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- miss sophieExpert spécialisé
acsyle a écrit:Je rejoins Lizdarcy sur ses propos : le problème n'est pas dans l'activité de la correction mais dans la quantité.
D'accord avec tout ce qui a été dit contre la proposition, cela me semble important d'avoir un retour sur ce que l'élève a retenu / compris / appris à faire et des progrès qui lui restent à réaliser ; j'ajoute que l'espace de la copie me permet aussi en quelque sorte de "dialoguer" avec l'élève, d'apporter des explications individuelles. Le problème, c'est ce que je cite ci-dessus. Avec trois classes en français, ça passerait peut-être, mais quatre c'est épuisant, on corrige tout le temps.
- HermionyGuide spirituel
La seule chose que je ne supporte plus de corriger dans ma matière, ce sont les rédactions. J'en viens à avoir mal au ventre à l'idée de devoir entamer un paquet de correction...Conséquence : j'en donne moins et des courtes. J'ai vraiment l'impression que c'est l'évaluation qui sert le moins au point où en sont de nombreux élèves...
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- *Ombre*Grand sage
Même chose pour moi, Hermiony.
Juxtaposer les rédactions évaluées ne sert à rien qu'à nous surcharger et nous désespérer. Je multiplie les écritures courtes, certaines évaluées, et je fais à peine quelques vraies rédactions longues dans l'année. Mais au moins, les élèves apprennent un peu à rédiger et ne se contentent pas de noircir du papier avec du charabia.
Juxtaposer les rédactions évaluées ne sert à rien qu'à nous surcharger et nous désespérer. Je multiplie les écritures courtes, certaines évaluées, et je fais à peine quelques vraies rédactions longues dans l'année. Mais au moins, les élèves apprennent un peu à rédiger et ne se contentent pas de noircir du papier avec du charabia.
- KirthNiveau 9
chmarmottine a écrit:23h, je trouve ça énorme, même en lycée. Je dois être une petite nature.
Pas nécessairement, chacun sa limite, et c'est ce que j'ai défini comme une limite maximale sans aucune correction.
dita a écrit:En physique-chimie, tu trouves que c'est un jeu, tant mieux pour toi, mais en lettres, c'est autre chose.
C'est la manière employée par l'auteur du sujet pour le présenter. Je sous-entends alors que c'est effectivement intéressant de se poser la question. Je n'ai jamais dit que ce serait amusant de travailler dans de telles conditions. C'est assez drôle qu'un enseignant d'une vraie matière (les lettres), ne comprenne pas des phrases simples.
- PonocratesExpert spécialisé
En début d'année je ne donne que des exercices courts, un par un: ils doivent répondre en dix lignes maximum. Je calibre les questions pour que ce soit possible et réutilise de façon utile le cours. Quand l'élève est mauvais en expression, il me semble nécessaire qu'il se focalise dessus: sur un devoir plus long c'est impossible pour les plus faibles. Et dix lignes c'est bien suffisant malheureusement, à l'heure actuelle, pour diagnostiquer ce qui ne va pas et qu'il faut travailler en urgence.Hermiony a écrit:La seule chose que je ne supporte plus de corriger dans ma matière, ce sont les rédactions. J'en viens à avoir mal au ventre à l'idée de devoir entamer un paquet de correction...Conséquence : j'en donne moins et des courtes. J'ai vraiment l'impression que c'est l'évaluation qui sert le moins au point où en sont de nombreux élèves...
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- Mlle LavandeNiveau 3
Des gens pour enseigner sans corriger on va en trouver, mais ceux qui seraient prêts à passer leur journées à corriger, il va falloir les appâter avec de sérieux arguments !
- ernyaFidèle du forum
J'ai trouvé une parade : je leur fais faire beaucoup de rédactions à deux. Ca aide ceux qui paniquent devant la page blanche et ça les oblige un peu plus à réfléchir à ce qu'ils écrivent (ne serait-ce que pour se mettre d'accord !). Moi, j'ai deux fois moins de copies à corriger et je peux donc passer plus de temps sur la reprise, le 2e jet, etc. Bien sûr, c'est peu envisageable pour les troisièmes...Hermiony a écrit:La seule chose que je ne supporte plus de corriger dans ma matière, ce sont les rédactions. J'en viens à avoir mal au ventre à l'idée de devoir entamer un paquet de correction...Conséquence : j'en donne moins et des courtes. J'ai vraiment l'impression que c'est l'évaluation qui sert le moins au point où en sont de nombreux élèves...
- AnankéNiveau 9
Contre aussi, pour les raisons pédagogiques citées plus haut. Je trouve que la correction est centrale dans un processus d'apprentissage. C'est ce que je dis à mes élèves : on s'en fiche de la note, ce qu'il faut comprendre c'est ce qui a marché et ce qui a raté dans un devoir. Et dans la matière que j'enseigne en particulier - même si c'est le cas pour toutes - il est très difficile de laisser ses élèves se faire corriger par un collègue car il y a plusieurs manières d'enseigner la dissertation et l'explication de texte.
Et pourtant imaginez ce que c'est de corriger des dissertations d'élèves en difficultés (qui n'ont jamais vraiment rédigé qqch de conséquent), quand on a 5 classes, avec en moyenne 33 élèves/classes ... et il faut réglementairement 3 notes type bac par trimestre ... je croule littéralement sous les copies. Là j'en viens à me dire que tant mieux si les techno sont nuls, les copies sont moins longues à corriger ...
3x165 élèves = 495 copies/trimestre soit 165 copies/mois (sans les évaluations type questions de cours pour qu'ils apprennent quand même d'un chapitre à l'autre) soit 40 copies/semaine en moyenne. Et je suis néotit (mes cours sont toujours en cours de construction). Ce métier semble infaisable ...
Et pourtant imaginez ce que c'est de corriger des dissertations d'élèves en difficultés (qui n'ont jamais vraiment rédigé qqch de conséquent), quand on a 5 classes, avec en moyenne 33 élèves/classes ... et il faut réglementairement 3 notes type bac par trimestre ... je croule littéralement sous les copies. Là j'en viens à me dire que tant mieux si les techno sont nuls, les copies sont moins longues à corriger ...
3x165 élèves = 495 copies/trimestre soit 165 copies/mois (sans les évaluations type questions de cours pour qu'ils apprennent quand même d'un chapitre à l'autre) soit 40 copies/semaine en moyenne. Et je suis néotit (mes cours sont toujours en cours de construction). Ce métier semble infaisable ...
- CatalunyaExpert spécialisé
La vraie plaie en espagnol au lycée, ce sont les expressions écrites. Quand elles sont mauvaises (hélas, cela représente 90% des copies). Bien rédigées, c'est presque un plaisir.
- RuthvenGuide spirituel
Ananké a écrit:
Et pourtant imaginez ce que c'est de corriger des dissertations d'élèves en difficultés (qui n'ont jamais vraiment rédigé qqch de conséquent), quand on a 5 classes, avec en moyenne 33 élèves/classes ... et il faut réglementairement 3 notes type bac par trimestre ... je croule littéralement sous les copies. Là j'en viens à me dire que tant mieux si les techno sont nuls, les copies sont moins longues à corriger ...
Non, les recommandations de l'inspection générale sont, au minimum, 6 notes par an en S et ES, 8 en L, 5 en ST :
https://disciplines.ac-toulouse.fr/philosophie/sites/philosophie/files/fichiers/igen_recommandations_2016.pdf
- Pat BÉrudit
Quelle horreur cette proposition... NON !
- J'ai besoin de corriger le travail de mes élèves pour voir s'il y a des remédiations urgente à mettre en place
- J'ai besoin de varier mon travail, d'alterner entre copies, préparations, cours
- Impossible de tenir 28h devant élèves, physiquement, mentalement... et puis faut préparer les cours à côté, on fait ça quand ? Le soir quand on est bien crevés de la journée et que le cerveau n'imprime plus ? Le WE ?
- Impossible non plus de passer mes journées à corriger, je déprimerais.
- J'ai besoin de corriger le travail de mes élèves pour voir s'il y a des remédiations urgente à mettre en place
- J'ai besoin de varier mon travail, d'alterner entre copies, préparations, cours
- Impossible de tenir 28h devant élèves, physiquement, mentalement... et puis faut préparer les cours à côté, on fait ça quand ? Le soir quand on est bien crevés de la journée et que le cerveau n'imprime plus ? Le WE ?
- Impossible non plus de passer mes journées à corriger, je déprimerais.
- AnankéNiveau 9
Ruthven a écrit: Non, les recommandations de l'inspection générale sont, au minimum, 6 notes par an en S et ES, 8 en L, 5 en ST
Merci bcp ! Je ne sais pas pourquoi je garde en mémoire de la formation de l'an dernier que c'était 3 types bac / trimestre ... ça va m'alléger le travail (surtout la note sur les profs ayant plus de 4 classes).
- OrlandaFidèle du forum
Isidoria a écrit:Je ne supporte plus de corriger des copies. En lycée en lettres, passé la Toussaint, c'est tous les soirs, tous les week-ends et une bonne partie des vacances. Ca me déprime.
En revanche, enseigner 28h serait sans doute un peu beaucoup.
Même chose. Cela me fait même souffrir, au sens propre comme au sens figuré. J'ai corrigé tellement de copies l'an passé que j'en ai développé une tendinite à l'épaule dont la douleur lancinante se rappelle à moi de temps en temps, elle alourdissent mon sac, elles sont une véritable purge. Quand on a fait des études pour étudier les plus beaux textes du monde, il est difficile de subir tous les jours la lecture de ces résidus de cervelle mal organisés. Et d'y lire l'échec des cours donnés.
En lettres, au lycée, cela devient impossible pour moi. En ce moment j'ai 120 copies qui m'attendent. Rien que d'y penser, j'en ai la nausée.
Je n'ai plus le temps de lire ou de préparer des cours qui me satisfont, tant j'ai de copies.
Mais comment faire autrement? Hors de questions de quelqu'un corrige pour moi. Je voudrais moins d'élèves, surtout. 4 classes à 35, en lettres, c'est mortel.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- IphigénieProphète
Dans les dernières années je ne donnais qu'exceptionnellement (en fin d'apprentissage) des devoirs complets en seconde, et même en première, en dehors des bac blancs: rien ne sert de faire remplir quatre feuillets (soyons modeste) de propos incohérents...ALors que si on sait rédiger un feuillet, on sait ensuite en rédiger quatre. Et en plus ne demander qu'un élément précis évite d'avoir des devoirs entiers copiés sur internet, on peut choisir un angle que les élèves auront du mal à trouver à l'identique...
En philo, je n'imagine même pas!
Et pour mon expérience en LC, selon l'équilibre des classes avec le latin et les effectifs, il est évident que les corrections n'ont rien à voir: on ne peut pas charger en même temps la barque en terme d'effectifs (36 élèves!) de nombre de classes(4 en LM au moins!) et demander de nombreux devoirs écrits, ce n'est pas compatible. Quand j'ai commencé (avec une classe en français, au maximum 2, le reste en latin, et 24 élèves.... ) la règle était de 12 devoirs par an, et on devait en faire plus je pense....Ceci explique bien des choses.
En philo, je n'imagine même pas!
Et pour mon expérience en LC, selon l'équilibre des classes avec le latin et les effectifs, il est évident que les corrections n'ont rien à voir: on ne peut pas charger en même temps la barque en terme d'effectifs (36 élèves!) de nombre de classes(4 en LM au moins!) et demander de nombreux devoirs écrits, ce n'est pas compatible. Quand j'ai commencé (avec une classe en français, au maximum 2, le reste en latin, et 24 élèves.... ) la règle était de 12 devoirs par an, et on devait en faire plus je pense....Ceci explique bien des choses.
- gnafron2004Grand sage
La pile de copies interminables permanente sur mon bureau est une des raisons qui m'a fait fuir le lycée... Les expressions écrites, c'est l'enfer...
- IsidoriaDoyen
Iphigénie, en effet la lecture des possibles nouveaux programmes m'a atterrée, mais comment faire tout ce qu'on nous impose?
Ou alors il va falloir recourir à la correction par les pairs, car vraiment c'est ingérable.
Ou alors il va falloir recourir à la correction par les pairs, car vraiment c'est ingérable.
- IphigénieProphète
oui, c'est un grand mystère, comment on pense à organiser le travail écrit surabondant dans les nouveaux programmes- et ne parlons même pas pour les secondes actuels qui devront s'y mettre si j'ai bien compris dès l'an prochain?Isidoria a écrit:Iphigénie, en effet la lecture des possibles nouveaux programmes m'a atterrée, mais comment faire tout ce qu'on nous impose?
Ou alors il va falloir recourir à la correction par les pairs, car vraiment c'est ingérable.
A part en effet envisager une délocalisation et/ou des corrections low-cost...
- BoubouleDoyen
Iphigénie a écrit:Dans les dernières années je ne donnais qu'exceptionnellement (en fin d'apprentissage) des devoirs complets en seconde, et même en première, en dehors des bac blancs: rien ne sert de faire remplir quatre feuillets (soyons modeste) de propos incohérents...ALors que si on sait rédiger un feuillet, on sait ensuite en rédiger quatre. Et en plus ne demander qu'un élément précis évite d'avoir des devoirs entiers copiés sur internet, on peut choisir un angle que les élèves auront du mal à trouver à l'identique...
En philo, je n'imagine même pas!
Et pour mon expérience en LC, selon l'équilibre des classes avec le latin et les effectifs, il est évident que les corrections n'ont rien à voir: on ne peut pas charger en même temps la barque en terme d'effectifs (36 élèves!) de nombre de classes(4 en LM au moins!) et demander de nombreux devoirs écrits, ce n'est pas compatible. Quand j'ai commencé (avec une classe en français, au maximum 2, le reste en latin, et 24 élèves.... ) la règle était de 12 devoirs par an, et on devait en faire plus je pense....Ceci explique bien des choses.
Par classe ? En quelle classe ? Si c'est par classe, les collègues que j'ai eus comme professeurs étaient bien plus tranquilles.
- IphigénieProphète
C'était par classe de français, mais alors les profs n'avaient souvent qu'une seule classe en collège ou lycée (je parle des lettres classiques, dont le service était naturellement partagé entre français latin et grec) mais je parle aussi d'un temps que les moins de quarante ans (on va dire jusqu'aux années 85+/-)...Mais il n'y a pas de mystère pour la capacité à faire une dissertation en première, ou en philo si on en a fait trois (soyons optimiste) dans toute sa scolarité de lycée, par exemple...
- Spoiler:
- edit: je viens de vérifier, j'ai dans mes archives mon propre cahier de texte élève, de 1969, treize devoirs de français en troisième dont les derniers étaient de vraies dissertation du type Racine et Corneille, le monde tel qu'il est, tel qu'il devrait...et les premiers des discussions du type "Baudelaire a dit à propos des journaux....etc qu'en pensez-vous... Mais je suis certaine que le professeur de LC n'avait que notre classe en français latin et grec et latin, grec dans une autre.
- ElaïnaDevin
Corriger est, 90 % du temps, une purge absolue. Mais je ne vois pas comment on pourrait se passer de corriger ses propres élèves. Comment adapter son cours à sa classe ? Comment prendre en compte les besoins de Bidule qui ne comprend pas la différence entre avant et après Jésus-Christ, Bidulette qui a du mal avec les problématiques, Zébulon qui a du mal avec la géo mais en histoire ça va, etc ? Dans l'autre sens, ça marche aussi : il m'arrive de ressortir le même sujet à des élèves mais une problématique différente (ou des attentes différentes) parce que cette année-là j'ai eu le temps de développer un truc que je n'avais pas vu l'an dernier, ou parce que j'ai davantage insisté sur un truc et pas sur un autre...
Ou alors, on considère que nous ne sommes que des techniciens qui viennent réciter un blabla interchangeable et qui se foutent totalement de la progression des élèves. Mais perso ça n'est pas ma vision du métier.
Ou alors, on considère que nous ne sommes que des techniciens qui viennent réciter un blabla interchangeable et qui se foutent totalement de la progression des élèves. Mais perso ça n'est pas ma vision du métier.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- OrlandaFidèle du forum
Notons que nos souffrances seraient simplement effacées avec des effectifs décents. Nul besoin d'imaginer une sous-traitance des corrections.
Quand j'ai 120 copies à corriger, et dans un délai non extensible - car pourquoi une classe recevrait son devoir une semaine après et une autre trois semaines après?-, je fais ça mal et au prix d'une grande souffrance. Parfois, les élèves viennent me voir pour comprendre une remarque sur leur copie: je ne me souviens même plus pourquoi je l'ai écrite, ayant oublié ce que j'ai lu.
Quand je n'en ai que 30, et deux semaines devant moi, c'est autre chose. On travaille avec finesse.
J'ai peur que cela devienne vraiment impossible dans les années à venir.
Quand j'ai 120 copies à corriger, et dans un délai non extensible - car pourquoi une classe recevrait son devoir une semaine après et une autre trois semaines après?-, je fais ça mal et au prix d'une grande souffrance. Parfois, les élèves viennent me voir pour comprendre une remarque sur leur copie: je ne me souviens même plus pourquoi je l'ai écrite, ayant oublié ce que j'ai lu.
Quand je n'en ai que 30, et deux semaines devant moi, c'est autre chose. On travaille avec finesse.
J'ai peur que cela devienne vraiment impossible dans les années à venir.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- CasparProphète
Orlanda a écrit:Notons qu'un certain nombre de nos souffrances seraient simplement effacées avec des effectifs décents. Nul besoin d'imaginer une sous-traitance des corrections.
Quand j'ai 120 copies à corriger, et dans un délai non extensible - car pourquoi une classe recevrait son devoir une semaine après et une autre trois semaines après?-, je fais ça mal et au prix d'une grande souffrance. Parfois, les élèves viennent me voir pour comprendre une remarque sur leur copie: je ne me souviens même plus pourquoi je l'ai écrite, ayant oublié ce que j'ai lu.
Quand je n'en ai que 30, et deux semaines devant moi, c'est autre chose. On travaille avec finesse.
J'ai peur que cela devienne vraiment impossible dans les années à venir.
Je confirme: le hasard a fait que je me retrouve cette année avec de petits effectifs (en lycée), et je n'ai pas de HSA non plus. Eh bien ça change la vie...
Vous voulez que je vous fasse rêver ? 32 élèves en seconde. En première, trois groupes de 20, 21 et 26 élèves et un groupe de terminale à 23.
- marceretteNiveau 4
Orlanda a écrit:Notons que nos souffrances seraient simplement effacées avec des effectifs décents. Nul besoin d'imaginer une sous-traitance des corrections.
Quand j'ai 120 copies à corriger, et dans un délai non extensible - car pourquoi une classe recevrait son devoir une semaine après et une autre trois semaines après?-, je fais ça mal et au prix d'une grande souffrance. Parfois, les élèves viennent me voir pour comprendre une remarque sur leur copie: je ne me souviens même plus pourquoi je l'ai écrite, ayant oublié ce que j'ai lu.
Quand je n'en ai que 30, et deux semaines devant moi, c'est autre chose. On travaille avec finesse.
J'ai peur que cela devienne vraiment impossible dans les années à venir.
Et un nombre de classes décent, lui aussi.
En plus c'est tout simple à faire (mais couteux), il suffit d'avoir des classes en demi-groupes une semaine sur 2 (en 6eme en sciences physiques).
- IsidoriaDoyen
C'est ce que j'ai indiqué sur la consultation, même si je doute que ce soit lu: diminuer les effectifs des classes et augmenter les horaires de français, 1h de plus pour traiter la grammaire et une heure semaine par demi groupe, ce serait décent pour traiter tout ce qu'on veut nous infliger, ça réduirait d'autant le nombre de classes,...
Objectivement, je ne vois pas comment en 4h, on pourrait faire des cours sur 4 OI, faire lire 4 LC, faire écrire 8 DS type bac, plus faire écrire de nombreux exercices d'écriture qui inspirent l'élève au point qu'il ait envie de les présenter dans son porte-folio, garder un oeil sur les porte folio de chaque élève individuellement, quels que soient sa provenance et son parcours, ET ajouter à cela des leçons de grammaire, parfois en cours théorique parfois par l'observation,...
Objectivement, je ne vois pas comment en 4h, on pourrait faire des cours sur 4 OI, faire lire 4 LC, faire écrire 8 DS type bac, plus faire écrire de nombreux exercices d'écriture qui inspirent l'élève au point qu'il ait envie de les présenter dans son porte-folio, garder un oeil sur les porte folio de chaque élève individuellement, quels que soient sa provenance et son parcours, ET ajouter à cela des leçons de grammaire, parfois en cours théorique parfois par l'observation,...
- PonocratesExpert spécialisé
Je ne reviens pas sur la nécessité pour l'enseignant de prendre conscience de ce qui "passe" ou non auprès de ses élèves via l'évaluation.
Mais il me semble qu'il y aura à l'avenir un gain de temps et d'énergie considérable possible pour nous en distinguant, à chaque fois que c'est possible, l'apprentissage pur et simple du cours de sa réutilisation dans le cadre d'un exercice complexe. Je m'explique.
Pour vérifier qu'un élève a appris à reconnaître et distinguer les catégories grammaticales, natures et fonctions par exemple, il est tout à fait possible de concevoir des exercices corrigés de façon automatique - bien sûr avec un ent le permettant, des postes disponibles, etc- et transmettant à l'enseignant un récapitulatif des points non maîtrisés. Cela permettrait, dans chaque matière, de dissocier ces exercices de ceux, bien plus complexes et exigeants impliquant d'utiliser ces éléments de base pour traiter une question et rédiger une réponse/ démonstration probante.
Et, pour les élèves, cela leur permettrait d'apprendre la nécessité de ces étapes: je comprends, j'apprends par coeur - contenu disciplinaire et méthodologie- j'apprends à mobiliser des connaissances pour résoudre un problème complexe, j'apprends à rédiger. Naguère cette atomisation n'était pas nécessaire, mais aujourd'hui, pour certains publics, il semble nécessaire d'insister sur le fait que la compréhension, l'apprentissage du cours - voire, soyons fous, des recherches personnelles- sont des préalables au fait de répondre à une question - parce que, non, ils n'ont pas la science infuse.
Mais il me semble qu'il y aura à l'avenir un gain de temps et d'énergie considérable possible pour nous en distinguant, à chaque fois que c'est possible, l'apprentissage pur et simple du cours de sa réutilisation dans le cadre d'un exercice complexe. Je m'explique.
Pour vérifier qu'un élève a appris à reconnaître et distinguer les catégories grammaticales, natures et fonctions par exemple, il est tout à fait possible de concevoir des exercices corrigés de façon automatique - bien sûr avec un ent le permettant, des postes disponibles, etc- et transmettant à l'enseignant un récapitulatif des points non maîtrisés. Cela permettrait, dans chaque matière, de dissocier ces exercices de ceux, bien plus complexes et exigeants impliquant d'utiliser ces éléments de base pour traiter une question et rédiger une réponse/ démonstration probante.
Et, pour les élèves, cela leur permettrait d'apprendre la nécessité de ces étapes: je comprends, j'apprends par coeur - contenu disciplinaire et méthodologie- j'apprends à mobiliser des connaissances pour résoudre un problème complexe, j'apprends à rédiger. Naguère cette atomisation n'était pas nécessaire, mais aujourd'hui, pour certains publics, il semble nécessaire d'insister sur le fait que la compréhension, l'apprentissage du cours - voire, soyons fous, des recherches personnelles- sont des préalables au fait de répondre à une question - parce que, non, ils n'ont pas la science infuse.
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C'est le livre ? "
- PaulineProfNiveau 2
Ou alors personne ne corrige et on donne seulement des notes comprises entre 15 et 20 : tout le monde est content et les statistiques s'en porteront mieux ! :lol:
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