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- MeerschNiveau 6
Je me bornais simplement à constater que tu étais exagérément affirmatif de façon générale, et que ça pouvait finir par être agaçant, d'où un inévitable retour de bâton périodique (à la limite je retire le passage sur les profs, parce que leur autorité je m'en ballek). Je vais passer outre tes charmantes invectives et éviter se surenchérir.
Je n'ai pas dit que je ne t'aimais pas, ni que les autres ne t'aimaient pas, d'ailleurs tu me parais au contraire plutôt sympathique. Mais lire des affirmations péremptoires sur des sujets équivoques, ça m'irrite, oui. Il ne s'agit pas de légitimer mon point de vue dont j'ai toujours reconnu la discutabilité .
Excellent courage à toi aussi et gros bisous.
Je n'ai pas dit que je ne t'aimais pas, ni que les autres ne t'aimaient pas, d'ailleurs tu me parais au contraire plutôt sympathique. Mais lire des affirmations péremptoires sur des sujets équivoques, ça m'irrite, oui. Il ne s'agit pas de légitimer mon point de vue dont j'ai toujours reconnu la discutabilité .
Excellent courage à toi aussi et gros bisous.
- JPhMMDemi-dieu
C'est Heidegger qui a dit "La science ne pense pas" ? c'est complètement con, non ? ou alors il ne sait pas ce qu'est la crise des fondements, il n'a jamais lu les Principia Mathematica, et il n'a jamais ouvert un livre de logique un minimum sérieux écrit au XXe siècle.Paul Dedalus a écrit:Ben, il faut dire que c'est de bonne guerre (durant la 2nde guerre mondiale d'ailleurs) à cette époque entre le cercle de Vienne et Heidegger :
"La science ne pense pas" ou encore "elle ne veut rien savoir du rien"
Et aussi "la rigueur des sciences n'égale jamais le sérieux de la métaphysique".
Je veux dire par là : il y croyait, et c'était par pure animosité envers certaines personnes ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- EuthyphronNiveau 6
Bah, il ne faut pas s'exciter là dessus, Heidegger adorait faire le malin provoquer la réflexion à partir de paradoxes, comme tout philosophe qui se respecte.
En disant que "la science ne pense pas", Heidegger ne voulait pas dire du mal de la science, mais du bien de la pensée. La situer à un autre niveau que celui de la résolution.
De fait, quand la science pense, ou plutôt quand les scientifiques pensent, parce que ce sont les scientifiques et non la science qui pense, c'est en dépassant l'application stricte de méthodes énoncées d'avance, donc en débordant la science. Il faut juste ajouter que ce n'est pas du tout anti scientifique de faire ça.
Je ne crois pas du tout d'ailleurs que l'utilisation de cette citation (un peu punch line sur les bords, admettons-le) comme slogan, soit due à Heidegger.
Et par ailleurs je déteste Heidegger mais cela n'a rien à voir.
En disant que "la science ne pense pas", Heidegger ne voulait pas dire du mal de la science, mais du bien de la pensée. La situer à un autre niveau que celui de la résolution.
De fait, quand la science pense, ou plutôt quand les scientifiques pensent, parce que ce sont les scientifiques et non la science qui pense, c'est en dépassant l'application stricte de méthodes énoncées d'avance, donc en débordant la science. Il faut juste ajouter que ce n'est pas du tout anti scientifique de faire ça.
Je ne crois pas du tout d'ailleurs que l'utilisation de cette citation (un peu punch line sur les bords, admettons-le) comme slogan, soit due à Heidegger.
Et par ailleurs je déteste Heidegger mais cela n'a rien à voir.
- AnaxagoreGuide spirituel
JPhMM a écrit:C'est Heidegger qui a dit "La science ne pense pas" ? c'est complètement con, non ? ou alors il ne sait pas ce qu'est la crise des fondements, il n'a jamais lu les Principia Mathematica, et il n'a jamais ouvert un livre de logique un minimum sérieux écrit au XXe siècle.Paul Dedalus a écrit:Ben, il faut dire que c'est de bonne guerre (durant la 2nde guerre mondiale d'ailleurs) à cette époque entre le cercle de Vienne et Heidegger :
"La science ne pense pas" ou encore "elle ne veut rien savoir du rien"
Et aussi "la rigueur des sciences n'égale jamais le sérieux de la métaphysique".
Je veux dire par là : il y croyait, et c'était par pure animosité envers certaines personnes ?
Si c'est bien une phrase de Heidegger, il y a un contexte et un propos général. La science s'appuie sur de hypothèses de départ. Étudier les fondements et la logique ne résout pas tout et ne change pas la nature de la science, ni son cadre, forcément restreint.
Quelques propos un peu exaltés ne changent pas le problème. Et on ne gagne rien à les commenter en tant que tels.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Dans la conférence "Science et philosophie" :
Finalement il constate simplement son manque de réflexivité. La science est utilitaire.
Mais comme disait Euthyphron, il donne quand même une valeur plus haute à la pensée métaphysique.
J'ai hâte que le programme de l'agrégation 2019 sorte pour m'avancer tant que je suis encore à Paris et ai encore accès à toutes les bibliothèques. Généralement il ne sort pas très longtemps après les écrits. J'espère un bon thème, et unifié cette fois. Mais un couple de notions qui m'intéressent m'irait aussi.
Wittgenstein comme auteur parmi ceux des oraux serait le rêve...
Je me passionne de plus en plus pour lui.
Heidegger a écrit:
"Cette phrase : la science ne pense pas, qui a fait tant de bruit lorsque je l'ai prononcée, signifie : la science ne se meut pas dans la dimension de la philosophie. Mais, sans le savoir, elle se rattache à cette dimension.
Par exemple : la physique se meut dans l'espace et le temps et le mouvement. La science en tant que science ne peut pas décider de ce qu'est le mouvement, l'espace, le temps. La science ne pense donc pas, elle ne peut même pas penser dans ce sens avec ses méthodes. Je ne peux pas dire, par exemple, avec les méthodes de la physique, ce qu'est la physique. Ce qu'est la physique, je ne peux que le penser à la manière d'une interrogation philosophique. La phrase : la science ne pense pas, n'est pas un reproche, mais c'est une simple constatation de la structure interne de la science : c'est le propre de son essence que, d'une part, elle dépend de ce que la philosophie pense, mais que, d'autre part, elle oublie elle-même et néglige ce qui exige là d'être pensé."
Finalement il constate simplement son manque de réflexivité. La science est utilitaire.
Mais comme disait Euthyphron, il donne quand même une valeur plus haute à la pensée métaphysique.
J'ai hâte que le programme de l'agrégation 2019 sorte pour m'avancer tant que je suis encore à Paris et ai encore accès à toutes les bibliothèques. Généralement il ne sort pas très longtemps après les écrits. J'espère un bon thème, et unifié cette fois. Mais un couple de notions qui m'intéressent m'irait aussi.
Wittgenstein comme auteur parmi ceux des oraux serait le rêve...
Je me passionne de plus en plus pour lui.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- EuthyphronNiveau 6
Excellente formule, je trouve. C'est tout à fait ça.Paul Dedalus a écrit:Dans la conférence "Science et philosophie" :Heidegger a écrit:
"Cette phrase : la science ne pense pas, qui a fait tant de bruit lorsque je l'ai prononcée, signifie : la science ne se meut pas dans la dimension de la philosophie. Mais, sans le savoir, elle se rattache à cette dimension.
Par exemple : la physique se meut dans l'espace et le temps et le mouvement. La science en tant que science ne peut pas décider de ce qu'est le mouvement, l'espace, le temps. La science ne pense donc pas, elle ne peut même pas penser dans ce sens avec ses méthodes. Je ne peux pas dire, par exemple, avec les méthodes de la physique, ce qu'est la physique. Ce qu'est la physique, je ne peux que le penser à la manière d'une interrogation philosophique. La phrase : la science ne pense pas, n'est pas un reproche, mais c'est une simple constatation de la structure interne de la science : c'est le propre de son essence que, d'une part, elle dépend de ce que la philosophie pense, mais que, d'autre part, elle oublie elle-même et néglige ce qui exige là d'être pensé."
Finalement il constate simplement son manque de réflexivité.
- JPhMMDemi-dieu
Mmm...Paul Dedalus a écrit:Dans la conférence "Science et philosophie" :Heidegger a écrit:
"Cette phrase : la science ne pense pas, qui a fait tant de bruit lorsque je l'ai prononcée, signifie : la science ne se meut pas dans la dimension de la philosophie. Mais, sans le savoir, elle se rattache à cette dimension.
Par exemple : la physique se meut dans l'espace et le temps et le mouvement. La science en tant que science ne peut pas décider de ce qu'est le mouvement, l'espace, le temps. La science ne pense donc pas, elle ne peut même pas penser dans ce sens avec ses méthodes. Je ne peux pas dire, par exemple, avec les méthodes de la physique, ce qu'est la physique. Ce qu'est la physique, je ne peux que le penser à la manière d'une interrogation philosophique. La phrase : la science ne pense pas, n'est pas un reproche, mais c'est une simple constatation de la structure interne de la science : c'est le propre de son essence que, d'une part, elle dépend de ce que la philosophie pense, mais que, d'autre part, elle oublie elle-même et néglige ce qui exige là d'être pensé."
Finalement il constate simplement son manque de réflexivité. La science est utilitaire.
Ce constat de manque de réflexivité n'est-il pas une erreur ?
La réflexivité a toujours été au cœur des mathématiques, avec un pic particulier durant la crise des fondements, comme je l'ai signalé plus haut.
https://perso.univ-rennes1.fr/alain.herreman/hte.pdf
De plus, l'utilitarisme n'est pas une caractéristique des mathématiques, qui ont souvent été, au contraire, été pointées du doigt pour le manque d'utilité de la plupart de leurs résultats, manque d'utilité hors les mathématiques elles-mêmes.
Considérant que cette réflexivité des mathématiques et son caractère essentiellement inutile sont pour le moins très connus, je m'étonne du propos de Heidegger. Probablement que je ne comprends pas ce qu'il veut dire.
Précisément, les méthodes des mathématiques sont dans le champ des mathématiques...
PS : Je me demande si un Alfred Tarski (ou autre) a fait l'effort de répondre à ce propos de Heidegger.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- EuthyphronNiveau 6
Mais tu remarqueras que Heidegger prend bien soin de prendre en exemple la physique et non les mathématiques.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, il pense aux sciences appliquées, dans le sillage de la technophobie d'un Jonas ou Jünger. Ces inquietudes liées à son époque sont pas très loin quand il parle de la science.
Derrière cela, il y a une préoccupation de l'arraisonnement par la technique.
Pour simplifier : tout effet de la science sur la manière de vivre menacerait la pensée métaphysique qui suppose que l'homme se découvre sans abri, dans une certaine impuissance pour s'élever à la réalité spirituelle de son être.
J'écoutais un peu ONPC ce matin et c'était en plein dans le thème des machines et de l'AI avec Villani comme invité.
Derrière cela, il y a une préoccupation de l'arraisonnement par la technique.
Pour simplifier : tout effet de la science sur la manière de vivre menacerait la pensée métaphysique qui suppose que l'homme se découvre sans abri, dans une certaine impuissance pour s'élever à la réalité spirituelle de son être.
J'écoutais un peu ONPC ce matin et c'était en plein dans le thème des machines et de l'AI avec Villani comme invité.
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Marcel Jousse
- JPhMMDemi-dieu
Je comprends mieux, merci pour cette explication.Paul Dedalus a écrit:Oui, il pense aux sciences appliquées, dans le sillage de la technophobie d'un Jonas ou Jünger. Ces inquietudes liées à son époque sont pas très loin quand il parle de la science.
Derrière cela, il y a une préoccupation de l'arraisonnement par la technique.
Pour simplifier : tout effet de la science sur la manière de vivre menacerait la pensée métaphysique qui suppose que l'homme se découvre sans abri, dans une certaine impuissance pour s'élever à la réalité spirituelle de son être.
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- Thalia de GMédiateur
Certains messages ont été corbeillés : le forum n'a pas à relayer des rumeurs de programmes de concours avant leur publication...
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, passage intitulé "mécanique et mystique" a écrit:
"L'humanité ne sait pas assez que son avenir dépend d'elle. A elle de voir d'abord si elle veut continuer à vivre. A elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l'effort nécessaire pour que s'accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l'univers, qui est une machine à faire des dieux"
J'avais oublié ce superbe passage de Bergson qui était vraiment parfait pour "Les machines" en troisième partie.
D'ailleurs ce sont les derniers mots du livre.
Franchement, avec Bergson, entre ça et L'évolution créatrice, il était possible de faire une bonne partie.
Je suis allé à un séminaire sur le mysticisme et la littérature dans mon ancienne fac de lettres cet après-midi (cadeau que je me suis fait pour mon anniversaire au lieu d'aller enseigner) et ça me l'a rappelé.
C'était super en tout cas, j'en suis ressorti plein de perspectives et je vais essayer de proposer une communication sur l'écriture mystique chez Marguerite Duras et Madame Guyon.
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Virgile Georgiques.
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Marcel Jousse
- LevincentNiveau 9
Bonjour.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- AiônNiveau 8
Il y a potentiellement de supers références lacaniennes mobilisables sur ton sujet Paul Dedalus. Et cela m'intéresse beaucoup.
http://www.litt-and-co.org/citations_SH/l-q_SH/lacan-duras.htm
https://www.cairn.info/revue-insistance-2012-1-page-89.htm
http://www.litt-and-co.org/citations_SH/l-q_SH/lacan-duras.htm
https://www.cairn.info/revue-insistance-2012-1-page-89.htm
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Ah merci beaucoup Aiôn!
Je connais évidemment ce fascinant texte de Lacan (j'ai fait mon mémoire de littérature sur la dimension mystique de l'écriture chez Marguerite Duras) mais pas cet article de Catherine Millot.
A noter que lors de la soutenance de mon mémoire, ma directrice trouvait déplacée la partie où je comparais la pratique de l'écriture de Mme Guyon à celle de Duras alors que le membre qui siégeait avec elle dans le jury avait trouvé ça fort intéressant comme piste de recherche!
Je connais évidemment ce fascinant texte de Lacan (j'ai fait mon mémoire de littérature sur la dimension mystique de l'écriture chez Marguerite Duras) mais pas cet article de Catherine Millot.
A noter que lors de la soutenance de mon mémoire, ma directrice trouvait déplacée la partie où je comparais la pratique de l'écriture de Mme Guyon à celle de Duras alors que le membre qui siégeait avec elle dans le jury avait trouvé ça fort intéressant comme piste de recherche!
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Marcel Jousse
- AiônNiveau 8
Je ne sais pas ce qu'en pensent les MCF de Littérature parce que je ne connais pas ce cénacle là, mais ce serait probablement bien reçu dans le champ des études psychanalytiques.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, mais la psychanalyse réappropriée par des penseurs contemporains (comme Derrida, qui s'intéresse aussi beaucoup aux mystiques).
Le séminaire sur les mystiques a lieu à nouveau le 27 avril.
J'ai hâte.
Le séminaire sur les mystiques a lieu à nouveau le 27 avril.
J'ai hâte.
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Virgile Georgiques.
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Marcel Jousse
- MeerschNiveau 6
Bonjour à tous,
Je me prépare actuellement aux oraux en solo, et j'aimerais savoir comment vous voyez l'épreuve sur les sciences humaines. Suis-je le seul à trouver quasiment impossible d'avoir de quoi faire une leçon acceptable aussi bien sur "Don, échange, potlatch" que sur "Le phénomènes de mode", "Névroses et psychoses" ou "Les langues meurent-elles ?" ?
Quelle méthode de révision utilisez-vous ? Pour ma part, j'ai lu quelques ouvrages généraux sur les sciences humaines, d'autres sur l'épistémologie des sciences humaines en général, d'autres sur telle ou telle science en particulier, mais il me paraît quasiment impossible, dans le temps imparti, d'accumuler les connaissances nécessaires pour être à peu près à l'aise devant chaque couple de sujets susceptible de tomber (à en juger par les listes données dans les rapports de jury de 2006 et 2012).
Bref, bonne chance aux admissibles !
Je me prépare actuellement aux oraux en solo, et j'aimerais savoir comment vous voyez l'épreuve sur les sciences humaines. Suis-je le seul à trouver quasiment impossible d'avoir de quoi faire une leçon acceptable aussi bien sur "Don, échange, potlatch" que sur "Le phénomènes de mode", "Névroses et psychoses" ou "Les langues meurent-elles ?" ?
Quelle méthode de révision utilisez-vous ? Pour ma part, j'ai lu quelques ouvrages généraux sur les sciences humaines, d'autres sur l'épistémologie des sciences humaines en général, d'autres sur telle ou telle science en particulier, mais il me paraît quasiment impossible, dans le temps imparti, d'accumuler les connaissances nécessaires pour être à peu près à l'aise devant chaque couple de sujets susceptible de tomber (à en juger par les listes données dans les rapports de jury de 2006 et 2012).
Bref, bonne chance aux admissibles !
- LevincentNiveau 9
À vrai dire je suis dans le même embarras. Je me prépare donc en faisant des révisions d'ordre très général sur les sciences humaines (les grands courants, les grands auteurs, les problèmes méthodologiques), et j'essaie de rassembler quelques connaissances sur des sujets particuliers pris au hasard ("la notion de peuple", par exemple). De toute façon on ne peut pas être prêt, on ne fait qu'avec ce qu'on a et on ne peut jamais avoir toutes les connaissances, et cela est vrai pour chaque épreuve de l'agrégation.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- MeerschNiveau 6
Bon, c'est plutôt rassurant de voir que tu es dans la même situation.
On ne peut jamais être prêt au sens fort du terme, c'est vrai, mais il y a tout de même des degrés, et il faut bien avouer que devant un champ aussi vaste on se sent particulièrement démuni (beaucoup plus encore que devant "la politique" ou "l'esthétique") !
On ne peut jamais être prêt au sens fort du terme, c'est vrai, mais il y a tout de même des degrés, et il faut bien avouer que devant un champ aussi vaste on se sent particulièrement démuni (beaucoup plus encore que devant "la politique" ou "l'esthétique") !
- AiônNiveau 8
C'est aussi beaucoup une question de chance par rapport à ses spécialités. Je serais probablement très compétent sur les sciences humaines mais je serais embêté si je devais tomber sur d'autres thèmes plus compliqués pour moi (par exemple la politique que je prépare puisque c'est le programme de l'année prochaine).
Il me semble impossible de réparer des lacunes de fond en si peu de temps. Mais on peut travailler sur la profondeur des problématiques. Et ce ne sont pas les livres techniques de sciences humaines qui aideront généralement. Je peux conseiller quelques bons livres dans cette perspective : Les mots et les choses de Foucault, Anthropologie structurale de Levi-Strauss, l'Histoire de l'anthropologie de Paul Mercier et Ethnopsychanalyse complémentariste de Georges Devereux (qui est un génie de l'épistémologie des sciences humaines). Certains sont probablement des évidences après une année de préparation. Travailler les frictions problématiques entre structuralisme, constructivisme social et cognitivisme me paraîtrait également pertinent et contemporain. La linguistique (et ses multiples courants) est aussi un carrefour hyper-important à partir duquel on peut rayonner.
Bravo à vous et bon courage !
Il me semble impossible de réparer des lacunes de fond en si peu de temps. Mais on peut travailler sur la profondeur des problématiques. Et ce ne sont pas les livres techniques de sciences humaines qui aideront généralement. Je peux conseiller quelques bons livres dans cette perspective : Les mots et les choses de Foucault, Anthropologie structurale de Levi-Strauss, l'Histoire de l'anthropologie de Paul Mercier et Ethnopsychanalyse complémentariste de Georges Devereux (qui est un génie de l'épistémologie des sciences humaines). Certains sont probablement des évidences après une année de préparation. Travailler les frictions problématiques entre structuralisme, constructivisme social et cognitivisme me paraîtrait également pertinent et contemporain. La linguistique (et ses multiples courants) est aussi un carrefour hyper-important à partir duquel on peut rayonner.
Bravo à vous et bon courage !
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