Le théâtre au lycée (témoignage)

Tu confirmes qu'ils ne doivent donner leur avis que dans la conclusion. Je trouve cela un peu dommage. Nous sommes allés voir une adaptation de La Ceriseraie. J'aurais aimé qu'ils parlent dans un paragraphe du choix de Tchekhov, du projet du metteur en scène (un atelier-spectacle), de sa traduction au plateau (réécriture en cinq rêves que fait le personnage de Lopakhine) et qu'ils ouvrent sur le fait que le risque était de perdre le spectateur.
Je ne sais pas si je suis très claire. Je te remercie déjà pour tous tes conseils et ton document.

A moins que le spectacle n'ait modifié le titre, c'est la Cerisaie, non? C'était quelle mise en scène?

D'après les éléments que tu donnes, sans donner leur avis, ils peuvent tout à fait proposer une problématique autour de la réécriture (il y a là clairement adaptation du texte de Tchékhov)et conserver leur point de vue pour la fin. En fait, c'est schématique ; on se doute bien que leur choix problématique révèle déjà leur opinion sur le spectacle, mais il s'agit surtout ici de les faire argumenter.
Sur la Cerisaie, on peut aussi partir de la "querelle' entre Stanislavski et Tchékhov sur le genre de la pièce : pour Tchékhov, la pièce est une comédie, et il râle beaucoup sur le fait que la 1ére mise en scène ait orienté le texte vers la tragédie. Ici, avec l'atmosphère onirique, on risque d'être plutôt dans la "mélancolie slave" que Tchékhov voyait comme un contresens.
Bref, ne pas dire j'aime ou j'aime pas avant la conclusion ne les empêche pas de rendre compte de leur expérience et de leur lecture de la mise en scène...

si tu m'envoies ton mail, je peux peut-être t'envoyer un CR bien fait d'un de mes élèves...

Je sais que ça va être difficile de me conseiller sans avoir vu la pièce. Imaginons que je guide les élèves sur la pièce Le rêve de Lopakhine, qui est une adaptation de la Cerisaie. Est-ce que cela vous paraît cohérent ?
J'aimerais arriver à construire quelque chose de ce genre avec les élèves, après leur avoir expliqué les attendus du compte-rendu (en accueillant mes terminales, je pensais bêtement qu'ils étaient au point sur le compte-rendu).

 Problématique autour de la réécriture d’un classique


 Pourquoi une réécriture ?
• Faire le choix d’un atelier spectacle (cf vidéo de présentation)
• La volonté de faire jouer de jeunes comédiens en formation
• Rappeler le travail de Benoît Lambert sur les classiques (Le misanthrope, Tartuffe, On ne badine pas avec l’amour, Le jeu de l’amour et du hasard) : Pourquoi ce travail ?


 Un point de départ : La Cerisaie, de Tchekhov
• Tchekhov
• Résumé du texte
• Quels enjeux ?
Une pièce dense
Les personnages multiples
Ce que Tchekhov a encore à nous dire aujourd’hui


 L’adaptation de Lambert

• Un nouveau fil narratif : déconstruction de l’œuvre de départ, fragmente l’intrigue comme une série de rêves enchâssés. Le texte de la pièce reprend des passages du texte de Tchekhov, mais les extraits sont mélangés si bien que la fable du spectacle ne suit pas celle de la pièce de l’auteur russe. La pièce est construite en cinq mouvements comme autant de rêves de Lopakhine. Au texte de Tchekhov s’ajoutent : des extraits des Elégies de Duino de Rainer Maria Rilke, le texte J’ai rêvé d’un pays d’Aragon, mais aussi des passages directement écrits à partir des improvisations des comédiens.

• Donc cinq rêves successifs (cf le titre, cf l’ouverture du spectacle avec le réveil de Lopakhine)

• Un personnage central, Lopakhine : Lopakhine est un bourgeois. L’un des premiers. Fils de Moujik, il a fait fortune et devient le créancier de l’aristocratie russe au début du XXème siècle. Il rachète la cerisaie. Benoît Lambert imagine que Lopakhine a vécu la révolution bolchévique de 1917 et a été envoyé au goulag. Pendant sa captivité, il rêve à ce qu’il a vécu dans son passé : une époque révolue, comme l’était pour Lioubov Andréevna Ranevskaïa l’époque de richesse et de gloire de l’aristocratie (dans la temporalité de la pièce de Tchékhov).

• Pourquoi ces choix ? Quels sont les risques ? (perdre le spectateur)


 Une réécriture sous forme d’atelier-spectacle pour intégrer de jeunes comédiens en formation

• Le travail sur la pièce (pendant une semaine lecture de la pièce, passages d’improvisation)

• Le jeu des jeunes comédiens
o Stylisation des corps : le décor comme partenaire de jeu (on s’appuie, on court…)
o Stylisation de la parole, avec notamment un travail sur le rire mais aussi une amplification de la voix grâce à des micros cachés dans le décor

• Le jeu des deux comédiens professionnels qui ont accompagné, notamment Emmanuel Vérité qui joue le personnage de Lopakhine
o Quel jeu ?
o Quelle signification donner à son personnage ?


 De La Cerisaie Au rêve de Lopakhine

• La cerisaie comme décor
o Description du décor : Le décor est composé de structures de bois, représentant des charpentes de maisons en construction, qui sont assemblées comme un puzzle en trois dimensions sur la scène. Ces structures occupent l’ensemble du plateau qui est au sol couvert de terre.
o Schéma
o Comprendre : Le jardin, mais aussi la maison (chambre de l’enfant)

• Spectacle qui se construit sur une série de tableaux
o Le chœur avec les drapeaux rouges
o La mort de Lopakhine


 Du coup quelle signification ?

• La question du genre : pour Tchékhov, la pièce est une comédie, et il râle beaucoup sur le fait que la 1ére mise en scène ait orienté le texte vers la tragédie.
o Ici le rire est présent
o Dimension tragique

• Quels questionnements ? cf les trois boîtes chinoises dans le théâtre de Tchékhov
o La boîte du vrai, du récit humain
o La boîte de l’histoire
o La boîte de la vie
→ travailler aussi sur la représentation du rêve, sur l’irréalité // ancrage dans la réalité russe de la pièce initiale

• La dimension slave
o La musique : certains mouvements et actions sont soutenus et accompagnés par de la musique. On pourra reconnaître : John Adams, Alfred Schnittke, Dmitri Chostakovitch...
o Les costumes : comparer les costumes aux affiches https://www.lavantgarde.fr/portraits-de-figures-feminines-de-revolution-russe-1/ ou https://www.aetherium.fr/affiches-propagande-urss/

• Pour aller plus loin
o Poser la question de l’actualisation : comprendre le contexte historique de la révolution russe de 1905.
o Une réflexion sur notre société ?
o Comprendre le poème d’Aragon qui est cité par le chœur : J’ai rêvé d’un pays
o Comprendre le rôle du chœur : Quel est le rôle du chœur dans le spectacle ? Quels sont les éléments qui peuvent donner une indication sur le sens donner à ce chœur ? (Drapeaux rouges par exemple)

Waouhh ! Quel travail comme d’habitude ! Je n’ai pas vu la pièce bien sûr (nous on en est au jeu de l’amour et du hasard en tournée...) mais cela me semble un plan très clair très structuré et qui rend compte clairement des enjeux de la réécriture. Honnêtement j’ai pensé en le lisant à un plan de fiche pédagogique pour profs, voire à un plan de pièce démontée.

Bonjour,
Je trouve ton travail génial Cannelle21 ! Je ne donne pas de consignes aussi précises.
J'ai un bareme de compte rendu si tu veux je peux t'envoyer des compte-rendus réussis de mes élèves.

Je galère pour mes premières pour leur faire écrire des compte-rendus qui vaillent la peine.

Je pense que je vais demander aux élèves de seconde de lire Phèdre.
Je l'ai fait l'an dernier, mais la classe était dure et j'étais en train de découvrir le secondaire dans des conditions très difficiles, donc l'expérience a été ratée mais sans doute pas à cause du seul choix d'oeuvre...
Ce qui me gêne, c'est qu'une bonne partie de la classe a des difficultés : le risque que des élèves se sentent largués existe sans doute plus qu'avec une comédie de Molière. Mais j'ai l'impression qu'il faut passer par une tragédie de Racine ou de Corneille à un moment donné de la scolarité et pour la culture générale.

Les élèves ne sont pas à l'aise avec la langue de Racine, non... Le mieux est encore de leur faire un résumé avant de leur faire lire l'œuvre, afin qu'ils profitent davantage du texte.
Cette année, certains de nos secondes ont bénéficié de Ce spectacle qui a énormément plu et respecte vraiment le texte. La réécriture est très intelligente.

@Poupoutch : Cela a l'air intéressant . Je me sens "mauvais prof" quand je considère que je n'ai pas encore eu l'occasion de proposer de sortie ou d'événement, mais entre ma thèse et le manque d'enthousiasme de certains élèves (le "Au Louvre, on peut y aller tous seuls" des latinistes, au début d'année, alors qu'ils ne vont certainement pas y aller, est un peu marquant), ce n'était pas le bon contexte.
En revanche, je veux réserver du temps pour leur faire visionner une version filmée de la pièce : la mise en scène de Chéreau ? En passant juste quelques extraits d'une autre version (le film de Jourdan) pour montrer une mise en scène plus traditionnelle. Oui, je leur donnerai le résumé avant, bonne idée : sinon, il est clair qu'ils ne s'y retrouveront pas, à part en tête de classe. Merci pour les conseils.

Mais tu sais Ascagne sur ce fil on évoque surtout les options théâtre: donc dans ce cadre on organise forcément des sorties...Que nous n'avons pas toujours l'occasion ou la possibilité de faire avec nos classes.
Pour entrer dans la langue de Racine, il est très intéressant de passer par l'oralisation et de leur faire dire le texte.
Je leur propose des lectures "chorales" des grandes tirades (on en profite pour réviser la règle des e muets et des diérèses...).
Je les mets par groupe de 5 ou 6, ils doivent se répartir le texte avec des consignes assez précises (pas "chacun un vers")...Et la dire, en l'adressant à un autre "chœur" qui va lui répondre (Un chœur d'Hermione face à un chœur de Phyrrus par exemple).

cannelle21 a écrit:Tu confirmes qu'ils ne doivent donner leur avis que dans la conclusion. Je trouve cela un peu dommage. Nous sommes allés voir une adaptation de La Ceriseraie. J'aurais aimé qu'ils parlent dans un paragraphe du choix de Tchekhov, du projet du metteur en scène (un atelier-spectacle), de sa traduction au plateau (réécriture en cinq rêves que fait le personnage de Lopakhine) et qu'ils ouvrent sur le fait que le risque était de perdre le spectateur.
Je ne sais pas si je suis très claire. Je te remercie déjà pour tous tes conseils et ton document.

Pour moi, l'idée est qu'il dépassent leurs impressions qui sont souvent lorsqu'ils sont inexpérimentés assez peu nuancées, mais pas qu'ils en fassent abstraction.
Par ailleurs ton travail a l'air très détaillé, bravo: mais es tu en spécialité ou en facultatif, déjà? En facultatif je ne demande pas que ce soit aussi développé mais qu'ils choisissent un angle précis pour rendre compte du spectacle, et que le tout soit clairement un travail d'interprétation (J'observe/ J'interprète/ Je juge)
Pour démarrer, je leur demande de donner des mots qui leur paraissent qualifier le spectacle: chacun doit donner au moins un mot et il y a interdiction d'employer des mots "vides" (nul, super, spécial...) ou d'employer deux fois le même!
Ensuite on part de cette liste de premières impressions pour voir en quoi le spectacle y correspond et produit tels ou tels effets. Cette première phase est orale et collective, ensuite ils s'emparent de ce qui les a le plus intéressés pour le développer. C'est plus "impressionniste" que ce que tu proposes mais cela marche assez bien.

J'étudie Phèdre en français en 2de, et ça passe plutôt bien. Oui, certains luttent sur la langue, mais la tragédie est assez prenante, avec de l'accompagnement ça roule. Je montre aussi Chéreau, et nous travaillons sur la réécriture.

Sinon en Terminale option théâtre j'ai opté pour Small talk, les élèves accrochent bien, mais par contre c'est la lutte pour les faire apprendre du théâtre...

Merci pour les conseils (même si j'aurais dû voir en effet que c'était surtout à propos de l'option théâtre).

Ascagne a écrit:@Poupoutch : Cela a l'air intéressant . Je me sens "mauvais prof" quand je considère que je n'ai pas encore eu l'occasion de proposer de sortie ou d'événement, mais entre ma thèse et le manque d'enthousiasme de certains élèves (le "Au Louvre, on peut y aller tous seuls" des latinistes, au début d'année, alors qu'ils ne vont certainement pas y aller, est un peu marquant), ce n'était pas le bon contexte.
En revanche, je veux réserver du temps pour leur faire visionner une version filmée de la pièce : la mise en scène de Chéreau ? En passant juste quelques extraits d'une autre version (le film de Jourdan) pour montrer une mise en scène plus traditionnelle. Oui, je leur donnerai le résumé avant, bonne idée : sinon, il est clair qu'ils ne s'y retrouveront pas, à part en tête de classe. Merci pour les conseils.

Écusette de Noireuil a écrit:Mais tu sais Ascagne sur ce fil on évoque surtout les options théâtre: donc dans ce cadre on organise forcément des sorties...Que nous n'avons pas toujours l'occasion ou la possibilité de faire avec nos classes.
Pour entrer dans la langue de Racine, il est très intéressant de passer par l'oralisation et de leur faire dire le texte.
Je leur propose des lectures "chorales" des grandes tirades (on en profite pour réviser la règle des e muets et des diérèses...).
Je les mets par groupe de 5 ou 6, ils doivent se répartir le texte avec des consignes assez précises (pas "chacun un vers")...Et la dire, en l'adressant à un autre "chœur" qui va lui répondre (Un chœur d'Hermione face à un chœur de Phyrrus par exemple).

Ascagne, je souscris totalement à la réponse d'Ecusette. Les secondes ont pu profiter de Phedre ! parce que j'avais organisé la venue de la troupe pour mes spé théâtre et que j'en ai profité pour faire bénéficier des secondes de la pièce. Et les sorties, je n'en fais en français qu'avec les classes sympa qui le méritent. Et on peut être un excellent prof sans faire de sorties, l'essentiel étant d'être en accord avec sa personnalité. (avouerais-je que parfois, je fais des sorties pour ne pas m'ennuyer ou parce qu'il y a une expo que j'ai envie de voir à Paris ?)

Pour ce qui est du travail en cours, j'avais moi aussi travaillé sur la profération, en demi-groupes (c'est moins bordélogène).

Pour la mise en scène, tu peux aussi essayer de bosser sur celle de Luc Bondy.

Bonjour à tous, comment se passe votre année?
Moi je suis mitigée sur mon bilan annuel. J'avais un groupe de 16 au début de l'année qui s'est réduit à 13. Les élèves étaient épuisés de leur journée et malgré des exercices de relaxation/respiration, échauffement, il a été difficile parfois de les canaliser, et beaucoup venaient pour faire de la telenovela, à grands renfort de rires.
Mais on a quand même travaillé, on a vu 4 pièces, et l'on a choisi Small Talk pour finir.
Certains ont fait un super travail et je ne doute pas qu'ils vont fournir une belle performance au bac. D'autres se sont complètement cachés, n'ont pas appris leur texte,...
Le service des examens m'a mis en difficulté car en Février il a fallu que je fournisse la liste des groupes de passage des oraux, sauf qu'on n'avait pas encore assez avancé dans la pratique de la pièce pour voir qui jouerait avec qui. On vous impose ça, à vous? On a dressé une liste tant bien que mal mais il s'est avéré que quelques choix n'étaient pas les meilleurs.
Et ici les cours de Terminale prennent fin le 17 mai, mes élèves ne sont plus venus au théâtre à partir du 7 mai. J'ai l'impression d'un travail inachevé.

Enfin leur bilan à eux est plutôt positif si j'en crois leurs dossiers.

J'ai aussi une question: je suis de jury d'oraux de théâtre et je fais passer 30 candidats. C'est rémunéré comment? Car l'EAF est rémunéré à l'heure avec un oral très cadré de 20' par élève. Mais pour le théâtre c'est plus compliqué car on ne sait pas combien de temps vont passer chaque groupe en jeu. Comment déclare-t-on le temps, du coup?

Et dernière question, ce seront mes premiers oraux, quelqu'un pourrait-il me dire comment ça se déroule, quelles activités de rejeu/jeu vous proposez et comment se déroule l'entretien?
Merci beaucoup!

Un bilan mitigé également. L'investissement des élèves était inégal et j'ai rencontré pas mal de difficultés pour travailler dans de bonnes conditions (organisation et autres). Ici l'année finit plus tôt aussi et je trouve leurs dossiers faits trop superficiellement. Je ne sais pas trop qu"'en penser.
Ils présenteront différentes scènes d'auteurs contemporains (Vinaver, Mougel, Falk Richter etc)

Je n'ai jamais été jury aux oraux d'option mais je serai également curieuse des réponses .

Ma fille quand elle était au lycée, a suivi l'option détermination et la facultative. Sa classe était diversement motivée et travailleuse...

Pour moi le bilan est positif. Je me suis attaqué à Small Talk avec une classe qui n'avait jamais bossé avant sur une pièce complète. Il y a quinze jours, grosse remise en question, grosse crise de panique, gros stress...

Et puis je me suis rendu compte qu'ils avaient suivi mes conseils pour leurs dossiers. C'est loin d'être parfait mais c'est déjà très honnête pour des élèves qui ont par ailleurs de grosses difficultés scolaires.
Les scènes pour le bac sont OK. On a répété cinq heures mercredi après-midi dernier pour peaufiner le tout.
Vendredi on met en place le décor pour l'épreuve de lundi.

Je suis moins sereine car ils jouent l'ensemble de la pièce le 5 juin. Ils ne sont pas prêts mais ont envie de jouer. C'est l'essentiel.

Concernant le bac. Nous avons eu une réunion en février. Nous envoyons nous-mêmes une proposition d'ordre de passage aux examinateurs. Lui doit organiser ses journées d'épreuve.
Pour nous :
- pendant 15 minutes : jeu et rejeu
- pendant 15 minutes : le candidat présente le projet annuel (le travail de l'année, son travail de recherche personnel), puis il fait un compte-rendu de spectacle à l'oral, puis c'est l'entretien (quelques questions à partir du dossier).
Je suis examinatrice dans huit jours. Je ne stresse pas trop car la comédienne qui travaille avec moi toute l'année a accepté d'être mon binôme et elle a l'habitude.

Bilan de l'année :
- en 1ère, mon groupe est parfait, absolument parfait. J'ai fait des choses géniales avec eux (Entre chien et loup de Lemahieu, La mastication des morts de Kermann et Les précieuses ridicules de Molière) parce qu'ils sont partants pour tout et qu'ils s'impliquent à fond.
- en terminale, mes élèves sont toujours aussi fragiles. Ils ne supportent pas le moindre stress, ne travaillent pas assez, pleurent des qu'une difficulté se présente... Ils sont attachants mais manquent de combativité. Cela m'inquiète car ce sont des élèves de spécialité et non d'option fac. Ils restituent mercredi, j'espère que ça se passera bien et que ça les boostera.
- en seconde, le groupe etait sympa. Certains élèves plus impliqués que d'autres. Mais dans l'ensemble de belles choses. Nous travaillons sur S'embrasent de Luc Tartar et ça devrait être assez chouette.
-les spectacles étaient dans l'ensemble plutôt bien, je n'ai qu'une seule grosse réserve, les autres m'ont globalement plu.
- les comédiens intervenants étaient tous très bien. Le dernier plutôt exigeant mais ça aide aussi les élèves à se cadrer, j'aime bien.
- le travail avec ma collègue, en revanche, a été et est encore un calvaire. J'ai tout porté à bout de bras, réservations programmations, plannings, organisations de sorties... Avec la route, le stress de ma mutation, etc, je suis épuisée et au bord de l'arrêt maladie. Je suis ravie de me dire que je ne bosserai plus avec elle l'an prochain.

Pour les oraux :
Je crois que les pratiques changent un peu selon les académies donc ce que je vais dire reflète la manière de procéder du côté des Stark...
- un oral fait 30 minutes et l'élève à droit à 30 minutes de préparation. Nous faisons une préparation collective (échauffement, italienne, installation...) au début de la demi-journée avec tous les convoqués. Le jeu prend au maximum 15 minutes de l'oral. Pour ma part, je note le temps de jeu et rejeu, et si plusieurs élèves sont interrogés sur la même scène on les interroge après un seul passage et un seul rejeu (avec, parfois, une consigne différente pour chaque élève). Le temps restant est consacré à l'entretien (si jeu 12 minutes, entretien 18 minutes). Et là je réalise que pour nous, on dit 30 minutes d'oral...
- les listes des groupes évalués sur la même scène sont communiquées au jury le jour de la réunion d'échange des dossiers.
- les rejeux sont assez variés et vont en général à l'encontre de ce qu'a proposé l'élève (il joue rapide, on le fait jouer lentement, il joue réaliste, on déréalise...). Parfois, on peut imposer des consignes du type "boîte de nuit" (jouer la scène comme si on était en boîte, ça c'est pour faire sortir la voix ou casser le côté intimiste d'une proposition), ne faire que les mouvements sans le texte (pour le travail du corps), jouer la scène avec une autre proposition musicale (pour en changer la coloration), etc.

Pour la rémunération des oraux, j'avoue ne pas savoir. De mémoire, on valide le nombre de candidats et on est donc payé sur le nombre d'élèves (ou de demi-journées).

cannelle21 a écrit:
Vendredi on met en place le décor pour l'épreuve de lundi.

Passent-ils dans ton lycée ? Pour ma part ils passent dans un autre lycée dans une salle de classe... pas génial pour lumières et autres composants de la mise en scène, notamment une élève qui joue d'un instrument.

Par contre effectivement mes autres niveaux étaient super !! 1ere secondes parfaits !

Ma fille suit une option théâtre depuis la seconde. Elle est en 1re, dans le groupe 1re term . Ils ont monté une version abrégée de « Tous des oiseaux » de Wajdi Mouawad. Quant aux secondes, ils ont présenté une scène de Coriolan, de Shakespeare.
Je tire mon chapeau à la prof, et aux élèves, je ne me suis pas encore remise du spectacle.

Ajupouet, je crois que nous étions dans la même salle! C'était bien à O...? Le travail avec les élèves était sensationnel et le jeu des élèves!!!

Bon c'est parti. C'est aujourd'hui le bac pour mes élèves et pour moi aussi. Je suis un peu inquiète car l'examinatrice est en arrêt et que le nouveau collègue n'a été contacté que tardivement. J'espère surtout que tout se passera bien pour mes Zaffreux.

Il y a de ça quelques années, pour ma grande, l'examinateur ne s'est pas pointé.
Elle a dû attendre 2h30 un remplaçant, qui visiblement ne connaissait rien à l'épreuve.
M...e aux élèves !

Bonjour,

Est-ce que vous pourriez me donner des exemples de questions d'entretien er consignes de rejeu s'il vous plaît ? cela m'aiderait grandement car je suis nouvelle à ce sujet. Merci infiniment si vous pouviez m'aider.

Bonjour, les oraux sont passés, non, lullabygreen?
Sinon, en rejeu, on peut vraiment tout imaginer, car ça dépend beaucoup de la scène proposée.
Faire jouer un personnage méchant en gentil, rapide en lent, etc. Changer le lieu où la situation (refaire la scène en boîte de nuit, dans le métro, au bord de la mer alors qu'il y a du vent), changer la temporalité (la scène à déjà eu lieu et tu la racontes), changer les rapports de force ou les intentions de jeu... Changer de type de jeu (passer d'un jeu clown à un jeu très naturel ou inversement)... Bref, il faut tout s'autoriser !

Mes élèves ont passé le bac. Ils ont joué leur pièce (Small Talk) mercredi. J'ai râlé cette année, plusieurs fois, je me suis remise en question... mais en fait : la pièce durait 1H20 à 8 comédiens avec des changements de décor, de costumes, une régie son et une régie lumière. C'est mercredi que je me suis rendu compte de la masse de boulot abattu, de l'envergure du projet. C'était vraiment top.