- TiramisufruitrougeNiveau 1
Enseignant dans un BTS tertiaire rénové depuis septembre 2018 et accueillant avec la politique des quotas, un nombre important de Bac Pro tertiaire, je ne puis que valider tout ce qui est dit.
J'ajouterai, que les grilles d'examen ne sont toujours pas officielles pour un CCF que nous devons faire passer avant Noel, que la version du livret scolaire, couvrant les 2 ans, est toujours officieuse, et que n'avons toujours pas la fenêtre de tir de la seconde évaluation en CCF.
Presque secondaire, tant l'équipe éducative lutte, rame contre tant de manques chez nos étudiants. Entre travail personnel inexistant, de l'absenteisme, un niveau de langue dans sa propre langue maternelle se situant proche du A2/B1, des élèves qui ânonnent en lisant 2 malheureuses phrases à voix haute, un nombre conséquent d'étudiants ne maîtrisant pas ses tables de multiplication, des questions dignes d'élèves de primaire.........
Notre établissement a eu un taux de réussite de 40% l'an dernier, nous devrions faire moins cette année.
Les étudiants ne s'en rendent pas compte, ou ne veulent pas s'en rendre compte. Des années à franchir les étapes avec de tels manques, et pas de sanctions. Malheureusement, ce n'est plus le cas.
Les tuteurs, tutrices en entreprise jouent encore le jeu, bien que nous ayons des retours de plus en plus négatifs.
Bien triste pour ces étudiants que ce BTS ne soit qu'un miroir aux alouettes, alors que oui, il y a 20 ans, nous avions des étudiants qui pouvaient brillamment poursuivre leurs études, et qui nous arrivaient avec de solides bases.
Heureusement que la réforme en lycée professionnel va élever le niveau général
J'ajouterai, que les grilles d'examen ne sont toujours pas officielles pour un CCF que nous devons faire passer avant Noel, que la version du livret scolaire, couvrant les 2 ans, est toujours officieuse, et que n'avons toujours pas la fenêtre de tir de la seconde évaluation en CCF.
Presque secondaire, tant l'équipe éducative lutte, rame contre tant de manques chez nos étudiants. Entre travail personnel inexistant, de l'absenteisme, un niveau de langue dans sa propre langue maternelle se situant proche du A2/B1, des élèves qui ânonnent en lisant 2 malheureuses phrases à voix haute, un nombre conséquent d'étudiants ne maîtrisant pas ses tables de multiplication, des questions dignes d'élèves de primaire.........
Notre établissement a eu un taux de réussite de 40% l'an dernier, nous devrions faire moins cette année.
Les étudiants ne s'en rendent pas compte, ou ne veulent pas s'en rendre compte. Des années à franchir les étapes avec de tels manques, et pas de sanctions. Malheureusement, ce n'est plus le cas.
Les tuteurs, tutrices en entreprise jouent encore le jeu, bien que nous ayons des retours de plus en plus négatifs.
Bien triste pour ces étudiants que ce BTS ne soit qu'un miroir aux alouettes, alors que oui, il y a 20 ans, nous avions des étudiants qui pouvaient brillamment poursuivre leurs études, et qui nous arrivaient avec de solides bases.
Heureusement que la réforme en lycée professionnel va élever le niveau général
- zeprofGrand sage
TVB a écrit:Cath a écrit:Je suis désabusée. Même plus le courage de participer à cette partie du forum.
+ 1000
cette année, la rentrée a été particulièrement difficile : un absentéisme jamais vu, des élèves violents (plus de 5 conseils de discipline sur la première période et on continue), aucun travail (ça, on avait l'habitude) et des élèves qui sont vraiment très très faibles... s'ajoutent à cela des allophones en grand nombre (dans une de mes classes de CAP ils représentent plus de 50 % des effectifs de la classe... )
bref, on nous demande de plus en plus de choses avec de moins en moins de temps : le temps dévolu à l'enseignement pur devient peau de chagrin...
j'ai mal à mon éducation nationale....
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- StayinliveNiveau 3
Même constant pour l'absentéisme et l'absence de travail. Le manque d'heures n'arrange rien.
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Pareil chez moi.
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J'peux pas, j'ai piscine !
- gauvain31Empereur
zeprof a écrit:TVB a écrit:Cath a écrit:Je suis désabusée. Même plus le courage de participer à cette partie du forum.
+ 1000
cette année, la rentrée a été particulièrement difficile : un absentéisme jamais vu, des élèves violents (plus de 5 conseils de discipline sur la première période et on continue), aucun travail (ça, on avait l'habitude) et des élèves qui sont vraiment très très faibles... s'ajoutent à cela des allophones en grand nombre (dans une de mes classes de CAP ils représentent plus de 50 % des effectifs de la classe... )
bref, on nous demande de plus en plus de choses avec de moins en moins de temps : le temps dévolu à l'enseignement pur devient peau de chagrin...
j'ai mal à mon éducation nationale....
Tu parles de l'absentéisme des élèves ou des collègues ? Ou des deux ?
Sinon :
- zeprofGrand sage
je parlais des élèves
mais pour les collègues AED ils sont nombreux à être en maladie et je trouve ça hyper significatif et très inquiétant...
mais pour les collègues AED ils sont nombreux à être en maladie et je trouve ça hyper significatif et très inquiétant...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Ajonc35Sage
Un peu de baume sur notre enseignement pro.
Jean Luc van den Heede (navigateur et ancien prof de maths en lep) dans ouest france réagit .Il y parle des méthodes d'apprentissage "catastrophiques pour les élèves faibles", mais surtout " on essaie de former toujours plus de bac plus 5 alors qu'il est impossible de trouver un plombier. Tout est fait pour détourner les gamins de l'enseignement professionnel ". C'est un raccourci mais il est dans le vrai. Il oublié aussi que cela fait des jeunes frustrés car 5 années d'effort après le bac,ce n'est pas rien et sans reconnnaissance pour un bon nombre. La où avec un bac techno ou un bts autrefois on faisait une jolie carrière, voire même moins. M Ajonc n'avait qu'un BEP et quand je vois son parcours, plus beau que le mien avec une vraie évolution de carrière et cela nous a aussi permis de bien vivre. Mais il sait lire, écrire et a le sens de l'effort.
Jean Luc van den Heede (navigateur et ancien prof de maths en lep) dans ouest france réagit .Il y parle des méthodes d'apprentissage "catastrophiques pour les élèves faibles", mais surtout " on essaie de former toujours plus de bac plus 5 alors qu'il est impossible de trouver un plombier. Tout est fait pour détourner les gamins de l'enseignement professionnel ". C'est un raccourci mais il est dans le vrai. Il oublié aussi que cela fait des jeunes frustrés car 5 années d'effort après le bac,ce n'est pas rien et sans reconnnaissance pour un bon nombre. La où avec un bac techno ou un bts autrefois on faisait une jolie carrière, voire même moins. M Ajonc n'avait qu'un BEP et quand je vois son parcours, plus beau que le mien avec une vraie évolution de carrière et cela nous a aussi permis de bien vivre. Mais il sait lire, écrire et a le sens de l'effort.
- ArminGNiveau 4
Semaine de la voie professionnelle
Nos académies valorisent dans chaque région les progrès et l’excellence de la « voie pro » qui ouvre à nos élèves un très bel avenir au moment où notre pays crée des emplois dans les secteurs concernés - JMB
- Ajonc35Sage
Si un de mes enfants voulaient aujourd'hui, parce qu'ils seraient en troisième, devenir fleuriste, plombier, ébéniste et tout autre métier de la voie pro. Je lui dirai : "passe ton bac d'abord" s'il en a la capacité et surtout pas prendre la voie d'excellence que nous propose soit le MEN soit le MAAF. Il passerait alors un CAP en 1 an, puis un BP. Aujourd'hui le CAP est devenu indigent, le bac pro est plus un CAP et lire les dossiers de stage de ces élèves est devenu pénible car à part observer ils ne savent pas et il faudrait faire le dossier pour eux. Je ne parle pas de sérieux problèmes de méthodo, de manques de culture générale. Vous savez tout ce qui ne sert à rien pour faire un bon salarié.
Il faut le regretter. Revaloriser la voie pro autour du chef d'oeuvre, de la mixité des publics ou encore des parcours est encore une, deux voire marches de plus dans la descente de cette voie. On est dans la communication qui dit à nos élèves d'y aller, mais si les familles avaient les bonnes informations, pour une partie elles n'y mettraient pas leur chérubin. Cette descente s'est accélérée avec le bac pro 3 ans. Je n'ai pas eu vraiment de bons élèves depuis cette réforme d'autant plus que la plupart arrive en bac pro sans redoublement, avec un manque de maturité et les lacunes sont sévères. Et j'ajoute que nous avons en 1ère des élèves directement issus du CAP ce que nous ne faisions pas il y a 5 ou 6 ans quand nous les inscrivions en seconde. En 1ère c'est de plus en plus compliqué aussi et cela donne lieu à des incompréhensions de la part des jeunes et de leur famille. J'ai en bac pro des élèves qui savent à peine lire et écrire, le prof de maths (peu importe lequel) s'arrache les cheveux, les profs de technique pleurent car les élèves ne lisent pas, ne savent pas, ne veulent pas lire les consignes et donc font n'importe quoi. Les maitres de stage sont de plus en plus réticents et veulent des élèves triés sur le volet.
Une amie a mis son fils en bac pro "compta" ( dyslexie sévère, mais élève volontaire, très bon suivi de la famille) et s'est désolée pendant 3 ans du faible niveau de ce bac pro, de l'ambiance dans les classes ( et je suis gentille) et s'étonne que son fils ait pu passer tous les obstacles. Ils sont trois de la promotion à avoir demander un BTS et deux ont été acceptés dont son fils. Elle se demandait ce que les autres allaient devenir car elle trouvait que le niveau de ce bac pro était faible. ON lui avait vendu un diplôme plus valorisant. Son fils a de la chance , il a des parents très moteurs, dans une famille stable. Mon amie comparait aussi avec sa fille (un an plus jeune, dyslexique aussi, mais un peu moins que son frère) et dans la filière générale et elle fait le constat: un monde entre les deux. Elle craint qu'avec le choix qu'elle a fait pour son fils, ce choix soit handicapant dans le BTS. Pour l'instant ça va.
Il faut le regretter. Revaloriser la voie pro autour du chef d'oeuvre, de la mixité des publics ou encore des parcours est encore une, deux voire marches de plus dans la descente de cette voie. On est dans la communication qui dit à nos élèves d'y aller, mais si les familles avaient les bonnes informations, pour une partie elles n'y mettraient pas leur chérubin. Cette descente s'est accélérée avec le bac pro 3 ans. Je n'ai pas eu vraiment de bons élèves depuis cette réforme d'autant plus que la plupart arrive en bac pro sans redoublement, avec un manque de maturité et les lacunes sont sévères. Et j'ajoute que nous avons en 1ère des élèves directement issus du CAP ce que nous ne faisions pas il y a 5 ou 6 ans quand nous les inscrivions en seconde. En 1ère c'est de plus en plus compliqué aussi et cela donne lieu à des incompréhensions de la part des jeunes et de leur famille. J'ai en bac pro des élèves qui savent à peine lire et écrire, le prof de maths (peu importe lequel) s'arrache les cheveux, les profs de technique pleurent car les élèves ne lisent pas, ne savent pas, ne veulent pas lire les consignes et donc font n'importe quoi. Les maitres de stage sont de plus en plus réticents et veulent des élèves triés sur le volet.
Une amie a mis son fils en bac pro "compta" ( dyslexie sévère, mais élève volontaire, très bon suivi de la famille) et s'est désolée pendant 3 ans du faible niveau de ce bac pro, de l'ambiance dans les classes ( et je suis gentille) et s'étonne que son fils ait pu passer tous les obstacles. Ils sont trois de la promotion à avoir demander un BTS et deux ont été acceptés dont son fils. Elle se demandait ce que les autres allaient devenir car elle trouvait que le niveau de ce bac pro était faible. ON lui avait vendu un diplôme plus valorisant. Son fils a de la chance , il a des parents très moteurs, dans une famille stable. Mon amie comparait aussi avec sa fille (un an plus jeune, dyslexique aussi, mais un peu moins que son frère) et dans la filière générale et elle fait le constat: un monde entre les deux. Elle craint qu'avec le choix qu'elle a fait pour son fils, ce choix soit handicapant dans le BTS. Pour l'instant ça va.
- Dame JouanneÉrudit
Entendu aux informations ce midi : l'apprentissage se porte au mieux.
- Ajonc35Sage
Quand les médias s'intéressent à l'enseignement pro et plus particulièrement à l'apprentissage, ils ne font qu'écouter ce qu'ON leur dit. La preuve le ministre a écouté un cuisinier dont je ne mets pas en doute les compétences de cuisinier mais qui n'aborde l'enseignement pro que sous son angle. Quant à l'apprentissage le plus souvent, ils parlent des bac + et pas des autres. Oui l'apprentissage a des qualités mais désormais il va pouvoir trier et qui restera en Formation Initiale, ceux qui n'ont pas trouvé d'apprentissage pour des raisons variées: trop jeunes, pas mobiles, incertains, pas les codes etc... Et ON pourra supprimer la FI et donc les enseignants qui vont avec, trop chers. Il a donc des qualités mais ne convient pas à tout le monde, ce n'est pas la panacée ni le seul outil pour se former. mais bientôt il n'y aura plus d'alternative. ce n'est pas de l'information, c'est de la communication et je n'en peux plus personne ne va au fond des sujets, ni celui-la, ni d'autres. Et ceux qui ne savent pas plongent.Dame Jouanne a écrit:Entendu aux informations ce midi : l'apprentissage se porte au mieux.
De plus quand on passe le niveau bac , les centres de formation font souvent appel à des professionnels pour des contrats courts, même pas besoin de formateurs et donc des salariés, ou tout du moins en nombre limité.
- Pourquoi 3,14159Expert
Chez nous la coupe est pleine. A priori demain nous allons organiser la rentrée 2021, ou plutôt notre non rentrée 2021. Plus de 80% des collègues est d'accord pour refuser la mise en place de cette énième réforme destructive. Je ne sais pas chez vous mais pour la première fois je ressens une certaine unité dans mon LP. Je revis.
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- CathEnchanteur
Quelle chance.
Chez moi, j'ai renoncé : au mieux les gens tournent la tête quand on aborde le sujet.
Chez moi, j'ai renoncé : au mieux les gens tournent la tête quand on aborde le sujet.
- Pourquoi 3,14159Expert
Cath a écrit:Quelle chance.
Chez moi, j'ai renoncé : au mieux les gens tournent la tête quand on aborde le sujet.
Discours de notre administration : "Cette réforme est mortifère pour la formation professionnelle mais nous nous devons de la mettre en place."
Nous nous sommes levé d'un seul homme et sommes sortis après voir dit que cela se fera sans nous.
J'en ai encore des frissons.
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- JacqGuide spirituel
Mais l'année prochaine c'est peut-être un peu tard... cela fait deux ans que les élèves sont dans cette mouture du bac pro. L'année prochaine ils seront en terminale !
Sinon les élèves de certaines classes de 1re disent à mes collègues ne pas comprendre pourquoi ils ont moins de cours et plus d'âneries type chef-d’œuvre. N'en déplaise à Blanquer, Marcon et les syndicats dits progressistes : les élèves préfèrent avoir des cours que des heures remplies de vent.
Ah ! J'ai fait passer les oraux de chef-d’œuvre des alternants d'une boite privée : une catastrophe, rien n'était dans les clous.
Sinon les élèves de certaines classes de 1re disent à mes collègues ne pas comprendre pourquoi ils ont moins de cours et plus d'âneries type chef-d’œuvre. N'en déplaise à Blanquer, Marcon et les syndicats dits progressistes : les élèves préfèrent avoir des cours que des heures remplies de vent.
Ah ! J'ai fait passer les oraux de chef-d’œuvre des alternants d'une boite privée : une catastrophe, rien n'était dans les clous.
- A TuinVénérable
Ajonc35 a écrit:Mon amie comparait aussi avec sa fille (un an plus jeune, dyslexique aussi, mais un peu moins que son frère) et dans la filière générale et elle fait le constat: un monde entre les deux. Elle craint qu'avec le choix qu'elle a fait pour son fils, ce choix soit handicapant dans le BTS. Pour l'instant ça va.
Tout dépend comment il travaille, et d'autres critères mais effectivement s'il n'est pas scolaire, appliqué, persévérant et avec un bon niveau, il risque d'être en difficultés en BTS. Des élèves de GA partis en BTS renoncent souvent parce que le niveau ne leur est pas accessible.
Il n'y a plus de bac pro comptabilité, c'était devenu gestion administration, et maintenant AGORA. Il n'y a pratiquement pas de comptabilité dans ce bac pro depuis la réforme de 2009 déjà.
Il n'y a pas ce problème globalement en revanche pour les ASSP qui se dirigent en BTS, car le niveau global est un peu préservé, ce sont des élèves motivés et travailleurs, on leur demande d'apprendre des choses, on peut aller plus loin avec eux.
- A TuinVénérable
Ajonc35 a écrit:Un peu de baume sur notre enseignement pro.
Jean Luc van den Heede (navigateur et ancien prof de maths en lep) dans ouest france réagit .Il y parle des méthodes d'apprentissage "catastrophiques pour les élèves faibles", mais surtout " on essaie de former toujours plus de bac plus 5 alors qu'il est impossible de trouver un plombier. Tout est fait pour détourner les gamins de l'enseignement professionnel ". C'est un raccourci mais il est dans le vrai. Il oublié aussi que cela fait des jeunes frustrés car 5 années d'effort après le bac,ce n'est pas rien et sans reconnnaissance pour un bon nombre. La où avec un bac techno ou un bts autrefois on faisait une jolie carrière, voire même moins. M Ajonc n'avait qu'un BEP et quand je vois son parcours, plus beau que le mien avec une vraie évolution de carrière et cela nous a aussi permis de bien vivre. Mais il sait lire, écrire et a le sens de l'effort.
Très honnêtement, pour enseigner en LP, si mes enfants doivent aller vers quelque chose de professionnel ils commenceront déjà par faire un cursus normal de bac général et après on verra.
Certains élèves sont très gentils et volontaires c'est indéniable, mais le niveau demandé est médiocre, les dynamiques de classe souvent mauvaises avec un contingent de très mauvais élèves qui cherchent à tirer vers le bas les classes parfois/ou élèves très mous qui induisent une classe sympa mais molle qu'il faut aller chercher sans cesse, et quand ce n'est pas au niveau de la classe c'est à l'extérieur dans le lycée qu'il y a des problèmes de harcèlement, de moqueries et méchancetés entre élèves. Et je ne parle pas des quelques autres qui sont là pour attendre de faire leurs trois années en touchant les allocations, qui sont très mal éduqués chez eux et qui n'ont aucune envie ni volonté d'aller chercher du travail lorsqu'ils auront 18 ans, ayant de beaux modèles à domicile.
En tant qu'élève, pour s'épanouir à ces âges là dans un tel substrat, il faut avoir plus que de la motivation je pense. Beaucoup adoptent un masque de façade pour se préserver et respirent une fois le bac en poche. Je n'aurais pas envie que mes enfants soient malheureux, je vois trop de jeunes gens mal dans leur peau, et comme dit plus haut maintenant nous arrivent des élèves violents, et un certain nombre avec des situations familiales compliquées (battus, abusés, abimés) dont il faut contribuer à restaurer toute l'estime de soi.
Après je maintiens, il y a de très agréables élèves, qui sortiront du LP avec une bonne culture de base - mais qui ont déjà par ailleurs accès à cette culture par leur éducation et au niveau familial - mais ils ne s'épanouissent pas forcément dans ces cursus, sauf dans ceux qui sont encore bonifiés, comme par exemple - mais pas seulement- ASSP avec des personnes qui se destinent au soin à la personne.
Le plaisir à enseigner auprès ce ces élèves, c'est leur permettre de progresser et leur donner accès à la culture sous toutes ses formes. Encore une fois, chef d'oeuvre notamment n'est pas quelque chose que j'estime bénéfique dans leur formation. Beaucoup d'heures dédiées, qui seraient bien mieux d'être étiquetées cours.
- Ajonc35Sage
Je souscris à tout ce que tu écris, et c'est une vieille enseignante qui te le dis. Le bac pro d'aujourd'hui n'arrive pas à la cheville du bep il y a 25-30 ans sur tous les plans.
Moi non plus, mes enfants n'ont pas émis le souhait d'un parcours bep- bac pro, avaient d'autres projets et les moyens d'y accéder c'est à dire la voie générale. Mais si tel avait été le cas, je leur aurais aussi dit: " passe ton bac - général- d'abord " et encore plus aujourd'hui.
Moi aussi j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir progresser, réussir, avoir des ambitions, mais vu le vivier d'aujourd'hui, j'ai la chance de m'en aller.
Quand les médias parlent de la filière pro, de l'apprentissage comme une voie d'excellence, c'est douloureux car c'est un mensonge organisé.
Par contre, autour de moi, de plus en plus de jeunes ( 30- 40 ans) changent de voie et avec leurs bagages antérieurs, aucun doute sur leurs compétences qu'ils mettent au service d'un nouvel avenir et la préparation d'un cap.
Si le jeune, collégien, malgré sa motivation pour un parcours pro, me demande conseil, je lui conseille de passer un bac général d'abord, s'il peut le faire. J'ai des arguments et ce sont les tiens.
Mais cela me rend triste de voir que ce qui a fait la force de l'enseignement pro, quel que soit le diplôme préparé, a disparu . On n'a pas attendu la fin du bep, mais cela ressemble au début de la fin.
Moi non plus, mes enfants n'ont pas émis le souhait d'un parcours bep- bac pro, avaient d'autres projets et les moyens d'y accéder c'est à dire la voie générale. Mais si tel avait été le cas, je leur aurais aussi dit: " passe ton bac - général- d'abord " et encore plus aujourd'hui.
Moi aussi j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir progresser, réussir, avoir des ambitions, mais vu le vivier d'aujourd'hui, j'ai la chance de m'en aller.
Quand les médias parlent de la filière pro, de l'apprentissage comme une voie d'excellence, c'est douloureux car c'est un mensonge organisé.
Par contre, autour de moi, de plus en plus de jeunes ( 30- 40 ans) changent de voie et avec leurs bagages antérieurs, aucun doute sur leurs compétences qu'ils mettent au service d'un nouvel avenir et la préparation d'un cap.
Si le jeune, collégien, malgré sa motivation pour un parcours pro, me demande conseil, je lui conseille de passer un bac général d'abord, s'il peut le faire. J'ai des arguments et ce sont les tiens.
Mais cela me rend triste de voir que ce qui a fait la force de l'enseignement pro, quel que soit le diplôme préparé, a disparu . On n'a pas attendu la fin du bep, mais cela ressemble au début de la fin.
- JacqGuide spirituel
A Tuin a écrit:Tout dépend comment il travaille, et d'autres critères mais effectivement s'il n'est pas scolaire, appliqué, persévérant et avec un bon niveau, il risque d'être en difficultés en BTS. Des élèves de GA partis en BTS renoncent souvent parce que le niveau ne leur est pas accessible.Ajonc35 a écrit:Mon amie comparait aussi avec sa fille (un an plus jeune, dyslexique aussi, mais un peu moins que son frère) et dans la filière générale et elle fait le constat: un monde entre les deux. Elle craint qu'avec le choix qu'elle a fait pour son fils, ce choix soit handicapant dans le BTS. Pour l'instant ça va.
Il n'y a plus de bac pro comptabilité, c'était devenu gestion administration, et maintenant AGORA. Il n'y a pratiquement pas de comptabilité dans ce bac pro depuis la réforme de 2009 déjà.
Il n'y a pas ce problème globalement en revanche pour les ASSP qui se dirigent en BTS, car le niveau global est un peu préservé, ce sont des élèves motivés et travailleurs, on leur demande d'apprendre des choses, on peut aller plus loin avec eux.
Prof de matières générales en LP quelques constats pour reprendre, confirmer ou non vos propos. D'abord les ASSP faut avoir l'envie d'aller faire ses boulots (car pour la plupart ce n'est pas aller bichonner des gamins, mais les maisons de retraites, les hôpitaux etc.). Je confirme, le niveau se maintien un peu même si le niveau des arrivants de 3e baisse (mais il baisse non pas depuis la troisième, mais depuis bien plus longtemps). Le contenu disciplinaire reste exigeant. Nous sommes dans du tertiaire (pour l'économie) même si c'est de l'Indu pour l'EN (question manipulation). Je vais ajouter à cette section les sections Esthétiques qui ont encore des bases nécessaires assez exigeantes, même si là encore le niveau des recrutés est en baisse. Là encore c'est une section officiellement industrielle pour l'EN mais qui pour l'économie est dans le tertiaire. Pour l'industriel pour et dur, je ne sais pas, nous n'avons pas. Mais je connais une ville où les ASSP sont recrutés par défaut et où la motivation n'est pas là. Lorsque j'ai visité des élèves de ma ville en stage dans une banlieue d'une ville que je ne veux pas nommer (LYON) les tuteurs étaient surpris du niveau de mes élèves (pas ma faute à moi) par rapport aux élèves qu'ils avaient en stage venant du "local". Donc la localité joue en négatif ou en positif. Les exigences (ce qu'il en reste) techniques aussi.
Pour les Compta/Secrétariat/MSA/GA/AGORA (déjà il suffit de compter le nombre de réformes successives pour constater à quel point elles ont été efficaces) on constate une baisse revendiquée du niveau de qualification (pour rappel, les GA devait produire des employés polyvalents moins qualifiés, moins spécialisés.... on rêve, l'EN souhaitait une déqualification sous prétexte de polyvalence !). Discussion ce jour avec une collègue de GA : on s'est pas grave, les élèves sont tous confinés mais on a terminé le programme "tellement on a des heures". Pendant ce temps les collègues de matières pro en Esthétique et ASSP pleurent de ne pouvoir terminer ce XXXXX de programme.
Mes collègues de Commerce et Accueil, l'année dernière, avaient terminé le programme à la veille du confinement. Dixit : "il ne nous restait que du bachotage". Propos de mes collègues de Commerce Vente Accueil cette année : "le contenu est tellement vidé de sa substance que.... "
Pendant ce temps mes collègues pro d'ASSP et d'Esthétique galèrent et, nous, en matières générales, c'est la catastrophe horaire tous les ans et cette année c'est encore pire.
A Tuin a écrit:Ajonc35 a écrit:Un peu de baume sur notre enseignement pro.
Jean Luc van den Heede (navigateur et ancien prof de maths en lep) dans ouest france réagit .Il y parle des méthodes d'apprentissage "catastrophiques pour les élèves faibles", mais surtout " on essaie de former toujours plus de bac plus 5 alors qu'il est impossible de trouver un plombier. Tout est fait pour détourner les gamins de l'enseignement professionnel ". C'est un raccourci mais il est dans le vrai. Il oublié aussi que cela fait des jeunes frustrés car 5 années d'effort après le bac,ce n'est pas rien et sans reconnnaissance pour un bon nombre. La où avec un bac techno ou un bts autrefois on faisait une jolie carrière, voire même moins. M Ajonc n'avait qu'un BEP et quand je vois son parcours, plus beau que le mien avec une vraie évolution de carrière et cela nous a aussi permis de bien vivre. Mais il sait lire, écrire et a le sens de l'effort.
Très honnêtement, pour enseigner en LP, si mes enfants doivent aller vers quelque chose de professionnel ils commenceront déjà par faire un cursus normal de bac général et après on verra.
Certains élèves sont très gentils et volontaires c'est indéniable, mais le niveau demandé est médiocre, les dynamiques de classe souvent mauvaises avec un contingent de très mauvais élèves qui cherchent à tirer vers le bas les classes parfois/ou élèves très mous qui induisent une classe sympa mais molle qu'il faut aller chercher sans cesse, et quand ce n'est pas au niveau de la classe c'est à l'extérieur dans le lycée qu'il y a des problèmes de harcèlement, de moqueries et méchancetés entre élèves. [...]
Après je maintiens, il y a de très agréables élèves, qui sortiront du LP avec une bonne culture de base - mais qui ont déjà par ailleurs accès à cette culture par leur éducation et au niveau familial - mais ils ne s'épanouissent pas forcément dans ces cursus, sauf dans ceux qui sont encore bonifiés, comme par exemple - mais pas seulement- ASSP avec des personnes qui se destinent au soin à la personne.
Le plaisir à enseigner auprès ce ces élèves, c'est leur permettre de progresser et leur donner accès à la culture sous toutes ses formes. Encore une fois, chef d'oeuvre notamment n'est pas quelque chose que j'estime bénéfique dans leur formation. Beaucoup d'heures dédiées, qui seraient bien mieux d'être étiquetées cours.
A Tuin, si tes enfants peuvent suivre un cursus général, pourquoi pas. Ils auront des bases solides. Mais le LP est aussi fait pour ceux qui n'ont pas ces "facilités" (tu comprends mes "guillemets"). Je suis bien d'accord avec la perte de temps occasionnée par la Co-anim et le Chef-d’œuvre et le mépris même pas masqué de Blanquer pour le disciplinaire et donc pour les élèves de professionnel.
- A TuinVénérable
[quote="Jacq"]
Tiens je rebondis sur ces éléments, car ils soulèvent quelque chose d'en effet incohérent. Tes constats sont très justes, l'autre jour je discutais avec la collègue de matière pro en GA qui était très fière de dire avoir fini le programme. Intérieurement j'ai tiqué : que ce soit en histoire-géo ou matières pro ASSP en effet, nous avons bien du mal à boucler les programmes avec la perte d'heures sur nos matières.
Je ne suis pas allée chercher plus loin mais l'indigence des programmes pro en GA pourrait expliquer d'avoir "fini" un programme au mois d'avril. C'était déjà le cas pour les terminale GA l'an dernier, où les collègues disaient aussi avoir fini, donc ce ne serait pas spécifique au nouveau bac AGORA.
A Tuin a écrit:Discussion ce jour avec une collègue de GA : on s'est pas grave, les élèves sont tous confinés mais on a terminé le programme "tellement on a des heures". Pendant ce temps les collègues de matières pro en Esthétique et ASSP pleurent de ne pouvoir terminer ce XXXXX de programme.
Mes collègues de Commerce et Accueil, l'année dernière, avaient terminé le programme à la veille du confinement. Dixit : "il ne nous restait que du bachotage". Propos de mes collègues de Commerce Vente Accueil cette année : "le contenu est tellement vidé de sa substance que.... "
Pendant ce temps mes collègues pro d'ASSP et d'Esthétique galèrent et, nous, en matières générales, c'est la catastrophe horaire tous les ans et cette année c'est encore pire.
Tiens je rebondis sur ces éléments, car ils soulèvent quelque chose d'en effet incohérent. Tes constats sont très justes, l'autre jour je discutais avec la collègue de matière pro en GA qui était très fière de dire avoir fini le programme. Intérieurement j'ai tiqué : que ce soit en histoire-géo ou matières pro ASSP en effet, nous avons bien du mal à boucler les programmes avec la perte d'heures sur nos matières.
Je ne suis pas allée chercher plus loin mais l'indigence des programmes pro en GA pourrait expliquer d'avoir "fini" un programme au mois d'avril. C'était déjà le cas pour les terminale GA l'an dernier, où les collègues disaient aussi avoir fini, donc ce ne serait pas spécifique au nouveau bac AGORA.
- MalavitaÉrudit
A Tuin a écrit:Jacq a écrit:A Tuin a écrit:Discussion ce jour avec une collègue de GA : on s'est pas grave, les élèves sont tous confinés mais on a terminé le programme "tellement on a des heures". Pendant ce temps les collègues de matières pro en Esthétique et ASSP pleurent de ne pouvoir terminer ce XXXXX de programme.
Mes collègues de Commerce et Accueil, l'année dernière, avaient terminé le programme à la veille du confinement. Dixit : "il ne nous restait que du bachotage". Propos de mes collègues de Commerce Vente Accueil cette année : "le contenu est tellement vidé de sa substance que.... "
Pendant ce temps mes collègues pro d'ASSP et d'Esthétique galèrent et, nous, en matières générales, c'est la catastrophe horaire tous les ans et cette année c'est encore pire.
Tiens je rebondis sur ces éléments, car ils soulèvent quelque chose d'en effet incohérent. Tes constats sont très justes, l'autre jour je discutais avec la collègue de matière pro en GA qui était très fière de dire avoir fini le programme. Intérieurement j'ai tiqué : que ce soit en histoire-géo ou matières pro ASSP en effet, nous avons bien du mal à boucler les programmes avec la perte d'heures sur nos matières.
Je ne suis pas allée chercher plus loin mais l'indigence des programmes pro en GA pourrait expliquer d'avoir "fini" un programme au mois d'avril. C'était déjà le cas pour les terminale GA l'an dernier, où les collègues disaient aussi avoir fini, donc ce ne serait pas spécifique au nouveau bac AGORA.
En fait, tout dépend aussi de ce que les collègues choisissent de mettre dans leurs cours car les référentiels sont très larges et cela dépend donc si les collègues sont exigeants ou non. Chez nous, l'inspecteur les encourage à "muscler" leurs cours. J'ai des GA très régulièrement et les collègues galèrent pour terminer (cette année, c'est le pompon) et les dernières heures de cours sont consacrées surtout à l'étude de cas, bref à la méthodologie, comme pour nous. Par contre, pour les ARCU (je ne sais plus le nouveau nom), les programmes sont très légers et ces mêmes collègues se servent des cours de GA car sinon le référentiel serait terminé bien avant avril... (le programme pourrait presque être réalisé en une année au lieu de deux selon mes collègues...)
- JacqGuide spirituel
Malavita a écrit:A Tuin a écrit:Jacq a écrit:A Tuin a écrit:Discussion ce jour avec une collègue de GA : on s'est pas grave, les élèves sont tous confinés mais on a terminé le programme "tellement on a des heures". Pendant ce temps les collègues de matières pro en Esthétique et ASSP pleurent de ne pouvoir terminer ce XXXXX de programme.
Mes collègues de Commerce et Accueil, l'année dernière, avaient terminé le programme à la veille du confinement. Dixit : "il ne nous restait que du bachotage". Propos de mes collègues de Commerce Vente Accueil cette année : "le contenu est tellement vidé de sa substance que.... "
Pendant ce temps mes collègues pro d'ASSP et d'Esthétique galèrent et, nous, en matières générales, c'est la catastrophe horaire tous les ans et cette année c'est encore pire.
Tiens je rebondis sur ces éléments, car ils soulèvent quelque chose d'en effet incohérent. Tes constats sont très justes, l'autre jour je discutais avec la collègue de matière pro en GA qui était très fière de dire avoir fini le programme. Intérieurement j'ai tiqué : que ce soit en histoire-géo ou matières pro ASSP en effet, nous avons bien du mal à boucler les programmes avec la perte d'heures sur nos matières.
Je ne suis pas allée chercher plus loin mais l'indigence des programmes pro en GA pourrait expliquer d'avoir "fini" un programme au mois d'avril. C'était déjà le cas pour les terminale GA l'an dernier, où les collègues disaient aussi avoir fini, donc ce ne serait pas spécifique au nouveau bac AGORA.
En fait, tout dépend aussi de ce que les collègues choisissent de mettre dans leurs cours car les référentiels sont très larges et cela dépend donc si les collègues sont exigeants ou non. Chez nous, l'inspecteur les encourage à "muscler" leurs cours. J'ai des GA très régulièrement et les collègues galèrent pour terminer (cette année, c'est le pompon) et les dernières heures de cours sont consacrées surtout à l'étude de cas, bref à la méthodologie, comme pour nous. Par contre, pour les ARCU (je ne sais plus le nouveau nom), les programmes sont très légers et ces mêmes collègues se servent des cours de GA car sinon le référentiel serait terminé bien avant avril... (le programme pourrait presque être réalisé en une année au lieu de deux selon mes collègues...)
S'ils ont le temps de faire de la méthodo, c'est bien, moi je n'ai pas le temps en Lettres-histoire, surtout cette année avec la 1/2 jauge.
Il y a quelques années, discussion improbable entre des élèves de terminale GA et ma collègue de lettres-histoire :
"- Madame nous ne pourrions pas avoir plus d'heures de français et d'histoire ?
- Mais vous avez d'autres heures de cours, on ne peut pas, quand voulez-vous qu'on les fasse ?
- Ben sur les autres de matière pro Madame !
- Mais c'est important les matières pro, vous avez du travail !
- Ben non, on ne fait plus rien Madame !"
Des élèves de pro qui demandent plus d'heures de matières générales... Des élèves de première qui avec la multiplication des heures de co-anim et chef-d’œuvre se plaignent d'avoir moins d'heures disciplinaires en matières générales. Monsieur Blanquer, vous n'avez définitivement rien compris à nos élèves.
- Ajonc35Sage
Du vécu aussi. Ils sont sans doute plus performants. Courant mai, je les entends parler de révisions.Jacq a écrit:Malavita a écrit:A Tuin a écrit:Jacq a écrit:
Tiens je rebondis sur ces éléments, car ils soulèvent quelque chose d'en effet incohérent. Tes constats sont très justes, l'autre jour je discutais avec la collègue de matière pro en GA qui était très fière de dire avoir fini le programme. Intérieurement j'ai tiqué : que ce soit en histoire-géo ou matières pro ASSP en effet, nous avons bien du mal à boucler les programmes avec la perte d'heures sur nos matières.
Je ne suis pas allée chercher plus loin mais l'indigence des programmes pro en GA pourrait expliquer d'avoir "fini" un programme au mois d'avril. C'était déjà le cas pour les terminale GA l'an dernier, où les collègues disaient aussi avoir fini, donc ce ne serait pas spécifique au nouveau bac AGORA.
En fait, tout dépend aussi de ce que les collègues choisissent de mettre dans leurs cours car les référentiels sont très larges et cela dépend donc si les collègues sont exigeants ou non. Chez nous, l'inspecteur les encourage à "muscler" leurs cours. J'ai des GA très régulièrement et les collègues galèrent pour terminer (cette année, c'est le pompon) et les dernières heures de cours sont consacrées surtout à l'étude de cas, bref à la méthodologie, comme pour nous. Par contre, pour les ARCU (je ne sais plus le nouveau nom), les programmes sont très légers et ces mêmes collègues se servent des cours de GA car sinon le référentiel serait terminé bien avant avril... (le programme pourrait presque être réalisé en une année au lieu de deux selon mes collègues...)
S'ils ont le temps de faire de la méthodo, c'est bien, moi je n'ai pas le temps en Lettres-histoire, surtout cette année avec la 1/2 jauge.
Il y a quelques années, discussion improbable entre des élèves de terminale GA et ma collègue de lettres-histoire :
"- Madame nous ne pourrions pas avoir plus d'heures de français et d'histoire ?
- Mais vous avez d'autres heures de cours, on ne peut pas, quand voulez-vous qu'on les fasse ?
- Ben sur les autres de matière pro Madame !
- Mais c'est important les matières pro, vous avez du travail !
- Ben non, on ne fait plus rien Madame !"
Des élèves de pro qui demandent plus d'heures de matières générales... Des élèves de première qui avec la multiplication des heures de co-anim et chef-d’œuvre se plaignent d'avoir moins d'heures disciplinaires en matières générales. Monsieur Blanquer, vous n'avez définitivement rien compris à nos élèves.
Il est vrai que les enseignants et surtout d'histoire-géographie ont la réputation et je devrais dire l'habitude de ne pas finir les programmes, sauf les années d'examen, mais là c'est au pas de charge et avec beaucoup de frustrations car nous n'avons pas le temps de traîner, un peu , sur ce que les élèves aiment ou qui est plus difficile.
- HonchampDoyen
Ajonc35 a écrit:Je souscris à tout ce que tu écris, et c'est une vieille enseignante qui te le dis. Le bac pro d'aujourd'hui n'arrive pas à la cheville du bep il y a 25-30 ans sur tous les plans.
Moi non plus, mes enfants n'ont pas émis le souhait d'un parcours bep- bac pro, avaient d'autres projets et les moyens d'y accéder c'est à dire la voie générale. Mais si tel avait été le cas, je leur aurais aussi dit: " passe ton bac - général- d'abord " et encore plus aujourd'hui.
Moi aussi j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir progresser, réussir, avoir des ambitions, mais vu le vivier d'aujourd'hui, j'ai la chance de m'en aller.
Quand les médias parlent de la filière pro, de l'apprentissage comme une voie d'excellence, c'est douloureux car c'est un mensonge organisé.
Par contre, autour de moi, de plus en plus de jeunes ( 30- 40 ans) changent de voie et avec leurs bagages antérieurs, aucun doute sur leurs compétences qu'ils mettent au service d'un nouvel avenir et la préparation d'un cap.
Si le jeune, collégien, malgré sa motivation pour un parcours pro, me demande conseil, je lui conseille de passer un bac général d'abord, s'il peut le faire. J'ai des arguments et ce sont les tiens.
Mais cela me rend triste de voir que ce qui a fait la force de l'enseignement pro, quel que soit le diplôme préparé, a disparu . On n'a pas attendu la fin du bep, mais cela ressemble au début de la fin.
Est-ce qu'il y a des statistiques de suivi des élèves qui sortent avec un bac Pro ?
Je serais curieuse de savoir ce que donnent les élèves de Gestion-Administration...
Ici, GA, c'est ce qu'on met en dernier voeu en 3ème, quand on a peur de ne pas avoir le bac Pro autre voulu.
Avec une réputation (chez nous, profs) de classe où il a parfois le bazar, beaucoup arrivant là par défaut, dont des élèves d'un collège voisin particulièrement remuants.
J'y connais aussi des élèves "braves", gentilles, qui ont leur bac Pro, qui une fois ce bac en poche...ne font rien...
Pas prises en BTS, ou ne l'ont même pas demandé.
Attendent un hypothétique emploi, qu'elles ne cherchent pas vraiment d'ailleurs.
Je m'attends à les retrouver assez vite avec un copain et un bébé, puis un 2ème bébé...
Quelques élèves s'en tirent. Mais elles y sont souvent allées positivement en fin de 3ème, "ne voulant pas aller en général".
Celles que je connais ont fait de "bons stages"; aidées en cela par leurs parents (les 2 filles de ma coiffeuse, qui a un carnet d'adresses), la fille de l'artisan plombier-électricien qui travaille chez nous de temps en temps (qui connait pas mal d'entreprises).
Quand elles sont sérieuses, on fait de "bons stages", elles trouvent souvent du travail.
C'étaient aussi des filles qui rendaient un travail de classe soigné et avaient une orthographe convenable.
Et, c'est peut-être terrible ce que je vais dire, avaient "une bonne présentation".
Bon, mes considérations sont bien empiriques...
Bref, a-t-on des statistiques sur le devenir des élèves de Bac Pro ?
Est-ce que l'éducation nationale ne pourrait pas avoir un suivi un peu plus offensif ?
De manière empirique,
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- MalavitaÉrudit
Jacq a écrit:
S'ils ont le temps de faire de la méthodo, c'est bien, moi je n'ai pas le temps en Lettres-histoire, surtout cette année avec la 1/2 jauge.
Il y a quelques années, discussion improbable entre des élèves de terminale GA et ma collègue de lettres-histoire :
"- Madame nous ne pourrions pas avoir plus d'heures de français et d'histoire ?
- Mais vous avez d'autres heures de cours, on ne peut pas, quand voulez-vous qu'on les fasse ?
- Ben sur les autres de matière pro Madame !
- Mais c'est important les matières pro, vous avez du travail !
- Ben non, on ne fait plus rien Madame !"
Des élèves de pro qui demandent plus d'heures de matières générales... Des élèves de première qui avec la multiplication des heures de co-anim et chef-d’œuvre se plaignent d'avoir moins d'heures disciplinaires en matières générales. Monsieur Blanquer, vous n'avez définitivement rien compris à nos élèves.
D'habitude, j'arrive à faire de la méthodologie/révision les 2-3 dernières semaines. Cela s'explique sans doute car nous avions choisi de mettre 5 h de Français-Histoire-Géographie-EMC en Terminal et 4 h en seconde. De plus, j'ai souvent de l'AP préparation aux examens avec des élèves venant de différentes classes et les élèves sont très demandeurs, effectivement.
Et notre direction a bien compris que les élèves en ont besoin : à la rentrée, nous aurons 1 h d'AP en terminal, donc 4 h pour les élèves.
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