La note de participation : est-elle injuste selon vous ?
- ElaïnaDevin
mafalda16 a écrit:Elaïna a écrit:henriette a écrit:La situation n'est peut-être pas tout à fait la même au collège et au lycée, non ?
Je n'ai jamais enseigné en collège mais spontanément je ne vois pas trop la différence, selon moi le droit de se taire et de ne pas participer est un droit inaliénable de l'élève, exception faite, à la limite, des cours de langue où l'on demande un niveau oral conséquent (mais même là je ne vois pas pourquoi on sanctionnerait la participation pendant le cours, ni pourquoi on ne se contenterait pas des notes au moment des évaluations)
On ne peut pas se contenter des moments d'évaluation car avant d'évaluer une production globale il faut bien entraîner (le lexique, la grammaire, d'accord on peut le faire à l'écrit) mais la prononciation, y a pas d'autre moyen, à un moment donné il faut qu'ils parlent, qu'on corrige, qu'ils répètent.
Je suis bien d'accord, j'ai le même problème en HG, il faut bien à un moment que je puisse voir où ils en sont, c'est pourquoi je sanctionne le travail non fait (quelle que soit sa forme : exercice rapide, paragraphe à rédiger, carte à faire, exposé à préparer), et je sanctionnerai aussi celui qui refuse de répondre (ce qui équivaut à un travail non fait)
En revanche je ne vois pas comment je pourrais exiger qu'untel lève la main spontanément pour causer
J'estime que, si j'ai de l'oral à évaluer, c'est à moi de faire en sorte de les interroger, pas à eux de lever la main s'ils n'ont pas envie et qu'ils n'aiment pas ça
Mais si ça ne me convient pas à moi, je comprends tout à fait que des collègues puissent se servir de cet outil
- CasparProphète
Daphné a écrit:Un CDE disait que c'était la "note de gueule", que l'élève n'avait rien pour contester contrairement à un devoir écrit et une copie.
J'ai arrêté d'en mettre et je ne m'en suis pas plus mal portée.
Idem. Je n'ai jamais trouvé de système satisfaisant et pourtant j'en ai essayé un paquet, donc plus de note de participation, mais il est rare d'avoir une classe totalement muette.
- mafalda16Modérateur
Elaina, je te rejoins. Je me fiche que la participation soit spontanée (même si c'est plus agréable de ne pas avoir à leur tirer les vers du nez ) ou qu'elle soit suscitée par une question directement adressée à un élève. Ce que je ne tolère pas c'est le trop facile "no sé" juste pour se débarrasser du boulot.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- ElaïnaDevin
mafalda16 a écrit:Elaina, je te rejoins. Je me fiche que la participation soit spontanée (même si c'est plus agréable de ne pas avoir à leur tirer les vers du nez ) ou qu'elle soit suscitée par une question directement adressée à un élève. Ce que je ne tolère pas c'est le trop facile "no sé" juste pour se débarrasser du boulot.
Pareil, je lutte jour après jour contre les stratégies d'évitement du travail, en HG ça va être plutôt l'élève qui dit "j'ai tout fait sauf cette question là madaaaaaaame", bah oui donc c'est pas fait, donc zéro - j'ai une colonne "travail non fait" dans pronote, c'est une note sur 2, chaque fois que je demande un travail écrit je passe dans les rangs, on a 2/2 si c'est fait, 1/2 si c'est fait à moitié ou mal fait, 0/2 si c'est pas fait ou si c'est objectivement du foutage de tronche, la note évolue avec le temps, on peut la rattraper ou la voir baisser suivant les travaux suivants
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- KalypsoExpert spécialisé
mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
- SlinkyNiveau 10
J'attribue une note de participation par trimestre mais par principe je ne descends jamais en dessous de 10 pour les élèves sérieux qui ne participent pas ou très peu. Pour le troisième trimestre, je la considère plus comme une note de progression sur l'année. Je note la pertinence et la qualité des réponses donc cela peut varier de 1 bâton à 3 bâtons. L'élève en ayant le plus n'a pas forcément 20 mais a la meilleure note de la classe.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je ne vois pas ce que l'injustice vient faire là-dedans. Noter la participation, et surtout sa pertinence, peut être un moyen d'obtenir davantage d'attention des élèves. En revanche, dans ma matière, je ne parviens pas à voir beaucoup plus loin : qu'est-elle censée développer ? Aussi, si je devais la noter, je m'arrangerais pour faire un sort au silence studieux, même si ce n'est qu'une apparence de silence studieux : faire de la note une invitation à participer correctement plus qu'une obligation ou une incitation à dire n'importe quoi, pourvu que ça sonne. Une note bonus, ou une note qui commence à 12 et baisse en cas de distraction.
Je ne le fais pas parce que je suis trop bordélique pour garder la moindre trace des interventions de chacun.
Je ne le fais pas parce que je suis trop bordélique pour garder la moindre trace des interventions de chacun.
- ChocolatGuide spirituel
Kalypso a écrit:mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Complètement d'accord !
L'évaluation de la participation orale est tout aussi importante que le reste.
_________________
- ElyasEsprit sacré
Chocolat a écrit:Kalypso a écrit:mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Complètement d'accord !
L'évaluation de la participation orale est tout aussi importante que le reste.
Noter la participation orale et évaluer l'oral, il y a peut-être une différence, non ?
- egometDoyen
Elyas a écrit:Chocolat a écrit:Kalypso a écrit:mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Complètement d'accord !
L'évaluation de la participation orale est tout aussi importante que le reste.
Noter la participation orale et évaluer l'oral, il y a peut-être une différence, non ?
Il y a une énorme différence. Noter la participation, ce n'est pas noter la compétence pour parler, c'est noter d'abord le caractère de l'enfant, sa timidité ou sa spontanéité. Noter l'oral en se contentant de la participation, c'est privilégier la quantité au détriment de la qualité, en anglais fluency vs accuracy. C'est un vrai problème. Dans certains cas, on voit des professeurs qui en arrivent à ne même plus corriger les élèves qui se sont exprimés de peur de les décourager.
Réduire la note d'oral à la participation, c'est privilégier l'élève sans scrupules sur l'élève réfléchi. Celui qui prépare sa réponse dans sa tête a toujours un coup de retard par rapport à celui qui lève la main sans hésiter, quitte à dire n'importe quoi. Il faut tenir compte du fait que dans une classe, la fenêtre de tir moyenne pour participer spontanément est de moins de deux minutes par cours. C'est très dur de s'exprimer dans un contexte aussi concurrentiel. La note de participation a un effet extrêmement sélectif, car seuls les meilleurs sont entendus. C'est "winner takes all". On perd les consciencieux et les besogneux.
C'est terrible parce qu'on peut très bien évaluer tous les élèves, de façon bien plus qualitative. Il suffit que le professeur interroge et décide de lui-même qui va répondre à la question. Il peut également choisir les groupes qui devront faire un jeu de rôle. Il y a moyen de faire travailler l'oral bien plus et bien plus efficacement qu'en s'en remettant à la seule participation spontanée des élèves. Au bout du compte, ils arrivent même à être plus créatifs que si on les laissait totalement libres.
http://egomet.sanqualis.com/?p=425
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
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- VerduretteModérateur
La note de participation est injuste lorsqu'on laisse parler sans retenue les "grandes gueules" qui parlent avant même qu'on les interroge, et que les élèves timides ou discrets n'ont pas le temps d'ouvrir la bouche, ou attendent sagement en levant la main ... sans qu'on les interroge.
Je rejoins l'avis sur le fait que cela avantage la quantité au détriment de la qualité, et cela me dérange qu'on pense qu'un élève qui ne parle pas est un mauvais élève, qui n'a forcément rien à dire ou que des âneries. Est-il juste de sanctionner la timidité au même titre que la paresse? (à cette aune, un gamin qui n'apprend rien mais a du bagou va se retrouver avec une meilleure note que le tâcheron timide).
Je dis cela sans doute parce que je suis une timide qui a des filles timides et que j'ai lu avec désolation sur 12 années de scolarité multipliées par 3 bulletins "ne participe pas assez".
Réponse de mes filles, y compris lors des réunions parents-profs : "Je lève la main mais on ne m'interroge pas. Du coup je me tais."
Or c'est (à mon sens) le boulot des profs d'encourager un élève qu'on sait timide à oser participer.
Je rejoins l'avis sur le fait que cela avantage la quantité au détriment de la qualité, et cela me dérange qu'on pense qu'un élève qui ne parle pas est un mauvais élève, qui n'a forcément rien à dire ou que des âneries. Est-il juste de sanctionner la timidité au même titre que la paresse? (à cette aune, un gamin qui n'apprend rien mais a du bagou va se retrouver avec une meilleure note que le tâcheron timide).
Je dis cela sans doute parce que je suis une timide qui a des filles timides et que j'ai lu avec désolation sur 12 années de scolarité multipliées par 3 bulletins "ne participe pas assez".
Réponse de mes filles, y compris lors des réunions parents-profs : "Je lève la main mais on ne m'interroge pas. Du coup je me tais."
Or c'est (à mon sens) le boulot des profs d'encourager un élève qu'on sait timide à oser participer.
- Madame_ProfEsprit sacré
On est d'accord Verdurette. C'est le boulot du prof que de veiller à tout cela. Ceux qui parlent sans lever la main, ou pour faire les clowns, ou dire quelque chose hors sujet / hors contexte, ils sont sanctionnés. Pour les timides, ce n'est pas nécessairement une note sanction. Donc, non dsl, ce n'est pas une histoire de bagou. Arrêtez de croire que les profs qui évaluent cela, entre autres, le font sans réflexion, sans critères pertinents, et avec injustice.
Certains timides se mettent parfois à participer, et en sont heureux ensuite. S'ils ne lèvent pas la main, ils ont de bonnes notes quand même s'ils sont sérieux puisque je prends en compte pleins d'autres critères (non remplis pas les grandes gueules). Et en effet, comme dit plus haut, il ne s'agit d'ailleurs pas nécessairement de lever la main spontanément (même si perso je trouve mieux d'en arriver à cela que de les interroger par surprise et de les stresser donc).
Puis, dans une classe, y a pas que deux catégories d'élèves : les timides qui ne diront jamais rien, et les grandes gueules qui les écrasent.
Certains timides se mettent parfois à participer, et en sont heureux ensuite. S'ils ne lèvent pas la main, ils ont de bonnes notes quand même s'ils sont sérieux puisque je prends en compte pleins d'autres critères (non remplis pas les grandes gueules). Et en effet, comme dit plus haut, il ne s'agit d'ailleurs pas nécessairement de lever la main spontanément (même si perso je trouve mieux d'en arriver à cela que de les interroger par surprise et de les stresser donc).
Puis, dans une classe, y a pas que deux catégories d'élèves : les timides qui ne diront jamais rien, et les grandes gueules qui les écrasent.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
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2012-2013 - Année de stage en collège
- ElyasEsprit sacré
Ma question est donc : participer évalue quoi ? Cela entre dans quel apprentissage disciplinaire ? Ou est-ce juste un moyen pour faire vivre un cours dialogué ?
- SphinxProphète
pseudo-intello a écrit:Il y a des élèves qui n'ont vraiment pas la cote, qui subissent des sarcasmes au quotidien, et qui ont plutôt intérêt à ne pas l'ouvrir en classe, s'ils ne veulent pas subir de moqueries supplémentaires dès la récré suivante (il y a des élèves qui, quoi qu'ils disent, dès le moment où ils ouvrent la bouche, leurs camarades vont trouver matière à les enfoncer. Je sais, j'ai connu personnellement il y a 20 ans).
Il y a des élèves qui se sentent hyper mal à l'aise dans les classes.
C'est pour cela que je ne mets pas de notes de participation.
Je comprends que les collèges de LV en aient besoin, ceci dit.
Je comprends aussi que dans des classes amorphes, on sacrifie ses grands principes et qu'on mette une note de participation, ou qu'on prenne d'autres mesures pour ne pas faire cours tout seul.
Voilà : en général, j'évite, mais il y a des cas particuliers.
C'est à peu près ma position. Je ne m'estime pas compétente pour juger de ce que doivent faire ou pas les profs de LV et je veux bien qu'on y recoure pour motiver une classe amorphe et silencieuse (espèce curieuse que je n'ai jamais rencontrée). Mais personnellement, je n'aime pas. Étant élève, j'étais effroyablement timide ; et puis, ayant essayé de participer au primaire, mais m'étant entendu dire par TOUS mes enseignants "je sais que tu sais, baisse la main, laisse les autres chercher", j'ai fini par perdre l'habitude ; et puis, au collège, j'étais une élève harcelée. J'en ai, des élèves très timides, et je ne veux pas que le cours devienne un sujet d'angoisse. Donc, non, pas de note, mais je note sur le bulletin quand la participation est régulière et pertinente, je ne mets rien si l'élève ne participe jamais mais que je vois qu'il ou elle est quand même attentif, et je le signale s'il ou elle dort ou boude.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Lord StevenExpert
Participer n'évalue rien. Juste qu'il y en a marre des élèves qui considèrent que les évaluations sont purement écrites. Je considère qu'ils ne jouent tout simplement pas le jeu sous couvert de timidité alors qu'ils pourraient participer à la vie du cours ce qui est aussi un acte social. Lors des évaluations d'expression orale de fin d'année en terminales, je n'ai aucun scrupule à tenir compte de leur passivité, ils le savent, à eux de voir.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- User7570Niveau 6
Je mets pour ma part une note sous forme de petit bonus et je la réserve aux élèves qui (1) participent (2) ne parlent pas à tort et à travers (et ne bavardent pas incessamment).
Autant dire qu'il y a peu d'heureux élus (du moins au premier trimestre en seconde).
Ceux qui ne participent pas n'ont pas de petit bonus. Idem pour ceux qui perturbent le cours. Cela ne me paraît pas inutile... même si je comprends le point de vue de ceux qui critiquent les notes de participation.
Autant dire qu'il y a peu d'heureux élus (du moins au premier trimestre en seconde).
Ceux qui ne participent pas n'ont pas de petit bonus. Idem pour ceux qui perturbent le cours. Cela ne me paraît pas inutile... même si je comprends le point de vue de ceux qui critiquent les notes de participation.
- AwottNiveau 10
mafalda16 a écrit:
Moralité, un timide qui fait vraiment le minimum mais qui apprend ses leçons peut difficilement avoir moins de 10/20.
Kalypso a écrit:
Tout le monde part de 10. Pour les élèves qui ne participent pas mais ne gênent pas la participation des autres, pas de bonus ni malus.
Une note de 10/20 n'est pas pénalisante, n'est pas une "mauvaise note" ?
Elaïna a écrit:Je n'ai jamais enseigné en collège mais spontanément je ne vois pas trop la différence, selon moi le droit de se taire et de ne pas participer est un droit inaliénable de l'élève, exception faite, à la limite, des cours de langue où l'on demande un niveau oral conséquent (mais même là je ne vois pas pourquoi on sanctionnerait la participation pendant le cours, ni pourquoi on ne se contenterait pas des notes au moment des évaluations)
N'y a-t-il pas une confusion entre noter l'oral et noter la participation. La participation, même en langue, n'est qu'un outil (pour certains un outil essentiel) mais pas une finalité. La maîtrise de l'oralité en revanche ...
Noter l'oral par la participation (et/ou la désignation lorsqu'on demande à un élève de lire une consigne) c'est juste une facilité et surtout une façon un peu tacite de noter l'oral. Une évaluation sans préparation, aux critères mal définis et sans différenciation (alors que s'il y a bien un endroit ou il faudrait le prendre en compte...)
- egometDoyen
LordSteven a écrit:Participer n'évalue rien. Juste qu'il y en a marre des élèves qui considèrent que les évaluations sont purement écrites. Je considère qu'ils ne jouent tout simplement pas le jeu sous couvert de timidité alors qu'ils pourraient participer à la vie du cours ce qui est aussi un acte social. Lors des évaluations d'expression orale de fin d'année en terminales, je n'ai aucun scrupule à tenir compte de leur passivité, ils le savent, à eux de voir.
Quel mélange des genres! Mettre une note sans rien évaluer, juste pour punir un comportement agaçant.
Si tu veux les obliger à parler, il y a d'autres moyens. Tu peux interroger directement l'élève. Rien n'empêche de l'évaluer sur un jeu de rôle ou sur un exposé. Il y a beaucoup d'élèves qui sont prêts à faire leur devoir. Mais tu ne peux pas exiger l'enthousiasme ou la spontanéité. Tu as toute légitimité pour leur demander de parler ou de travailler. Quant à aimer ta matière ou la société dans laquelle ils ont été placés par le hasard, c'est beaucoup demander.
La timidité est peut-être un handicap. En tout cas une faiblesse. Ce n'est pas une excuse, ni bonne ni mauvaise. Les enfants ont besoin d'aide et d'opportunités pour la surmonter. Ils n'ont pas besoin qu'on vienne leur en faire reproche. Ta position est totalement contre-productive.
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- ChocolatGuide spirituel
Elyas a écrit:Chocolat a écrit:Kalypso a écrit:mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Complètement d'accord !
L'évaluation de la participation orale est tout aussi importante que le reste.
Noter la participation orale et évaluer l'oral, il y a peut-être une différence, non ?
Évaluer la participation orale fait partie de l'évaluation de l'oral.
La participation orale au cours peut être spontanée (exemples : réponses à des questions de cours, échanges à la fin d'un exposé, exploitation de recherches personnelles, correction d'une évaluation écrite) ou préparée (exemple : exposé, récitation, mise en voix théâtrale).
Quant à la participation écrite au cours, elle peut être spontanée ou préparée, elle aussi.
Tout cela est évaluable donc à évaluer.
_________________
- ElyasEsprit sacré
Aujourd'hui est un jour à craindre ! Je suis totalement sur la ligne d'Egomet !
On peut évaluer l'oral sans mettre une note de participation. C'est juste l'évaluation d'une pratique langagière parmi d'autre. Je n'ai jamais vu personne mettre une note de participation écrite pour récompenser les gens qui font des brouillons (certains n'ont pas besoin de brouillon).
Je persiste à penser que la note de participation orale n'est qu'un moyen pour faire fonctionner une pratique pédagogique, le cours dialogué. Si les élèves ne répondent pas, on passe soit au cours magistral soit aux travaux de pratiques langagières.
On peut évaluer l'oral sans mettre une note de participation. C'est juste l'évaluation d'une pratique langagière parmi d'autre. Je n'ai jamais vu personne mettre une note de participation écrite pour récompenser les gens qui font des brouillons (certains n'ont pas besoin de brouillon).
Je persiste à penser que la note de participation orale n'est qu'un moyen pour faire fonctionner une pratique pédagogique, le cours dialogué. Si les élèves ne répondent pas, on passe soit au cours magistral soit aux travaux de pratiques langagières.
- egometDoyen
piesco a écrit:Je n'aime pas beaucoup l'idée de note de participation. En cours de LV il est indispensable de participer. Pour moi c'est une exigence, une nécessité. Donc pas de note, pas de bonus pour participer, pas de malus si "la participation" n'est pas bonne. En début de carrière ( ) je perdais une énergie folle à noter toutes les participations et à établir un barème pour arriver à cette fameuse note. Maintenant, pour faire participer tout le monde, c'est chacun son tour, par rangs ou colonnes. Il faut varier les plaisirs. Tout le monde y passe, personne s'est jamais plaint.
Je note l'oral via des exposés. J'ai souvent une note de lecture (dans des classes de niveau catastrophique ça peut remonter la moyenne, et au moins ils se donnent la peine de lire plus ou moins convenablement).
Je préfère interroger de façon aléatoire plutôt que par colonne ou par rangée. Et généralement je pose la question avant de désigner l'élève. Ca évite que certains calculent leur tour pour en faire le moins possible. Un truc intéressant qu'on m'a donné, mais que je n'ai pas testé personnellement, c'est d'avoir un sachet avec des jetons numérotés pour tirer au sort celui qui va passer. C'est au cas où on aurait peur d'en oublier ou de retomber trop souvent sur le même. En général, sur deux heures de cours de langue, j'arrive à interroger tout le monde au moins une fois.
Cela dit, ça n'empêche nullement, de temps en temps, de laisser parler les volontaires. Mais je crois qu'il est plus satisfaisant d'interroger tout le monde comme tu le fais, plutôt que de dépendre de la bonne ou de la mauvaise volonté de la classe, avec tous les effets de groupe que l'on connaît.
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- egometDoyen
Elyas a écrit:Aujourd'hui est un jour à craindre ! Je suis totalement sur la ligne d'Egomet !
On peut évaluer l'oral sans mettre une note de participation. C'est juste l'évaluation d'une pratique langagière parmi d'autre. Je n'ai jamais vu personne mettre une note de participation écrite pour récompenser les gens qui font des brouillons (certains n'ont pas besoin de brouillon).
Je persiste à penser que la note de participation orale n'est qu'un moyen pour faire fonctionner une pratique pédagogique, le cours dialogué. Si les élèves ne répondent pas, on passe soit au cours magistral soit aux travaux de pratiques langagières.
Bien dit.
Mais tu sais que j'apprécie beaucoup tes interventions. Même si nous sommes souvent en désaccord, je reconnais en toi un interlocuteur plus que valable.
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- AwottNiveau 10
Chocolat a écrit:
Évaluer la participation orale fait partie de l'évaluation de l'oral.
La participation orale au cours peut être spontanée (exemples : réponses à des questions de cours, échanges à la fin d'un exposé, exploitation de recherches personnelles, correction d'une évaluation écrite) ou préparée (exemple : exposé, récitation, mise en voix théâtrale).
Quant à la participation écrite au cours, elle peut être spontanée ou préparée, elle aussi.
Tout cela est évaluable donc à évaluer.
On oppose spontané et préparé ? J'opposerai spontané/imposé et préparé/non-préparé.
La note de participation c'est imposer la participation spontané. La problématique de la participation est, comme le souligne Egomet, le cadre et les modalités de cette évaluation. Si pour les échanges sur un exposé j'impose, avant, de préparer une question orale avec la possibilité d'être interrogé et évaluer : oui. Si je demande à la fin d'un exposé, une participation orale à la volée (c'est possible pour faire vivre le cours) je ne pense pas que cela soit bon à évaluer.
Il faut que les modalités d'évaluation soient clairement définies et que le cadre de l'évaluation entre aussi dans la réflexion.
- Une passanteEsprit éclairé
Elyas a écrit:Aujourd'hui est un jour à craindre ! Je suis totalement sur la ligne d'Egomet !
On peut évaluer l'oral sans mettre une note de participation. C'est juste l'évaluation d'une pratique langagière parmi d'autre. Je n'ai jamais vu personne mettre une note de participation écrite pour récompenser les gens qui font des brouillons (certains n'ont pas besoin de brouillon).
Je persiste à penser que la note de participation orale n'est qu'un moyen pour faire fonctionner une pratique pédagogique, le cours dialogué. Si les élèves ne répondent pas, on passe soit au cours magistral soit aux travaux de pratiques langagières.
Totalement d'accord !
En tant que PP, je demande toujours aux collègues qui remarquent un manque de participation si c'est un problème (sauf en langues, bien sûr). On est vraiment dans le formatage insupportable de l'EN, il faut participer, il faut ne pas hésiter à prendre la parole, et quand on voit la société actuelle, je crois que certains auraient bien mieux fait d'apprendre à la fermer !
Pourquoi les élèves seraient-ils tous identiques ? Ne peut-on pas respecter un peu leur personnalité ?
Ancienne timide, je suis reconnaissante envers les profs qui ne m'ont jamais emm*rdé pour que je prenne la parole si je ne le voulais pas. Cela ne m'a pas empêché de "prendre sur moi" quand ce fut nécessaire, et de devenir prof !
C'est profondément injuste d'évaluer la participation, cela revient, pour moi, à évaluer la personnalité plus que le travail ! On le sait déjà que celui qui a plus d'aisance à l'oral sera avantagé dans la vie, pourquoi mettre déjà des ados en pleine construction identitaire face à cette injustice. Même avec la meilleure volonté du monde, celui qui n'est pas à l'aise ne le deviendra pas à coup de notes pénalisantes (et comme déjà dit, 10/20 c'est une note pénalisante pour un bon élève !).
Bref, cela me semble totalement absurde (je le redis, excepté en langues) et le fruit de la dérive de plus en plus insupportable de l'EN, au lieu d'évaluer le fond, on se concentre sur la forme....
- ChocolatGuide spirituel
egomet a écrit:Elyas a écrit:Chocolat a écrit:Kalypso a écrit:mais pourquoi serait ce un droit inaliénable, que de se taire ?
Après tout, l'oral est une forme de travail, et pas uniquement en langues.
Finalement je trouve ça un peu injuste pour les élèves qui rament à l'écrit mais sont très actifs et pertinents à l'oral : ils ne vont pas invoquer le fait que c'est un droit inaliénable que de ne pas faire d'effort à l'écrit !
Complètement d'accord !
L'évaluation de la participation orale est tout aussi importante que le reste.
Noter la participation orale et évaluer l'oral, il y a peut-être une différence, non ?
Il y a une énorme différence. Noter la participation, ce n'est pas noter la compétence pour parler, c'est noter d'abord le caractère de l'enfant, sa timidité ou sa spontanéité. Noter l'oral en se contentant de la participation, c'est privilégier la quantité au détriment de la qualité, en anglais fluency vs accuracy. C'est un vrai problème. Dans certains cas, on voit des professeurs qui en arrivent à ne même plus corriger les élèves qui se sont exprimés de peur de les décourager.
Réduire la note d'oral à la participation, c'est privilégier l'élève sans scrupules sur l'élève réfléchi. Celui qui prépare sa réponse dans sa tête a toujours un coup de retard par rapport à celui qui lève la main sans hésiter, quitte à dire n'importe quoi. Il faut tenir compte du fait que dans une classe, la fenêtre de tir moyenne pour participer spontanément est de moins de deux minutes par cours. C'est très dur de s'exprimer dans un contexte aussi concurrentiel. La note de participation a un effet extrêmement sélectif, car seuls les meilleurs sont entendus. C'est "winner takes all". On perd les consciencieux et les besogneux.
C'est terrible parce qu'on peut très bien évaluer tous les élèves, de façon bien plus qualitative. Il suffit que le professeur interroge et décide de lui-même qui va répondre à la question. Il peut également choisir les groupes qui devront faire un jeu de rôle. Il y a moyen de faire travailler l'oral bien plus et bien plus efficacement qu'en s'en remettant à la seule participation spontanée des élèves. Au bout du compte, ils arrivent même à être plus créatifs que si on les laissait totalement libres.
http://egomet.sanqualis.com/?p=425
Merci de bien vouloir ne pas déformer mes propos.
Je n'ai dit à aucun moment qu'il fallait "se contenter" de noter la participation à l'oral d'un élève.
Et non, on ne note absolument pas le caractère de l'enfant mais la qualité de son implication spontantée dans le cadre d'un échange oral. Et non, on ne privilégie absolument pas l'aspect quantitatif de cette participation au détriment de celui qualitatif.
Votre vision réductrice de cette compétence orale valorisante donc à valoriser me sidère.
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- AwottNiveau 10
Une passante a écrit:(sauf en langues, bien sûr
J'aimerai bien comprendre cette particularité qui me semble plus tenir de l'habitude (dans la façon de mener le cours) que de la nécessité ?
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