- MathadorEmpereur
sookie a écrit:kiwi a écrit:Mais c'est quand même très curieux de penser que îlot rime nécessairement avec travaux de groupe, bordel, et que travaux de groupe signifie forcément un qui bosse et trois qui regardent. L'îlot peut juste être une disposition, comme le U, le TGV 2x2. Certes, le travail de groupe est facilité par cette disposition, mais voyez-vous, avec les îlots, je fais du magistral, du dizlogué, du travail en autonomie individuel, du travail en binôme ET parfois, en groupe de 4. Et dans ma salle, le silence règne (du moins avec la plupart des classes).
Quant aux petits gentils qui se retrouvent avec des boulets, c'est bien la même chose avec d'autres dispositions. Et les boulets, faut bien les caser quelque part, non?
Quel intérêt d'avoir des tables placées en ilots alors ? Surtout que du coup, il y a plusieurs élèves qui tournent le dos au tableau.
Ce n'est pas une critique mais une question.
C'est pratique si on veut alterner de l'individuel et du groupe dans la même séance. Et si la salle est bien disposée, il n'est pas nécessaire de tourner le dos au tableau.
Illustration:
- Code:
___le tableau___
o||o
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- SphinxProphète
Un de mes collègues (en HG) qui travaille en îlots a mis les tables des côtés de la salle en chevrons, aucun élève ne tourne le dos au tableau.
Après Celitian le ressenti (pardon) de tes élèves est peut-être à prendre avec des pincettes non ? J'ai encore des 3e qui la semaine dernière m'ont soutenu qu'avec madame machin l'an dernier on ne fichait rien et qu'ils en avaient plus fait avec moi en un trimestre que toute l'année dernière. Ben je sais pertinemment que ce n'est pas vrai, voilà. On va toujours avoir des élèves (et tu dis que tu récupères des classes plutôt faibles en plus, si je ne me trompe pas) qui vont avoir l'impression de n'avoir fait que [insérer ici le truc qui les a marqués]. Trois ou quatre profs qui les font beaucoup bosser en groupes et en îlots, dont mettons deux avec qui le cours n'avance pas trop, non qu'il y ait de la faute du prof mais parce que les élèves ne fichaient rien, et ça devient "au collège on travaillait tout le temps en groupes et en îlots et même qu'on fichait rien" "haaaan mais si on est nuls c'est la faute des profs des années précédentes"... Alors oui, ils sont passés tout en ayant un niveau lamentable. J'en ai qui ont six de moyenne en français et qui iront quand même en seconde G l'an prochain... Ils ne font rien, ne lisent rien, et pourtant je ne travaille pas en îlots
Et sinon, j'ai une collègue de maths qui adore les îlots, le ludique, le travail par compétences (le total combo quoi). Eh bien j'insiste, ses élèves sortent de 3e avec le même niveau que ceux de mon collègue (maintenant retraité) hyper sévère, qui ne jurait que par le tableau à craie, le cours magistral traditionnel et la gueulante à la moindre mouche qui vole. C'est-à-dire que les bosseurs bossent, et ceux qui ne fichent rien ne fichent rien...
Après Celitian le ressenti (pardon) de tes élèves est peut-être à prendre avec des pincettes non ? J'ai encore des 3e qui la semaine dernière m'ont soutenu qu'avec madame machin l'an dernier on ne fichait rien et qu'ils en avaient plus fait avec moi en un trimestre que toute l'année dernière. Ben je sais pertinemment que ce n'est pas vrai, voilà. On va toujours avoir des élèves (et tu dis que tu récupères des classes plutôt faibles en plus, si je ne me trompe pas) qui vont avoir l'impression de n'avoir fait que [insérer ici le truc qui les a marqués]. Trois ou quatre profs qui les font beaucoup bosser en groupes et en îlots, dont mettons deux avec qui le cours n'avance pas trop, non qu'il y ait de la faute du prof mais parce que les élèves ne fichaient rien, et ça devient "au collège on travaillait tout le temps en groupes et en îlots et même qu'on fichait rien" "haaaan mais si on est nuls c'est la faute des profs des années précédentes"... Alors oui, ils sont passés tout en ayant un niveau lamentable. J'en ai qui ont six de moyenne en français et qui iront quand même en seconde G l'an prochain... Ils ne font rien, ne lisent rien, et pourtant je ne travaille pas en îlots
Et sinon, j'ai une collègue de maths qui adore les îlots, le ludique, le travail par compétences (le total combo quoi). Eh bien j'insiste, ses élèves sortent de 3e avec le même niveau que ceux de mon collègue (maintenant retraité) hyper sévère, qui ne jurait que par le tableau à craie, le cours magistral traditionnel et la gueulante à la moindre mouche qui vole. C'est-à-dire que les bosseurs bossent, et ceux qui ne fichent rien ne fichent rien...
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- celitianSage
Malheureusement le problème se retrouve dans toute les matières, ils commencent à se rendre compte qu'ils n'ont pas assez travaillé avant.
Mais nous n'avons pas les plus forts des collèges donc comme tu le dis les bosseurs bossent mais je pense qu'un élève bosseur faible ne peut pas s'en sortir avec certaines pratiques.
Peut-être que l'année prochaine, ce sera différent mais là c'est très compliqué dans les matières théoriques,
Autre exemple, c'est la 1ere année où ils ont du mal à tenir 2h à la suite.
Mais nous n'avons pas les plus forts des collèges donc comme tu le dis les bosseurs bossent mais je pense qu'un élève bosseur faible ne peut pas s'en sortir avec certaines pratiques.
Peut-être que l'année prochaine, ce sera différent mais là c'est très compliqué dans les matières théoriques,
Autre exemple, c'est la 1ere année où ils ont du mal à tenir 2h à la suite.
- sookieGrand sage
Mathador a écrit:sookie a écrit:kiwi a écrit:Mais c'est quand même très curieux de penser que îlot rime nécessairement avec travaux de groupe, bordel, et que travaux de groupe signifie forcément un qui bosse et trois qui regardent. L'îlot peut juste être une disposition, comme le U, le TGV 2x2. Certes, le travail de groupe est facilité par cette disposition, mais voyez-vous, avec les îlots, je fais du magistral, du dizlogué, du travail en autonomie individuel, du travail en binôme ET parfois, en groupe de 4. Et dans ma salle, le silence règne (du moins avec la plupart des classes).
Quant aux petits gentils qui se retrouvent avec des boulets, c'est bien la même chose avec d'autres dispositions. Et les boulets, faut bien les caser quelque part, non?
Quel intérêt d'avoir des tables placées en ilots alors ? Surtout que du coup, il y a plusieurs élèves qui tournent le dos au tableau.
Ce n'est pas une critique mais une question.
C'est pratique si on veut alterner de l'individuel et du groupe dans la même séance. Et si la salle est bien disposée, il n'est pas nécessaire de tourner le dos au tableau.
Illustration:
(pour les îlots sur le côté, cela demande de les mettre un peu en biais, pour aligner l'« axe principal » de l'îlot vers le tableau)
- Code:
___le tableau___
o||o
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Je ne peux pas lire ton illustration.
Edit : en fait si, je viens de la comprendre
Je pense que c'est plus une question de taille de la salle que de disposition. La mienne est petit par rapport à certaines autres du collège.
Même si les élèves ne tournent pas complètement le dos au tableau ,ils ne sont pas tous face au tableau. Je projette les docs au tableau avec le livre numérique alors pour un cours "classique" cela me gène s'ils ne font pas face au tableau.
Je déplace donc les tables pour les faire travailler en groupe, ce qui n'est pas toujours évident.
- MathadorEmpereur
sookie a écrit:Je ne peux pas lire ton illustration.
Je pense que c'est plus une question de taille de la salle que de disposition. La mienne est petit par rapport à certaines autres du collège.
Même si les élèves ne tournent pas complètement le dos au tableau ,ils ne sont pas tous face au tableau. Je projette les docs au tableau avec le livre numérique alors pour un cours "classique" cela me gène s'ils ne font pas face au tableau.
Effectivement, dans ma disposition les élèves se retrouvent perpendiculaires à la direction du tableau. S'il y a assez de place tu peux, en phase individuelle, leur demander d'« ouvrir » un peu la paire de tables, pour passer de || à \/.
Ceci étant dit, visiblement tu utilises davantage le tableau que moi, ce qui accentue les inconvénients de cette disposition.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- kiwiGuide spirituel
sookie a écrit:kiwi a écrit:Mais c'est quand même très curieux de penser que îlot rime nécessairement avec travaux de groupe, bordel, et que travaux de groupe signifie forcément un qui bosse et trois qui regardent. L'îlot peut juste être une disposition, comme le U, le TGV 2x2. Certes, le travail de groupe est facilité par cette disposition, mais voyez-vous, avec les îlots, je fais du magistral, du dizlogué, du travail en autonomie individuel, du travail en binôme ET parfois, en groupe de 4. Et dans ma salle, le silence règne (du moins avec la plupart des classes).
Quant aux petits gentils qui se retrouvent avec des boulets, c'est bien la même chose avec d'autres dispositions. Et les boulets, faut bien les caser quelque part, non?
Quel intérêt d'avoir des tables placées en ilots alors ? Surtout que du coup, il y a plusieurs élèves qui tournent le dos au tableau.
Ce n'est pas une critique mais une question.
Aucun des élèves ne tourne le dos au tableau. Suffit de disposer les îlots correctement.
L'intérêt pour moi d'abord, est de faciliter la circulation dans la salle. Je peux me mettre auprès de chacun des élèves, pour aider, voir l'avancement. Auparavant, avec une salle disposée en 4 rangées de 4eleves de part et d'autre d'une grosse allée centrale, je n'accédais pas aux élèves coincés le long du mur.
Ensuite, ça permet un travail en groupe sans avoir à bouger, rebouger les tables en début et en fin d'heure.
Également, ça facilite la coopération entre élèves au moment des activités en autonomie, même si je reste le référent en cas de question, et ils le savent.
Et puis, la femme de ménage me remercie! :lol: Ça lui facilite l'entretien de la salle.
Après, il y a des inconvénients : bavardages intra-îlot favorisés, ce qui nécessite d'être très sûr de sa gestion de classe, et donc à mon avis de l'expérience. Les plans de classe peuvent être de vrais casse-tête pour séparer les élèves problématiques.
- HirondelleNiveau 8
Pour moi, la question est assez simple. Mes 24 tables ne rentrent dans ma salle qu'en ilot. En rangée, le fond de la classe est inaccessible car je suis dans un ancien cagibi du collège qui a été un peu agrandi ...
Pour moi, c'est donc ilots ou rien
Je fais comme vous, je mets les ilots en biais pour que tout le monde puisse voir le tableau.
Pour moi, c'est donc ilots ou rien
Je fais comme vous, je mets les ilots en biais pour que tout le monde puisse voir le tableau.
- BoubouleDoyen
En TP et en TPE, on a en quelque sorte des îlots imposés par la nature du travail demandé (bon, en TP, c'est aussi parce qu'on manque de moyens, d'ailleurs l'épreuve finale est individuelle, mais on comprend bien l'intérêt du travail de groupe notamment pour plus tard).
Par contre, j'avoue ma totale ignorance des méthodes actuelles dans les matières littéraires (je n'ai connu que le cours magistral).
Le travail en îlot est-il une sorte de course derrière l'évolution inexorable de l'état d'esprit de cette génération Z' (pour reprendre le titre du fil) ?
Par contre, j'avoue ma totale ignorance des méthodes actuelles dans les matières littéraires (je n'ai connu que le cours magistral).
Le travail en îlot est-il une sorte de course derrière l'évolution inexorable de l'état d'esprit de cette génération Z' (pour reprendre le titre du fil) ?
- VerduretteModérateur
En élémentaire on prône aussi les îlots, voire la "classe flexible", mais rien n'y fait : qu'ils soient en îlots ou face au tableau, ils parlent tout le temps, et pas seulement en bavardage à deux ou trois, ils pensent tout haut et "sans filtre" (cf la tarte citée plus haut); ramenant tout à leur précieuse personne.
Après avoir changé dix fois les tables et les places, j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres. Et assez curieusement, assez vite, ils reviennent travailler ... On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif. Au moins quelques uns font leur miel, et pour les autres, je peux danser les claquettes avec une ceinture de bananes, rien ne changera.
Vous me trouvez désabusée?
Après avoir changé dix fois les tables et les places, j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres. Et assez curieusement, assez vite, ils reviennent travailler ... On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif. Au moins quelques uns font leur miel, et pour les autres, je peux danser les claquettes avec une ceinture de bananes, rien ne changera.
Vous me trouvez désabusée?
- maikreeeesseGrand sage
Verdurette a écrit:En élémentaire on prône aussi les îlots, voire la "classe flexible", mais rien n'y fait : qu'ils soient en îlots ou face au tableau, ils parlent tout le temps, et pas seulement en bavardage à deux ou trois, ils pensent tout haut et "sans filtre" (cf la tarte citée plus haut); ramenant tout à leur précieuse personne.
Après avoir changé dix fois les tables et les places, j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres. Et assez curieusement, assez vite, ils reviennent travailler ... On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif. Au moins quelques uns font leur miel, et pour les autres, je peux danser les claquettes avec une ceinture de bananes, rien ne changera.
Vous me trouvez désabusée?
Non , très drôle ( des claquettes ... )
J'ai la chance d'être en CP. A chaque fois que l'on me parle des îlots, je réponds "importance d'être bien positionner face au tableau pour lire" et on me laisse tranquille !
- User20401Vénérable
On te parle d'ilots en CP, maikreeeeesse ?
Je me bats avec ma binôme depuis la rentrée (entre autres) à cause de plan de classe. Et je suis en passe de perdre mon combat…
Je me bats avec ma binôme depuis la rentrée (entre autres) à cause de plan de classe. Et je suis en passe de perdre mon combat…
- maikreeeesseGrand sage
Oui, on tente même en CP...
Après j'avoue que j'en serais incapable, mais que d'autres PE doivent bien y arriver.
C'est vraiment pénible de devoir céder ou faire des compromis sans cesse, mais pense à ta classe future où tu pourras vraiment faire comme tu l'entends en connaissant les avantages et les inconvénients de ce que tu as vu actuellement..
Après j'avoue que j'en serais incapable, mais que d'autres PE doivent bien y arriver.
C'est vraiment pénible de devoir céder ou faire des compromis sans cesse, mais pense à ta classe future où tu pourras vraiment faire comme tu l'entends en connaissant les avantages et les inconvénients de ce que tu as vu actuellement..
- gauvain31Empereur
Y a-t-il eu une étude scientifique (et donc avec un échantillonnage suffisant) pour démontrer que le travail en îlots permettait de mieux apprendre et ainsi d'amoindrir les inégalités scolaires par rapport à un travail qui serait fait en binôme ou seul? Si oui, pourrais-je avoir le titre de l'étude, la revue dans laquelle elle se trouve et l'année de publication? Merci
- User20401Vénérable
Oui ! Rien que pour ça, je pense que je ne prendrai pas de temps partiel dans l'immédiat. Devoir partager sa classe est vraiment pénible…
Nous avons une classe particulièrement difficile à gérer et nous n'avons pas les mêmes réponses, je pense. Je reconnais bien certains de mes élèves dans vos témoignages (les mois difficiles, pour les autres, c'est encore une autre problématique).
Incapables de se taire, nécessité que le monde entier écoute ce qu'ils ont de si important à dire, besoin que les consignes leur soient données individuellement pour les prendre en compte, etc. Bon, on essaie de leur rappeler les règles de base de la vie en collectivité. Disons qu'en maternelle, ça serait normal. Ça l'est moins en CM1/CM2.
J'ajouterai à ta question, Gauvain : une étude s'est-elle penchée sur les effets sur la colonne vertébrale de passer 24h par semaine tourné à 90° vers le tableau ?
Nous avons une classe particulièrement difficile à gérer et nous n'avons pas les mêmes réponses, je pense. Je reconnais bien certains de mes élèves dans vos témoignages (les mois difficiles, pour les autres, c'est encore une autre problématique).
Incapables de se taire, nécessité que le monde entier écoute ce qu'ils ont de si important à dire, besoin que les consignes leur soient données individuellement pour les prendre en compte, etc. Bon, on essaie de leur rappeler les règles de base de la vie en collectivité. Disons qu'en maternelle, ça serait normal. Ça l'est moins en CM1/CM2.
J'ajouterai à ta question, Gauvain : une étude s'est-elle penchée sur les effets sur la colonne vertébrale de passer 24h par semaine tourné à 90° vers le tableau ?
- celitianSage
Je redis que je ne voulais absolument pas critiquer les îlots ou les pédagogies actives, jusqu'à cette année cela fonctionnait très bien car les élèves maîtrisaient suffisamment les bases, ce n'est plus le cas et nous avons réalisé avec ma collègue que ces pratiques ne sont pas, selon notre petite expérience, adaptée à des élèves faibles.
- celitianSage
En élargissant aux pédagogies actives, tu as le livre de Hattie https://www.amazon.fr/Lapprentissage-visible-pour-enseignants-Connaître/dp/2760544249/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1543690553&sr=8-1&keywords=hattie+johngauvain31 a écrit:Y a-t-il eu une étude scientifique (et donc avec un échantillonnage suffisant) pour démontrer que le travail en îlots permettait de mieux apprendre et ainsi d'amoindrir les inégalités scolaires par rapport à un travail qui serait fait en binôme ou seul? Si oui, pourrais-je avoir le titre de l'étude, la revue dans laquelle elle se trouve et l'année de publication? Merci
Cet article est intéressant
https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article287
. Il s’agit de l’argument le plus aisément contestable : les méta-analyses (Hattie, 2009) montrent en effet que les méthodes généralement associées aux pédagogies actives sont peu efficaces, et surtout moins efficaces que d’autres méthodes plus explicites et plus guidées. Dans ces méthodes plus efficaces, l’enseignant joue un rôle d’activateur, de « modeleur » et non seulement un rôle de facilitateur et de concepteur de situations-problèmes comme c’est plutôt le cas dans les pédagogies actives. Une analyse plus fine des recherches (Chall, 2000 ; Klahr & Nigam, 2004 ; Mckeough, Lupart & Marini, 1995 ; Moreno, 2004 ; Perkins, 1991, Roblyer, 1996 ; Singley & Anderson, 1989) indique que cette efficacité moindre se traduit d’abord par des apprentissages moins amples, moins structurés, moins solides, moins profonds et moins transférables que ceux permis par des pédagogies plus explicites et plus guidées. Carlson, Lundy & Schneider (1992) et Schauble (1990) montrent par ailleurs que les pédagogies fondées sur la découverte ou la résolution de problèmes mènent, davantage que les pédagogies explicites, à des conceptions erronées ou à des « faux départs » qui sont ensuite préjudiciables pour les élèves. Selon plusieurs analyses (Chanquoy, Tricot & Sweller, 2007 ; Kirschner, Sweller & Clark, 2006 ; Sweller, 1988 ; Sweller, Van Merriënboer & Paas, 1998) proposées par les chercheurs à l’origine de la « théorie de la charge cognitive » (Cognitive Load Theory), l’une des principales raisons de cette inefficacité des pédagogies inductives est liée à un problème de surcharge cognitive de la mémoire de travail [6]. Dès lors que l’on place les élèves face à des situations-problèmes avec l’intention de leur faire acquérir de nouvelles connaissances, ceux-ci font face à une double tâche : devant tout à la fois résoudre un problème et acquérir des connaissances, leur mémoire de travail, dont la capacité (« l’empan ») à traiter des éléments neufs est limitée, est mise en difficulté.
Cette situation critique de surcharge cognitive entraverait lourdement l’apprentissage, les travaux précités montrant par exemple que dans toutes sortes de situations, le fait que les ressources cognitives soient prioritairement affectées à la résolution du problème empêche tout apprentissage, toute intégration de nouvelles connaissances dans la mémoire à long terme. On observe alors que les apprenants parviennent à résoudre des problèmes… en n’apprenant pratiquement rien :
Désolée si ce n'est pas ce que tu cherches
- gauvain31Empereur
Cicyle a écrit:Oui ! Rien que pour ça, je pense que je ne prendrai pas de temps partiel dans l'immédiat. Devoir partager sa classe est vraiment pénible…
Nous avons une classe particulièrement difficile à gérer et nous n'avons pas les mêmes réponses, je pense. Je reconnais bien certains de mes élèves dans vos témoignages (les mois difficiles, pour les autres, c'est encore une autre problématique).
Incapables de se taire, nécessité que le monde entier écoute ce qu'ils ont de si important à dire, besoin que les consignes leur soient données individuellement pour les prendre en compte, etc. Bon, on essaie de leur rappeler les règles de base de la vie en collectivité. Disons qu'en maternelle, ça serait normal. Ça l'est moins en CM1/CM2.
J'ajouterai à ta question, Gauvain : une étude s'est-elle penchée sur les effets sur la colonne vertébrale de passer 24h par semaine tourné à 90° vers le tableau ?
Sur la colonne vertébrale je ne sais pas Cicyle, mais sur les muscles du cou oui sûrement vu le mal que j'ai parfois à la sortie d'un conseil de classe ou je tourne souvent la tête pour voir les résultats des élèves :lol: . Donc pour des petiots , je ne le ferais pas si j'étais PE. Je ferais un cours en frontal. Suivi d'exercices d'application fait individuellement. En silence. Avec possibilité à l'élève de venir me voir s'il bloque sur quelque chose... Et en chuchotant évidemment. C'est ça, la pédagogie moderne
- gauvain31Empereur
celitian a écrit:En élargissant aux pédagogies actives, tu as le livre de Hattie https://www.amazon.fr/Lapprentissage-visible-pour-enseignants-Connaître/dp/2760544249/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1543690553&sr=8-1&keywords=hattie+johngauvain31 a écrit:Y a-t-il eu une étude scientifique (et donc avec un échantillonnage suffisant) pour démontrer que le travail en îlots permettait de mieux apprendre et ainsi d'amoindrir les inégalités scolaires par rapport à un travail qui serait fait en binôme ou seul? Si oui, pourrais-je avoir le titre de l'étude, la revue dans laquelle elle se trouve et l'année de publication? Merci
Cet article est intéressant
https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article287
. Il s’agit de l’argument le plus aisément contestable : les méta-analyses (Hattie, 2009) montrent en effet que les méthodes généralement associées aux pédagogies actives sont peu efficaces, et surtout moins efficaces que d’autres méthodes plus explicites et plus guidées. Dans ces méthodes plus efficaces, l’enseignant joue un rôle d’activateur, de « modeleur » et non seulement un rôle de facilitateur et de concepteur de situations-problèmes comme c’est plutôt le cas dans les pédagogies actives. Une analyse plus fine des recherches (Chall, 2000 ; Klahr & Nigam, 2004 ; Mckeough, Lupart & Marini, 1995 ; Moreno, 2004 ; Perkins, 1991, Roblyer, 1996 ; Singley & Anderson, 1989) indique que cette efficacité moindre se traduit d’abord par des apprentissages moins amples, moins structurés, moins solides, moins profonds et moins transférables que ceux permis par des pédagogies plus explicites et plus guidées. Carlson, Lundy & Schneider (1992) et Schauble (1990) montrent par ailleurs que les pédagogies fondées sur la découverte ou la résolution de problèmes mènent, davantage que les pédagogies explicites, à des conceptions erronées ou à des « faux départs » qui sont ensuite préjudiciables pour les élèves. Selon plusieurs analyses (Chanquoy, Tricot & Sweller, 2007 ; Kirschner, Sweller & Clark, 2006 ; Sweller, 1988 ; Sweller, Van Merriënboer & Paas, 1998) proposées par les chercheurs à l’origine de la « théorie de la charge cognitive » (Cognitive Load Theory), l’une des principales raisons de cette inefficacité des pédagogies inductives est liée à un problème de surcharge cognitive de la mémoire de travail [6]. Dès lors que l’on place les élèves face à des situations-problèmes avec l’intention de leur faire acquérir de nouvelles connaissances, ceux-ci font face à une double tâche : devant tout à la fois résoudre un problème et acquérir des connaissances, leur mémoire de travail, dont la capacité (« l’empan ») à traiter des éléments neufs est limitée, est mise en difficulté.
Cette situation critique de surcharge cognitive entraverait lourdement l’apprentissage, les travaux précités montrant par exemple que dans toutes sortes de situations, le fait que les ressources cognitives soient prioritairement affectées à la résolution du problème empêche tout apprentissage, toute intégration de nouvelles connaissances dans la mémoire à long terme. On observe alors que les apprenants parviennent à résoudre des problèmes… en n’apprenant pratiquement rien :
Désolée si ce n'est pas ce que tu cherches
Effectivement Celitian, mais je connaissais déjà le résultat de certaines de ces études, hélas. C'est ce qui me donne envie parfois de mettre des paires de ***** à certains IPR. Mais comme je n'ai pas le droit, je me contente de les mépriser
- FiriosNiveau 1
gauvain31 a écrit:Y a-t-il eu une étude scientifique (et donc avec un échantillonnage suffisant) pour démontrer que le travail en îlots permettait de mieux apprendre et ainsi d'amoindrir les inégalités scolaires par rapport à un travail qui serait fait en binôme ou seul? Si oui, pourrais-je avoir le titre de l'étude, la revue dans laquelle elle se trouve et l'année de publication? Merci
Il y a cette étude de Hastings et Schwieso: "Tasks and tables: the effects of seating arrangements on task engagement in primary classrooms"
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/0013188950370306
l'îlot n'apparaît pas comme le placement idéal...
- gauvain31Empereur
Merci Firios , je n'ai hélas accès à l'article complet
- BoubouleDoyen
maikreeeesse a écrit:Verdurette a écrit:En élémentaire on prône aussi les îlots, voire la "classe flexible", mais rien n'y fait : qu'ils soient en îlots ou face au tableau, ils parlent tout le temps, et pas seulement en bavardage à deux ou trois, ils pensent tout haut et "sans filtre" (cf la tarte citée plus haut); ramenant tout à leur précieuse personne.
Après avoir changé dix fois les tables et les places, j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres. Et assez curieusement, assez vite, ils reviennent travailler ... On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif. Au moins quelques uns font leur miel, et pour les autres, je peux danser les claquettes avec une ceinture de bananes, rien ne changera.
Vous me trouvez désabusée?
Non , très drôle ( des claquettes ... )
J'ai la chance d'être en CP. A chaque fois que l'on me parle des îlots, je réponds "importance d'être bien positionner face au tableau pour lire" et on me laisse tranquille !
Cicyle a écrit:On te parle d'ilots en CP, maikreeeeesse ?
Je me bats avec ma binôme depuis la rentrée (entre autres) à cause de plan de classe. Et je suis en passe de perdre mon combat…
maikreeeesse a écrit:Oui, on tente même en CP...
Après j'avoue que j'en serais incapable, mais que d'autres PE doivent bien y arriver.
C'est vraiment pénible de devoir céder ou faire des compromis sans cesse, mais pense à ta classe future où tu pourras vraiment faire comme tu l'entends en connaissant les avantages et les inconvénients de ce que tu as vu actuellement..
Tenez bon, tenez bon...
- DhaiphiGrand sage
Verdurette a écrit:j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres.
Nous avons parfois quelques différents mais je constate avec plaisir que nous sommes en accord sur les points essentiels.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- ar_angarNiveau 9
Firios a écrit:gauvain31 a écrit:Y a-t-il eu une étude scientifique (et donc avec un échantillonnage suffisant) pour démontrer que le travail en îlots permettait de mieux apprendre et ainsi d'amoindrir les inégalités scolaires par rapport à un travail qui serait fait en binôme ou seul? Si oui, pourrais-je avoir le titre de l'étude, la revue dans laquelle elle se trouve et l'année de publication? Merci
Il y a cette étude de Hastings et Schwieso: "Tasks and tables: the effects of seating arrangements on task engagement in primary classrooms"
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/0013188950370306
l'îlot n'apparaît pas comme le placement idéal...
Je viens de le trouver, je lis ca avec interet...
- CasparProphète
Verdurette a écrit:En élémentaire on prône aussi les îlots, voire la "classe flexible", mais rien n'y fait : qu'ils soient en îlots ou face au tableau, ils parlent tout le temps, et pas seulement en bavardage à deux ou trois, ils pensent tout haut et "sans filtre" (cf la tarte citée plus haut); ramenant tout à leur précieuse personne.
Après avoir changé dix fois les tables et les places, j'ai fini par mettre devant ceux qui veulent travailler, et derrière il y a le "club pâte à modeler", pour les élèves qui dessinent, découpent, rêvassent .. ils font ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne dérangent pas les autres. Et assez curieusement, assez vite, ils reviennent travailler ... On ne fait pas boire des ânes qui n'ont pas soif. Au moins quelques uns font leur miel, et pour les autres, je peux danser les claquettes avec une ceinture de bananes, rien ne changera.
Vous me trouvez désabusée?
Pas.du tout, et d'ailleurs je vais adopter ta technique pour mes 1ère L.
- SlinkyNiveau 10
Très bonne idée @Verdurette. J'ai déjà demandé à des élèves de fabriquer un porte-nom avec écrit dessus "Je veux travailler" ou "Je ne veux pas travailler".
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- CathEnchanteur
Je fais ça régulièrement en LP : ceux qui ne veulent pas bosser, tous au fond, tables face au mur pour ne pas interpeler/être interpelés par les autres.
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