Génération Z' : amis profs du secondaire, ils seront chez vous dans trois ans

En effet, la conjugaison de tous ces maux ne peut pas donner de brillants résultats tant au plan scolaire qu'à celui de l'épanouissement personnel, sans parler de la société future que tous ces autocentrés se préparent. J'avoue préférer être vers la fin de ma vie plutôt qu'au début dans de telles conditions. Brrrr

Ben à la limite, les petits autocentrés ne verront pas le problème. C'est plutôt les autres, ceux qui auront été élevés correctement, qui vont morfler.

Voilà trois ans que j'ai des stagiaires et ils font tous des fautes d'orthographe.

Au bout d'un moment, il n'y aura plus personne pour les voir.
Et le combat cessera faute de combattants...

Pas convaincu: actuellement l'orthographe est suffisamment importante pour ramener des pépètes aux organisateurs de la certification Voltaire.
Et je serais également étonné que l'on arrête de prendre au sérieux l'orthographe dans les anciennes colonies qui n'ont que faire des méphitiques réformes de la métropole.

Cryptoprof a écrit:Je fais les mêmes constats avec mes sixièmes : un tiers de ma classe ne peut pas lire un texte long, parce qu'ils ne parviennent pas à se concentrer assez longtemps, parce qu'ils déchiffrent mal, parce qu'ils ne comprennent pas les phrases longues et parce qu'ils manquent de vocabulaire… Et c'est un cercle vicieux. J'entends beaucoup parler de recherches sur l'attention dans les médias, il y a un projet sur ça dans le futur collège de mes enfants. Mais que s'est-il passé pour qu'on élève des enfants dans un bruit constant, une agitation, une stimulation permanentes, au point de les rendre incapables de rester concentrés, calmes et de lire efficacement ? Ils donnent l'impression d'être toujours traversés par leur environnement, sans vie spirituelle propre.
La semaine dernière, une élève de 6ème m'a dit : "Madame, je m'ennuie." Nous étions dans l'escalier, entre la cour et ma classe !

Tout commence dans la toute petite enfance. Un enfant placé dans son parc avec la télé à côté est sans cesse interrompu dans se jeux par les stimulations sonores de la télé (ça a été étudié). Du coup, au lieu de passer du temps à essayer d'empiler des cubes ou simplement manipuler un jouet, il commence, arrête, recommence.
Ne parlons pas des jouets actuels, qui font moultes lumières et sons horripilants (j'ai maudit la mère de mon homme qui avait offert une sorte de puzzle avec des animaux qui parle à chaque fois qu'on met une pièce du puzzle...). Le pire: beaucoup de ces horreurs sont présentées comme "jeux éducatifs" (j'ai aussi lu quelque part une étude sur les jeux éducatifs censés apprendre une langue: résultat nul, encore plus contre-productif que ne rien faire, si je me souviens bien).
Les repas de famille sont aussi certainement moins calmes qu'avant, de même que ceux à la cantine (à l'époque de ma mère, il devait y avoir silence absolu).
On part donc dès le départ d'enfants qui ont des apprentissages retardés, qui sont trop stimulés...
Ensuite, on ne fait pas travailler leur mémoire de travail (totalement déficiente chez beaucoup de collégiens): moins de répétitions, moins d'apprentissages par cœur (chansons, comptines...).
C'est un cercle vicieux: comme on perd beaucoup de temps à les mettre au travail, on a moins de temps de faire refaire des exercices qui se ressemblent, de reprendre les notions (dans ma matière, je me souviens qu'on faisait souvent à la suite des exercices se ressemblant, on s'entraînait vraiment. Avec les miens, c'est bien si par séance j'arrive à faire un exercice...).

K

Ma'am a écrit:Au bout d'un moment, il n'y aura plus personne pour les voir.
Et le combat cessera faute de combattants...

Au bout d'un moment, plus personne ne se comprendra, ne lira de texte de plus de deux phrases...
Quand la grammaire est déficiente, la compréhension est malheureusement profondément touchée (et l'orthographe joue aussi un rôle non négligeable dans la compréhension).

(version dysorthographique pour tenter
Aux bouts dinmoment plus person neceux comprandra ne lira deux textes deux plus de deux fraises...
Qu'en la grand mère est des ficiente la compéention é maleureusemant profondément tout chez. )

J'ai remarqué de nouvelles sortes de fautes cette année: beaucoup de 6ème commencent leurs phrases écrites par "Ba". J'ai aussi de plus en plus d'expressions en deux mots qui en deviennent un. La ponctuation et les majuscules sont en voie de disparition.

K

Le niveau naraitêpa de baisser... :pleurs:

Le niveau ne baisse pas partout, rassurez-vous. Les élites sauront préserver leurs enfants des réformes multiples en les mettant dans le privé entre-soi et hors contrat...

Mathador a écrit:

Illiane a écrit:J'ai également quelques élèves incapables de faire la différence entre les sons nasalisés : un/in/an, c'est du pareil au même pour eux, ce qui donne : "inpeu" pour "un peu"...

Phonétiquement ou orthographiquement ? Dans certains accents régionaux un/in correspondent au même son.

Les deux : un de mes élèves prononce Yvain "Yvan" (et c'est pas faute de le reprendre), et à l'écrit "un peu" donne "inpeu" comme je le disais (et il m'a fallu beaucoup répéter "un"/"in" pour qu'il finisse par entendre la différence) ; je ne crois pas que dans mon coin (le Sud), un/in soit prononcé de la même manière...

Illiane a écrit:je ne crois pas que dans mon coin (le Sud), un/in soit prononcé de la même manière...

En tout cas, dans mon sud à moi, la différence s'entend très bien : "ung" ne ressemble pas à "ing"

in/an, oui bien sûr, par contre il y a belle lurette que dans ma région on ne fait plus la différence entre un/in ni â/a...

Illiane a écrit:

Mathador a écrit:

Illiane a écrit:J'ai également quelques élèves incapables de faire la différence entre les sons nasalisés : un/in/an, c'est du pareil au même pour eux, ce qui donne : "inpeu" pour "un peu"...

Phonétiquement ou orthographiquement ? Dans certains accents régionaux un/in correspondent au même son.

Les deux : un de mes élèves prononce Yvain "Yvan" (et c'est pas faute de le reprendre), et à l'écrit "un peu" donne "inpeu" comme je le disais (et il m'a fallu beaucoup répéter "un"/"in" pour qu'il finisse par entendre la différence) ; je ne crois pas que dans mon coin (le Sud), un/in soit prononcé de la même manière...

Autant j'entends bien la différence entre Yvan et Yvain, autant je n'en entends aucune entre "un" et "in".

Cath a écrit:in/an, oui bien sûr, par contre il y a belle lurette que dans ma région on ne fait plus la différence entre un/in ni â/a...

Ah parce qu'il doit aussi y avoir une différence entre a et â ?????

Rendash a écrit:

Illiane a écrit:je ne crois pas que dans mon coin (le Sud), un/in soit prononcé de la même manière...

En tout cas, dans mon sud à moi, la différence s'entend très bien : "ung" ne ressemble pas à "ing"  

@Sookie : la différence entre un/in est mince mais existe (on ne prononce pas de la même manière brun et brin : https://fr.wiktionary.org/wiki/brun#Prononciation https://fr.wiktionary.org/wiki/brin#Prononciation) ; en revanche, j'avoue que, dans ma région, on ne fait pas la différence entre ai et é, on prononce le lait le "lé"... mais les élèves ont quand même intérêt à écrire le mot correctement, non (nan, nin ???) mais !

Illiane a écrit:

Rendash a écrit:

Illiane a écrit:je ne crois pas que dans mon coin (le Sud), un/in soit prononcé de la même manière...

En tout cas, dans mon sud à moi, la différence s'entend très bien : "ung" ne ressemble pas à "ing"  

@Sookie : la différence entre un/in est mince mais existe (on ne prononce pas de la même manière brun et brin) ; en revanche, j'avoue que, dans ma région, on ne fait pas la différence entre ai et é, on prononce le lait le "lé"... mais les élèves ont quand même intérêt à écrire le mot correctement, non (nan, nin ???) mais !

Illiane je ne sais pas si on est de la même région, mais ici aussi, et je n'osais pas le dire mais moi-même j'ai beaucoup de mal avec les sons é/è quel que soit leur forme à l'écrit. Si je dois faire, la dictée du brevet blanc, je vais voir un collègue de français pour répéter et ne pas me tromper.

. J'avoue que c'est ma seule (du moins je crois) entorse au "parler sans accent" (prononcer "lait", qu'est-ce que c'est laid )  - faut dire que quand j'étais petite mon père, venant de la région parisienne, ne cessait de me reprendre quand je disais une rose (Avignon style) : https://fr.wiktionary.org/wiki/rose#Prononciation : "non, on dit rose !"

sookie a écrit:Ah parce qu'il doit aussi y avoir une différence entre a et â ?????

Très légèrement plus ouvert... mais bon, je dis ça, je ne dis rien.

Les différences de prononciation régionales ont toujours posé des problèmes aux méthodes phonétiques d'apprentissage de la lecture.

A Lyon, on a tendance à bien accentuer le son EU.

Donc on a une drôle de façon de dire "les jeuuuuunes", "les feuillllllles", "le fleuuuuuve", mais je vous rassure, on s'habitue très vite!

Quoi qu'il en soit, et pour ne pas faire trop dévier le sujet, les élèves se doivent quand même d'écrire correctement les mots, prononciation régionale ou pas !

Edit : grillée par Sphinx !

scot69 a écrit:A Lyon, on a tendance à bien accentuer le son EU.

Donc on a une drôle de façon de dire "les jeuuuuunes", "les feuillllllles", "le fleuuuuuve", mais je vous rassure, on s'habitue très vite!

Ha non, on ne s'y habitue pas

Ajonc35 a écrit:Oui, un peu. Mais pas tant que cela!
On constate qu'à chaque niveau, les exigences de toutes natures baissent et cela impacte TOUTES les générations que ce soit des problèmes comportementaux, de mises en activité, de mémorisation,  de respect de l'adulte,  des camarades de classe , etc .... La liste est longue.

Les compétences de chacun sont variables et pour aller dans l'autre sens, combien de fois ai-je constater des collègues sans protection sur leurs ordinateurs (même un ipr mais j'ai réprimé ma curiosité, c'est puni par la loi :diable: ), parler de piratage serait exagéré vu que la porte est ouverte. Et quand je fais remarquer la vulnérabilité, on me répond "je ne laisse jamais hors de vue ou il n'y rien d'important dessus. Les nouvelles générations ont de meilleures compétences que nous dans ce domaine par exemple.

Stanislas R a écrit: Les nouvelles générations ont de meilleures compétences que nous dans ce domaine par exemple.

Je crains qu'il n'y ait pas de règles en la matière et même si cela peut rassurer, il me semble illusoire de croire que la génération Z possède dans son ensemble des compétences particulières en informatique.

Ils ne connaissent même plus correctement les logiciels bureautiques.
Je rage de voir certains collègues les faire travailler sur tablette/appli alors qu'ils ne savent plus utiliser un TT ou un tableur.

Dhaiphi a écrit:

Stanislas R a écrit: Les nouvelles générations ont de meilleures compétences que nous dans ce domaine par exemple.

Je crains qu'il n'y ait pas de règles en la matière et même si cela peut rassurer, il me semble illusoire de croire que la génération Z possède dans son ensemble  des compétences particulières en informatique.

Personnellement, je ne suis pas certain. Je demandais à des 2ndes de mettre leur présentation sur un dossier sur le réseau puis de changer le nom pour que je sache qui avait fait quoi. 5-10 minutes pour chaque groupe ("ah, bin, je viens de le copier, il faut changer le nom", et vas-y que je double clique dessus, ça s'ouvre, "ah, bin je ne peux pas changer le nom, je ne comprends pas...")

ar_angar a écrit:

Dhaiphi a écrit:

Stanislas R a écrit: Les nouvelles générations ont de meilleures compétences que nous dans ce domaine par exemple.

Je crains qu'il n'y ait pas de règles en la matière et même si cela peut rassurer, il me semble illusoire de croire que la génération Z possède dans son ensemble  des compétences particulières en informatique.

Personnellement, je ne suis pas certain. Je demandais à des 2ndes de mettre leur présentation sur un dossier sur le réseau puis de changer le nom pour que je sache qui avait fait quoi. 5-10 minutes pour chaque groupe ("ah, bin, je viens de le copier, il faut changer le nom", et vas-y que je double clique dessus, ça s'ouvre, "ah, bin je ne peux pas changer le nom, je ne comprends pas...")

Oui, on n'est plus dans la génération Divx qui avait quelques notions de ce qu'est une arborescence, un format de fichier, etc. Là on est dans la génération smartphone où tout marche sans se poser d'autre question que celle d'un mot de passe. Tout est en ligne, on ne se préoccupe pas de ce que l'on sauvegarde, ni sous quel format. J'observe, à mon modeste échelon (un peu d'ICN en seconde, d'ISN en terminale) une baisse des compétences de base en informatique, pas une hausse.