- nicole 86Expert spécialisé
pseudo-intello a écrit:nicole 86 a écrit:Un sujet déprimant ... en ce qui me concerne j'ai désormais du mal à suivre intégralement un bulletin météo à la radio, j'y vois l'influence de l'immédiateté de la carte du site dédié. Plus généralement sont en perdition : mon orthographe, ma capacité de concentration lors de la lecture d'un essai, la mémorisation lors de l'écoute d'une conférence. :pleurs:
Je fais et j'ai toujours fait des fautes au clavier, mais mon orthographe ne s'est pas dégradée et je n'ai pas les symptômes que tu décris, mais je n'ai pas de smartphone.
Si je passe ou reçois un appel par jour en moyenne, c'est un grand maximum, et tr_s peu de textos aussi, ce qui fait que mon téléphone portable (vieux modèle) me sert surtout de montre et de réveil matin. Je n'ai pas de sollicitations permanentes.
Je perds du temps à glander sur le PC, ceci dit.
Pas de smartphone mais utilisation trop intensive du PC, le fait de ne pas avoir fait d'études littéraires et plus encore le naufrage de la vieillesse et de l'isolement.
- DhaiphiGrand sage
pseudo-intello a écrit:Je fais et j'ai toujours fait des fautes au clavier, mais mon orthographe ne s'est pas dégradée et je n'ai pas les symptômes que tu décris, mais je n'ai pas de smartphone.
Si je passe ou reçois un appel par jour en moyenne, c'est un grand maximum. Je n'ai pas de sollicitations permanentes.
Je perds du temps à glander sur le PC, ceci dit.
Il fut un temps où l'on disait que la télévision était une "fenêtre ouverte sur le monde", il en est de même pour internet. Ce n'est pas parce que l'on y trouve le pire que l'on ne peut y dénicher le meilleur.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- cupofteaNiveau 5
tit871 a écrit:cupoftea a écrit:Claës a écrit:Beaucoup sont déjà là. J'ai des élèves qui sont incapables, en terminale, de regarder un film sans discuter. Le niveau de français, même chez les bons élèves, est vraiment très bas. J'ai une classe qui est quasi mutique, au bout de leur vie, qui se vexe au moindre échec, d'autres qui pensent que c'est normal d'être constamment retourné, des élèves qui participent et qui pensent, parce qu'ils semblent aimer la philo, que je vais mieux les traiter.
Et pire encore, je suis toujours en M1, et je suis les cours à distance, j'ai des enregistrements et je vois donc les cours "en spectateur". Beaucoup d'étudiants, en M1 de philo, qui coupent le prof pour donner leurs opinions, souvent absolument chaotiques et sans grand rapport avec le cours. Observer les profs qui viennent de se faire couper pendant leur cours magistral est divertissant. Et sur les groupes facebook des promos, tant d'étudiants partisans du moindre effort, qui vont chercher le prof qui note le mieux comme directeur de mémoire, qui se plaignent de ne pas avoir les cours en PDF et de devoir écouter un prof. La lecture des rapport de jury du CAPES : "la moitié des candidats ne sait pas faire de dissertation".
Et pour tout le monde, des capacités d'attentions désastreuses. Des amis qui me reprochent de leur faire la tête quand ils me parlent avec le portable dans les mains. Je le vis même moi-même. J'étais capable de lire pendant des heures quand j'étais ado, j'en suis incapable maintenant, mon cerveau divague, je dois faire des efforts certains pour rester concentré (en étudiant de la philo c'est bien lourdingue).
Nous sommes dans Le Meilleur Des Mondes, c'est certain.
On doit avoir le même âge (je suis née au milieu des années 90), à deux ou trois ans près, et moi aussi je le vis. Je suis parfois horrifiée de certains de mes propres comportements sans pour autant pouvoir les modifier. Par exemple, je suis incapable de regarder un film/une série sans scroller instagram, facebook et tumblr en même temps.
Et en déviant un peu du sujet, on entend aussi souvent que le niveau en classe baisse et pour ça aussi, j'ai déjà été horrifiée de mes propres incapacités. Je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.
Bref j'ai l'impression de déjà faire partie de la génération "le niveau baisse".
C
donc en fac de lettres on peut obtenir sa licence sans savoir conjuguer du participe passé? ah...ok...
J'ai parlé de ne pas savoir conjuguer le passé simple, pas le participe passé oO
- VerduretteModérateur
Je suis également ahurie de voir qu'on peut arriver en master de littérature sans connaître certaines bases de grammaire, mais en même temps, comment reprocher à quelqu'un de ne pas savoir ce qu'on ne lui a pas enseigné ?
Cicyle, nous avons vraiment des classes qui se ressemblent ! Inutile de vous dire, en plus, que je n'ai pas la cote auprès des IEN qui trouvent mon enseignement trop frontal, trop transmissif, pas assez ludique et ne favorisant pas pour un sou la "construction des savoirs par les élèves".
Ce que beaucoup d'IEN n'ont toujours pas compris, c'est que cette "construction" n'est précisément PAS accessible aux élèves très fragiles pour lesquels ils la préconisent. Elle aggrave l'angoisse du "temps de suspension" dont parle Serge Boimare, le temps durant lequel l'enfant est censé réfléchir, et qui plonge dans un abîme d'incertitude un enfant qui n'est pas capable de le faire.
Cicyle, nous avons vraiment des classes qui se ressemblent ! Inutile de vous dire, en plus, que je n'ai pas la cote auprès des IEN qui trouvent mon enseignement trop frontal, trop transmissif, pas assez ludique et ne favorisant pas pour un sou la "construction des savoirs par les élèves".
Ce que beaucoup d'IEN n'ont toujours pas compris, c'est que cette "construction" n'est précisément PAS accessible aux élèves très fragiles pour lesquels ils la préconisent. Elle aggrave l'angoisse du "temps de suspension" dont parle Serge Boimare, le temps durant lequel l'enfant est censé réfléchir, et qui plonge dans un abîme d'incertitude un enfant qui n'est pas capable de le faire.
- Une passanteEsprit éclairé
Cela me fait penser à la remarque de mon IPR lors de mon rv de carrière. Il avait assisté à une séance de seconde en demi-groupes (les élèves travaillaient à rédiger une sous-partie de commentaire, je passais auprès de chacun d'eux pour les aider à améliorer leur rédaction), et m'a reprochée que la classe soit trop calme "un cours de français, ce doit être vivant !"
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
- User26836Niveau 9
@Verdurette je poste peu sur le forum et rarement sur des sujets sérieux mais sache que j'aime beaucoup te lire : ce que tu dis de ton métier, de l'enseignement, des enfants est non seulement très intéressant mais aussi très bien formulé !
Sinon je suis assez catastrophée aussi : quand je vois déjè à quel point mes lycéens sont incapables de formuler une pensée cohérente, de s'exprimer, de se comporter en élèves, voire tout simplement de comprendre les consignes les plus simples possibles en français, je me dis que cela ne pourrait pas être pire, sauf quand je vous lis, et là j'ai très peur pour les élèves dont je vais hériter d'ici 3 / 5 / 8 ans et encore plus...
Sinon je suis assez catastrophée aussi : quand je vois déjè à quel point mes lycéens sont incapables de formuler une pensée cohérente, de s'exprimer, de se comporter en élèves, voire tout simplement de comprendre les consignes les plus simples possibles en français, je me dis que cela ne pourrait pas être pire, sauf quand je vous lis, et là j'ai très peur pour les élèves dont je vais hériter d'ici 3 / 5 / 8 ans et encore plus...
- Ramanujan974Érudit
Elaïna a écrit:
Soyons honnêtes, j'ai eu l'agrégation d'histoire en étant relativement ignorante en histoire antique et contemporaine. Pourtant je pense avoir une formation pas dégueulasse en histoire (l'Ecole des chartes c'est pas non plus oui-oui au pays des jouets) et maintenant que j'enseigne, je m'y suis mise avec sérieux, je ne pense vraiment pas que mes cours soient plus malhonnêtes que les autres.
C'est pareil pour moi, j'ai eu l'agrégation de maths en ne connaissant pas grand chose aux probabilités.
Et je ne suis pas tombé dessus.
Mais là, on parle de passé composé et d'attribut du sujet, c'est-à-dire de notions d'école primaire ou de début de collège.
Et même pas propres à la discipline !
- gauvain31Empereur
Une passante a écrit:Cela me fait penser à la remarque de mon IPR lors de mon rv de carrière. Il avait assisté à une séance de seconde en demi-groupes (les élèves travaillaient à rédiger une sous-partie de commentaire, je passais auprès de chacun d'eux pour les aider à améliorer leur rédaction), et m'a reprochée que la classe soit trop calme "un cours de français, ce doit être vivant !"
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
Tu t'en fiches , tu lui dis qu'il faut du silence pour se concentrer et qu'il ont déjà beaucoup de "distracteurs" en dehors de la classe. Qu'il a sa vison de la classe et toi la tienne.
- sookieGrand sage
Elaïna a écrit:Dhaiphi a écrit:Hermiony a écrit:Et bien évidemment, certains de la promo (dont la fille citée plus haut) ont obtenu l'agrégation cette année-là ou la suivante.
Il fallait bien que la baisse de niveau finisse par atteindre les enseignants : des profs en parfaite adéquation avec leurs élèves.Ramanujan974 a écrit:Dans ce cas, je ne comprends pas comment on peut donner l'agrégation externe de LM à quelqu'un qui ne connait pas la grammaire de l'école primaire.
Effectivement, cela paraît peu crédible que le manque d'exigence ait à ce point atteint même le supérieur.
hé bien, pour peu que le candidat susnommé ait eu un peu de bol dans ses sujets...
Soyons honnêtes, j'ai eu l'agrégation d'histoire en étant relativement ignorante en histoire antique et contemporaine. Pourtant je pense avoir une formation pas dégueulasse en histoire (l'Ecole des chartes c'est pas non plus oui-oui au pays des jouets) et maintenant que j'enseigne, je m'y suis mise avec sérieux, je ne pense vraiment pas que mes cours soient plus malhonnêtes que les autres.
En hors programme, j'aurais eu (comme le type juste avant moi) la Turquie de Mustafa Kemal, j'étais morte. J'ai eu les Jésuites au XVIIIe siècle, ça m'a assuré une bonne note. Le type de la Turquie me disait que si on avait inversé les sujets, il aurait été mort aussi.
Bon cela dit je ne pense pas que ça soit vraiment comparable. Je serais plus choquée par quelqu'un qui aurait l'agreg en ne sachant pas que la révolution commence en 1789.
Elaïna, nous n’en sommes plus très loin, la stagiaire de mon collègue (en M1) ne connaissait pas Simone Veil.
- scot69Modérateur
Une passante a écrit:Cela me fait penser à la remarque de mon IPR lors de mon rv de carrière. Il avait assisté à une séance de seconde en demi-groupes (les élèves travaillaient à rédiger une sous-partie de commentaire, je passais auprès de chacun d'eux pour les aider à améliorer leur rédaction), et m'a reprochée que la classe soit trop calme "un cours de français, ce doit être vivant !"
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
Et s'il y avait eu du bruit, il aurait trouvé le moyen de te le reprocher.
- PrezboGrand Maître
Elaïna a écrit:
C'est aussi lié au temps de plus en plus réduit que les parents peuvent consacrer à leurs enfants. Les gens travaillent, le présentéisme au boulot fait des ravages. L'autre jour j'ai rencontré une maman qui me dit qu'elle est presque contente d'être en arrêt longue maladie parce que maintenant elle a le temps de faire des maths avec son fils, de lui faire réciter ses leçons, de parler avec lui, de le faire parler (l'élève en question a en effet fait des progrès fulgurants, il fait un très bon redoublement, a considérablement mûri et se met au boulot). Si l'enfant n'a pas d'adulte qui se consacre à lui en tête à tête, c'est quand même difficile d'être tiré vers le haut.
Je doute de cet argument.
Je viens d'une ville plutôt ouvrière, et pour la génération de mes parents et plus encore de mes grands parents, les semaines de travail était longues, et les femmes, en règle général, travaillaient.
Mes deux grands mères ont dû arrêter de travailler quelques années quand leurs enfants étaient jeunes, mais dès que tout le monde a été scolarisé, elles ont repris.
Par contre, elles ont été plusieurs années ouvrières à domicile. Ce qui leur permettait de rester à la maison, mais n'était pas sans poser des problèmes d'organisation familiale.
- Spoiler:
- Et quand la commande n'était pas finie à temps, les enfants étaient autoritairement invités à aider.
Pour le milieu agricole, je connais moins mais...A priori, je dirais que les journées de travail étaient encore plus longues, et que les femmes travaillaient aussi beaucoup.
On peut peut-être penser que l'instabilité croissante des cellules familiales, la flexibilité accrue des horaires de travail, l'hyperactivité des parents et des enfants ou l'invasion massive des écrans ou des loisir a rendu le suivi des élèves souvent plus défaillant, mais je ne pense pas que se soit globalement la longueur des journées de travail qui ait augmenté.
Ramanujan974 a écrit:
Est-ce que l'équivalent en maths est possible ?
"je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un parallélogramme ni savoir résoudre correctement une équation du premier degré (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de mathématiques et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité."
Et bien...En étant parmi les meilleurs de sa classe, sans doute pas, mais pour le reste, j'ai connu des exemples...
Tu sais d'ailleurs comme moi ce que disent les derniers rapports de jury de CAPES. (L'agreg résiste mieux, sans doute parce que l'écrit demande quand même de la technicité et de la rapidité.)
Verdurette a écrit:Je suis également ahurie de voir qu'on peut arriver en master de littérature sans connaître certaines bases de grammaire, mais en même temps, comment reprocher à quelqu'un de ne pas savoir ce qu'on ne lui a pas enseigné ?
Oui.
Il y a quelques années, lors d'une colle de maths sup, je m'étais agacé d'une élève qui n'arrivait pas à faire une somme de fractions de difficulté moyenne parce qu'elle n'arrivait pas, même avec aide, à mettre au même dénominateur, et n'avait qu'une vision visiblement floue de ce qu'était un plus petit commun multiple. Elle s'était défendu en disant "mais j'ai vu ça l'année dernière". Je n'ai pas compris si elle voulait dire par là que c'était trop récent pour qu'elle ait bien compris, ou trop ancien pour qu'elle s'en souvienne.
Avec le recul, je me dis que ce genre de sujet est désormais survolé au collège, où on évite de plus en plus toute technicité. On en reparle en spé maths en TS, mais on n'a alors guère le temps de reprendre les bases, parce qu'il faut préparer l'épreuve. (Et bien sûr, les instructions officielles incitent très fortement à faire de "l'enseignement par problème", sans jamais se demander à quel moment on a enseigné correctement aux élèves des notions élémentaires.)
- cupofteaNiveau 5
Ramanujan974 a écrit:Elaïna a écrit:
Soyons honnêtes, j'ai eu l'agrégation d'histoire en étant relativement ignorante en histoire antique et contemporaine. Pourtant je pense avoir une formation pas dégueulasse en histoire (l'Ecole des chartes c'est pas non plus oui-oui au pays des jouets) et maintenant que j'enseigne, je m'y suis mise avec sérieux, je ne pense vraiment pas que mes cours soient plus malhonnêtes que les autres.
C'est pareil pour moi, j'ai eu l'agrégation de maths en ne connaissant pas grand chose aux probabilités.
Et je ne suis pas tombé dessus.
Mais là, on parle de passé composé et d'attribut du sujet, c'est-à-dire de notions d'école primaire ou de début de collège.
Et même pas propres à la discipline !
Toujours pas non, on parle du passé simple.
Mais merci Elaïna, je me sens mieux de ne pas être la seule à avouer avoir été faillible.
- MathadorEmpereur
Phonétiquement ou orthographiquement ? Dans certains accents régionaux un/in correspondent au même son.Illiane a écrit:J'ai également quelques élèves incapables de faire la différence entre les sons nasalisés : un/in/an, c'est du pareil au même pour eux, ce qui donne : "inpeu" pour "un peu"...
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- gauvain31Empereur
@cupoftea Je pense que l'essentiel est d'avoir conscience de ses lacunes. Ce n'est pas pour rien que je vais de temps en temps à la fac suivre des cours de géologie.C'est une science qui évoluent très vite et il faut se mettre à a page. Et parfois, je découvre des notions de bases que je n'avais pas car tout simplement je ne les avais jamais vu . Je n'en veux ni à moi , ni à mes professeurs de l'époque: j'en veux plutôt aux politiques qui en faisant baisser les heures d'apprentissage crée forcément une cohorte d'élèves avec des lacunes. Quand on en a conscience, c'est très bien, mais quand on ne veut pas se remettre en question , c'est autre chose. J'en avais conscience à l'époque. Quand j'ai passé la toute première fois l'agrégation, je me suis dit "non mais qu'est-ce c'est ces sujets? Ça ne correspond pas à ma formation !! " J'avais déjà l'impression d'une tromperie
A force de faire diminuer les exigences sur 30 ans , il est normal que les jeunes aujourd'hui qui deviennent professeurs finissent par avoir des lacunes. Ton témoignage ne m'étonne qu'à moitié. Je pense même que tu n'y es pour rien. C'est un problème lié à l'évolution des contenus des programmes et de la pédagogie qui a été mise en œuvre
A force de faire diminuer les exigences sur 30 ans , il est normal que les jeunes aujourd'hui qui deviennent professeurs finissent par avoir des lacunes. Ton témoignage ne m'étonne qu'à moitié. Je pense même que tu n'y es pour rien. C'est un problème lié à l'évolution des contenus des programmes et de la pédagogie qui a été mise en œuvre
- ElaïnaDevin
Prezbo, en effet, il y a la question du travail, mais plus généralement, je pense au temps passé avec les enfants. Tu parles de la suractivité des parents, je suis persuadée que la course aux activités fdes parents comme des enfants est un frein aux apprentissages sérieux et approfondis.
Pour le reste, je doute un peu du lien entre smartphone et orthographe. J'en ai un, j'y suis pas mal accro comme à mon ordinateur, ça ne m'empêche pas de lire plusieurs livres par semaine (du polar à l'analyse économique des bitcoins en passant par Balzac ou Zola) (welcome in ze world of insomnie) et mon orthographe n'a pas bougé d'un iota.
Pour le reste, je doute un peu du lien entre smartphone et orthographe. J'en ai un, j'y suis pas mal accro comme à mon ordinateur, ça ne m'empêche pas de lire plusieurs livres par semaine (du polar à l'analyse économique des bitcoins en passant par Balzac ou Zola) (welcome in ze world of insomnie) et mon orthographe n'a pas bougé d'un iota.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- HermionyGuide spirituel
Mon orthographe en a un pris un sacré coup depuis que j'enseigne...En 10 ans, à force de croiser des erreurs sur les mêmes mots tous les ans, il y a des choses que je ne sais plus écrire...Cela me désole et je me demande dans quel état je vais finir d'ici quelques années...
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- acsyleNiveau 10
J'ai le CAPES de lettres modernes, je suis titulaire, j'enseigne depuis bientôt 6 ans et je n'ai jamais lu Madame Bovary.
Sortez les pierres.
Sortez les pierres.
- pseudo-intelloSage
Ce n’est pas parce que ton smartphone est sans incidence sur ta concentration que le smartphone ne nuit pas à la concentration ; il y a de gros fumeurs qui vivent longtemps sans développer de pathologie. On parle en terme de probabilités, en statistiques.Elaïna a écrit:Prezbo, en effet, il y a la question du travail, mais plus généralement, je pense au temps passé avec les enfants. Tu parles de la suractivité des parents, je suis persuadée que la course aux activités fdes parents comme des enfants est un frein aux apprentissages sérieux et approfondis.
Pour le reste, je doute un peu du lien entre smartphone et orthographe. J'en ai un, j'y suis pas mal accro comme à mon ordinateur, ça ne m'empêche pas de lire plusieurs livres par semaine (du polar à l'analyse économique des bitcoins en passant par Balzac ou Zola) (welcome in ze world of insomnie) et mon orthographe n'a pas bougé d'un iota.
La course aux activités me laisse parfois la même impression qu'à toi. Je pense que la piste du temps de travail et à prendre également, car plus l'école est défaillante, et plus les enfants ont besoin, pour progresser, que leurs parents s'impliquent un peu (ne serait-ce que pour être en mesure de constater les lacunes de leurs mômes en dépit du mensonge de l'institution, et si possible, d'y remédier).
Mon père avait très peu de jouets, et aucune de mes parents ne pouvait être vraiment aidé scolairement par sa propre famille. Mais je suis convaincue qu'en l'absence de la solution miracle des écrans à l'ennui, les enfants développaient tout un tas de qualité, imagination, créativité, prise d'initiative, responsabilisation, etc, qui favorisaient leur évolution, notamment scolaire.
- User20401Vénérable
J'ai la chance d'avoir une tutrice "vieille école" (c'est un compliment).Verdurette a écrit:Je suis également ahurie de voir qu'on peut arriver en master de littérature sans connaître certaines bases de grammaire, mais en même temps, comment reprocher à quelqu'un de ne pas savoir ce qu'on ne lui a pas enseigné ?
Cicyle, nous avons vraiment des classes qui se ressemblent ! Inutile de vous dire, en plus, que je n'ai pas la cote auprès des IEN qui trouvent mon enseignement trop frontal, trop transmissif, pas assez ludique et ne favorisant pas pour un sou la "construction des savoirs par les élèves".
Ce que beaucoup d'IEN n'ont toujours pas compris, c'est que cette "construction" n'est précisément PAS accessible aux élèves très fragiles pour lesquels ils la préconisent. Elle aggrave l'angoisse du "temps de suspension" dont parle Serge Boimare, le temps durant lequel l'enfant est censé réfléchir, et qui plonge dans un abîme d'incertitude un enfant qui n'est pas capable de le faire.
- Ma'amÉrudit
acsyle a écrit:J'ai le CAPES de lettres modernes, je suis titulaire, j'enseigne depuis bientôt 6 ans et je n'ai jamais lu Madame Bovary.
Sortez les pierres.
Ben c'est pas trop tard pour s'y mettre. C'est un très beau livre !
Moi non plus je n'ai pas lu tous les classiques en anglais, mais j'ai une liste de bouquins à lire pour parfaire ma culture. C'est ça qui est chouette, on n'a jamais fini d'apprendre !
- ylmExpert spécialisé
Pas forcément. La dernière fois que j'ai été inspecté les élèves étaient agités, bavards, inattentifs et peu sérieux, quand il m'a demandé ce que je pensais de la séance c'est le premier point que j'ai soulevé mais lui n'y a vu aucun problème.scot69 a écrit:Une passante a écrit:Cela me fait penser à la remarque de mon IPR lors de mon rv de carrière. Il avait assisté à une séance de seconde en demi-groupes (les élèves travaillaient à rédiger une sous-partie de commentaire, je passais auprès de chacun d'eux pour les aider à améliorer leur rédaction), et m'a reprochée que la classe soit trop calme "un cours de français, ce doit être vivant !"
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
Et s'il y avait eu du bruit, il aurait trouvé le moyen de te le reprocher.
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- OlympiasProphète
C'était donc du bruit pédagogique...😤
- HermionyGuide spirituel
Un IPR d'anglais dans mon académie apprécie justement ce qu'il appelle le "bruit pédagogique" ...
Mon conjoint s'est vu reprocher d'être trop dans le frontal avec ses élèves (en anglais) : ils écoutaient, participaient, mais ce n'est pas ce qu'il faut faire. Il faut qu'ils discutent entre eux pour trouver les solutions, et que le professeur ne soit là que pour valider leurs trouvailles. Je n'exagère pas.
Mon IPR aussi trouve que je suis trop à l'ancienne. Je prends ça comme un compliment.
Mon conjoint s'est vu reprocher d'être trop dans le frontal avec ses élèves (en anglais) : ils écoutaient, participaient, mais ce n'est pas ce qu'il faut faire. Il faut qu'ils discutent entre eux pour trouver les solutions, et que le professeur ne soit là que pour valider leurs trouvailles. Je n'exagère pas.
Mon IPR aussi trouve que je suis trop à l'ancienne. Je prends ça comme un compliment.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Une passanteEsprit éclairé
ylm a écrit:Pas forcément. La dernière fois que j'ai été inspecté les élèves étaient agités, bavards, inattentifs et peu sérieux, quand il m'a demandé ce que je pensais de la séance c'est le premier point que j'ai soulevé mais lui n'y a vu aucun problème.scot69 a écrit:Une passante a écrit:Cela me fait penser à la remarque de mon IPR lors de mon rv de carrière. Il avait assisté à une séance de seconde en demi-groupes (les élèves travaillaient à rédiger une sous-partie de commentaire, je passais auprès de chacun d'eux pour les aider à améliorer leur rédaction), et m'a reprochée que la classe soit trop calme "un cours de français, ce doit être vivant !"
Sauf que les élèves ont besoin de calme pour se concentrer (et ils n'en bénéficient pas si souvent...) et je me refuse à faire de la simple animation.
Bref, pour moi, ce fut une séance très productive, qui a vraiment fait progresser mes élèves, pour l'IPR, cela n'allait pas...
Et s'il y avait eu du bruit, il aurait trouvé le moyen de te le reprocher.
Tant que mes élèves progressent, c'est tout ce qui compte
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Je ne crois pas à une responsabilité majeure des écrans, pas plus qu'à la question du manque de temps des parents. Je crois bien davantage aux profondes mutations éducatives.
Ah ! mes petits neveux, que j'étais prêt à adorer et avec lesquels j'aurais voulu passer du temps. Mais ils rentrent en trombe dans une pièce sans paraître vraiment voir les gens autour d'eux, ne disent ni bonjour (un truc en rapport avec le bouillonnement émotionnel), ni merci, ni au revoir. Il faut accepter qu'ils se servent deux fois dans un plat pour manger ce qu'ils aiment en prenant la part d'un autre, parce que le reste, vous comprenez, ils n'aiment pas.
Bref, ils sont depuis toujours déterminés à devenir de petits êtres autocentrés. Je me marre un peu quand je repense à ces longues discussions, avec leurs parents, où nous refaisions le monde.
Un psychiatre m'expliquait l'année dernière qu'il rencontrait de plus en plus d'adolescents qui ne reconnaissaient aucune figure d'autorité. Il ne s'agit plus d'enfants en rébellion. On se rebelle, justement, contre une autorité que l'on voit, et que l'on conteste. Non, il est bien question d'ados pour qui personne n'incarne une autorité. J'ai trouvé cette explication très éclairante. Je garde de bons souvenirs de ces années de REP où, si les situations conflictuelles pouvaient être très dures, j'avais le sentiment de tisser quelque chose. Si les choses étaient bien gérées, on avait toujours avancé, et une relation se construisait. Aujourd'hui... Éducation "positive" à la maison, bienveillance à l'école, négociation permanente, diabolisation de la punition, culpabilisation de l'éducateur qui n'a plus face à lui qu'un traumatisme potentiel... Et des gosses qui n'ont pas grand chose à attendre ou espérer d'adultes dont ils n'ont rien à craindre.
Bref, j'aurai toujours le plus profond respect pour tous ceux qui continueront à trouver du sens à l'enseignement. Il sera toujours beau d'enseigner. Pour ma part, ma reconversion est presque faite, et je m'apprête à quitter un métier que j'aurai pourtant beaucoup aimé. Je ferai partie de ceux qui donneront des infos dans la section "carrières" quand ce sera définitif !
Ah ! mes petits neveux, que j'étais prêt à adorer et avec lesquels j'aurais voulu passer du temps. Mais ils rentrent en trombe dans une pièce sans paraître vraiment voir les gens autour d'eux, ne disent ni bonjour (un truc en rapport avec le bouillonnement émotionnel), ni merci, ni au revoir. Il faut accepter qu'ils se servent deux fois dans un plat pour manger ce qu'ils aiment en prenant la part d'un autre, parce que le reste, vous comprenez, ils n'aiment pas.
Bref, ils sont depuis toujours déterminés à devenir de petits êtres autocentrés. Je me marre un peu quand je repense à ces longues discussions, avec leurs parents, où nous refaisions le monde.
Un psychiatre m'expliquait l'année dernière qu'il rencontrait de plus en plus d'adolescents qui ne reconnaissaient aucune figure d'autorité. Il ne s'agit plus d'enfants en rébellion. On se rebelle, justement, contre une autorité que l'on voit, et que l'on conteste. Non, il est bien question d'ados pour qui personne n'incarne une autorité. J'ai trouvé cette explication très éclairante. Je garde de bons souvenirs de ces années de REP où, si les situations conflictuelles pouvaient être très dures, j'avais le sentiment de tisser quelque chose. Si les choses étaient bien gérées, on avait toujours avancé, et une relation se construisait. Aujourd'hui... Éducation "positive" à la maison, bienveillance à l'école, négociation permanente, diabolisation de la punition, culpabilisation de l'éducateur qui n'a plus face à lui qu'un traumatisme potentiel... Et des gosses qui n'ont pas grand chose à attendre ou espérer d'adultes dont ils n'ont rien à craindre.
Bref, j'aurai toujours le plus profond respect pour tous ceux qui continueront à trouver du sens à l'enseignement. Il sera toujours beau d'enseigner. Pour ma part, ma reconversion est presque faite, et je m'apprête à quitter un métier que j'aurai pourtant beaucoup aimé. Je ferai partie de ceux qui donneront des infos dans la section "carrières" quand ce sera définitif !
- CeladonDemi-dieu
En effet, la conjugaison de tous ces maux ne peut pas donner de brillants résultats tant au plan scolaire qu'à celui de l'épanouissement personnel, sans parler de la société future que tous ces autocentrés se préparent. J'avoue préférer être vers la fin de ma vie plutôt qu'au début dans de telles conditions. Brrrr
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