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- IphigénieProphète
oui mais le secret professionnel qui est partagé entre professionnels est-ce divulgation du secret professionnel? Le chirurgien qui connaît la maladie d'une personne partage obligatoirement ce secret avec les infirmiers et anesthésistes, non? C'est bien flou, cette notion de secret professionnel.pogonophile a écrit:Iphigénie a écrit:Cette notion de secret professionnel s'appuie sur quoi, juridiquement? (c'est vraiment une question, pas une mise en doute! )pogonophile a écrit:Informé de tout ce qui concerne les élèves de la classe, c'est compliqué parce qu'on se heurte régulièrement au secret professionnel.
En CdE, la moitié de ce que je sais sur les situations vraiment compliquées, c'est par de la confidence et des indiscrétions, qui sont à chaque fois des ruptures du secret : il est nécessaire que je sache un certain nombre de choses, mais personne n'a le droit de me les dire... Alors les répéter davantage est toujours compliqué, même si je comprends qu'on en ressente le besoin.
Et soit dit en passant, il ne s'écoule pas une semaine sans que j'engueule tel ou tel interlocuteur qui refuse de m'inclure dans ce qu'on appelle parfois le "secret partagé", bien que j'exige d'être au courant de ce dont j'ai la responsabilité.
Elle repose sur le code pénal et s'applique à tous les travailleurs sociaux, c'est plus ou moins l'équivalent du secret médical.
En théorie, un travailleur social n'a le droit de rien divulguer, du moment qu'il l'apprend en qualité de - par exemple lors de n'importe quel entretien.
Les deux exceptions sont le signalement d'un danger (mauvais traitement, sévices, etc.), et le "secret partagé" qui doit permettre la prise de décision pertinente (par exemple, une affectation en internat loin d'un parent abusif) ; ces deux exceptions ont des bords un peu flous, donc à l'appréciation de chaque travailleur social... Il est fréquent que les CdE en aient des définitions nettement plus extensibles.
On ne peut pas sans cesse demander aux enseignants de " faire plus qu'enseigner, l'élève au centre et blabla", et en même temps leur dire "stop, vous n'avez pas à connaître les faits graves ou l'état de santé de l'élève, c'est un secret pour les pro"... Notez que perso je veux bien me limiter à enseigner et déléguer tout le reste à l'administration, le médecin sco, l'assistante soc, les psy, bref les vrais pro de tout le reste. Je dirais même que ça me paraîtrait plus normal. Le problème c'est que l'élève ne se coupe pas en morceaux, la formation intellectuelle d'un côté, tout ce qui affecte sa vie de l'autre...il y a forcément nécessité de passerelles. C'est pour cela que je pensais que le rôle du PP c'est justement d'être la passerelle, avec sa conscience professionnelle concernant ce qui est à partager parce qu'en lien avec la capacité à recevoir correctement un enseignement, ou pas.
- SphinxProphète
Il me semble normal qu'on ne nous donne pas tous les éléments du dossier médical d'un élève (par exemple récemment une de mes collègues a eu le test WISC d'une élève mais alors vraiment dans le genre très précis, avec des détails sur la façon dont s'était passé l'accouchement de la mère... détails qui ne nous concernent en aucune façon), mais avoir des infos dans les grandes lignes c'est parfois indispensable ; et tout ce qui relève de l'éducatif (de la situation familiale aux antécédents de sanctions) devrait être signalé à l'équipe enseignante. Le secret professionnel, c'est à l'égard des autres élèves ou des parents ou de mon boucher que je dois le garder, pas vis-à-vis des autres professionnels avec qui je travaille sur le même "cas".
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- RubikNiveau 10
Il y a quand même un problème quand un élève bénéficie d'un AVS et que personne dans l'établissement (et surtout pas l'AVS d'ailleurs) ne sait pourquoi. Quand on remue ciel et terre pour avoir des précisions, l'enseignante spécialisée qui fait la liaison avec la MDPH (et qui vient dans l'établissement tous les 36 du mois parce qu'elle en a plein d'autres à gérer) nous répond que cela ne nous concerne pas et que nous devons nous contenter d'enseigner en réalisant telle et telle adaptations. Mais pourquoi ? Nous n'avons pas le droit de le savoir.
Je ne sais pas travailler comme ça et j'ai l'impression d'être considérée comme un petit soldat qui doit se taire et exécuter. C'est insupportable (et pas très bénéfique pour l'élève ...)
Je ne sais pas travailler comme ça et j'ai l'impression d'être considérée comme un petit soldat qui doit se taire et exécuter. C'est insupportable (et pas très bénéfique pour l'élève ...)
- IphigénieProphète
Ca me fait penser aussi que le secret professionnel va en prendre un sacré coup avec le recours massif à des contractuels employés aléatoirement et épisodiquement, et la démolition du statut de fonctionnaire: bonjour les secrets professionnels sans professionnels...
- User17095Érudit
@Rubik
C'est normalement ce à quoi servent les réunions d'ESS : on fait le point sur les difficultés, et la concertation entre monde pédagogique et monde médical doit aboutir à des adaptations pertinentes. Le principe est qu'il n'y a pas besoin de connaître la pathologie, mais qu'il faut relier le conseil de ceux qui la connaissent et la réflexion de ceux qui vont exercer avec l'élève.
Par exemple, si tu prends un élève malvoyant qui a une perception altérée des couleurs, tu as besoin de savoir que tel type de document est utilisable, tel autre non ; le fait de savoir quelle est sa pathologie n'est pas utile, par contre le conseil du médecin l'est.
@Iphigénie
Oui et non, un contractuel remplit une mission de service public, donc il est tenu par les mêmes règles.
Sont-elles aussi bien intégrées, c'est moins sûr.
C'est normalement ce à quoi servent les réunions d'ESS : on fait le point sur les difficultés, et la concertation entre monde pédagogique et monde médical doit aboutir à des adaptations pertinentes. Le principe est qu'il n'y a pas besoin de connaître la pathologie, mais qu'il faut relier le conseil de ceux qui la connaissent et la réflexion de ceux qui vont exercer avec l'élève.
Par exemple, si tu prends un élève malvoyant qui a une perception altérée des couleurs, tu as besoin de savoir que tel type de document est utilisable, tel autre non ; le fait de savoir quelle est sa pathologie n'est pas utile, par contre le conseil du médecin l'est.
@Iphigénie
Oui et non, un contractuel remplit une mission de service public, donc il est tenu par les mêmes règles.
Sont-elles aussi bien intégrées, c'est moins sûr.
- henrietteMédiateur
Cela respecte en tout cas le RGPD : les données médicales sont des données sensibles, donc elles doivent faire l'objet d'un traitement très particulier.Rubik a écrit:Il y a quand même un problème quand un élève bénéficie d'un AVS et que personne dans l'établissement (et surtout pas l'AVS d'ailleurs) ne sait pourquoi. Quand on remue ciel et terre pour avoir des précisions, l'enseignante spécialisée qui fait la liaison avec la MDPH (et qui vient dans l'établissement tous les 36 du mois parce qu'elle en a plein d'autres à gérer) nous répond que cela ne nous concerne pas et que nous devons nous contenter d'enseigner en réalisant telle et telle adaptations. Mais pourquoi ? Nous n'avons pas le droit de le savoir.
Je ne sais pas travailler comme ça et j'ai l'impression d'être considérée comme un petit soldat qui doit se taire et exécuter. C'est insupportable (et pas très bénéfique pour l'élève ...)
Par exemple, les fiches infirmerie en début d'année devraient être récupérées par l'enseignant sous pli cacheté, interdiction de faire un fichier numérique contenant des données de santé à moins qu'il ne soit pas crypté de façon très spécifique, etc.
Et en effet, l’enseignant doit être informé des adaptations ou des conduites à tenir, mais sur aucun document une pathologie ne doit être écrite.
C'est absurde, mais c'est comme ça.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- RubikNiveau 10
Mais du coup, on est beaucoup moins efficace !
- RendashBon génie
Y'a aussi des enjeux de pouvoirs, en quelque sorte : des gens qui ont besoin d'être au centre de tout, de décider, et d'être les seuls à savoir, pour se sentir sinon importants, du moins utiles. Les "enseignants spécialisés" qui font le lien avec la MDPH, je n'en ai encore vu que deux ; spécialisés, je veux bien, mais je n'ai toujours pas compris ce qu'ils étaient censés enseigner, en revanche. Ni toubibs, ni vraiment enseignants, mais qui ont un avis sur tout et adoptent le comportement que tu décris.Rubik a écrit:Il y a quand même un problème quand un élève bénéficie d'un AVS et que personne dans l'établissement (et surtout pas l'AVS d'ailleurs) ne sait pourquoi. Quand on remue ciel et terre pour avoir des précisions, l'enseignante spécialisée qui fait la liaison avec la MDPH (et qui vient dans l'établissement tous les 36 du mois parce qu'elle en a plein d'autres à gérer) nous répond que cela ne nous concerne pas et que nous devons nous contenter d'enseigner en réalisant telle et telle adaptations. Mais pourquoi ? Nous n'avons pas le droit de le savoir.
Je ne sais pas travailler comme ça et j'ai l'impression d'être considérée comme un petit soldat qui doit se taire et exécuter. C'est insupportable (et pas très bénéfique pour l'élève ...)
Notamment lors d'une réunion ESS avant les vacances, au cours de laquelle la référente MDPH n'a laissé à personne, pas même à l'élève, et encore moins à ceux qui le connaissent et le suivent depuis deux ans, le soin d'en placer une, avant de mettre brutalement fin à la réunion. Heureusement qu'on le connaît, cet élève, du coup
Je n'ai encore jamais vu de médecin en réu ESS (mais je n'en ai fait que six, pour le moment). Quand les adaptations proposées sont du type 'il faut évaluer une seule compétence à la fois" et "il faut utiliser des polices Comic Sans MS taille 14.28 et interligne 1.94", on peut tout de même se poser quelques questions, au moins sur les raisons et le bien-fondé de ces demandes (enfin, "suggestions"), sinon sur les compétences de la personne que l'on nous pose en référente.pogonophile a écrit:@Rubik
C'est normalement ce à quoi servent les réunions d'ESS : on fait le point sur les difficultés, et la concertation entre monde pédagogique et monde médical doit aboutir à des adaptations pertinentes. Le principe est qu'il n'y a pas besoin de connaître la pathologie, mais qu'il faut relier le conseil de ceux qui la connaissent et la réflexion de ceux qui vont exercer avec l'élève.
Par exemple, si tu prends un élève malvoyant qui a une perception altérée des couleurs, tu as besoin de savoir que tel type de document est utilisable, tel autre non ; le fait de savoir quelle est sa pathologie n'est pas utile, par contre le conseil du médecin l'est.
Ouais. A ce titre, on ne nous communique plus par mail le bilan et les mises à jour des réunions de suivi, alors qu'on les avait dans la foulée jusqu'à l'an dernier. Heureusement que la mémoire absolue est un pré-requis pour la titularisation, sans quoi nous risquerions de ramer un chouia pour nous remémorer le pourquoi et le comment de chaque adaptation de chaque élève.henriette a écrit:interdiction de faire un fichier numérique contenant des données de santé à moins qu'il ne soit pas crypté de façon très spécifique, etc.
Et en effet, l’enseignant doit être informé des adaptations ou des conduites à tenir, mais sur aucun document une pathologie ne doit être écrite.
Il ne faudrait surtout pas que l'on risque d'être efficace, surtout. Ou que l'on puisse savoir à quoi s'en tenir quand on a une élève sévèrement épileptique, un diabétique, une allergie sévère à [secret médical] et six ou sept TDAH, dans la même classe évidemment sinon c'est moins drôle. Sans même parler, pour revenir au sujet, de graves antécédents de violences, par exemple. Après tout, lorsqu'on récupère en mars un élève exclu de deux établissements en deux ans pour voies de faits sur ses enseignants, le motif des exclusions ne nous regarde absolument pas, paraît-il.
En attendant, je délinque. Je continue à mettre mes informations par écrit, et à les transmettre au PP de l'année suivante. Quand le GIGN viendra frapper à ma porte, je n'aurai même pas le temps de détruire les preuves de mes crimes
En tout cas, comme toutes ces conneries hypocrites commencent à me brouiller sévèrement l'écoute, je pense que je vais décliner gentiment toute fonction de professeur principal, à l'avenir.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
C'est accessoire, ça. Et de toute façon, c'est ta faute. T'as qu'à être bienveillante et inclusive, stoo.Rubik a écrit:Mais du coup, on est beaucoup moins efficace !
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17095Érudit
Il est vrai que les médecins n'y sont que rarement.
Quand c'est le CMP du coin de la rue et qu'on aligne trois ESS de trois de leurs patients, c'est jouable, quand c'est du libéral en revanche, il faut pas mal insister pour avoir au moins un document écrit transmis au médecin scolaire, qui le représente du coup.
Quand c'est le CMP du coin de la rue et qu'on aligne trois ESS de trois de leurs patients, c'est jouable, quand c'est du libéral en revanche, il faut pas mal insister pour avoir au moins un document écrit transmis au médecin scolaire, qui le représente du coup.
- RendashBon génie
... document écrit transmis au médecin quoi ?pogonophile a écrit:Il est vrai que les médecins n'y sont que rarement.
Quand c'est le CMP du coin de la rue et qu'on aligne trois ESS de trois de leurs patients, c'est jouable, quand c'est du libéral en revanche, il faut pas mal insister pour avoir au moins un document écrit transmis au médecin scolaire, qui le représente du coup.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17095Érudit
Rendash a écrit:pogonophile a écrit:Il est vrai que les médecins n'y sont que rarement.
Quand c'est le CMP du coin de la rue et qu'on aligne trois ESS de trois de leurs patients, c'est jouable, quand c'est du libéral en revanche, il faut pas mal insister pour avoir au moins un document écrit transmis au médecin scolaire, qui le représente du coup.
... document écrit transmis au médecin quoi ?
Non mais si tu commences à contredire le fonctionnement en théorie par des problèmes pratiques et la réalité, on ne va aller nulle part !!!
- nicole 86Expert spécialisé
C'est ainsi que des parents ont découvert avec effarement que l'AVS de leur enfant, autiste asperger et scolarisé en sixième, ne savait rien de leur enfant. Ils s'étonnaient d'un comportement qui leur semblait inapproprié ... une rencontre due au hasard a permis d'avancer vers une meilleure prise en charge de l'AVS des difficultés de l'enfant que l'AVS avait mal appréhendées et appréciées.
- AudreyOracle
C'est ça, un des gros soucis... le fossé qui ne cesse de se creuser dans l'EN entre la théorie et la possibilité de sa réelle mise en pratique...;-)
- User17095Érudit
Audrey a écrit:C'est ça, un des gros soucis... le fossé qui ne cesse de se creuser dans l'EN entre la théorie et la possibilité de sa réelle mise en pratique...;-)
Dans le cadre de l'école de la confiance, est-ce que ça fait mesquin de rappeler que ce dont les établissements ont besoin, ce sont des heures d'enseignement, de concertation, du personnel vie scolaire, du personnel médico-social, plutôt que des flics devant la porte et des procédures express pour les conseils de discipline..?
- AudreyOracle
Je suis salement mesquine alors! ;-)
- henrietteMédiateur
Le moyen de passer par dessus cette absurdité, c'est que les parents, par un consentement libre et éclairé, diffusent cette information aux enseignants.
De plus en plus les bilans me sont donnés par les parents directement.
De plus en plus les bilans me sont donnés par les parents directement.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PrezboGrand Maître
pogonophile a écrit:Informé de tout ce qui concerne les élèves de la classe, c'est compliqué parce qu'on se heurte régulièrement au secret professionnel.
En CdE, la moitié de ce que je sais sur les situations vraiment compliquées, c'est par de la confidence et des indiscrétions, qui sont à chaque fois des ruptures du secret : il est nécessaire que je sache un certain nombre de choses, mais personne n'a le droit de me les dire... Alors les répéter davantage est toujours compliqué, même si je comprends qu'on en ressente le besoin.
Et soit dit en passant, il ne s'écoule pas une semaine sans que j'engueule tel ou tel interlocuteur qui refuse de m'inclure dans ce qu'on appelle parfois le "secret partagé", bien que j'exige d'être au courant de ce dont j'ai la responsabilité.
Il me semble que nous sommes, insensiblement, en train de changer de sujet.
L'objet de la conversation, et grosso-modo, du mouvement (forcément difficile à cerner) par de vague, c'était que les incidents disciplinaires causés par les élèves, particulièrement quand un enseignant en est directement victime, soient mieux traités par toute la chaine administrative, que les personnels soient mieux protégés, et que la communication à ce sujet soit plus transparente.
Peut-être que ça semble aller de soit. Mais dans les deux établissements que j'ai fréquenté comme titulaire, avec plus ou moins toutes les directions, il m'est arrivé d'apprendre qu'un élève était exclu quelques jours par ses camarades de classe (ça pose effectivement un problème de crédibilité), de savoir qu'un collègue avait été victime d'une agression ou d'un vol (avec auteur identifié) sans trop savoir autrement que par des rumeurs de couloirs comment l'incident avait été traité, de voir un CDE anoncer son intention de faire un CD concernant un élève puis y renoncer sans que nous n'ayons forcément d'explications. Parfois, j'ai vu dans ce manque d'information, à tord ou à raison, une volonté d'étouffer un problème. Parfois j'y ai juste vu un manque de communication et un fonctionnement quotidien d'établissement noyé dans l'urgence et la paperasse.
Il me semble qu'un incident disciplinaire grave et les suites qui y sont données devraient, à minimum, faire l'objet d'une information collective. Ne serait-ce que pour couper les rumeurs de la salle de classe, et à celles de la salle des profs.
Pour ce qui est des incidents moins importants, des exclusions de cours, des punitions type heures de colles, je ne demande pas le retour du tableau d'infamie à l'entrée du lycée, mais leur communication à l'intérieur de l'équipe pédagogique d'une classe peut se justifer par les nécessités du suivi des élèves. Savoir que Henri-Jason, que je viens d'exclure de cours, l'a été déjà trois fois dans la même semaine par trois collègues différents, ça me permet de couper court aux récriminations de l'élève ("Y'a qu'avec vous qu'il y a un problème") et au déni des collègues qui jouent l'air de "Tout va très bien, madame la marquise" au pipeau. Voir de demander une convocation des parents, et avoir de qui avoir appuyer la conversation avec ceux-ci. Sur le sujet, Pronote peut aider s'il y a des modes d'usage communs.
Pour ce qui est des élément médicaux ou familaux qui peuvent concerner un élève, c'est un autre sujet. Important évidemment, mais dont l'invocation ici montre peut-être une difficulté collective persistante à affronter le sujet initial.
(Et sur ce dernier sujet : à titre personnel, quitte à ne pas être d'accord avec pas mal de collègues, je ne pense pas que le secret professionnel et médical soient des choses à prendre à la légère, et il me semble important qu'il y ait une réflexion en aval sur ce qu'on peut dire et comment. J'entends bien les difficultés que le secret peut poser au quotidien, mais pour autant je me méfie beaucoup des collègues qui veulent se méler de tout sans y avoir été invités, en dehors de tout cadre professionnel et éthique.
Je vois ça un peu de l'autre côté : il y a par exemple des éléments familiaux et médicaux concernant ma fille aînée que je ne souhaiterais pas forcemment voir divulguer à tout vent, comme il y avait des éléments familiaux qui me concernaient, quand j'étais collégien et lycéen, dont je ne souhaitais pas forcemment qu'ils soient un sujet dans mon collège ou mon lycée.
Il me semble que lorsque l'élève et sa famille ne souhaite pas explicitement donner une information, et que celle-ci n'est pas identifiée comme posant problème, ce souhait doit être respecté.
Mais il y a une vrai difficulté à identifier à partir de quel moment une situation ne peut pas être ignorée, je l'admets.)
- RendashBon génie
henriette a écrit:Le moyen de passer par dessus cette absurdité, c'est que les parents, par un consentement libre et éclairé, diffusent cette information aux enseignants.
De plus en plus les bilans me sont donnés par les parents directement.
Mon notoire mauvais esprit me pousserait presque à dire que le meilleur moyen de passer par-dessus cette absurdité, c'est de passer par-dessus cette absurdité, et que si on marche dessus au passage, faut que ce soit du pied gauche
Mais quant aux problèmes de comportement et aux incidents, ce n'est certainement pas aux parents de nous informer. Si l'un de mes élèves a des antécédents de violences, sur un enseignant ou sur un policier, ou est sous bracelet électronique, j'estime avoir le droit de le savoir et de savoir pourquoi.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- IphigénieProphète
D'accord avec Prezbo sur la déviation du fil, des incidents disciplinaires au secret médical...(sur le reste aussi d'ailleurs!)
- roxanneOracle
Je pense qu’on a tous en tête le cas de l’élève du Chzmobon sur Lignon qui était sous le coup d’une inculpation pour viol ou tentative. C’etait secret dans son intérêt. Les parents de la jeune fille de 13 ans qu’il a violee et tuée ont apprécié. Je n’ai pas bien compris d’ailleurs ce que savait exactement le chef d’établissement.
- lene75Prophète
Entièrement d'accord avec Prezbo sur la divulgation des informations personnelles et médicales.
Le respect de la vie privée me paraît fondamental. Libre à l'élève ou à ses parents de divulguer ce qu'ils veulent bien divulguer, mais libre à eux aussi de ne pas vouloir tout dire. Il y a par exemple des élèves qui vivent des situations familiales compliquées et ont besoin que l'école puisse être un havre de paix, une parenthèse pour souffler où ils pourront être regardés comme n'importe quel autre élève par des gens qui ne savent pas ce qu'ils vivent.
Par ailleurs nous ne pouvons pas cumuler les compétences de tous les professionnels réunis, médecins, psychologues, assistantes sociales, et donc oui, que nous le voulions ou non, nous pouvons commettre des impairs. L'enfer est pavé de bonnes intentions et certains collègues sont prompts, en se prenant pour des sauveteurs de l'humanité, à se mêler de ce qui ne les regarde pas quitte à causer des dégâts ou à porter atteinte à la vie privée des gens.
Un nom de pathologie n'est pas anodin : on a vite fait d'y associer un certain nombre de préjugés qui peuvent empêcher de voir l'élève derrière la pathologie. C'est ainsi que j'ai pu constater autour de moi que les parents d'enfants trisomiques avaient plus de mal avec la scolarisation de leurs enfants que des parents d'enfants ayant des maladies rares ou non diagnostiquées, et ce même quand les capacités cognitives de cet enfant trisomique-là sont supérieures à celles de cet autre enfant-là.
Que des informations que les parents souhaitent transmettre aux équipes, voire qu'ils pensent avoir été transmises, ne le soient pas toujours, à commencer par les PAI, c'est un autre problème.
À mon sens ces situations sont très différentes des situations de partage d'informations concernant ce qui se passe dans l'enceinte de l'établissement, et qui concernent donc la scolarité de l'élève et pas sa vie privée.
Le respect de la vie privée me paraît fondamental. Libre à l'élève ou à ses parents de divulguer ce qu'ils veulent bien divulguer, mais libre à eux aussi de ne pas vouloir tout dire. Il y a par exemple des élèves qui vivent des situations familiales compliquées et ont besoin que l'école puisse être un havre de paix, une parenthèse pour souffler où ils pourront être regardés comme n'importe quel autre élève par des gens qui ne savent pas ce qu'ils vivent.
Par ailleurs nous ne pouvons pas cumuler les compétences de tous les professionnels réunis, médecins, psychologues, assistantes sociales, et donc oui, que nous le voulions ou non, nous pouvons commettre des impairs. L'enfer est pavé de bonnes intentions et certains collègues sont prompts, en se prenant pour des sauveteurs de l'humanité, à se mêler de ce qui ne les regarde pas quitte à causer des dégâts ou à porter atteinte à la vie privée des gens.
Un nom de pathologie n'est pas anodin : on a vite fait d'y associer un certain nombre de préjugés qui peuvent empêcher de voir l'élève derrière la pathologie. C'est ainsi que j'ai pu constater autour de moi que les parents d'enfants trisomiques avaient plus de mal avec la scolarisation de leurs enfants que des parents d'enfants ayant des maladies rares ou non diagnostiquées, et ce même quand les capacités cognitives de cet enfant trisomique-là sont supérieures à celles de cet autre enfant-là.
Que des informations que les parents souhaitent transmettre aux équipes, voire qu'ils pensent avoir été transmises, ne le soient pas toujours, à commencer par les PAI, c'est un autre problème.
À mon sens ces situations sont très différentes des situations de partage d'informations concernant ce qui se passe dans l'enceinte de l'établissement, et qui concernent donc la scolarité de l'élève et pas sa vie privée.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- roxanneOracle
Mais dans le cas d’un élève sous le coup d’une inculpation, on est dans la vie privée encore?
- Ajonc35Sage
D'accord avec tout et plus particulièrement ce qui est graissé. Cela nous permet aussi d'être plus crédibles face aux parents prompts à nous déclarer qu'il n'y a qu'avec untel (enseignant, personnel de vie scolaire) ou untelle qu'il y a un problème. Et ils savent en jouer. Quand ils savent qu'on sait, cela calme le jeu et cela nous rend aussi, de fait, plus crédibles face aux jeunes.Prezbo a écrit:
L'objet de la conversation, et grosso-modo, du mouvement (forcément difficile à cerner) par de vague, c'était que les incidents disciplinaires causés par les élèves, particulièrement quand un enseignant en est directement victime, soient mieux traités par toute la chaine administrative, que les personnels soient mieux protégés, et que la communication à ce sujet soit plus transparente.
Peut-être que ça semble aller de soit. Mais dans les deux établissements que j'ai fréquenté comme titulaire, avec plus ou moins toutes les directions, il m'est arrivé d'apprendre qu'un élève était exclu quelques jours par ses camarades de classe (ça pose effectivement un problème de crédibilité), de savoir qu'un collègue avait été victime d'une agression ou d'un vol (avec auteur identifié) sans trop savoir autrement que par des rumeurs de couloirs comment l'incident avait été traité, de voir un CDE anoncer son intention de faire un CD concernant un élève puis y renoncer sans que nous n'ayons forcément d'explications. Parfois, j'ai vu dans ce manque d'information, à tord ou à raison, une volonté d'étouffer un problème. Parfois j'y ai juste vu un manque de communication et un fonctionnement quotidien d'établissement noyé dans l'urgence et la paperasse.
Il me semble qu'un incident disciplinaire grave et les suites qui y sont données devraient, à minimum, faire l'objet d'une information collective. Ne serait-ce que pour couper les rumeurs de la salle de classe, et à celles de la salle des profs.
Pour ce qui est des incidents moins importants, des exclusions de cours, des punitions type heures de colles, je ne demande pas le retour du tableau d'infamie à l'entrée du lycée, mais leur communication à l'intérieur de l'équipe pédagogique d'une classe peut se justifer par les nécessités du suivi des élèves. Savoir que Henri-Jason, que je viens d'exclure de cours, l'a été déjà trois fois dans la même semaine par trois collègues différents, ça me permet de couper court aux récriminations de l'élève ("Y'a qu'avec vous qu'il y a un problème") et au déni des collègues qui jouent l'air de "Tout va très bien, madame la marquise" au pipeau. Voir de demander une convocation des parents, et avoir de qui avoir appuyer la conversation avec ceux-ci. Sur le sujet, Pronote peut aider s'il y a des modes d'usage communs.
Combien de fois avons-nous appris par les élèves que tel ou tel incident grave est arrivé dans la classe ( je parle du groupe pas du lieu)? Combien de fois avons-nous eu une classe incomplète parce que tel ou tel élève a été retenu par le CPE ou la Direction? Croyez-vous qu'on daigne nous informer au moins après coup du motif de cette absence? Que nenni. Et je ne parle même pas des sanctions prises quand il y en a!
- ElaïnaDevin
Disons que l'info passe aléatoirement et que ça peut poser problème. Par exemple, l'an dernier, j'avais une élève épileptique... je ne l'ai découvert qu'à l'occasion d'une crise d'épilepsie pendant mon cours. Personne n'avait jugé nécessaire de prévenir, et ça m'a fait tout drôle (remarquez, maintenant, je sais ce que ça peut faire une crise d'épilepsie ailleurs qu'au cinéma). J'entends bien pour le secret de la vie privée, mais une fois qu'on a dit ça...
J'ai vu parfois passer des messages Pronote à l'ensemble de la communauté éducative pour dire que Bidulon était exclu pour la 5e fois ou avait eu une heure de colle pour travail non fait : objectivement, on s'en tape un peu. Par contre, il faut attendre que des collègues parlent en SDP pour savoir qu'il y a un conseil de discipline pour Bidulette qui est violente, ingérable en cours et qui a agressé ses camarades et un prof.
Mon ancien CDE procédait beaucoup par allusions. Du genre à dire "en seconde, on a un élève fiché S, c'est très grave, mais je ne peux pas vous dire qui c'est". On avait l'impression que le premier agressé serait celui qui nous dirait "ah bah voilà c'est lui !".
J'ai vu parfois passer des messages Pronote à l'ensemble de la communauté éducative pour dire que Bidulon était exclu pour la 5e fois ou avait eu une heure de colle pour travail non fait : objectivement, on s'en tape un peu. Par contre, il faut attendre que des collègues parlent en SDP pour savoir qu'il y a un conseil de discipline pour Bidulette qui est violente, ingérable en cours et qui a agressé ses camarades et un prof.
Mon ancien CDE procédait beaucoup par allusions. Du genre à dire "en seconde, on a un élève fiché S, c'est très grave, mais je ne peux pas vous dire qui c'est". On avait l'impression que le premier agressé serait celui qui nous dirait "ah bah voilà c'est lui !".
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- Fesseur ProGuide spirituel
Il serait normal que les enseignants et CdE soient informés dans le cas d'un élève qui peut être dangereux pour lui-même ou pour les autres.
Mais bon...
Mais bon...
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Pourvu que ça dure...
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