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- LevincentNiveau 9
1ère composition (dissertation hors-programme) :
2ème composition (dissertation sur le thème "travail technique production") :
Langage et réalité
2ème composition (dissertation sur le thème "travail technique production") :
Les machines
_________________
« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- AspasieNiveau 10
Super. Merci Levincent de publier les sujets.
- JPhMMDemi-dieu
Un sujet passionnant, mais tellement difficile pour quelqu'un comme moi. Alors je vais me taire : ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.Langage et réalité
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LevincentNiveau 9
Aujourd'hui, le sujet était "les machines" (dissertation sur le thème "travail technique production").
_________________
« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- AnaxagoreGuide spirituel
Merci Levincent!
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Olalala, elle est décidément très très technique dans tous les sens du terme cette agrégation...indépendamment du fait que je ne l'ai pas préparée sérieusement.
Mais elle permet néanmoins de belles découvertes heuristiques même dans l'échec assuré (mais qu'est-ce qu'un échec consenti sinon un entraînement?). Du coup je ne regrette pas d'y être allé (étant officiellement en report de stage de titularisation du CAPES pour repasser l'agrégation, j'y suis allé pour être irréprochable du point de vue administratif).
Langage et réalité j'ai aimé car je veux absolument commencer mes cours de philosophie avec les terminales sur la question du langage, ça me paraît essentiel. Mais là j'ai utilisé deux références à contre-emploi et en citant en plus les mauvais ouvrages!!!!! Notamment une référence à Quine dans Le mot et la chose (le truc hyper connu pourtant, avec le lapin et l'indigène - "Gavagai"- que j'ai réussi à utiliser à contre-emploi et en citant un autre de ses articles! Bon au moins ça m'aura permis de me corriger).
Comme la philosophie analytique est un domaine que je maîtrise peu...
Et pour Les machines wouaouh! C'est juste super difficile pour quelqu'un comme moi, pas du tout branché technique.
Mais même indépendamment de moi, je trouve le sujet un peu salaud pour ceux qui avaient préparé sérieusement ou du moins très très corsé.
(Boy with machine. Tableau de Lindner mis en page de garde de L'anti-Œdipe de Deleuze et Guattari de 1954).
Voulant jouer le jeu jusqu'au bout quitte à être sorti de mon lit, je suis resté 6 heures sur les 7 imparties et j'ai fait des tentatives maladroites pour traiter le sujet mais je piétinais - du coup je n'étais pas dans une dynamique de pensée qui est essentielle à la réussite- et j'avais du mal à exprimer ce qui est resté à l'état de pressentiment.
Bien sûr, Simondon était sans doute utile pour un tel sujet mais aussi, et c'est plus inattendu pour un concours de l'EN, Deleuze!
Ce dernier forme en effet, avec son camarade Guattari, une pensée des "machines désirantes" dans L'anti-œdipe - d'ailleurs sous-titré "la production du désir"- permettant de penser la machine sur un plan d'immanence avec le vivant. Ainsi, tout couplage est une machine et cela fournit un paradigme pour penser la machine dans son sens matériel et technique : celle qui asservit les ouvriers dans le travail à la chaîne par exemple puisque le désir est de nature à nous aliéner s'il n'est pas pensé et maîtrisé (il y a bien sûr une motivation psychanalytique et une réappropriation de Freud et de Marx. Perso je n'ai jamais réussi à lire Deleuze, trop difficile pour moi, mais pour un tel sujet, la référence était loin d'être inutile).
Il y avait également Bergson, L'évolution créatrice qui pouvait être utile pour penser la notion d'invention dans la machine.
C'est aussi un sujet sur déterminisme et liberté, foncièrement.
Il y avait des références possibles à Leibniz (Monadologie, paragraphe 64 "les machines de la nature" qui contrairement aux machines inventées par l'homme peuvent être décomposées à l'infini car elles sont un produit divin) et à Hume, Dialogues sur la religion naturelle (Cléanthe "Le monde ressemble à une machine").
Mais objectivement c'est très difficile, infiniment plus technique qu'un sujet comme "Habiter le monde".
De même que "Langage et réalité" est un sujet beaucoup plus difficile que "La recherche de la vérité". On ne peut pas éviter d'être à fond dans une pensée conceptuelle avec des sujets comme ça!
Du coup je pense que demain ce sera les stoïciens...un pressentiment que j'ai depuis un moment. J'espère que j'ai raison, je préfère ça à Leibniz et je crois que les deux sujets que nous avons traité sont déjà bien assez techniques. J'espère que le texte sera plus orienté vers la morale.
Je vais faire de mon mieux pour clôturer cette session-brouillon 2018 mais honnêtement même si j'avais préparé, ce n'était clairement pas une agrégation pour moi même si sur "langage et réalité" j'ai quand même un intérêt et une ouverture. Nul regret donc, mon année de jachère concernant l'agrégation.
Les auteurs à l'écrit de la session 2019 me conviennent, j'ai hâte de voir les notions et auteurs de l'oral.
J'ai 5 mois pour commencer à préparer sérieusement avant de prendre mon service (j'avais commencé à préparer tranquillement mi-mai 2016 l'agrégation 2017 et j'avais été admissible avec de l'avance à l'écrit, alors tout est possible).
Bref, demain à 15 heures, même avec des notes entre 01 et 03 sur 20 à chaque épreuve, j'aurais accompli mon devoir tel un noble stoïcien et je pourrais commencer 5 mois d'errance heureuse avant la mission impossible!
Et maintenant la machine de chair va aller au lit.
Petite référence à Duras obligée "La machine de chair est prodigieusement exacte."
La maladie de la mort
Mais elle permet néanmoins de belles découvertes heuristiques même dans l'échec assuré (mais qu'est-ce qu'un échec consenti sinon un entraînement?). Du coup je ne regrette pas d'y être allé (étant officiellement en report de stage de titularisation du CAPES pour repasser l'agrégation, j'y suis allé pour être irréprochable du point de vue administratif).
Langage et réalité j'ai aimé car je veux absolument commencer mes cours de philosophie avec les terminales sur la question du langage, ça me paraît essentiel. Mais là j'ai utilisé deux références à contre-emploi et en citant en plus les mauvais ouvrages!!!!! Notamment une référence à Quine dans Le mot et la chose (le truc hyper connu pourtant, avec le lapin et l'indigène - "Gavagai"- que j'ai réussi à utiliser à contre-emploi et en citant un autre de ses articles! Bon au moins ça m'aura permis de me corriger).
Comme la philosophie analytique est un domaine que je maîtrise peu...
Et pour Les machines wouaouh! C'est juste super difficile pour quelqu'un comme moi, pas du tout branché technique.
Mais même indépendamment de moi, je trouve le sujet un peu salaud pour ceux qui avaient préparé sérieusement ou du moins très très corsé.
(Boy with machine. Tableau de Lindner mis en page de garde de L'anti-Œdipe de Deleuze et Guattari de 1954).
Voulant jouer le jeu jusqu'au bout quitte à être sorti de mon lit, je suis resté 6 heures sur les 7 imparties et j'ai fait des tentatives maladroites pour traiter le sujet mais je piétinais - du coup je n'étais pas dans une dynamique de pensée qui est essentielle à la réussite- et j'avais du mal à exprimer ce qui est resté à l'état de pressentiment.
Bien sûr, Simondon était sans doute utile pour un tel sujet mais aussi, et c'est plus inattendu pour un concours de l'EN, Deleuze!
Ce dernier forme en effet, avec son camarade Guattari, une pensée des "machines désirantes" dans L'anti-œdipe - d'ailleurs sous-titré "la production du désir"- permettant de penser la machine sur un plan d'immanence avec le vivant. Ainsi, tout couplage est une machine et cela fournit un paradigme pour penser la machine dans son sens matériel et technique : celle qui asservit les ouvriers dans le travail à la chaîne par exemple puisque le désir est de nature à nous aliéner s'il n'est pas pensé et maîtrisé (il y a bien sûr une motivation psychanalytique et une réappropriation de Freud et de Marx. Perso je n'ai jamais réussi à lire Deleuze, trop difficile pour moi, mais pour un tel sujet, la référence était loin d'être inutile).
Il y avait également Bergson, L'évolution créatrice qui pouvait être utile pour penser la notion d'invention dans la machine.
C'est aussi un sujet sur déterminisme et liberté, foncièrement.
Il y avait des références possibles à Leibniz (Monadologie, paragraphe 64 "les machines de la nature" qui contrairement aux machines inventées par l'homme peuvent être décomposées à l'infini car elles sont un produit divin) et à Hume, Dialogues sur la religion naturelle (Cléanthe "Le monde ressemble à une machine").
Mais objectivement c'est très difficile, infiniment plus technique qu'un sujet comme "Habiter le monde".
De même que "Langage et réalité" est un sujet beaucoup plus difficile que "La recherche de la vérité". On ne peut pas éviter d'être à fond dans une pensée conceptuelle avec des sujets comme ça!
Du coup je pense que demain ce sera les stoïciens...un pressentiment que j'ai depuis un moment. J'espère que j'ai raison, je préfère ça à Leibniz et je crois que les deux sujets que nous avons traité sont déjà bien assez techniques. J'espère que le texte sera plus orienté vers la morale.
Je vais faire de mon mieux pour clôturer cette session-brouillon 2018 mais honnêtement même si j'avais préparé, ce n'était clairement pas une agrégation pour moi même si sur "langage et réalité" j'ai quand même un intérêt et une ouverture. Nul regret donc, mon année de jachère concernant l'agrégation.
Les auteurs à l'écrit de la session 2019 me conviennent, j'ai hâte de voir les notions et auteurs de l'oral.
J'ai 5 mois pour commencer à préparer sérieusement avant de prendre mon service (j'avais commencé à préparer tranquillement mi-mai 2016 l'agrégation 2017 et j'avais été admissible avec de l'avance à l'écrit, alors tout est possible).
Bref, demain à 15 heures, même avec des notes entre 01 et 03 sur 20 à chaque épreuve, j'aurais accompli mon devoir tel un noble stoïcien et je pourrais commencer 5 mois d'errance heureuse avant la mission impossible!
Et maintenant la machine de chair va aller au lit.
Petite référence à Duras obligée "La machine de chair est prodigieusement exacte."
La maladie de la mort
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- LevincentNiveau 9
Paul Dedalus a écrit:
Et pour Les machines wouaouh! C'est juste super difficile pour quelqu'un comme moi, pas du tout branché technique.
Mais même indépendamment de moi, je trouve le sujet un peu salaud pour ceux qui avaient préparé sérieusement ou du moins très très corsé.
La question des machines me semble assez inévitable lorsqu'on traite "travail technique production". Heureusement, j'avais préparé ce sujet, et j'avais un bon stock de références. J'ai par contre été embêté assez longtemps par le pluriel dans le sujet. J'ai interprété cela comme une invitation à considérer la pluralité des machines, non pas une essence de la machine, mais les machines comme autant d'individus qui peuplent notre monde et qui nous interrogent, depuis la machine-outil de l'usine jusqu'au lave-vaisselle, sans oublier les "machines à habiter" que sont les maisons pour Le Corbusier, ou encore l'école-machine, ou l'hopital-machine chez Foucault. Il y avait donc selon moi à explorer la pluralité des machines, non pas pour en dégager une essence commune, mais à comprendre comment un monde habité par les machines change nos conditions de vie.
"Langage et réalité" était un bon sujet. Je l'ai trouvé intéressant et j'espère avoir été à la hauteur.
Moi aussi je croise les doigts pour que ce soit les stoïciens, même si Leibniz ne me déplaît pas. Mais par contre il ne faut pas s'imaginer que les stoïciens soient moins techniques que Leibniz.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- gauvain31Empereur
JPhMM a écrit:Un sujet passionnant, mais tellement difficile pour quelqu'un comme moi. Alors je vais me taire : ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.Langage et réalité
Mais est-ce une réalité de tenir ce langage ?
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Le pluriel du sujet appelait -une fois encore - à une pensée moniste (systémique en fait) et c'était LA difficulté : les machines en nous et à l'extérieur de nous qui nous mettent hors de nous et en même temps sont inévitablement le reflet de nos organismes par la place qu'elles occupent dans notre quotidien : comment retrouver le couplage qui seul promet une sortie de cette hétéronomie ou aliénation?
Le pluriel invitait à penser le rapport de l'homme aux machines sur un plan de corrélation voire d'immanence.
Je ne saurais pas faire mais c'est stimulant dans l'absolu.
"Diviser pour unifier. Unifier pour diviser".
Ceci aurait pu être un bon slogan pour le sujet.
Couplage impossible et pourtant continuellement visé. Condition humaine?
Dans cette quête, il y a évidemment la possibilité de fonder une éthique de cette condition.
C'est la voie de Kyo dans La condition humaine de Malraux.
Cela dit, je pense qu'une copie honnête reprenant les analyses de Marx & Smith sur le travail à la chaîne et la question de la division du travail en incluant le problème des travailleurs et leur rapport aux machines, avec pour finir un propos métaphysique raisonnablement maîtrisé sur le rapport homme/machine peut s'en sortir avec la moyenne si c'est bien fait.
Mais fondamentalement, le sujet appelait encore à un dépassement de ces dualismes - par la difficulté de la polysémie machinique qui est une difficulté "existentielle" voire même théologique, si on a les moyens d'aller aussi loin, et pas seulement sociale et technique- qui dépassait bien le niveau des cours que j'ai suivi en pointillés personnellement!
C'est un sujet passionnant mais quelle maîtrise il faut pour le traiter vraiment dans sa difficulté intrinsèque lié à sa polysémie et sa paradoxale exigence d'unité. Je pense 80% des admissibles l'auront contourné.
En fait je vois l'immense difficulté du sujet sans pour autant pouvoir réussir à le traiter (ni même affirmer que j'en serais capable un jour).
Le pluriel invitait à penser le rapport de l'homme aux machines sur un plan de corrélation voire d'immanence.
Je ne saurais pas faire mais c'est stimulant dans l'absolu.
"Diviser pour unifier. Unifier pour diviser".
Ceci aurait pu être un bon slogan pour le sujet.
Couplage impossible et pourtant continuellement visé. Condition humaine?
Dans cette quête, il y a évidemment la possibilité de fonder une éthique de cette condition.
C'est la voie de Kyo dans La condition humaine de Malraux.
Cela dit, je pense qu'une copie honnête reprenant les analyses de Marx & Smith sur le travail à la chaîne et la question de la division du travail en incluant le problème des travailleurs et leur rapport aux machines, avec pour finir un propos métaphysique raisonnablement maîtrisé sur le rapport homme/machine peut s'en sortir avec la moyenne si c'est bien fait.
Mais fondamentalement, le sujet appelait encore à un dépassement de ces dualismes - par la difficulté de la polysémie machinique qui est une difficulté "existentielle" voire même théologique, si on a les moyens d'aller aussi loin, et pas seulement sociale et technique- qui dépassait bien le niveau des cours que j'ai suivi en pointillés personnellement!
C'est un sujet passionnant mais quelle maîtrise il faut pour le traiter vraiment dans sa difficulté intrinsèque lié à sa polysémie et sa paradoxale exigence d'unité. Je pense 80% des admissibles l'auront contourné.
En fait je vois l'immense difficulté du sujet sans pour autant pouvoir réussir à le traiter (ni même affirmer que j'en serais capable un jour).
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- LeTractopelleNiveau 1
J'ai bien été incapable de traiter le pluriel en profondeur, personnellement, si ce n'est dans la dernière partie où j'ai tenté de montrer que la machine n'était pas qu'un simple assemblage de solides configurés pour le travail, mais plutôt un mode d'apparaître relié à la technique moderne (à la Heidegger). S'indexant sur la pensée mathématique, le tout de l'étant, du passage piéton à l'homme lui-même en passant par le soleil apparaît comme machine. Bricolé ça sur fond de distinction entre outil/machine et usage/utilisation. Je n'avais pas travaillé le programme, à part, par chance, l'ouvrage de Vioulac sur Heiddeger, Marx et la question de la technique, qui traite le problème de la machine. Je ne suis pas foncièrement mécontent, mais je pense que cela sera loin d'être suffisant. Surtout si l'analyse du pluriel se montre rédhibitoire.
Comme Levincent, cependant, Les machines me semble être un sujet somme toute classique si on le met en rapport avec les trois termes au programme. Un peu comme "Habiter le monde" l'année dernière. Foucault est une bonne piste d'ailleurs, puisque Vioulac dans son livre le met en rapport avec Heidegger au chapitre dédié à la Machine (en traitant la notion de discipline qui découle de la signalétique inhérente à la machine).
Bonne chance à tous, en tout cas !
Comme Levincent, cependant, Les machines me semble être un sujet somme toute classique si on le met en rapport avec les trois termes au programme. Un peu comme "Habiter le monde" l'année dernière. Foucault est une bonne piste d'ailleurs, puisque Vioulac dans son livre le met en rapport avec Heidegger au chapitre dédié à la Machine (en traitant la notion de discipline qui découle de la signalétique inhérente à la machine).
Bonne chance à tous, en tout cas !
- JPhMMDemi-dieu
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Wittgenstein.gauvain31 a écrit:JPhMM a écrit:Un sujet passionnant, mais tellement difficile pour quelqu'un comme moi. Alors je vais me taire : ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.Langage et réalité
Mais est-ce une réalité de tenir ce langage ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- gauvain31Empereur
JPhMM a écrit:Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Wittgenstein.gauvain31 a écrit:JPhMM a écrit:Un sujet passionnant, mais tellement difficile pour quelqu'un comme moi. Alors je vais me taire : ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.Langage et réalité
Mais est-ce une réalité de tenir ce langage ?
EDIT : Je ne te savais pas non-aristotélicien : tes messages sur Néo prennent ainsi un tout autre sens, que dis-je , tout s'éclaire
- JPhMMDemi-dieu
Tiens, une version abrégée :
http://www.depa.univ-paris8.fr/IMG/pdf/TLP-extraits_trad-_.pdf
http://www.depa.univ-paris8.fr/IMG/pdf/TLP-extraits_trad-_.pdf
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
Ceci dit, il est apparemment revenu sur un certain nombre de choses qui sont écrites dans le TLP.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, on distingue plusieurs moments dans la pensée de Wittgenstein (même s'ils ont une cohérence dans l'évolution).
Le dernier moment est celui dans lequel Wittgenstein s'intéresse aux "formes de vie" (après le TLP donc) et à comment trouver un langage adéquat afin de faire émerger les problèmes découlent de ces formes de vie.
Un langage plus incarné en somme. Parce que si "Le lion pouvait parler nous ne pourrions le comprendre". Derrière tout problème langagier et sa mise en forme, il y a donc un problème de forme de vie.
Ce n'est donc plus fondé sur des problèmes logiques. C'est aussi à ce moment qu'il dit qu'il n'y a pas de problème purement philosophiques et s'efforce de montrer au philosophe "comment sortir du piège à mouches".
Cf Remarques philosophiques et Recherches philosophiques.
« 432. Tout signe isolé paraît mort. Qu’est-ce qui lui donne vie? C’est dans l’usage qu’il est vivant.A-t-il en lui-même le souffle de la vie? – Ou l’usage est-il son souffle? »
Wittgenstein, Recherches philosophiques ( première partie).
Le dernier moment est celui dans lequel Wittgenstein s'intéresse aux "formes de vie" (après le TLP donc) et à comment trouver un langage adéquat afin de faire émerger les problèmes découlent de ces formes de vie.
Un langage plus incarné en somme. Parce que si "Le lion pouvait parler nous ne pourrions le comprendre". Derrière tout problème langagier et sa mise en forme, il y a donc un problème de forme de vie.
Ce n'est donc plus fondé sur des problèmes logiques. C'est aussi à ce moment qu'il dit qu'il n'y a pas de problème purement philosophiques et s'efforce de montrer au philosophe "comment sortir du piège à mouches".
Cf Remarques philosophiques et Recherches philosophiques.
« 432. Tout signe isolé paraît mort. Qu’est-ce qui lui donne vie? C’est dans l’usage qu’il est vivant.A-t-il en lui-même le souffle de la vie? – Ou l’usage est-il son souffle? »
Wittgenstein, Recherches philosophiques ( première partie).
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- AnaxagoreGuide spirituel
Husserl m'a bien plus marqué sur ces sujets.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- MaxinquayeNiveau 2
Paul Dedalus a écrit:
Les auteurs à l'écrit de la session 2019 me conviennent, j'ai hâte de voir les notions et auteurs de l'oral.
Bonjour, les auteurs à l'écrit sont-ils déjà connus ? Je sonde tout internet et ne trouve rien pour l'instant.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Anaxagore a écrit:Husserl m'a bien plus marqué sur ces sujets.
Ils ne traitent pas le problème dans la même perspective. Pour Wittgenstein, il n'y a pas d'interiorité qui devrait être prise en charge par le langage.
Ce n'est pas un naturalisme stricto sensu non plus (ce de quoi Husserl s'est rapproché un moment) mais simplement une volonté d'exprimer par le langage les problèmes de la vie et sortir de l'abstraction métaphysique qui presuppose toujours de l'ineffable et voile ces problèmes langagiers.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Au fait, on a bien eu Epictète et un texte effectivement bien moral du premier livre des Entretiens (chapitre 20) qui compensait un peu la technicité des deux premiers sujets.
Il fallait juste aller vite et pour le coup c'était une épreuve un peu plus "bachotage" avec les grands principes du stoïcisme qu'il permettait de poser dans la distinction et le tranchant épictéen.
Il y avait la fameuse question de l'usage des représentations (ce qu'apprend à faire la raison en tant que principe hégémonique qui doit gouverner ce système et hiérarchiser ses éléments).
Dans ce texte, Epictète attaque aussi Épicure et son relativisme sensualiste en le prenant en contre-modèle de la sagesse stoïcienne et donc de la vraie philosophie dans son sens premier d'amour de la sagesse.
C'était plutôt sympa.
Le jury a dû prendre en compte le fait qu'on serait fatigué après la difficulté de ces deux dissertations à fond dans le conceptuel. Tout se jouait sur la connaissance et la rapidité. Pas de difficultés majeures dans ce texte, une attention raisonnable suffisait ainsi qu'une hiérarchisation de ce qui importait car il était assez long.
La raison définie comme "système de représentations" pouvant ainsi se prendre elle-même comme objet d'étude était une clé.
Faire système c'est poser une morale. Un usage en ce sens.
"Je me méfie des faiseurs de système et m'écarte de leur chemin."
Nietzsche PDBM
Il y avait aussi en ce sens un éloge puissant de la pratique et un mépris des spéculations philosophiques lorsqu'elles égarent au lieu des donner des préceptes à l'action droite.
"Nos échecs viennent de ce que nous n'étudions pas assez en vue de la pratique"
Epictète, Manuel
« Ne te donne jamais le nom de philosophe et ne bavarde pas beaucoup, en présence de non-philosophes, sur les principes théoriques, mais pratique ce qui est prescrit par ces principes, de même que, dans un repas, tu ne tiens pas de discours sur la manière dont il faut manger, mais tu manges comme il faut manger. » (Arrien, Manuel d’Epictète, §46).
Il fallait juste aller vite et pour le coup c'était une épreuve un peu plus "bachotage" avec les grands principes du stoïcisme qu'il permettait de poser dans la distinction et le tranchant épictéen.
Il y avait la fameuse question de l'usage des représentations (ce qu'apprend à faire la raison en tant que principe hégémonique qui doit gouverner ce système et hiérarchiser ses éléments).
Dans ce texte, Epictète attaque aussi Épicure et son relativisme sensualiste en le prenant en contre-modèle de la sagesse stoïcienne et donc de la vraie philosophie dans son sens premier d'amour de la sagesse.
C'était plutôt sympa.
Le jury a dû prendre en compte le fait qu'on serait fatigué après la difficulté de ces deux dissertations à fond dans le conceptuel. Tout se jouait sur la connaissance et la rapidité. Pas de difficultés majeures dans ce texte, une attention raisonnable suffisait ainsi qu'une hiérarchisation de ce qui importait car il était assez long.
La raison définie comme "système de représentations" pouvant ainsi se prendre elle-même comme objet d'étude était une clé.
Faire système c'est poser une morale. Un usage en ce sens.
"Je me méfie des faiseurs de système et m'écarte de leur chemin."
Nietzsche PDBM
Il y avait aussi en ce sens un éloge puissant de la pratique et un mépris des spéculations philosophiques lorsqu'elles égarent au lieu des donner des préceptes à l'action droite.
"Nos échecs viennent de ce que nous n'étudions pas assez en vue de la pratique"
Epictète, Manuel
« Ne te donne jamais le nom de philosophe et ne bavarde pas beaucoup, en présence de non-philosophes, sur les principes théoriques, mais pratique ce qui est prescrit par ces principes, de même que, dans un repas, tu ne tiens pas de discours sur la manière dont il faut manger, mais tu manges comme il faut manger. » (Arrien, Manuel d’Epictète, §46).
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« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- EuthyphronNiveau 6
Peux-tu me dire en quel sens il faut comprendre ta proposition?Paul Dedalus a écrit:sortir de l'abstraction métaphysique qui presuppose toujours de l'ineffable.
Veux-tu dire que parmi les dangers de la métaphysique, il y a la présupposition de l'ineffable, et que toute bonne métaphysique doit en sortir?
Ou bien que toute métaphysique, par définition, présuppose de l'ineffable, en quoi elle est fautive?
Je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien nécessaire entre ineffable et intériorité, même s'il est souvent présupposé, comme chez Bergson.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Ce n'est pas "ma proposition" mais la quête de la philosophie analytique (dont je ne suis pas spécialiste du tout) mais quand on a été en licence dans la fac de province où j'ai été on est obligé d'en avoir fait un peu (avec beaucoup de peine à l'époque pour ma part, maintenant j'ai envie d'y revenir un peu, surtout avec Wittgenstein).
Les philosophes analytiques veulent transposer les problèmes métaphysiques dans les problèmes langagiers puisqu'il n'y a rien en dehors du langage ou plutôt, ils pensent que c'est dans le langage que se jouent les questions de représentation de la réalité.
Par contre, il est vrai que beaucoup de penseurs actuels cherchent à unifier les deux philosophies, ce qui rend cette dichotomie caduque ou la dévoile comme caduque.
Dan Zahavi par exemple. Et en effet, il passe beaucoup par les travaux de Husserl pour fonder une pensée qui repose à la fois sur la phénoménologie et la philosophie analytique.
Les philosophes analytiques veulent transposer les problèmes métaphysiques dans les problèmes langagiers puisqu'il n'y a rien en dehors du langage ou plutôt, ils pensent que c'est dans le langage que se jouent les questions de représentation de la réalité.
Par contre, il est vrai que beaucoup de penseurs actuels cherchent à unifier les deux philosophies, ce qui rend cette dichotomie caduque ou la dévoile comme caduque.
Dan Zahavi par exemple. Et en effet, il passe beaucoup par les travaux de Husserl pour fonder une pensée qui repose à la fois sur la phénoménologie et la philosophie analytique.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- EuthyphronNiveau 6
Mais tu n'as pas répondu à ma question, ou alors je n'ai pas compris.
Quand qui tu veux dit qu'il faut sortir de l'abstraction métaphysique qui présuppose toujours de l'ineffable, est-ce que cela veut dire que toute métaphysique est dans ce cas, ou bien qu'il faut sortir de celle, la mauvaise, qui est dans ce cas, afin peut-être de laisser la place à la bonne façon de faire de la métaphysique?
Quand qui tu veux dit qu'il faut sortir de l'abstraction métaphysique qui présuppose toujours de l'ineffable, est-ce que cela veut dire que toute métaphysique est dans ce cas, ou bien qu'il faut sortir de celle, la mauvaise, qui est dans ce cas, afin peut-être de laisser la place à la bonne façon de faire de la métaphysique?
- AnaxagoreGuide spirituel
L'ineffable ne concerne pas uniquement la métaphysique.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- EuthyphronNiveau 6
C'est ce que je pense, en effet. Et pas non plus exclusivement l'intériorité. Et réciproquement la métaphysique n'implique pas l'ineffable, l'intériorité non plus.
Bref les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît.
Sans doute cela vient de ce que l'on peut parler de tout, même de "ce qu'on ne peut dire", qu'on nomme ainsi.
Bref les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît.
Sans doute cela vient de ce que l'on peut parler de tout, même de "ce qu'on ne peut dire", qu'on nomme ainsi.
- AnaxagoreGuide spirituel
Bref tu l'auras compris, les linguistes ne m'emballent pas plus que ça.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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