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- OpalineNiveau 2
touby a écrit:Quand le "tais-toi' ne fonctionne pas, j'utilise le "dehors !"
Comme ma salle est isolée au fond d'un couloir, il reste à la porte : le gamin est calmé (moi aussi) et l'administration ne me dit rien car il est juste dans le couloir. Parfois, au bout d'un certain temps, je fais rentrer le loulou (sauf si je l'ai oublié...)
C'est une chose que je ne fais plus du tout depuis que j'ai vu un élève exclu par son professeur, seul dans le couloir, en train de faire une tentative de suicide.
- Reine MargotDemi-dieu
Opaline a écrit:touby a écrit:Quand le "tais-toi' ne fonctionne pas, j'utilise le "dehors !"
Comme ma salle est isolée au fond d'un couloir, il reste à la porte : le gamin est calmé (moi aussi) et l'administration ne me dit rien car il est juste dans le couloir. Parfois, au bout d'un certain temps, je fais rentrer le loulou (sauf si je l'ai oublié...)
C'est une chose que je ne fais plus du tout depuis que j'ai vu un élève exclu par son professeur, seul dans le couloir, en train de faire une tentative de suicide.
Oh, tous les élèves perturbateurs que j'ai eus depuis le début sont très heureux de vivre... :diable:
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- OpalineNiveau 2
sand a écrit:C'est vrai que le "tais-toi " est encore la méthode la plus efficace. Le plus difficile étant de ne pas lâcher un "boucle-la" qui me serait plus naturel...
J'osais pas le dire. :lol:
Encore que le "boucle-la" ne correspondrait pas exactement à mon état d'énervement. En fait, j'aimerais bien pouvoir dire "Ta gueule !". Dans le pire des cas, quand je ne maîtrise plus et que je suis épuisée, j'arrive à m'en tenir à "Tu la fermes !"
- OpalineNiveau 2
marquisedemerteuil a écrit:Opaline a écrit:touby a écrit:Quand le "tais-toi' ne fonctionne pas, j'utilise le "dehors !"
Comme ma salle est isolée au fond d'un couloir, il reste à la porte : le gamin est calmé (moi aussi) et l'administration ne me dit rien car il est juste dans le couloir. Parfois, au bout d'un certain temps, je fais rentrer le loulou (sauf si je l'ai oublié...)
C'est une chose que je ne fais plus du tout depuis que j'ai vu un élève exclu par son professeur, seul dans le couloir, en train de faire une tentative de suicide.
Oh, tous les élèves perturbateurs que j'ai eus depuis le début sont très heureux de vivre... :diable:
Je ne sais pas si on peut vraiment savoir ce qui se cache derrière la façade. Enfin, personnellement, la flaque de sang que j'ai vue par terre m'a servi de leçon et je ne laisse plus un élève seul dans le couloir.
- Reine MargotDemi-dieu
Bien sûr on ne sait pas, mais là c'est qu'il y a un problème extérieur dont le prof n'est pas responsable, l'élève a fait ça à cause de ses problèmes, pas pour avoir été mis à la porte. mais je comprends que ça heute celui à qui ça arrive.
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- OpalineNiveau 2
marquisedemerteuil a écrit:Bien sûr on ne sait pas, mais là c'est qu'il y a un problème extérieur dont le prof n'est pas responsable, l'élève a fait ça à cause de ses problèmes, pas pour avoir été mis à la porte. mais je comprends que ça heute celui à qui ça arrive.
Bien sûr. Je ne voulais pas dire qu'il a fait cette tentative de suicide parce que son professeur l'a mis dehors. Je veux dire que pendant l'heure de cours, il est sous notre responsabilité et que s'il fait une tentative de suicide pendant cette heure parce qu'on l'a laissé seul, d'un point de vue administratif, on est responsable et on a évidemment des comptes à rendre. Enfin bref, je n'ai pas du tout envie de vivre une telle situation. Je préfère me colleter un emmerdeur pendant une heure.
- FourseasonsGrand sage
Dans ce cas là, je dis à l'élève en lui lançant un regard du genre rien-à-foutre-de-ce-que-tu-me-racontes-ne-me-gonfle-surtoutt-pas : "Je ne veux pas le savoir. Vous vous retournez et vous vous taisez. Point final !". Si je vois que l'élève va oser me répondre je lui dis : "Faites preuve d'intelligence. Je vous le conseille fortement. N'ajoutez plus un seul mot.". Ca fonctionne la plupart du temps, l'étape suivant étant un devoir difficile pour lui mettre une mauvaise note.
Je crois qu'il est important de ne pas laisser un dialogue s'installer dans ce genre de situation.
Je crois qu'il est important de ne pas laisser un dialogue s'installer dans ce genre de situation.
- lene75Prophète
Merci marquisedemerteuil (et tous ceux qui ont répondu) : ce fil est très utile pour moi aussi !
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Reine MargotDemi-dieu
de rien!
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La famille Bélier
- V.MarchaisEmpereur
marquisedemerteuil a écrit:
j'ai toujours voulu éviter les conflits et la surenchère donc du coup c'est plus difficile. Je pense maintenant que mieux vaut prévenir que guérir...
Moi aussi, Marquise. Je trouve ça stressant pour tout le monde, le conflit, et dégainer une punition au premier mot de contestation qui sort de la bouche d'un élève serait, dans les lieux où j'enseigne, assez risqué : on se trouverait vite acculé au conflit, justement.
Quelques alternatives possibles :
1. La version sans paroles : si un élève fait quelque chose qui ne va pas, tout en continuant le cours (c'est le plus important), sans un mot à son endroit, s'approcher et poser délicatement une main sur son épaule. Souvent, ça suffit. L'élève pris en faute mais ni rabroué ni désigné au public se reprend tout seul. De loin celle que je préfère.
Si cela ne suffit pas...
2. La version avec discussion, forcément bipartite (car je ne conçois pas de ne pas laisser un élève me répondre au moins par une phrase. Cela peut être important, au moins pour lui) : "Kévin, tu déranges le cours." Réponse de Kévin. Admettons qu'elle soit irrecevable et ne mène qu'à nous faire perdre un peu plus de temps : "Cela n'est pas une excuse, tu le sais" ou "Je te demande d'être discret" ou toute autre réponse appropriée. Si cette fois l'élève insiste, je le coupe et reprends plus fermement : "J'ai dit stop. Maintenant, si tu as des choses à me dire, c'est à la fin du cours." Et les élèves savent, parce que je l'ai expliqué lors d'une précédente occasion, que lorsque j'ai prononcé le mot stop, ça veut dire stop, sinon, cette fois, et cette fois seulement, on est puni. Là, en général, ça s'arrête. Sauf pour quelques vrais caractériels, mais pour eux, je n'ai pas la solution. Il faut les ignorer, les laisser se calmer et consacrer son énergie à ramener l'attention des autres vers le cours. C'est déjà beaucoup.
Ainsi, les choses se résolvent sans perte de temps, sans agressivité non plus. Bon, ça, c'est quand on est calme, reposé, que tout va bien. Il arrive que ça dérape. C'est normal, rarement grave, et on peut même l'expliquer aux élèves.
Bon courage.
- lene75Prophète
dans les lieux où j'enseigne
Tu peux en dire un peu plus ? Il s'agit d'établissements difficiles ou au contraire très privilégiés ?
j'ai toujours voulu éviter les conflits et la surenchère donc du coup
c'est plus difficile. Je pense maintenant que mieux vaut prévenir que
guérir...
J'en ai discuté avec ma tutrice de stage de pratique accompagnée, qui s'en sortait plutôt bien avec des classes lambda mais sans être un as de la discipline (avec les classes techniques, trop de bruit pour moi et trop de difficultés : je ne supporterais pas toute ma carrière). Nous sommes tombées d'accord sur le fait que nous avions le même problème : vouloir éviter le conflit. Elle n'a pu que constater qu'en fait, on arrivait à pas mal de conflits avec les élèves en voulant les éviter alors que, paradoxalement, les profs un peu rentre-dedans qui n'ont pas peur du conflit en ont très rarement.
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- V.MarchaisEmpereur
lene75 a écrit:dans les lieux où j'enseigne
Tu peux en dire un peu plus ? Il s'agit d'établissements difficiles ou au contraire très privilégiés ?
J'ai toujours enseigné en ZEP, pendant cinq ans à Saint-Denis, qu'on ne présente plus, et maintenant dans une banlieue tourangelle qui, si elle est nettement plus calme, est aussi pas mal ravagée socialement. Il me paraît évident que, si je harcelais de "tais-toi" certains élèves sans leur laisser placer un mot, je créerais presque instantanément une réaction très violente. Outre que c'est explosif, je trouve cela inutile, épuisant nerveusement et inefficace.
j'ai toujours voulu éviter les conflits et la surenchère donc du coup
c'est plus difficile. Je pense maintenant que mieux vaut prévenir que
guérir...
J'en ai discuté avec ma tutrice de stage de pratique accompagnée, qui s'en sortait plutôt bien avec des classes lambda mais sans être un as de la discipline (avec les classes techniques, trop de bruit pour moi et trop de difficultés : je ne supporterais pas toute ma carrière). Nous sommes tombées d'accord sur le fait que nous avions le même problème : vouloir éviter le conflit. Elle n'a pu que constater qu'en fait, on arrivait à pas mal de conflits avec les élèves en voulant les éviter alors que, paradoxalement, les profs un peu rentre-dedans qui n'ont pas peur du conflit en ont très rarement.
Il ne s'agit pas d'éviter le conflit mais d'éviter de transformer une provocation de gamin en rapport de forces et en conflit personnel. On peut recadrer la situation avec des mots qui désamorcent le conflit et ramènent à la simple nécessité de poursuivre le cours au lieu d'utiliser des formules autoritaires brutales, toujours susceptibles de faire déraper la situation. Par ailleurs, d'après mon expérience, la punition systématique braque les élèves concernés, bloque rapidement tout échange et empêche d'évoluer. De toute façon les élèves les plus pénibles sont incapables de se corriger du jour au lendemain. Si l'on est ferme, il y aura lentement des améliorations, mais pour cela, il faut maintenir le dialogue. Cela me paraît très important.
Bien sûr, je ne parviens pas toujours à rester aussi zen, pour toute sortes de raisons, ne serait-ce que l'impatience des jours de grande fatigue. Et justement, je constate que ces jours-là, quand je deviens brutale, cela crée beaucoup plus de problèmes.
Je crois que nous avons aussi à charger d'instiller dans la classe le climat de sérénité nécessaire au travail.
Evidemment, cela reste une expérience subjective, liée au "public" et à la personnalité de chacun, mais la Marquise demandant conseil, je ne pourrais en mon âme et conscience lui donner celui de systématiquement heurter de front les élèves difficiles - car c'est bien de ceux-là, les perpétuellement agités qui ne savent pas la boulcer même quand on le leur demande, que nous parlons, non ?
- V.MarchaisEmpereur
Pas encore familière des codes d'écriture... Le 3e paragraphe du message précédent est ma réponse à la première question.
- VioletEmpereur
[quote="V.Marchais"] si un élève fait quelque chose qui ne va pas, tout en continuant le cours (c'est le plus important), sans un mot à son endroit, s'approcher et poser délicatement une main sur son épaule. Souvent, ça suffit. L'élève pris en faute mais ni rabroué ni désigné au public se reprend tout seul. De loin celle que je préfère.
quote]
Cette solution m'étonne un peu car on m'avait dit qu'il ne fallait JAMAIS toucher un élève...surtout dans les collèges très difficiles (je connais bien.)
quote]
Cette solution m'étonne un peu car on m'avait dit qu'il ne fallait JAMAIS toucher un élève...surtout dans les collèges très difficiles (je connais bien.)
- MSFidèle du forum
Pour ma part, je travaille dans un collège rural où il n'y a presque pas de problèmes, et je ne ressens pas de tensions à l'intérieur de mes classes. L'an dernier, j'ai été confrontée à des 6° un peu plus bruyants mais pas par provocation, tout simplement parce qu'ils ne connaissaient pas les règles de vie d'une classe, chacun voulait prendre la parole, certains même contestaient mon autorité ( ils savaient mieux que moi), mais de façon naïve, on ne leur avait sans doute jamais appris que c'est l'enseignant qui sait. J'ai donc été obligée de recourir à la méthode brutale qui a très bien fonctionné et dès le deuxième trimestre, l'ambiance été plus détendue. Tout dépend vraiment du contexte.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- InvitéInvité
Pour ma part, au terme de 15 ans de problèmes d'autorité, j'ai fini par comprendre que certes il y a des méthodes qui fonctionnent plus ou moins mal. Ce qui importe le plus, cependant, est à mon sens, ce qui se dégage de l'enseignant, de ce que j'appelle l'autorité naturelle. Je pense que V.Marchais doit la posséder à un haut degré, ce qui explique qu'elle puisse effleurer une épaule , ou bien discuter avec un élève sans que cela pose le moindre souci.
Il est clair que pour mon cas personnel, cela ne fonctionne pas du tout, bien au contraire.
Il est clair que pour mon cas personnel, cela ne fonctionne pas du tout, bien au contraire.
- SteredDoyen
En théorie, Violet, nous ne sommes pas censés toucher les élèves, c'est vrai. Plus en rapport avec d'éventuelles accusations de violence et de pédophilie.
Dans les faits...
Quand je range mes élèves, il m'arrive d'en remettre un dans le rang par l'épaule ; quand ils se battent, bah par la force des choses, hein ; mais aussi quand je passe dans la classe et que je veux qu'ils se taisent, je peux tapoter l'épaule. Voire les menacer d'un coup de cahier de texte quand ils disent des âneries...
Tout dépend de l'intention que tu mets dans le geste : si c'est accompagné d'un sourire ou d'une moue qui n'est pas agressive, ils font bien la différence avec une attaque
Par contre, quand je hausse le ton, là, je garde mes distances, parce qu'il y a une tension.
Mais au quotidien...
Dans les faits...
Quand je range mes élèves, il m'arrive d'en remettre un dans le rang par l'épaule ; quand ils se battent, bah par la force des choses, hein ; mais aussi quand je passe dans la classe et que je veux qu'ils se taisent, je peux tapoter l'épaule. Voire les menacer d'un coup de cahier de texte quand ils disent des âneries...
Tout dépend de l'intention que tu mets dans le geste : si c'est accompagné d'un sourire ou d'une moue qui n'est pas agressive, ils font bien la différence avec une attaque
Par contre, quand je hausse le ton, là, je garde mes distances, parce qu'il y a une tension.
Mais au quotidien...
- V.MarchaisEmpereur
Excusez-moi, pas le temps de répondre sur tout, mais je voudrais au moins dire une chose : l'autorité n'est pas naturelle. Elle s'acquiert avec l'expérience. Je voudrais que chacun entende cela : avec quelques difficultés que l'un ou l'autre soit parti dans le métier, il apprendra, évoluera, et en général, c'est de plus en plus facile. C'est assez désespérant, je trouve, d'en faire une question de personne. En fait, heureusement, nous évoluons tous. J'étais très maladroite, les premières années, justement parce que je m'étais fait certaines représentations des élèves de Saint-Denis et que j'étais obsédée par la volonté de les "tenir". Les choses sont justement allées mieux quand j'ai un peu lâché prise, pris de la distance, ce qui permet d'appréhender une situation avec moins d'affect et de la dépassionner pour tout le monde - et surtout mis l'accent sur le travail, qui est la vraie légitimité de l'autorité professorale.
L'autorité n'est pas naturelle, mais les situations deviennent plus familières et nous apprenons à nous connaître, à savoir de quelles ressources nous disposons pour y faire face. Que toutes celles qui en ont besoin reprennent courage : l'autorité, comme toutes les autres qualités, se cultive. De tout coeur avec elles, en mémoire des années passées.
L'autorité n'est pas naturelle, mais les situations deviennent plus familières et nous apprenons à nous connaître, à savoir de quelles ressources nous disposons pour y faire face. Que toutes celles qui en ont besoin reprennent courage : l'autorité, comme toutes les autres qualités, se cultive. De tout coeur avec elles, en mémoire des années passées.
- lulucastagnetteEmpereur
Je suis dans un bahut difficile, et ce que j'ai appris au fil du temps c'est que la meilleure façon de régler un conflit c'est de rester totalement calme, ne pas crier (je ne sais pas le faire de toute façon), ne pas s'énerver.
L'an dernier un de mes élèves de 3è était caractériel, avec crises de violence (verbale et physique), il terrorisait tout le collège, et d'ailleurs il s'est fait virer ensuite pour avoir passé à tabac et envoyé à l'hosto un petit 5è. Et bien j'ai eu deux clashs avec lui : au tout début de l'année (1ère heure de cours), je lui demande deux fois de se taire et à la troisième fois je lui dis de changer de place. Et là il veut commencer à discuter et refuse de bouger.
Là je me dis qu'il faut qu'il obéisse, car toute la classe nous regarde, se demande ce qu'il va se passer.
Je m'approche de lui (surtout ne pas rester crispée derrière son bureau) calmement, et en semblant rester maîtresse de moi-même, je lui dis : "Ecoute, Brandon (et oui...), tu déranges tout le monde en ce moment, ici on travaille, je n'ai pas de temps à perdre. DEux fois je t'ai demandé de te taire, apparemment tu en es incapable. Donc tu prends tes affaires, tu t'installes là bas et je ne veux plus t'entendre. Tu restes à la fin de l'heure".
Silence de mort, il me regarde, il regarde les autres qui ne mouftent pas. Et puis il soupire (vous savez le soupir exaspérant au plus haut point) et il bouge.
Bon en fait je n'en menais pas large mais ça ne s'est pas vu !
Tout le reste de l'année plus de soucis avec lui (alors que certains collègues ont vraiment galéré).
J'essaie de ne pas rentrer dans leur jeu, je reste zen, froide et glaciale dans mes remarques si ça va trop loin. Sinon la plupart du temps, je reste dans l'humour bienveillant pour les recadrer.
Mais je rejoins totalement Véronique : on s'améliore au fil du temps, pour certains ça prend plus de temps que d'autres mais rien n'est jamais perdu !
L'an dernier un de mes élèves de 3è était caractériel, avec crises de violence (verbale et physique), il terrorisait tout le collège, et d'ailleurs il s'est fait virer ensuite pour avoir passé à tabac et envoyé à l'hosto un petit 5è. Et bien j'ai eu deux clashs avec lui : au tout début de l'année (1ère heure de cours), je lui demande deux fois de se taire et à la troisième fois je lui dis de changer de place. Et là il veut commencer à discuter et refuse de bouger.
Là je me dis qu'il faut qu'il obéisse, car toute la classe nous regarde, se demande ce qu'il va se passer.
Je m'approche de lui (surtout ne pas rester crispée derrière son bureau) calmement, et en semblant rester maîtresse de moi-même, je lui dis : "Ecoute, Brandon (et oui...), tu déranges tout le monde en ce moment, ici on travaille, je n'ai pas de temps à perdre. DEux fois je t'ai demandé de te taire, apparemment tu en es incapable. Donc tu prends tes affaires, tu t'installes là bas et je ne veux plus t'entendre. Tu restes à la fin de l'heure".
Silence de mort, il me regarde, il regarde les autres qui ne mouftent pas. Et puis il soupire (vous savez le soupir exaspérant au plus haut point) et il bouge.
Bon en fait je n'en menais pas large mais ça ne s'est pas vu !
Tout le reste de l'année plus de soucis avec lui (alors que certains collègues ont vraiment galéré).
J'essaie de ne pas rentrer dans leur jeu, je reste zen, froide et glaciale dans mes remarques si ça va trop loin. Sinon la plupart du temps, je reste dans l'humour bienveillant pour les recadrer.
Mais je rejoins totalement Véronique : on s'améliore au fil du temps, pour certains ça prend plus de temps que d'autres mais rien n'est jamais perdu !
- MSFidèle du forum
On s'améliore au fil du temps si on le veut, j'ai quelques collègues qui n'ont toujours pas le moindre recul par rapport à leur autorité, et cela malgré une petite dizaine d'années d'enseignement, voire plus. Il est nécessaire de mener une réflexion sur ses pratiques si on souhaite s'améliorer.
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- PasseroseNeoprof expérimenté
Nous avons peut-être des ressources à exploiter dans le langage non-verbal quand il nous faut nous imposer face aux élèves. Je ne suis pas sûre qu'ils respectent la parole gaspillée. De plus en plus j'essaie d'économiser les mots pour qu'ils prennent plus de poids. C'est un long apprentissage...
- LeilEsprit éclairé
En début d'année, je leur explique que s'ils me répondent, je me transforme en furie. En cours d'année, si un élève conteste, je ne dis rien, je fais mon regard noir et il cesse. (Une fois que mon petit jeu l'a fait taire, je lui dis qu'il ne doit pas oublier de venir à mon bureau en fin d'heure pour chercher sa punition.) Certaines fois, quand je suis crevée, je rentre dans la discussion et là ça finit toujours pas des punitions bien plus fortes que lorsque je me tais.
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- InvitéInvité
Je me suis peut être mal exprimée au sujet de l'autorité naturelle, je vais donc un peu définir mon ressenti. J'ai l'impression qu'il y a des personnes qui n'ont pas besoin de sévir avec les élèves, et qui n'ont jamais eu de problèmes d'autorité. J'ai eu des profs comme ça, et en tant qu'élève, même si ces prof ne punissaient jamais, je n'aurais en aucune façon pensé à les braver. C'est cela que j'appelle l'autorité naturelle.
Maintenant, quand on n'a pas ce charisme, on peut effectivement acquérir par l'expérience cette fameuse autorité.
J'ai connu des collègues qui disaient qu'ils entraient en classe comme au théâtre et qu'ils jouaient un rôle...pourquoi pas ...personnellement j'aurais voulu pouvoir gérer en étant moi-même et je n'ai pas encore réussi ce défi.
J'ai connu des collègues qui n'avaient jamais aucun problème selon leurs dires, et qui quand j'exposais les miens, décrivaient leur merveilleuse façon de gérer leurs classes. Magnifique, sauf que tout le monde n'est pas aussi compétent, et que cela n'apporte rien de rabaisser de façon indirecte les autres.
MS, je ne sais pas ce que tu veux dire par "recul"...
Maintenant, quand on n'a pas ce charisme, on peut effectivement acquérir par l'expérience cette fameuse autorité.
J'ai connu des collègues qui disaient qu'ils entraient en classe comme au théâtre et qu'ils jouaient un rôle...pourquoi pas ...personnellement j'aurais voulu pouvoir gérer en étant moi-même et je n'ai pas encore réussi ce défi.
J'ai connu des collègues qui n'avaient jamais aucun problème selon leurs dires, et qui quand j'exposais les miens, décrivaient leur merveilleuse façon de gérer leurs classes. Magnifique, sauf que tout le monde n'est pas aussi compétent, et que cela n'apporte rien de rabaisser de façon indirecte les autres.
MS, je ne sais pas ce que tu veux dire par "recul"...
- Invité14Expert
j'enseigne depuis 10 ans et j'ai toujours des problèmes d'autorité. Depuis que je suis en lycée cela va mieux mais j'ai quand même encore du mal. Pourtant je me remets sans cesse en cause . J'ai fait des stages sur l'autorité, la communication, le théatre, la voix....et j'en passe!
Alors en cette rentrée, je stresse encore car j'ai peur de ne pas y arriver. Bon, je ne suis pas d'un naturel optimiste mais après ces années difficiles, cela ne m'aide pas.
Mais ce forum m'aide beaucoup et je vais mettre en pratioque tous vos bons consils
Alors en cette rentrée, je stresse encore car j'ai peur de ne pas y arriver. Bon, je ne suis pas d'un naturel optimiste mais après ces années difficiles, cela ne m'aide pas.
Mais ce forum m'aide beaucoup et je vais mettre en pratioque tous vos bons consils
- MSFidèle du forum
Par recul, j'entends le fait de se remettre en question. Par ex, j'entends souvent des collègues me dire "tu as de la chance" parce que je n'ai pas de difficultés face aux élèves. Or, il ne s'agit pas de chance ( la grâce divine ne m'a pas choisie!), si ça marche, c'est que je fais en sorte que ça marche. Et je rappelle que dans mon collège, les élèves sont en général de bons gamins. Rien à voir avec les témoignages de certains, et je ne suis pas sûre que ça marcherait si bien pour moi face à des classes vraiment difficiles.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- Invité14Expert
je sais que je ne sanctionne pas assez ou alors mal.
Je m'énerve trop vite et surtout je n'ai pas le sens de la répartie!
Je m'énerve trop vite et surtout je n'ai pas le sens de la répartie!
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