il y aurait plus de candidats. CQFD.
Ma femme est assistante sociale dans la fonction publique hospitalière. Mes conditions de travail sont simplement celles d'un autre univers, bienveillant par rapport au sien. On ne connaît pas encore trop ce qu'ils subissent dans la fonction publique hospitalière. Les services où elle travaille voient 20 à 40% de leurs membres chaque année tomber en burn-out ou démissionner.
Notre métier se meurt mais nous sommes encore loin de ce qui peut exister ailleurs. De toute façon, tout est fait pour tuer le service publique et les corps de fonctionnaires. Idéologiquement, nous sommes considérés comme une caste à faire disparaître.
Parmi les métiers les plus stressants, il y a une tendance: ceux qui peuvent être considérés comme des sacerdoces. Je pense aux policiers, aux médecins hospitaliers, aux professeurs etc. Beaucoup de gens prennent sur eux-mêmes en raison du devoir qu'ils auraient vis-à-vis de ceux qui leur sont confiés. On ne se tue pas à la tâche pour un boulot qui est alimentaire dès le départ.
Je ne crois pas tellement à la volonté de rendre la vie intenable aux fonctionnaires, ni même de casser le service public. En revanche, le statut de fonctionnaire pose un problème. Il établit un monopsone sur le marché du travail. Si vous n'êtes pas content avec les choix du ministère, vous n'avez guère de concurrent vers qui vous tourner. Si l'on fait une erreur, on la fait sur tout le secteur à l'échelle nationale. En outre la lourdeur bureaucratique rend pratiquement impossible les retours d'informations vers le ministère. Bref, l'administration n'a besoin d'aucun complot pour mourir sous son propre poids.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certes. J'ajouterai une chose. Le métier d'enseignant n'est pas un métier fondamentalement stressant, comme peuvent l'être les métiers vraiment dangereux ou ceux qui impliquent un très haut niveau de responsabilité.
Mais il est devenu massivement pénible dans les pays occidentaux en raisons de politiques désastreuses et d'évolutions très profondes des structures familiales.
Dans d'autres régions, les professeurs sont respectés et ne sont chahutés que ceux qui ne donnent pas des consignes claires. Et encore, un chahut au Cambodge, c'est plus une hypothèse qu'autre chose.
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- JaneBNeoprof expérimenté
Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
- MathadorEmpereur
egomet a écrit:Je ne crois pas tellement à la volonté de rendre la vie intenable aux fonctionnaires, ni même de casser le service public. En revanche, le statut de fonctionnaire pose un problème. Il établit un monopsone sur le marché du travail. Si vous n'êtes pas content avec les choix du ministère, vous n'avez guère de concurrent vers qui vous tourner. Si l'on fait une erreur, on la fait sur tout le secteur à l'échelle nationale. En outre la lourdeur bureaucratique rend pratiquement impossible les retours d'informations vers le ministère. Bref, l'administration n'a besoin d'aucun complot pour mourir sous son propre poids.
Je ne partage pas cette analyse. Effectivement, le ministère fait des mauvais choix, mais ce sont les choix de l'électorat.
Plus précisément, une proportion importante des gens qui votent ont connu un système scolaire qui fonctionne plutôt bien, et dont les diplômes jouent un rôle majeur dans l'insertion professionnelle. En toute logique, proposer une scolarité complète jusqu'au bac, voire des études longues, à leurs petits-enfants ou enfants, est donc une opportunité majeure pour eux.
Ce raisonnement est vicié par deux mécanismes:
1) La massification d'une filière d'enseignement se fait en réduisant la sélectivité à l'entrée, ce qui réduit le niveau que peut atteindre l'instruction prodiguée dans cette filière. C'est d'autant plus le cas lorsque l'on promeut des groupes-classe fortement hétérogènes dans des matières fortement cumulatives (français, maths, LV) (c'est le cas dans le collège uniforme), ou encore lorsque le maintien d'un élève dans le système scolaire est rendu prioritaire par rapport à son respect du cadre scolaire.
2) La valeur des diplômes ne vient pas que des connaissances et compétences acquises par leurs détenteurs mais aussi de leur rareté.
Cependant, je ne pense pas qu'un secteur privé concurrentiel soit préférable: beaucoup des acteurs privés iraient alors recruter leurs élèves autant que possible, et subir eux aussi une tragédie des biens communs sur les diplômes qu'ils délivrent. Cela s'ajouterait aux défauts de circulation de l'information, et donc d'efficience des marchés, ainsi qu'à l'obstruction au changement d'établissement (et donc à la concurrence), qu'entraîneraient un abandon des programmes nationaux prescriptifs.
Il me semble personnellement préférable de garder un système étatisé avec quelques filières de niveau, et de s'adapter aux réalités du terrain en jouant sur les effectifs de ces filières. Dans le contexte actuel, le problème le plus pressant selon moi est d'arriver à faire comprendre qu'il est nécessaire pour que l'école se porte bien, que l'élève s'adapte au système et non le contraire.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CatalunyaExpert spécialisé
Voilà.JaneB a écrit:Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
- egometDoyen
Mathador a écrit:egomet a écrit:Je ne crois pas tellement à la volonté de rendre la vie intenable aux fonctionnaires, ni même de casser le service public. En revanche, le statut de fonctionnaire pose un problème. Il établit un monopsone sur le marché du travail. Si vous n'êtes pas content avec les choix du ministère, vous n'avez guère de concurrent vers qui vous tourner. Si l'on fait une erreur, on la fait sur tout le secteur à l'échelle nationale. En outre la lourdeur bureaucratique rend pratiquement impossible les retours d'informations vers le ministère. Bref, l'administration n'a besoin d'aucun complot pour mourir sous son propre poids.
Je ne partage pas cette analyse. Effectivement, le ministère fait des mauvais choix, mais ce sont les choix de l'électorat.
Plus précisément, une proportion importante des gens qui votent ont connu un système scolaire qui fonctionne plutôt bien, et dont les diplômes jouent un rôle majeur dans l'insertion professionnelle. En toute logique, proposer une scolarité complète jusqu'au bac, voire des études longues, à leurs petits-enfants ou enfants, est donc une opportunité majeure pour eux.
Ce raisonnement est vicié par deux mécanismes:
1) La massification d'une filière d'enseignement se fait en réduisant la sélectivité à l'entrée, ce qui réduit le niveau que peut atteindre l'instruction prodiguée dans cette filière. C'est d'autant plus le cas lorsque l'on promeut des groupes-classe fortement hétérogènes dans des matières fortement cumulatives (français, maths, LV) (c'est le cas dans le collège uniforme), ou encore lorsque le maintien d'un élève dans le système scolaire est rendu prioritaire par rapport à son respect du cadre scolaire.
2) La valeur des diplômes ne vient pas que des connaissances et compétences acquises par leurs détenteurs mais aussi de leur rareté.
Cependant, je ne pense pas qu'un secteur privé concurrentiel soit préférable: beaucoup des acteurs privés iraient alors recruter leurs élèves autant que possible, et subir eux aussi une tragédie des biens communs sur les diplômes qu'ils délivrent. Cela s'ajouterait aux défauts de circulation de l'information, et donc d'efficience des marchés, ainsi qu'à l'obstruction au changement d'établissement (et donc à la concurrence), qu'entraîneraient un abandon des programmes nationaux prescriptifs.
Il me semble personnellement préférable de garder un système étatisé avec quelques filières de niveau, et de s'adapter aux réalités du terrain en jouant sur les effectifs de ces filières. Dans le contexte actuel, le problème le plus pressant selon moi est d'arriver à faire comprendre qu'il est nécessaire pour que l'école se porte bien, que l'élève s'adapte au système et non le contraire.
Rien n'interdit de mettre en concurrence tout en maintenant des examens nationaux. Les objectifs principaux restent fixés par l'Etat, mais les méthodes sont du ressort de chaque établissement.
Cela rendrait à l'Etat son rôle d'arbitre et éviterait qu'ils soit juge et partie dans l'affaire.
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- MathadorEmpereur
egomet a écrit:Rien n'interdit de mettre en concurrence tout en maintenant des examens nationaux. Les objectifs principaux restent fixés par l'Etat, mais les méthodes sont du ressort de chaque établissement.
Cela rendrait à l'Etat son rôle d'arbitre et éviterait qu'ils soit juge et partie dans l'affaire.
Des examens nationaux annuels alors ? Parce que sinon, les organisations annuelles pourront être différentes selon les établissements et entraver le changement d'établissement d'une année sur l'autre (par exemple, passer d'un collège qui fait les nombres négatifs en 6e et les fractions en 5e vers un collège faisant le contraire posera problème). C'est d'ailleurs un écueil de la réforme de 2016, même si les « repères de progressivité » l'ont modéré.
Et pour l'État juge et partie, je me répète mais ce n'est un problème que parce qu'il adopte des priorités inadaptées (la scolarisation de préférence à l'instruction) par démagogie. En réalité, il remplit plutôt bien son objectif premier (garderie jusqu'à 18 ans pour les parents qui le souhaitent et jusqu'à 25 ans pour les étudiants qui sont trop jeunes pour toucher le RSA).
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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
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- pseudo-intelloSage
Je confirme. Si on me collait, ou me recollait, dans certains établissement du secteur, ce serait démission d'abord, et pour le reste, on verrait après.JaneB a écrit:Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
- egometDoyen
Mathador a écrit:egomet a écrit:Rien n'interdit de mettre en concurrence tout en maintenant des examens nationaux. Les objectifs principaux restent fixés par l'Etat, mais les méthodes sont du ressort de chaque établissement.
Cela rendrait à l'Etat son rôle d'arbitre et éviterait qu'ils soit juge et partie dans l'affaire.
Des examens nationaux annuels alors ? Parce que sinon, les organisations annuelles pourront être différentes selon les établissements et entraver le changement d'établissement d'une année sur l'autre (par exemple, passer d'un collège qui fait les nombres négatifs en 6e et les fractions en 5e vers un collège faisant le contraire posera problème). C'est d'ailleurs un écueil de la réforme de 2016, même si les « repères de progressivité » l'ont modéré.
Et pour l'État juge et partie, je me répète mais ce n'est un problème que parce qu'il adopte des priorités inadaptées (la scolarisation de préférence à l'instruction) par démagogie. En réalité, il remplit plutôt bien son objectif premier (garderie jusqu'à 18 ans pour les parents qui le souhaitent et jusqu'à 25 ans pour les étudiants qui sont trop jeunes pour toucher le RSA).
Annuels, peut-être pas. Ca coûterait trop cher. Mais tous les deux ou trois ans, ça suffirait largement pour encadrer les pratiques, avec bien évidemment un programme annuel, lui. D'ailleurs je pense que la raison fondamentale pour avoir des programmes nationaux est précisément ce que tu soulignes: permettre les passages d'une école à une autre.
On peut d'ailleurs s'en tenir aux matières fondamentales, à savoir celles qui constituent des prérequis importants pour la suite des études.
De toute façon, je crois qu'on a besoin de rétablir des étapes sérieuses dans le cursus. Ce n'est pas normal qu'on laisse passer des élèves qui n'ont pas le niveau, indépendamment de la concurrence.
On a besoin de s'assurer des bases en lecture et en calcul, concurrence ou pas. La fin du CE1 me paraît assez appropriée.
Puis il faut indéniablement quelque chose pour le passage au collège.
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- lisa81Habitué du forum
pseudo-intello a écrit:Je confirme. Si on me collait, ou me recollait, dans certains établissement du secteur, ce serait démission d'abord, et pour le reste, on verrait après.JaneB a écrit:Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
Et le problème est que le nombre de ces postes s'accroît de façon significative d'année en année.
- ElyasEsprit sacré
lisa81 a écrit:pseudo-intello a écrit:Je confirme. Si on me collait, ou me recollait, dans certains établissement du secteur, ce serait démission d'abord, et pour le reste, on verrait après.JaneB a écrit:Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
Et le problème est que le nombre de ces postes s'accroît de façon significative d'année en année.
Source ? Je suis parfaitement conscient que des postes sont très difficiles mais ce genre de remarque, assénée avec la méthode du doigt mouillé, je pense qu'il vaut mieux l'éviter.
- lisa81Habitué du forum
Elyas a écrit:lisa81 a écrit:pseudo-intello a écrit:Je confirme. Si on me collait, ou me recollait, dans certains établissement du secteur, ce serait démission d'abord, et pour le reste, on verrait après.JaneB a écrit:
Certains postes sont des enfers et c'est un fait! Réjouis toi que ce ne soit pas ton cas ...
Et le problème est que le nombre de ces postes s'accroît de façon significative d'année en année.
Source ? Je suis parfaitement conscient que des postes sont très difficiles mais ce genre de remarque, assénée avec la méthode du doigt mouillé, je pense qu'il vaut mieux l'éviter.
Effectivement. Il est préférable de dire qu'il y a eu un accroissement significatif du nombre de postes "très difficiles" en trente ans. Je n'ai pas le temps de développer maintenant mais en deux mots: services partagés sur plusieurs établissements - effectifs de classes en hausse- et surtout problèmes de gestion de classe
- RendashBon génie
Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Pour ceux qui en bavent, un enfer est un enfer.
Tu as fait ce qu'il fallait pour te créer des conditions de travail correctes, bravo : l'agrégation, le bahut tranquille, le boulot réduit au minimum, c'est très bien, et ça devrait inspirer beaucoup de monde. Cela dit, je doute que ça puisse servir de point de comparaison avec ceux d'entre nous qui se fadent des bahuts de merde, avec tout ce que ça peut impliquer. En tout cas, je n'ai jamais été aussi fatigué, physiquement et nerveusement, lorsque je bossais sur des chantiers, ni en huit ans d'EHPAD, ni comme videur. Et pourtant, ça se passe plutôt pas trop mal dans ma REP+ pourrie : les élèves sont globalement sympa, même les casse-burettes, les parents ne sont pas chiants, la plupart des collègues sont chouettes, et je suis tombé sur des chefs pas trop nazes. Alors j'imagine que le combo élèves infects/parents odieux/collègues nazes/chefs nocifs doit pas mal ressembler à un enfer, en effet.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- JacqGuide spirituel
J'ai une élève excellente (oui cela arrive, même en LP, je dois avouer qu'elle m'épate à un point...) qui me demandait si elle pourrait devenir prof de vente (elle est en section commerce). Mon avis, oui, elle a totalement le niveau. Elle a le niveau pour poursuivre sans problème en BTS puis en licence pro (voire plus). A sa question de devenir prof.... oui, elle a le niveau.... maintenant qu'elle aille travailler dans le privé, où elle aura un bon poste... Devenir enseignante ? Pourquoi ? Pour l'envie de transmettre ? Sinon si c'est pour le salaire, qu'elle aille ailleurs et dans le privé, gagner plus, assurer une carrière. Les vacances ? Franchement ce n'est vraiment pas un atout de la profession contrairement à ce qu'imaginent les non enseignants. Les horaires, peut-être...
- Philomène87Grand sage
Jacq a écrit:J'ai une élève excellente (oui cela arrive, même en LP, je dois avouer qu'elle m'épate à un point...) qui me demandait si elle pourrait devenir prof de vente (elle est en section commerce). Mon avis, oui, elle a totalement le niveau. Elle a le niveau pour poursuivre sans problème en BTS puis en licence pro (voire plus). A sa question de devenir prof.... oui, elle a le niveau.... maintenant qu'elle aille travailler dans le privé, où elle aura un bon poste... Devenir enseignante ? Pourquoi ? Pour l'envie de transmettre ? Sinon si c'est pour le salaire, qu'elle aille ailleurs et dans le privé, gagner plus, assurer une carrière. Les vacances ? Franchement ce n'est vraiment pas un atout de la profession contrairement à ce qu'imaginent les non enseignants. Les horaires, peut-être...
La passion, peut-être ?
J'ai toujours voulu devenir prof, ce n'était ni pour le salaire (pourtant bien plus élevé que celui de mes parents), ni pour les vacances, ni pour les horaires. Et j'aurais perdu tout respect pour le prof qui m'aurait dit que je valais mieux que ça ou qui aurait essayé de me décourager de quelque autre manière.
D'ailleurs, une fois, lorsque j'étais en 1ère, on était allés à un forum des métiers. J'étais allée au stand de l'enseignement secondaire et j'avais discuté avec la dame (une prof, donc) qui le tenait. Elle m'avait dit que j'avais raison, que c'était un très beau métier. Merci à elle. Heureusement que je ne suis pas tombée sur quelqu'un comme certains membres du forum qui crient haut et fort qu'ils ne conseilleraient ce métier à personne...
- JacqGuide spirituel
Philomène87 a écrit:Jacq a écrit:J'ai une élève excellente (oui cela arrive, même en LP, je dois avouer qu'elle m'épate à un point...) qui me demandait si elle pourrait devenir prof de vente (elle est en section commerce). Mon avis, oui, elle a totalement le niveau. Elle a le niveau pour poursuivre sans problème en BTS puis en licence pro (voire plus). A sa question de devenir prof.... oui, elle a le niveau.... maintenant qu'elle aille travailler dans le privé, où elle aura un bon poste... Devenir enseignante ? Pourquoi ? Pour l'envie de transmettre ? Sinon si c'est pour le salaire, qu'elle aille ailleurs et dans le privé, gagner plus, assurer une carrière. Les vacances ? Franchement ce n'est vraiment pas un atout de la profession contrairement à ce qu'imaginent les non enseignants. Les horaires, peut-être...
La passion, peut-être ?
J'ai toujours voulu devenir prof, ce n'était ni pour le salaire (pourtant bien plus élevé que celui de mes parents), ni pour les vacances, ni pour les horaires. Et j'aurais perdu tout respect pour le prof qui m'aurait dit que je valais mieux que ça ou qui aurait essayé de me décourager de quelque autre manière.
D'ailleurs, une fois, lorsque j'étais en 1ère, on était allés à un forum des métiers. J'étais allée au stand de l'enseignement secondaire et j'avais discuté avec la dame (une prof, donc) qui le tenait. Elle m'avait dit que j'avais raison, que c'était un très beau métier. Merci à elle. Heureusement que je ne suis pas tombée sur quelqu'un comme certains membres du forum qui crient haut et fort qu'ils ne conseilleraient ce métier à personne...
Ah mais je n'ai pas dit non à cette élève, je me pose juste la question...
En voyant ses compétences, franchement, qu'elle aille ailleurs gagner sa vie d'abord.
Je ne sais pas si j'appartiens à ces "certains membres du forum"... moi je suis heureux de mon métier et de l'exercer (c'était mon objectif dès la cinquième), mais je pense que cette élève, avant d'être prof (surtout vu ce qu'on nous annonce pour la profession) exploiterait mieux ses compétences ailleurs. Comme je la connais, je sais qu'elle fera ce qu'elle veut, quand elle le voudra, et qu'elle réussira. Dans le cadre d'une carrière professionnelle elle ira dans le privé, gagnera du pognon et éventuellement reviendra dans l'enseignement où elle sera excellente. Mais, désolé, l' avenir de la profession n'est pas riant. Je ne peux pas lui conseiller cela.
- pseudo-intelloSage
Rendash a écrit:Elaïna a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu de lire que "peu de métiers sont aussi pénibles que le nôtre" en général. Que certains postes soient des enfers, c'est certain. Mais quand même...
Pour ceux qui en bavent, un enfer est un enfer.
Tu as fait ce qu'il fallait pour te créer des conditions de travail correctes, bravo : l'agrégation, le bahut tranquille, le boulot réduit au minimum, c'est très bien, et ça devrait inspirer beaucoup de monde. Cela dit, je doute que ça puisse servir de point de comparaison avec ceux d'entre nous qui se fadent des bahuts de merde, avec tout ce que ça peut impliquer. En tout cas, je n'ai jamais été aussi fatigué, physiquement et nerveusement, lorsque je bossais sur des chantiers, ni en huit ans d'EHPAD, ni comme videur. Et pourtant, ça se passe plutôt pas trop mal dans ma REP+ pourrie : les élèves sont globalement sympa, même les casse-burettes, les parents ne sont pas chiants, la plupart des collègues sont chouettes, et je suis tombé sur des chefs pas trop nazes. Alors j'imagine que le combo élèves infects/parents odieux/collègues nazes/chefs nocifs doit pas mal ressembler à un enfer, en effet.
(dit celle dont le premier job d'été a été d'arpenter le mazout 7h par jour l'été de la canicule de 2003).
- Thierry75Niveau 10
Je suis prof par défaut. Pas ce dont je rêvais, clairement.
Qui peut rêver d'être prof, sérieusement ?
Surtout aujourd'hui.
Qui peut rêver d'être prof, sérieusement ?
Surtout aujourd'hui.
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Le moi est haïssable.
- BalthazaardVénérable
Cette année pour moi, géniale, que des élèves sympas, des classes hyper tranquilles où on peut plaisanter sans que cela dérape, où il n'y a pas un gramme de mauvais esprit, où ça ne bavarde pas et où ça écoute (ça existe encore...) Un bémol, une classe plutôt bonne, pour le reste un niveau au ras des pâquerettes. Pas de pb pour continuer passé 62 ans avec ce genre de conditions...
Heureusement......car....
L'année dernière UNE classe impossible à des horaires de m....elle a pourri la vie de tous les profs et la mienne, l'envie de ne pas aller en cours, voire de tout arrêter, de me demander pourquoi je n'y arrivais plus (jusqu'à ce qu'un collègue me dise que lui aussi se posait ces question...) de compter les jours jusqu'à 62 en me demandant si j'y parviendrai dans des conditions!!!
J'y ai laissé une partie de ma santé (sérieusement, je le paie aujourd'hui...)
Oui ça peut être parfois très dur, l'expérience préserve du pire mais pas de tout!
Que réservera demain?
Heureusement......car....
L'année dernière UNE classe impossible à des horaires de m....elle a pourri la vie de tous les profs et la mienne, l'envie de ne pas aller en cours, voire de tout arrêter, de me demander pourquoi je n'y arrivais plus (jusqu'à ce qu'un collègue me dise que lui aussi se posait ces question...) de compter les jours jusqu'à 62 en me demandant si j'y parviendrai dans des conditions!!!
J'y ai laissé une partie de ma santé (sérieusement, je le paie aujourd'hui...)
Oui ça peut être parfois très dur, l'expérience préserve du pire mais pas de tout!
Que réservera demain?
- ElaïnaDevin
Rendash, comprends-moi bien.
Ce n'est pas le problème de ma situation. Le problème c'est ce que je lis ici : à en lire certains, prof c'est le pire boulot du monde, "ça ne vaut pas le coup etc".
Honnêtement, des boulots qui vaillent toujours le coup, vous en connaissez beaucoup ?
Encore une fois, quand je vois l'ambiance dans le taf de mon mari (où les salaires sont élevés), ça vaut pas le coup.
Ouvrier, je suis pas bien certaine que ça vaille le coup.
Médecin généraliste dans ma ville (la 2e des Yvelines, désert médical), vu les horaires de dingue qu'ils font tous, ça ne vaut pas le coup.
Secrétaire avec patron relou, ça ne vaut pas le coup.
Inspecteur du travail, ça ne vaut pas le coup.
Commercial avec pression et chantage au licenciement, ça ne vaut pas le coup.
Avocat tout seul, ça vaut pas le coup (une grande partie ne vit pas), collaborateur c'est l'esclavage organisé, ça ne vaut pas le coup.
Mais chômeur, ça ne vaut pas trop le coup non plus.
Rien ne vaut jamais le coup si on ne regarde que les inconvénients. Si j'écoute mon mari, ses collègues, ma propre mère (qui a été professeur toute sa carrière) mon métier ne vaut pas le coup (je suis trop diplômée pour enseigner aux secondes, blabla, "avec ton niveau tu peux prétendre à mieux etc"). Ben je suis désolée mais si, ça peut le valoir. Et à tout prendre, "avec mon niveau" qui est très joli sur le papier mais qui ne vaut pas grand-chose sur le marché du travail actuel (que voulez-vous que je fasse avec un doctorat en histoire et "archiviste paléographe" ?), je préfère être prof que chômeuse ou au smic. Et quand je vois le boulot de mes confrères en bibliothèque, en archives ou dans de grandes administrations, ben ils n'ont pas tous la vie dorée, loin de là. Ils connaissent aussi le harcèlement, les mesquineries, les chefs pénibles, les administrations infâmes, le boulot qu'on vous demande d'abattre sans la moindre rallonge de salaire, les problèmes de budget, etc.
Ce qui est pourri, ce sont les conditions de travail en France en général, le boulot de prof, soumis aux nouvelles techniques de management, connaît donc les mêmes problèmes que les autres. Combien de fois ai-je dit à mon mari que les propos de tel chef de sa boîte me faisaient penser aux mots de mon CDE...
Ce n'est pas le problème de ma situation. Le problème c'est ce que je lis ici : à en lire certains, prof c'est le pire boulot du monde, "ça ne vaut pas le coup etc".
Honnêtement, des boulots qui vaillent toujours le coup, vous en connaissez beaucoup ?
Encore une fois, quand je vois l'ambiance dans le taf de mon mari (où les salaires sont élevés), ça vaut pas le coup.
Ouvrier, je suis pas bien certaine que ça vaille le coup.
Médecin généraliste dans ma ville (la 2e des Yvelines, désert médical), vu les horaires de dingue qu'ils font tous, ça ne vaut pas le coup.
Secrétaire avec patron relou, ça ne vaut pas le coup.
Inspecteur du travail, ça ne vaut pas le coup.
Commercial avec pression et chantage au licenciement, ça ne vaut pas le coup.
Avocat tout seul, ça vaut pas le coup (une grande partie ne vit pas), collaborateur c'est l'esclavage organisé, ça ne vaut pas le coup.
Mais chômeur, ça ne vaut pas trop le coup non plus.
Rien ne vaut jamais le coup si on ne regarde que les inconvénients. Si j'écoute mon mari, ses collègues, ma propre mère (qui a été professeur toute sa carrière) mon métier ne vaut pas le coup (je suis trop diplômée pour enseigner aux secondes, blabla, "avec ton niveau tu peux prétendre à mieux etc"). Ben je suis désolée mais si, ça peut le valoir. Et à tout prendre, "avec mon niveau" qui est très joli sur le papier mais qui ne vaut pas grand-chose sur le marché du travail actuel (que voulez-vous que je fasse avec un doctorat en histoire et "archiviste paléographe" ?), je préfère être prof que chômeuse ou au smic. Et quand je vois le boulot de mes confrères en bibliothèque, en archives ou dans de grandes administrations, ben ils n'ont pas tous la vie dorée, loin de là. Ils connaissent aussi le harcèlement, les mesquineries, les chefs pénibles, les administrations infâmes, le boulot qu'on vous demande d'abattre sans la moindre rallonge de salaire, les problèmes de budget, etc.
Ce qui est pourri, ce sont les conditions de travail en France en général, le boulot de prof, soumis aux nouvelles techniques de management, connaît donc les mêmes problèmes que les autres. Combien de fois ai-je dit à mon mari que les propos de tel chef de sa boîte me faisaient penser aux mots de mon CDE...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- roxanneOracle
Je suis assez d'accord avec Elaina, sur tout. Et dire qu'il y a peu de travail pire, oui, je trouve ça exagéré. Et même si j'ai évité les ZEP parisiennes ou du Sud (qui à mon avis sont pires), j'ai fait ma part, avec 26 bahuts, 10 ans TZR. Et c'est vrai qu'il suffit d'une classe, d"un élève même pour bien te pourrir une année. Je suyis plutôt tranquille là où je suis, mais cette semaine deux problèmes avec des élèves ont pris des proportions qui m'ont bien occupée. Mais comme m'aurait bien occupée un client pénible, un chef prise de tête, un patient récalcitrant dans d'autres métiers.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
thierry75 a écrit:Je suis prof par défaut. Pas ce dont je rêvais, clairement.
Qui peut rêver d'être prof, sérieusement ?
Surtout aujourd'hui.
Cela dépend à quel niveau. C'est sûr qu'un collège en REP+ ça ne fait pas rêver.
Moi je revais d'enseigner dans le supérieur, comme ces "grands profs" que j'admirais quand j'étais étudiant. Je ne suis qu'un tout petit prof mais je suis déjà content de pouvoir enseigner à ce niveau.
Mais je ne me vois pas évoluer dans ce milieu, où la mesquinerie et l'hypocrisie sont reines, toute ma vie. La fossilisation de certains collègues me fait peur.
Elaïna a écrit:que voulez-vous que je fasse avec un doctorat en histoire et "archiviste paléographe" ?
- MalagaModérateur
Flaure a écrit:Je me demande tout de même s'il y a beaucoup de métiers avec autant de conflits et d'insatisfactions.Leclochard a écrit:
C'est sûr qu'on a tendance à idéaliser les autres professions en oubliant qu'elles ne sont pas forcément mieux loties.
Au niveau humain, je le trouve franchement difficile.
Il est probable qu'on trouve la même ambiance dans les paniers de crabes de grosses entreprises sur les postes bien placés, mais au moins tu as le salaire qui compense ce côté agressif.
J'étais mieux à faire de la manutention, servir en boulangerie, être caissière (même s'il y avait de menus conflits), aide-soignante, etc. Ceci malgré des tendances plus intellectuelles que manuelles.
Bref, il faut voir sur place si on s'adapte je suppose mais le fait est que si c'était un bon plan, il y aurait plus de candidats. CQFD.
J'ai été caissière durant mes études et je préfère mille fois être enseignante. Je suis bien mieux payée (surtout qu'obtenir un temps complet en caisse n'est pas simple), mieux considérée. Je n'ai pas la pression de 25 articles à passer par minute avec le tableau comparatif des meilleurs caissiers en salle de repos, je ne pointe pas pour avoir mes 18 minutes de repos tous les 6h de travail. Je trouve mon métier beaucoup moins ingrat et beaucoup plus épanouissant (et j'ai le plus grand respect pour les caissiers et caissières justement car je connais la difficulté de ce métier).
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- BalthazaardVénérable
Malaga a écrit:Flaure a écrit:Je me demande tout de même s'il y a beaucoup de métiers avec autant de conflits et d'insatisfactions.Leclochard a écrit:
C'est sûr qu'on a tendance à idéaliser les autres professions en oubliant qu'elles ne sont pas forcément mieux loties.
Au niveau humain, je le trouve franchement difficile.
Il est probable qu'on trouve la même ambiance dans les paniers de crabes de grosses entreprises sur les postes bien placés, mais au moins tu as le salaire qui compense ce côté agressif.
J'étais mieux à faire de la manutention, servir en boulangerie, être caissière (même s'il y avait de menus conflits), aide-soignante, etc. Ceci malgré des tendances plus intellectuelles que manuelles.
Bref, il faut voir sur place si on s'adapte je suppose mais le fait est que si c'était un bon plan, il y aurait plus de candidats. CQFD.
J'ai été caissière durant mes études et je préfère mille fois être enseignante. Je suis bien mieux payée (surtout qu'obtenir un temps complet en caisse n'est pas simple), mieux considérée. Je n'ai pas la pression de 25 articles à passer par minute avec le tableau comparatif des meilleurs caissiers en salle de repos, je ne pointe pas pour avoir mes 18 minutes de repos tous les 6h de travail. Je trouve mon métier beaucoup moins ingrat et beaucoup plus épanouissant (et j'ai le plus grand respect pour les caissiers et caissières justement car je connais la difficulté de ce métier).
Vous comparez un métier de caissière avec une formation bac+5 qui mène à la catégorie A voire A+....
Que l'on puisse formuler une telle comparaison prouve d'ailleurs la décrépitude du métier...vous compareriez un chirurgien et une caissière en terme de travail?
Vous avez déjà acté que notre métier ne valait plus rien et qu'à terme nous serons à l'instar des caissières remplacés par de automates.
- BalthazaardVénérable
Elaïna a écrit:Rendash, comprends-moi bien.
Ce n'est pas le problème de ma situation. Le problème c'est ce que je lis ici : à en lire certains, prof c'est le pire boulot du monde, "ça ne vaut pas le coup etc".
Honnêtement, des boulots qui vaillent toujours le coup, vous en connaissez beaucoup ?
Encore une fois, quand je vois l'ambiance dans le taf de mon mari (où les salaires sont élevés), ça vaut pas le coup.
Ouvrier, je suis pas bien certaine que ça vaille le coup.
Médecin généraliste dans ma ville (la 2e des Yvelines, désert médical), vu les horaires de dingue qu'ils font tous, ça ne vaut pas le coup.
Secrétaire avec patron relou, ça ne vaut pas le coup.
Inspecteur du travail, ça ne vaut pas le coup.
Commercial avec pression et chantage au licenciement, ça ne vaut pas le coup.
Avocat tout seul, ça vaut pas le coup (une grande partie ne vit pas), collaborateur c'est l'esclavage organisé, ça ne vaut pas le coup.
Mais chômeur, ça ne vaut pas trop le coup non plus.
Rien ne vaut jamais le coup si on ne regarde que les inconvénients. Si j'écoute mon mari, ses collègues, ma propre mère (qui a été professeur toute sa carrière) mon métier ne vaut pas le coup (je suis trop diplômée pour enseigner aux secondes, blabla, "avec ton niveau tu peux prétendre à mieux etc"). Ben je suis désolée mais si, ça peut le valoir. Et à tout prendre, "avec mon niveau" qui est très joli sur le papier mais qui ne vaut pas grand-chose sur le marché du travail actuel (que voulez-vous que je fasse avec un doctorat en histoire et "archiviste paléographe" ?), je préfère être prof que chômeuse ou au smic. Et quand je vois le boulot de mes confrères en bibliothèque, en archives ou dans de grandes administrations, ben ils n'ont pas tous la vie dorée, loin de là. Ils connaissent aussi le harcèlement, les mesquineries, les chefs pénibles, les administrations infâmes, le boulot qu'on vous demande d'abattre sans la moindre rallonge de salaire, les problèmes de budget, etc.
Ce qui est pourri, ce sont les conditions de travail en France en général, le boulot de prof, soumis aux nouvelles techniques de management, connaît donc les mêmes problèmes que les autres. Combien de fois ai-je dit à mon mari que les propos de tel chef de sa boîte me faisaient penser aux mots de mon CDE...
La question pour moi n'est pas du tout celle que vous posez. Vous mélangez ouvrier, cadre, profession libérale. Pour moi c'est: a-t-on compte tenu du niveau d'étude et de la qualification demandé la considération, le salaire et la position sociale qui correspond à un cadre?
Si vous comparez avec un smicard, c'est sur que c'est mieux; est-ce pertinent?
Bibliothécaire, cela recouvre plusieurs statuts, je ne suis pas certain que ceux qui ont le titre de conservateurs (cat A+ comme les agrégés) subissent tant que ça la pression de leurs chefs (qui seraient qui d'ailleurs?) Maintenant si vous considérez les contractuels ou les assistants peut-être mais on ne parle pas de la même catégorie.
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