- InvitéInvité
C'est vrai que l'idée des paliers (blason, ceinture, tricot, comme vous voulez) me paraît bien plus intéressante (par la souplesse qu'elle laisse à les progression de chacun, par l'émulation qu'elle maintient, par le caractère itératif de l'évaluation, etc.) que ce qu'on connaît actuellement. Quant à mettre ça en place, qui plus est seul, c'est une autre paire de manches...Malicou a écrit:Bonjour, je viens de passer une année avec une classe sans notes formée par des collègues volontaires (sauf quelques uns). J'ai fait un bilan à partir des questionnaires élèves puis parents. Je peux te l'envoyer par mp si tu le veux.
Je le résume en quelques mots :
- Les élèves ont pour la plupart adhéré à la classe sans notes en début d'année mais réclament le retour des notes en fin d'année.
- Les parents étaient récalcitrants car ils pensaient que cela démotiverait leurs enfants. Ils sont plus satisfaisants en fin d'année.
- Le gros problème est le logiciel (KOSMOS) qui oblige aux 4 niveaux cités par d'autres collègues : 1, 2, 3, 4 que beaucoup de professeurs ont traduit par un système de notation.
- On n'a pas vu de différences flagrantes entre les classes avec ou sans notes.
Personnellement, j'ai vraiment apprécié et je compte reconduire l'évaluation par compétences et surtout la différenciation à la rentrée prochaine. J'abandonne le 1, 2, 3, 4 au profit des ceintures de couleur. Merci Elyas -> voir ici.
- V.MarchaisEmpereur
De mon côté, voici ce que j'ai observé :
- Beaucoup d'élèves arrêtent de travailler, parce que comme le décrivent certains collègues, même si l'on peut considérer qu'il s'agit d'un biais, l'évaluation par compétences est souvent gonflée, et les élèves ne voient plus l'intérêt de faire des efforts, puisque sans ces efforts, ils atteignent dans de nombreuses matières des niveaux 2 ou 3 qui seront de toute façon convertis en niveau 3 (certificateur) en fin de cycle ;
- La plupart des parents ne comprennent plus le niveau réel de leur enfant. "Fragile", ou "jaune", ou "orange", ça veut dire quoi ? Quand on les reçoit pour leur expliquer qu'il y a de gros problèmes avec Fifille ou Fiston, ils tombent de haut. Comme soeur Anne, ils n'avaient rien vu venir ;
- Les domaines validés n'ont plus aucune signification, en particulier le domaine 1, évalué par tout le monde, sous prétexte que tout le monde cause français. J'ai raconté comment une collègue d'EPS a récemment évalué la maîtrise de la langue en 3e en faisant arbitrer un match. Alors pardon d'être mauvaise sur ce coup-là, mais franchement, vous croyez que ça veut encore dire quelque chose quand elle évalue ce peut dire un élève lors d'un match et que moi j'évalue un écrit de deux pages, avec des attentes de structuration et de lexique, et que tout ça compte exactement de la même manière ? Même si cela n'est plus reconnu par grand monde, j'estime avoir une plus grande expertise pour évaluer la maîtrise de la langue française par les élèves qu'un collègue d'EPS, de maths ou de SVT. Nous n'évaluons d'ailleurs pas du tout avec les mêmes exigences, mais tout cela est mis au même niveau, avec un objectif de sauvetage des apparences - mais des apparences seulement : un réel souci de remise à niveau en langue coûterait trop cher. L'évaluation par compétences contribue au mensonge généralisé sur le niveau des élèves, à la dévaluation des diplômes nationaux, à la fortune des certifications privées, à l'engorgement des filières STMG par des élèves à qui on a fait croire qu'ils pourraient aller au lycée alors qu'on ne leur a en fait fourni aucun des pré-requis nécessaires, et j'en passe ;
- De retour de commission d'appel, j'ajoute que ce grand mensonge est renforcé par la mise sur le même plan de compétences complètement hétérogènes. On regarde le dossier de l'élève, notamment son LSUN, et de s'exclamer : Tout de même, il a validé 4 compétences. Ben oui, mais si on regarde bien, c'est "apprendre à apprendre" (ce qui étonne un peu au regard du reste), "bouge ton corps", "être citoyen" (OK, je vous accorde que ce môme est gentil, mais est-ce vraiment ce qui nous intéresse ?) et un autre truc, mais dans le purement disciplinaire, y a rien : rien de solide sur quoi s'appuyer pour mener une scolarité, les connaissances, les méthodes sont noyées dans une usine à gaz illisible (et sans doute conçue à cette fin).
Voilà une étude faite à l'arrache, qui en vaut beaucoup d'autres.
- Beaucoup d'élèves arrêtent de travailler, parce que comme le décrivent certains collègues, même si l'on peut considérer qu'il s'agit d'un biais, l'évaluation par compétences est souvent gonflée, et les élèves ne voient plus l'intérêt de faire des efforts, puisque sans ces efforts, ils atteignent dans de nombreuses matières des niveaux 2 ou 3 qui seront de toute façon convertis en niveau 3 (certificateur) en fin de cycle ;
- La plupart des parents ne comprennent plus le niveau réel de leur enfant. "Fragile", ou "jaune", ou "orange", ça veut dire quoi ? Quand on les reçoit pour leur expliquer qu'il y a de gros problèmes avec Fifille ou Fiston, ils tombent de haut. Comme soeur Anne, ils n'avaient rien vu venir ;
- Les domaines validés n'ont plus aucune signification, en particulier le domaine 1, évalué par tout le monde, sous prétexte que tout le monde cause français. J'ai raconté comment une collègue d'EPS a récemment évalué la maîtrise de la langue en 3e en faisant arbitrer un match. Alors pardon d'être mauvaise sur ce coup-là, mais franchement, vous croyez que ça veut encore dire quelque chose quand elle évalue ce peut dire un élève lors d'un match et que moi j'évalue un écrit de deux pages, avec des attentes de structuration et de lexique, et que tout ça compte exactement de la même manière ? Même si cela n'est plus reconnu par grand monde, j'estime avoir une plus grande expertise pour évaluer la maîtrise de la langue française par les élèves qu'un collègue d'EPS, de maths ou de SVT. Nous n'évaluons d'ailleurs pas du tout avec les mêmes exigences, mais tout cela est mis au même niveau, avec un objectif de sauvetage des apparences - mais des apparences seulement : un réel souci de remise à niveau en langue coûterait trop cher. L'évaluation par compétences contribue au mensonge généralisé sur le niveau des élèves, à la dévaluation des diplômes nationaux, à la fortune des certifications privées, à l'engorgement des filières STMG par des élèves à qui on a fait croire qu'ils pourraient aller au lycée alors qu'on ne leur a en fait fourni aucun des pré-requis nécessaires, et j'en passe ;
- De retour de commission d'appel, j'ajoute que ce grand mensonge est renforcé par la mise sur le même plan de compétences complètement hétérogènes. On regarde le dossier de l'élève, notamment son LSUN, et de s'exclamer : Tout de même, il a validé 4 compétences. Ben oui, mais si on regarde bien, c'est "apprendre à apprendre" (ce qui étonne un peu au regard du reste), "bouge ton corps", "être citoyen" (OK, je vous accorde que ce môme est gentil, mais est-ce vraiment ce qui nous intéresse ?) et un autre truc, mais dans le purement disciplinaire, y a rien : rien de solide sur quoi s'appuyer pour mener une scolarité, les connaissances, les méthodes sont noyées dans une usine à gaz illisible (et sans doute conçue à cette fin).
Voilà une étude faite à l'arrache, qui en vaut beaucoup d'autres.
- V.MarchaisEmpereur
Sur l'évaluation par compétences, en particulier en français, il y avait eu une discussion intéressante ici :
https://www.neoprofs.org/t113682p50-francais-je-ne-sais-pas-evaluer-par-competences
Je remets le lien à toutes fins utiles.
https://www.neoprofs.org/t113682p50-francais-je-ne-sais-pas-evaluer-par-competences
Je remets le lien à toutes fins utiles.
- CowabungaHabitué du forum
Le "sans note" signifie généralement "système d'évaluation non chiffré ". Dans mon établissement, quand il a fallu passer aux compétences, nous avons opté pour Sacoche.
Toutes les moyennes ont plongé... (on ne pouvait plus surnoter !). Démotivation des mômes, comme dit plus haut. En 5 cinq ans, tous les profs sont revenus aux notes chiffrées.
En latin, j'ai utilisé un livret de compétences tant que mes effectifs le permettaient ; quand ils ont augmenté, c'est devenu ingérable.
Toutes les moyennes ont plongé... (on ne pouvait plus surnoter !). Démotivation des mômes, comme dit plus haut. En 5 cinq ans, tous les profs sont revenus aux notes chiffrées.
En latin, j'ai utilisé un livret de compétences tant que mes effectifs le permettaient ; quand ils ont augmenté, c'est devenu ingérable.
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- jammeNeoprof expérimenté
Cette année, nous sommes passés de 2 à 4 classes à compétence en 2de. Je me suis retrouvée avec l'une d'entre elles sans avoir été prévenue avant ou après la rentrée. Je n'étais pas très convaincue au départ.
Résultats: élèves absolument pas motivés et qui sont devenus très pénibles avec le temps car ils se fichaient complètement d'avoir une pastille rouge, jaune ou verte! Les corrections sont plus longues même en limitant le nombre de compétences évaluées. Le système n'est pas très satisfaisant car il oblige à faire un choix dans ce qui est évalué ou alors ça devient une véritable usine à gaz!
Ce système a permis au 3/4 de cette classe d'obtenir un passage en 1ère S alors que concrètement, si ils avaient eu des notes, une petite moitié y aurait accédé. Cela permet de masquer le manque de travail des élèves et leurs lacunes. Par exemple, je n'ai trouvé la possibilité de faire ressortir le fait que des élèves ne m'avaient pas rendu un devoir maison. Avec le système des notes, c'est 0 et la sanction est immédiate sur la moyenne. Là, si ce n'est pas rendu, ce n'est pas grave!
Je ne signe pas pour l'année prochaine et si on m'en impose une, je vais jouer les fortes têtes et continuer à noter.
Résultats: élèves absolument pas motivés et qui sont devenus très pénibles avec le temps car ils se fichaient complètement d'avoir une pastille rouge, jaune ou verte! Les corrections sont plus longues même en limitant le nombre de compétences évaluées. Le système n'est pas très satisfaisant car il oblige à faire un choix dans ce qui est évalué ou alors ça devient une véritable usine à gaz!
Ce système a permis au 3/4 de cette classe d'obtenir un passage en 1ère S alors que concrètement, si ils avaient eu des notes, une petite moitié y aurait accédé. Cela permet de masquer le manque de travail des élèves et leurs lacunes. Par exemple, je n'ai trouvé la possibilité de faire ressortir le fait que des élèves ne m'avaient pas rendu un devoir maison. Avec le système des notes, c'est 0 et la sanction est immédiate sur la moyenne. Là, si ce n'est pas rendu, ce n'est pas grave!
Je ne signe pas pour l'année prochaine et si on m'en impose une, je vais jouer les fortes têtes et continuer à noter.
- ernyaFidèle du forum
Cette année, je me suis retrouvée à devoir évaluer sans notes vu que je n'avais que des sixièmes et des cinquièmes et que ces deux niveaux sont sans notes chez nous (mes futurs quatrièmes n'auront eux aussi pas de notes).
Je rejoins ce qu'a dit V. Marchais sur les problèmes posés (notamment sur le fait que tout le monde peut tout évaluer et que ça donne n'importe quoi, j'avais une collègue qui évaluait les accords au sein du GN alors qu'elle n'était pas prof de français). Mon principal souci est que ça met un peu tout le monde dans le même panier. A part les très nuls et les bons, les 3/4 des élèves sont dans le jaune soit le "maîtrise fragile". Or, dans ces élèves, certains auraient 7 de moyenne et d'autres 13, ce qui n'est pas la même chose !
Pour noter une dictée ou une rédaction, ça devient assez compliqué et plusieurs items risquent de passer à la trappe.
Le seul point positif que j'y ai trouvé, c'est pour l'oral. Mes élèves n'ont jamais été autant motivés pour passer à l'oral sans brouillon que depuis qu'on fonctionne en compétences et que je leur dis "si tu passes avec tes notes, tu ne pourras pas avoir acquis".
Je rejoins ce qu'a dit V. Marchais sur les problèmes posés (notamment sur le fait que tout le monde peut tout évaluer et que ça donne n'importe quoi, j'avais une collègue qui évaluait les accords au sein du GN alors qu'elle n'était pas prof de français). Mon principal souci est que ça met un peu tout le monde dans le même panier. A part les très nuls et les bons, les 3/4 des élèves sont dans le jaune soit le "maîtrise fragile". Or, dans ces élèves, certains auraient 7 de moyenne et d'autres 13, ce qui n'est pas la même chose !
Pour noter une dictée ou une rédaction, ça devient assez compliqué et plusieurs items risquent de passer à la trappe.
Le seul point positif que j'y ai trouvé, c'est pour l'oral. Mes élèves n'ont jamais été autant motivés pour passer à l'oral sans brouillon que depuis qu'on fonctionne en compétences et que je leur dis "si tu passes avec tes notes, tu ne pourras pas avoir acquis".
- InvitéInvité
C'est-à-dire ? Saurais-tu expliquer pourquoi et si tu as envisagé des adaptations ?Cowabunga a écrit:Le "sans note" signifie généralement "système d'évaluation non chiffré ". Dans mon établissement, quand il a fallu passer aux compétences, nous avons opté pour Sacoche.
Toutes les moyennes ont plongé... (on ne pouvait plus surnoter !). Démotivation des mômes, comme dit plus haut. En 5 cinq ans, tous les profs sont revenus aux notes chiffrées.
En latin, j'ai utilisé un livret de compétences tant que mes effectifs le permettaient ; quand ils ont augmenté, c'est devenu ingérable.
A l'usage, je suis resté sceptique face à l'évaluation par compétences (avec positionnement jséplutrokoi) ; en suivant les principes qu'on m'a énoncés dans ma formation, j'ai fini par me retrouver à évaluer quatre ou cinq "items" disons par évaluation et à aboutir à une mosaïque de couleurs sans queue ni tête et très éloignée de mon appréciation intérieure de la copie dans son ensemble. En définitive, les élèves n'y voyaient pas plus clair que moi et tout ça ne valait guère plus qu'un pet de lapin.
Après errances, j'ai fini par définir de grandes compétences et établir pour chacune des paliers cumulatifs, ce qui a grandement facilité l'affaire. On ne m'enlèvera pas de l'idée que même alors, on manque de nuances et ce manque peut s'avérer cruel pour des élèves fragiles mais désireux de bien faire.
- lemigouNiveau 6
Voilà le rapport de l'université Laval au Quebec sur le Renouveau pédagogique et l'enseignement par compétences :
http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/recherche_evaluation/Rapport_ERES.pdf
Je crois que c'est l'étude la plus complète et la plus "scientifique" sur le sujet...
http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/recherche_evaluation/Rapport_ERES.pdf
Je crois que c'est l'étude la plus complète et la plus "scientifique" sur le sujet...
- SheldonNiveau 9
Cowabunga a écrit:Le "sans note" signifie généralement "système d'évaluation non chiffré ".
Mais au final, on a une couleur par exemple, ce qui revient à avoir une note de 1, 2, 3 ou 4.
Ça reste donc chiffré, indirectement.
@lemigou Merci pour le lien sur le Québec, c'est ce que je cherchais !
Reste à parcourir les 113 pages...
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" En tant que Physicien, j'ai une connaissance étendue de l'Univers et de tout ce qu'il contient." - Moi
- V.MarchaisEmpereur
Moi, ça me fait mal de me dire que des gens capables d'écrire ceci (capture d'écran faite sur notre ENT) se jugent compétents pour évaluer la maîtrise de la langue.
- InvitéInvité
V.Marchais a écrit:Moi, ça me fait mal de me dire que des gens capables d'écrire ceci (capture d'écran faite sur notre ENT) se jugent compétents pour évaluer la maîtrise de la langue.
Il y a quatre C après le S ? Ventrebleu mais oui, j'ai oublié la culture dans le bordel !
Ô divinité des compétences, que tu sois dieu ou déesse, j'ai blasphémé.
- ElyasEsprit sacré
Je vais me répéter mais si on met en place une évaluation par compétences sans système de tâches complexes, sans échelles descriptives mais avec des tas de micro-items, on fait n'importe quoi. Et c'est souvent le cas.
Si on évalue par compétences, on travaille avec la logique de cette approche.
Si on évalue par compétences, on travaille avec la logique de cette approche.
- ylmExpert spécialisé
Et il me semble qu'il y en a beaucoup dans ce fil qui confondent évaluation sans note et évaluation par compétences.
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- lou gaiaNiveau 5
Dans mon futur collège, c'est sans note avec compétence, sauf une minorité qui fait les deux. Garde t-on encore la liberté d'évaluer alors que les compétences nous sont de plus en plus imposées ? J'angoisse déjà pour septembre, de devoir créer des échelles descriptives, refaire tous mes devoirs et mes activités (du coup il faut intégrer les compétences dans nos cours pour être cohérent ?) alors que je venais tout juste d'avoir tous les niveaux et que mes cours tenaient la route. (sauf ajustements en géo et EMC pour actualiser)
Je souhaite conserver ma liberté d'évaluer comme je le pense, du moment que je justifie bien les résulats de chaque élève et que je donne des conseils pour progresser. A la limite, je pensais convertir en compétence pour la forme. (un élève qui obtient régulièrement 8/20, quoi mettre d'autre que fragile dans quelques items, là où il manque le plus de points ?) Est ce possible ?
Je souhaite conserver ma liberté d'évaluer comme je le pense, du moment que je justifie bien les résulats de chaque élève et que je donne des conseils pour progresser. A la limite, je pensais convertir en compétence pour la forme. (un élève qui obtient régulièrement 8/20, quoi mettre d'autre que fragile dans quelques items, là où il manque le plus de points ?) Est ce possible ?
- SheldonNiveau 9
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- MalicouNiveau 8
Il ne faut pas se leurrer, notes ou pas, ça ne change pas radicalement les élèves et leur travail. Notre exigence, notre cohérence, notre bienveillance, notre passion (sans parler du contexte familial des élèves) sont des leviers de la réussite des élèves.
Avoir une classe sans notes m'a surtout permis de me remettre en question et de répondre (au moins en partie) à certaines questions comme :
- Que fait-on des élèves excellents et rapides ?
- Comment motiver ceux qui ont 5 de moyenne ?
- Comment mettre l'accent sur leurs progrès plus que sur la note ?
- Comment faire en sorte qu'un contrôle raté (donc que des compétences non acquises) soit retravaillé ?
etc ...
Avoir une classe sans notes m'a surtout permis de me remettre en question et de répondre (au moins en partie) à certaines questions comme :
- Que fait-on des élèves excellents et rapides ?
- Comment motiver ceux qui ont 5 de moyenne ?
- Comment mettre l'accent sur leurs progrès plus que sur la note ?
- Comment faire en sorte qu'un contrôle raté (donc que des compétences non acquises) soit retravaillé ?
etc ...
- ylmExpert spécialisé
Non. On peut très bien évaluer des compétences avec des notes, comme on peut très bien évaluer des savoir-faire avec une grille descriptive.
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- Robin54Niveau 7
V.Marchais a écrit:Robin, tu évalues par compétences au lycée ?
Hélas, oui, ça a été une grande souffrance !!
V.MARCHAIS, encore une fois je souscris à tes analyses.
- Ajonc35Sage
C'est exactement ce que j'essaie, en vain , d'expliquer à un de mes collègues expert de tout , surtout quand cela concerne nos classes de collège mais n'appliquant rien puisqu'il enseigne en lycée.Sheldon a écrit:Cowabunga a écrit:Le "sans note" signifie généralement "système d'évaluation non chiffré ".
Mais au final, on a une couleur par exemple, ce qui revient à avoir une note de 1, 2, 3 ou 4.
Ça reste donc chiffré, indirectement.
..
C'est le même qui nous explique la classe inversée mais qui écrit des "bouquins", "un truc qui ne devrait plus exister", dans sa spécialité.
- ElyasEsprit sacré
Ajonc35 a écrit:C'est exactement ce que j'essaie, en vain , d'expliquer à un de mes collègues expert de tout , surtout quand cela concerne nos classes de collège mais n'appliquant rien puisqu'il enseigne en lycée.Sheldon a écrit:Cowabunga a écrit:Le "sans note" signifie généralement "système d'évaluation non chiffré ".
Mais au final, on a une couleur par exemple, ce qui revient à avoir une note de 1, 2, 3 ou 4.
Ça reste donc chiffré, indirectement.
..
C'est le même qui nous explique la classe inversée mais qui écrit des "bouquins", "un truc qui ne devrait plus exister", dans sa spécialité.
Ce n'est pas exactement vrai. Beaucoup de collègues pensent que les 4 positionnements = notes sur une plus petite échelle de degré et se demandent que faire des élèves qui auraient eu 8/20 (lu sur ce fil, par exemple).
Le truc est que ce positionnement est lié à l'approche par compétences qui se fonde sur des évaluations par tâches complexes. Ce n'est pas un transfert de la note sur 20 divisée par 5 mais une autre approche : on a insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant (expert selon certains logiciels) dans ses compétences selon ce qu'on a mis en œuvre dans sa tâche complexe.
La plupart des témoignages lus par ici par rapport aux "classes sans notes" montrent surtout qu'on tente d'enfoncer des vis avec des marteaux. Cela ne peut pas fonctionner. Soit on bascule dans un enseignement correspondant à la démarche des compétences soit on fait n'importe quoi et il ne faut pas s'étonner que les élèves décrochent.
Pour ma part, j'évalue par ceintures (par paliers d'apprentissage si on préfère). C'est encore un autre système d'évaluation. Mes élèves bossent encore en ce moment et ils ont bien compris qu'il y a un objectif à atteindre sinon c'est que ça ne va pas. Je n'ai pas de moyenne, j'ai des apprentissages à maîtriser. Mes cours sont fondés sur l'entraînement et l'apprentissage des leçons de toute l'année. Ils passent la ceinture qu'ils veulent quand ils veulent. Mes élèves les plus compétitifs partent sur les ceintures de très haut niveau alors que les autres avancent à leur rythme vers les ceintures d'objectifs de l'année.
Un système d'évaluation par lui-même n'est ni bon, ni mauvais. C'est ce qu'on en fait qui change les choses. Cependant, actuellement, par pression, résistance ou volonté de bien faire sans formation, c'est le règne du gloubi-boulga informe et inefficace.
- Ajonc35Sage
Elyas a dit:
"Un système d'évaluation par lui-même n'est ni bon, ni mauvais. C'est ce qu'on en fait qui change les choses. Cependant, actuellement, par pression, résistance ou volonté de bien faire sans formation, c'est le règne du gloubi-boulga informe et inefficace."
Il serait temps que les responsables (où?) s'en rendent compte.
"Un système d'évaluation par lui-même n'est ni bon, ni mauvais. C'est ce qu'on en fait qui change les choses. Cependant, actuellement, par pression, résistance ou volonté de bien faire sans formation, c'est le règne du gloubi-boulga informe et inefficace."
Il serait temps que les responsables (où?) s'en rendent compte.
- ElyasEsprit sacré
Ajonc35 a écrit:Elyas a dit:
"Un système d'évaluation par lui-même n'est ni bon, ni mauvais. C'est ce qu'on en fait qui change les choses. Cependant, actuellement, par pression, résistance ou volonté de bien faire sans formation, c'est le règne du gloubi-boulga informe et inefficace."
Il serait temps que les responsables (où?) s'en rendent compte.
On ne peut pas nier non plus aussi un refus d'une partie du terrain sur la question de partir en formation sur le sujet. Les formations sur l'évaluation sont les plus compliquées parce qu'elles mettent sur le tapis toute l'identité professionnelle.
- InvitéInvité
C'est ainsi que j'ai toujours été évalué, quoique de façon "chiffrée"...Elyas a écrit:Le truc est que ce positionnement est lié à l'approche par compétences qui se fonde sur des évaluations par tâches complexes. Ce n'est pas un transfert de la note sur 20 divisée par 5 mais une autre approche : on a insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant (expert selon certains logiciels) dans ses compétences selon ce qu'on a mis en œuvre dans sa tâche complexe.
Et je savais très bien si c'était insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant : pas besoin de pastille verte, rouge ou vert rubescent.
- ElyasEsprit sacré
Nizab a écrit:C'est ainsi que j'ai toujours été évalué, quoique de façon "chiffrée"...Elyas a écrit:Le truc est que ce positionnement est lié à l'approche par compétences qui se fonde sur des évaluations par tâches complexes. Ce n'est pas un transfert de la note sur 20 divisée par 5 mais une autre approche : on a insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant (expert selon certains logiciels) dans ses compétences selon ce qu'on a mis en œuvre dans sa tâche complexe.
Et je savais très bien si c'était insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant : pas besoin de pastille verte, rouge ou vert rubescent.
Tu fais ce que tu veux. Après, il y a le souci de l'outil utilisé pour transmettre le résultat des évaluations.
- InvitéInvité
Ça y est je ne comprends plus rien.Elyas a écrit:Nizab a écrit:C'est ainsi que j'ai toujours été évalué, quoique de façon "chiffrée"...Elyas a écrit:Le truc est que ce positionnement est lié à l'approche par compétences qui se fonde sur des évaluations par tâches complexes. Ce n'est pas un transfert de la note sur 20 divisée par 5 mais une autre approche : on a insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant (expert selon certains logiciels) dans ses compétences selon ce qu'on a mis en œuvre dans sa tâche complexe.
Et je savais très bien si c'était insuffisant, fragile, satisfaisant ou très satisfaisant : pas besoin de pastille verte, rouge ou vert rubescent.
Tu fais ce que tu veux. Après, il y a le souci de l'outil utilisé pour transmettre le résultat des évaluations.
Ce qui importe, dans l'outil en question, n'est-ce pas que chacun sache où il en est et ce qu'il doit faire pour n'y pas rester ?
- CowabungaHabitué du forum
ylm a écrit:Non. On peut très bien évaluer des compétences avec des notes, comme on peut très bien évaluer des savoir-faire avec une grille descriptive.
+1
Comme l'a dit Elyas plus haut, évaluer des compétences signifie modifier ses pratiques en classe. C'est la raison pour laquelle, dans mon collège, nous sommes revenus aux notes : nos pratiques n'avaient pas changé.
Notes et compétences ne sont pas opposées. Je répète "sans notes" signifie " évaluation non chiffrée " . Si elle est imposée, si elle n'émane pas de l'équipe pédagogique, elle n'a ni sens ni avenir. Parfois, elle est même plus violente qu'une note.
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