- CeladonDemi-dieu
Hélas. Et ne parlons pas de la tenue de "'l'outil scripteur" qui paralyse totalement le poignet. Voudrait-il écrire plus vite, qu'il ne le pourrait pas.
Le gap lexical entre ce texte de simple facture syntaxique pourtant, et le vocabulaire dont ce jeune doit disposer lui interdit la compréhension. (poulaine ?)
Le gap lexical entre ce texte de simple facture syntaxique pourtant, et le vocabulaire dont ce jeune doit disposer lui interdit la compréhension. (poulaine ?)
- ThalieGrand sage
Véronique, c'est tellement juste ce que tu dis. Pas plus tard qu'aujourd'hui.
Ulysse et le cyclope dans le TDL.
A la question : "quel autre passage inspire également l'horreur ?" Un élève ne comprend pas. Je lui demande de lire et cela donne : "quel autre personnage inspire également l'horreur ?"
Ensuite, relisant le texte, une élève de 6e donc lit : "elle devait te tomber dessus la punition de ces (au lieu de tes (celles du cyclope) ) mauvaises actions"
5e contrôle sur Perceval, une assez bonne élève ne comprend pas une question. Je lui demande de la lire à l'oral : Quelle faute commet Perceval ? Que lui relève (au lieu de révèle) sa faute ?
Pffftttt....
Ulysse et le cyclope dans le TDL.
A la question : "quel autre passage inspire également l'horreur ?" Un élève ne comprend pas. Je lui demande de lire et cela donne : "quel autre personnage inspire également l'horreur ?"
Ensuite, relisant le texte, une élève de 6e donc lit : "elle devait te tomber dessus la punition de ces (au lieu de tes (celles du cyclope) ) mauvaises actions"
5e contrôle sur Perceval, une assez bonne élève ne comprend pas une question. Je lui demande de la lire à l'oral : Quelle faute commet Perceval ? Que lui relève (au lieu de révèle) sa faute ?
Pffftttt....
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Ajupouet a écrit:Ne citez pas, SVP, j'éditerai.
- Spoiler:
Édité par la modération.
Bientôt, il va voter.
- AjupouetFidèle du forum
Un CE1 cet aprem :
« Lisa / Lija est une petite fille, elle veut jouer »
Texte réel : « Lila est une petite fée, elle vole »
« Elle regarde par la fenêtre une petite cabane »
texte réel : « Elle regarde par la fenêtre D’UNE petite cabane » ce qui est un sens totalement différent.
C’est effrayant comment les enfants ont appris à deviner.
J’ai demandé un exercice à ce petit bonhomme : suivre du doigt ce qu’il lit. Mission impossible.
« Lisa / Lija est une petite fille, elle veut jouer »
Texte réel : « Lila est une petite fée, elle vole »
« Elle regarde par la fenêtre une petite cabane »
texte réel : « Elle regarde par la fenêtre D’UNE petite cabane » ce qui est un sens totalement différent.
C’est effrayant comment les enfants ont appris à deviner.
J’ai demandé un exercice à ce petit bonhomme : suivre du doigt ce qu’il lit. Mission impossible.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
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- AjupouetFidèle du forum
Graisse-Boulons a écrit:Ajupouet a écrit:Ne citez pas, SVP, j'éditerai.
- Spoiler:
[
Bientôt, il va voter.
Mais ce gamin est tout à fait normalement intelligent. Il est bosseur et très sympa.
C’est avant tout un problème de méthodes...
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- User17706Bon génie
Heureusement qu'il était précisé de ne pas citerGraisse-Boulons a écrit:Bientôt, il va voter.Ajupouet a écrit:Ne citez pas, SVP, j'éditerai.
C'est très intéressant, merci beaucoup pour cet exemple.
- fifi51Fidèle du forum
Graisse-Boulons a écrit:Bientôt, il va voterAjupouet a écrit:Ne citez pas, SVP, j'éditerai.
.
.
Il est demandé de ne pas citer, edit grillé par PY.
- AjupouetFidèle du forum
Pas grave, je remettrai la vidéo en privé, et personne ne pourra la voir. Mais merci pour l’attention !
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- Thalia de GMédiateur
Graisse-Boulons n'étant plus en ligne, j'édite à sa place.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- User21929Expert
C'est mon quotidien en classe de Tale.Cath a écrit:Effrayant.
- caroletteNeoprof expérimenté
Celadon a écrit:Hélas. Et ne parlons pas de la tenue de "'l'outil scripteur" qui paralyse totalement le poignet. Voudrait-il écrire plus vite, qu'il ne le pourrait pas.
J'enseigne en CP, et de très mauvaises habitudes sont déjà prises et difficiles à faire évoluer quand nos élèves arrivent de grande section. Certains prennent le bon pli, d'autres restent avec une mauvaise position des doigts, du poignet, de la feuille malgré tous mes efforts.
C'est dès l'entrée en maternelle qu'il faudrait modifier si besoin la tenue du crayon. Mais avec 30 mômes par classe, c'est compliqué. Et je ne suis pas certaine que tous les enseignants de maternelle se rendent compte de l'importance de cela.
Quant à la copie, c'est une lutte quotidienne de leur faire lire d'abord ce qu'ils doivent copier, en effet.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Ajupouet a écrit:Graisse-Boulons a écrit:Ajupouet a écrit:Ne citez pas, SVP, j'éditerai.
- Spoiler:
Bientôt, il va voter.
Mais ce gamin est tout à fait normalement intelligent. Il est bosseur et très sympa.
C’est avant tout un problème de méthodes...
Pardon pour la maladresse. Bien sûr qu'il est a priori "normalement intelligent". D'ailleurs, s'il se démarquait des autres, ma remarque concernant sa future qualité d'électeur n'aurait aucun sens ! Ce qui fait peur c'est justement qu'il a très probablement les mêmes mécanismes de non-déchiffrement que les autres, et qu'effectivement, ils vont voter, influencés par tout ce qui est "oral" et certainement très peu par ce qui est écrit...ainsi, ceux qui parlent le plus fort, ceux qui jouent l'emportement contre le vilain système voir qui se disent victimes de "complots" ont de beaux jours devant eux...
- AjupouetFidèle du forum
Celadon a écrit:Hélas. Et ne parlons pas de la tenue de "'l'outil scripteur" qui paralyse totalement le poignet. Voudrait-il écrire plus vite, qu'il ne le pourrait pas.
C'est vrai que c'est un problème, mais ça se règle bien en rééducation, la tenue de crayon. Il est motivé, ça devrait marcher bien avec lui. C'est fort dommage qu'il ait dû en souffrir jusqu'en 3ème, évidemment, mais ça n'est pas perdu.
Non, non ! Il a lu le texte ensuite et a éclaté de rire : "Ah bah oui, ça parle d'un chevalier qui se prépare pour aller au combat, non mais j'avais vraiment pas lu en fait, c'est dingue, je n'avais rien compris."Celadon a écrit:
Le gap lexical entre ce texte de simple facture syntaxique pourtant, et le vocabulaire dont ce jeune doit disposer lui interdit la compréhension. (poulaine ?)
Il n'a pas de problème de vocabulaire du tout.
Et puis, j'aime beaucoup quand un enfant ou un ado me dit "Je ne comprends pas. C'est quoi, des poulaines ?". C'est autorisé de demander, on ne peut pas tout savoir, évidemment.
Le dernier CM1 à qui j'ai fait écrire ce texte m'a d'ailleurs posé la question. Je lui ai répondu "À ton avis, qu'est-ce que ça pourrait être ?" Il a froncé les sourcils, pris quelques secondes pour réfléchir, et dit "ses bottes ?" Soit il avait entendu le mot auparavant (probable), soit il a déduit du contexte (plausible), mais en tout cas, il copiait en essayant de comprendre ce qu'il lisait, lui.
L'ado de la vidéo copie sans lire, et sans comprendre. Mais il peut aussi lire, et comprendre, sans difficulté particulière.
carolette a écrit:
J'enseigne en CP, et de très mauvaises habitudes sont déjà prises et difficiles à faire évoluer quand nos élèves arrivent de grande section. Certains prennent le bon pli, d'autres restent avec une mauvaise position des doigts, du poignet, de la feuille malgré tous mes efforts.
C'est dès l'entrée en maternelle qu'il faudrait modifier si besoin la tenue du crayon. Mais avec 30 mômes par classe, c'est compliqué. Et je ne suis pas certaine que tous les enseignants de maternelle se rendent compte de l'importance de cela.
Quant à la copie, c'est une lutte quotidienne de leur faire lire d'abord ce qu'ils doivent copier, en effet.
Oui, c'est en maternelle qu'on doit enseigner la bonne tenue de crayon.
Mais :
Les enseignants ne savent pas le faire, ils ne sont pas formés.
Les enfants y arrivent de moins en moins (ils passent plus de temps devant les écrans, mais moins à developper leur motricité fine).
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- VolubilysGrand sage
En maternelle on a de plus en plus de problèmes de motricité fine, avec parfois des enfants qui, à 3 ans, ne font même pas la pince (pouce opposé aux autres doigts) : ils prennent à pleine mains (comme les bébés) et/ou tendent l'index (en écartant tous les doigts ou en serrant le poing, c'est selon).... bref ils ont beaucoup joué avec la tablette/smartphone de papa et maman.
Ben c'est très dur d'apprendre à tenir un crayon quand on a même pas la pince...
Ben c'est très dur d'apprendre à tenir un crayon quand on a même pas la pince...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- VerduretteModérateur
Je crois plus à l'effet "méthode" (ou non-méthode) qu'à l'effet programme. Il a bien fallu tenir compte des transferts opérés d'une classe à l'autre par NVB et du LSU, mais j'ai presque envie de dire que ce n'est pas le plus grave. (Lisez la suite avant de me jeter des tomates).
Je pars d'observations faites dans mon école, située dans un quartier vraiment défavorisé socialement (j'ai voulu proposer un échange de livres entre enfants, je trouve toujours ça intéressant de voir ce que les élèves ont chez eux pour me faire une idée, cela a été vite vu : sur 25 élèves, 3 m'ont apporté un livre, les autres .. n'en avaient pas. Mais ils ont la DS Machin Truc, la Play Station 3000 (je dis n'importe quoi, je n'y connais rien). Beaucoup de parents parlent mal le français, certains ne le lisent ni ne l'écrivent.
Mais bon, l'école est là (théoriquement) pour remédier à cela.
Le niveau de vocabulaire est effarant ... lire un texte prend des heures si on veut que le sens soit vraiment compris. Il faut s'arrêter à chaque mot, chaque expression ... Et je tiens à rendre hommage à mes deux collègues de CP qui apprennent VRAIMENT à lire aux élèves avec une méthode syllabique rigoureuse, beaucoup d'écriture etc ... Donc si cela n'est pas fait, je n'ose penser aux résultats.
Comme le dit Volubilys, la tenue du crayon est catastrophique, (et une fois en CE2/CM1, difficile de revenir en arrière), l'écriture souvent chaotique, les cahiers sont des torchons, et j'ai beau déchirer les pages et faire recommencer, j'ai l'impression que rien ne change.
Pire, j'ai beaucoup d'élèves qui écrivent sans réfléchir un instant au sens des mots : "sais pareil, il ces levé, savedir ".... j'ai beau décortiquer ces expressions et les leur faire apprendre, il y a une profonde indifférence à tout cela, et je crois que c'est LA le noeud du problème.
Je suis devant ma table, en classe, parce que je n'ai pas le choix, mais ces savoirs, je m'en tape ...
On a voulu transformer les savoirs de l'école en activités ludiques et zappantes en espérant qu'ainsi on capterait l'intérêt des élèves, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Vous n'imaginez pas le nombre de concours, projets, journées ci ou ça que je reçois sur ma boite académique, deux rien que cette semaine, un où on devrait simuler un programme d'entrainement d'astronautes pour apprendre à mieux manger-bouger, et un autre pour proposer un projet sur la défense et le civisme.
Et nos IEN en rajoutent une couche en clamant que si nous n'obtenons pas de bons résultats, c'est que nous savons pas intéresser nos élèves, faire qu'ils aient envie d'être acteurs de leurs savoirs ... du grand n'importe quoi, ils n'ont pas envie de grand-chose, déjà ... alors d'être acteurs de leurs savoirs, à part quelques uns, faut pas rêver...
Dans pas mal de classes, on est parti pour une course épuisante à ce genre d'activités, en espérant leur faire apprendre des choses à partir de ces activités, et ça ne fonctionne pas du tout.
Ajoutez l'agitation permanente... je ne suis pas réputée pour être "coulante" sur le plan de la tenue en classe, et j'ai de plus en plus de mal à avoir une classe qui bosse, tout simplement. Cette année, j'ai un double niveau, c'est l'horreur, lorsque que je suis avec les CM1, les CE2 n'arrêtent pas de parler, de se lever, il me faut m'arrêter une fois, parfois plusieurs fois par minute(vous avez bien lu : par minute ). Et quand je retourne chez les CE2, les CM1 se rendorment ... J'ai accepté de prendre des CM1 en grande difficulté qui ont besoin de revoir des éléments de programme de base ... Question de lecture simple : vous demandez QUAND se passe quelque chose, ils disent où cela se passe ...
Ajoutez quelques élèves au comportement vraiment problématique contre lesquels vous ne pouvez rien, le tableau (noir) est complet. Je parle d'élèves dangereux, comme cet élève de CM2 qui vient d'infliger une torsion des cervicales à un de mes élèves, contre lequel nous nous battons depuis qu'il est en CP, sans résultat ... qui a mis à mal cinq enseignantes, cinq classes, et tant pis , on continue ... vivement le collège où on pourra au moins le confier à la vie scolaire et peut-être même le virer ...
Les parents ont tous les droits, nous aucun, donc pourquoi nous demander des projets personnalisés, des évaluations, puisque de toute façon personne n'en tient compte ?
C'est la première année, en 25 ans de carrière, où je n'ai tout simplement aucune envie de venir chaque matin. J'ai l'impression de ramer dans le vide, de vouloir vider l'Atlantique, d'être garde-chiourme, nounou, infirmière, assistante sociale, bref TOUT sauf enseignante.
Je passe des heures en rendez-vous avec les parents, sans aucun résultat ... ils s'en tapent tout autant que leurs gamins.
ECOLE = PARKING GRATUIT et/ou CENTRE DE LOISIRS , c'est à mon sens la cause des résultats PIRLS.
Donc les programmes, oui, sans doute, les méthodes, également, mais aussi une évolution de la société dont une part nous échappe, l'autre part ayant été appréhendée avec beaucoup trop de complaisance (bienveillance ? ) Et ça va être très très dur de remonter la pente ...
Je me rends compte que c'est très désordonné , tout ça, mais c'est à l'image de mon chaos cérébral désabusé ...
Je pars d'observations faites dans mon école, située dans un quartier vraiment défavorisé socialement (j'ai voulu proposer un échange de livres entre enfants, je trouve toujours ça intéressant de voir ce que les élèves ont chez eux pour me faire une idée, cela a été vite vu : sur 25 élèves, 3 m'ont apporté un livre, les autres .. n'en avaient pas. Mais ils ont la DS Machin Truc, la Play Station 3000 (je dis n'importe quoi, je n'y connais rien). Beaucoup de parents parlent mal le français, certains ne le lisent ni ne l'écrivent.
Mais bon, l'école est là (théoriquement) pour remédier à cela.
Le niveau de vocabulaire est effarant ... lire un texte prend des heures si on veut que le sens soit vraiment compris. Il faut s'arrêter à chaque mot, chaque expression ... Et je tiens à rendre hommage à mes deux collègues de CP qui apprennent VRAIMENT à lire aux élèves avec une méthode syllabique rigoureuse, beaucoup d'écriture etc ... Donc si cela n'est pas fait, je n'ose penser aux résultats.
Comme le dit Volubilys, la tenue du crayon est catastrophique, (et une fois en CE2/CM1, difficile de revenir en arrière), l'écriture souvent chaotique, les cahiers sont des torchons, et j'ai beau déchirer les pages et faire recommencer, j'ai l'impression que rien ne change.
Pire, j'ai beaucoup d'élèves qui écrivent sans réfléchir un instant au sens des mots : "sais pareil, il ces levé, savedir ".... j'ai beau décortiquer ces expressions et les leur faire apprendre, il y a une profonde indifférence à tout cela, et je crois que c'est LA le noeud du problème.
Je suis devant ma table, en classe, parce que je n'ai pas le choix, mais ces savoirs, je m'en tape ...
On a voulu transformer les savoirs de l'école en activités ludiques et zappantes en espérant qu'ainsi on capterait l'intérêt des élèves, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Vous n'imaginez pas le nombre de concours, projets, journées ci ou ça que je reçois sur ma boite académique, deux rien que cette semaine, un où on devrait simuler un programme d'entrainement d'astronautes pour apprendre à mieux manger-bouger, et un autre pour proposer un projet sur la défense et le civisme.
Et nos IEN en rajoutent une couche en clamant que si nous n'obtenons pas de bons résultats, c'est que nous savons pas intéresser nos élèves, faire qu'ils aient envie d'être acteurs de leurs savoirs ... du grand n'importe quoi, ils n'ont pas envie de grand-chose, déjà ... alors d'être acteurs de leurs savoirs, à part quelques uns, faut pas rêver...
Dans pas mal de classes, on est parti pour une course épuisante à ce genre d'activités, en espérant leur faire apprendre des choses à partir de ces activités, et ça ne fonctionne pas du tout.
Ajoutez l'agitation permanente... je ne suis pas réputée pour être "coulante" sur le plan de la tenue en classe, et j'ai de plus en plus de mal à avoir une classe qui bosse, tout simplement. Cette année, j'ai un double niveau, c'est l'horreur, lorsque que je suis avec les CM1, les CE2 n'arrêtent pas de parler, de se lever, il me faut m'arrêter une fois, parfois plusieurs fois par minute(vous avez bien lu : par minute ). Et quand je retourne chez les CE2, les CM1 se rendorment ... J'ai accepté de prendre des CM1 en grande difficulté qui ont besoin de revoir des éléments de programme de base ... Question de lecture simple : vous demandez QUAND se passe quelque chose, ils disent où cela se passe ...
Ajoutez quelques élèves au comportement vraiment problématique contre lesquels vous ne pouvez rien, le tableau (noir) est complet. Je parle d'élèves dangereux, comme cet élève de CM2 qui vient d'infliger une torsion des cervicales à un de mes élèves, contre lequel nous nous battons depuis qu'il est en CP, sans résultat ... qui a mis à mal cinq enseignantes, cinq classes, et tant pis , on continue ... vivement le collège où on pourra au moins le confier à la vie scolaire et peut-être même le virer ...
Les parents ont tous les droits, nous aucun, donc pourquoi nous demander des projets personnalisés, des évaluations, puisque de toute façon personne n'en tient compte ?
C'est la première année, en 25 ans de carrière, où je n'ai tout simplement aucune envie de venir chaque matin. J'ai l'impression de ramer dans le vide, de vouloir vider l'Atlantique, d'être garde-chiourme, nounou, infirmière, assistante sociale, bref TOUT sauf enseignante.
Je passe des heures en rendez-vous avec les parents, sans aucun résultat ... ils s'en tapent tout autant que leurs gamins.
ECOLE = PARKING GRATUIT et/ou CENTRE DE LOISIRS , c'est à mon sens la cause des résultats PIRLS.
Donc les programmes, oui, sans doute, les méthodes, également, mais aussi une évolution de la société dont une part nous échappe, l'autre part ayant été appréhendée avec beaucoup trop de complaisance (bienveillance ? ) Et ça va être très très dur de remonter la pente ...
Je me rends compte que c'est très désordonné , tout ça, mais c'est à l'image de mon chaos cérébral désabusé ...
- AjupouetFidèle du forum
Verdurette
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- VolubilysGrand sage
Constat parfaitement réaliste de l'école.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- SapotilleEmpereur
Dans la rubrique "c'était mieux avant", ce que j'ai aimé dans les classes à plusieurs niveaux, c'était justement que les enfants avaient le temps de lire chaque jour.
J'avais CP-CE1-CE2, et chaque groupe avait une demi heure de lecture à haute voix et les groupes n'excédaient pas 8 à 10 élèves !
Et puis, lecture aussi dans le livre d'histoire, dans le livre de sciences.
Bien sûr tandis que les enfants lisaient à haute voix avec moi, les autres groupes étaient occupés à un travail écrit.
De temps en temps, tout en écoutant la lecture dans le groupe où j'étais présente, je signalais à l'un ou l'autre qu'il n'était pas concentré et perdait son temps à rêver.
Mais maintenant, ce qui m'horrifie quand je lis vos témoignages, c'est le nombre de "cas" dans vos classes !!!
Des gamins ingérables, je n'ai jamais eus !!!
Des zozos qui aimaient faire rire la galerie, oui, mais pas les enfants que vous décrivez !
Des enfants ne parlant pas français à la maisons, oui : des turcs et des anglais, oui, mais pas de gamins non-intéressés à ce que je leur proposais.
Je vous lis, et je suis atterrée par vos conditions de travail !
Courage !
J'avais CP-CE1-CE2, et chaque groupe avait une demi heure de lecture à haute voix et les groupes n'excédaient pas 8 à 10 élèves !
Et puis, lecture aussi dans le livre d'histoire, dans le livre de sciences.
Bien sûr tandis que les enfants lisaient à haute voix avec moi, les autres groupes étaient occupés à un travail écrit.
De temps en temps, tout en écoutant la lecture dans le groupe où j'étais présente, je signalais à l'un ou l'autre qu'il n'était pas concentré et perdait son temps à rêver.
Mais maintenant, ce qui m'horrifie quand je lis vos témoignages, c'est le nombre de "cas" dans vos classes !!!
Des gamins ingérables, je n'ai jamais eus !!!
Des zozos qui aimaient faire rire la galerie, oui, mais pas les enfants que vous décrivez !
Des enfants ne parlant pas français à la maisons, oui : des turcs et des anglais, oui, mais pas de gamins non-intéressés à ce que je leur proposais.
Je vous lis, et je suis atterrée par vos conditions de travail !
Courage !
- EuphémiaNiveau 10
Madame Mado a écrit:
Je n'utilise pas de méthode mixte (j'en ai en utilisé avant, notamment Ratus il y a une quinzaine d'années, que je n'aimais pas beaucoup mais avec laquelle j'obtenais de très bons résultats chez les lecteurs moyens et faibles) mais désormais ma méthode est purement syllabique (sauf quelques "mots outils").
Je ne comprends pas : si est incorporée la reconnaissance visuelle de "mots outils", il ne s'agit pas d'une méthode purement alphabétique. Si ?
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- V.MarchaisEmpereur
Non, effectivement, il s'agit d'une méthode mixte, qui crée les mêmes mauvais réflexes que la méthode globale.
Citation de Deauvieau :
Citation de Deauvieau :
La mémorisation globale des mots-outils (même "petits") conduit à la même impasse que celle des autres mots : prendre l'habitude de ne pas s'appuyer sur le regard attentif de leur construction graphémique et syllabique pour les sonoriser correctement dans la lecture. Par des voies différentes de celles que nous développons, Stanislas Dehaene aboutit à des conclusions identiques sur la nécessité du déchiffrage des correspondances graphophonémiques, et nous alerte sur les conséquences de son non-respect : l'attention globale canalise l'apprentissage vers une aire cérébrale inappropriée de l'hémisphère droit et entrave le circuit efficace de la lecture.
- V.MarchaisEmpereur
Ce que tu décris est très dur, Verdurette, et je t'adresse avant tout tout mon soutien.
Mais comme tu le dis toi-même, la situation est aussi le résultat de choix éducatifs. Et si remonter la pente sera sans doute difficile, ce n'est pas impossible. Quelques pistes :
- arrêter de multiplier les projets et sorties ludiques dès la maternelle pour se recentrer sur les fondamentaux, à commencer par le vocabulaire, en maternelle. Pourquoi perdre tant de temps et d'énergie à "préparer les élèves à la lecture" dès la PS, n'importe comment, en faisant du global à grand renfort d'étiquettes (les noms des copains, les jours de la semaine...), créant d'emblée les mauvaises connexions dans le cerveau ? C'est la même chose en écriture. On fait copier des mots aux élèves alors qu'ils ne maîtrisent ni la tenue du stylo ni les gestes graphiques, qu'ils se contentent de reproduire les lettres comme autant de dessins. Bref, arrêter cette débauche contre-productive pour consacrer un temps substantiel à faire entendre aux enfants des textes riches, plutôt que des albums simplistes, afin de les familiariser avec la langue écrite et de les nourrir en vocabulaire.
- former les enseignants, dès la maternelle, à l'apprentissage du vocabulaire. Il y a en effet en la matière une carence effarante. Il y a quelques années, pour la liaisons CM2-6e, j'ai proposé que nous nous concentrions sur le développement du lexique. Les professeurs des écoles voisines ont accepté. Lors de la réunion suivante, j'ai été stupéfaite par les pratiques développées : partout, le "mot du jour", littéralement sorti d'un chapeau, rare et sans intérêt pour un enfant de primaire ("esperluette", "cacochyme" et ce genre de chose), et jamais réinvesti, puisqu'en lien avec rien du tout, donc oublié aussitôt. J'ai suggéré un travail à partir des textes, mais on m'a renvoyée m'occuper de mes affaires - sans doute que les textes étudiés en Primaire ne sont justement pas assez riches pour permettre un tel travail, et c'est fort dommage. Mes exercies ? ringards ! La pire des absurdités est venue de cette plaie de conseillère pédago, qui a proposé que les enfants inventent des mots. Bah tiens, ils ne comprennent rien à rien, ne parviennent pas à exprimer leurs idées, parce qu'ils n'ont pas de vocabulaire : perdons du temps à leur faire travailler des mot qui n'existent pas et tout ira mieux.
- utiliser en CP des méthodes alphabétiques, et veiller à ce qu'auparavant, rien ne contribue au développement des mauvaises habitudes (cf. les étiquettes à tout bout de champ en CP).
- réapprendre le pédagogie de la graphie et de l'écriture (aux enseignants), et développer cette dernière dès le CP, pour bien intégrer le code, puis pour travailler la syntaxe, de façon progressive, en passant peu à peu de la phrase simple, dûment ponctuée, au paragraphe et au petit texte structuré.
- remettre à l'honneur la grammaire, dès le CP, toujours pour permettre le travail de la langue écrite.
- en finir avec fichiers et photocopies qui dispensent l'élève d'écrire.
- rendre un tel travail humainement possible pour les instituteurs, notamment en déchargeant les classes, mais aussi en leur apportant tout le soutien nécessaire par les exigences formulées par l'institution et mises en oeuvre sur le terrain. Prendre VRAIMENT exemple sur les pays scandinaves en donnant des moyens pour prendre en charge de façon soutenue, et non sporadique, tous les élèves en difficulté, dès les 1ers signes, sans attendre dans une posture béate que les choses s'arrangent par miracle au fil des années, laissant ainsi les lacunes se creuser et l'enfant intérioriser ses difficultés.
Liste non exhaustive.
Est-ce donc si compliqué ?
Mais comme tu le dis toi-même, la situation est aussi le résultat de choix éducatifs. Et si remonter la pente sera sans doute difficile, ce n'est pas impossible. Quelques pistes :
- arrêter de multiplier les projets et sorties ludiques dès la maternelle pour se recentrer sur les fondamentaux, à commencer par le vocabulaire, en maternelle. Pourquoi perdre tant de temps et d'énergie à "préparer les élèves à la lecture" dès la PS, n'importe comment, en faisant du global à grand renfort d'étiquettes (les noms des copains, les jours de la semaine...), créant d'emblée les mauvaises connexions dans le cerveau ? C'est la même chose en écriture. On fait copier des mots aux élèves alors qu'ils ne maîtrisent ni la tenue du stylo ni les gestes graphiques, qu'ils se contentent de reproduire les lettres comme autant de dessins. Bref, arrêter cette débauche contre-productive pour consacrer un temps substantiel à faire entendre aux enfants des textes riches, plutôt que des albums simplistes, afin de les familiariser avec la langue écrite et de les nourrir en vocabulaire.
- former les enseignants, dès la maternelle, à l'apprentissage du vocabulaire. Il y a en effet en la matière une carence effarante. Il y a quelques années, pour la liaisons CM2-6e, j'ai proposé que nous nous concentrions sur le développement du lexique. Les professeurs des écoles voisines ont accepté. Lors de la réunion suivante, j'ai été stupéfaite par les pratiques développées : partout, le "mot du jour", littéralement sorti d'un chapeau, rare et sans intérêt pour un enfant de primaire ("esperluette", "cacochyme" et ce genre de chose), et jamais réinvesti, puisqu'en lien avec rien du tout, donc oublié aussitôt. J'ai suggéré un travail à partir des textes, mais on m'a renvoyée m'occuper de mes affaires - sans doute que les textes étudiés en Primaire ne sont justement pas assez riches pour permettre un tel travail, et c'est fort dommage. Mes exercies ? ringards ! La pire des absurdités est venue de cette plaie de conseillère pédago, qui a proposé que les enfants inventent des mots. Bah tiens, ils ne comprennent rien à rien, ne parviennent pas à exprimer leurs idées, parce qu'ils n'ont pas de vocabulaire : perdons du temps à leur faire travailler des mot qui n'existent pas et tout ira mieux.
- utiliser en CP des méthodes alphabétiques, et veiller à ce qu'auparavant, rien ne contribue au développement des mauvaises habitudes (cf. les étiquettes à tout bout de champ en CP).
- réapprendre le pédagogie de la graphie et de l'écriture (aux enseignants), et développer cette dernière dès le CP, pour bien intégrer le code, puis pour travailler la syntaxe, de façon progressive, en passant peu à peu de la phrase simple, dûment ponctuée, au paragraphe et au petit texte structuré.
- remettre à l'honneur la grammaire, dès le CP, toujours pour permettre le travail de la langue écrite.
- en finir avec fichiers et photocopies qui dispensent l'élève d'écrire.
- rendre un tel travail humainement possible pour les instituteurs, notamment en déchargeant les classes, mais aussi en leur apportant tout le soutien nécessaire par les exigences formulées par l'institution et mises en oeuvre sur le terrain. Prendre VRAIMENT exemple sur les pays scandinaves en donnant des moyens pour prendre en charge de façon soutenue, et non sporadique, tous les élèves en difficulté, dès les 1ers signes, sans attendre dans une posture béate que les choses s'arrangent par miracle au fil des années, laissant ainsi les lacunes se creuser et l'enfant intérioriser ses difficultés.
Liste non exhaustive.
Est-ce donc si compliqué ?
- pseudo-intelloSage
Je suis d'accord avec presque tout. Quelques réserves néanmoins :
Mon gamin a du faire trois sorties en TPS, dont deux en théâtre de marionnettes (j'ai eu le bouquin avec le texte de la pièce d'une sortie, ce n'était pas si pauvre, d'ailleurs, une partie des primaire ont également assisté au spectacle). Je ne trouve pas cela abusé. Maintenant, cela dépend sans doute des écoles.
Je crois que les maîtresses ont dit à chaque réunion de pré-rentrées qu'elles n'avaient pas le droit de faire travailler un élève en maternelle, que tout devait être plus ou moins ludique, parce que la bienveillance, c'est comme ça (elles avaient l'air moyen convaincu, ceci dit)... elles ont dit également qu'elles n'avaient pas le droit de forcer un élève à faire l'activité s'il ne voulais pas la faire (même si j'ai bien l'impression que parfois, elle prennent le gauche, et elles ont bien raison).
Je te plains fort pour tes réunions de liaison CM2 / 6e. Ça me console ne de plus avoir de 6e.
Ça me semble difficile tant que le PE devra, en plus des fondamentaux, apprendre l'anglais, l'informatique, le code, le recyclage ou que sais-je... Ces photocopies à outrance que je ne porte pas plus que toi dans mon cœur sont malheureusement parfois le seul recours du prof à la bourre (moi-même, malgré ce que je pense, je dois avouer que parfois, il m'arrive... .
V.Marchais a écrit:arrêter de multiplier les projets et sorties ludiques dès la maternelle pour se recentrer sur les fondamentaux, à commencer par le vocabulaire, en maternelle.
Mon gamin a du faire trois sorties en TPS, dont deux en théâtre de marionnettes (j'ai eu le bouquin avec le texte de la pièce d'une sortie, ce n'était pas si pauvre, d'ailleurs, une partie des primaire ont également assisté au spectacle). Je ne trouve pas cela abusé. Maintenant, cela dépend sans doute des écoles.
Je crois que les maîtresses ont dit à chaque réunion de pré-rentrées qu'elles n'avaient pas le droit de faire travailler un élève en maternelle, que tout devait être plus ou moins ludique, parce que la bienveillance, c'est comme ça (elles avaient l'air moyen convaincu, ceci dit)... elles ont dit également qu'elles n'avaient pas le droit de forcer un élève à faire l'activité s'il ne voulais pas la faire (même si j'ai bien l'impression que parfois, elle prennent le gauche, et elles ont bien raison).
Je te plains fort pour tes réunions de liaison CM2 / 6e. Ça me console ne de plus avoir de 6e.
en finir avec fichiers et photocopies qui dispensent l'élève d'écrire.
Ça me semble difficile tant que le PE devra, en plus des fondamentaux, apprendre l'anglais, l'informatique, le code, le recyclage ou que sais-je... Ces photocopies à outrance que je ne porte pas plus que toi dans mon cœur sont malheureusement parfois le seul recours du prof à la bourre (moi-même, malgré ce que je pense, je dois avouer que parfois, il m'arrive... .
- V.MarchaisEmpereur
Je n'ai pas dit qu'il ne faut pas faire de sorties. Juste qu'il faudrait arrêter d'en faire l'alpha et l'oméga de la pédagogie. Ma fille en est au moins à sa 4e sortie depuis la rentrée...
Je persiste sur la nuisance des fichiers. Par contre, on peut fort bien se dispenser, en primaire, du recyclage, de l'informatique, voire de l'anglais.
Je persiste sur la nuisance des fichiers. Par contre, on peut fort bien se dispenser, en primaire, du recyclage, de l'informatique, voire de l'anglais.
- pseudo-intelloSage
V.Marchais a écrit:Je persiste sur la nuisance des fichiers. Par contre, on peut fort bien se dispenser, en primaire, du recyclage, de l'informatique, voire de l'anglais.
Je suis d'accord. Mais je crois qu'il est lus compliqué pour un PE que pour nous de filouter son inspecteur. Pour nous, c'est plus facile de lui montrer ce qu'il a envie de voir même si c'est pipeau (et il reste moins longtemps, et on a un autre supérieur hiérarchique, le CDE, contrairement aux PE).
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