- anthraciteNiveau 9
Certains collègues s’inquiètent que 10 millions d'euros aient été récupérés du budget du public par le gouvernement pour les transférer à l’enseignement privé par le décret du 7 décembre 2017 : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/12/6/2017-1661/jo/texte
Quelqu'un sait-il pourquoi le gouvernement à fait ce choix ? je ne trouve pas d'articles à ce sujet.
Attention, c'est une vraie question, je ne souhaite pas lancer une guerre public/privé je souhaite juste comprendre.
Quelqu'un sait-il pourquoi le gouvernement à fait ce choix ? je ne trouve pas d'articles à ce sujet.
Attention, c'est une vraie question, je ne souhaite pas lancer une guerre public/privé je souhaite juste comprendre.
- User21929Expert
Pffff !
Mais que peut-il se cacher derrière cela ? Peut-être que la priorité du gouvernement est de basculer le fardeau de l'enseignement du public vers le privé. Car on le sait bien, pour faire des économies, "réductions" d'impôts obligent, le privé est bien meilleur pour faire plus avec moins. C'est tout au moins un signe... enfin moi ce que j'en dis !
Mais que peut-il se cacher derrière cela ? Peut-être que la priorité du gouvernement est de basculer le fardeau de l'enseignement du public vers le privé. Car on le sait bien, pour faire des économies, "réductions" d'impôts obligent, le privé est bien meilleur pour faire plus avec moins. C'est tout au moins un signe... enfin moi ce que j'en dis !
- Thalia de GMédiateur
Whypee, peux-tu éditer ton message de façon à ce qu'il soit compréhensible ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- CeladonDemi-dieu
Je crois qu'il y a un élément de réponse dans le texte du SE UNSA :
À l’occasion la journée de la Laïcité du 9 décembre, le ministre de l’Éducation nationale a détaillé le projet de « cellule laïcité ». Ce dispositif, dont on ne sait pas encore s’il prolonge ou se substitue aux « référents laïcité » existants, viendra en appui aux écoles et établissements où des contestations du principe de laïcité apparaîtraient.
Quoiqu’il en soit, le SE-Unsa, déjà favorable à la mise en place des « référents laïcité », soutient la volonté de construire un appui aux équipes pédagogiques pour défendre et promouvoir les principes républicains de liberté de conscience et de neutralité des écoles et établissements.
Cette dernière annonce ne peut cependant pas faire oublier que le gouvernement a récupéré par un décret du 7 décembre, 10 millions d’euros du budget de l’enseignement secondaire public au profit de l’enseignement privé.
Le SE-Unsa observe que ce décret a été émis le lendemain du refus de l’Assemblée nationale de voter un amendement visant à effacer l’augmentation de la taxe foncière des établissements privés…
Le contraste est saisissant entre la volonté de défendre la laïcité et, en même temps, de l’affaiblir en finançant outrageusement l’enseignement privé, qui, au-delà de concentrer les catégories sociales les plus aisées, revendique un enseignement religieux.
En convoquant ainsi l’argent des contribuables pour secourir l’enseignement privé confessionnel, le gouvernement satisfera des intérêts particuliers.
En 1904, Jean Jaurès déclarait : « La République doit être laïque et sociale. Elle restera laïque si elle sait rester sociale ». Pour le SE-Unsa, c’est toujours d’actualité.
Quand toutes les enquêtes internationales prouvent que notre système scolaire est marqué par les inégalités, quand l’amenuisement de mixité sociale détourne une partie des habitants de notre pays de la citoyenneté, la question du financement public de l’enseignement privé devrait poser un problème à nos gouvernants. Mais ce n’est pas le cas ; la politique scolaire est davantage soumise à la cadence infernale des échéances politiques et au regard de l’opinion publique, qu’à la continuité et la patience que demande l’éducation.
- William FosterExpert
Pourquoi j'ai du mal à suivre le raisonnement de l'Unsa comme quoi concomitance implique causalité ? Ah ça y est, je me souviens...
Bon, sinon, ça permet à l'Unsa de se poser en défenseur de la laïcité (quoi qu'on pense de ce gag), mais ça ne réponds en rien à la question initiale. :|
Bon, sinon, ça permet à l'Unsa de se poser en défenseur de la laïcité (quoi qu'on pense de ce gag), mais ça ne réponds en rien à la question initiale. :|
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- CeladonDemi-dieu
Il y aurait compensation avec l'argent des contribuables, que ce serait surprenant, sir William ?
- anthraciteNiveau 9
L'augmentation serait-elle si importante ? 10 millions d'euros ?
Et en quoi ce serait aux établissements publics de la payer ? "Y a k'a" augmenter la participation financière des familles. Ou augmenter le budget de l'EN, ce qui reviendrait à un jeu nul au niveau national (x euros de rentrée en taxes foncières, x euros de sortie vers les établissement privés et basta). Entre la fin des contrats aidés, la diminution des budgets, comment va t'on encore enseigner ?
edit : je veux dire par là qu'il va forcément y avoir des diminutions de budgets pédagogiques, de renouvellement de manuels etc.... C'est ce qu'on lit sur le projet de loi des finances 2018 pour le public du second degré, publié après le décret :
Et en quoi ce serait aux établissements publics de la payer ? "Y a k'a" augmenter la participation financière des familles. Ou augmenter le budget de l'EN, ce qui reviendrait à un jeu nul au niveau national (x euros de rentrée en taxes foncières, x euros de sortie vers les établissement privés et basta). Entre la fin des contrats aidés, la diminution des budgets, comment va t'on encore enseigner ?
edit : je veux dire par là qu'il va forcément y avoir des diminutions de budgets pédagogiques, de renouvellement de manuels etc.... C'est ce qu'on lit sur le projet de loi des finances 2018 pour le public du second degré, publié après le décret :
https://www.senat.fr/rap/a17-112-3/a17-112-32.htmlVotre rapporteur pour avis rappelle que, dans le cadre du renouvellement qu'entraîne la réforme des programmes, le Gouvernement s'était engagé à financer le renouvellement des manuels scolaires à hauteur de 300 millions d'euros. À cette fin, 235 millions d'euros ont été budgétés en 2016 et 2017. Il manque donc une partie de la somme qui, si elle n'est prise en charge par l'État, le sera par les collèges sur leur budget de fonctionnement et donc, indirectement, par les conseils départementaux.
- William FosterExpert
Celadon a écrit:Il y aurait compensation avec l'argent des contribuables, que ce serait surprenant, sir William ?
Je ne dis pas que la conclusion n'est pas bonne, je dis que le raisonnement est foireux.
Je ne sais pas ce qu'il advient de ce pognon, je ne sais pas à quel point c'est important dans le budget général... 10 millions s'ils sont répartis sur tous les bahuts privés, cela représente-t-il pour chacun d'eux une aide significative ?
Je manque de données sur cette histoire, et j'ai au final peu d'envie pour farfouiller.
Mais de penser qu'il y a un lien de causalité parce qu'un truc en suit un autre, et que du coup l'Unsa serait digne héritier de Jaures ? Comment dire ? J'adhère moyen...
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- LeclochardEmpereur
William Foster a écrit:Celadon a écrit:Il y aurait compensation avec l'argent des contribuables, que ce serait surprenant, sir William ?
Je ne dis pas que la conclusion n'est pas bonne, je dis que le raisonnement est foireux.
Je ne sais pas ce qu'il advient de ce pognon, je ne sais pas à quel point c'est important dans le budget général... 10 millions s'ils sont répartis sur tous les bahuts privés, cela représente-t-il pour chacun d'eux une aide significative ?
Je manque de données sur cette histoire, et j'ai au final peu d'envie pour farfouiller.
Mais de penser qu'il y a un lien de causalité parce qu'un truc en suit un autre, et que du coup l'Unsa serait digne héritier de Jaures ? Comment dire ? J'adhère moyen...
Il y a à peu près 2700 établissements privés (collèges + lycées). La division donne environ 3700 euros pour chacun. C'est pas Byzance, mais je suis incapable de dire si c'est important pour eux.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- pailleauquebecFidèle du forum
Le budget du ministère de l'Éducation nationale demeure en 2018 le premier budget de la Nation : 50,6 milliards d'euros.
L'enseignement privé c'est autour de 20% des élèves (financé en grande partie par l'état, les profs sont payés par l'état, et une petite part du reste). Donc ça se compte en milliards, à la louche autour de 10 Milliards €.
Donc 10 millions c'est autour de 0.1% d'augmentation, comme ordre de grandeur.
Cette mesure analysée isolément ne nous donne pas d'indication significative à mon avis sur la tendance de l'évolution de la part du budget de l'EN dévolue à l'enseignement privé. Il nous faudrait analyser un budget détaillé avec tous les flux financiers (de l'état, mais aussi des collectivités territoriales).
- GrypheMédiateur
Comme il s'agit d'une modification qui intervient sur la fin de cet exercice budgétaire, je me suis demandé si ce n'était pas comme quand on vote des DBM en CA, décisions budgétaires modificatives pour ajuster le budget en cours d'année ou en fin d'année.
Ici, passage de budget du second degré vers
- le privé, eh oui, les inscriptions y ont encore augmenté,
- le primaire (pour financer les CP dédoublés ?),
- le supérieur (pour financer l'arrivée du baby-boom de l'an 2000 ?).
Ici, passage de budget du second degré vers
- le privé, eh oui, les inscriptions y ont encore augmenté,
- le primaire (pour financer les CP dédoublés ?),
- le supérieur (pour financer l'arrivée du baby-boom de l'an 2000 ?).
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- XIIINeoprof expérimenté
Celadon a écrit:Je crois qu'il y a un élément de réponse dans le texte du SE UNSA :
À l’occasion la journée de la Laïcité du 9 décembre, le ministre de l’Éducation nationale a détaillé le projet de « cellule laïcité ». Ce dispositif, dont on ne sait pas encore s’il prolonge ou se substitue aux « référents laïcité » existants, viendra en appui aux écoles et établissements où des contestations du principe de laïcité apparaîtraient.
Quoiqu’il en soit, le SE-Unsa, déjà favorable à la mise en place des « référents laïcité », soutient la volonté de construire un appui aux équipes pédagogiques pour défendre et promouvoir les principes républicains de liberté de conscience et de neutralité des écoles et établissements.
Cette dernière annonce ne peut cependant pas faire oublier que le gouvernement a récupéré par un décret du 7 décembre, 10 millions d’euros du budget de l’enseignement secondaire public au profit de l’enseignement privé.
Le SE-Unsa observe que ce décret a été émis le lendemain du refus de l’Assemblée nationale de voter un amendement visant à effacer l’augmentation de la taxe foncière des établissements privés…
Le contraste est saisissant entre la volonté de défendre la laïcité et, en même temps, de l’affaiblir en finançant outrageusement l’enseignement privé, qui, au-delà de concentrer les catégories sociales les plus aisées, revendique un enseignement religieux.
En convoquant ainsi l’argent des contribuables pour secourir l’enseignement privé confessionnel, le gouvernement satisfera des intérêts particuliers.
En 1904, Jean Jaurès déclarait : « La République doit être laïque et sociale. Elle restera laïque si elle sait rester sociale ». Pour le SE-Unsa, c’est toujours d’actualité.
Quand toutes les enquêtes internationales prouvent que notre système scolaire est marqué par les inégalités, quand l’amenuisement de mixité sociale détourne une partie des habitants de notre pays de la citoyenneté, la question du financement public de l’enseignement privé devrait poser un problème à nos gouvernants. Mais ce n’est pas le cas ; la politique scolaire est davantage soumise à la cadence infernale des échéances politiques et au regard de l’opinion publique, qu’à la continuité et la patience que demande l’éducation.
L'Unsa est [modéré] : « La République doit être laïque et sociale. Elle restera laïque si elle sait rester sociale ». Pour le SE-Unsa, c’est toujours d’actualité.
N'ont-ils pas validé sous le gouvernement précédent: le PPCR, le CICE, le pacte de responsabilité, la loi Notre...qui affaiblissent le financement de la République sociale et les statuts des agents qui vont avec!!!??
Des pompiers pyromanes! Dire qu'il y a encore des collègues qui croient ces [modéré]!
- DeliaEsprit éclairé
Ce n'est pas clair :
Et plus bas :
Où va l'argent ? à tout le privé, ou au seul privé confessionnel ? au fait, confessionnel de quelle confession ? Judaïsme ? catholicisme ? protestantisme ?
Cette dernière annonce ne peut cependant pas faire oublier que le gouvernement a récupéré par un décret du 7 décembre, 10 millions d’euros du budget de l’enseignement secondaire public au profit de l’enseignement privé.
Et plus bas :
En convoquant ainsi l’argent des contribuables pour secourir l’enseignement privé confessionnel, le gouvernement satisfera des intérêts particuliers.
Où va l'argent ? à tout le privé, ou au seul privé confessionnel ? au fait, confessionnel de quelle confession ? Judaïsme ? catholicisme ? protestantisme ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
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