Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
- scot69Modérateur
Je suis du genre à piocher les idées à droite et à gauche, que ce soit dans des méthodes classiques ou des innovations. Je marche un peu au feeling, comme je "sens" le truc. Si ça fonctionne, j'exploite, sinon, je tente autre chose. Je ne vais pas rejeter un truc parce que c'est une nouveauté, ni considérer que la vieille méthode (l'approche grammaticale pour nous) est exceptionnelle. Mais une chose est indispensable: je dois absolument être à l'aise avec mon approche, sinon ça ne fonctionne pas. Et c'est pour ça que je tiens vraiment à ma liberté pédagogique. Une de mes collègues d'une matière pro est à fond dans les sciences de l'éduc et ça marche très bien, mon autre collègue de la même matière n'en retient que l'aspect baratin et semble avoir bien plus de mal. J'ai aussi une collègue qui enseigne le français comme dans les années 70 et elle obtient d'excellents résultats aussi.
Non vraiment, je pense que c'est à chacun de voir quelle approche est le plus en adéquation avec sa personnalité. S'il le maîtrise, les gamins le ressentent et ça fonctionne quand même mieux.
Concrètement, en LV, je n'ai jamais vraiment adhéré à leurs histoires de CECRL, d'approche socio-constructiviste, de tâche finale, d'anti-grammaire... et pourtant je trouve dans tout cela quelques idées de temps en temps. J'arrive à obtenir des résultats potables (pour un LP difficile) et ça m'agace qu'on vienne m'imposer ma façon de faire de façon aussi dictatoriale alors que certaines méthodes se sont avérées très efficaces.
Non vraiment, je pense que c'est à chacun de voir quelle approche est le plus en adéquation avec sa personnalité. S'il le maîtrise, les gamins le ressentent et ça fonctionne quand même mieux.
Concrètement, en LV, je n'ai jamais vraiment adhéré à leurs histoires de CECRL, d'approche socio-constructiviste, de tâche finale, d'anti-grammaire... et pourtant je trouve dans tout cela quelques idées de temps en temps. J'arrive à obtenir des résultats potables (pour un LP difficile) et ça m'agace qu'on vienne m'imposer ma façon de faire de façon aussi dictatoriale alors que certaines méthodes se sont avérées très efficaces.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Je suis de l'avis de scot69. On oublie trop la personne. On parle de pédagogie différenciée, nous sommes inspectés par des gens qui demandent à voir notre fichier d'intentions pédagogiques orientées "compétences" et un tableau de suivi de ces compétences par élève. Et si lors de l'inspection on tombe sur une fiche "élève" ou figure une "compétence non acquise", on nous demande ce que l'on a mis en place pour cet élève...le contour est assez rigide, non ? Et si la pédagogie différenciée, c'était une pédagogie différente selon la personne qui enseigne ? Et si les enseignants étaient des personnes ?
- ChocolatGuide spirituel
DesolationRow a écrit:Voir Lussault, Meirieu et Lelièvre mécontents simultanément, ça ne peut pas être complètement mauvais signe, non ?
:lol:
Certes.
Ceci étant dit, je n'ai pas très envie que les querelles de "camps adverses" finissent par flinguer la liberté pédagogique, dernier rempart contre les dérives idéologiques des uns et des autres...
_________________
- chmarmottineGuide spirituel
La liberté pédagogique a quand même été piétinée, en tout cas en maths. On a quand régulièrement des consignes (directives ?) des IPR.
Je me souviens quand est venue la "mode" des activités d'introduction et des situations contextualisées, sous prétexte d'accrocher les élèves en difficulté. J'ai test, parce qu'on nous demandait de faire comme ça. J'ai vite renoncé. Mis à part pour quelques notions, dans la plus part des cas, ça noie les élèves en difficulté.
Donc, effectivement, la liberté pédagogique est essentielle ... quand elle n'est pas téléguidée d'une façon ou d'une autre. Et ce sont bien les "pédagogistes" qui ont soufflé ces idées folles aux IPR.
Je me souviens quand est venue la "mode" des activités d'introduction et des situations contextualisées, sous prétexte d'accrocher les élèves en difficulté. J'ai test, parce qu'on nous demandait de faire comme ça. J'ai vite renoncé. Mis à part pour quelques notions, dans la plus part des cas, ça noie les élèves en difficulté.
Donc, effectivement, la liberté pédagogique est essentielle ... quand elle n'est pas téléguidée d'une façon ou d'une autre. Et ce sont bien les "pédagogistes" qui ont soufflé ces idées folles aux IPR.
- KimberliteExpert
Non non. Nous sommes nombreux à apprécier des intervenants comme Elyas, qui sait toujours expliquer avec beaucoup de pédagogie (de la vraie) la façon dont il travaille.Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
On peut rejeter des trucs ressemblant en tout point à de la pseudo-science et apprécier des personnes de terrain qui parlent de choses qu'ils connaissent et essayent réellement d'innover (mais sont aussi capables de reconnaître ce qui fonctionne de ce qui ne fonctionne pas).
_________________
- Spoiler:
- BalthazaardVénérable
celinesud a écrit:La liberté pédagogique a quand même été piétinée, en tout cas en maths. On a quand régulièrement des consignes (directives ?) des IPR.
Je me souviens quand est venue la "mode" des activités d'introduction et des situations contextualisées, sous prétexte d'accrocher les élèves en difficulté. J'ai test, parce qu'on nous demandait de faire comme ça. J'ai vite renoncé. Mis à part pour quelques notions, dans la plus part des cas, ca noie les élèves en difficulté.
Donc, effectivement, la liberté pédagogique est essentielle ... quand elle n'est pas téléguidée d'une façon ou d'une autre. Et ce sont bien les "pédagogistes" qui ont soufflé ces idées folles aux IPR.
Ce serait un moindre mal, cela noie aussi les autres. Ceux qui ont un tant soit peu une tête bien faite et qui ont ordonné les choses entre hypothèses et conclusions ne savent plus où l'on veut en venir et, entre éléments admis ou implicites, font les activités proposées pour faire plaisir au prof mais restent incapables de réutiliser les résultats dans un contexte différent.
- JPhMMDemi-dieu
Pédagogie différenciée n’est pas différenciation pédagogique.Graisse-Boulons a écrit:Je suis de l'avis de scot69. On oublie trop la personne. On parle de pédagogie différenciée, nous sommes inspectés par des gens qui demandent à voir notre fichier d'intentions pédagogiques orientées "compétences" et un tableau de suivi de ces compétences par élève. Et si lors de l'inspection on tombe sur une fiche "élève" ou figure une "compétence non acquise", on nous demande ce que l'on a mis en place pour cet élève...le contour est assez rigide, non ? Et si la pédagogie différenciée, c'était une pédagogie différente selon la personne qui enseigne ? Et si les enseignants étaient des personnes ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User9242Niveau 5
Bonjour.
Bien à vous.
Nous ne demandons qu'à être convaincus, par de vrais arguments et non par des arguments spécieux, que cette trouvaille n'a pas été inventée pour justifier la fin du redoublement (ou la difficulté de le mettre en place), le collège unique et la grande hétérogénéité des niveaux qui en découle.
Au lieu de nous la servir souvent sous l'étoffe de la pierre philosophale qui va révolutionner l'enseignement en transformant le "vil métal" de l'élève en difficulté en "métal précieux" de l'élève en réussite, on ferait mieux d'avoir un élan d'honnêteté intellectuelle pour reconnaître qu'il s'agit simplement d'une pauvre pédagogie pour une pédagogie du "pauvre" (cognitivement, intellectuellement, culturellement…).
Au lieu de nous la servir souvent sous l'étoffe de la pierre philosophale qui va révolutionner l'enseignement en transformant le "vil métal" de l'élève en difficulté en "métal précieux" de l'élève en réussite, on ferait mieux d'avoir un élan d'honnêteté intellectuelle pour reconnaître qu'il s'agit simplement d'une pauvre pédagogie pour une pédagogie du "pauvre" (cognitivement, intellectuellement, culturellement…).
Bien à vous.
- AiônNiveau 8
Bonjour,
En philo on a la chance d'avoir (encore) la liberté de penser de façon singulière devant et avec les élèves. Néanmoins avec le bac au bout d'un an de cours un certain pragmatisme méthodologique s'impose évidemment. Le combat pour la liberté pédagogique en général est crucial dans toutes les disciplines. Sans la liberté pédagogique il y a des chances que le professeur en vienne à ne pas croire en la méthode qu'il emploie. Or il est très peu probable qu'un professeur qui ne croie pas vraiment à ce qu'il fait puisse être efficace. Faire travailler les élèves suppose de mobiliser un désir de connaissance et de reconnaissance. Il y a du lien humain. Ce n'est pas compatible avec la position de robot serviteur du manuel ou des sacro-saintes instructions. Heureusement qu'il y a des collègues pour résister à une standardisation et un conformisme dont le seul mérite est de nous garantir qu'aucun prof ne sera bon.
En philo on a la chance d'avoir (encore) la liberté de penser de façon singulière devant et avec les élèves. Néanmoins avec le bac au bout d'un an de cours un certain pragmatisme méthodologique s'impose évidemment. Le combat pour la liberté pédagogique en général est crucial dans toutes les disciplines. Sans la liberté pédagogique il y a des chances que le professeur en vienne à ne pas croire en la méthode qu'il emploie. Or il est très peu probable qu'un professeur qui ne croie pas vraiment à ce qu'il fait puisse être efficace. Faire travailler les élèves suppose de mobiliser un désir de connaissance et de reconnaissance. Il y a du lien humain. Ce n'est pas compatible avec la position de robot serviteur du manuel ou des sacro-saintes instructions. Heureusement qu'il y a des collègues pour résister à une standardisation et un conformisme dont le seul mérite est de nous garantir qu'aucun prof ne sera bon.
- scot69Modérateur
Aiôn a écrit:Bonjour,
En philo on a la chance d'avoir (encore) la liberté de penser de façon singulière devant et avec les élèves. Néanmoins avec le bac au bout d'un an de cours un certain pragmatisme méthodologique s'impose évidemment. Le combat pour la liberté pédagogique en général est crucial dans toutes les disciplines. Sans la liberté pédagogique il y a des chances que le professeur en vienne à ne pas croire en la méthode qu'il emploie. Or il est très peu probable qu'un professeur qui ne croie pas vraiment à ce qu'il fait puisse être efficace. Faire travailler les élèves suppose de mobiliser un désir de connaissance et de reconnaissance. Il y a du lien humain. Ce n'est pas compatible avec la position de robot serviteur du manuel ou des sacro-saintes instructions. Heureusement qu'il y a des collègues pour résister à une standardisation et un conformisme dont le seul mérite est de nous garantir qu'aucun prof ne sera bon.
Très joliment dit.
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum