Inspecté mardi en français.

trint a écrit:Je ne sais pas pourquoi je ne fais pas de progression en grammaire mais j'essaie d'avoir quand même une cohérence.

Les conseils de Véronique sur ce point sont excellents.


Enseigner un système de façon aléatoire et éventuellement décousue ne peut guère profiter aux élèves. Si cela t'intéresse, je peux te retrouver quelques fils sur le sujet des progressions grammaticales. Car nous sommes professeurs de français, non professeurs de littérature avec saupoudrage de grammaire.

Ca risque d'être très long oui comme travail... C'est ce qui me fait peur. (sachant que la séance est commencée la veille)
Je n'ai jamais fait ça cette année, mais je me dis que les élèves pourraient s'intéresser à la séance et c'est ce que je souhaite. S'ils font tous quelque chose la mission est déjà à moitié remplie.
Je pense faire intervenir des protagonistes et des témoins pendant le procès : la soeur de Valjean ? un gardien de bagne ? le boulanger ? Valjean ? 2 avocats ? 1 juge qui distribue la parole ? (ce n'est pas encore très clair dans ma tête).

Mais oui je veux bien des conseils en grammaire, parce que c'est le bien le bazar de mon côté, merci.

Je viens de t'envoyer un MP.

Si, au moins, l'inspection a servi à ça, c'est très bien ! Comme le dit V. Marchais, ne vois pas dans nos remarques des jugements. Nous aussi avons modifié nos pratiques sur ce point. J'espère que mes élèves seront moins perdus que ceux qui ont subi les retombées des fantasmes de professeurs de linguistique partisans de la "découverte" des questions de grammaire dans un texte par les élèves eux-mêmes.

Pour le procès, j'avais fait avocat de la défense vs accusation. Ils avaient travaillé en binôme et je tenais le rôle du juge qui recadrait les débats. Ca nous avait pris une heure trente en classe de préparation (vocabulaire, recherches d'arguments en commun, d'exemples, rédaction à deux) avec le travail à finir à la maison. Puis passage à l'oral (une heure encore).
Les autres élèves étaient les jurés.

trint a écrit:Ca risque d'être très long oui comme travail... Je pense faire intervenir des protagonistes et des témoins pendant le procès : la soeur de Valjean ? un gardien de bagne ? le boulanger ? Valjean ? 2 avocats ? 1 juge qui distribue la parole ? (ce n'est pas encore très clair dans ma tête).

Long, sûrement, mais il me semble avoir vu que tu as 2 heures, non ? J'adhère totalement à l'idée des témoignages pour diversifier les prises de parole et les travaux d'écriture.

je tenais le rôle du juge qui recadrait les débats.

Autrement dit du président qui préside, distribue la parole et recadre, armé d'une sonnette.

Je pense aussi que si tu veux que ton "procès" soit réussi, il faut que tu passes d'abord du temps sur la recherche d'arguments.
Bon courage.

Merci ! Alors voici où j'en suis de ma séquence :

Séquence 3 : Lire les misérables.

Problématique : Comment Victor Hugo, à travers l'évolution du personnage de Jean Valjean, propose-t-il une vision de la société ?
Quelle vision de la société du XIXeme siècle, Hugo propose-t-il à travers l'évolution du personnage de Jean Valjean ?


Séance 1 : Qui est Victor Hugo ? (2h)
Etude de l'image : questionnaire à partir de Secrets d'Histoire « La face cachée de Victor Hugo ».

Séance 2 : Une arrivée inattendue. (1h)
Définir le portrait physique.

Séance 3 : Le vol du pain. (1h)
Lecture : réaliser la carte d'identité de Jean Valjean / son portrait moral.

Séance 4 : Jean Valjean jugé coupable. (3h)
Lecture – Ecriture – Oral : jouer le procès de Jean Valjean.

Séance 5 : Le portrait de Monsieur Madeleine. (1h)

Séance 6 : Deux rencontres déterminantes. (1h)
Lecture – Ecriture : Travail sur des planches de manga et de BD des misérables.
Comprendre la dualité qui anime Valjean avant sa rédemption.

Séance 7 : Qu'est-ce qu'un misérable ? (1h)
Vocabulaire, autour du terme « misérable ».

Séance 8 : Portraits de « misérables ». (2h)
Lecture – écriture – oral : travail en binôme à partir d'un extrait, réaliser un exposé pour présenter le personnage. Fiche d'identité à remplir par l'auditoire.

Séance 9 : Le procès de Champmathieu. (2h)
Lecture – écriture : Réaliser un article de journal sur le déroulement du procès.

Séance 10 : Epargné par un « sublime misérable ». (1h)
Etude du portrait de Valjean à travers le point de vue de Javert, poussé au suicide.

Séance 11 : Le parcours de Valjean au fil du temps. (2h)
TICE Réaliser une frise chronologique du parcours de Valjean associé aux événements historiques sur www.frisechronos.fr et tracer son parcours sur une carte de France.

Séance 12 : Bilan. (1h)
Revenons sur l'avant propos du roman, le discours sur la misère de Hugo. et les différentes séances, les exposés, l'évolution du personnage de Valjean… Répondons à notre question de départ.

Séance 13 : La liberté guidant le peuple de Géricault. (1h)
Histoire des arts : une œuvre emblématique.

Evaluation finale : Questions sur le parcours de Valjean, le cours, justifier le titre OU La mort mythique d'un misérable (étude de texte) OU Rédiger deux petits portraits de Valjean à partir de deux images (Valjean et Madeleine) et dire comment ce personnage a évolué.

Séances de langue :
- le nom et ses expansions.
- les accords dans le groupe nominal.
- les paroles rapportées : discours direct (renforcement) et indirect.
- les temps composés de l'indicatif.
- certaines figures de style (renforcement) : anaphore, accumulation, hyperbole, métaphore, comparaison, personnification.

Séance de correction du devoir commun des 4e en vue des exposés de la séance 8 (portrait de Madame Thénardier)

Séance 4 : Jean Valjean jugé coupable : première partie. (1h)

Objectif : comprendre la « faute » de Jean Valjean.

Jean Valjean a été condamné, pour avoir volé un pain alors qu'il était au chômage avec trois enfants, à cinq ans de bagne, portés à dix-neuf ans après des tentatives d'évasion. Il repense à son sort, et le narrateur commente: « Il faut bien que la société regarde ces choses puisque c'est elle qui les fait... C'était, nous l'avons dit un ignorant, mais ce n'était pas un imbécile... Sous l'ardent soleil du bagne, sur le lit de planches des forçats, il se replia en sa conscience et réfléchit.»

Il se constitua tribunal.
Il commença par se juger lui-même.
Il reconnut qu'il n'était pas un innocent injustement puni. Il s'avoua qu'il avait commis une action extrême et blâmable; qu'on ne lui eût peut-être pas refusé ce pain s'il l'avait demandé; que dans tous les cas il eût mieux valu l'attendre, soit de la pitié, soit du travail; que ce n'est pas tout à fait une raison sans réplique de dire: peut-on attendre quand on a faim? Que d'abord il est très rare qu'on meure littéralement de faim; ensuite que, malheureusement ou heureusement, l'homme est ainsi fait qu'il peut souffrir longtemps et beaucoup, moralement et physiquement, sans mourir; qu'il fallait donc de la patience; que cela eût mieux valu même pour ces pauvres petits enfants; que c'était un acte de folie, à lui, malheureux homme chétif, de prendre violemment au collet la société tout entière et de se figurer qu'on sort de la misère par le vol; que c'était, dans tous les cas, une mauvaise porte pour sortir de la misère que celle par où l'on entre dans l'infamie; enfin qu'il avait eu tort.
Puis il se demanda:
S'il était le seul qui avait eu tort dans sa fatale histoire? Si d'abord ce n'était pas une chose grave qu'il eût, lui travailleur, manqué de travail, lui laborieux, manqué de pain. Si, ensuite, la faute commise et avouée, le châtiment n'avait pas été féroce et outré. S'il n'y avait pas plus d'abus de la part de la loi dans la peine qu'il n'y avait eu d'abus de la part du coupable dans la faute. S'il n'y avait pas excès de poids dans un des plateaux de la balance, celui où est l'expiation. Si la surcharge de la peine n'était point l'effacement du délit, et n'arrivait pas à ce résultat: de retourner la situation, de remplacer la faute du délinquant par la faute de la répression, de faire du coupable la victime et du débiteur le créancier, et de mettre définitivement le droit du côté de celui-là même qui l'avait violé. Si cette peine, compliquée des aggravations successives pour les tentatives d'évasion, ne finissait pas par être une sorte d'attentat du plus fort sur le plus faible, un crime de la société sur l'individu, un crime qui recommençait tous les jours, un crime qui durait dix-neuf ans.
Il se demanda si la société humaine pouvait avoir le droit de faire également subir à ses membres, dans un cas son imprévoyance déraisonnable, et dans l'autre cas sa prévoyance impitoyable, et de saisir à jamais un pauvre homme entre un défaut et un excès, défaut de travail, excès de châtiment. S'il n'était pas exorbitant que la société traitât ainsi précisément ses membres les plus mal dotés dans la répartition de biens que fait le hasard, et par conséquent les plus dignes de ménagements.
Ces questions faites et résolues, il jugea la société et la condamna.
Il la condamna à sa haine.

Déroulement :
- Rappel sur ce qui a été fait avant les vacances : Valjean a volé un morceau de pain.
- Lecture du texte.
- Que dire de ce texte ? Quel point de vue ? Comment s'articule-t-il ? Qu'apprend-on sur le personnage ? Portrait moral. Quel champ lexical domine ? (justice).
- Valjean se fait lui-même son procès : comment le voit-on ?
- Relevez les arguments pour l'accusation et ceux de la défense.
- Est-ce un procès juste ? (mettons le en scène...)

Séance 4 : Jean Valjean jugé coupable : deuxième partie. (2h)

Objectif : comprendre la condamnation de Valjean.

Par équipes de 4 élèves réaliser la défense ou l'accusation de Valjean :
- 3 groupes : l'accusation : victime, avocat ? Témoin ? Policier ? Proche de la victime ?
- 3 groupes : la défense : le prévenu, avocat ? Proche ? Témoin? Policier ?

Déroulement :
1) les règles d'une cour correctionnelle.
2) quels arguments ? Chaque groupe réfléchit aux arguments pour et contre la condamnation (on revient sur le texte de la première partie puis ajout d'arguments)
2) la distribution des rôles (différenciation selon les rôles principaux ou secondaires + comment mettre en scène les arguments pour les rendre convaincants?)
3) écriture.
4) jeu des scènes.

BILAN : Que pouvez-vous dire de ces procès ?
Le but est de les amener à voir la condamnation de la société par Hugo à travers le point de vue de Valjean.

Si je comprends bien, ta séance inspectée sera l'ET. Dans ce cas peut-être pourrais-tu faire chercher la veille (demain soir en travail à la maison) les mots de vocabulaire qui peuvent les gêner : infamie, expiation, créancier, prévoyance... ? C'est un texte superbe mais compliqué. Très représentatif du grand style hugolien, l'accumulation d'effets peut perturber des lecteurs de 4ème. J'aurais envie de leur demander de relever de façon intuitive des "formules", des tournures qui leur semblent particulièrement travaillées. On pourrait réutiliser ce travail ultérieurement dans la séance "figure de style". Bon courage mais tu sembles maîtriser la situation !

Merci beaucoup ! Non je ne fais pas l'étude de texte en inspection. Je fais le procès.

J'ai préparé :
- Un diaporama sur le fonctionnement de Valjean procès en correctionnel : définition, composition et rôle de chacun dans une très courte vidéo du ministère de la justice, un schéma du tribunal, un schéma adapté au procès de Valjean selon "mes règles" et la composition des groupes de l'accusation et de la défense (accusation : 1 victime, 2 témoins / proches / policiers, 1 procureur demandant la condamnation de Valjean VS la défense : 1 prévenu, 1 avocat, 2 témoins / proches / policiers = ça 2 fois 4 élèves = donc 3 procès en tout car j'ai 24 élèves. Je fais le juge à tous les procès)
- Une fiche par groupe pour définir les personnages et le rôle de chacun.
- Une fiche individuelle par rôle : procureur, avocat de la défense, prévenu, victime, témoins de l'accusation, témoins de la défense. (chaque fiche ne demande pas le même niveau : le procureur et l'avocat de la défense doivent être de plutôt bons élèves car ils doivent argumenter. La victime et le prévenu doivent résumer les faits en s'appuyant sur l'extrait du vol du pain vu en séance 3 avant les vacances et jouer sur les sentiments du juge s'ils y arrivent. Les témoins peuvent produire des productions très variées, c'est pourquoi il est mieux que les élèves en difficultés aient ces rôles).
- Les élèves rédigent ensuite le texte qu'ils prononceront sur une feuille.
- je ferai donc les groupes à l'avance en attribuant le rôle du procureur pour l'accusation et l'avocat pour la défense : ce seront les "meilleurs" élèves.
- L'évaluation sera collective (cohérence au sein du groupe, respect de l'oeuvre) et individuelle (respect du rôle et qualité de la production).

Le bilan : il se fera en reprenant les rôles de chaque personnage afin de les qualifier. Que dire de la condamnation de Valjean ? Que dire de ce boulanger ? Que du procureur qui représente la société et qui condamne Valjean à 5 ans de prison pour ce vol ?
Où se situe Hugo dans tout cela ? (reprise du texte de la veille ou Valjean condamne fermement la société).... Et si Victor Hugo donnait son point de vue à travers les pensées de Valjean.

Ca me semble bien tenir la route. Par contre, je ne pense pas que ça tiendra une heure...
Attention aussi au texte rédigé lu. Si ton inspecteur est pointilleux, il peut te faire remarquer que ce n'est pas de l'oral mais simplement de l'écrit oralisé. La prestation sera plus intéressante si les élèves regardent le moins possible leurs notes.

Moi non plus, je n'y crois pas en une heure. Est-ce indispensable, la vidéo sur la correctionnelle, le schéma... ? Tu veux leur apprendre quoi, avec ça ? Tu leur fais un cours d'instruction civique sur la justice et les différentes cours ? Franchement, je zapperais cette partie, chronophage, et peu en rapport avec tes objectifs. Les élèves ont une représentation de ce qu'est un procès, et même si celle-ci est floue voire fausse, cela suffit pour ce que tu veux faire. Je fais régulièrement le procès de Renart en classe et les élèves n'ont jamais eu besoin de cela pour comprendre les rôles de témoin, avocat de la défense, accusation... Le but, c'est qu'ils argumentent à l'oral en se servant de leur connaissance de l'histoire. Ne t'égare pas.
Par ailleurs, comme Ernya, je pense qu'il n'est pas nécessaire de faire rédiger un texte abouti aux élèves avant de les lancer à l'oral. 1°) Tu n'auras pas le temps (encore moins si tu as passé ne serait-ce qu'un quart d'heure sur tes histoires de tribunal) : le temps que les élèves rédigent quelque chose d'abouti, prêt à être lu, l'heure sera finie (en tout cas, avec les miens, ce serait le cas) ; 2°) Ce ne sera plus vraiment de l'oral. Je me contenterais de faire noter des idées, des arguments non développés, pour avoir du temps pour l'oral.

Merci pour vos remarques : Je ne pensais pas faire ce procès en 1h mais 2h. Est-ce si grave si je ne termine pas la séance pendant l'inspection ?

Je vais enlever la petite vidéo du diaporama je pense. Mais je vais le garder car il a le mérite d'être clair et de bien montrer l'organisation du "jeu".

J'aime beaucoup ton idée d'adapter les rôles au niveau des différents élèves. Ce que tu proposes semble bien opérationnel. D'accord aussi avec ce qui a été dit sur l'articulation écriture/oral. Pourquoi ne pas inverser, expression orale d'abord (le procès) puis écriture plus élaborée dans un second temps ?

Ah oui c'est une très bonne idée, merci. A faire chez soi pour la 2e heure prévue le lendemain. Donc, ça revient à :
- diaporama pour expliquer le jeu (5 minutes)
- travail par groupes : qui dans le procès. Rôle de chacun. Rôle des témoins. (respect du texte) (10 minutes)
- travail individuel devant respecter (respect du texte et du travail de groupe) (15-20 minutes)
- Chaque groupe passe à l'oral et chaque personnage passe à la barre quand le juge (moi) l'appelle. (Ca fait 15-20 minutes = 3 procès de 5 minutes à peu près)

TAF : rédiger son intervention ou son témoignage de manière plus élaborée.

Lecture de certaines productions et bilan à la séance suivante.

Ca paraît jouable ?

Oui, c'est une bonne idée que t'a donnée Aurevilly.

Jouable. Petit problème (mais tu as dû y penser) : bouger les tables sans déconcentrer tout ce beau monde. On peut les mettre en groupes dès le début, avant le diaporama.

Oui bien entendu ils seront déjà placés par ilots dès l'entrée en classe. J'essaierai d'emprunter des chaises dans les salles voisines pour organiser un "coin tribunal" face au bureau également avant la séance. J'ai la chance d'avoir une heure de libre avant la séance.

C'est encore mieux de faire oral puis écriture, en effet. Eventuellement dans la 2e partie, à partir des productions des élèves, tu peux commencer à travailler l'organisation du discours en voyant les connecteurs logiques et faire un petit bilan sur comment bien argumenter pour convaincre/persuader. Le top serait de pouvoir faire le lien avec ta séance 9.

Je pense que tu es bien paré pour mardi, ça devrait bien se passer. Vis tecum sit !

Je mets un numéro pas îlot (de 1 à 6), je donne le numéro à chaque élève dès demain en fin d'heure en demandant très chaleureusement de ne pas l'oublier pour le lendemain. Comme ça l'entrée en classe n'est pas catastrophique. Mais je projetterai un plan au tableau pour rappel si besoin pour ceux dont la mémoire s'avère inquiétante.

Bon courage pour demain!

Bon courage, Trint.