Qu'appelez-vous compétence ?

Bonjour,

Au fil des conversations avec des collègues et sur le fofo, j'en viens à douter du sens que je mets au mot "compétence".

Qu'appelez-vous compétence ?

Selon ma modeste opinion, une compétence est l'association de connaissances et de capacités.
Un collègue en ULIS me dit que capacité et compétence, c'est grosso modo la même chose. Or, je pense qu'on peut-être capable de lire et comprendre un texte (capacités) que grâce à du vocabulaire par exemple (à des connaissances si minimes soient-elles). Il serait intéressant d'avoir la perception de chacun.

Des réactions sur le fofo me laissent parfois perplexe comme celle signifiant qu'en hist-géo, il n'y a pas réellement besoin d'un travail de mémorisation conséquent. Mes derniers propos sont à prendre au conditionnel car j'ai pu mal interpréter ce qu'à voulu dire mon collègue.

Bon, comment définiriez-vous le mot compétence ?

Bah oui l'un (connaissance) implique l'autre (capacité)

Exemple concret en SES de compétence attendue : savoir lire une donnée à partir d'un document statistique (graphique / diagramme / tableau à double entrée)

Cela sous-entend que l'élève sache ce qu'est par exemple un pourcentage de répartition ou un taux d'évolution.

Quand j'étais un bébé prof à l'IUFM, une de mes formatrices nous avait dit : une compétence, c'est un savoir, un savoir-faire et un savoir-être. Je ne comprend pas trop le savoir-être mais je trouve que l'association savoir et savoir-faire est assez pertinente. Mais je n'évalue pas formellement par compétences, donc je dis peut-être une bêtise.

Un truc qui n'est pas utile à connaître pour enseigner ?

Quand je ne comprends pas un mot, j'essaie de décomposer : com-pétence...
Mais ça marche pas à tous les coups !

Un truc que je me garde bien d'évaluer

Il y aurait aussi une manière de faire qui consisterait à parler de capacités (un mot français) contrairement au néologisme "compétence" provenant d'un mot anglais mal traduit et venant télescoper le mot français. Remarquons que l'on pourrait alors imaginer des meta-capacités de haut niveau ou des micro-capacités, les "programmes" ont d'ailleurs souvent alterné entre les unes et les autres, entre deux disputes de pédagoïdes.

Remarquons que cette façon de faire n'impliquerait nullement que l'enseignement doive être pensé exclusivement en termes de développement de ces "capacités", ni qu'une éventuelle "évaluations par capacités" aurait le moindre sens, la moindre légitimité (autant à cause de ce que cela impliquerait en termes de jugement de la personne au lieu de l'évaluation d'un travail rendu, que de l'aspect insuffisant d'une telle évaluation pour estimer tout ce qui doit être acquis en termes de savoir).

Souvenons-nous aussi de ce rapport mémorable de l'inspection générale de 2007:
I-Les compétences, on ne sait pas ce que c'est.
II-Partout dans le monde cela a foiré.
III-Comment allons-nous le mettre en oeuvre?

https://books.google.fr/books?id=4FU_AAAAcAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q=competence&f=false

(Furetière ; une des premières attestations du terme dans le sens qui nous intéresse ici, c'est-à-dire en langue non strictement juridique.)

C'est « capacité ou science », ou étant ici un siue.

Ah. Misère. Cela ne marche pas sur mon téléphone.

Merci PY.

On découvre l'existence chez Furetière de compétemment.
Vite, un tweet fayot aux espe, encore un nouveau mot pour jargonner...

Il me semble que ce n'est pas très difficile de donner un sens raisonnable au concept de compétence. Est compétence ce qui, chez une personne, fait que sa parole fait légitimement autorité. Par exemple, un concours disciplinairement exigeant (p. ex. l'agrégation de mathématiques) certifie qu'un professeur (p. ex. de mathématiques) est compétent pour parler de sa discipline (dans l'exemple, les mathématiques). Bref, la compétence dans le domaine X est ce qui justifie la confiance accordée à la personne dans ce domaine.

Il peut s'agir, bien sûr, de pures connaissances y compris caricaturalement « livresques », comme on dit parfois ; on utilise parfois le terme « historiques » pour désigner ces connaissances-là. La compétence peut également consister avant tout en capacités (lesquelles impliquent de toute façon des connaissances préalables, je n'y reviens pas, considérant que c'est [devenu] une évidence pour tout le monde). Par exemple l'habileté à résoudre des problèmes mathématiques, qui ne se résume pas à une connaissance « historique » (au sens indiqué) des mathématiques.

Naturellement, l'idée de « savoir-être » n'a aucun rapport avec cette choucroute-là, ni, vraisemblablement, avec une choucroute quelconque.

Je crois bien que nous sommes d'accord. Ce qui me fait remarquer que j'évalue par compétences sans le dire donc des connaissances (savoir) et des capacités (savoir-faire) indissociables les unes des autres.

Salut Héro. Je te donne ma définition mais qui n'est absolument pas casher y compris dans notre académie et notre discipline . Je dirais que c'est la capacité à analyser une situation ou à résoudre un problème en mobilisant des ingrédients à proportion variable selon les cas : savoirs notionnels et factuels, savoirs techniques et méthodologiques, capacité à collaborer efficacement si la tâche doit être effectuée à plusieurs... Être compétent c'est être capable de comprendre et de faire ou de dire dans une situation ou sur une question donnée.

Bref, la capacité est aux compétences ce que le pré-requis est aux attendus...

Pour moi, oui.

Tamerlan a écrit:Pour moi, oui.

Voilà qui résume bien les choses. Chacun est d'accord avec lui-même pour des bibelots chimériques qui ne sont ni l'alpha, ni l'oméga et ont montré leur toxicité en matière de destruction de la cohérence et de la densité de ce qui est enseigné, en matière de pertinence de l'évaluation.

Encore une fois, que chaque professeur ait le souci de faire travailler les 6 "compétences" actuelles en mathématiques par le biais des différents problèmes qu'il fait étudier, rechercher, dans le cadre du cours de mathématiques, c'est une chose; que le cours de mathématiques n'en soit pas un, c'en est une autre.

RogerMartin a écrit:Un truc qui n'est pas utile à connaître pour enseigner ?

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Fesseur Pro a écrit:

RogerMartin a écrit:Un truc qui n'est pas utile à connaître pour enseigner ?

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Mais utile pour évaluer. Après chacun met ce qu'il veut derrière "compétences" en fonction de sa disciplines, les objectifs qu'il s'est fixé, de son évaluation...

Ce qui me sidère ce sont les compétences standardisées type livret scolaire au lycée, c'est insupportable à remplir !

Marc Smith a écrit:

Fesseur Pro a écrit:

RogerMartin a écrit:Un truc qui n'est pas utile à connaître pour enseigner ?

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Mais utile pour évaluer. Après chacun met ce qu'il veut derrière "compétences" en fonction de sa disciplines, les objectifs qu'il s'est fixé, de son évaluation...

Ce qui me sidère ce sont les compétences standardisées type livret scolaire au lycée, c'est insupportable à remplir !

C'est là que je me suis aperçu qu'on devait évaluer l'oral en SES...

A titre personnel, je trouve dommage que soient raillés les néos qui se posent des questions (certes pas vitales) mais quand même pas dénuées d'importance.

Activité langagière / compétences langagières...

Je suis un professionnel de l'éducation. L'enseignement est mon domaine d'expertise. J'aime lire des articles universitaires qui n'ont rien à voir avec ce que je fais avec mes 6èmes.

Le jargon... Toujours méprisé.

Transposé dans le domaine médical, je serais bien heureux que le M. ou la Mme sache faire un diagnostique différentiel. (C'est à peu près la même chose).


Pédago(l) dogmatique et IMPOSE: non

Sinon, laisser les chercheurs faire leur boulot!

Un exemple qui sera raillé, j'imagine....