quelles questions posez-vous aux élèves pour aborder un texte ?

Tout est dans le titre ; cette année, pour aller dans le sens de ces fameux nouveaux programmes, j'aimerais ne pas précipiter les élèves dans le questionnaire qui accompagne le texte mais plutôt les laisser s'exprimer spontanément. Le problème est que certaines classes bloquent parfois devant le texte. Y aurait-il des questions "magiques" à leur poser ?

Après la lecture, je dis : "je vous écoute". Et ils me parlent de leurs premières impressions sur le texte. Souvent, on arrive petit à petit à ce que je voulais leur montrer...

Qu'est-ce que vous en pensez ?
Qu'avez vous à dire ?
Quelle impression vous a fait ce texte ?

Si ça bloque, je propose mon premier axe d'étude pour les lancer et je pose des questions plus précises.

Pareil !
"Qu'avez-vous compris?". Cela part sur de la paraphrase (euh, disons de la reformulation) et tu peux les questionner à partir de là: sentiments des personnages, intrigue qui se noue, ... que sais-je!

J'avoue que je me lance directement dans les questions, même si les premières questions sont toujours de l'ordre de la paraphrase. Je me méfie du ressenti des élèves sur un texte et j'ai peur que cela ne déborde. Pour les petites classes j'ai des doutes . Peut-être devrais-je néanmoins essayé. Est-ce une méthode IUFM?

Il ne faut pas avoir peur de déborder : c'est peut-etre le seul moment où les élèves parlent vraiment de ce qu'ils ont ressenti et qu'ils cherchent naturellement à expliquer pourquoi ils ont ressenti cela.
Je trouve que c'est un moment très important et très enrichissant.
Parfois, on est meme surpris de la réponse. Par exemple, lorsque j'ai fait analyser le tableau de Géricault, Le Radeau de la Méduse à mes 4e, j'ai eu " c'est choquant". Ensuite, on discute pour savoir ce qui les a choqués.
(Maintenant, il est vrai que cela ne marche pas aussi bien dans tioutes les classes).

MS a écrit: Est-ce une méthode IUFM?

Je ne peux pas dire que j'ai appris ça avec l'IUFM, loin de là !
C'est ce que j'ai fini par faire en fin d'année et cela marchait beaucoup beaucoup mieux.
Maintenant, ta remarque sur les petites classes est juste mais ils le font beaucoup au primaire...parler sur ce qu'ils ont compris du texte avant d'aller dans le détail. Cela permet l'échange et de vérifier qu'il n'y a pas de contresens majeur.

Moi, je n'ose pas encore me lancer dans le "Alors, vos réactions?". Pour l'instant, comme MS, je pose mes questions de préparation. Faut dire aussi que j'ai peur de pas finir. Mais mes premières questions en général tournent autour des personnages, du cadre spatio-temporel, du genre du texte...

Tu peux commencer par des questions "génériques":
- le titre
- l'auteur
- la date d'écriture (confondent date d'écriture et d'édition), donc le siècle (ça c'est pas du luxe!!)
- est-ce que c'est un roman, du théâtre?

et après tu enchaînes par "et pour ce qui est de ce que vous avez lu, qu'avez-vous compris?"

Et là, ils te parlent de bouts d'intrigue, des personnages (moi je note au tableau).

Et tu construis ta séance à partir de leurs remarques. "Tiens vous m'avez dit que machin est comme ça"...et vlan, tes petites questions.

Mais si tu ne te sens pas à l'aise comme ça, il vaut mieux que tu restes avec ce que tu as l'habitude de faire.

Circé a écrit:Tu peux commencer par des questions "génériques":
- le titre
- l'auteur
- la date d'écriture (confondent date d'écriture et d'édition), donc le siècle (ça c'est pas du luxe!!)
- est-ce que c'est un roman, du théâtre?

C'est que j'avais fait pendant un bon trimestre, lors de ma première année, et ce rituel gonflait les élèves parce qu'on ne rentrait pas directement dans le texte. En même temps, je pense que je gonflais les élèves.
Maintenant, après avoir lu le texte, je demande aux élèves ce qu'ils ont compris ou moins compris, s'ils ont des remarques à formuler ou des questions à poser. Parfois, leurs interventions permettent d'enclencher l'étude du texte, sinon je me rabats sur mon questionnaire.

OK mais quand on demande aux élèves s'ils ont compris, ils répondent toujours OUI. D'où ma suspicion à l'égard de cette entrée en matière.

C'est pour ça que je ne demande pas si ils ont compris mais ce qu'ils ont compris.

charlottofraise a écrit:

Circé a écrit:Tu peux commencer par des questions "génériques":
- le titre
- l'auteur
- la date d'écriture (confondent date d'écriture et d'édition), donc le siècle (ça c'est pas du luxe!!)
- est-ce que c'est un roman, du théâtre?

C'est que j'avais fait pendant un bon trimestre, lors de ma première année, et ce rituel gonflait les élèves parce qu'on ne rentrait pas directement dans le texte. En même temps, je pense que je gonflais les élèves.
Maintenant, après avoir lu le texte, je demande aux élèves ce qu'ils ont compris ou moins compris, s'ils ont des remarques à formuler ou des questions à poser. Parfois, leurs interventions permettent d'enclencher l'étude du texte, sinon je me rabats sur mon questionnaire.

C'est rigolo parce que ça m'a fait le même truc!
Après, j'ai pris la solution qu'un élève présente le texte "il s'agit de blabla, écrit par machin en telle année, tel siècle, il s'agit de"...une phrase et hop, on fonce direct...parce que je trouve aussi qu'on ne rentre pas assez vite dans le texte...mais cette première phase les aide peut-être aussi à présenter le texte et à ne pas confondre le nom de l'éditeur et celui de l'auteur!

En général, on lit le texte et je leur dis "j'écoute vos questions, vos commentaires, vos impressions". Avec les 3èmes, un peu muets, les flemmards avaient compris qu'il valait mieux avoir des choses à dire à ce moment-là, sinon, je sortais les questions à rédiger.

MS a écrit:OK mais quand on demande aux élèves s'ils ont compris, ils répondent toujours OUI. D'où ma suspicion à l'égard de cette entrée en matière.

Avec mes élèves, c'est l'inverse. Première réaction : "J'ai riiiiiiiiiien compris!"
Et si je leur demande ce qu'ils ont ressenti : "Ben rien !"
Je crois que certains "ressentent" quelque chose mais n'oseront jamais le dire devant les potes !

Je ne leur demande pas s'ils ont compris mais ce qu'ils ont compris et à ceux qui répondaient en début d'année qu'ils n'avaient rien compris, je leur posais 2/3 questions simples qui leur démontraient que oui, ils avaient bien compris quelque chose...peut-être pas grand-chose pour eux, mais pas rien.

D'ailleurs, que faire quand ils n'ont rien compris ? Je suis toujours destabilisée lorsqu'ils disent ça (" Bah, il suffit de lire, c'est pas du chinois ! " ). Evidemment, je ou un élève reformule, mais à quoi ça sert ? Est-ce que ça les fait vraiment progresser pour lire un autre texte ?

Dans ce cas, je leur demande ce qu'ils n'ont pas compris ou pourquoi ils n'ont pas compris et on part de là. S'ils n'ont pas compris le texte à cause d'une chronologie bouleversée par exemple, on s'efforcera de relever par exemple les indices de temps pour reconstituer le sens du texte. Et dans la synthèse, on notera qu'un récit complexe peut effectivement comprendre un retour en arrière etc.

Pour ma part, on lit le texte ensemble, on le cache et je leur demande ce qu'ils ont compris ou retenu... même si ce n'est qu'un détail.
Ils confrontent leurs avis et ensuite on retourne le texte pour vérifier les dires des uns et des autres. Quand on a bien "débrousaillé" le texte, on passe aux questions.
On a parfois répondu à certaines lors du "débroussaillage".
Dans ce cas, je peux leur demander de répondre seuls à certaines déjà vues. On se concentre alors sur la manière de rédiger la réponse et de la jsutifier.
c'est une chose d'expliquer la réponse mais il est parfois bien difficile de la mettre par écrit
On alterne ainsi, écrit et oral...

Ces questions générales sont intéressantes pour aborder un texte. Je procède régulièrement comme ça, ce qui fait que le plus souvent les questions que j'ai préparées pou faire une lecture analytique ne me servent plus à rien et c'est souvent les cours les plus "brouillon" qui aboutissent le mieux.
Arrivez-vous à concilier impressions sur le texte et lecture analytique?

Il me semble que le terme lecture analytique prend tou son sens au lycée mais bien moins au collège.
C'est plus de la compréhension à objectifs précis que de la lecture analytique, non?

touby a écrit:Après la lecture, je dis : "je vous écoute". Et ils me parlent de leurs premières impressions sur le texte. Souvent, on arrive petit à petit à ce que je voulais leur montrer...

Même chose. Je parle d'hypothèses de lecture.
Quand ils sèchent, je leur demande en quoi ce texte a une place dans la séquence.
Et comme souvent ce sont les mêmes quiparticipent, il m'arrive de leur donner deux min pour noter des idées sur leur cahier de brouillon, avant qu'on mette en commun les idées.

moi a écrit:Il me semble que le terme lecture analytique prend tou son sens au lycée mais bien moins au collège.
C'est plus de la compréhension à objectifs précis que de la lecture analytique, non?

Entièrement d'accord, au collège, surtout dans les petites classes, l'objectif premier est la compréhension. L'analyse avec des axes de lecture, j'ai essayé et ça se casse vite la figure, pour le coup, je pose les questions en suivant l'ordre du texte, les élèves sont moins perdus.

Donc si je vous suis bien, concrètement sur une analyse de texte, vous faites 2/3 d'oral 1/3 d'écrit ou moins ? plus ? alternance oral / écrit ou tout oral et synthèse écrite à la fin de l'heure ???


Je fais beaucoup écrire mes élèves... j'ai l'impression parfois que c'est "trop" (enfin, si on veut) mais il m'est impossible de ne pas avoir de trace écrite ! j'aurai l'impression (c'est un ressenti) de ne pas avoir travaillé vraiment, mais avoir juste papoté....


(des fois, j'ai honte, en postant, en vous lisant, j'me dis que je sais plus faire cours....)

Après éclaircissements vocabulaire...
Qu'est ce que vous en pensez?
Sujet? Ce qu'on en dit?
Lien avec notre séquence?
Expliquez moi tout!!!