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- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
On peut voir ça comme ça. Pédagos = intellos innovants vs réacs = mauvais élèves moqueurs.
On peut aussi essayer de nuancer, de faire le tri entre les innovations qui seraient des progrès et les autres. Mais pour cela, il faut avoir du temps à perdre.
- Badiste75Habitué du forum
Il faut surtout arrêter les conneries. Je n’ai rien contre l’innovation au contraire mais ça doit être réfléchi. Faire des cartes avec des identités remarquables pour soit disant remotiver et remobiliser... Alors que les identités remarquables se travaillent à l’écrit. Soyons sérieux deux minutes, si on avait le temps de le faire avec nos programmes démentiels face à la lenteur et aux lacunes de nos élèves ça se saurait. « En plus » ça pourrait avoir son intérêt, sauf que c’est présenté « à la place de » puisqu’on a clairement pas le temps. Du coup, il manque une étape. C’est exactement le même problème avec les courbes des fonctions à la calculatrice ou les représentations statistiques sur tableur. Ça vient une fois que la phase d’apprentissage chiante à la main est passée! On a tendance à oublier que pour comprendre quelque chose correctement et mettre vraiment en valeur des compétences il faut maîtriser les fondamentaux. Et ce n’est pas être réac, juste lucide. Je peux passer la moitié de l’année à faire du ludique, sauf que la moitié du programme ne sera pas traitée : une catastrophe pour l’année suivante, pour le prof comme pour les élèves. Donc oui parfois les vieilles méthodes chiantes qui vont droit au but sont plus efficaces. Vu l’horaire et la taille des programmes, il faut améliorer la productivité et c’est pas avec de la perte de temps inutile qu’on y parvient.
- archebocEsprit éclairé
Emeraldia a écrit:Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
En l'espèce, nous avons des scientifiques qui développent un discours assez précis, qui mettent en oeuvre des expériences serrées, qui commencent à valider leurs prédictions.
Bref, des scientifiques.
En face de ces scientifiques, nous avons des gens qui en usurpent le titre, qui entretiennent depuis un demi-siècle un discours sur l'école déconnecté des réalités, qui ont acquis par la bureaucratie un pouvoir qui leur a permis d'imposer des pratiques fumeuses sur des millions d'enfants sans échantillon témoin.
En bien ou en mal, les premiers sont en train de changer les points de vue sur l'école.
Les seconds essayent de freiner le mouvement, de revenir à l'âge d'or qui les a vu distribuer honneurs et prébendes, et ne veulent pas voir dévoiler leur anti-intellectualisme, leur incompétence et leur charlatanisme.
Emeraldia a écrit:Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
Et si désormais les pédagos étaient les réactionnaires ?
- RabelaisVénérable
Ah, mais on ne parle pas de varier les cours et d'essayer d'influer sur la motivation et de s'adapter à notre public.Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
On ne parle plus non plus de donner des fesses et des coups de baguettes et de monter sur une estrade pour dispenser notre savoir pendant que les gamins attendent bouche ouverte.
On parle de CETTE caricature de nous que donnent les pédagos chercheurs en science de l'éducation depuis des années pendant qu'ils essaient de nous imposer leur vision de l'enseignement qui n'est d'ailleurs plus un enseignement puisqu'en Lettres, par exemple, plus de cours de grammaire, plus de savoirs mais des competences que devraient trouver seuls les eleves par l'opération de je-ne-sais-qui.
Et dès qu'on émet un semblant de critique, on nous renvoie à ces pratiques de un autre âge, alors que nous avons évolué et que nous savons faire la-part des choses entre ce qui fonctionne..ou pas.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- chmarmottineGuide spirituel
Finalement, je suis bien contente d'avoir choisi ce titre.
Évidemment quand j'évoque les "pédagos", je ne pense pas aux collègues qui essaient de temps en temps des choses auprès de leurs élèves, mais à ceux qui nous font croire que telle ou telle "méthode" soit-disant "novatrice" est mieux pour l'élève et érige cela en doctrine "anti-méthodes classiques". Avec 20 ans de métier, je pense avoir testé beaucoup de choses et en être revenue ... On voit ce que donne l'anti-exercices techniques en maths.
Évidemment quand j'évoque les "pédagos", je ne pense pas aux collègues qui essaient de temps en temps des choses auprès de leurs élèves, mais à ceux qui nous font croire que telle ou telle "méthode" soit-disant "novatrice" est mieux pour l'élève et érige cela en doctrine "anti-méthodes classiques". Avec 20 ans de métier, je pense avoir testé beaucoup de choses et en être revenue ... On voit ce que donne l'anti-exercices techniques en maths.
- RabelaisVénérable
Et ce qu'apporte la fin des exercices de stabilisation en grammaire.
Hop, un tour de bocal et comme les poissons rouges, tout est oublié.
Alors que franchement, les découvertes du fonctionnement de la mémoire à court terme et des conditions de son passage dans la mémoire à long terme sont anciennes...
Mais non.
On a détruit les possibilités de mémorisation stable du premier coup et introduit pour pallier le constat de lacunes provoquées la notion de Curriculaire , histoire de ne surtout pas revenir en arrière vers ce qui fonctionnait.
Je crois que c'est ça qui me fatigue, cette impossibilité de revenir à ce qui fonctionne parce que ce n'est pas " nouveau" et ne pas reconnaître ses erreurs ... Et inventer 10000 concepts pour masquer cela.
La nouveauté n'est PAS le mal, mais les formules anciennes non plus, il faut juste accepter de s'être trompé.
Hop, un tour de bocal et comme les poissons rouges, tout est oublié.
Alors que franchement, les découvertes du fonctionnement de la mémoire à court terme et des conditions de son passage dans la mémoire à long terme sont anciennes...
Mais non.
On a détruit les possibilités de mémorisation stable du premier coup et introduit pour pallier le constat de lacunes provoquées la notion de Curriculaire , histoire de ne surtout pas revenir en arrière vers ce qui fonctionnait.
Je crois que c'est ça qui me fatigue, cette impossibilité de revenir à ce qui fonctionne parce que ce n'est pas " nouveau" et ne pas reconnaître ses erreurs ... Et inventer 10000 concepts pour masquer cela.
La nouveauté n'est PAS le mal, mais les formules anciennes non plus, il faut juste accepter de s'être trompé.
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- OrlandaFidèle du forum
Vous n'en avez pas assez, vous, du verbe "innover" employé à tort et à travers partout, et dans tous les domaines?
Au XIXe siècle, on croyait au progrès, comme M. Homais. Maintenant on croit en l'innovation.
En matière de pédagogie, je le trouve de mauvais goût.
Au XIXe siècle, on croyait au progrès, comme M. Homais. Maintenant on croit en l'innovation.
En matière de pédagogie, je le trouve de mauvais goût.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- InvitéInvité
En ces temps d'économies, tout ces déchargés bidon ont sûrement peur de retourner devant des classes. Je suis pessimiste mais je pense que l'EN est foutue et que pour avoir un bon enseignement qui a fait ses preuves, il faudra payer, cher.
- Isis39Enchanteur
corailc a écrit:En ces temps d'économies, tout ces déchargés bidon ont sûrement peur de retourner devant des classes. Je suis pessimiste mais je pense que l'EN est foutue et que pour avoir un bon enseignement qui a fait ses preuves, il faudra payer, cher.
De qui parles-tu ?
- frdmNiveau 10
Isis39 a écrit:corailc a écrit:En ces temps d'économies, tout ces déchargés bidon ont sûrement peur de retourner devant des classes. Je suis pessimiste mais je pense que l'EN est foutue et que pour avoir un bon enseignement qui a fait ses preuves, il faudra payer, cher.
De qui parles-tu ?
Il en faut pas se sentir visée
- wilfried12Habitué du forum
Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
Ah les non pedago sont donc les mauvais élèves.
- celitianSage
Ce que tu dis sur la mémorisation me fait penser aux 3 séances d'AP proposées sur le site Sciences CognitivesRabelais a écrit:Et ce qu'apporte la fin des exercices de stabilisation en grammaire.
Hop, un tour de bocal et comme les poissons rouges, tout est oublié.
Alors que franchement, les découvertes du fonctionnement de la mémoire à court terme et des conditions de son passage dans la mémoire à long terme sont anciennes...
Mais non.
On a détruit les possibilités de mémorisation stable du premier coup et introduit pour pallier le constat de lacunes provoquées la notion de Curriculaire , histoire de ne surtout pas revenir en arrière vers ce qui fonctionnait.
Je crois que c'est ça qui me fatigue, cette impossibilité de revenir à ce qui fonctionne parce que ce n'est pas " nouveau" et ne pas reconnaître ses erreurs ... Et inventer 10000 concepts pour masquer cela.
La nouveauté n'est PAS le mal, mais les formules anciennes non plus, il faut juste accepter de s'être trompé.
http://sciences-cognitives.fr/apprendre-a-apprendre-3-seances-dap/, je trouve qu'il y a beaucoup de conseils pleins de bon sens.
- JPhMMDemi-dieu
ConservateursEmeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- IlonaHabitué du forum
Ils [modéré] ont tout détruit, l'EN n'est plus qu'un tas de ruines fumantes. Ce qui est grave, c'est que le pays est en train de péricliter à cause de leur folie.corailc a écrit:Je suis pessimiste mais je pense que l'EN est foutue et que pour avoir un bon enseignement qui a fait ses preuves, il faudra payer, cher.
- frdmNiveau 10
Ilona a écrit:Ils [modéré] ont tout détruit, l'EN n'est plus qu'un tas de ruines fumantes. Ce qui est grave, c'est que le pays est en train de péricliter à cause de leur folie.corailc a écrit:Je suis pessimiste mais je pense que l'EN est foutue et que pour avoir un bon enseignement qui a fait ses preuves, il faudra payer, cher.
Et de la veulerie d'une partie du corps enseignant.
- celitianSage
Personnellement ce qui me dérange chez les " innovants", c'est l'importance du numérique et du ludique sans aucune preuve de l'efficacité de ces méthodes.
- William FosterExpert
Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
Finalement, c'est facile d'être dans le camp du Bien : il suffit de faire une ou deux généralisations abusives en se plaçant au-dessus de la mêlée.
Pour essayer de nuancer cette vision manichéenne et volontairement fausse :
1. tous les profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours ne sont pas des "pédagos"*,
2. tous les profs qui récusent des progrès qui n'en sont pas ne sont pas antiprogressistes.
*édité pour reprendre le titre du topic et ne pas échauder la très miséricordieuse modération
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- RabelaisVénérable
Alléluia, enfin une reprise de ce qui se faisait déjà en "AP" du temps de mes études.celitian a écrit:Ce que tu dis sur la mémorisation me fait penser aux 3 séances d'AP proposées sur le site Sciences CognitivesRabelais a écrit:Et ce qu'apporte la fin des exercices de stabilisation en grammaire.
Hop, un tour de bocal et comme les poissons rouges, tout est oublié.
Alors que franchement, les découvertes du fonctionnement de la mémoire à court terme et des conditions de son passage dans la mémoire à long terme sont anciennes...
Mais non.
On a détruit les possibilités de mémorisation stable du premier coup et introduit pour pallier le constat de lacunes provoquées la notion de Curriculaire , histoire de ne surtout pas revenir en arrière vers ce qui fonctionnait.
Je crois que c'est ça qui me fatigue, cette impossibilité de revenir à ce qui fonctionne parce que ce n'est pas " nouveau" et ne pas reconnaître ses erreurs ... Et inventer 10000 concepts pour masquer cela.
La nouveauté n'est PAS le mal, mais les formules anciennes non plus, il faut juste accepter de s'être trompé.
http://sciences-cognitives.fr/apprendre-a-apprendre-3-seances-dap/, je trouve qu'il y a beaucoup de conseils pleins de bon sens.
Tout n'est donc pas perdu.
J'en suis ravie, tant que ce n'est pas vendu comme une nouveauté mais comme une reprise intelligente de ce qui fonctionnait bien, ça me va. :lol:
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
William Foster a écrit:Emeraldia a écrit:Je n'apprécie guère ce titre : "les pédagos". Même s'il faut évidemment que les élèves maîtrisent les bases.
Ca me fatigue sur ce site qu'il y ait opossition (artificielle et stérile) entre des profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours et qui se font taxer de "pédagos" (on dirait une salle de classe où les mauvais élèves traitent les autres d'intellos...) et des profs ici allergiques, désolée, à tout changement. En ce qui me concerne, j'appelle ça être réac.
Pédagos contre réacs donc, c'est ça ?
Finalement, c'est facile d'être dans le camp du Bien : il suffit de faire une ou deux généralisations abusives en se plaçant au-dessus de la mêlée.
Pour essayer de nuancer cette vision manichéenne et volontairement fausse :
1. tous les profs qui essaient d'innover et de varier leurs cours ne sont pas des pédagogistes excessifs,
2. tous les profs qui récusent des progrès qui n'en sont pas ne sont pas antiprogressistes.
Tout a fait.
Le problème, c'est que certains se sont approprié le mot "pédago" un peu comme le front national à pris nos trois couleurs en otage. Depuis la nuit des temps les professeurs essayent, font, refont, cherchent. Le fait que certains se soient proclamé "scientifiques de l'éducation", aient d'abord théorisé l'existant qui relève en fait d'une pratique, d'un art, pour ensuite imposer leurs propres théories "novatrices-qui-lavent-plus-blanc" ne change rien. (ou plutôt si : imposées en lieu et place des "recettes" des professeurs, ces théories ont changé des choses...). L'histoire des "profs-qui-refusent-le-changement" est usé jusqu'à la corde, je suis surpris qu'on nous le sorte encore, alors qu'il y à tant d'autres lieux communs plus "modernes". L'une d'entre elle (mais qui commence à vieillir, elle aussi), est que si ce qu'on nous impose ne fonctionne pas, c'est parce que les profs "ne le font pas complètement"...
- User9242Niveau 5
Bonsoir.
Au pays des « innovationistes », le nihilisme est dans le pré.
Innovationisment vôtre.
Au pays des « innovationistes », le nihilisme est dans le pré.
À vrai dire, " l'innovationisme " pédagogique est, à son corps défendant, une fabrique du néant. Au cours de son périple existentiel, c'est d'une âpreté stoïque qu'il a besoin pour lutter contre le vide sidéral qui menace éternellement son être. Condamné à innover, il ne peut que renier, sans cesse, les innovations antérieures. Dès qu'une innovation voit le jour, elle est immédiatement sous la menace d'un ennemi létal qui a déjà conçu le projet de l'anéantir, en la faisant tomber en désuétude au bout d'une certaine durée. Car, une fois passé l'effet de mode, une innovation qui dure n'est plus vraiment une innovation. Cet ennemi est le temps.
Saint-Augustin nous avait enseigné que parmi les trois instances du temps, seul le présent existe : le passé n'est plus et le futur n'est pas encore. Ce à quoi Bergson ajoute que le temps c'est à travers la durée qu'il se manifeste, quand nous nous contentons de le vivre sans essayer de le comprendre. Quant à G. Bachelard, pour lui, la véritable quiddité du temps réside dans l'instant immédiat qui n'est saisissable que par l'expérience intuitive. La durée n'est qu'une succession d'instants qui s'anéantissent inexorablement. S'il en est ainsi, dès son émergence, l'instant présent semble se dérober au présent et s'empresse de s'anéantir dans le passé. Il appert donc nécessaire de délimiter le cours du temps par une durée qui permet au présent d'être présent, du moins pour assurer son appréhension par la conscience. Mais, sans perdre de vue que cette construction de la durée n'est qu'arbitraire et que cette présence du présent n'est qu'illusoire. Illusion née de notre représentation du temps.
Ce qui précède nous conduit à dire que c'est ainsi que se détermine l'insoutenable condition existentielle de la nouveauté dans la sphère de " l'innovationisme ". Il en résulte qu'il assigne nécessairement à celle-ci une condition existentielle semblable à celle de l'instant présent. D'une innovation qui anéantit sa précédente, " l'innovationisme " est condamné à remplir le tonneau des Danaïdes et le néant est l'ultime récompense de cet éternel retour du même effort d'innovation. Alors, bienvenue dans le mirifique pays des illusions, où toute innovation envisagée ne peut avoir de sens que si une durée, délimitant sa temporalité et donc son caractère nouveau, lui est arbitrairement attribuée. Le statut de la nouveauté est ainsi tributaire d'une durée. Plus elle est brève, plus éclatant est le neuf. Il n'y a donc de neuf que dans l'éphémère. Et ça, les industriels et les hérauts de la logique mercantile l'ont tellement bien compris qu'ils en ont fait un principe directeur et une matrice économique de leur activité, naturellement vouée à une perpétuelle quête du lucre, sous peine de disparaître du marché. Mais, faut-il rappeler que l'apprentissage n'est pas un produit commercial et que « les innovationistes » s'honoreraient à concevoir leurs projets à l'aune d'une plus-value pédagogique et non selon l'absurde loi du neuf pour le neuf ?
Nous y voilà, « l'innovationisme » pédagogique, en succombant, nolens, volens, à une logique industrielle et mercantile, devrait, in fine, assumer son statut de " mercantilisme pédagogique ". Pourvu qu'il en soit conscient !
Saint-Augustin nous avait enseigné que parmi les trois instances du temps, seul le présent existe : le passé n'est plus et le futur n'est pas encore. Ce à quoi Bergson ajoute que le temps c'est à travers la durée qu'il se manifeste, quand nous nous contentons de le vivre sans essayer de le comprendre. Quant à G. Bachelard, pour lui, la véritable quiddité du temps réside dans l'instant immédiat qui n'est saisissable que par l'expérience intuitive. La durée n'est qu'une succession d'instants qui s'anéantissent inexorablement. S'il en est ainsi, dès son émergence, l'instant présent semble se dérober au présent et s'empresse de s'anéantir dans le passé. Il appert donc nécessaire de délimiter le cours du temps par une durée qui permet au présent d'être présent, du moins pour assurer son appréhension par la conscience. Mais, sans perdre de vue que cette construction de la durée n'est qu'arbitraire et que cette présence du présent n'est qu'illusoire. Illusion née de notre représentation du temps.
Ce qui précède nous conduit à dire que c'est ainsi que se détermine l'insoutenable condition existentielle de la nouveauté dans la sphère de " l'innovationisme ". Il en résulte qu'il assigne nécessairement à celle-ci une condition existentielle semblable à celle de l'instant présent. D'une innovation qui anéantit sa précédente, " l'innovationisme " est condamné à remplir le tonneau des Danaïdes et le néant est l'ultime récompense de cet éternel retour du même effort d'innovation. Alors, bienvenue dans le mirifique pays des illusions, où toute innovation envisagée ne peut avoir de sens que si une durée, délimitant sa temporalité et donc son caractère nouveau, lui est arbitrairement attribuée. Le statut de la nouveauté est ainsi tributaire d'une durée. Plus elle est brève, plus éclatant est le neuf. Il n'y a donc de neuf que dans l'éphémère. Et ça, les industriels et les hérauts de la logique mercantile l'ont tellement bien compris qu'ils en ont fait un principe directeur et une matrice économique de leur activité, naturellement vouée à une perpétuelle quête du lucre, sous peine de disparaître du marché. Mais, faut-il rappeler que l'apprentissage n'est pas un produit commercial et que « les innovationistes » s'honoreraient à concevoir leurs projets à l'aune d'une plus-value pédagogique et non selon l'absurde loi du neuf pour le neuf ?
Nous y voilà, « l'innovationisme » pédagogique, en succombant, nolens, volens, à une logique industrielle et mercantile, devrait, in fine, assumer son statut de " mercantilisme pédagogique ". Pourvu qu'il en soit conscient !
Innovationisment vôtre.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
desnos a écrit:Bonsoir.
Au pays des « innovationistes », le nihilisme est dans le pré.À vrai dire, " l'innovationisme " pédagogique est, à son corps défendant, une fabrique du néant. Au cours de son périple existentiel, c'est d'une âpreté stoïque qu'il a besoin pour lutter contre le vide sidéral qui menace éternellement son être. Condamné à innover, il ne peut que renier, sans cesse, les innovations antérieures. Dès qu'une innovation voit le jour, elle est immédiatement sous la menace d'un ennemi létal qui a déjà conçu le projet de l'anéantir, en la faisant tomber en désuétude au bout d'une certaine durée. Car, une fois passé l'effet de mode, une innovation qui dure n'est plus vraiment une innovation. Cet ennemi est le temps.Innovationisment vôtre.
Saint-Augustin nous avait enseigné que parmi les trois instances du temps, seul le présent existe : le passé n'est plus et le futur n'est pas encore. Ce à quoi Bergson ajoute que le temps c'est à travers la durée qu'il se manifeste, quand nous nous contentons de le vivre sans essayer de le comprendre. Quant à G. Bachelard, pour lui, la véritable quiddité du temps réside dans l'instant immédiat qui n'est saisissable que par l'expérience intuitive. La durée n'est qu'une succession d'instants qui s'anéantissent inexorablement. S'il en est ainsi, dès son émergence, l'instant présent semble se dérober au présent et s'empresse de s'anéantir dans le passé. Il appert donc nécessaire de délimiter le cours du temps par une durée qui permet au présent d'être présent, du moins pour assurer son appréhension par la conscience. Mais, sans perdre de vue que cette construction de la durée n'est qu'arbitraire et que cette présence du présent n'est qu'illusoire. Illusion née de notre représentation du temps.
Ce qui précède nous conduit à dire que c'est ainsi que se détermine l'insoutenable condition existentielle de la nouveauté dans la sphère de " l'innovationisme ". Il en résulte qu'il assigne nécessairement à celle-ci une condition existentielle semblable à celle de l'instant présent. D'une innovation qui anéantit sa précédente, " l'innovationisme " est condamné à remplir le tonneau des Danaïdes et le néant est l'ultime récompense de cet éternel retour du même effort d'innovation. Alors, bienvenue dans le mirifique pays des illusions, où toute innovation envisagée ne peut avoir de sens que si une durée, délimitant sa temporalité et donc son caractère nouveau, lui est arbitrairement attribuée. Le statut de la nouveauté est ainsi tributaire d'une durée. Plus elle est brève, plus éclatant est le neuf. Il n'y a donc de neuf que dans l'éphémère. Et ça, les industriels et les hérauts de la logique mercantile l'ont tellement bien compris qu'ils en ont fait un principe directeur et une matrice économique de leur activité, naturellement vouée à une perpétuelle quête du lucre, sous peine de disparaître du marché. Mais, faut-il rappeler que l'apprentissage n'est pas un produit commercial et que « les innovationistes » s'honoreraient à concevoir leurs projets à l'aune d'une plus-value pédagogique et non selon l'absurde loi du neuf pour le neuf ?
Nous y voilà, « l'innovationisme » pédagogique, en succombant, nolens, volens, à une logique industrielle et mercantile, devrait, in fine, assumer son statut de " mercantilisme pédagogique ". Pourvu qu'il en soit conscient !
Formidable. Je dois le dire, je suis jaloux (et il n'y a aucune ironie, hein, c'est vrai). En Graisse-Boulon, ça ce dit "A partir du moment ou tu te présentes comme "innovateur devant l'éternel", tout ce que tu fais va être tué par ce que tu vas faire, nécessairement".
Je me permet d'ajouter (modestement) que si l'innovateur professionnel ne dit pas deux co....ries en même temps, c'est parce qu'il a peur d'être à court : il gère le temps.
- InvitéInvité
Isis, je parle des 4 formateurs de mon ancien espé, des profs déchargés à 100%, je n'ai strictement rien appris en un an de formation. Je me souviens d'un formateur qui était là depuis les années 80!!! et qui nous a donné pour tout conseil de ne pas parler de consigne car c'est le con qui signe. Des gens sont payés pour dire ça?! C'est une honte. [modéré]
- Graisse-BoulonsNiveau 10
corailc a écrit:Isis, je parle des 4 formateurs de mon ancien espé, des profs déchargés à 100%, je n'ai strictement rien appris en un an de formation. Je me souviens d'un formateur qui était là depuis les années 80!!! et qui nous a donné pour tout conseil de ne pas parler de consigne car c'est le con qui signe. Des gens sont payés pour dire ça?! C'est une honte. Il y a aussi beaucoup d'idiots utiles à l'UNSA, le seul syndicat qui a des déchargés à 100%.
Ooulà oulà oulà, mais arrêtez hein !
Vous allez faire exploser mon petit bulbe de beauf...j'ai de la vapeur qui me sort par les oreilles : grâce à ce dernier post je viens seulement de me rendre compte qu'il ne vaudrait mieux pas pour eux qu'ils nous apprennent des trucs qui marchent qui serraient destinés à rester ! Déchargés à 100%, oui, mais tant qu' "on" attends que paraissent leurs dernières "innovations"...c'est un abonnement, en fait.
- scot69Modérateur
Je suis du genre à piocher les idées à droite et à gauche, que ce soit dans des méthodes classiques ou des innovations. Je marche un peu au feeling, comme je "sens" le truc. Si ça fonctionne, j'exploite, sinon, je tente autre chose. Je ne vais pas rejeter un truc parce que c'est une nouveauté, ni considérer que la vieille méthode (l'approche grammaticale pour nous) est exceptionnelle. Mais une chose est indispensable: je dois absolument être à l'aise avec mon approche, sinon ça ne fonctionne pas. Et c'est pour ça que je tiens vraiment à ma liberté pédagogique. Une de mes collègues d'une matière pro est à fond dans les sciences de l'éduc et ça marche très bien, mon autre collègue de la même matière n'en retient que l'aspect baratin et semble avoir bien plus de mal. J'ai aussi une collègue qui enseigne le français comme dans les années 70 et elle obtient d'excellents résultats aussi.
Non vraiment, je pense que c'est à chacun de voir quelle approche est le plus en adéquation avec sa personnalité. S'il le maîtrise, les gamins le ressentent et ça fonctionne quand même mieux.
Concrètement, en LV, je n'ai jamais vraiment adhéré à leurs histoires de CECRL, d'approche socio-constructiviste, de tâche finale, d'anti-grammaire... et pourtant je trouve dans tout cela quelques idées de temps en temps. J'arrive à obtenir des résultats potables (pour un LP difficile) et ça m'agace qu'on vienne m'imposer ma façon de faire de façon aussi dictatoriale alors que certaines méthodes se sont avérées très efficaces.
Non vraiment, je pense que c'est à chacun de voir quelle approche est le plus en adéquation avec sa personnalité. S'il le maîtrise, les gamins le ressentent et ça fonctionne quand même mieux.
Concrètement, en LV, je n'ai jamais vraiment adhéré à leurs histoires de CECRL, d'approche socio-constructiviste, de tâche finale, d'anti-grammaire... et pourtant je trouve dans tout cela quelques idées de temps en temps. J'arrive à obtenir des résultats potables (pour un LP difficile) et ça m'agace qu'on vienne m'imposer ma façon de faire de façon aussi dictatoriale alors que certaines méthodes se sont avérées très efficaces.
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