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- LefterisEsprit sacré
Quand il y a des gamelles bien remplies, beaucoup sont prêts à tout faire. On l'a vu et on le verra encore dans toutes les dictatures. Aujourd'hui, c'st le totalitarisme marchand qui tient la corde, sans bruit de bottes , bien propret, qui fonctionne ainsi. Ce système est peut-être même pire dans une société ou peu sont brillants, et où la masse est méthodiquement abrutie. Ces gens se cooptent, font la pluie et le beau temps. Dans une société plus largement éclairée, ils seraient noyés dans la masse, ils seraient largement contestés, des garde-fous se mettraient en place naturellement, et cet immonde réseautage serait circonvenu.Fires of Pompeii a écrit:Être si brillante et si mal tourner, est-ce possible ???
- LombalgiaNiveau 10
MERCI Luigi
Excellent article de Christophe Cailleaux & Amélie Hart-Hutasse
Excellent article de Christophe Cailleaux & Amélie Hart-Hutasse
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Lefteris a écrit:Quand il y a des gamelles bien remplies, beaucoup sont prêts à tout faire. On l'a vu et on le verra encore dans toutes les dictatures. Aujourd'hui, c'st le totalitarisme marchand qui tient la corde, sans bruit de bottes , bien propret, qui fonctionne ainsi. Ce système est peut-être même pire dans une société ou peu sont brillants, et où la masse est méthodiquement abrutie. Ces gens se cooptent, font la pluie et le beau temps. Dans une société plus largement éclairée, ils seraient noyés dans la masse, ils seraient largement contestés, des garde-fous se mettraient en place naturellement, et cet immonde réseautage serait circonvenu.Fires of Pompeii a écrit:Être si brillante et si mal tourner, est-ce possible ???
Klemperer, LTI.
- ben2510Expert spécialisé
Une saine lecture s'il en fut.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- OlympiasProphète
Ras-le-bol de ce charabia lénifiant qui ne fait que masquer la volonté de certains de faire le plus de fric possible avec l'éducation.
- Luigi_BGrand Maître
Charabia culpabilisant : souvenons-nous de la machine de guerre "Une idée folle". Il a l'air gentillet comme ça mais quand on soulève un peu le voile...
http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/168-une-idee-glauque
http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/168-une-idee-glauque
- RabelaisVénérable
Je viens de finir la lecture.Luigi_B a écrit:Charabia culpabilisant : souvenons-nous de la machine de guerre "Une idée folle". Il a l'air gentillet comme ça mais quand on soulève un peu le voile...
http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/168-une-idee-glauque
Je reste sans voix
Je leur prédis en revanche 100º|º d’inemployabilité.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- LefterisEsprit sacré
Pas lu. Il dit aussi que des mangeurs à la gamelle sont prêts à relayer sans scrupules les pires inepties amenant à l'abjection ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Lefteris a écrit:Quand il y a des gamelles bien remplies, beaucoup sont prêts à tout faire. On l'a vu et on le verra encore dans toutes les dictatures. Aujourd'hui, c'st le totalitarisme marchand qui tient la corde, sans bruit de bottes , bien propret, qui fonctionne ainsi. Ce système est peut-être même pire dans une société ou peu sont brillants, et où la masse est méthodiquement abrutie. Ces gens se cooptent, font la pluie et le beau temps. Dans une société plus largement éclairée, ils seraient noyés dans la masse, ils seraient largement contestés, des garde-fous se mettraient en place naturellement, et cet immonde réseautage serait circonvenu.Fires of Pompeii a écrit:Être si brillante et si mal tourner, est-ce possible ???
Klemperer, LTI.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Lefteris a écrit:Pas lu. Il dit aussi que des mangeurs à la gamelle sont prêts à relayer sans scrupules les pires inepties amenant à l'abjection ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Lefteris a écrit:Quand il y a des gamelles bien remplies, beaucoup sont prêts à tout faire. On l'a vu et on le verra encore dans toutes les dictatures. Aujourd'hui, c'st le totalitarisme marchand qui tient la corde, sans bruit de bottes , bien propret, qui fonctionne ainsi. Ce système est peut-être même pire dans une société ou peu sont brillants, et où la masse est méthodiquement abrutie. Ces gens se cooptent, font la pluie et le beau temps. Dans une société plus largement éclairée, ils seraient noyés dans la masse, ils seraient largement contestés, des garde-fous se mettraient en place naturellement, et cet immonde réseautage serait circonvenu.Fires of Pompeii a écrit:Être si brillante et si mal tourner, est-ce possible ???
Klemperer, LTI.
Il témoigne de ce qu'il n'est pas nécessaire d'être un mangeur à la gamelle pour adhérer sincère aux pires inepties, quand on est brillant. Quelques passages (traduction d'Élisabeth Guillot) :
- Chez les K., en 1933:
- À présent, [Hitler] a déjà remporté une énorme victoire sur les Juifs. Il s'est passé dimanche une scène horrible avec les K., que nous avions dû inviter à prendre un café chez nous. "Dû", car le snobisme de Mme K., dénuée de tout sens critique, se fait l'écho de toute opinion émise ou entendue en dernier, nous porte sur les nerfs depuis longtemps déjà ; mais M. K., bien qu'il aime jouer le rôle du sage Nathan, m'a toujours paru passablement raisonnable. Donc, dimanche dernier, il déclara qu'il s'était décidé, "le cœur gros", exactement comme l'Association centrale des citoyens juifs, à voter oui au plébiscite, et sa femme ajouta que le système de Weimar s'était révélé impossible et qu'il fallait se placer "au niveau des réalités". Je perdis contrôle, frappai du poing sur la table, de sorte que les tasses s'entrechoquèrent, et, en criant, demandai à cet homme plusieurs fois de suite si, oui ou non, il tenait la politique de ce gouvernement pour criminelle. Très digne, il répondit que je n'étais pas habilité à poser cette question et me demanda à son tour, plein de mépris, pourquoi donc je restais en fonction. Je lui dis que je n'avais pas été engagé par le gouvernement de Hitler, que ce n'était pas lui que je servais et que j'espérais bien lui survivre. Mme K. insista encore, et qu'on devait quand même reconnaître que le Führer — elle disait vraiment "le Führer" — était une personnalité géniale dont on ne pouvait contester la prodigieuse efficacité, et à laquelle on ne pouvait se soustraire... Aujourd'hui, j'aimerais presque m'excuser auprès des K. pour l'excès de mon emportement. Entre-temps, j'ai entendu toutes sortes de personnes juives de notre cercle proférer des opinions tout à fait semblables. Des gens qui, incontestablement, comptent parmi les hommes qui pensent calmement et par eux-mêmes... Il règne en ce moment quelque obscurcissement qui influe vraiment sur tout le monde.
- Paula von B., en 1933:
- [Paula von B.] venait d'une famille d'officiers de vieille noblesse, son père était mort général en retraite, et son frère était revenu commandant de la Première Guerre mondiale, à la suite de quoi il avait trouvé un poste de confiance et de représentation dans une grande entreprise juive. Si, avant 1933, on m'avait interrogé sur la position politique de Paula von B., j'aurais probablement répondu : allemande de toute évidence, européenne et libérale avec la même évidence, malgré quelques réminiscences nostalgiques de la glorieuse époque impériale. Mais, avec une probabilité plus grande encore, j'aurais répondu que la politique n'existait absolument pas pour elle, qu'elle était entièrement absorbée par les choses de l'esprit et que les exigences réelles de son poste à l'université la préservaient du danger de se perdre dans le pur bel esprit ou peut-être dans de pures chimères.
Puis vint 1933. Paula von B. devait venir chercher un livre dans mon séminaire. Elle qui avait toujours l'air sérieux s'approcha de moi la mine réjouie et la démarche pleine d'entrain, comme une adolescente.
"Mais vous rayonnez ! Est-ce qu'un bonheur particulier vous est arrivé ?"
— Particulier ! En ai-je encore besoin ?... J'ai rajeuni de dix ans, non, de dix-neuf : je ne me suis plus sentie ainsi depuis 1914 !
— Et c'est à moi que vous dites cela ? Et vous pouvez dire cela, alors que vous devez pourtant voir, lire et entendre comment des gens sont déshonorés, qui jusqu'ici étaient proches de vous, comment l'on juge des œuvres que jusqu'ici vous appréciiez, comment l'on répudie toutes les choses de l'esprit que jusqu'ici vous..."
Elle m'interrompit, un peu troublée et très aimable :
"Cher professeur, je ne m'attendais pas à cette irritabilité excessive de vos nerfs. Vous devriez prendre quelques semaines de congé et ne pas lire de journaux. En ce moment, vous vous laissez offenser et votre regard est détourné de l'essentiel par de petites incommodités et de petites imperfections qui cependant sont inévitables dans de si grands bouleversements. Dans peu de temps, vous porterez un tout autre jugement. Vous me permettez de vous rendre visite bientôt à tous les deux, n'est-ce pas ?"
[Je peux donner la suite si curiosité mais j'ai un peu la flemme là.]
Il y a encore le cas d'Elsa Glauber que je recopierai plus tard.
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