- DhaiphiGrand sage
Desquestions a écrit: Les renvoyer protège les autres, mais c'est un abandon, une carence sociale.
C'est évident qu'il va falloir revenir sur quelques idées de "gauche bienveillante" et tout ça...
Soit on supporte que deux ou trois lascars pourrissent la vie à trente et on appelle cette situation "l'honneur d'une démocratie", soit...
- VerduretteModérateur
Desquestions a écrit: Bien entendu, on se demande alors ce que deviendraient les "virés", qui ne sont que des enfants et n'ont pas été pourvus de parents aptes. Les renvoyer protège les autres, mais c'est un abandon, une carence sociale.
Oui. Mais que proposez vous comme alternative, si on veut protéger la majorité silencieuse ?
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Dhaiphi a écrit:Desquestions a écrit: Les renvoyer protège les autres, mais c'est un abandon, une carence sociale.
C'est évident qu'il va falloir revenir sur quelques idées de "gauche bienveillante" et tout ça...
Soit on supporte que deux ou trois lascars pourrissent la vie à trente et on appelle cette situation "l'honneur d'une démocratie", soit...
Cela n'a jamais été une idéologie de gauche de laisser 2 ou 3 pourrir la vie de, ne serait ce qu'un. ... l'idée de la gauche était de donner les moyens, notamment financiers, de s'occuper de tous.
Comme on ne veut pas prendre l'argent là où il est (sans discuter du bien fondé de la chose juste le constat) le ps notamment a dénaturé l'idée de la gauche par "laissons faire le bazar " mais ce n'est pas l'idée à la base
- gp20Niveau 9
Hier au théâtre avec des 5e de divers collèges : plus de 500 élèves dans la salle. Et le seul que j'ai vu sortir un téléphone pendant l'heure 30mn de la pièce, c'était un collègue d'un autre bahut.Hermione0908 a écrit:cube a écrit:J'ai l'impression que, dans la société actuelle, plus personne ne supporte la frustration ou la contrainte. Il faut être satisfait tout de suite, sinon c'est le drame (je veux 4 pots de en soldes, sinon je mords quelqu'un). D'où des élèves qui laissent tomber leur maigres efforts de travail parce que leurs notes ne sont pas passées de 6 à 18 en deux semaines. La capacité de concentration a également beaucoup baissé, je trouve : 50 ou 55 minutes de cours, ça devient interminable pour des gamins qui zappent d'activité toutes les 10 minutes.
On a remarqué ça avec mes collègues lors d'un voyage scolaire, avec des 5èmes : quelque soit l'activité proposée (visite, shopping, trajet en bus, temps de repas, temps libre dans les chambres, vraiment, n'importe !), ils en avaient marre au bout d'une heure maxi et voulaient bouger, changer, partir. Je ne sais même pas s'ils sont encore capables de regarder un film un peu long sans aller sur leur téléphone entre temps.
Pour sortir régulièrement mes classes à Collège au cinéma, je peux te dire que bien souvent ce n'est pas une sinécure.
- archebocEsprit éclairé
gp20 a écrit:Hier au théâtre avec des 5e de divers collèges : plus de 500 élèves dans la salle. Et le seul que j'ai vu sortir un téléphone pendant l'heure 30mn de la pièce, c'était un collègue d'un autre bahut.
Parce que lui, il manque d'entraînement pour ne pas se faire repérer.
- amalricuNeoprof expérimenté
Guermantes729 a écrit:Dhaiphi a écrit:Desquestions a écrit: Les renvoyer protège les autres, mais c'est un abandon, une carence sociale.
C'est évident qu'il va falloir revenir sur quelques idées de "gauche bienveillante" et tout ça...
Soit on supporte que deux ou trois lascars pourrissent la vie à trente et on appelle cette situation "l'honneur d'une démocratie", soit...
Cela n'a jamais été une idéologie de gauche de laisser 2 ou 3 pourrir la vie de, ne serait ce qu'un. ... l'idée de la gauche était de donner les moyens, notamment financiers, de s'occuper de tous.
Comme on ne veut pas prendre l'argent là où il est (sans discuter du bien fondé de la chose juste le constat) le ps notamment a dénaturé l'idée de la gauche par "laissons faire le bazar " mais ce n'est pas l'idée à la base
C'est quoi ça, le ps ?
- VerduretteModérateur
J'exhume ce topic. Cette année j'ai un CM1 CM2, et j'interviens une fois par semaine au collège dans le cadre de la liaison CM2-6ème. J'ai quitté une école de 240 élèves en région parisienne, une école pas facile, dans un quartier "multiculturel" avec de grandes difficultés sociales pour une petite ville de province, et je pensais vraiment que cela ferait une grande différence.
J'ai eu de grands espoirs, et ils sont déçus sur ce plan. Certes, il y a beaucoup moins d'élèves, (école primaire de 90 élèves de la TPS au CM2), mais le profil social est le même. Toutefois, le problème n'est pas tellement le niveau scolaire, mais ils ne retiennent rien, il faut tout reprendre sans cesse. Six semaines à rabâcher la différence entre un nom et un verbe, un verbe à l'infinitif et un verbe conjugué, et rien à faire ... et je vois que c'est encore vrai pour certains élèves de sixième. Je n'ai que 22 élèves, et pas des fous dingues comme j'avais avant, et pourtant... je trouve la classe très fatigante, ils passent leur temps à bavarder alors même qu'ils ont du travail, la plupart sont assez peu intéressés par le travail, même les "bons élèves" sont agités, bavards, il faut sans cesse recadrer, se fâcher. J'ai déjà du mal à faire les matières fondamentales, il reste rarement du temps pour le reste, et c'est très dommage.
J'ai 57 ans, 23 ans d'enseignement derrière moi, est-ce que je suis "has been" , trop vieille, dépassée ? Est-ce que je n'ai pas su évoluer ?
Est-ce que vous faites les mêmes constats, est-ce que vous en preniez mieux votre parti que moi, avez-vous trouvé des solutions ?
Mon compagnon me dit que je suis plus fatiguée/fatigable que dans mes jeunes années, c'est certainement vrai, mais ce n'est pas physiquement que je ressens de la fatigue, c'est nerveusement. Le bruit y contribue, la tension nerveuse aussi, dès qu'on baisse la garde, c'est le Bronx.
Je continue à réfléchir à une évolution pour mieux supporter mes dernières années professionnelles -il m'en reste dix, hélas, compte tenu de mes études longues et d'un congé parental, et de mes obligations financière, prêt immobilier, études de n°3 - , mais dans l'immédiat, il faut aller à l'école chaque matin, et je vis mal que ce soit à reculons, en attendant le soir, le vendredi, les vacances, alors que j'ai tellement aimé cela pendant des années.
J'ai eu de grands espoirs, et ils sont déçus sur ce plan. Certes, il y a beaucoup moins d'élèves, (école primaire de 90 élèves de la TPS au CM2), mais le profil social est le même. Toutefois, le problème n'est pas tellement le niveau scolaire, mais ils ne retiennent rien, il faut tout reprendre sans cesse. Six semaines à rabâcher la différence entre un nom et un verbe, un verbe à l'infinitif et un verbe conjugué, et rien à faire ... et je vois que c'est encore vrai pour certains élèves de sixième. Je n'ai que 22 élèves, et pas des fous dingues comme j'avais avant, et pourtant... je trouve la classe très fatigante, ils passent leur temps à bavarder alors même qu'ils ont du travail, la plupart sont assez peu intéressés par le travail, même les "bons élèves" sont agités, bavards, il faut sans cesse recadrer, se fâcher. J'ai déjà du mal à faire les matières fondamentales, il reste rarement du temps pour le reste, et c'est très dommage.
J'ai 57 ans, 23 ans d'enseignement derrière moi, est-ce que je suis "has been" , trop vieille, dépassée ? Est-ce que je n'ai pas su évoluer ?
Est-ce que vous faites les mêmes constats, est-ce que vous en preniez mieux votre parti que moi, avez-vous trouvé des solutions ?
Mon compagnon me dit que je suis plus fatiguée/fatigable que dans mes jeunes années, c'est certainement vrai, mais ce n'est pas physiquement que je ressens de la fatigue, c'est nerveusement. Le bruit y contribue, la tension nerveuse aussi, dès qu'on baisse la garde, c'est le Bronx.
Je continue à réfléchir à une évolution pour mieux supporter mes dernières années professionnelles -il m'en reste dix, hélas, compte tenu de mes études longues et d'un congé parental, et de mes obligations financière, prêt immobilier, études de n°3 - , mais dans l'immédiat, il faut aller à l'école chaque matin, et je vis mal que ce soit à reculons, en attendant le soir, le vendredi, les vacances, alors que j'ai tellement aimé cela pendant des années.
- HermionyGuide spirituel
Je ne travaille que depuis 10 ans, mais clairement, ce sont les 6e qui me demandent le plus d'énergie depuis quelques années. Ils ont une capacité de concentration de 10 minutes max et je remarque que, de plus en plus, si on ne prononce pas leur prénom avant de donner une consigne, ils font comme si elle ne leur était pas adressée...Cette année, j'ai de la "chance", j'ai une classe relativement scolaire, mais franchement, la tendance n'est pas à l'amélioration (et les parents d'élèves se déchargent de plus en plus sur nous et sont de plus en plus vindicatifs).
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- LaverdureEmpereur
Je n'ai pas de 6è mais je trouve les élèves de 2de de plus en plus difficiles aussi. Avec les mêmes problèmes que ceux que vous soulevez : capacité de concentration de 10 min, bavardage, besoin d'attention, que l'on s'adresse individuellement à eux, etc. C'est variable mais j'ai l'impression d'avoir des classes de deux types : soit très "gentils-gamins" mais peu autonomes malgré leurs efforts soit "jeunes chiens toufou" (au sens où j'ai l'impression parfois de tenir un jeune animal en laisse, qui tire comme un fou sur sa laisse, veut aller partout... Si je lâche la laisse, il s'enfuit. Oui je sais, l'expression est mal choisie mais je ne sais pas vraiment comment le dire autrement).
Sinon, Verdurette, j'ai aussi changé d'académie et de lycée cette année et j'ai remarqué qu'il faut du temps pour s'adapter à son nouvel environnement (et à son nouveau statut : après 7 années en poste fixe, je suis TZR). J'ai aussi eu l'impression d'y arriver moins bien que les années précédentes, de moins supporter les choses pénibles, de me dire qu'il faudrait peut-être que je change de boulot, etc. Mais progressivement je retrouve mes marques et mes réflexes.
Sinon, Verdurette, j'ai aussi changé d'académie et de lycée cette année et j'ai remarqué qu'il faut du temps pour s'adapter à son nouvel environnement (et à son nouveau statut : après 7 années en poste fixe, je suis TZR). J'ai aussi eu l'impression d'y arriver moins bien que les années précédentes, de moins supporter les choses pénibles, de me dire qu'il faudrait peut-être que je change de boulot, etc. Mais progressivement je retrouve mes marques et mes réflexes.
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- snoopÉrudit
Courage Verdurette ! Je pense que c'est difficile aussi parce que c'est ta première année dans cette école. Quant à l'absence de mémoire, il faudrait s'interroger sur l'absence d'apprentissage par cœur depuis quelques années. Tu n'en es pas responsable.
- celitianSage
Pareil ici, je n'avais pas eu de 2nde depuis un peu plus de 10 ans, et le changement est énorme tant dans la concentration, le travail personnel ou la compréhension.
Depuis la rentrée je suis à chaque cours étonnée par les mots non compris, le dernier : recensement ; je suis persuadée que certains ne comprennent pas toutes mes phrases et je me rends compte qu'avec l'âge j'ai de plus en plus de difficultés à m'adapter.
Depuis la rentrée je suis à chaque cours étonnée par les mots non compris, le dernier : recensement ; je suis persuadée que certains ne comprennent pas toutes mes phrases et je me rends compte qu'avec l'âge j'ai de plus en plus de difficultés à m'adapter.
- Petit poisNiveau 9
Verdurette, comme je me retrouve dans tes propos ! J'ai 52 ans et déjà 30 ans dans la maison Education Nationale. J'aime moi aussi mon métier mais le trouve de plus en plus difficile.
Je crois que ce métier use à petit feu car notre public évolue très vite, et pas que dans le bon sens. J'écrivais ce matin que j'ai quitté le LEG avec un certain soulagement car je ne supportais plus les élèves. Au début, j'avais des élèves motivés et sympathiques. Ils travaillaient pour poursuivre des études supérieures. Ils collaboraient avec leurs profs pour y arriver. Du fond de ma Bretagne, on commentait avec empathie les dérives qui arrivaient des grandes villes. Le monde des lycées où il devenait difficile de faire cours nous paraissait bien loin ... Et puis j'ai vu les conditions se dégrader : des élèves qui arrivent en Seconde sans savoir pourquoi et de plus en plus sans le niveau requis, des jeunes surprotégés par leurs parents qui voient en eux des merveilles, des réformes qui ne conduisent qu'à déliter le savoir, une direction qui gère l'établissement sous le seul aspect financier, ... Mon regard était celui d'une jeune prof de 21 ans ...
Je suis en collège depuis quatre ans et y apprécie ce jeune public qui a encore la spontanéité et (Souvent ?!) l'envie d'apprendre . Mais je constate aussi la baisse du niveau, l'explosion des aménagements pour les dys, les précoces et malheureusement l'arrivée de cas où la famille ne peut pas/plus gérer l'éducation des enfants ... Je suis aussi convaincue que les écrans ont remplacé les parents : les conséquences sur le développement des petits cerveaux sont catastrophiques. La vie quotidienne de chacun est aussi transformée : le travail devient de plus en plus difficile quelque soit la branche professionnelle, la vie de famille se vit à un rythme effréné, le monde devient fou et les drames nous arrivent chaque soir via la TV, la planète déraille et chacun se rassure en se disant que 25° en octobre c'est agréable même si c'est bizarre ... etc, etc ...
Cela va dans le sens de l'évolution de la société. Je crois qu'avec le recul que nous donne notre âge, on peut mesurer le chemin parcouru vers la fuite en avant. Personne ne veut plus être responsable de rien. L'école doit apprendre à lire, à écrire, à compter, à bien manger, à bien marcher, à se laver les dents, à respecter les autres, à éviter les addictions, à supporter la différence, à ............................. Combien de ces tâches incombaient autrefois naturellement à la famille ? La course à la reconnaissance pathologique des difficultés scolaires est effrayante. Je ne dis pas que les dys- n'existaient pas avant mais ça en devient délirant ! Certains parents font plusieurs spécialistes pour obtenir le certificat médical qui les rassure : non, ce n'est pas de leur faute si l'enfant a des difficultés: c'est médical ... Et hop ! envolée la responsabilité des mauvais choix éducatifs, supprimée la responsabilité de prendre le temps des sacro-saints loisirs pour les s'occuper des enfants, et surtout délégué le devoir de remédier aux faiblesses accumulées ! Un PAI et c'est aux profs de s'y coller ! Il y a dans le Finistère plusieurs milliers d'ordinateurs mis en service par la MPDH ...
Je lis que tu envisages difficiles les dernières années à faire. Beaucoup de profs ont le même sentiment à la (presque) fin de leur carrière ! Je me rappelle que quand j'ai commencé un prof soupirait en sdp : "Encore dix ans ... Je ne sais pas comment je tiendrai" avait-il déclaré. Et cela m'avait presque choquée : "comment faire cours en y allant à reculons" m'étais je dit !!!! Et bien, c'est mon tour de déclarer régulièrement mon compte à rebours ! Et de trainer des pieds quand je sais que je vais encore déplorer que le travail demandé n'est pas fait ou que Bidule va certainement péter un plomb car il n'a pas assez dormi...
Je ne crois pas que je sois trop vieille ou "Has been" (Ces idées me traversent aussi l'esprit !). Je sais que je dois prendre du temps pour moi, que je ne dois plus tout prendre à cœur, que je fais de mon mieux. L'enseignement évolue et sans doute ne pourrons nous pas monter dans tous les autobus ... Mais il reste tout de même de beaux moments à vivre. A l'école et en dehors de l'école.
Allez, hauts les cœurs ! Demain, on y retourne ! Et avec le sourire. Il y aura sûrement une petite éclaircie qui rendra belle cette journée !
Je crois que ce métier use à petit feu car notre public évolue très vite, et pas que dans le bon sens. J'écrivais ce matin que j'ai quitté le LEG avec un certain soulagement car je ne supportais plus les élèves. Au début, j'avais des élèves motivés et sympathiques. Ils travaillaient pour poursuivre des études supérieures. Ils collaboraient avec leurs profs pour y arriver. Du fond de ma Bretagne, on commentait avec empathie les dérives qui arrivaient des grandes villes. Le monde des lycées où il devenait difficile de faire cours nous paraissait bien loin ... Et puis j'ai vu les conditions se dégrader : des élèves qui arrivent en Seconde sans savoir pourquoi et de plus en plus sans le niveau requis, des jeunes surprotégés par leurs parents qui voient en eux des merveilles, des réformes qui ne conduisent qu'à déliter le savoir, une direction qui gère l'établissement sous le seul aspect financier, ... Mon regard était celui d'une jeune prof de 21 ans ...
Je suis en collège depuis quatre ans et y apprécie ce jeune public qui a encore la spontanéité et (Souvent ?!) l'envie d'apprendre . Mais je constate aussi la baisse du niveau, l'explosion des aménagements pour les dys, les précoces et malheureusement l'arrivée de cas où la famille ne peut pas/plus gérer l'éducation des enfants ... Je suis aussi convaincue que les écrans ont remplacé les parents : les conséquences sur le développement des petits cerveaux sont catastrophiques. La vie quotidienne de chacun est aussi transformée : le travail devient de plus en plus difficile quelque soit la branche professionnelle, la vie de famille se vit à un rythme effréné, le monde devient fou et les drames nous arrivent chaque soir via la TV, la planète déraille et chacun se rassure en se disant que 25° en octobre c'est agréable même si c'est bizarre ... etc, etc ...
Cela va dans le sens de l'évolution de la société. Je crois qu'avec le recul que nous donne notre âge, on peut mesurer le chemin parcouru vers la fuite en avant. Personne ne veut plus être responsable de rien. L'école doit apprendre à lire, à écrire, à compter, à bien manger, à bien marcher, à se laver les dents, à respecter les autres, à éviter les addictions, à supporter la différence, à ............................. Combien de ces tâches incombaient autrefois naturellement à la famille ? La course à la reconnaissance pathologique des difficultés scolaires est effrayante. Je ne dis pas que les dys- n'existaient pas avant mais ça en devient délirant ! Certains parents font plusieurs spécialistes pour obtenir le certificat médical qui les rassure : non, ce n'est pas de leur faute si l'enfant a des difficultés: c'est médical ... Et hop ! envolée la responsabilité des mauvais choix éducatifs, supprimée la responsabilité de prendre le temps des sacro-saints loisirs pour les s'occuper des enfants, et surtout délégué le devoir de remédier aux faiblesses accumulées ! Un PAI et c'est aux profs de s'y coller ! Il y a dans le Finistère plusieurs milliers d'ordinateurs mis en service par la MPDH ...
Je lis que tu envisages difficiles les dernières années à faire. Beaucoup de profs ont le même sentiment à la (presque) fin de leur carrière ! Je me rappelle que quand j'ai commencé un prof soupirait en sdp : "Encore dix ans ... Je ne sais pas comment je tiendrai" avait-il déclaré. Et cela m'avait presque choquée : "comment faire cours en y allant à reculons" m'étais je dit !!!! Et bien, c'est mon tour de déclarer régulièrement mon compte à rebours ! Et de trainer des pieds quand je sais que je vais encore déplorer que le travail demandé n'est pas fait ou que Bidule va certainement péter un plomb car il n'a pas assez dormi...
Je ne crois pas que je sois trop vieille ou "Has been" (Ces idées me traversent aussi l'esprit !). Je sais que je dois prendre du temps pour moi, que je ne dois plus tout prendre à cœur, que je fais de mon mieux. L'enseignement évolue et sans doute ne pourrons nous pas monter dans tous les autobus ... Mais il reste tout de même de beaux moments à vivre. A l'école et en dehors de l'école.
Allez, hauts les cœurs ! Demain, on y retourne ! Et avec le sourire. Il y aura sûrement une petite éclaircie qui rendra belle cette journée !
- OlympiasProphète
Le métier use. C’est indéniable. L’évolution du comportement des élèves est problématique. Mais les aficionados du numérique trouvent ça très bien...
- LizdarcyFidèle du forum
Mes 6e sont 31. Il ne sont pas méchants, d'un niveau convenable dans l'ensemble mais j'ai de plus en plus de mal à les supporter. Je dois les rappeler constamment à l'ordre car ils discutent tout doucement dans leur coin sans y voir malice, ils semblent même perplexes que je me fache...et les questions personnelles fusent, chacun pensant qu'elles méritent une réponse immédiate. Le règne du moi, de la toute puissance, du refus de la frustration ( un élève s'est même mis à pleurer car j'ai refusé de répondre à sa question sans intérêt collectif par ailleurs!!)
Pardon mais quand le lendemain il y a un mot dans le carnet de la part de la maman qui te dit que fiston est malheureux, angoissé et que je ne lui ai pas accordé l'attention dont il a besoin, zut! Oui, le métier use!
Pardon mais quand le lendemain il y a un mot dans le carnet de la part de la maman qui te dit que fiston est malheureux, angoissé et que je ne lui ai pas accordé l'attention dont il a besoin, zut! Oui, le métier use!
- MatheodHabitué du forum
Les élèves ont le droit de bavarder en primaire ?
- LizdarcyFidèle du forum
Le droit? L'opportunité ? L'enseignant a-t-il vraiment le choix?
De ce que j'en sais, le bavardage incessant est un vrai fléau au primaire. Et trois ans qu' on met minus à côté de bavards patentés pour les canaliser et voilà que cette année il m'annonce qu' il répond aux sollicitations des camarades et donc se met à bavarder aussi. Ben voyons! Grrr...
De ce que j'en sais, le bavardage incessant est un vrai fléau au primaire. Et trois ans qu' on met minus à côté de bavards patentés pour les canaliser et voilà que cette année il m'annonce qu' il répond aux sollicitations des camarades et donc se met à bavarder aussi. Ben voyons! Grrr...
- VerduretteModérateur
Merci de vos retours qui me réconfortent un peu ...
Bien sûr qu'en primaire, ils n'ont PAS le droit de bavarder au lieu de faire leur travail, mais ils le prennent !! Je passe mon année à faire tourner les tables pour séparer les bavards, rien n'y fait.
En CM2, j'ai deux AVS pour dix élèves, une pour un élève malvoyant qui est un "bon élève" actif, mais qui parle tout le temps, et l'autre pour un élève avec troubles du comportement qui parle TOUTE LA JOURNEE, il pense à haute voix en permanence, et il a une grosse voix ...
J'ai fait beaucoup de doubles niveaux, et notamment du CP-CE1 entre 2006 et 2010, pas le niveau le plus facile puisque les CP arrivent en étant peu autonomes. Mais c'était Byzance, ça bossait, dans un calme relatif. Maintenant, dès qu'on quitte un niveau pour aller vers l'autre, les élèves se mettent à discuter et ne font pas ce qu'ils ont à faire, ou bâclent pour aller faire autre chose. Aucune rigueur, aucune notion d'aller "jusqu'au bout", le zapping permanent (merci les écrans).
C'est vers 2014 que nous avons commencé à avoir des élèves vraiment beaucoup plus agités qu'avant, autocentrés, incapables de rester tranquilles une seconde, de reléguer leurs préoccupations personnelles pour faire place au travail, ne tolérant pas la moindre frustration. Avec cette particularité, dont je n'avais pas parlé mais très justement relevée par Laverdure, de n'entendre aucune consigne collective. C'est tout juste s'il ne faudrait pas répéter une fois par élève les consignes les plus simples.
En CM1, ça m'insupporte qu'on me demande encore "j'écris la daaaate ?" avant tout travail. Ben oui, mon coco, on écrit la date chaque jour depuis 4 ou 5 ans ... ça m'insupporte de les voir faire leur exercice de maths dans leur cahier de français, ça m'insupporte d'entendre chaque matin un tiers de la classe me dire qu'il n'a pas fait son travail pour les raisons les plus diverses et farfelues, et voir les parents ne sert pas à grand-chose.
Je ne me sens pas entre Charybde et Scylla, mais plutôt entre Sisyphe et les Danaïdes.
Conjugue au présent les verbes dont l'infinitif est entre parenthèses :
Je regarder les oiseaux. Les hirondelles voler bas. Tu écrire petit nègre mais cela ne te déranger pas.
C'est / sais chat ronronnes.
Même en copiant ils arrivent à écrire absolument n'importe quoi, leurs cahiers sont des torchons et leur simple vue vous enlève toute envie de corriger...
:pleurs: :chev:
Bien sûr qu'en primaire, ils n'ont PAS le droit de bavarder au lieu de faire leur travail, mais ils le prennent !! Je passe mon année à faire tourner les tables pour séparer les bavards, rien n'y fait.
En CM2, j'ai deux AVS pour dix élèves, une pour un élève malvoyant qui est un "bon élève" actif, mais qui parle tout le temps, et l'autre pour un élève avec troubles du comportement qui parle TOUTE LA JOURNEE, il pense à haute voix en permanence, et il a une grosse voix ...
J'ai fait beaucoup de doubles niveaux, et notamment du CP-CE1 entre 2006 et 2010, pas le niveau le plus facile puisque les CP arrivent en étant peu autonomes. Mais c'était Byzance, ça bossait, dans un calme relatif. Maintenant, dès qu'on quitte un niveau pour aller vers l'autre, les élèves se mettent à discuter et ne font pas ce qu'ils ont à faire, ou bâclent pour aller faire autre chose. Aucune rigueur, aucune notion d'aller "jusqu'au bout", le zapping permanent (merci les écrans).
C'est vers 2014 que nous avons commencé à avoir des élèves vraiment beaucoup plus agités qu'avant, autocentrés, incapables de rester tranquilles une seconde, de reléguer leurs préoccupations personnelles pour faire place au travail, ne tolérant pas la moindre frustration. Avec cette particularité, dont je n'avais pas parlé mais très justement relevée par Laverdure, de n'entendre aucune consigne collective. C'est tout juste s'il ne faudrait pas répéter une fois par élève les consignes les plus simples.
En CM1, ça m'insupporte qu'on me demande encore "j'écris la daaaate ?" avant tout travail. Ben oui, mon coco, on écrit la date chaque jour depuis 4 ou 5 ans ... ça m'insupporte de les voir faire leur exercice de maths dans leur cahier de français, ça m'insupporte d'entendre chaque matin un tiers de la classe me dire qu'il n'a pas fait son travail pour les raisons les plus diverses et farfelues, et voir les parents ne sert pas à grand-chose.
Je ne me sens pas entre Charybde et Scylla, mais plutôt entre Sisyphe et les Danaïdes.
Conjugue au présent les verbes dont l'infinitif est entre parenthèses :
Je regarder les oiseaux. Les hirondelles voler bas. Tu écrire petit nègre mais cela ne te déranger pas.
C'est / sais chat ronronnes.
Même en copiant ils arrivent à écrire absolument n'importe quoi, leurs cahiers sont des torchons et leur simple vue vous enlève toute envie de corriger...
:pleurs: :chev:
- MalagaModérateur
Sur le bavardage en primaire, quand j'entends mon fils, en CE1, me raconter qu'il a changé de nouveau de place ( c'est la troisième ou quatrième fois depuis la rentrée) parce que untel bavarde, parce que machin parle trop et donc qu'on le met à côté car il fait "tampon" (mon fils a un côté très "scolaire", la parole de la maîtresse est d'Evangile donc comme elle a dit qu'il ne faut pas parler, il obéit), je plains grandement sa maîtresse. Et pourtant, elle enseigne depuis au moins 25 ans et elle est réputée pour être très carré au niveau de la discipline.
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- gnafron2004Grand sage
"C'est tout juste s'il ne faudrait pas répéter une fois par élève les consignes les plus simples."
Vendredi dernier, j'ai dû répéter 7 fois la consigne à mes 6è. Ils sont 22... ça me rends folle. Et tout ce qui est exprimé dans ces derniers messages, je le vis aussi. Avec les collègues, on est désemparés, on ne sait plus quoi faire.
Vendredi dernier, j'ai dû répéter 7 fois la consigne à mes 6è. Ils sont 22... ça me rends folle. Et tout ce qui est exprimé dans ces derniers messages, je le vis aussi. Avec les collègues, on est désemparés, on ne sait plus quoi faire.
- MimicracraFidèle du forum
Petit pois a écrit:Verdurette, comme je me retrouve dans tes propos ! J'ai 52 ans et déjà 30 ans dans la maison Education Nationale. J'aime moi aussi mon métier mais le trouve de plus en plus difficile.
Je crois que ce métier use à petit feu car notre public évolue très vite, et pas que dans le bon sens. J'écrivais ce matin que j'ai quitté le LEG avec un certain soulagement car je ne supportais plus les élèves. Au début, j'avais des élèves motivés et sympathiques. Ils travaillaient pour poursuivre des études supérieures. Ils collaboraient avec leurs profs pour y arriver. Du fond de ma Bretagne, on commentait avec empathie les dérives qui arrivaient des grandes villes. Le monde des lycées où il devenait difficile de faire cours nous paraissait bien loin ... Et puis j'ai vu les conditions se dégrader : des élèves qui arrivent en Seconde sans savoir pourquoi et de plus en plus sans le niveau requis, des jeunes surprotégés par leurs parents qui voient en eux des merveilles, des réformes qui ne conduisent qu'à déliter le savoir, une direction qui gère l'établissement sous le seul aspect financier, ... Mon regard était celui d'une jeune prof de 21 ans ...
Je suis en collège depuis quatre ans et y apprécie ce jeune public qui a encore la spontanéité et (Souvent ?!) l'envie d'apprendre . Mais je constate aussi la baisse du niveau, l'explosion des aménagements pour les dys, les précoces et malheureusement l'arrivée de cas où la famille ne peut pas/plus gérer l'éducation des enfants ... Je suis aussi convaincue que les écrans ont remplacé les parents : les conséquences sur le développement des petits cerveaux sont catastrophiques. La vie quotidienne de chacun est aussi transformée : le travail devient de plus en plus difficile quelque soit la branche professionnelle, la vie de famille se vit à un rythme effréné, le monde devient fou et les drames nous arrivent chaque soir via la TV, la planète déraille et chacun se rassure en se disant que 25° en octobre c'est agréable même si c'est bizarre ... etc, etc ...
Cela va dans le sens de l'évolution de la société. Je crois qu'avec le recul que nous donne notre âge, on peut mesurer le chemin parcouru vers la fuite en avant. Personne ne veut plus être responsable de rien. L'école doit apprendre à lire, à écrire, à compter, à bien manger, à bien marcher, à se laver les dents, à respecter les autres, à éviter les addictions, à supporter la différence, à ............................. Combien de ces tâches incombaient autrefois naturellement à la famille ? La course à la reconnaissance pathologique des difficultés scolaires est effrayante. Je ne dis pas que les dys- n'existaient pas avant mais ça en devient délirant ! Certains parents font plusieurs spécialistes pour obtenir le certificat médical qui les rassure : non, ce n'est pas de leur faute si l'enfant a des difficultés: c'est médical ... Et hop ! envolée la responsabilité des mauvais choix éducatifs, supprimée la responsabilité de prendre le temps des sacro-saints loisirs pour les s'occuper des enfants, et surtout délégué le devoir de remédier aux faiblesses accumulées ! Un PAI et c'est aux profs de s'y coller ! Il y a dans le Finistère plusieurs milliers d'ordinateurs mis en service par la MPDH ...
Je lis que tu envisages difficiles les dernières années à faire. Beaucoup de profs ont le même sentiment à la (presque) fin de leur carrière ! Je me rappelle que quand j'ai commencé un prof soupirait en sdp : "Encore dix ans ... Je ne sais pas comment je tiendrai" avait-il déclaré. Et cela m'avait presque choquée : "comment faire cours en y allant à reculons" m'étais je dit !!!! Et bien, c'est mon tour de déclarer régulièrement mon compte à rebours ! Et de trainer des pieds quand je sais que je vais encore déplorer que le travail demandé n'est pas fait ou que Bidule va certainement péter un plomb car il n'a pas assez dormi...
Je ne crois pas que je sois trop vieille ou "Has been" (Ces idées me traversent aussi l'esprit !). Je sais que je dois prendre du temps pour moi, que je ne dois plus tout prendre à cœur, que je fais de mon mieux. L'enseignement évolue et sans doute ne pourrons nous pas monter dans tous les autobus ... Mais il reste tout de même de beaux moments à vivre. A l'école et en dehors de l'école.
Allez, hauts les cœurs ! Demain, on y retourne ! Et avec le sourire. Il y aura sûrement une petite éclaircie qui rendra belle cette journée !
J'aurais pu écrire mot pour mot ton message Petit Pois...
20 ans d'EN et je suis abasourdie par ce que sont devenus les collégiens.
Les bavardages incessants
Les questions saugrenues sans rapport avec le cours ("Madame, c'est un bracelet que vous avez? Il est bizarre.")
Les PAP multipliés à l'infini pour des gamins qui ont simplement été élevés par les écrans, etc... Sur un compte-rendu médical datant du CE2 de mon élève en 5e, le neuropédiatre avait conseillé aux parents de : "enlever la télé et l'ordinateur de la chambre de Trésor, limiter les sodas et la nourriture industrielle, faire une activité sportive en extérieur". SuperNanny est dans la place !!!!
Résultat, aucun goût de l'effort, du travail bien fait, aucune frustration. c'est le règne du moi / ici / maintenant...
Et les enfants des profs deviennent des extra-terrestres...
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Malaga a écrit:Sur le bavardage en primaire, quand j'entends mon fils, en CE1, me raconter qu'il a changé de nouveau de place ( c'est la troisième ou quatrième fois depuis la rentrée) parce que untel bavarde, parce que machin parle trop et donc qu'on le met à côté car il fait "tampon" (mon fils a un côté très "scolaire", la parole de la maîtresse est d'Evangile donc comme elle a dit qu'il ne faut pas parler, il obéit), je plains grandement sa maîtresse. Et pourtant, elle enseigne depuis au moins 25 ans et elle est réputée pour être très carré au niveau de la discipline.
Bonjour tout le monde!
Ben moi j'en ai ras-le-bol que ceux là fassent toujours "tampon", et finissent au mieux (gloups) à bavarder aussi, au pire à être des traumatisés de l'école
mon fils a fait le tampon comme le tien au primaire, puis au collège dans les fameux "ilôts" où il avait une sale note si certains ne faisaient pas le travail/n'apportaient pas les affaires/ne participaient pas assez etc..., puis au lycée un peu moins quand même
le gamin avait des tics depuis l'âge de 6 ans, il a vu psy, relaxologue, tout ce qu'on peut imaginer...et oh miracle les tics ont disparu par miracle depuis qu'il en en CPGE, (du jour au lendemain hein!!) et il est très loin d'être le 1er de sa classe!! ce n'est pas une question de "niveau" mais de "comportement"!
et bien j'ai un fort regret de n'avoir qu'un enfant mais pour ça, je suis bien contente, j'en aurais un plus jeune, je me poserais vraiment des questions sur la façon de le scolariser...
l'EN loin de sauver tout le monde, coule au contraire, de plus en plus de monde
Voilà c'était ma réaction réac de ce lundi matin. Bon courage à vous tous
EDIT: en me relisant, je m'aperçois qu'on pourra croire que je reproche aux enseignants leur gestion de classe, les îlots, mais pas du tout hein!!! ils font comme ils peuvent!! comme j'ai fait jusqu'à l'an passé!! on te distribue un pluche patate et on te dit de faire une bûche au chocolat, ben tu fais comme tu peux :/
- User20827Niveau 8
C'est moi ou on arrive véritablement en pleine dystopie ?
Dire qu'on jouait à se faire peur en lisant Le meilleur des mondes...
Et pour ma part, deux enfants de 6 et 4 ans, je n'aurai aucun scrupule à quitter le navire du public, qui coule par le fond.
Dire qu'on jouait à se faire peur en lisant Le meilleur des mondes...
Et pour ma part, deux enfants de 6 et 4 ans, je n'aurai aucun scrupule à quitter le navire du public, qui coule par le fond.
- Petit poisNiveau 9
Je plains surtout ton fils ! Un élève "normal" qui écoute et suit les consignes se retrouve hors norme !Malaga a écrit:Sur le bavardage en primaire, quand j'entends mon fils, en CE1, me raconter qu'il a changé de nouveau de place ( c'est la troisième ou quatrième fois depuis la rentrée) parce que untel bavarde, parce que machin parle trop et donc qu'on le met à côté car il fait "tampon" (mon fils a un côté très "scolaire", la parole de la maîtresse est d'Evangile donc comme elle a dit qu'il ne faut pas parler, il obéit), je plains grandement sa maîtresse. Et pourtant, elle enseigne depuis au moins 25 ans et elle est réputée pour être très carré au niveau de la discipline.
Notre attention et notre énergie sont vampirisées par ces élèves qui bavardent, ne trouvent jamais leur matériel (ou qui n'en ont pas), qui mettent trois heures à recopier le tableau, qui se permettent toutes les remarques qui leur passent par la tête.
Et pendant ce temps là, une partie de la classe attend que le cours avance ... Je change aussi de place régulièrement pour essayer de trouver un mode de fonctionnement acceptable : ne pas coller un boulet trop longtemps à l'élève qui suit normalement, isoler ceux qui réfléchissent à voix haute, etc ... Mais j'en vois qui commencent à se lasser de devoir attendre que le cours avance ...
A quand les aménagements pour ces élèves ?
- Ne pas vérifier les devoirs puisqu'ils sont toujours faits
- Aborder une nouvelle notion dès que la précédente est acquise
- Etudier plusieurs documents pendant une heure de cours
- Répondre à l'interrogation pertinente de l'élève même si elle s'éloigne du sujet
Certains parents font remonter que leurs enfants se plaignent de certains élèves qui ennuient en classe parce qu'ils se rendent compte que le cours n'avance pas ! Je ne peux que leur donner raison ...
Je suis encore plus malheureuse pour ces élèves.
- Ajonc35Sage
Je me retrouve aussi dans tout ce tu dis Verdurette. Notre usure vient de la répétition de ces petits riens qu'ils n'arrivent pas à acquérir : " ne rien écrire avant que je ne vous le dise", "écrire le nom sur votre devoir" ( la date, j'ai abandonné, le N°du devoir aussi) . Si tu ne leur dis pas de prendre leur classeur, ils attendent. Ben OUI, c'est histoire-Géo quand je suis là. Je leur distribue des feuilles propres et je les retrouve en torchon et que dire quand la feuille passe par la "case maison".Verdurette a écrit:Merci de vos retours qui me réconfortent un peu ...
Bien sûr qu'en primaire, ils n'ont PAS le droit de bavarder au lieu de faire leur travail, mais ils le prennent !! Je passe mon année à faire tourner les tables pour séparer les bavards, rien n'y fait.
En CM2, j'ai deux AVS pour dix élèves, une pour un élève malvoyant qui est un "bon élève" actif, mais qui parle tout le temps, et l'autre pour un élève avec troubles du comportement qui parle TOUTE LA JOURNEE, il pense à haute voix en permanence, et il a une grosse voix ...
J'ai fait beaucoup de doubles niveaux, et notamment du CP-CE1 entre 2006 et 2010, pas le niveau le plus facile puisque les CP arrivent en étant peu autonomes. Mais c'était Byzance, ça bossait, dans un calme relatif. Maintenant, dès qu'on quitte un niveau pour aller vers l'autre, les élèves se mettent à discuter et ne font pas ce qu'ils ont à faire, ou bâclent pour aller faire autre chose. Aucune rigueur, aucune notion d'aller "jusqu'au bout", le zapping permanent (merci les écrans).
C'est vers 2014 que nous avons commencé à avoir des élèves vraiment beaucoup plus agités qu'avant, autocentrés, incapables de rester tranquilles une seconde, de reléguer leurs préoccupations personnelles pour faire place au travail, ne tolérant pas la moindre frustration. Avec cette particularité, dont je n'avais pas parlé mais très justement relevée par Laverdure, de n'entendre aucune consigne collective. C'est tout juste s'il ne faudrait pas répéter une fois par élève les consignes les plus simples.
En CM1, ça m'insupporte qu'on me demande encore "j'écris la daaaate ?" avant tout travail. Ben oui, mon coco, on écrit la date chaque jour depuis 4 ou 5 ans ... ça m'insupporte de les voir faire leur exercice de maths dans leur cahier de français, ça m'insupporte d'entendre chaque matin un tiers de la classe me dire qu'il n'a pas fait son travail pour les raisons les plus diverses et farfelues, et voir les parents ne sert pas à grand-chose.
Je ne me sens pas entre Charybde et Scylla, mais plutôt entre Sisyphe et les Danaïdes.
Conjugue au présent les verbes dont l'infinitif est entre parenthèses :
Je regarder les oiseaux. Les hirondelles voler bas. Tu écrire petit nègre mais cela ne te déranger pas.
C'est / sais chat ronronnes.
Même en copiant ils arrivent à écrire absolument n'importe quoi, leurs cahiers sont des torchons et leur simple vue vous enlève toute envie de corriger...
:pleurs: :chev:
Après je suis prête de la porte de sortie. Comme toi, je suis plus irritable, pas pédagogue pour deux sous à la maison et je veux que M Ajonc ou nos enfants quand ils sont là comprennent vite et tout de suite. Ouf ils sont partis. Mais je retrouve de bonnes habitudes avec les petits-ajoncs, au contraire cela me réconcilie avec mon besoin de transmettre, de participer à leur éveil, de leur créer des souvenirs. Merci mes chéris, super boosters.
- PrezboGrand Maître
Verdurette a écrit:
C'est vers 2014 que nous avons commencé à avoir des élèves vraiment beaucoup plus agités qu'avant, autocentrés, incapables de rester tranquilles une seconde, de reléguer leurs préoccupations personnelles pour faire place au travail, ne tolérant pas la moindre frustration. Avec cette particularité, dont je n'avais pas parlé mais très justement relevée par Laverdure, de n'entendre aucune consigne collective. C'est tout juste s'il ne faudrait pas répéter une fois par élève les consignes les plus simples.
En CM1, ça m'insupporte qu'on me demande encore "j'écris la daaaate ?" avant tout travail. Ben oui, mon coco, on écrit la date chaque jour depuis 4 ou 5 ans ... ça m'insupporte de les voir faire leur exercice de maths dans leur cahier de français, ça m'insupporte d'entendre chaque matin un tiers de la classe me dire qu'il n'a pas fait son travail pour les raisons les plus diverses et farfelues, et voir les parents ne sert pas à grand-chose.
Je ne me sens pas entre Charybde et Scylla, mais plutôt entre Sisyphe et les Danaïdes.
Moi qui avait l’impression d'être de plus en plus confronté exactement aux mêmes syndromes en seconde (ou même après, d'ailleurs), je suis rassuré.
Ou peut-être que non, en fait.
- OonnayHabitué du forum
+1Prezbo a écrit:Ou peut-être que non, en fait.
Mais que faire ? Attendre la prochaine réforme qui amplifiera le phénomène…
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