Parcoursup : les résultats

Merci pour ce partage, Cunégonde.

Cleroli a écrit:

Tem-to a écrit:Nous avons décidé de lui laisser sa chance, il le mérite et a déjà eu l'occasion de nous surprendre.

Justement, laissons aussi ce droit à nos élèves, non ?

Ils ont tous leur chance. Les études supérieures ne sont interdites à personne, que je sache.

kero a écrit:

Cleroli a écrit:

Tem-to a écrit:Nous avons décidé de lui laisser sa chance, il le mérite et a déjà eu l'occasion de nous surprendre.

Justement, laissons aussi ce droit à nos élèves, non ?

Ils ont tous leur chance. Les études supérieures ne sont interdites à personne, que je sache.

Bien sûr. Il y a néanmoins un certain réalisme à prendre en considération. Cela me fait penser à l'investissement affectif des parents dont parlait, plus haut, un néo. Bien sûr qu'il y en a un, je n'arrive pas à envisager qu'il puisse ne pas y en avoir. Le tout est, qu'à l'âge des terminales, cet investissement ait cessé d'être fusionnel si jamais il a pu l'être. Pas toujours simple, en fait.

Verdurette a écrit:Sauf que tous les parents ne sont pas matheux ... si j'aide ma fille, c'est plus en partageant avec elle mes connaissances historiques, littéraires ou artistiques.  Je l'ai suivie en maths jusqu'au collège, après j'ai lâché l'affaire. J'ai eu un niveau correct au lycée  (17 au bac D 1978) mais voila, c'est trèèèès loin, et je n'ai plus cette pratique.
Donc on serait en droit d'attendre une formation de base convenable, même sans les parents.
(Notons que dans le 1er degré, le ministère a demandé qu'on axe les formations pédagogiques sur les fondamentaux, et notamment sur les maths, et certains syndicats et collègues sont montés au créneau en disant que c'était une atteinte à la liberté pédagogique, qu'il fallait laisser les formations s'adapter aux différents terrains, et aux "projets". Un projet, ça peut être passionnant, mais ça ne peut pas remplacer une formation solide en maths.)

Pareil. Quand je vois mon père, chercheur en physique, qui a poussé les hauts cris en découvrant tout ce que mon fils n'avait pas vu avant la prépa... "Si j'avais su, je le lui aurais appris"... J'espère qu'il va se rattraper cet été. Ce n'est pas faute d'avoir demandé de l'aide mais moi autant je peux les récupérer en matières littéraires, autant en maths physique je suis impuissante. Et je vois bien qu'il y a des choses qu'il ne rattrapera jamais. Je pense qu'il pourra faire une petite école d'ingénieur, mais qu'il aurait sans doute pu aller plus loin, mieux surveillé et coaché en matières scientifiques.

Et par contre quand je vois mon numéro 2 qui veut faire hypokhâgne, dévore ma bibliothèque (y compris les critiques et les synthèses que j'ai découvertes en fac ou prépa concours) je me dis qu'il partira avec une jolie longueur d'avance sur ses pairs (il est déjà le meilleur en français, il est le seul à avoir pu continuer le latin car sa mère l'a inscrit au CNED). Le système est de plus en plus inégalitaire.

Aliceinwonderland a écrit:Le système est de plus en plus inégalitaire.

+1

La synthèse de l'étude de l'OCDE ne s'intéresse qu'au niveau d'instruction moyen des parents. Effectivement cela pourrait être intéressant de regarder le niveau d'instruction en mathématiques des parents, mais cela me semble extrêmement complexe à réaliser sur le plan méthodologique.

Ce qu'il faut retenir, c'est que l'augmentation des inégalités pénalise la croissance économique, car les plus modestes ont alors tendance à sous-investir dans leur capital humain (notamment dans l'éducation). Ce phénomène est particulièrement visible aux Etats-Unis où l'enseignement supérieur est très onéreux. Les plus modestes décident alors de ne pas "investir" dans des études supérieures (et s'endetter jusqu'au cou), ce qui peut se traduire par un déficit de compétences sur le marché du travail par la suite, avec des effets négatifs sur la croissance économique (les entreprises qui ont des activités à très forte valeur ajoutée sont généralement implantées dans des bassins d'emploi où elles trouvent les compétences nécessaires à leur production). C'est aussi valable dans le domaine de santé : renoncer à se soigner c'est devenir potentiellement un travailleur moins productif (oui je sais l'économie c'est pour les affreux )

Cette étude montre en fait l'importance de l'investissement public dans l'éducation. Elle se fonde sur des éléments qualitatifs (le niveau en maths) et non quantitatifs (par exemple 80% d'une classe d'âge au bac sans distinction de niveau).

Un taux d'échec très important en L1, c'est de l'argent jeté par les fenêtres. Il faut donc s'intéresser aux aspects qualitatifs de cet investissement public.

Le sujet des maths est de nouveau mentionné ici. Pour ne pas faire du hors sujet, je propose de discuter ici: https://www.neoprofs.org/t118209-plus-de-50-d-eleves-peuvent-etre-bons-en-maths-et-preparer-bac-s#4453431
J'ai cité 2 message d'ici là-bas.

C'était le feuilleton de l'été 2017 : des jeunes bacheliers et bachelières qui découvraient avec effroi que leur place à l'université, pourtant censément ouverte à toutes et tous, n'était plus garantie. En cause : le système d'admission post-bac, APB, qui gérait les demandes des lycéen.nes dans le supérieur. Dans les filières universitaires en tension, le tirage au sort départageait les candidatures.
[...]
Mais pourquoi les médias s'étaient-ils soudain penchés sur la question ? Car les années précédentes, de nombreux candidats et candidates restaient déjà sur le carreau.

https://www.arretsurimages.net/articles/un-an-avant-parcoursup-le-scandale-monte-en-epingle-du-tirage-au-sort

J'ai l'impression que ça stagne un peu là? Plus ca va aller, moins ça va évoluer?

L'état des choses :

Merci! Sympa le graphe !

On dirait que tout se stabilise effectivement :/

Pour l'instant ça fait beaucoup de candidats sur le carreau ........

"Candidats avec rien" ^^
:dehors2:

Puisque je suis de passage, j'en profite pour vous remercier de vos messages explicatifs : depuis le collège, c'est ici que je viens me renseigner sur Parcoursup et tout ce qu'il implique...

Sur l'autocensure, l'orientation selon le genre, l'accès aux études de droit:

http://www.laviedesidees.fr/Le-Parcoursup-des-filles.html

Pour les spécialistes...
https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/informatique/bac-2018-l-algorithme-de-parcoursup-explique-par-les-deux-chercheurs-qui-l-ont-concu_124407

pop a écrit:J'ai l'impression que ça stagne un peu là? Plus ca va aller, moins ça va évoluer?

Mais non : là, on entre dans le troisième tour de Roland Garos et les matchs de préparation au mondial débutent, c'est juste qu'on passe à un autre marronnier.

Plus sérieusement, je suis retourné voir les dates des réponses données par APB en 2017.

Du 8 juin au 13 juin 2017 : première phase d'admission
Du 26 juin au 1er juillet 2017 : deuxième phase d'admission
Du 14 juillet au 19 juillet 2017 : troisième phase d'admission
Du 27 juin au 25 septembre : procédure complémentaire

On voit que tout se décantait beaucoup plus tard.

On ne tirera le bilan de tout ça qu'en juillet voir septembre. (C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses.) Mais au doigt mouillé, je dirais qu'on peut supposer deux conséquences possibles.

1) Certains candidats fragiles accepteront prématurément ce qu'ils ont alors qu'attendre plus (type fin juin) pourrait leur permettre d'obtenir mieux.

2) Certaines formations non-sélectives pourraient bien tenter de le devenir en jouant sur la longueur des listes d'attentes, en espérant que le point 1 se réalise.

L'an dernier les élèves révisait jusqu'au 8 juin sereinement soit jusqu'à bac - 8 jours.
Là ils sont totalement déstabilisés ou stressés pour un grand nombre d'entre eux depuis le 22 mai soit bac - 27 jours ... :decu:

Prezbo a écrit:

1) Certains candidats fragiles accepteront prématurément ce qu'ils ont alors qu'attendre plus (type fin juin) pourrait leur permettre d'obtenir mieux.
 

Je ne pige pas. Les candidats qui répondent "oui" à une formation ne sont pas pour autant obligés de renoncer à leurs vœux en attente, que je sache.

Hélips a écrit:
Je ne pige pas. Les candidats qui répondent "oui" à une formation ne sont pas pour autant obligés de renoncer à leurs vœux en attente, que je sache.

Pas obligés, non.

Parcoursup réinstaure de l'aléatoire humain là où les désistements étaient gérés auparavant automatiquement grâce à l'ordonnancement des vœux. C'est d'ailleurs un des buts, si on en croit ses concepteurs.

Je pense qu'à un moment (mais quand ?), l'Etat donnera des consignes aux universités et sans doute même à certaines grandes écoles pour qu'elles acceptent plus d'étudiants que ce qu'elles avaient prévu. Et ne communiquera sans doute pas là-dessus.
La gageure, c'en est une vraie, est de maintenir les élèves de terminales motivés.
Et sur qui ça retombe... ? Bon courage à tous.

Parcoursup réinstaure de l'aléatoire humain là où les désistements étaient gérés auparavant automatiquement grâce à l'ordonnancement des vœux. C'est d'ailleurs un des buts, si on en croit ses concepteurs.

Je dirais plutôt qu'il instaure de l'aléatoire humain là où dans APB, la part aléatoire était gérée par l'algorithme (car même avec la hiérarchie des vœux, il fallait une part d'aléatoire pour départager).

Le vrai sujet, au fond, n'est pas parcoursup, qui n'est rien d'autre qu'une interface qui gère la tuyauterie. Le vrai sujet est que:
- les fac sont mises en position de devoir classer leurs dossiers
- on voit plus clairement la tambouille interne qui auparavant était invisible

Call_BB5A a écrit:
Le bon apprentissage des mathématiques dépend surtout de l'environnement côtoyé.

Lorsque l'environnement est :
* anxiogène : manque d'argent à la fin du mois, chômage des parents, séparation, divorce, ...
* peu structuré : règles de vie familiales inexistantes, sans contraintes, parents donnant le mauvais exemple, ...
* pauvre intellectuellement : aucun échange familial, télévision à outrance, ordinateur et console uniquement destinés à jouer, ...
* exclusivement auto-centré : smartphone/réseaux sociaux cloisonnants, mauvaise hygiène de vie, ...
cela ne favorise pas l'apprentissage, le goût de l'effort, ni la mémorisation à long terme, qui sont pourtant indispensables à la réussite en mathématique.

L'école doit aujourd'hui lutter bien plus que par le passé, pour combattre ces effets qui touchent essentiellement les familles défavorisées, malheureusement de plus en plus nombreuses en raison de la paupérisation de la société.

PS : Ne parlons pas des effets délétères des écrans à long terme, de l'effet Flynn, ni des perturbateurs endocriniens, ...

Je suis assez d'accord avec ceci.

Honnêtement, je connais peu de parents, même "matheux" de formation, qui assurent un cours de maths complet et solide à leurs enfants. Pour la plupart, l'aide en maths se limite à l'aide au devoirs. (Il doit bien y avoir des exceptions, chez quelques profs de maths qui ont du mal à séparer la posture du parent et celle du prof, mais ça me semble rare.)

Mes maths, c'est par excellence la matière scolaire, c'est-à-dire celle qui s'apprend quasi-exclusivement à l'école.

Pourtant, le niveau en maths est de plus en plus fortement dépendant du niveau d'étude des parents, je le vois effectivement dans mes classes.

Si je devais trouver des hypothèses probable, je les chercherais dans la formation du langage (et l'habitude de parler très tôt aux enfants avec un vocabulaire riche et précis), et les modes d'éducation, voire les jouets offerts aux enfants.

Hélips a écrit:

Prezbo a écrit:

1) Certains candidats fragiles accepteront prématurément ce qu'ils ont alors qu'attendre plus (type fin juin) pourrait leur permettre d'obtenir mieux.
 

Je ne pige pas. Les candidats qui répondent "oui" à une formation ne sont pas pour autant obligés de renoncer à leurs vœux en attente, que je sache.

Effectivement Mais "voulez vous faire l  inscription administrative s'affiche en bleu et les élèves hésitent à la faire (ils pourraient la faire et se faire rembourser par la suite) certains ont peur de perdre la place ou de louper un vœu qui se transforme en nouveau oui et qui sans réponse annule tout. Résultats avec ma collègue PP elle aussi de notre terminale on check tout, tous les jours...grâce aux alertes de Pilotage...

Prezbo a écrit:

pop a écrit:J'ai l'impression que ça stagne un peu là? Plus ca va aller, moins ça va évoluer?

Mais non : là, on entre dans le troisième tour de Roland Garos et les matchs de préparation au mondial débutent, c'est juste qu'on passe à un autre marronnier.

Plus sérieusement, je suis retourné voir les dates des réponses données par APB en 2017.

Du 8 juin au 13 juin 2017 : première phase d'admission
Du 26 juin au 1er juillet 2017 : deuxième phase d'admission
Du 14 juillet au 19 juillet 2017 : troisième phase d'admission
Du 27 juin au 25 septembre : procédure complémentaire

On voit que tout se décantait beaucoup plus tard.

On ne tirera le bilan de tout ça qu'en juillet voir septembre. (C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses.) Mais au doigt mouillé, je dirais qu'on peut supposer deux conséquences possibles.

1) Certains candidats fragiles accepteront prématurément ce qu'ils ont alors qu'attendre plus (type fin juin) pourrait leur permettre d'obtenir mieux.

2) Certaines formations non-sélectives pourraient bien tenter de le devenir en jouant sur la longueur des listes d'attentes, en espérant que le point 1 se réalise.

Je te réponds de suite : nous n'avons aucune marge de manœuvre sur ce point (mono-licence non sélective). Pour une raison que j'ignore, alors que nous avions autorisé à appeler au 1er tour 20% de plus que notre capacité d'accueil, le 1er appel a été adressé pile à notre nombre de places ; et ensuite, comme tu le sais, le nombre d'appelés correspond strictement à la capacité d'accueil.

Fiston est enfin  accepté quelque part,il passe de "rien" à "en attente de mieux"...en L1 Méca. Soulagement toutefois.
Cependant il préfèrerait DUT GMP. Depuis 2 jours son rang sur liste d'attente en GMP sur les 3 sites qu'il a demandé a fait un petit bond, certes il a un site préféré , le plus loin géographiquement mais celui qui nous donne le plus d'espoir vu qu'il sera boursier au vu de l'éloignement...contrairement aux derniers jours, après le "bond" du 28 MAi on n'espérait plus grand chose, mais à l'université il est passé de 41e sur liste d'attente à ADMIS dès le lendemain...ça a bien bougé ce week end je pense...
Les"mono licence " ont quelque chose de sélectif,c'est sournois mais quand même...quand on affiche une liste d'attente comme les filières sélectives, on est en droit de penser que ça le devienne...

Plutôt angoissant :

https://www.ledauphine.com/education/2018/06/01/face-a-parcoursup-pole-emploi-anticipe

"Pôle emploi prépare ses salariés à gérer les conséquences des difficultés de Parcoursup. À Metz (Moselle), en fin de semaine dernière, une information sur le sujet a eu lieu dans plusieurs agences. Les équipes locales de direction ont lu une note interne aux employés leur expliquant qu’ils allaient devoir faire face à une importante augmentation des inscriptions en septembre. « À chaque rentrée, nous avons une augmentation d’environ 20 % des inscriptions des étudiants. Mais là on nous a dit qu’il fallait plutôt s’attendre à 40 % », confie un agent."