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- Sissi d'AutricheNiveau 5
Désolée pour le titre un peu provocateur qui ne manquera pas de surprendre / choquer / indigner j'en suis sûre.
J'ouvre ce fil de discussion car je me pose vraiment la question. Récemment, pendant une heure de trou dans la salle des professeurs de mon collège, j'ai ouvert un livre pour lire. J'avais l'impression que ce geste, pourtant simple et banal, n'avait pas été fait depuis des années. En effet, je suis professeur depuis 7 ans et je n'ai JAMAIS vu un enseignant lire pendant une pause (en dehors de ses copies ou de documents administratifs).
Dites-moi, vous lisez ?
Edit : Et avez-vous des discussions sur les livres et la littérature avec vos collègues ?
J'ouvre ce fil de discussion car je me pose vraiment la question. Récemment, pendant une heure de trou dans la salle des professeurs de mon collège, j'ai ouvert un livre pour lire. J'avais l'impression que ce geste, pourtant simple et banal, n'avait pas été fait depuis des années. En effet, je suis professeur depuis 7 ans et je n'ai JAMAIS vu un enseignant lire pendant une pause (en dehors de ses copies ou de documents administratifs).
Dites-moi, vous lisez ?
Edit : Et avez-vous des discussions sur les livres et la littérature avec vos collègues ?
- InvitéInvité
Tous les jours depuis l'âge de 5 ans. Mais jamais au travail ! Les conditions ne sont pas assez bonnes. A vrai dire je ne comprends même pas que l'on ne lise pas.
- M le MauditNiveau 9
Oui je lis !! Mais je ne suis pas un grand lecteur... Je pense aussi que nombre d'enseignants n'ont tt simplement pas envie (ou ont d'autres choses à faire) de lire sur leur lieu de travail. En l'occurrence c'est mon cas. Quand je suis au travail c'est pour... travailler !
- CasparProphète
Je lis, mais moins qu'avant, merci internet, et j'achète beaucoup plus de livres que je ne peux en lire. J'ai une centaine de livres non-lus dans ma bibliothèque, et je ne parle que des ouvrages en langue anglaise. Il y en a aussi beaucoup en français mais je n'ai pas compté.
Il y a une collègue que je vois régulièrement lire en salle des profs, mais c'est la seule je pense. Quant à moi j'aurais bien du mal à me concentrer pour vraiment lire en salle des profs. Si j'ai un moment de libre, je lis la littérature syndicale qui traîne, je traficote sur mon téléphone ou je vais surfer sur un ordi libre (s'il n'y a pas trop de monde).
Pour moi la lecture est un acte intime et privé, je ne ressens pas du tout le besoin de parler de mes lectures ou de les partager. Chaque année, je fais un désherbage de ma bibliothèque anglaise: je préviens mes collègues, je dépose les livres en sdp et ils disparaissent en général assez rapidement. J'en déduis que mes collègues lisent, même si nous ne parlons pas beaucoup de littérature et civilisation des pays anglophones au lycée, en dehors des thèmes que nous allons choisir pour nos séquences.
Il y a une collègue que je vois régulièrement lire en salle des profs, mais c'est la seule je pense. Quant à moi j'aurais bien du mal à me concentrer pour vraiment lire en salle des profs. Si j'ai un moment de libre, je lis la littérature syndicale qui traîne, je traficote sur mon téléphone ou je vais surfer sur un ordi libre (s'il n'y a pas trop de monde).
Pour moi la lecture est un acte intime et privé, je ne ressens pas du tout le besoin de parler de mes lectures ou de les partager. Chaque année, je fais un désherbage de ma bibliothèque anglaise: je préviens mes collègues, je dépose les livres en sdp et ils disparaissent en général assez rapidement. J'en déduis que mes collègues lisent, même si nous ne parlons pas beaucoup de littérature et civilisation des pays anglophones au lycée, en dehors des thèmes que nous allons choisir pour nos séquences.
- IllianeExpert
Oui, je lis (je suis prof de lettres aussi ^^), mais je lis effectivement peu en salle des profs : j'ai bien trop de choses à faire (préparer mes progressions, mes cours, faire des photocopies...), et puis je n'aimerais pas être dérangée régulièrement pendant que je lis.
- PoupoutchModérateur
Je lis, mais pas forcément au travail. Il a pu m'arriver, en anticipation de longs "trous", de prendre ma liseuse, mais la plupart du temps, je lis à la maison avec un bon thé, pelotonnée dans le canapé.
En salle des profs, j'essaie d'échanger avec les collègues, ou alors je prépare mes cours ou corrige des copies.
Et comme Caspar, je suis parfois happée par Internet... Et j'ai des piles de livres à lire à ne plus savoir qu'en faire
En salle des profs, j'essaie d'échanger avec les collègues, ou alors je prépare mes cours ou corrige des copies.
Et comme Caspar, je suis parfois happée par Internet... Et j'ai des piles de livres à lire à ne plus savoir qu'en faire
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- CasparProphète
maldoror1 a écrit:Tous les jours depuis l'âge de 5 ans. Mais jamais au travail ! Les conditions ne sont pas assez bonnes. A vrai dire je ne comprends même pas que l'on ne lise pas.
J'ai également du mal à comprendre qu'on puisse ne pas lire du tout, et j'ai du mal à imaginer une vie sans lecture et sans livres.
- zigmag17Guide spirituel
Sissi d'Autriche a écrit:Désolée pour le titre un peu provocateur qui ne manquera pas de surprendre / choquer / indigner j'en suis sûre.
J'ouvre ce fil de discussion car je me pose vraiment la question. Récemment, pendant une heure de trou dans la salle des professeurs de mon collège, j'ai ouvert un livre pour lire. J'avais l'impression que ce geste, pourtant simple et banal, n'avait pas été fait depuis des années. En effet, je suis professeur depuis 7 ans et je n'ai JAMAIS vu un enseignant lire pendant une pause (en dehors de ses copies ou de documents administratifs).
Dites-moi, vous lisez ?
Intéressant thème de fil!!!
Je suis comme toi: je lis beaucoup en général, et souvent aussi en salle des profs. Cette activité paraît incongrue, ce qui fait que 9 fois sur 10 je suis interrompue dans ma lecture par des remarques à la Bigard: "Tiens, tu lis?" ( non je fais du tricot) "C'est bien ce que tu lis"? ( non c'est nul mais je suis maso) etc.
Évidemment je réponds gentiment, mais cela suffit pour me déconcentrer, je déteste être interpellée quand je lis. J'ai besoin de silence, de décompression, la lecture en cela est incomparable. Pas toujours hein ( je suis une grande bavarde) mais souvent j'ai besoin d'un sas personnel de calme intérieur. Et puis pendant longtemps j'ai pris les transports en commun pour aller travailler et il était impensable pour moi de ne pas avoir un roman à embarquer pour les trajets, roman dont je prolongeais naturellement la lecture pendant les pauses au lycée.
Je sais que certains collègues lisent beaucoup aussi, mais jamais je ne les vois lire au lycée ; soit ils n'ont pas d'heures de trou, soit il les utilisent autrement ( photocopies ou autres, ce que je fais aussi par ailleurs).
La salle des profs est considérée comme un lieu de socialisation voire d'effervescence brouillonne ( dans la mienne, le matin ou pendant les récrés y règne un brouhaha permanent); l'acte de lire étant la mise en retrait et assimilé par certains comme le contraire de la socialisation, c'est perçu comme bizarre, d'autant plus que dans ces conditions il faut beaucoup de concentration mais j'en ai, je pourrais lire au milieu de trente mille bulldozers et cinquante mille marteaux-piqueurs, aussi quand mentalement j'ai besoin de m'isoler je peux le faire même en salle des profs.
Conclusion: je pense que certains grands lecteurs le sont chez eux, que les lecteurs acharnés sont rares, et quand c'est le cas , ils (nous) passent (passons) pour des curiosités.
- SolovieïNiveau 10
Je suis un grand lecteur, mais je ne lis jamais en pause et/ou en salle des professeurs : trop de choses à faire, trop de bruit, d'interruptions, etc.
La question est peut-être mal posée : "les enseignants" suppose un bloc homogène. Il y a bien des enseignants qui lisent (mais quoi, d'ailleurs ?), et d'autres non. Certains enseignants n'ont même pas un livre chez eux.
Le plus grave je crois, c'est l'augmentation du nombre de professeurs qui ne lisent pas dans des disciplines où ils devraient le faire (lettres, philosophie,...) et la banalisation d'une telle situation. Je croise un certain nombre de collègue, en contrat local il est vrai (et une fois un titulaire...), qui ne lisent tout simplement pas, y compris les œuvres qu'ils prescrivent aux élèves, œuvres qu'ils sont supposés étudier en classe.
La question est peut-être mal posée : "les enseignants" suppose un bloc homogène. Il y a bien des enseignants qui lisent (mais quoi, d'ailleurs ?), et d'autres non. Certains enseignants n'ont même pas un livre chez eux.
Le plus grave je crois, c'est l'augmentation du nombre de professeurs qui ne lisent pas dans des disciplines où ils devraient le faire (lettres, philosophie,...) et la banalisation d'une telle situation. Je croise un certain nombre de collègue, en contrat local il est vrai (et une fois un titulaire...), qui ne lisent tout simplement pas, y compris les œuvres qu'ils prescrivent aux élèves, œuvres qu'ils sont supposés étudier en classe.
- MatteoNiveau 10
Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un voudrait devenir enseignant s'il n'aime pas lire.
- AustrucheerranteHabitué du forum
Je lis, mais pas forcément au travail (et moins depuis que j'ai des enfants en bas âge, j'espère que cela va bientôt se tasser ). J'ai rarement vu lire en salle des profs, mais c'est arrivé. Et il m'est arrivé aussi de parler lecture avec des collègues (y compris que je connais peu), et de lectures non liées au travail.
- InvitéInvité
Solovieï a écrit:Je suis un grand lecteur, mais je ne lis jamais en pause et/ou en salle des professeurs : trop de choses à faire, trop de bruit, d'interruptions, etc.
La question est peut-être mal posée : "les enseignants" suppose un bloc homogène. Il y a bien des enseignants qui lisent (mais quoi, d'ailleurs ?), et d'autres non. Certains enseignants n'ont même pas un livre chez eux.
Le plus grave je crois, c'est l'augmentation du nombre de professeurs qui ne lisent pas dans des disciplines où ils devraient le faire (lettres, philosophie,...) et la banalisation d'une telle situation. Je croise un certain nombre de collègue, en contrat local il est vrai (et une fois un titulaire...), qui ne lisent tout simplement pas, y compris les œuvres qu'ils prescrivent aux élèves, œuvres qu'ils sont supposés étudier en classe.
J'ai remarqué ça également, c'est stupéfiant. J'ai même croisé une collègue de lettres se vantant de ne jamais lire, et expliquant avoir passé le Capes par amour de la grammaire. C'est tout à fait noble, et j'adore moi aussi la grammaire, mais ne jamais ouvrir un livre, cela dépasse l'entendement. La vie serait mortelle sans l'art et littérature de toute façon !
- MoyenCrocoNiveau 10
Je n'ai, en dehors des livres obligatoires (et encore...) dans ma scolarité, pas lu plus d'une dizaine de "livres".
Je déteste lire des livres, et ça n'est pas faute d'avoir eu des professeurs intéressants et passionnants depuis l'école élémentaire,qui nous faisait découvrir énormément d'auteur, et les faisant venir parfois à l'école (Roger Hanin (en auteur, pas en acteur), Didier Van Cauwelaert, pour ne citer qu'eux)
Je déteste lire des livres, et ça n'est pas faute d'avoir eu des professeurs intéressants et passionnants depuis l'école élémentaire,qui nous faisait découvrir énormément d'auteur, et les faisant venir parfois à l'école (Roger Hanin (en auteur, pas en acteur), Didier Van Cauwelaert, pour ne citer qu'eux)
- EdithWGrand sage
Je lis de façon irrégulière, mais plutôt chez moi, même s'il m'arrive de lire au CDI, c'est plutôt des romans ou documentaires "jeunesse" pour le travail. J'arrive au milieu de La Comédie Humaine (lecture de l'année ).
Dans mon ancien bahut, 4 profs de lettres, qui avaient chacun leur place attitrée et leur "tas" sur un coin de table, les deux jeunes profs avaient des magazines people
Dans mon ancien bahut, 4 profs de lettres, qui avaient chacun leur place attitrée et leur "tas" sur un coin de table, les deux jeunes profs avaient des magazines people
- Spoiler:
- l'une des deux faisait tout un trafic et prêtait-empruntait ses magazines aux élèves de lycée, se servait des people pour ses cours de littérature et société sujet 1 de l'année "les plus et les moins d'un people" , sujet 2 : "choisissez un bonbon et construisez un argumentaire autour..." j'ai toujours trouvé ça mais je suis peut-être un peu réac
- DanskaProphète
Matteo a écrit:Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un voudrait devenir enseignant s'il n'aime pas lire.
Pourquoi donc ? Pour les matières littéraires cette affirmation peut se défendre, mais pourquoi faudrait-il aimer lire pour enseigner une discipline scientifique par exemple ?
Sinon comme beaucoup des collègues qui ont répondu sur ce fil je lis beaucoup, mais rarement en salle des profs où j'ai généralement autre chose à faire et pas assez de temps ni de calme pour me concentrer. À moins d'avoir vraiment un gros trou en milieu de journée, alterner cours sur la croissance économique / chapitre d'un bouquin / correction copies / cours sur les liens sociaux / deuxième chapitre du bouquin / discussion avec un collègue / dernier cours de la journée sur un autre thème encore, je ne sais pas faire.
J'ai du mal à voir l'intérêt de ce topic en fait, tant la question de départ me semble incongrue : à part en tout début d'année et en toute fin d'année, c'est tout de même assez rare de n'avoir aucun travail en attente en dehors des heures de cours + le temps et la possibilité matérielle de s'isoler suffisamment sur son lieu de travail pour se plonger tranquillement dans un livre, non ?
- Reine MargotDemi-dieu
Je me souviens que certains collègues s'étonnaient que j'amène un livre en sdp...mais en effet c'est un peu trop bruyant pour une lecture, je n'avançais pas beaucoup.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- DanskaProphète
Reine Margot a écrit:Je me souviens que certains collègues s'étonnaient que j'amène un livre en sdp...mais en effet c'est un peu trop bruyant pour une lecture, je n'avançais pas beaucoup.
Techniquement j'ai toujours ma liseuse avec moi, ne serait-ce que par habitude
Mais finalement je la sors assez peu au lycée, à moins de pouvoir m'isoler dans une salle vide pendant une heure de trou et de ne d'avoir rien d'autre à faire pendant cette heure. Il n'y a que pendant les surveillances du bac que j'explose mon quota en lisant plusieurs heures d'affilée au travail
- Sissi d'AutricheNiveau 5
Danska a écrit:Matteo a écrit:Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un voudrait devenir enseignant s'il n'aime pas lire.
J'ai du mal à voir l'intérêt de ce topic en fait, tant la question de départ me semble incongrue : à part en tout début d'année et en toute fin d'année, c'est tout de même assez rare de n'avoir aucun travail en attente en dehors des heures de cours + le temps et la possibilité matérielle de s'isoler suffisamment sur son lieu de travail pour se plonger tranquillement dans un livre, non ?
Je pose la question car on est en début d'année justement.
- Sissi d'AutricheNiveau 5
Austrucheerrante a écrit:Je lis, mais pas forcément au travail (et moins depuis que j'ai des enfants en bas âge, j'espère que cela va bientôt se tasser ). J'ai rarement vu lire en salle des profs, mais c'est arrivé. Et il m'est arrivé aussi de parler lecture avec des collègues (y compris que je connais peu), et de lectures non liées au travail.
Finalement, ma première question sous-entend qu'il est hélas difficile de parler de livres et de littérature avec les collègues.
- SolovieïNiveau 10
Sissi d'Autriche a écrit:Austrucheerrante a écrit:Je lis, mais pas forcément au travail (et moins depuis que j'ai des enfants en bas âge, j'espère que cela va bientôt se tasser ). J'ai rarement vu lire en salle des profs, mais c'est arrivé. Et il m'est arrivé aussi de parler lecture avec des collègues (y compris que je connais peu), et de lectures non liées au travail.
Finalement, ma première question sous-entend qu'il est hélas difficile de parler de livres et de littérature avec les collègues.
Là, c'est un sujet bien différent. Même entre collègues lecteurs ou entre professeurs de lettres, ce n'est pas toujours facile de parler littérature...
Début juillet lors d'une conférence universitaire, j'ai assisté à la "discussion" entre un spécialiste du Caravage et un spécialiste de Warhol. Comment dire ? Partager un intérêt pour l'art ne suffit pas à rendre l'échange possible.
- BartleboothNiveau 7
Je lis, mais pas en salle des profs, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Quand j’enseignais en collège, j’avais peu d’échanges avec mes collègues sur la lecture: la plupart ne lisaient pas (ou alors un Musso pendant les vacances). Quand j’ai muté au lycée j’ai rencontré de nombreux collègues de toutes disciplines qui lisent beaucoup. Il y a une liste d’attente au CDI pour emprunter les nouveautés, on se prête parfois des bouquins entre nous.
Curieusement, je discute peu littérature avec mes collègues de Lettres, en dehors de ce f... programme imposé. Les profs des autres disciplines ont moins de lectures obligatoires, plus de temps pour lire ce qu’ils aiment. Je les jalouse parfois un peu pour cela.
Les petits nouveaux m’inquiètent un peu. Un jeune TZR, bon prof par ailleurs, râlait il y a deux ans parce que la collègue qu’il remplaçait avait programmé pour ses classes Le Rouge et le Noir, Dom Juan ou encore Les Caractères. Il n’avait lu aucun de ces livres, et j’ai découvert par la suite qu’il y avait beaucoup d’autres classiques qu’il ne connaissait pas. Il lisait pourtant, mais des polars ou de la SF. Il estimait avoir fait un gros sacrifice l’année du CAPES en lisant plusieurs incontournables de la littérature française, il estimait que c’était suffisant.
Quand j’enseignais en collège, j’avais peu d’échanges avec mes collègues sur la lecture: la plupart ne lisaient pas (ou alors un Musso pendant les vacances). Quand j’ai muté au lycée j’ai rencontré de nombreux collègues de toutes disciplines qui lisent beaucoup. Il y a une liste d’attente au CDI pour emprunter les nouveautés, on se prête parfois des bouquins entre nous.
Curieusement, je discute peu littérature avec mes collègues de Lettres, en dehors de ce f... programme imposé. Les profs des autres disciplines ont moins de lectures obligatoires, plus de temps pour lire ce qu’ils aiment. Je les jalouse parfois un peu pour cela.
Les petits nouveaux m’inquiètent un peu. Un jeune TZR, bon prof par ailleurs, râlait il y a deux ans parce que la collègue qu’il remplaçait avait programmé pour ses classes Le Rouge et le Noir, Dom Juan ou encore Les Caractères. Il n’avait lu aucun de ces livres, et j’ai découvert par la suite qu’il y avait beaucoup d’autres classiques qu’il ne connaissait pas. Il lisait pourtant, mais des polars ou de la SF. Il estimait avoir fait un gros sacrifice l’année du CAPES en lisant plusieurs incontournables de la littérature française, il estimait que c’était suffisant.
- EdithWGrand sage
Danska a écrit:Matteo a écrit:Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un voudrait devenir enseignant s'il n'aime pas lire.
Pourquoi donc ? Pour les matières littéraires cette affirmation peut se défendre, mais pourquoi faudrait-il aimer lire pour enseigner une discipline scientifique par exemple ?
Sinon comme beaucoup des collègues qui ont répondu sur ce fil je lis beaucoup, mais rarement en salle des profs où j'ai généralement autre chose à faire et pas assez de temps ni de calme pour me concentrer. À moins d'avoir vraiment un gros trou en milieu de journée, alterner cours sur la croissance économique / chapitre d'un bouquin / correction copies / cours sur les liens sociaux / deuxième chapitre du bouquin / discussion avec un collègue / dernier cours de la journée sur un autre thème encore, je ne sais pas faire.
J'ai du mal à voir l'intérêt de ce topic en fait, tant la question de départ me semble incongrue : à part en tout début d'année et en toute fin d'année, c'est tout de même assez rare de n'avoir aucun travail en attente en dehors des heures de cours, non ?
C'est sûr, toutes les matières ne sont pas égales devant la "lecture", j'ai eu une collègue de SPC (certifiée, super compétente), qui ne connaissait pas la collection Que sais-je... ce qui m'a semblé totalement dingue quand on a fait des études universitaires, de quelque matière que ce soit, mais bon, vu la multiplicité des supports et moyens de se former aujourd'hui, on relativise. Et on a le droit de décrocher aussi, la lecture (d'articles, de textes officiels, de forums...) est déjà obligatoire pour se former, se mettre à niveau, si certains n'ont pas envie de lire "en plus", c'est bien leur droit, même si le prof de lettres qui râle car il doit lire un "super classique" pour l'enseigner, ça fait un peu peur.
Mais c'est tellement agréable de tomber sur un collègue passionné par un sujet, que ce soit sa discipline ou totalement autre chose, et d'en discuter entre deux cours/paquets de copies.
Sans nous comparer à un employé de bureau ou un plombier, qui ne ramène pas de boulot à la maison, on a le droit aussi à la déconnexion (quand le travail est fait). Si on en a envie bien sûr. Le cliché de la vieille fille prof de lettres qui lit enroulée dans un châle au milieu de ses chats a vécu (je n'ai rien contre les chats, les célibataires ou les châles ), que chacun fasse comme il l'entend.
Si certains sont intéressés, voici un lien vers un colloque (2016 ça date un peu) canadien sur le rapport des enseignants et de la littérature.
https://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/84/500/515/c
- InvitéInvité
Bartlebooth a écrit:Je lis, mais pas en salle des profs, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Quand j’enseignais en collège, j’avais peu d’échanges avec mes collègues sur la lecture: la plupart ne lisaient pas (ou alors un Musso pendant les vacances). Quand j’ai muté au lycée j’ai rencontré de nombreux collègues de toutes disciplines qui lisent beaucoup. Il y a une liste d’attente au CDI pour emprunter les nouveautés, on se prête parfois des bouquins entre nous.
Curieusement, je discute peu littérature avec mes collègues de Lettres, en dehors de ce f... programme imposé. Les profs des autres disciplines ont moins de lectures obligatoires, plus de temps pour lire ce qu’ils aiment. Je les jalouse parfois un peu pour cela.
Les petits nouveaux m’inquiètent un peu. Un jeune TZR, bon prof par ailleurs, râlait il y a deux ans parce que la collègue qu’il remplaçait avait programmé pour ses classes Le Rouge et le Noir, Dom Juan ou encore Les Caractères. Il n’avait lu aucun de ces livres, et j’ai découvert par la suite qu’il y avait beaucoup d’autres classiques qu’il ne connaissait pas. Il lisait pourtant, mais des polars ou de la SF. Il estimait avoir fait un gros sacrifice l’année du CAPES en lisant plusieurs incontournables de la littérature française, il estimait que c’était suffisant.
Je partage ton inquiétude, c'est bien triste.
- EdithWGrand sage
C'est aussi le cas dans les matières scientifiques... Un prof de maths qui n'a jamais entendu parler de Cédric Villani ou de Bourbaki par exemple, ça n'a pas forcément d'impact sur l'enseignement mais le manque de curiosité est en jeu et c'est un peu inquiétant. Si on choisit une matière (ou deux) à enseigner, c'est que ça nous intéresse un minimum, non? Et pas que le programme...
- SolovieïNiveau 10
Plus encore que le phénomène, c'est sa banalisation qui m'inquiète. Certains n'en sont pas même choqués : "oh, aujourd'hui avec internet..." ; "il y a tout dans le manuel..." ; "du moment que ça se passe bien avec les élèves..." ; "les élèves ont de bonnes notes au bac de français, donc...". Voilà ce que j'entends régulièrement. Je confesse me laisser aller, parfois, à la méchanceté face à de tels propos.
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- Claude Thélot : "Les enseignants ne lisent pas les programmes. Ils ne les connaissent qu'à travers les manuels"
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