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Elyas
Esprit sacré

Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par Elyas Dim 15 Juil - 13:12
Nemuyoake a écrit:Les évaluations de ce style, ça prend trop de temps. J'ai autre chose à faire que de corriger des copies, surtout que je fais beaucoup de contrôles. Une note chiffrée, c'est suffisant et je peux profiter de mes weekends.

Multiplier les contrôles est un des soucis de l'école actuelle. Les élèves sont toujours dans un climat d'évaluation. On ne prend plus le temps de former et d'entraîner. Tout est quasiment noté. Cette dynamique malsaine est inutile (à partir d'un certain nombre de notes, la moyenne ne varie quasiment plus sauf cas extrême) et contribue à donner l'impression aux élèves que seul le travail noté vaut la peine d'être fait avec tout ce que cela entraîne dans le quotidien en classe et à la maison par rapport au travail.

Pour ma part, je considère que cette dynamique de multiplier les contrôles est responsable en partie de la crise de l'école.
Sophie38
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Fidèle du forum

Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par Sophie38 Dim 15 Juil - 13:40
Tu fais en moyenne par trimestre combien d'évaluations par classe Elyas ? Moi, c'est de moins en moins car en effet, à partir d'un certain nombre de notes, cela ne change plus beaucoup et en matière de compétences, c'est autre chose.
Elyas
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Esprit sacré

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par Elyas Dim 15 Juil - 13:47
Sophie38 a écrit:Tu fais en moyenne par trimestre combien d'évaluations par classe Elyas ? Moi, c'est de moins en moins car en effet, à partir d'un certain nombre de notes, cela ne change plus beaucoup et en matière de compétences, c'est autre chose.

3 obligatoires. Après, ils peuvent en avoir en plus s'ils le souhaitent, c'est au cas par cas. Cependant, je n'évalue pas avec des notes.

Je réfléchissais à une expression que j'entends souvent en salle des professeurs et qui est pour moi révélatrice du problème : "Halalala ! Je vais leur faire un contrôle pour rattraper la moyenne, c'était catastrophique !"

On fait un contrôle pour la moyenne, pas pour les apprentissages. Le serpent se mord la queue ! L'alpha et l'oméga sont la moyenne, pas ce qu'ont vraiment appris les élèves.

Si des élèves loupent un contrôle, on reprend les apprentissages. On ne refait pas un contrôle pour sauver la moyenne.

La moyenne devient un vrai problème structurel et, je me permets de le dire, culturel. Un 0 et tout le monde panique parce que ça plombe la moyenne. Un 10 de moyenne et c'est bon, c'est open-bar en orientation de la 6e à la fin de la 1re à quelques exceptions près (et au nom de ces exceptions, les parents peuvent te pourrir à cause de la moyenne de leur enfant).


Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment. De plus, les travaux intermédiaires sont souvent notés pour motiver les élèves et améliorer leur moyenne.
Dr Raynal
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Habitué du forum

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par Dr Raynal Dim 15 Juil - 14:03
Peterop a écrit:
La conception prend du temps mais la correction est plus rapide donc pas de perte de temps.

Voila l'argument typique des ESPEistes pour justifier tout travail supplémentaire non rémunéré "vous perdrez du temps dans un premier temps mais vous en gagnerez autant par la suite"...

Argument que je rapprocherais du "aie confiance" de Kaa, du livre de la jungle.

Tant de naïveté est rafraichissant.
Anaxagore
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par Anaxagore Dim 15 Juil - 14:05
Oui. Tant de naïveté champêtre et dominicale est rafraîchissante.

_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."

"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
Provence
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par Provence Dim 15 Juil - 14:49
Elyas a écrit:

Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment.

Le contenu des apprentissages: orthographe, conjugaison, lecture, vocabulaire, rédaction... J'arrive à une quinzaine de notes nécessaires dans le trimestre, et je ne fais pas de contrôles pour remonter la moyenne... Que tu fonctionnes autrement ne signifie pas que ma façon de faire soit mauvaise...
Elyas
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par Elyas Dim 15 Juil - 15:08
Provence a écrit:
Elyas a écrit:

Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment.

Le contenu des apprentissages: orthographe, conjugaison, lecture, vocabulaire, rédaction... J'arrive à une quinzaine de notes nécessaires dans le trimestre, et je ne fais pas de contrôles pour remonter la moyenne... Que tu fonctionnes autrement ne signifie pas que ma façon de faire soit mauvaise...

C'est beaucoup trop. Ce n'est pas une question que je fasse ainsi ou pas. 15 évaluations sur douze semaines pour ta seule discipline, multipliée par toutes les autres disciplines, cette effervescence d'évaluations notées est aberrante. On n'a jamais autant noté que maintenant et la note n'a jamais eu aussi peu de sens. A un moment, il faut réfléchir à cette inflation de notes. Il y a 30 ans, je n'avais pas autant d'évaluations.

Si tes notes étaient différenciées et non pas compilées dans une même moyenne, ç'aurait un sens. Au-delà de 6 ou 7 notes, la moyenne ne varie plus qu'à la marge sauf cas extrême.

En fait, on a complétement fait disparaître la notion d'entraînement. On évalue à tout va et c'est aberrant.
frimoussette77
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Guide spirituel

Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:11
Provence a écrit:
Elyas a écrit:

Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment.

Le contenu des apprentissages: orthographe, conjugaison, lecture, vocabulaire, rédaction... J'arrive à une quinzaine de notes nécessaires dans le trimestre, et je ne fais pas de contrôles pour remonter la moyenne... Que tu fonctionnes autrement ne signifie pas que ma façon de faire soit mauvaise...
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J'ai vu cette année un collègue qui n'avait mis qu'une note pour le trimestre Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 2314601941  et il n'avait même pas pris la peine de mettre un commentaire sur le bulletin.
Son unique note a compté plus dans la moyenne générale que mes DS à moi.  Razz 
Je sais : "on n'a pas le droit de juger le travail des collègues et ça ne me regarde pas …"
mais ça fonctionne dans les deux sens : ça ne regarde que moi si je veux bien prendre la peine de corriger autant de copies. Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 437980826
Provence
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Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par Provence Dim 15 Juil - 15:19
Elyas a écrit:

C'est beaucoup trop.

Non. Et tu n'es aucunement compétent pour juger mon travail de professeur de français. Et reviens à un peu de modestie au passage.
V.Marchais
V.Marchais
Empereur

Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:23
ar_angar a écrit:Bonjour,

J'ai eu l'occasion de suivre une formation "évaluer par compétences", et voici ce que j'ai retenu (je ne sais pas si c'est bien, on n'a pas été évalués.... Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 437980826 ) :

Il ne faut évaluer que quelques compétences (2-4 max) par travail, en se disant bien que si l'on ne fait pas tout dans notre matière, d'autre le ferons dans la leur (eg : je n'ai pas évalué la compétence "faire un calcul" en math ce trimestre, c'est pas grave, cela sera fait en histoire géo, ou en physique). Il faut aussi donner aux élèves les critères d'évaluation pour le travail en cours (eg : pour ma part, cela ressemble à ceci :

Plus les choses avances, plus je met la compétence "écrire en français", car les rares phrases que j'obtient sont bourrées de fautes et donc incompréhensibles...

Le retour que j'en fait, à titre personnel, c'est qu'il faut mettre tout le monde en avant, au moins sur un point, et pouvoir leur donner leur DNB, donc faut justifier ca par des notes pas trop calamiteuses, et évaluer sur 4, c'est bien... ca cache tout !

Ton message est parfaitement révélateur des problèmes causés par l'évaluation par compétences.
Tu dis évaluer le français, alors que, désolée de le dire, tu ne le maîtrises pas. Par ailleurs, tu serais sans doute bien en peine de l'enseigner, ne serait-ce que quelque chose d'aussi basique que l'orthographe (je n'entre pas dans les domaines de spécialistes comme l'interprétation des textes ou les concepts grammaticaux). Cela ne te pose aucun problème d'évaluer ce que tu ne sais pas enseigner (et ne maîtrises pas) ? Si je comprends bien, tu évalues l'orthographe (comme tu peux, hein, à la hauteur de tes moyens), tu balances un "non acquis" (ou rouge ou...) à un élève et puis après, il doit se débrouiller avec ça : tu es inapte à lui expliquer comment mieux faire la fois suivante. C'est censé être un progrès, ça ?
Par ailleurs, admettons que le collègue d'HG évalue "faire un calcul". Ou moi, tiens. Après tout, parfois, je demande à mes élèves de calculer l'âge auquel est mort un auteur à partir de ses dates de vie. C'est bien "faire un calcul". Donc vas-y que je te valide "faire un calcul" pour tous mes Troisième. Le fait que ce calcul n'a rien à voir avec les exigences de ce niveau n'a l'air de gêner personne, dans cette histoire. En tout cas pas ma collègue d'EPS qui a évalué tous ses élèves de Troisième en "maîtrise de la langue" parce qu'ils ont arbitré un match à l'oral. La même, en lisant les sujets de brevet, qu'elle surveillait, s'est exclamée : "Rhhoooo là là ! C'est dur ! Ils doivent savoir faire tout ça ?" Ben ouais, cocotte. Mais tu prétends évaluer des élèves dans un domaine sans avoir la première idée des attendus de chaque niveau. Il est vrai que, si ma collègue faisait ce travail  et décidait d'évaluer VRAIMENT les compétences de français telles qu'on peut les définir aux différents niveaux, cela lui créerait un tel surcroît de travail qu'elle laisserait tomber vite fait bien fait. D'autant plus vite, en fait, qu'il est probable qu'elle n'y parviendrait pas, parce que pas plus que toi, elle n'est spécialiste de la langue.
Cette histoire de compétences évaluées de façon transversale est un vaste enfumage qui nie nos spécialités, notre savoir-faire, la difficulté qu'il y a à évaluer sérieusement ce qui relève de ces spécialités et à apporter une aide aux élèves quand cette évaluation est ratée. On fait croire que balancer une évaluation sur un arbitrage de match revient au même, en termes de reflet du savoir-faire de l'élève, que le fait de produire un écrit argumenté de 2 à 3 pages, réfléchir sur un texte littéraire, pratiquer l'analyse réflexive sur la langue qu'on emploie... Bref, on se ment. La vérité, c'est que tout le monde évalue n'importe quoi avec des repères totalement différents d'une matière à l'autre (et encore une fois, à moins de se doter de compétences solides dans d'autres matières, même avec de la bonne volonté, il ne peut en être autrement) et qu'on aboutit à des livrets de compétences qui n'ont aucune valeur. Tu n'as donc jamais assisté aux réunions de fin de cycle, où les professeurs de Lettres consternés assistent à la validation à tours de bras de quasi-analphabètes ? Merci toi et tous les collègues qui pensent qu'ils peuvent évaluer ce qu'ils n'enseignent pas, et ne connaissent même pas véritablement.
C'est grave, parce qu'on dévalue les diplômes, on cache la misère de nos élèves au lieu d'y remédier, cette terrible misère linguistique qui est la leur.
L'évaluation par compétences est une vaste mascarade promue par le discours creux que tu répètes. Ce système et tous ses zélateurs (dictionnaire ou ça va aller ?) sont complices d'une politique cynique qui ne se préoccupe que de réduction des coûts, ce qui rend nécessaire de masquer la réalité du niveau des élèves. L'évaluation par compétences ne vise rien d'autre, et elle y parvient très bien.


Dernière édition par V.Marchais le Dim 15 Juil - 15:26, édité 2 fois
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par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:23
Pour 12 semaines de cours nous avons quand même les élèves entre 48 et 54 heures de cours.
Orthographe, grammaire, conjugaison, rédaction, poésie … Il est quand même normal que j'aie plus de notes que le professeur de musique qui ne va avoir les élèves que 12 heures sur la même période.
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par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:26
V.Marchais a écrit:
ar_angar a écrit:Bonjour,

J'ai eu l'occasion de suivre une formation "évaluer par compétences", et voici ce que j'ai retenu (je ne sais pas si c'est bien, on n'a pas été évalués.... Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 437980826 ) :

Il ne faut évaluer que quelques compétences (2-4 max) par travail, en se disant bien que si l'on ne fait pas tout dans notre matière, d'autre le ferons dans la leur (eg : je n'ai pas évalué la compétence "faire un calcul" en math ce trimestre, c'est pas grave, cela sera fait en histoire géo, ou en physique). Il faut aussi donner aux élèves les critères d'évaluation pour le travail en cours (eg : pour ma part, cela ressemble à ceci :

Plus les choses avances, plus je met la compétence "écrire en français", car les rares phrases que j'obtient sont bourrées de fautes et donc incompréhensibles...

Le retour que j'en fait, à titre personnel, c'est qu'il faut mettre tout le monde en avant, au moins sur un point, et pouvoir leur donner leur DNB, donc faut justifier ca par des notes pas trop calamiteuses, et évaluer sur 4, c'est bien... ca cache tout !

Ton message est parfaitement révélateur des problèmes causés par l'évaluation par compétences.
Tu dis évaluer le français, alors que, désolée de le dire, tu ne le maîtrises pas. Par ailleurs, tu serais sans doute bien en peine de l'enseigner, ne serait-ce que quelque chose d'aussi basique que l'orthographe (je n'entre pas dans les domaines de spécialistes comme l'interprétation des textes ou les concepts grammaticaux). Cela ne te pose aucun problème d'évaluer ce que tu ne sais pas enseigner (et ne maîtrises pas) ? Si je comprends bien, tu évalues l'orthographe (comme tu peux, hein, à la hauteur de tes moyens), tu balances un "non acquis" (ou rouge ou...) à un élève et puis après, il doit se débrouiller avec ça : tu es inapte à lui expliquer comment mieux faire la fois suivante. C'est censé être un progrès, ça ?
Par ailleurs, admettons que le collègue d'HG évalue "faire un calcul". Ou moi, tiens. Après tout, parfois, je demande à mes élèves de calculer l'âge auquel est mort un auteur à partir de ses dates de vie. C'est bien "faire un calcul". Donc vas-y que je te valide "faire un calcul" pour tous mes Troisième. Le fait que ce calcul n'a rien à voir avec les exigences de ce niveau n'a l'air de gêner personne, dans cette histoire. En tout cas pas ma collègue d'EPS qui a évalué tous ses élèves de Troisième en "maîtrise de la langue" parce qu'ils ont arbitré un match à l'oral. La même, en lisant les sujets de brevet, qu'elle surveillait, s'est exclamée : "Rhhoooo là là ! C'est dur ! Ils doivent savoir faire tout ça ?" Ben ouais, cocotte. Mais tu prétends évaluer des élèves dans un domaine sans avoir la première idée des attendus de chaque niveau. Il est vrai que, si ma collègue faisait ce travail  et décidait d'évaluer VRAIMENT les compétences de français telles qu'on peut les définir aux différents niveaux, cela lui créerait un tel surcroît de travail qu'elle laisserait tomber vite fait bien fait. D'autant plus vite, en fait, qu'il est probable qu'elle n'y parviendrait pas, parce que pas plus que toi, elle n'est spécialiste de la langue.
Cette histoire de compétences évaluées de façon transversale est un vaste enfumage qui nie nos spécialités, notre savoir-faire, la difficulté qu'il y a à évaluer sérieusement ce qui relève de ces spécialités et à apporter une aide aux élèves quand cette évaluation est ratée. On fait croire que balancer une évaluation sur un arbitrage de match revient au même, en termes de reflet du savoir-faire de l'élève, que le fait de produire un écrit argumenté de 2 à 3 pages, réfléchir sur un texte littéraire, pratiquer l'analyse réflexive sur la langue qu'on emploie... Bref, on se ment. La vérité, c'est que tout le monde évalue n'importe quoi avec des repères totalement différents d'une matière à l'autre (et encore une fois, à moins de se doter de compétences solides dans d'autres matières, même avec de la bonne volonté, il ne peut en être autrement) et qu'on aboutit à des livrets de compétences qui n'ont aucune valeur. Tu n'as donc jamais assisté aux réunions de fin de cycle, où les professeurs de Lettres consternés assistent à la validation à tours de bras de quasi-analphabètes ? Merci toi et tous les collègues qui pensent qu'ils peuvent évaluer ce qu'ils n'enseignent pas, et ne connaissent même pas véritablement.
C'est grave, parce qu'on dévalue les diplômes, on cache la misère de nos élèves au lieu d'y remédier, cette terrible misère linguistique qui est la leur.
L'évaluation par compétences est une vaste mascarade promue par le discours creux que tu répètes. Ce système et tous ses zélateurs (dictionnaire ou ça va aller ?) sont complices d'une politique cynique qui ne se préoccupe que de réduction des coûts, ce qui rend nécessaire de masquer la réalité du niveau des élèves. L'évaluation par compétences ne vise rien d'autre, et elle y parvient très bien.
Merci Véronique !
Djogor
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Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par Djogor Dim 15 Juil - 15:28
Pour rejoindre @Elyas l'année dernière, qui était ma première année, j'en avais tellement marre que dans mes DM ils se copient les uns les autres que je leur ai donné au 3ème trimestre des DM coefficients 0. Même certains collègues ont halluciné qu'on puisse donner des DM coefficients 0. Quand mes morveux se sont plaints au PP, il leur a dit que je devais blaguer (véridique et en plus j'avais déjà des problèmes d'autorité).

Le premier DM avait une correction sur internet, certains ont fait un copié collé de la correction et n'ont pas compris pourquoi ils avaient eu 0 et se sont plaints pour un 0 coefficient 0. Je crois que le pire c'est une élève qui a non seulement copié collé la correction mais qui en plus a pris le temps de respecter exactement le même code couleur des schémas explicatifs de la correction...
J'ai aussi eu le droit à un parent d'élève qui a écrit au PP que mon DM était trop dur (il y avait quelques choses faisables et d'autres vraiment difficiles) et que par conséquent son fils ne ferait pas le devoir maison de math.
Il y a eu aussi les collègues parents d'élèves qui m'ont demandé si c'était facultatif ou pas vu que c'était coefficient 0.

Tout ça pour dire que l'obsession de la note qui sert à augmenter sa moyenne est très inquiétant. Je leur ai pourtant dit qu'on était là pour apprendre des choses, pour s'enrichir culturellement, que les mathématiques me servaient beaucoup à comprendre le monde dans lequel on vit, que les savoirs pour les notes ce n'était pas la bonne manière de penser.

Ps : Pour ceux qui se demandent. J'avais bien pris le temps de dire à quoi servait un DM coefficient 0.

V.Marchais
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Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:31
Elyas a écrit:
C'est beaucoup trop.

Au nom de quoi te permets-tu de dire cela, Elyas ? J'ai aussi une douzaine de notes par trimestre. Il y a des rédactions (si possible plusieurs), des études de textes, des dictées (pas toutes notées, mais certaines tout de même) et aussi beaucoup de petits contrôles de cours (conjugaisons, leçons de grammaire, vocabulaire...) sans lesquels les élèves apprennent beaucoup moins sérieusement.
Et j'avais tout autant de notes il y a 20 ans, quand j'ai débuté. Il n'y a aucune inflation. Seulement le besoin d'évaluer régulièrement les différents domaines de notre discipline, qui sont nombreux, en français.
V.Marchais
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par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:35
Elyas a écrit:
Au-delà de 6 ou 7 notes, la moyenne ne varie plus qu'à la marge sauf cas extrême.


Et alors ? On s'en cogne, de la moyenne. Pourquoi en faire la référence ultime ? Ce qui m'intéresse, ce sont les résultats de l'élève un par un, et son évolution. La moyenne n'est, comme son nom l'indique, qu'un indicateur moyen, à prendre avec toutes les réserves nécessaires. J'ai connu l'époque des bulletins qui faisaient apparaître, à côté de la moyenne, toutes les notes dans l'ordre chronologique. En plus, on y distinguait les différents domaines du français avec une partie grammaire, orthographe, rédaction, lecture. Je trouvais ça bien plus clair pour comprendre en un coup d'oeil le niveau d'un élève, ses réussites et ses difficultés, que les livrets actuels qui noient des choses qui n'ont rien à voir.
Elyas
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par Elyas Dim 15 Juil - 15:37
frimoussette77 a écrit:
Provence a écrit:
Elyas a écrit:

Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment.

Le contenu des apprentissages: orthographe, conjugaison, lecture, vocabulaire, rédaction... J'arrive à une quinzaine de notes nécessaires dans le trimestre, et je ne fais pas de contrôles pour remonter la moyenne... Que tu fonctionnes autrement ne signifie pas que ma façon de faire soit mauvaise...
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J'ai vu cette année un collègue qui n'avait mis qu'une note pour le trimestre Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 2314601941  et il n'avait même pas pris la peine de mettre un commentaire sur le bulletin.
Son unique note a compté plus dans la moyenne générale que mes DS à moi.  Razz 
Je sais : "on n'a pas le droit de juger le travail des collègues et ça ne me regarde pas …"
mais ça fonctionne dans les deux sens : ça ne regarde que moi si je veux bien prendre la peine de corriger autant de copies. Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 437980826

Quand on est dans un système fondée sur la moyenne des notes, une seule note est insuffisante pour légitimer la moyenne. C'est évident. Je troue l'argument mal placé. On parle de gens qui font plus de dix évaluations notées par trimestre. Par exemple, une collègue d'éducation musicale a mis 13 notes à chaque trimestre à chacune de ses classes.

On est dans une logique d'inflation de l'évaluation.
Elyas
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par Elyas Dim 15 Juil - 15:37
V.Marchais a écrit:
Elyas a écrit:
C'est beaucoup trop.

Au nom de quoi te permets-tu de dire cela, Elyas ? J'ai aussi une douzaine de notes par trimestre. Il y a des rédactions (si possible plusieurs), des études de textes, des dictées (pas toutes notées, mais certaines tout de même) et aussi beaucoup de petits contrôles de cours (conjugaisons, leçons de grammaire, vocabulaire...) sans lesquels les élèves apprennent beaucoup moins sérieusement.
Et j'avais tout autant de notes il y a 20 ans, quand j'ai débuté. Il n'y a aucune inflation. Seulement le besoin d'évaluer régulièrement les différents domaines de notre discipline, qui sont nombreux, en français.

Oui mais tes horaires ont baissé de 25%.
V.Marchais
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par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:42
Il y a donc un problème d'horaires. Pas de nombre d'évaluations en soi.
frimoussette77
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Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:44
Elyas a écrit:
frimoussette77 a écrit:
Provence a écrit:
Elyas a écrit:

Alors, s'il y a 17 évaluations comme je vois souvent pour une seule discipline sur un seul trimestre, je me demande ce qu'on évalue vraiment.

Le contenu des apprentissages: orthographe, conjugaison, lecture, vocabulaire, rédaction... J'arrive à une quinzaine de notes nécessaires dans le trimestre, et je ne fais pas de contrôles pour remonter la moyenne... Que tu fonctionnes autrement ne signifie pas que ma façon de faire soit mauvaise...
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J'ai vu cette année un collègue qui n'avait mis qu'une note pour le trimestre Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 2314601941  et il n'avait même pas pris la peine de mettre un commentaire sur le bulletin.
Son unique note a compté plus dans la moyenne générale que mes DS à moi.  Razz 
Je sais : "on n'a pas le droit de juger le travail des collègues et ça ne me regarde pas …"
mais ça fonctionne dans les deux sens : ça ne regarde que moi si je veux bien prendre la peine de corriger autant de copies. Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 437980826

Quand on est dans un système fondée sur la moyenne des notes, une seule note est insuffisante pour légitimer la moyenne. C'est évident. Je troue l'argument mal placé. On parle de gens qui font plus de dix évaluations notées par trimestre. Par exemple, une collègue d'éducation musicale a mis 13 notes à chaque trimestre à chacune de ses classes.

On est dans une logique d'inflation de l'évaluation.
13 notes quand tu as les élèves 12 heures c'est sûr que c'est beaucoup ! 13 notes quand tu as les élèves entre 48 et 54 heures, ça reste raisonnable.
V.Marchais
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Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 Empty Re: Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ?

par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:47
Arrête deux secondes de nous faire la morale, Elyas, et réfléchis juste à ceci. En français, nous travaillons :
- l'orthographe ;
- le vocabulaire ;
- la syntaxe en particulier et la rédaction en général (je suis gentille, je mets les deux ensemble) ;
- la compréhension ;
- la grammaire ;
- des connaissances précises dans les différents domaines (histoire littéraire, figures de style, concepts grammaticaux...).

Comme tu le dis toi-même, une seule note ne reflète pas grand chose. J'évalue au moins deux fois chaque domaine (dans la mesure du possible : je ne suis pas Stakhanov). Mince, nous voilà déjà à plus de 10 évaluations. Ajoute un exposé, une récitation, l'évaluation du cours qu'on choisit de fragmenter en petits contrôles réguliers plutôt qu'en un gros contrôle... On y est vite, à une douzaine de notes ou davantage.

Alors lâche-nous avec ça, et fais-nous un peu confiance. On sait ce qu'on fait, globalement. Si la majorité des professeurs de Lettres ont autant de notes, c'est pas par passion pour la correction de copies.


Dernière édition par V.Marchais le Dim 15 Juil - 15:48, édité 1 fois
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par Anaxagore Dim 15 Juil - 15:48
D'après le bréviaire du saint évaluateur c'est mal. professeur

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."

"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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par Malaga Dim 15 Juil - 15:48
Mes collègues d'anglais ont beaucoup de notes chaque trimestre parce que les élèves sont évalués très régulièrement par ce qu'elles appellent des "flash test" (ils durent cinq minutes et évaluent l'apprentissage de la leçon précédente). En fin de trimestre, elles ont donc au moins une quinzaine de notes. Leur objectif est que les élèves apprennent régulièrement leurs leçons et cela fonctionne pour un certain nombre d'élèves. Je ne vois pas en quoi il serait pertinent de les obliger à avoir moins de notes, à moins évaluer, en prenant comme prétexte que la moyenne ne bouge plus qu'à la marge en fin de trimestre. Et si le problème n'était pas les notes à l'école, mais la façon de noter ? - Page 2 3795679266

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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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par V.Marchais Dim 15 Juil - 15:49
Je sis pour le maintien des notes et la suppression des moyennes. Razz
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par Anaxagore Dim 15 Juil - 15:50
Je suis pour le maintien et le soutien. professeur

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

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par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:50
V.Marchais a écrit:Je sis pour le maintien des notes et la suppression des moyennes. Razz
Surtout pour la suppression de la moyenne générale !
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par frimoussette77 Dim 15 Juil - 15:52
Anaxagore a écrit:Je suis pour le maintien et le soutien. professeur
Je suis pour un meilleur apprentissage de la lecture et de l'écriture. Wink
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