- Pourquoi 3,14159Expert
Après Z ce sera quoi ? Parce que je suis comme vous, incrédule de ce que j'ai face à moi. Ce ne sont plus des chaises qu'il faut, mais des bouchots . Je ne sais plus quoi faire pour être utile à la société, la société ne veut plus de moi. Je veux quitter ce monde qui part en lambeaux sans que personne (autre que nous professeurs) ne s"en émeuve.
Je vais me coucher tôt, et oublier cela le temps d'un WE.
Je vais me coucher tôt, et oublier cela le temps d'un WE.
- ElaïnaDevin
Jenny a écrit:Hermiony a écrit:Et en même temps, quand on ose leur donner du travail (du vrai) au collège, ils râlent ou crient au scandale parce que c'est trop dur, soutenus la plupart du temps par des parents qui n'ont "pas que ça à faire de surveiller les devoirs"...Cas typique d'une de mes classes de 3e cette année, peu habituée à bosser pendant 3 ans et qui s'est révoltée en début d'année parce que je donnais trop de choses à faire et à apprendre (les listes de pronoms, mon Dieu ! ).
C'est donc un peu facile de venir pleurnicher au lycée, alors qu'ils font des pieds et des mains au collège pour ne pas avoir plus de 20 minutes de travail personnel le soir...
+1. J'ai une quantité hallucinante de parents qui me demandent de donner des petits résumés photocopiés d'une dizaine de lignes, ou mon cours imprimés parce que c'est trop dur d'écrire, qui râlent parce que je demande aux élèves de rédiger en contrôle.
Ah mais j'en suis bien consciente hein ! Mais c'est atterrant de voir un élève gentil, poli, qui fait des efforts en classe, culminer entre 4 et 6/20 à chaque contrôle parce qu'il est incapable d'écrire une ligne ayant un sens. Je suis allée voir ses bulletins de 3e, il s'en tirait à 11-12, pas de quoi se rouler par terre mais il est passé en seconde et il est totalement largué.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- LédisséEsprit sacré
Non mais aussi ils ne fichent rien, ni chez eux ni en classe face à l'évaluation. Je viens de donner un contrôle avec des questions exactement similaires à celles faites à TOUS les textes du chapitre. Je parle de questions de versification (où je les prends par la main en explicitant : combien de syllabe dans le vers, combien de vers dans la strophe...), de genre et de figure de style. Ils ont déjà eu un contrôle de ce type, ET je les ai prévenus il y a une semaine en leur donnant la teneur précise des cinq malheureuses questions. J'ai eu trois "c'est quoi un genre" et au moins autant de "c'est quoi une figure de style", et bien sûr, la versification donne n'importe quoi, entre ceux qui comptent les syllabes de chaque vers (ils essayent, au moins) et ceux qui me répondent "le poème est un quatrin" (sic) ou "le poème est un alexandrin", ou qui sont littéralement infichus de compter trois ou quatre vers, voire d'identifier une strophe. À s'arracher les cheveux. Même lorsque je prends un élève à part pendant dix minutes en lui tenant la main, j'ai généralement l'impression de parler chinois.
Et je suis dans un bon petit collège tranquille avec des parents qui, globalement, accompagnent beaucoup (parfois trop) leurs enfants (dont un tiers environ est dyslexique, ce qui semble prouver que la dyslexie est un virus diablement contagieux).
Qu'ils soient gentils (pour la plupart) ne change rien : ils sont gentils mais n'ont aucun filtre (il y a une tarte dans le texte ? "ah moi j'ai mangé une tarte hier" ; le texte évoque un homme qui souffre tant qu'il appelle la mort de ses voeux ? "mais euh pourquoi il se suicide pas ?"), n'utilisent pas les aides qu'on leur propose, ont zéro sens de la hiérarchie des informations ou du sens du cours.
Plus l'année avance et moins j'ai envie d'en faire.
Et je suis dans un bon petit collège tranquille avec des parents qui, globalement, accompagnent beaucoup (parfois trop) leurs enfants (dont un tiers environ est dyslexique, ce qui semble prouver que la dyslexie est un virus diablement contagieux).
Qu'ils soient gentils (pour la plupart) ne change rien : ils sont gentils mais n'ont aucun filtre (il y a une tarte dans le texte ? "ah moi j'ai mangé une tarte hier" ; le texte évoque un homme qui souffre tant qu'il appelle la mort de ses voeux ? "mais euh pourquoi il se suicide pas ?"), n'utilisent pas les aides qu'on leur propose, ont zéro sens de la hiérarchie des informations ou du sens du cours.
Plus l'année avance et moins j'ai envie d'en faire.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- ElevenNeoprof expérimenté
LadyC a écrit:Non mais aussi ils ne fichent rien, ni chez eux ni en classe face à l'évaluation. Je viens de donner un contrôle avec des questions exactement similaires à celles faites à TOUS les textes du chapitre. Je parle de questions de versification (où je les prends par la main en explicitant : combien de syllabe dans le vers, combien de vers dans la strophe...), de genre et de figure de style. Ils ont déjà eu un contrôle de ce type, ET je les ai prévenus il y a une semaine en leur donnant la teneur précise des cinq malheureuses questions. J'ai eu trois "c'est quoi un genre" et au moins autant de "c'est quoi une figure de style", et bien sûr, la versification donne n'importe quoi, entre ceux qui comptent les syllabes de chaque vers (ils essayent, au moins) et ceux qui me répondent "le poème est un quatrin" (sic) ou "le poème est un alexandrin", ou qui sont littéralement infichus de compter trois ou quatre vers, voire d'identifier une strophe. À s'arracher les cheveux. Même lorsque je prends un élève à part pendant dix minutes en lui tenant la main, j'ai généralement l'impression de parler chinois.
Et je suis dans un bon petit collège tranquille avec des parents qui, globalement, accompagnent beaucoup (parfois trop) leurs enfants (dont un tiers environ est dyslexique, ce qui semble prouver que la dyslexie est un virus diablement contagieux).
Qu'ils soient gentils (pour la plupart) ne change rien : ils sont gentils mais n'ont aucun filtre (il y a une tarte dans le texte ? "ah moi j'ai mangé une tarte hier" ; le texte évoque un homme qui souffre tant qu'il appelle la mort de ses voeux ? "mais euh pourquoi il se suicide pas ?"), n'utilisent pas les aides qu'on leur propose, ont zéro sens de la hiérarchie des informations ou du sens du cours.
Plus l'année avance et moins j'ai envie d'en faire.
Oui et plus les années passent et plus il y a des élèves sans-gêne ! :| Et le pire c'est qu'ils trouvent ça NORMAL !
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- celitianSage
Je suis arrivée ce matin à la conclusion qu'être professeur en collège c'était certainement de plus en plus difficile et ingrat.
Un peu d'optimisme les élèves étaient conscients qu'on leur avait menti sur leur niveau, et ils étaient majoritairement d'accord pour que je garde mes exigences.
Plus de filtre et ne supportant pas la frustration, cette semaine j'ai pas pu m'empêcher de faire à une élève majeure qu'elle se comportait comme un petit, elle avait un papier administratif à me rendre, elle n'arrêtait pas de lever la main et de l'agiter alors que nous étions en train de travailler et que la récré était dans 10 mn.
Un peu d'optimisme les élèves étaient conscients qu'on leur avait menti sur leur niveau, et ils étaient majoritairement d'accord pour que je garde mes exigences.
Plus de filtre et ne supportant pas la frustration, cette semaine j'ai pas pu m'empêcher de faire à une élève majeure qu'elle se comportait comme un petit, elle avait un papier administratif à me rendre, elle n'arrêtait pas de lever la main et de l'agiter alors que nous étions en train de travailler et que la récré était dans 10 mn.
- LefterisEsprit sacré
Refus d'écrire, qui est une torture. Refus de lire. Des petites classes me demandent pourquoi je ne fais pas des polycopiés au lieud de noter un cours ! Leur rêve est là : passer une heure à bavarder sans rien faire (il faut les houspiller quand on fait des exercices : "mais m'sieur je réfléchis, je fais à l"'oral) , puis recevoir un polycopié. Le problème est que l'idéologie de la facilité a gagné toutes les strates. J'ai assisté à des discussions hallucinantes dans diverses réunions pédagos où, vu le problème des résultats, chacun y allait de ses inventions pour que les élèves puissent n'avoir rien à mémoriser, et "réussir" (c'est-à-dire avoir de bonnes notes) quelle genre d'évaluation on pouvait donner, quelles aides (le sempiternel écran bien entendu, puisqu'"on trouve tout sur Internet"...) . Même chose il y a quelques temps à l'Espé où j'avais assité à une réunion : "on n'explique pas un texte" "on les aide à exprimer leur ressenti(sic) mais sans trop écrire, ce ne sont pas des copistes (re-sic) ".celitian a écrit: au collège ils ont été habitués à travailler beaucoup à l'oral, pas longtemps car perte de temps pour les mettre au boulot, beaucoup en groupe...
Ils se rendent compte cette année que leur niveau, en français notamment, est faible et qu'on leur a menti en leur donnant trop facilement le brevet.
Tu oublies : "A quoi ça me servira la poésie dans la vie ? ". Quant à l'absence de filtre, je pourrais faire un florilège de tout ce qui leur passe par la tête , de leur opinion sur tout et rien, leurs étatsd'âme, je garde un des derniers en date, un élève qui a pété toute l'heure bruyamment (impossible de l'éjecter, vie scolaire surchargée, classe atroce où il faut en virer minimum quatre pur avoir la pais, et en contrôle, impossible de gérer) en criant "j'ai des gaz , j'ai des gaz !".LadyC a écrit:Non mais aussi ils ne fichent rien, ni chez eux ni en classe face à l'évaluation. Je viens de donner un contrôle avec des questions exactement similaires à celles faites à TOUS les textes du chapitre. Je parle de questions de versification (où je les prends par la main en explicitant : combien de syllabe dans le vers, combien de vers dans la strophe...), de genre et de figure de style. Ils ont déjà eu un contrôle de ce type, ET je les ai prévenus il y a une semaine en leur donnant la teneur précise des cinq malheureuses questions. J'ai eu trois "c'est quoi un genre" et au moins autant de "c'est quoi une figure de style", et bien sûr, la versification donne n'importe quoi, entre ceux qui comptent les syllabes de chaque vers (ils essayent, au moins) et ceux qui me répondent "le poème est un quatrin" (sic) ou "le poème est un alexandrin", ou qui sont littéralement infichus de compter trois ou quatre vers, voire d'identifier une strophe. À s'arracher les cheveux. Même lorsque je prends un élève à part pendant dix minutes en lui tenant la main, j'ai généralement l'impression de parler chinois.
Et je suis dans un bon petit collège tranquille avec des parents qui, globalement, accompagnent beaucoup (parfois trop) leurs enfants (dont un tiers environ est dyslexique, ce qui semble prouver que la dyslexie est un virus diablement contagieux).
Qu'ils soient gentils (pour la plupart) ne change rien : ils sont gentils mais n'ont aucun filtre (il y a une tarte dans le texte ? "ah moi j'ai mangé une tarte hier" ; le texte évoque un homme qui souffre tant qu'il appelle la mort de ses voeux ? "mais euh pourquoi il se suicide pas ?"), n'utilisent pas les aides qu'on leur propose, ont zéro sens de la hiérarchie des informations ou du sens du cours.
Plus l'année avance et moins j'ai envie d'en faire.
Je leur ai appris le mot "nombrilisme". Moi, moi, moi, moi ... Oui, ils hurlent jusqu'à ce quo'n leur réponde, alors qu'on est en train d'expliquer, et souvent pour un truc sans rapport avec le cours. Il m'arrive maintenant de punir quand on m'apostrophe...celitian a écrit:
Plus de filtre et ne supportant pas la frustration, cette semaine j'ai pas pu m'empêcher de faire à une élève majeure qu'elle se comportait comme un petit, elle avait un papier administratif à me rendre, elle n'arrêtait pas de lever la main et de l'agiter alors que nous étions en train de travailler et que la récré était dans 10 mn.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Pourquoi 3,14159 a écrit:Après Z ce sera quoi ? Parce que je suis comme vous, incrédule de ce que j'ai face à moi. Ce ne sont plus des chaises qu'il faut, mais des bouchots . Je ne sais plus quoi faire pour être utile à la société, la société ne veut plus de moi. Je veux quitter ce monde qui part en lambeaux sans que personne (autre que nous professeurs) ne s"en émeuve.
Je vais me coucher tôt, et oublier cela le temps d'un WE.
- HermionyGuide spirituel
Ah, cerise sur le gâteau, j'ai eu le modèle de la mère d'élève de 3e qui m'a vertement reproché l'an dernier de vouloir préparer sa fille à la seconde. "Elle n'est pas encore en seconde, jusqu'à présent, elle n'avait pas beaucoup de travail à faire à la maison, ça nous allait parfaitement, alors si ça continue comme ça au prochain trimestre, je passerai à la vitesse supérieure et en aviserai la direction. " Oui, oui.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- scot69Modérateur
Donc la mère veut se plaindre à la direction que tu prépares sa fille de 3e à la classe de seconde et que tu lui donnes du travail à la maison...
Elle a un drôle de sens des réalités la mère...
Elle a un drôle de sens des réalités la mère...
- HermionyGuide spirituel
Oui, c'est ça. Mon chef a l'habitude, tous les ans il y a des.parents qui se plaignent auprès de lui parce que je donne des devoirs "abusifs"...Il en rit tellement il trouve ça affligeant.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Thalia de GMédiateur
Je suis sûre qu'une fois arrivés au lycée, ils te sont reconnaissants.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- ar_angarNiveau 9
J'ai eu l'année dernière un CdE qui me reprochait de mettre ddes mauvaise notes (et qui a menacé de me virer...), un "visite conseil" où on m'a dit "vous devriez avoir 12 de moyenne" sur des classes de 4e. Incapables de lire, écrire sans faute trop visible c'est très difficile. Réfléchir, je n'en parle même pas... et environ la moitié me disait sans vergogne aucunne qu'ils ne travaillaient pas à la maison.
Et effectivement, je retrouve ça en lycée cette année : une notion vue le vendredi, avec TP, formule à retenir : impossible de travailler dessus le mardi, parce que non apprise.
Effectivement, plus le temps passe, plus je me pose des questions... Dans certains cursus, les fac introduisent des niveaux L0 avant la L1 pour rattrapper les savoirs manquants en sortie de lycée.
Pour reprendre Montaigne : "il vaut mieux une tête bien faite que bien pleine", mais les dirigeurs semblent avoir oublié que pour réfléchir, il faut commencer par savoir de quoi on parle ! Et en plus il faut y réfléchir !
Et effectivement, je retrouve ça en lycée cette année : une notion vue le vendredi, avec TP, formule à retenir : impossible de travailler dessus le mardi, parce que non apprise.
Effectivement, plus le temps passe, plus je me pose des questions... Dans certains cursus, les fac introduisent des niveaux L0 avant la L1 pour rattrapper les savoirs manquants en sortie de lycée.
Pour reprendre Montaigne : "il vaut mieux une tête bien faite que bien pleine", mais les dirigeurs semblent avoir oublié que pour réfléchir, il faut commencer par savoir de quoi on parle ! Et en plus il faut y réfléchir !
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- SphinxProphète
Thalia de G a écrit:Je suis sûre qu'une fois arrivés au lycée, ils te sont reconnaissants.
J'avais une collègue de maths comme ça (maintenant à la retraite), elle notait sec, donnait beaucoup de devoirs, des contrôles pas spécialement faciles, était réputée pour être sévère ; pas un horrible dragon non plus mais enfin, elle avait une moyenne de classe toujours deux ou trois points inférieure aux autres matières. À un conseil de classe, devant moi, un délégué élève de 3e a commencé à se plaindre que c'était trop dur avec madame Machin, qu'il y avait trop de devoirs, etc. Ni la collègue ni le PP ni le chef n'ont eu le temps d'ouvrir la bouche qu'une déléguée parent, dont des enfants plus grands avaient déjà eu cette prof, le renvoyait sèchement dans ses vingt-deux en lui disant que quand il serait au lycée, il serait bien content d'avoir eu madame Machin et de ce qu'elle l'ait fait bien travailler. Autre chose ? Non ? On passe à la suite :lol:
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- HermionyGuide spirituel
Un de mes 3e de l'an dernier est venu me remercier en début d'année. Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas imaginer à quel point cela me faisait du bien, ce genre de retour. Mais en attendant, même après 10 ans d'ancienneté, c'est lourd de devoir subir ces remarques négatives - sans compter les parents qui se lâchent sur mon compte auprès des collègues les années suivantes...Thalia de G a écrit:Je suis sûre qu'une fois arrivés au lycée, ils te sont reconnaissants.
La citation de Montaigne, j'ai un père d'élève qui me l'a écrite sur une punition de son fils l'an dernier, partant du principe que lui faire copier le cours était inutile. J'ai dit au gamin qu'il fallait conseiller à son père de relire Montaigne et que pour avoir une tête bien faite, il fallait qu'elle soit un minimum pleine...
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- scot69Modérateur
Déjà, il faut en avoir une de tête...
- ar_angarNiveau 9
scot69 a écrit:Déjà, il faut en avoir une de tête...
C'est pas faux
- DhaiphiGrand sage
Il commença sa carrière comme professeur et la poursuivit comme bouchoteur.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- KirthNiveau 9
ar_angar a écrit:J'ai eu l'année dernière un CdE qui me reprochait de mettre ddes mauvaise notes (et qui a menacé de me virer...), un "visite conseil" où on m'a dit "vous devriez avoir 12 de moyenne" sur des classes de 4e. Incapables de lire, écrire sans faute trop visible c'est très difficile. Réfléchir, je n'en parle même pas... et environ la moitié me disait sans vergogne aucunne qu'ils ne travaillaient pas à la maison.
?!
Avant d'attaquer les notions importante de 1ère, je leur ai demandé de réviser le programme de seconde. 4 l'ont fait. Tant pis pour eux, m'enfin...
J'ai des élèves qui ont toujours soutenu (mais sans que ce soit un reproche) que j'étais trop strict dans les exigences et la notation. Cette année, ils s'en sortent beaucoup mieux que d'autres.
- OlympiasProphète
En ce moment, remise des bulletins. Une mère d’élève...(et collègue dans un autre établissement) me confie que son fils est paumé car au collège, il était en îlots ...ne faisait rien ... voilà voilà ...
- gauvain31Empereur
Olympias a écrit: En ce moment, remise des bulletins. Une mère d’élève...(et collègue dans un autre établissement) me confie que son fils est paumé car au collège, il était en îlots ...ne faisait rien ... voilà voilà ...
Oh ben moi au téléphone j'ai eu il y a un mois deux mères qui m'ont signifié la même chose : leur Kevin ne travaillait pas au collège et étaient surprises des notes correctes qu'ils avaient alors que le copies étaient très très clairsemées... Elles comprenaient très bien que leur Kevin ne sache pas rédiger, puisqu'ils n'ont jamais réellement rédigé selon leur dire.
J'ai cette année beaucoup de copies presque blanches en SVT de la part d'élèves qui n'essayent même pas d'écrire . Je commence même à me poser la question s'ils ont su rédiger un jour (il y a 10 ou 15 ans j'avais des copies presque blanches, mais à partir du mois de mars avril) . Le phénomène est apparu il y a 5 ans, et je trouve qu'il a tendance à s'amplifier
- scot69Modérateur
Olympias a écrit: En ce moment, remise des bulletins. Une mère d’élève...(et collègue dans un autre établissement) me confie que son fils est paumé car au collège, il était en îlots ...ne faisait rien ... voilà voilà ...
J'étais sûr qu'on finirait par en revenir un jour...!
- roxanneOracle
Mon IPR avec qui j'en ai parlé lors de mon RDV carrière m'a dit qu'il avait vu des choses très bien en îlots mais que c'était parfois de l'"ordre du gadget".
- celitianSage
Depuis quelques années, avec une collègue, les terminales travaillaient en autonomie avec plan de travail, îlots aussi, tout fonctionnait très bien.
Cette année impossible, ils sont trop faibles donc nous sommes passées à une pédagogie plus explicite car ils ne maîtrisent pas les bases, n'ont aucune autonomie.
Et lorsque j'entends mes élèves qui m'expliquent qu'ils étaient habitués à travailler en groupe, à l'oral, à faire comme cours des cartes mentales, je me dis que c'est logique, au collège je ne vois pas comment cela peut être efficace alors qu'ils ne maîtrisent pas les bases.
C'est certain que ces méthodes sont plus ludiques, que les élèves y adhèrent peut-être plus mais c'est une catastrophe au lycée.
Ce qui m'énerve le plus c'est que ce sont les élèves issus de rép qui ont le plus été confrontés à ces méthodes.
Cette année impossible, ils sont trop faibles donc nous sommes passées à une pédagogie plus explicite car ils ne maîtrisent pas les bases, n'ont aucune autonomie.
Et lorsque j'entends mes élèves qui m'expliquent qu'ils étaient habitués à travailler en groupe, à l'oral, à faire comme cours des cartes mentales, je me dis que c'est logique, au collège je ne vois pas comment cela peut être efficace alors qu'ils ne maîtrisent pas les bases.
C'est certain que ces méthodes sont plus ludiques, que les élèves y adhèrent peut-être plus mais c'est une catastrophe au lycée.
Ce qui m'énerve le plus c'est que ce sont les élèves issus de rép qui ont le plus été confrontés à ces méthodes.
- ElevenNeoprof expérimenté
Je n'aime pas faire cours en îlots mais c'est très à la mode dans les collèges REP et REP+, il y a toujours un ou souvent plusieurs collègues qui placent 3 ou 4 élèves ensemble.
Je remarque aussi que les élèves ont de plus en plus de mal à travailler sans l'aide de leur voisin.
Je remarque aussi que les élèves ont de plus en plus de mal à travailler sans l'aide de leur voisin.
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- Pourquoi 3,14159Expert
OK pour le travail en groupe quand c'est utile à tous. Mais au mieux il y en a un qui travaille et les autres qui regardent et au pire le meilleur est influencé par les nuls et écrit/dit n'importe quoi, et plonge à cause de ceux-ci. Mais à la fin les boulets ont retenu qu'en ne faisant rien on obtient quand même des notes honorables.Eleven a écrit:Je n'aime pas faire cours en îlots mais c'est très à la mode dans les collèges REP et REP+, il y a toujours un ou souvent plusieurs collègues qui placent 3 ou 4 élèves ensemble.
Je remarque aussi que les élèves ont de plus en plus de mal à travailler sans l'aide de leur voisin.
En LP les effectifs sont passés de 24 à 32 et le matériel a fondu comme neige au soleil. Donc nous sommes obligés de les faire travailler en groupe de 3 ou 4. Avec l'arrivée de cette génération la durée des TP a été décuplée alors qu'elle aurait dû mécaniquement diminuer… et à la fin ils ne retiennent rien.
En juillet à la distribution des relevés de notes du BP nous avons été surpris par les notes de l'épreuve écrite : 4 points de plus que les copies corrigées. Décidemment en vieillissant ma mémoire défaille, à moins que… Nooooooon, une erreur informatique !?
- Stanislas RNiveau 5
Lefteris a écrit:
Refus d'écrire, qui est une torture. Refus de lire. Des petites classes me demandent pourquoi je ne fais pas des polycopiés au lieud de noter un cours ! Leur rêve est là : passer une heure à bavarder sans rien faire (il faut les houspiller quand on fait des exercices : "mais m'sieur je réfléchis, je fais à l"'oral) , puis recevoir un polycopié. Le problème est que l'idéologie de la facilité a gagné toutes les strates. J'ai assisté à des discussions hallucinantes dans diverses réunions pédagos où, vu le problème des résultats, chacun y allait de ses inventions pour que les élèves puissent n'avoir rien à mémoriser, et "réussir" (c'est-à-dire avoir de bonnes notes) quelle genre d'évaluation on pouvait donner, quelles aides (le sempiternel écran bien entendu, puisqu'"on trouve tout sur Internet"...) . Même chose il y a quelques temps à l'Espé où j'avais assité à une réunion : "on n'explique pas un texte" "on les aide à exprimer leur ressenti(sic) mais sans trop écrire, ce ne sont pas des copistes (re-sic) ".
Quand on me demande que faire pour améliorer la situation, je réponds "il faut lire" et pas seulement dans le cadre professionnel.
Mais bon déjà que je souris quand on me dit lire un livre par semaine. Lire suppose de la curiosité et pas seulement pour les dernières aventures d'une starlette de la télé-réalité. Et la curiosité ne s'apprend pas (problème de l’œuf et de la poule). Elle peut se transmettre à la limite,
si la lecture est une activité quotidienne chez vos parents, vos grands-parents, il y a de bonnes chances pour que vous soyez un fervent lecteur. Après chacun ses goûts (j'ai rencontré Tolkien il y a trente ans et je n'ai jamais pu en lire que quelques pages). Un bon lecteur aura beaucoup moins de mal à s'approprier un corpus plus ou moins important.
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