- mafalda16Modérateur
DR sous-entend très gentiment que tu as des goûts discutables.
- valleExpert spécialisé
Je me suis mal exprimé, je n'ai pas dit que, puisqu'il s'appelle "de lecture", il doit forcément être en lien avec la littérature. Le nom ne définit pas le dispositif, il le nomme. Je disais que ce dispositif (quel que soit son nom) visait aussi bien le livre que la littérature.Hocam a écrit:valle a écrit:Ensuite, parce que le quart d'heure de lecture ne s'appell pas "quart d'heure d'art". Il y a (plus ou moins) une volonté de "forcer" le contact avec l'objet "livre", c'est vrai, mais aussi avec la littérature.
Le cinéma, la scène, l'audiovisuel, le manga, la peinture, sont des langages artistiques avec des grammaires autres que le texte.
L'argument du nom ne tient pas, il y a bien de la « lecture » dans le support « manga » (contrairement au cinéma, à la peinture, à la scène, sauf cas particulier de sous-titres par exemple). Les mangas me gonflent mais très franchement, par chez nous j'aimerais pouvoir me permettre d'ergoter sur le choix des lectures : c'est tout simplement impossible, c'est déjà un miracle de les faire s'intéresser à quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un livre, sans écran, sans bip bip lumineux, sans interactivité. Faute de mieux...
Puis, la question "le manga se "lit"-il ?" peut bien donner lieu à de profondes discussions de café entre universitaires à partir d'un certain nombre de bières ;-).
- BaldredSage
ylm a écrit:Pas compris.DesolationRow a écrit:ylm a écrit:Beaucoup de mangas sont bien supérieurs en termes de qualité littéraire que la plupart des romans...Angelene a écrit:Bonjour,
cette année nous constatons que de plus en plus de nos élèves ne lisent QUE du manga ou pire, qu'ils apportent, en 4è ou 3ème, des BD pour enfants (Anatole Latuile, Tom Tom et Nana etc...), le club des 5 ou le livre du Mac Do!
Avez-vous adopté des règles sur les livres apportés? Je sais que certains collèges imposent les romans par exemple.
Pour moi la plus grande œuvre, tous domaines artistiques considérés, de ces 25 dernières années (et de tous les temps) est un manga, One Piece.
Et c’est probablement pour ça que je ne n’enseigne pas les mathématiques.
- maduNiveau 8
Prezbo a écrit:madu a écrit:Nous imposons des romans, l’argument étant que le quart d’heure ayant lieu pendant nos heures de cours (20 minutes/jour une semaine par période), la lecture doit avoir une portée pédagogique, à savoir, un enrichissement du vocabulaire (vœu pieux pour certains). Cela donne lieu au même débat chaque année en salle des profs où nous sommes vus, enseignants de français, comme de vieilles chouettes étroites d’esprit (mais même dans l’équipe certains sont pour accepter toute lecture, tant qu’il y a des mots).
C'est tout de même très curieux, cette équivalence entre "roman" et "portée pédagogique". Si un élève apporte une revue de vulgarisation scientifique, un recueil de nouvelles ou de poésies, un documentaire historique, ça ne compte pas ? Inversement, un roman Harlequin, ça compte ?
Eh bien on impose un cadre en précisant « roman » parce que c’est ce qu’on trouve le plus facilement (on a la chance d’avoir, en plus du cdi, une bibliothèque qui n’est constituée que de romans). La chance c’est que, comme nous ne sommes pas des machines, nous sommes capables d’accepter un recueil de poésies ou de nouvelles… J’ai même déjà été assez magnanime pour ne pas jeter aux orties une pièce de théâtre . Enfin il ne faut pas être hypocrite, le truc se joue surtout entre mangas d’un côté et tout le reste de l’autre.
- HocamSage
Plus que jamais dans mon coin.ylm a écrit:Non mais en vrai ça existe encore ce quart d'heure de lecture ? Dans mon collège on a fait ça pendant les heures de permanence pendant un temps mais aujourd'hui ça n'existe plus.
Oui, tout comme « Peut-on faire œuvre de littérature sur Neoprofs ? » et autres questions existentielles.valle a écrit:
Puis, la question "le manga se "lit"-il ?" peut bien donner lieu à de profondes discussions de café entre universitaires à partir d'un certain nombre de bières ;-).
- PrezboGrand Maître
valle a écrit:L'argument me paraît faible : en français, je pense que les collègues abordent aussi l'analyse d'images, etc. !Prezbo a écrit:valle a écrit:Je pense que le problème n'est pas là.ylm a écrit:
Beaucoup de mangas sont bien supérieurs en termes de qualité littéraire que la plupart des romans...
Pour moi la plus grande œuvre, tous domaines artistiques considérés, de ces 25 dernières années (et de tous les temps) est un manga, One Piece.
D'abord, parce qu'il ne s'agit pas de comparer UN manga à l'ensemble des romans, mais plutôt de partir du constat des lectues des élèves (quels mangas ? quels choix si on impose "un roman" ?).
Ensuite, parce que le quart d'heure de lecture ne s'appell pas "quart d'heure d'art". Il y a (plus ou moins) une volonté de "forcer" le contact avec l'objet "livre", c'est vrai, mais aussi avec la littérature.
Le cinéma, la scène, l'audiovisuel, le manga, la peinture, sont des langages artistiques avec des grammaires autres que le texte.
Et bien, il s'agit d'un quart d'heure "de lecture", pas d'un quart d'heure "littéraire". A-t-il lieu exclusivement sur les heures de français ?
Oui, bon, je répète, on peut proposer d'autres points de vue, mais attaquer des collègues qui, las des contournements des élèves, imposent des romans, me paraît un manque de confiance.
Le terme "contournement" me semble inadapté ici. Et on peut tout aussi bien dire qu'établir un quart d'heure de lecture puis intervenir dans le choix des lectures des élèves relève aussi d'un manque de confiance.
Sérieusement, je ne suis pas prof de lettre, mais c'est indémerdable. Si c'est un quart d'heure de lecture libre dont le but est d'attirer les élèves vers l'objet livre en partant de leurs envies, il faut le laisser libre, ou au pire censurer ce qui contrevient au règlement d'un établissement scolaire (pour reprendre la discussion sur le style "romance") et mettre un minimum de critère d'exigence (mais dans ce cas "roman" me semble un critère bien naïf). Si c'est un quart d'heure de lectures dirigées dans le cadre du cours de lettres, on l'assume comme un quart d'heure de lectures dirigées.
madu a écrit:Prezbo a écrit:madu a écrit:Nous imposons des romans, l’argument étant que le quart d’heure ayant lieu pendant nos heures de cours (20 minutes/jour une semaine par période), la lecture doit avoir une portée pédagogique, à savoir, un enrichissement du vocabulaire (vœu pieux pour certains). Cela donne lieu au même débat chaque année en salle des profs où nous sommes vus, enseignants de français, comme de vieilles chouettes étroites d’esprit (mais même dans l’équipe certains sont pour accepter toute lecture, tant qu’il y a des mots).
C'est tout de même très curieux, cette équivalence entre "roman" et "portée pédagogique". Si un élève apporte une revue de vulgarisation scientifique, un recueil de nouvelles ou de poésies, un documentaire historique, ça ne compte pas ? Inversement, un roman Harlequin, ça compte ?
Eh bien on impose un cadre en précisant « roman » parce que c’est ce qu’on trouve le plus facilement (on a la chance d’avoir, en plus du cdi, une bibliothèque qui n’est constituée que de romans). La chance c’est que, comme nous ne sommes pas des machines, nous sommes capables d’accepter un recueil de poésies ou de nouvelles… J’ai même déjà été assez magnanime pour ne pas jeter aux orties une pièce de théâtre . Enfin il ne faut pas être hypocrite, le truc se joue surtout entre mangas d’un côté et tout le reste de l’autre.
Donc on dit "roman", mais en fait on veut surtout dire "pas des mangas". A mon époque, c'était Strange et le comics américains que les profs de lettres traitaient, dans des interview à Télérama, je cite, de "trucs infâmes avec des borborygmes en guise de dialogue". Aujourd'hui, ils font étudier Maus et se piquent de lire des "Romans graphiques".
Je ne suis pas très manga (problème de génération et de codes graphiques sans doute), mais récemment j'ai lu ça. Ça passe ou pas ? (Je précise que c'est une BD très technique avec beaucoup de texte.)
https://www.manga-news.com/index.php/serie/Au-Coeur-de-Fukushima
Edit : un manga, au fond, c'est une BD japonaise, ou reprenant les codes de la BD japonaise. Si un élève arrive avec un classique franco-belge type Lucky Luke ou Gaston, ça passe ?
- valleExpert spécialisé
@Prezbo, tu es sur une discussion dans le domaine de la théorie. Ici, il s'agit de gérer un dispositif pour que l'ensemble des élèves d'un établissement en tire autant profit que possible.
Je trouve qu'exiger une perfection didactico-pédagogique à la moindre décision (en cherchant ses cas limites, ou des exemples hors cadre qui ont un intérêt pédagogique, ou en proposant des alternatives et en exigeant qu'il soit démontré qu'elles sont pires que la solution retenue) est quelque chose de peu pratique.
La question est plutôt de savoir si tu considères que le dispositif décrit (un quart d'heure de lecture s'un roman de leur choix qui permette d'enrichir son vocabulaire) est mauvais, et pour quoi.
Je trouve qu'exiger une perfection didactico-pédagogique à la moindre décision (en cherchant ses cas limites, ou des exemples hors cadre qui ont un intérêt pédagogique, ou en proposant des alternatives et en exigeant qu'il soit démontré qu'elles sont pires que la solution retenue) est quelque chose de peu pratique.
La question est plutôt de savoir si tu considères que le dispositif décrit (un quart d'heure de lecture s'un roman de leur choix qui permette d'enrichir son vocabulaire) est mauvais, et pour quoi.
- AngeleneNiveau 5
ylm a écrit:
Beaucoup de mangas sont bien supérieurs en termes de qualité littéraire que la plupart des romans...
Pour moi la plus grande œuvre, tous domaines artistiques considérés, de ces 25 dernières années (et de tous les temps) est un manga, One Piece.
Chacun ses goûts...
Mais enfin les études sont innombrables et très claires: la lecture de la BD en général, quelle qu'en soit la qualité, n'apporte pas les mêmes bienfaits en terme de compréhension, d'imagination, de développement de la langue, du raisonnement, etc...
Il ne s'agit pas de leur dire de ne jamais lire aucun manga, mais à partit du moment où on est sur du temps scolaire, il faut que ça ait un intérêt qui va au-delà du simple fait de se poser sans travailler. Si ce dispositif a été mis en place et est en principe obligatoire, ce n'est pas pour donner 1/4 d'heure de plaisirs aux élèves, mais pour les remettre sur le chemin de la lecture de textes, en particulier de fiction, parce qu'on sait que c'est ce genre-là qui développe le plus toutes les compétences nécessaires à la réussite scolaire. Les rapports se multiplient et laisser des élèves lire one piece pendant 4 ans et jamais rien d'autre n'est tout simplement pas responsable vu le niveau moyen en compréhension. A la fin du collège il serait bon de lire des phrases de plus de 3 mots...
Et ça concerne tous les domaines, pas juste le français.
Le dernier livre sur la question, Faites-les lire, est édifiant à ce sujet.
Au départ j'étais très favorable à la liberté totale, mais là on arrive vraiment à une dérive. On a eu les romans franchement pornos l'an dernier, cette année on passe à Mortelle Adèle en 3ème... Et je suis dans un collège lambda!
- AngeleneNiveau 5
Prezbo, le problème n'est pas de lire des mangas, mais de ne lire que ça, et toujours du même type d'ailleurs, alors que c'est un genre hyper vaste, pendant des années.
Au bout du compte, on a accordé 15 minutes tous les jours pour constater qu'ils ne comprennent rien à ce qu'il lisent le jour du brevet, les collègues de sciences s'alarment qu'il n'y avait pourtant qu'à lire le document...
Ils peuvent lire du mangas quand ils veulent, mais tous les jours en cours ça pose question. Pareil à mon avis pour tout ce qui est documentaire. C'est bien d'en lire, mais s'ils ne lisent que ça, ils n'accèdent jamais à quoi que ce soit d'un peu symbolique par exemple. L'implicite par exemple, dont nous avons tant besoin dans la vie, ne se trouve vraiment que dans les textes de fiction.
Au bout du compte, on a accordé 15 minutes tous les jours pour constater qu'ils ne comprennent rien à ce qu'il lisent le jour du brevet, les collègues de sciences s'alarment qu'il n'y avait pourtant qu'à lire le document...
Ils peuvent lire du mangas quand ils veulent, mais tous les jours en cours ça pose question. Pareil à mon avis pour tout ce qui est documentaire. C'est bien d'en lire, mais s'ils ne lisent que ça, ils n'accèdent jamais à quoi que ce soit d'un peu symbolique par exemple. L'implicite par exemple, dont nous avons tant besoin dans la vie, ne se trouve vraiment que dans les textes de fiction.
- *Ombre*Grand sage
Merci, Angelene.
J'allais aussi citer Desmurget, qui montre, sources à l'appui, que dans le plus médiocre des romans, la langue écrite est déjà infiniment plus riche que dans n'importe quelle BD.
La baisse de fréquentation de l'écrit a conduit à une baisse dramatique de maîtrise de l'écrit, compréhension comme expression, qui a des conséquences bien au-delà du cours de français. Mes collègues de maths s'en plaignent aussi. Si l'on veut remédier à cette situation, il n'y a pas cinquante moyen : il faut faire lire, des textes suffisamment élaborés pour nourrir la langue, le lexique, la syntaxe. La BD, manga ou autre, ne peut y prétendre au même titre que le roman, les textes documentaires ou les essais de réflexion.
Effectivement, si le quart d'heure lecture est pris sur le temps scolaire, ce n'est pas pour en faire un moment de détente et de récréation. Ce n'est pas non plus pour "réconcilier avec l'objet-livre", si ce livre n'est pas plus capable d'enrichir la langue écrite qu'un oeuf à la coque. Si on est clair sur les objectifs, on sait quel discours tenir aux élèves et pourquoi.
J'allais aussi citer Desmurget, qui montre, sources à l'appui, que dans le plus médiocre des romans, la langue écrite est déjà infiniment plus riche que dans n'importe quelle BD.
La baisse de fréquentation de l'écrit a conduit à une baisse dramatique de maîtrise de l'écrit, compréhension comme expression, qui a des conséquences bien au-delà du cours de français. Mes collègues de maths s'en plaignent aussi. Si l'on veut remédier à cette situation, il n'y a pas cinquante moyen : il faut faire lire, des textes suffisamment élaborés pour nourrir la langue, le lexique, la syntaxe. La BD, manga ou autre, ne peut y prétendre au même titre que le roman, les textes documentaires ou les essais de réflexion.
Effectivement, si le quart d'heure lecture est pris sur le temps scolaire, ce n'est pas pour en faire un moment de détente et de récréation. Ce n'est pas non plus pour "réconcilier avec l'objet-livre", si ce livre n'est pas plus capable d'enrichir la langue écrite qu'un oeuf à la coque. Si on est clair sur les objectifs, on sait quel discours tenir aux élèves et pourquoi.
- maduNiveau 8
Prezbo a écrit:Donc on dit "roman", mais en fait on veut surtout dire "pas des mangas". A mon époque, c'était Strange et le comics américains que les profs de lettres traitaient, dans des interview à Télérama, je cite, de "trucs infâmes avec des borborygmes en guise de dialogue". Aujourd'hui, ils font étudier Maus et se piquent de lire des "Romans graphiques".
Je ne suis pas très manga (problème de génération et de codes graphiques sans doute), mais récemment j'ai lu ça. Ça passe ou pas ? (Je précise que c'est une BD très technique avec beaucoup de texte.)
https://www.manga-news.com/index.php/serie/Au-Coeur-de-Fukushima
Edit : un manga, au fond, c'est une BD japonaise, ou reprenant les codes de la BD japonaise. Si un élève arrive avec un classique franco-belge type Lucky Luke ou Gaston, ça passe ?
C’est marrant je retrouve les débats de ma salle des profs… personnellement je n’ai rien contre les mangas et si je n’en lis pas moi-même ma maison en est pleine parce que j’y élève des ados ; et je ne comprends pas l’allusion à la BD « classique », dont je suis par ailleurs assez friande. Pourtant je crois que mon rôle est de guider mes élèves à lire des choses moins à leur portée quand ils sont au collège. Ils lisent ce qu’ils veulent chez eux, et je suis déjà bien contente quand ils y lisent des mangas. Mais le collège n’est pas la maison, ils y sont pour se pousser un peu plus loin et nous pour les y aider.
- nonoHabitué du forum
Je trouve ça magnifique. Je viens de terminer la nouvelle Le Forgeron de Zola en classe de CAP. Ils ont aimé le regard de Zola sur ce métier même s'ils l'ont trouvé parfois excessifmafalda16 a écrit:La semaine dernière j’ai un élève de 3e qui avait apporté un énorme manuel de mécanique auto, c’est en rapport avec l’orientation qu’il souhaite. J’ai trouvé très agréable de le regarder lire ça avec avidité alors qu’en général il s’ennuie sec en cours.
_________________
Prof en LP
- LemmyKHabitué du forum
Je crois que le recteur de mon académie a voulu rendre cela obligatoire l'an passé. Très peu de professeurs l'ont fait dans mon établissement: un fiasco. Le jour de la prérentrée, notre proviseur nous a demandé de continuer cette année. Je me demande si un seul professeur le fait.
- PrezboGrand Maître
Angelene a écrit:
Chacun ses goûts...
Mais enfin les études sont innombrables et très claires: la lecture de la BD en général, quelle qu'en soit la qualité, n'apporte pas les mêmes bienfaits en terme de compréhension, d'imagination, de développement de la langue, du raisonnement, etc...
Il ne s'agit pas de leur dire de ne jamais lire aucun manga, mais à partit du moment où on est sur du temps scolaire, il faut que ça ait un intérêt qui va au-delà du simple fait de se poser sans travailler. Si ce dispositif a été mis en place et est en principe obligatoire, ce n'est pas pour donner 1/4 d'heure de plaisirs aux élèves, mais pour les remettre sur le chemin de la lecture de textes, en particulier de fiction, parce qu'on sait que c'est ce genre-là qui développe le plus toutes les compétences nécessaires à la réussite scolaire. Les rapports se multiplient et laisser des élèves lire one piece pendant 4 ans et jamais rien d'autre n'est tout simplement pas responsable vu le niveau moyen en compréhension. A la fin du collège il serait bon de lire des phrases de plus de 3 mots...
Et ça concerne tous les domaines, pas juste le français.
Le dernier livre sur la question, Faites-les lire, est édifiant à ce sujet.
Au départ j'étais très favorable à la liberté totale, mais là on arrive vraiment à une dérive. On a eu les romans franchement pornos l'an dernier, cette année on passe à Mortelle Adèle en 3ème... Et je suis dans un collège lambda!
Euh...Ah.
(La fiction est-elle un "genre", d'ailleurs ?)
*Ombre* a écrit:Merci, Angelene.
J'allais aussi citer Desmurget, qui montre, sources à l'appui, que dans le plus médiocre des romans, la langue écrite est déjà infiniment plus riche que dans n'importe quelle BD.
La baisse de fréquentation de l'écrit a conduit à une baisse dramatique de maîtrise de l'écrit, compréhension comme expression, qui a des conséquences bien au-delà du cours de français. Mes collègues de maths s'en plaignent aussi. Si l'on veut remédier à cette situation, il n'y a pas cinquante moyen : il faut faire lire, des textes suffisamment élaborés pour nourrir la langue, le lexique, la syntaxe. La BD, manga ou autre, ne peut y prétendre au même titre que le roman, les textes documentaires ou les essais de réflexion.
Effectivement, si le quart d'heure lecture est pris sur le temps scolaire, ce n'est pas pour en faire un moment de détente et de récréation. Ce n'est pas non plus pour "réconcilier avec l'objet-livre", si ce livre n'est pas plus capable d'enrichir la langue écrite qu'un oeuf à la coque. Si on est clair sur les objectifs, on sait quel discours tenir aux élèves et pourquoi.
Ça reste indémerdable. Si on veut faire lire des textes "suffisamment élaborés", il faut faire des listes de lectures imposées ou préconisées.
madu a écrit:
C’est marrant je retrouve les débats de ma salle des profs… personnellement je n’ai rien contre les mangas et si je n’en lis pas moi-même ma maison en est pleine parce que j’y élève des ados ; et je ne comprends pas l’allusion à la BD « classique », dont je suis par ailleurs assez friande. Pourtant je crois que mon rôle est de guider mes élèves à lire des choses moins à leur portée quand ils sont au collège. Ils lisent ce qu’ils veulent chez eux, et je suis déjà bien contente quand ils y lisent des mangas. Mais le collège n’est pas la maison, ils y sont pour se pousser un peu plus loin et nous pour les y aider.
Un élève peut-il lire un Astérix ou un Lucky Luke ? (La réponse "non" me semblerait cohérente.)
- valleExpert spécialisé
Voilà ce que je voulais dire tout à l'heure. L'exigence de justification absolue mène a laisser entendre que, sauf à connaître parfaitement l'histoire et les aboutissants de la notion de "genre" en théorie de la littérature, il vaut mieux laisser que les élèves fassent ce qu'ils veulent pendant ce temps* plutôt que d'établir un cadre basé dans l'observation pour qu'ils s'améliorent.Prezbo a écrit:
Euh...Ah.
(La fiction est-elle un "genre", d'ailleurs ?)
*Oui, parce que, si on en arrive aux subtilités théoriques, comment empêcher un élève de lire un texte qu'il a déjà dans sa tête ? Chantonner une chanson (en silence) ? Répéter dans sa tête la liste des victoires de son équipe préférée ?
Nous sommes dans une décision pratique dans un établissement où, en apparence, beaucoup d'élèves choisissent des "livres" où il n'y a pas de "lecture", non dans une soutenance de thèse...
- cléliaFidèle du forum
Chez nous, le quart d'heure de lecture est organisé tous les 36 du mois (disons avant chaque période de vacances). La dernière fois, à la fin du quart d'heure, une élève a ramassé 4 ou 5 livres qu'elle avait prêtés à ses camarades qui n'avaient rien à lire. (Elle les leur avait donnés plus tôt, dans la cour ou dans le couloir je suppose). Je ne suis pas sûre que ces élèves aient lu et compris quoi que ce soit. Finalement, je crois que je préfère encore voir un élève lire un manga.
Ici, il s'agit d'un quart d'heure de lecture plaisir donc tout est permis tant que cela ne contrevient pas au règlement.
Ici, il s'agit d'un quart d'heure de lecture plaisir donc tout est permis tant que cela ne contrevient pas au règlement.
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- PrezboGrand Maître
valle a écrit:Voilà ce que je voulais dire tout à l'heure. L'exigence de justification absolue mène a laisser entendre que, sauf à connaître parfaitement l'histoire et les aboutissants de la notion de "genre" en théorie de la littérature, il vaut mieux laisser que les élèves fassent ce qu'ils veulent pendant ce temps* plutôt que d'établir un cadre basée dans l'observation pour qu'ils s'améliorent.Prezbo a écrit:
Euh...Ah.
(La fiction est-elle un "genre", d'ailleurs ?)
*Oui, parce que, si on en arrive aux subtilités théoriques, comment empêcher un élève de lire un texte qu'il a déjà dans sa tête ? Chantonner une chanson (en silence) ? Répéter dans sa tête la liste des victoires de son équipe préférée ?
Nous sommes dans une décision pratique dans un établissement où, en apparence, beaucoup d'élèves choisissent des "livres" où il n'y a pas de "lecture", non fans une soutenance de thèse...
Oui, mon propos est trop théorique. Mais inversement, il me semble que le problème avec ce "quart d'heure de lecture" est qu'on part prétendument des livres apportés par les élèves pour finir par des discussions sans fin sur ce qu'ils peuvent apporter ou pas, avec des justifications élaborées au grès des circonstances.
Dans un autre fil, un collègue disait qu'il avait vu apporter des "Max et Lili". Est-ce qu'on accepte ? Il s'agit d'une série de romans. (De romans 6-9 ans, mais de romans.)
- HocamSage
C'est inexact. Je suis assez d'accord sur le fond avec le reste de ce que tu dis, mais pardon, ce que tu dis là est faux. Ces dernières années, avant que le terme « quart d'heure lecture » ne s'impose un peu partout, on avait surtout affaire à des émanations plus ou moins officielles du fameux dispositif «Silence on lit» (qui est/était quelque chose de très précis avec charte, nom déposé et compagnie), et partout l'accent était mis sur « la lecture plaisir », sur le fait qu'il fallait laisser un choix total aux élèves en dehors des «livres pour adultes» (violence ou porno) et des textes religieux. Ça a été dit et répété des dizaines de fois par nos huiles ici, j'aurais dû compter le nombre de fois où l'expression « lecture plaisir » a été employée. C'est inscrit dans les principes fondateurs de Silence on lit, et ça a été repris dans les productions officielles sur ce quart d'heure lecture :Angelene a écrit:
Il ne s'agit pas de leur dire de ne jamais lire aucun manga, mais à partit du moment où on est sur du temps scolaire, il faut que ça ait un intérêt qui va au-delà du simple fait de se poser sans travailler. Si ce dispositif a été mis en place et est en principe obligatoire, ce n'est pas pour donner 1/4 d'heure de plaisirs aux élèves,
Évidemment que l'idée est, à terme, d'amener si possible vers du texte pur, que Maupassant a sans doute plus de vertus que One Piece, mais on peut quand même être précis sur les termes employés et sur les objectifs officiellement affichés.Eduscol a écrit:Encourager la lecture personnelle
Inciter les élèves à lire, à l'école et en dehors de l'école, fait partie des missions de l'institution scolaire. En plus de la lecture des œuvres et des documents étudiés en classe, c'est aussi à la lecture personnelle d'ouvrages librement choisis par l'élève qu'il faut consacrer une place dans le temps scolaire et qu’il faut encourager durant les vacances.
Une pratique régulière de la lecture
Afin de donner à chacun le temps de lire pour lui-même, les écoles élémentaires, les collèges et les lycées sont encouragés à organiser des temps banalisés de lecture du type « quart d'heure lecture ». Il s'agit de prévoir un temps quotidien, partagé collectivement, de lecture personnelle : 15 minutes environ sont consacrées à une pause lecture afin que chacun dévore le livre de son choix.
Un livre librement choisi
Laisser la liberté de choisir son livre facilite son appropriation et désacralise la relation à l’objet livre. Roman, documentaire, bande dessinée, l’élève peut se laisser guider par son envie de découvrir – dans le respect des lois de la République.
Il s’agit donc de faciliter l’accès aux livres, par la découverte de la bibliothèque de l’école, du CDI, et d’envisager un partenariat avec le réseau de lecture publique de proximité – médiathèque, bibliothèque municipale, départementale, etc.
https://eduscol.education.fr/3757/le-quart-d-heure-lecture
Par ailleurs, beaucoup de collègues d'autres établissements avec qui j'ai parlé de ce dispositif me racontent un peu le même scénario : un projet qui part plutôt bien, puis une équipe de lettres, ou une partie de l'équipe de lettres, qui s'insurge contre le fait qu'on laisse lire tout et n'importe quoi et qui tente d'imposer ses vues au reste des enseignants. Je peux comprendre qu'on veuille développer la lecture de romans sans illustration un tant soit peu « sérieux », mais par contre on peut éviter de faire comme si c'était l'objectif affiché partout depuis toujours.
Ah, et ils n'ont pas des cours de français pour ça ? « Ils n'accèdent jamais à quoi que ce soit d'un peu symbolique » : jamais, même en classe ?Angelene a écrit:
Ils peuvent lire du mangas quand ils veulent, mais tous les jours en cours ça pose question. Pareil à mon avis pour tout ce qui est documentaire. C'est bien d'en lire, mais s'ils ne lisent que ça, ils n'accèdent jamais à quoi que ce soit d'un peu symbolique par exemple. L'implicite par exemple, dont nous avons tant besoin dans la vie, ne se trouve vraiment que dans les textes de fiction.
- BaldredSage
Comme tous les dispositifs, le "quart d'heure" lecture est pertinent quand il est porté par une équipe motivée qui définit ses objectifs. Comme tous les dispositififs généralisés au prétexte que "ça marche", il peut perdre son sens et devenir au mieux un rituel vie de sens, au pire un monstre qui échappe à ses créateurs. Ritualiser la lecture peut être très intéressant, la banaliser peut devenir contre productif.
Et la question du manga est très secondaire dans cette histoire.
Et la question du manga est très secondaire dans cette histoire.
- HocamSage
Voilà. À défaut d'un consensus clairement défini à l'avance dans l'établissement, le dispositif finira par partir en sucette.Baldred a écrit:Comme tous les dispositifs, le "quart d'heure" lecture est pertinent quand il est porté par une équipe motivée qui définit ses objectifs. Comme tous les dispositififs généralisés au prétexte que "ça marche", il peut perdre son sens et devenir au mieux un rituel vie de sens, au pire un monstre qui échappe à ses créateurs. Ritualiser la lecture peut être très intéressant, la banaliser peut devenir contre productif.
Et la question du manga est très secondaire dans cette histoire.
- IrulanHabitué du forum
Bonjour, pensez-vous que le dispositif demeure intéressant s'il n'a lieu qu'une fois par semaine ?
Je trouve moi aussi que les élèves devraient lire ce qu'ils veulent, après tout dépend de l'établissement. Nous avons des lecteurs très fragiles qui fourniront déjà un bel effort s'ils lisent ne serait-ce que les bulles d'une bande dessinée.
Il existe d'ailleurs une collection de mangas adapté de classiques de la littérature, vous seriez surpris du nombre de mots qu'ils contiennent. Il y a différents genres de manga, j'ai l'impression qu'on pense toujours "shonen" quand on en parle.
Je trouve moi aussi que les élèves devraient lire ce qu'ils veulent, après tout dépend de l'établissement. Nous avons des lecteurs très fragiles qui fourniront déjà un bel effort s'ils lisent ne serait-ce que les bulles d'une bande dessinée.
Il existe d'ailleurs une collection de mangas adapté de classiques de la littérature, vous seriez surpris du nombre de mots qu'ils contiennent. Il y a différents genres de manga, j'ai l'impression qu'on pense toujours "shonen" quand on en parle.
_________________
Ad augusta per angusta.
- maduNiveau 8
Prezbo a écrit:Angelene a écrit:
Chacun ses goûts...
Mais enfin les études sont innombrables et très claires: la lecture de la BD en général, quelle qu'en soit la qualité, n'apporte pas les mêmes bienfaits en terme de compréhension, d'imagination, de développement de la langue, du raisonnement, etc...
Il ne s'agit pas de leur dire de ne jamais lire aucun manga, mais à partit du moment où on est sur du temps scolaire, il faut que ça ait un intérêt qui va au-delà du simple fait de se poser sans travailler. Si ce dispositif a été mis en place et est en principe obligatoire, ce n'est pas pour donner 1/4 d'heure de plaisirs aux élèves, mais pour les remettre sur le chemin de la lecture de textes, en particulier de fiction, parce qu'on sait que c'est ce genre-là qui développe le plus toutes les compétences nécessaires à la réussite scolaire. Les rapports se multiplient et laisser des élèves lire one piece pendant 4 ans et jamais rien d'autre n'est tout simplement pas responsable vu le niveau moyen en compréhension. A la fin du collège il serait bon de lire des phrases de plus de 3 mots...
Et ça concerne tous les domaines, pas juste le français.
Le dernier livre sur la question, Faites-les lire, est édifiant à ce sujet.
Au départ j'étais très favorable à la liberté totale, mais là on arrive vraiment à une dérive. On a eu les romans franchement pornos l'an dernier, cette année on passe à Mortelle Adèle en 3ème... Et je suis dans un collège lambda!
Euh...Ah.
(La fiction est-elle un "genre", d'ailleurs ?)*Ombre* a écrit:Merci, Angelene.
J'allais aussi citer Desmurget, qui montre, sources à l'appui, que dans le plus médiocre des romans, la langue écrite est déjà infiniment plus riche que dans n'importe quelle BD.
La baisse de fréquentation de l'écrit a conduit à une baisse dramatique de maîtrise de l'écrit, compréhension comme expression, qui a des conséquences bien au-delà du cours de français. Mes collègues de maths s'en plaignent aussi. Si l'on veut remédier à cette situation, il n'y a pas cinquante moyen : il faut faire lire, des textes suffisamment élaborés pour nourrir la langue, le lexique, la syntaxe. La BD, manga ou autre, ne peut y prétendre au même titre que le roman, les textes documentaires ou les essais de réflexion.
Effectivement, si le quart d'heure lecture est pris sur le temps scolaire, ce n'est pas pour en faire un moment de détente et de récréation. Ce n'est pas non plus pour "réconcilier avec l'objet-livre", si ce livre n'est pas plus capable d'enrichir la langue écrite qu'un oeuf à la coque. Si on est clair sur les objectifs, on sait quel discours tenir aux élèves et pourquoi.
Ça reste indémerdable. Si on veut faire lire des textes "suffisamment élaborés", il faut faire des listes de lectures imposées ou préconisées.madu a écrit:
C’est marrant je retrouve les débats de ma salle des profs… personnellement je n’ai rien contre les mangas et si je n’en lis pas moi-même ma maison en est pleine parce que j’y élève des ados ; et je ne comprends pas l’allusion à la BD « classique », dont je suis par ailleurs assez friande. Pourtant je crois que mon rôle est de guider mes élèves à lire des choses moins à leur portée quand ils sont au collège. Ils lisent ce qu’ils veulent chez eux, et je suis déjà bien contente quand ils y lisent des mangas. Mais le collège n’est pas la maison, ils y sont pour se pousser un peu plus loin et nous pour les y aider.
Un élève peut-il lire un Astérix ou un Lucky Luke ? (La réponse "non" me semblerait cohérente.)
Eh bien la réponse est non.
Et pour les Max et Lili c’est non aussi. Après si c’est le mot roman qui crispe, j’ai l’habitude de dire à mes élèves qu’on demande un livre avec plein de mots. Ils comprennent bien.
Et si ce sont les enseignants de lettres qui s’occupent souvent du truc (prévenir les élèves, les aider à chercher, re-prévenir, rappeler une fois encore…) c’est aussi parce que les autres s’en moquent éperdument, hein.
Enfin pour le concept de lecture plaisir, l’avantage de ne pas être dans la charte « silence on lit », c’est que l’établissement applique les règles qu’il fixe lui-même. Et on est un certain nombre à considérer qu’il n’est pas délirant d’imposer un type de lecture.
- EloahExpert spécialisé
Ma question est sans doute naïve mais tant pis : si on impose à un élève non lecteur / pas très lecteur de lire un roman et qu'on n'y consacre qu'un quart d'heure chaque semaine, combien de temps lui faudra-t-il pour terminer son roman ?? et, surtout, au vu du rythme de lecture et de compréhension d'un collégien lambda, lit-il assez pendant ce 1/4 d'heure pour construire du sens, s'en souvenir la semaine suivante et avoir envie de reprendre sa lecture ?
Pour moi, en tant que prof doc, il faut d'abord susciter l'envie et la curiosité avant d'imposer une lecture. Lire sans envie ni plaisir n'a ni sens ni intérêt. C'est justement parce que certains élèves n'ont jamais eu l'occasion de découvrir cette envie et ce plaisir d'une lecture choisie par et pour eux qu'ils peinent tant à lire les œuvres proposées en cours de français. Si lire un manga apporte du plaisir, je ne vois pas où est le mal. A nous, enseignants, d'amener ensuite l'élève a prendre plaisir à lire autre chose.
Pour moi, en tant que prof doc, il faut d'abord susciter l'envie et la curiosité avant d'imposer une lecture. Lire sans envie ni plaisir n'a ni sens ni intérêt. C'est justement parce que certains élèves n'ont jamais eu l'occasion de découvrir cette envie et ce plaisir d'une lecture choisie par et pour eux qu'ils peinent tant à lire les œuvres proposées en cours de français. Si lire un manga apporte du plaisir, je ne vois pas où est le mal. A nous, enseignants, d'amener ensuite l'élève a prendre plaisir à lire autre chose.
- CasparProphète
Eloah a écrit:Ma question est sans doute naïve mais tant pis : si on impose à un élève non lecteur / pas très lecteur de lire un roman et qu'on n'y consacre qu'un quart d'heure chaque semaine, combien de temps lui faudra-t-il pour terminer son roman ?? et, surtout, au vu du rythme de lecture et de compréhension d'un collégien lambda, lit-il assez pendant ce 1/4 d'heure pour construire du sens, s'en souvenir la semaine suivante et avoir envie de reprendre sa lecture ?
Pour moi, en tant que prof doc, il faut d'abord susciter l'envie et la curiosité avant d'imposer une lecture. Lire sans envie ni plaisir n'a ni sens ni intérêt. C'est justement parce que certains élèves n'ont jamais eu l'occasion de découvrir cette envie et ce plaisir d'une lecture choisie par et pour eux qu'ils peinent tant à lire les œuvres proposées en cours de français. Si lire un manga apporte du plaisir, je ne vois pas où est le mal. A nous, enseignants, d'amener ensuite l'élève a prendre plaisir à lire autre chose.
Ah mais tu n'as pas lu Eduscol ? Ils vont tous "dévorer" les livres.
- BaldredSage
Eloah a écrit:Ma question est sans doute naïve mais tant pis : si on impose à un élève non lecteur / pas très lecteur de lire un roman et qu'on n'y consacre qu'un quart d'heure chaque semaine, combien de temps lui faudra-t-il pour terminer son roman ?? et, surtout, au vu du rythme de lecture et de compréhension d'un collégien lambda, lit-il assez pendant ce 1/4 d'heure pour construire du sens, s'en souvenir la semaine suivante et avoir envie de reprendre sa lecture ?
Pour moi, en tant que prof doc, il faut d'abord susciter l'envie et la curiosité avant d'imposer une lecture. Lire sans envie ni plaisir n'a ni sens ni intérêt. C'est justement parce que certains élèves n'ont jamais eu l'occasion de découvrir cette envie et ce plaisir d'une lecture choisie par et pour eux qu'ils peinent tant à lire les œuvres proposées en cours de français. Si lire un manga apporte du plaisir, je ne vois pas où est le mal. A nous, enseignants, d'amener ensuite l'élève a prendre plaisir à lire autre chose.
Dans mon établissement c'est 1/4 d'heure par jour, moins je ne vois pas trop l'intérêt, déjà que...
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