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Libérée, délivrée
Niveau 3

Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par Libérée, délivrée Ven 10 Nov 2017 - 17:03
A vrai dire je n'en sais rien mais c'est ce que je pensais. Il faudrait se renseigner auprès d'un syndicat. Maintenant je redoute de recevoir un courrier me demandant de rembourser la paye d'octobre, que le Rectorat m'a tout de même versée...
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madigoù
Niveau 5

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par madigoù Ven 10 Nov 2017 - 17:25
Libérée, délivrée a écrit:A vrai dire je n'en sais rien mais c'est ce que je pensais. Il faudrait se renseigner auprès d'un syndicat. Maintenant je redoute de recevoir un courrier me demandant de rembourser la paye d'octobre, que le Rectorat m'a tout de même versée...

Si c'est juste quelques jours, ils ne te demanderont pas de rembourser un mois complet. Au pire, ces quelques jours... Mais de toute façon, ta date d'inscription à Pôle emploi normalement prend en compte (plus les 7 jours de carence) ta date effective de licenciement figurant sur ton attestation employeur. Car, en effet tu ne peux pas cumuler salaire versé par l'EN + début de versement des ARE. Mais s'il y a quelques jours de décalage, il faut encore qu'ils s'en rendent compte... Et d'ici là tu es tranquille, ne t'inquiète pas. Ils ne le verront peut-être pas.
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CharlotteMason
Niveau 1

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par CharlotteMason Mar 14 Nov 2017 - 16:36
Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
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gp20
Niveau 9

Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par gp20 Mar 14 Nov 2017 - 19:26
Quand je repense à mon année de stagiaire (il y a 17 ans, une autre époque), je me dis que j'ai vraiment eu de la chance d'être né dans les années 70...
Notre directeur d'IUFM, aussi formateur pour les PE, nous amenait tous les week end randonner dans les Pyrénées (sur un ou deux jours), il nous invitait parfois à manger chez lui en rentrant... Pareil pour les autres formateurs, toujours bienveillants, là pour nous aider pas pour nous enfoncer..; A l'époque sur une promo de 32 stagiaires, 28-30 minimum étaient titularisés la 1e année, seulement 2-3 faisaient une 2e année.
Le mémoire était une vaste fumisterie que nous avons pu faire en groupe de 3... Une autre partie des modules étaient justement les randos du week end Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 1482308650
Ce fut pour moi et mes collègues, sûrement la meilleure année de notre carrière (seulement 6h de cours max par semaine !!). Là j'ai l'impression que les stagiaires sont une simple variable d'ajustement sur laquelle certains se complaisent à taper...
Babarette
Babarette
Doyen

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par Babarette Mer 15 Nov 2017 - 3:30
madigoù a écrit:
Libérée, délivrée a écrit:A vrai dire je n'en sais rien mais c'est ce que je pensais. Il faudrait se renseigner auprès d'un syndicat. Maintenant je redoute de recevoir un courrier me demandant de rembourser la paye d'octobre, que le Rectorat m'a tout de même versée...

Si c'est juste quelques jours, ils ne te demanderont pas de rembourser un mois complet. Au pire, ces quelques jours... Mais de toute façon, ta date d'inscription à Pôle emploi normalement prend en compte (plus les 7 jours de carence) ta date effective de licenciement figurant sur ton attestation employeur. Car, en effet tu ne peux pas cumuler salaire versé par l'EN + début de versement des ARE. Mais s'il y a quelques jours de décalage, il faut encore qu'ils s'en rendent compte... Et d'ici là tu es tranquille, ne t'inquiète pas. Ils ne le verront peut-être pas.

Je ne crois pas que recevoir l'arrêté de licenciement plus tard change quoi que ce soit à la paye. En ce qui me concerne, j'avais été licenciée le 7 septembre sur le papier, j'ai donc été payée une semaine. Mais la date à laquelle je suis allée chercher mon arrêté de licenciement à la poste n'a pas eu d'incidence sur ma paie.
Laepixia
Laepixia
Niveau 8

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par Laepixia Mer 15 Nov 2017 - 14:07
gauvain31 a écrit:
Lefteris a écrit:Récemment, je suis allé dans une Espé à titre syndical , on m'a confié que des formateurs mettaient l'agrégation plus bas que terre, et les savoirs qui vont avec, comme inutiles et dépassés

Pourquoi cette haine ???? Du ressentiment ? Trop insupportable de voir des jeunes gens plus doués qu'eux ? Parce que je suppose que c'est ceux qui n'ont pas l'agrégation qui vomissent dessus, n'est-ce pas?

Etre agrégé ne veut pas dire forcément être plus doué, surtout pour le métier de professeur. C'est avoir réussi un type d'exercice à un instant t sur un sujet qui convenait.


Dernière édition par Laepixia le Mer 15 Nov 2017 - 19:01, édité 1 fois
Philomène87
Philomène87
Grand sage

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par Philomène87 Mer 15 Nov 2017 - 14:57
Avoir l'agrégation, ce n'est pas juste un coup de chance. C'est des années de travail intense, sur des questions de programme extrêmement larges...
Dans ce cas, on pourrait dire pareil du Capes.
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Phénix
Niveau 4

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par Phénix Mer 15 Nov 2017 - 16:34
gp20 a écrit:Quand je repense à mon année de stagiaire (il y a 17 ans, une autre époque), je me dis que j'ai vraiment eu de la chance d'être né dans les années 70...
Notre directeur d'IUFM, aussi formateur pour les PE, nous amenait tous les week end randonner dans les Pyrénées (sur un ou deux jours), il nous invitait parfois à manger chez lui en rentrant... Pareil pour les autres formateurs, toujours bienveillants, là pour nous aider pas pour nous enfoncer..; A l'époque sur une promo de 32 stagiaires, 28-30 minimum étaient titularisés la 1e année, seulement 2-3 faisaient une 2e année.
Le mémoire était une vaste fumisterie que nous avons pu faire en groupe de 3... Une autre partie des modules étaient justement les randos du week end Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 1482308650
Ce fut pour moi et mes collègues, sûrement la meilleure année de notre carrière (seulement 6h de cours max par semaine !!). Là j'ai l'impression que les stagiaires sont une simple variable d'ajustement sur laquelle certains se complaisent à taper...

La bonne époque.
Laepixia
Laepixia
Niveau 8

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par Laepixia Mer 15 Nov 2017 - 19:21
Philomène87 a écrit:Avoir l'agrégation, ce n'est pas juste un coup de chance. C'est des années de travail intense, sur des questions de programme extrêmement larges...
Dans ce cas, on pourrait dire pareil du Capes.

Ce n'est pas ce que j'ai dit. Néanmoins, on ne peut nier que la chance ait aussi sa place.
Et en effet, ça s'applique également au CAPES.

Après je ne nie pas que des personnes ont de sacrés atouts qui leur permettent de devancer assez systématiquement les autres. J'ai connu un gars qui n'avait besoin que de 4 heures de sommeil et un autre qui avait une mémoire presque photographique. Je dirais que ça aide quand même. Je ne jalouse pas ces gens, je me dis juste qu'ils ont de la chance d'avoir ces capacités. Mais je ne les admire pas non plus. Tout dépend comment on hiérarchise ses valeurs et pour ma part, ça démarre par des valeurs comme le courage, l'humilité, la gentillesse, l'humour, etc...

Mais je m'éloigne du sujet.
Ce que je lis est à vomir. Comment peut-on traiter les personnes de cette manière ?
Le métier de professeurs est un métier d'expérience, on ne peut décemment pas demander aux primo-certifiés/agrégés d'être des cadors dès leur première année. Les formateurs et tuteurs sont sensés apporter une aide et des conseils, pas enfoncer les stagiaires.
L'approche d'Elyas est forcément celle qu'il faut adopter.

En tout cas, je souhaite beaucoup de courage aux stagiaires qui subissent l'abus de pouvoir de ces personnes.
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

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par Lefteris Mer 15 Nov 2017 - 22:11
CharlotteMason a écrit:Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
Si je peux me permettre, il  me paraît bon de solliciter aussi l'avis de jeunes enseignants qui ont été titularisés, mais arrivés quand même au bout du rouleau en fin de stage, usés, en  pleurs, ayant vécu dans l'angoisse une année. Ils ont simplement été moins malchanceux que d'autres qui ont subi la décimation. Car vu le pourcentage de licenciés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Laepixia a écrit:Ce n'est pas ce que j'ai dit. Néanmoins, on ne peut nier que la chance ait aussi sa place.
Et en effet, ça s'applique également au CAPES.
Certes, la chance a sa  place, mais pas le hasard. La boule gagnante qui tombe écherra à quelqu'un qui a bossé. Quelqu'un qui a bossé peut aussi échouer, mais c'est le principe des concours.

Après je ne nie pas que des personnes ont de sacrés atouts qui leur permettent de devancer assez systématiquement les autres. J'ai connu un gars qui n'avait besoin que de 4 heures de sommeil et un autre qui avait une mémoire presque photographique. Je dirais que ça aide quand même. Je ne jalouse pas ces gens, je me dis juste qu'ils ont de la chance d'avoir ces capacités. Mais je ne les admire pas non plus. Tout dépend comment on hiérarchise ses valeurs et pour ma part, ça démarre par des valeurs comme le courage, l'humilité, la gentillesse, l'humour, etc...
Il y aussi des gens qui ne surpassent personne , mais quand ça leur arrive occasionnellement, ils ne se privent pas d'écraser les autres.Le syndrome du caporal tardif....
Et ça court hélas les Espé, les corps d'inspection etc. Déjà, l'humilité, c'est de ne pas imaginer un seul instant qu'on est capable de dire à quelqu'un d'autre comment faire  un métier qui est une sorte d'art personnel, empirique. Franchement, ce que j'entends de la bouche de stagiaires, et ayant été moi-même tuteur de stagiaires  MEEF, je  ne vois pas comment  on peut oser donner des conseils à des gens qui en outre sont devant des sauvageons mal élevés, dans un contexte d'exercice du métier de plus en plus difficile (réductions horaires entre autres, programmes loufoques, réformite...)  A moins d'être un suppôt de la doxa en vigueur et un gardien vigilant de celle-ci.

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Jenny
Jenny
Médiateur

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par Jenny Mer 15 Nov 2017 - 22:18
Lefteris a écrit:
CharlotteMason a écrit:Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
Si je peux me permettre, il  me paraît bon de solliciter aussi l'avis de jeunes enseignants qui ont été titularisés, mais arrivés quand même au bout du rouleau en fin de stage, usés, en  pleurs, ayant vécu dans l'angoisse une année. Ils ont simplement été moins malchanceux que d'autres qui ont subi la décimation. Car vu le pourcentage de licenciés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 2252222100
Babarette
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Doyen

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par Babarette Mer 15 Nov 2017 - 22:27
Lefteris a écrit:
CharlotteMason a écrit:Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
Si je peux me permettre, il  me paraît bon de solliciter aussi l'avis de jeunes enseignants qui ont été titularisés, mais arrivés quand même au bout du rouleau en fin de stage, usés, en  pleurs, ayant vécu dans l'angoisse une année. Ils ont simplement été moins malchanceux que d'autres qui ont subi la décimation. Car vu le pourcentage de licenciés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Laepixia a écrit:Ce n'est pas ce que j'ai dit. Néanmoins, on ne peut nier que la chance ait aussi sa place.
Et en effet, ça s'applique également au CAPES.
Certes, la chance a sa  place, mais pas le hasard. La boule gagnante qui tombe écherra à quelqu'un qui a bossé. Quelqu'un qui a bossé peut aussi échouer, mais c'est le principe des concours.

Après je ne nie pas que des personnes ont de sacrés atouts qui leur permettent de devancer assez systématiquement les autres. J'ai connu un gars qui n'avait besoin que de 4 heures de sommeil et un autre qui avait une mémoire presque photographique. Je dirais que ça aide quand même. Je ne jalouse pas ces gens, je me dis juste qu'ils ont de la chance d'avoir ces capacités. Mais je ne les admire pas non plus. Tout dépend comment on hiérarchise ses valeurs et pour ma part, ça démarre par des valeurs comme le courage, l'humilité, la gentillesse, l'humour, etc...
Il y aussi des gens qui ne surpassent personne , mais quand ça leur arrive occasionnellement, ils ne se privent pas d'écraser les autres.Le syndrome du caporal tardif....
Et ça court hélas les Espé, les corps d'inspection etc. Déjà, l'humilité, c'est de ne pas imaginer un seul instant qu'on est capable de dire à quelqu'un d'autre comment faire  un métier qui est une sorte d'art personnel, empirique. Franchement, ce que j'entends de la bouche de stagiaires, et ayant été moi-même tuteur de stagiaires  MEEF, je  ne vois pas comment  on peut oser donner des conseils à des gens qui en outre sont devant des sauvageons mal élevés, dans un contexte d'exercice du métier de plus en plus difficile (réductions horaires entre autres, programmes loufoques, réformite...)  A moins d'être un suppôt de la doxa en vigueur et un gardien vigilant de celle-ci.


Je suis bien d'accord avec toi concernant les stagiaires qui ont réussi, mais qui ont quand même beaucoup souffert. Une de mes amies, qui avait un tuteur terrain formidable, se retrouvait en larmes à la suite de ses confrontations avec le tuteur ESPE. C'est quelqu'un de brillant, qui se donne vraiment du mal pour ses élèves et qui adore son métier.

J'aurais bien aimé avoir quelqu'un comme toi comme tuteur la première année.
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Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par Invité Mer 15 Nov 2017 - 22:34
Lefteris a écrit: (...)
Et ça court hélas les Espé, les corps d'inspection etc. Déjà, l'humilité, c'est de ne pas imaginer un seul instant qu'on est capable de dire à quelqu'un d'autre comment faire  un métier qui est une sorte d'art personnel, empirique. Franchement, ce que j'entends de la bouche de stagiaires, et ayant été moi-même tuteur de stagiaires  MEEF, je  ne vois pas comment  on peut oser donner des conseils à des gens qui en outre sont devant des sauvageons mal élevés, dans un contexte d'exercice du métier de plus en plus difficile (réductions horaires entre autres, programmes loufoques, réformite...)  A moins d'être un suppôt de la doxa en vigueur et un gardien vigilant de celle-ci.

Il ne faudrait quand même pas exagérer. Je veux bien entendre qu'il faut se garder de tout dogmatisme et que les conseils doivent être adaptés aux situations et à la personnalité des gens, mais dire ce que j'ai souligné c'est n'importe quoi et une injure à un grand nombre de tuteurs ou de formateurs. Le genre de généralisation et de caricature qui ne fait pas du bien d'ailleurs au reste du propos. Il y a aussi sur le forum de nombreux stagiaires qui disent qu'ils ont reçu des conseils utiles...
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

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par Lefteris Mer 15 Nov 2017 - 22:44
Tamerlan a écrit:
Lefteris a écrit: (...)
Et ça court hélas les Espé, les corps d'inspection etc. Déjà, l'humilité, c'est de ne pas imaginer un seul instant qu'on est capable de dire à quelqu'un d'autre comment faire  un métier qui est une sorte d'art personnel, empirique. Franchement, ce que j'entends de la bouche de stagiaires, et ayant été moi-même tuteur de stagiaires  MEEF, je  ne vois pas comment  on peut oser donner des conseils à des gens qui en outre sont devant des sauvageons mal élevés, dans un contexte d'exercice du métier de plus en plus difficile (réductions horaires entre autres, programmes loufoques, réformite...)  A moins d'être un suppôt de la doxa en vigueur et un gardien vigilant de celle-ci.

Il ne faudrait quand même pas exagérer. Je veux bien entendre qu'il faut se garder de tout dogmatisme et que les conseils doivent être adaptés aux situations et à la personnalité des gens, mais dire ce que j'ai souligné c'est n'importe quoi et une injure à un grand nombre de tuteurs ou de formateurs. Le genre de généralisation et de caricature qui ne fait pas du bien d'ailleurs au reste du propos. Il y a aussi sur le forum de nombreux stagiaires qui disent qu'ils ont reçu des conseils utiles...
Oui, moi aussi j'en ai donné des conseils, mais au cas par cas. Le conseil d'un jour n'est pas celui du lendemain, ni du surlendemain. Ca dépend de la classe, de l'heure, des circonstances diverses. En revanche, j'ai entendu des stagiaires, et dans diverses matières, et avec trop de répétition pour que ce soit un hasard, raconter qu'on les culpabilisait sans cesse, qu'on leur imposait des "pratiques" ("the best practices", sans doute, puisque le pédagogisme singe le langage managérial araignée ), qu'on les rendait coupables de tout, même du comportement de leurs élèves mal élevés), qu'on leur imposait une foule de tâches les empêchant de lever le nez du guidon, sans compter tous les éléments de langage qu'on retrouve ad nauseam ( le bruit pédagogique par exemple...). Choses que j'ai moi-même entendues, même si ce n'était pas au stade caricatural d'aujourd'hui,  puisque j'ai dû me taper l'IUFM. Désolé, mais je ne serai pas tendre envers ces gens dans leur immense majorité, comme ceux qui se sont pointés l'an dernier pour nous vendre cette réforme immonde. S'ils se font huer, s'ils repartent dans le goudron et les plumes, c'est le prix de leur fromage.

Babarette a écrit:J'aurais bien aimé avoir quelqu'un comme toi comme tuteur la première année.
Ca ne serait pas possible, je suis trop éloigné de la doxa actuelle, et je serais un mauvais modèle. Je fais des cours avec des leçons, I, II, III , je fais de la grammaire , je ne mets pas en "îlots", mon seul projet est d'avancer, je ne connais que la littérature patrimoniale... En outre je n'utilise pas le langage édulcoré de l'EN , un cancre est un cancre, un mal élevé un mal élevé, un fainéant un fainéant.

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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Babarette
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par Babarette Mer 15 Nov 2017 - 22:55
Le problème n'est effectivement pas de donner des conseils (nous étions en demande de conseils!) mais de le faire d'un ton péremptoire, comme la solution absolue qui règle tous les problèmes. Le plus souvent, c'était tout simplement: "faites des cours intéressants".

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CharlotteMason
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par CharlotteMason Jeu 16 Nov 2017 - 16:45
Merci beaucoup pour vos conseils
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CharlotteMason
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Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par CharlotteMason Jeu 16 Nov 2017 - 16:48
[quote="Babarette"][quote="Lefteris"]
CharlotteMason a écrit:Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
Si je peux me permettre, il  me paraît bon de solliciter aussi l'avis de jeunes enseignants qui ont été titularisés, mais arrivés quand même au bout du rouleau en fin de stage, usés, en  pleurs, ayant vécu dans l'angoisse une année. Ils ont simplement été moins malchanceux que d'autres qui ont subi la décimation. Car vu le pourcentage de licenciés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Merci Barbarette, j'aimerais bien mettre la lumière sur les expériences de jeunes enseignants aussi. Si tu en connais, je te remercie de les renvoyer vers moi.
Hélips
Hélips
Prophète

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par Hélips Jeu 16 Nov 2017 - 16:56
CharlotteMason : merci d'éditer ton message pour corriger les balises de citation, on ne comprend plus qui a écrit quoi.

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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
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madigoù
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Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par madigoù Mer 22 Nov 2017 - 14:53
Lefteris a écrit:
Tamerlan a écrit:
Lefteris a écrit: (...)
Et ça court hélas les Espé, les corps d'inspection etc. Déjà, l'humilité, c'est de ne pas imaginer un seul instant qu'on est capable de dire à quelqu'un d'autre comment faire  un métier qui est une sorte d'art personnel, empirique. Franchement, ce que j'entends de la bouche de stagiaires, et ayant été moi-même tuteur de stagiaires  MEEF, je  ne vois pas comment  on peut oser donner des conseils à des gens qui en outre sont devant des sauvageons mal élevés, dans un contexte d'exercice du métier de plus en plus difficile (réductions horaires entre autres, programmes loufoques, réformite...)  A moins d'être un suppôt de la doxa en vigueur et un gardien vigilant de celle-ci.

Il ne faudrait quand même pas exagérer. Je veux bien entendre qu'il faut se garder de tout dogmatisme et que les conseils doivent être adaptés aux situations et à la personnalité des gens, mais dire ce que j'ai souligné c'est n'importe quoi et une injure à un grand nombre de tuteurs ou de formateurs. Le genre de généralisation et de caricature qui ne fait pas du bien d'ailleurs au reste du propos. Il y a aussi sur le forum de nombreux stagiaires qui disent qu'ils ont reçu des conseils utiles...
Oui, moi aussi j'en ai donné des conseils, mais au cas par cas. Le conseil d'un jour n'est pas celui du lendemain, ni du surlendemain. Ca dépend de la classe, de l'heure, des circonstances diverses. En revanche, j'ai entendu des stagiaires, et dans diverses matières, et avec trop de répétition pour que ce soit un hasard, raconter qu'on les culpabilisait sans cesse, qu'on leur imposait des "pratiques" ("the best practices", sans doute, puisque le pédagogisme singe le langage managérial araignée ), qu'on les rendait coupables de tout, même du comportement de leurs élèves mal élevés), qu'on leur imposait une foule de tâches les empêchant de lever le nez du guidon, sans compter tous les éléments de langage qu'on retrouve ad nauseam ( le bruit pédagogique par exemple...). Choses que j'ai moi-même entendues, même si ce n'était pas au stade caricatural d'aujourd'hui,  puisque j'ai dû me taper l'IUFM. Désolé, mais je ne serai pas tendre envers ces gens dans leur immense majorité, comme ceux qui se sont pointés l'an dernier pour nous vendre cette réforme immonde. S'ils se font huer, s'ils repartent dans le goudron et les plumes, c'est le prix de leur fromage.

Et j'ajouterai Tamerlan que tous ces éléments de langage relevés par Lefteris ne sont pas neutres. Non seulement ceux qui les utilisent montrent leur sombre incompétence, leur lâcheté aussi, car ils se cachent derrière pour vous mettre sur le dos tous les problèmes qu'ils n'ont jamais réussi (ni même essayé d'ailleurs) à résoudre, et le pire, c'est qu'ils vont s'en servir non seulement pour vous licencier mais en plus pour dresser le portrait d'une enseignante nullissime.
Par exemple, une formatrice et l'IPR m'ont reproché la "stratégie dilatoire" utilisée par un élève qui a osé poser une question sur le cours (en levant le doigt et en attendant que je l'interroge en plus). Pour la formatrice il s'agissait d'un manque d'autorité de ma part (pour avoir répondu à la question) et un manque d'intérêt pour le cours de mon élève. Comment résoudre le manque d'autorité : eh bien c'est simple, comme dit Babarette, faire des cours intéressants. Ah si : autre conseil qui valait son pesant d'or aussi : avoir une "posture décentrée". On nous apprenait bien à être des contorsionnistes à l'ESPE, mais la posture décentrée pour résoudre les "problèmes" d'autorité, ça... j'ai vite arrêté de me bousiller le dos pour suivre leurs conseils débiles.
Pour l'IPR : la stratégie dilatoire montrait un manque d'autorité (cqfd : mes cours n'étaient pas intéressants), un manque de confiance et d'intérêt de mes élèves qui s'ennuyaient (cqfd : mes cours n'étaient pas intéressants), des savoirs disciplinaires et didactiques insuffisants, voire inexistants (cqfd : mes cours n'étaient pas intéressants) une maîtrise de la langue française insuffisante voire inexistante (cqfd : mes cours n'étaient pas intéressants et en plus incompréhensibles).
Je pense que c'est faire injure à tous les stagiaires qui ont subi tout cela que de ne pas accepter que l'on ait la dent dure et il ne s'agit en rien de propos caricaturaux. Le problème c'est que certains formateurs, tuteurs et IPR sont de vraies caricatures. Le souci c'est qu'en plus ce sont des hargneux, et ils ont le pouvoir. Alors, ils font peur et personne ne leur rit au nez ou ne leur démontre la débilité de leurs propos. Et quand on essaye, même en utilisant un luxe de précautions, ils se mettent en meute et vous laminent. Et ce sont eux qui font beaucoup de mal non seulement aux stagiaires mais aussi aux autres tuteurs, formateurs, ou même IPR qui essaient de faire correctement leur boulot. Et je serai très contente aussi s'ils pouvaient repartir sous les huées. Le goudron et les plumes ça me plaît bien aussi :lol: . Ils méritent au moins ça. Et le système éducatif s'en porterait beaucoup mieux.
Babarette
Babarette
Doyen

Stagiaires licenciés : appel à témoins ? - Page 11 Empty Re: Stagiaires licenciés : appel à témoins ?

par Babarette Mer 22 Nov 2017 - 15:34
CharlotteMason a écrit:
Babarette a écrit:
Lefteris a écrit:
CharlotteMason a écrit:Bonjour, je me permets de joindre la discussion sur les stages qui se sont mal passés, car je cherche des témoignanges de stagiaires qui ont souffert un burn-out, plus précisément, pour un article.

Si ça vous concerne, je vous remercie de me contacter (anonymement si vous voulez) par MP.

Charlotte
Si je peux me permettre, il  me paraît bon de solliciter aussi l'avis de jeunes enseignants qui ont été titularisés, mais arrivés quand même au bout du rouleau en fin de stage, usés, en  pleurs, ayant vécu dans l'angoisse une année. Ils ont simplement été moins malchanceux que d'autres qui ont subi la décimation. Car vu le pourcentage de licenciés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Merci Barbarette, j'aimerais bien mettre la lumière sur les expériences de jeunes enseignants aussi. Si tu en connais, je te remercie de les renvoyer vers moi.

Il y en a quelques-uns sur ce forum, mais ceux que je connais ne le fréquentent pas malheureusement.

Oui Madigoù, ils font aussi beaucoup de tort aux tuteurs, formateurs et inspecteurs qui font bien leur travail, ou, au moins, ont une certaine humanité. 

Le coup des cours qui doivent être intéressants, on me l'a fait plusieurs fois. On avait une formatrice spécialiste de ce genre de choses. C'était véritablement pervers comme façon de faire. D'abord, elle nous demandait comment on allait, si on avait eu des difficultés. Si on signalait tel ou tel soucis, sa réponse était qu'il fallait "beaucoup travailler" et se demander ce qu'on avait pu faire pour que l'élève en arrive là. 

Ce sont aussi des bourreaux du travail. Cette fameuse formatrice nous avait affirmé qu'avant de préparer un cours de lecture, il fallait réaliser un commentaire universitaire sur le texte. Puis, elle nous avait montré une préparation de cours très détaillée, qui faisait cinq à six pages. Nous lui avons demandé combien de temps ça lui prenait de faire ça. Sa réponse: "Je travaille beaucoup, mais je prends beaucoup de plaisir dans mon travail". 
Quand la réponse constante est "remettez-vous en question" et "il faut beaucoup travailler", on ne peut pas aller mieux. Dans le meilleur des cas, on sait qu'on se fiche de nous et on est outré d'avoir affaire à ce genre de personnes. Dans le pire des cas, on intègre ces critiques et on ploie sous le poids de la culpabilité en pensant "je vais travailler plus dur", quitte à être brisé. Quoi qu'il en soit, difficile d'en sortir indemne. Et ils ne le veulent pas. 

Un de mes camarades avait eu comme reproche, face à des élèves vraiment affreux "On dirait que ça ne vous atteint pas". Ben encore heureux, non? Il faudrait quoi, qu'il rentre chez lui en pleurant? C'est pas mieux de ne pas être blessé par le comportement de sales gosses mal éduqués? Non, il faut souffrir, il faut que ça nous blesse: souffre, travaille et remets-toi en question.
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timoti
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par timoti Mer 22 Nov 2017 - 16:36
Moi je vous trouve bien dur avec les IPR, et je pense que beaucoup de reproches tombent à côté.

Le problème de base des IPR, c'est que les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Ce qu'ils racontent, c'est peut être génial, peut être nul, on n'en sait rien tant qu'on ne le voit pas en pratique ! Personnellement, je suis pour le Tutorat ET l'inspection, voire même sur plusieurs années en début de carrière, mais ce que je veux (voulais) voir, c'est la preuve par l'exemple, allez hop, un cours / TD / TP par le tuteur et l'inspecteur devant la classe de l'inspecté.
Sinon c'est juste du baratin.

On va me dire pas le temps ? Si on décharge les tuteurs et inspecteurs d'une bonne partie de leur paperasse, c'est très faisable, et l'institution y gagnerait beaucoup en diffusion des "bonnes pratiques".
Babarette
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par Babarette Mer 22 Nov 2017 - 16:46
Durs avec les inspecteurs? 

Alors pardon, mais quand une inspectrice fait unanimité contre elle, même de la part des rares personnes avec qui elle a été aimable, qu'on est au moins quatre à avoir pensé "Oh la [insérez ici un mot très grossier et donc hors-charte]!" en lisant notre rapport, que cette dame écrit non seulement des piques mesquines mais aussi des mensonges, qu'elle nous balance à la figure qu'on coûte cher à la société, dire le plus grand mal de cette personne, c'est être dure avec elle? 
Non, non. C'est lui donner moins que ce qu'elle mérite.

On peut tout à fait critiquer le cours d'un stagiaire et lui dire qu'on émettra un avis défavorable à la titularisation, mais on n'est pas obligé de le dire avec du fiel, comme une vengeance et de critiquer la personne au lieu du professeur.

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Dimka
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par Dimka Mer 22 Nov 2017 - 16:52
Sur un topic où des gens racontent avoir subi humiliations, irrespect, harcèlement, et autres propos dégradants, je trouve qu'arriver pour dire :
timoti a écrit:Moi je vous trouve bien dur avec les IPR
… a un certain charme. :lol:

Sans parler du « plus de tutorat et d'inspections pendant plusieurs années ». Hey, les gens, ça allait mal, votre vie était pourrie pendant un an ou deux, vous subissiez une pression à la limite du supportable, vous en avez pleuré, votre santé mentale s'en est pris plein la tronche ? Trop cool, la solution c'est de tripler le régime. Razz

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madigoù
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par madigoù Mer 22 Nov 2017 - 17:41
Babarette a écrit: C'était véritablement pervers comme façon de faire. D'abord, elle nous demandait comment on allait, si on avait eu des difficultés. Si on signalait tel ou tel soucis, sa réponse était qu'il fallait "beaucoup travailler" et se demander ce qu'on avait pu faire pour que l'élève en arrive là. 

Un de mes camarades avait eu comme reproche, face à des élèves vraiment affreux "On dirait que ça ne vous atteint pas". Ben encore heureux, non? Il faudrait quoi, qu'il rentre chez lui en pleurant? C'est pas mieux de ne pas être blessé par le comportement de sales gosses mal éduqués? Non, il faut souffrir, il faut que ça nous blesse: souffre, travaille et remets-toi en question.

Une formatrice nous avait demandé de raconter nos difficultés aussi. Bien sûr aucun conseil la clef. Mais ensuite elle s'en servait. Si tu refusais de parler, comme l'a fait une de mes collègues, de toute façon, tu refusais de te former. Elle a été licenciée. Si tu parlais, bien sûr elle t'en mettait plein le dos, et s'en servait contre toi. C'est ça qui est vraiment pervers. Ce discours culpabilisant parce que ces gens-là sont incapables de prendre leur responsabilité et de donner des conseils de qualité ou alors d'avoir l'humilité de reconnaître qu'ils en sont bien incapables. Un des universitaires qui nous donnaient des cours de poésie était humain et compétent, et il avait cette humilité.

L'autre discours pervers, c'est que si tu ne souffres pas, tu es dans le déni. Mais si tu souffres, c'est que tu es trop fragile. En fait, le seul conseil à donner aux stagiaires, c'est : fais au mieux, de toute façon, s'ils ont envie de te virer, ils trouveront toujours quelque chose à se mettre sous la dent. C'est d'ailleurs ce que m'avait dit ma CDE : "quand on veut trouver quelque chose, on trouve toujours". Comment se défendre face à ce langage pervers, quand on n'a aucun pouvoir et aucun droit ? A part, essayer de ne pas sombrer, prendre soin de soi. Sinon, c'est la dépression.

@ CharlotteMason : oui, le burn out touche tous les stagiaires, même ceux qui ont fini par être titularisés, comme ceux qui ont été licenciés. Certains démissionnent aussi. On trouve tous les cas de figure. L'important, c'est d'essayer de comprendre, je crois, cette mécanique perverse, cette culpabilisation à outrance, l'irresponsabilité et l'inhumanité aussi de quelques-uns qui génèrent ces burn-out. Car il ne s'agit pas d'une "surcharge" de travail.
En tant que contractuelle, je travaillais beaucoup plus qu'en tant que stagiaire, mais les résultats étaient là. Personne ne sapait mon travail. En revanche, comme le dit Babarette, lorsqu'on vous fait croire qu'à force de travail, vous pourrez tout résoudre, et que malgré vos efforts, ce n'est jamais bien, au contraire même c'est de pire en pire, vous vous épuisez en vain.
Et là, leur discours se fait de plus en plus menaçant, la pression devient insupportable. Vous êtes incapable d'anticiper les reproches que l'on va bien pouvoir vous faire, jusqu'à ce qu'on vous enlève tout ce qui faisait votre force : votre motivation, votre confiance, votre plaisir d'enseigner, votre légitimité aussi (par la remise en question de vos savoirs et de vos diplômes).
Parfois aussi, c'est un cercle vicieux, certains élèves s'engouffrent dans les failles, et vous n'avez plus la force de leur faire face. C'est ce qui est arrivé à un de mes collègues.
Heureusement, j'ai eu la chance d'avoir des élèves quoi qu'ils en aient dit qui me faisaient confiance et qui étaient plus humains et plus responsables que mes évaluateurs. Pendant la séance d'inspection, ils ont été irréprochables. J'étais super stressée, et ils n'ont jamais été aussi sages de l'année, je crois. Ce qui n'a pas empêché l'IPR de démolir ma séance avec ses chers éléments de langage. Certains élèves m'ont aussi rapporté que ma CDE menait une enquête sur moi (suite aux rumeurs de ma tutrice) en les interrogeant. Et comme elle n'a pas réussi à se mettre quelque chose sous la dent, elle a trouvé autre chose en exprimant son "ressenti".

Ce genre de comportement peut gravement nuire à l'autorité d'un prof (surtout débutant ou nouveau dans l'établissement) quoi qu'il fasse. Il est tellement simple ensuite de dire : vous voyez, cette stagiaire n'a aucune autorité. Et je ne parle même pas de l'"éthique professionnelle" de ces gens-là. Dire qu'on a osé m'accuser d'avoir une "éthique professionnelle instable". Ce type de petites phrases assassines écrites en passant, jamais explicitées bien sûr, peuvent faire beaucoup de mal. Car c'est là où vous vous creusez la tête à vous la faire exploser pour tenter de comprendre ce qui vous avez bien pu faire pour mériter un tel jugement.

Mais peu importe les cas de figure, le résultat est le même et vous pouvez faire un bon burn out. Et ça peut être terrible. Je connais une stagiaire qui a arrêté à temps, elle a démissionné après une grave dépression. Parfois il s'agit vraiment d'une question de survie.
Babarette
Babarette
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par Babarette Mer 22 Nov 2017 - 17:53
Un de mes amis a démissionné en janvier aussi. Il recevait comme conseil de "laisser ses problèmes à l'entrée de la classe". Son CDE est venu assister à une séance, sans le prévenir... Il n'avait donc rien préparé, ne sachant pas qu'il serait dans de bonnes conditions pour faire cours. Les élèves se sont bien comportés, pensez-vous, avec le principal au fond de la classe... A la fin de la séance, le CDE a dit "Ben enfin, de quoi vous vous plaignez, ils sont gentils!".
En parallèle, notre responsable du master (j'étais en M1 et lui en M2) nous avait dit, à nous, préparationnaires pas forcément très bons en langue médiévale, que cela nous porterait préjudice. Elle le citait en exemple (sans donner son nom, mais vous pensez bien que, comme c'était d'un copain qu'il était question, je l'ai reconnu) cet étudiant qui en bavait en classe et pourquoi? Parce qu'il était mauvais en grammaire bien sûr! Et mes fesses, c'est du poulet? Outre le fait qu'il était brillant, je ne vois pas en quoi ses élèves auraient pu juger de ses capacités en grammaire,surtout vu leur niveau.

Travaille, tais-toi, dis-nous que ça va mal, mais si ça va mal, c'est forcément de ta faute. Fais ce qu'on te dit, si ça ne marche pas, c'est que tu le fais mal.

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madigoù
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par madigoù Mer 22 Nov 2017 - 19:22
timoti a écrit:Moi je vous trouve bien dur avec les IPR, et je pense que beaucoup de reproches tombent à côté.

Le problème de base des IPR, c'est que les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Ce qu'ils racontent, c'est peut être génial, peut être nul, on n'en sait rien tant qu'on ne le voit pas en pratique !

Personnellement, je suis pour le Tutorat ET l'inspection, voire même sur plusieurs années en début de carrière, mais ce que je veux (voulais) voir, c'est la preuve par l'exemple, allez hop, un cours / TD / TP par le tuteur et l'inspecteur devant la classe de l'inspecté.
Sinon c'est juste du baratin.

On va me dire pas le temps ? Si on décharge les tuteurs et inspecteurs d'une bonne partie de leur paperasse, c'est très faisable, et l'institution y gagnerait beaucoup en diffusion des "bonnes pratiques".

Ce que raconte certains IPR ce n'est pas juste du baratin, c'est du grand n'importe quoi ! Je trouve ces propos ultra naïfs. Les IPR dont nous parlons, ils sont hors sol. Leurs "conseils" ne sont ni géniaux ni nuls, ils sont inexistants.
Il ne s'agit pas pour eux de juger d'une pratique, mais de recracher dans le meilleur des cas, un jargon innommable, vous reprochant des problématiques pas assez problématisées, de ne pas avoir fait 12 séquences dans l'année même si vous avez bouclé le programme, votre "posture", une "stratégie dilatoire", de ne pas avoir fait étudier "un grand roman du XIXe siècle" parce que vous avez choisi pour vos élèves de quatrième Les Misérables et non Madame Bovary ou je ne sais quel  autre "grand" roman du XIXe siècle, de ne pas avoir fait travailler vos élèves en "îlots bonifiés" (alors que personne ne le faisait dans mon collège, et surtout pas mes collègues de lettres), et dans le pire des cas, de débiter des mensonges en dénigrant votre personnalité et votre pratique.
Je trouve aussi très naïf de penser qu'un IPR ou un formateur va accepter de se mettre ainsi en danger et de prendre le risque de perdre toute crédibilité en faisant cours à vos élèves. Une autre IPR de lettres qui avait au moins une aussi sale réputation que la mienne est venue inspecter un collègue. Il s'est fait bordéliser par une classe de 5e, qu'il avait déjà signalée à sa tutrice et à sa CDE qui n'ont rien fait pour l'aider. Bref, l'IPR se pointe, demande à un élève son classeur. Il refuse de lui donner. Elle n'a pas eu le dernier mot avec l'élève de 5e, mais vexée comme un pou a pondu un rapport bien pourri sur mon collègue soulignant son "manque d'autorité". La preuve par l'exemple, elle est là : l'IPR n'avait pas la moindre autorité, mais s'est empressée de dire que le stagiaire n'avait pas d'autorité car il n'avait pas écouté les conseils (sans préciser que sa tutrice et sa CDE l'avait bien laissé tomber et qu'en sa qualité d'IPR elle n'avait aucun conseil à donner puisqu'elle était incapable de les appliquer).
En revanche, je veux bien qu'on les décharge les pauvres chéris de leur paperasse et qu'on leur confisque leur crayon et leur ordinateur. Au moins ça évitera de lire des insanités. Le problème, c'est que certains ne savent faire que cela, pondre des rapports en tirant à la ligne et en justifiant leur verdict par le plus de mensonges et d'horreurs possibles. Et en plus ils aiment ça. Vous n'allez quand même pas leur retirer le seul petit plaisir qui leur reste, celui de nuire en toute impunité. Quelle cruauté ! Evil or Very Mad
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